booba pourvu qu elle m aime paroles
Parolesde chanson Kathleen - Paradis ( Reprise Booba ) Le jour de gloire est arrivé, enfants de la patrie, Malgré mon passé j'suis toujours de la partie mais la patrie ne m'aime pas trop, ça on n'me l'a pas dit, alors je crache mon venin sur la basse et la batterie, n'aie pas peur de la vitesse, quand c'est moi la conductrice
Or c'est la première partie de ce précieux manuscrit que nous offrons aujourd'hui ?nos lecteurs, en lui restituant le titre qui lui convient, prenant l'engagement, si, comme nous n'en doutons pas, cette première partie obtient le succès qu'elle mérite, de publier incessamment la seconde. En attendant, comme la parrain est un second père, nous invitons le lecteur ?s'en prendre ?nous, et
attentionles oreilles Booba est dans la place ! lol
Œuvresde marcel proust . a la recherche d u temps perdu du cÔtÉ de chez swann (2v0l.).. a l'ombre des jeunes filles en fleurs (3 vol.). le cÔtÉ de guermantes (3 vol.).. sodome et gomorrhe (2 vol.). la prisonniÈre (2 vol.). albertine disparue.
Quest-ce-qu'elle est bonne elle j'ai ma suite au Hilton chez Paris Pourvu qu'elle vienne peut importe qu'il me haïsse pourvu qu'elles m'aiment Prend mon phone et mon e-mail j'ai du gel, de
nonton film silat mandarin series subtitle indonesia. See other formats Google This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's bocks discoverablc online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the publisher to a library and finally to you. Usage guidelines Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to prcvcnt abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automatcd qucrying. We also ask that you + Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for Personal, non-commercial purposes. + Refrain fivm automated querying Do nol send aulomated queries of any sort to Google's System If you are conducting research on machine translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. + Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project andhelping them find additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. + Keep il légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search mcans it can bc used in any manner anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite seveie. About Google Book Search Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders discover the world's books while hclping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web athttp //books . google . com/ Google A propos de ce livre Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en ligne. Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression "appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont trop souvent difficilement accessibles au public. Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. Consignes d'utilisation Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public cl de les rendre ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. Nous vous demandons également de + Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un quelconque but commercial. + Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. + Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en aucun cas. + Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère. A propos du service Google Recherche de Livres En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp //books .google. com N* lUi i 'èw? û// fn éffftfu^ûu. ^f^ifi, 1 ^ ^^^^^^^^^yfoj^yc^' 3,7. 7 '^ ; "^ Oi ù^ tÇ./rtai I "ud p/i/n4i;ffftL^^ {ft,;^ f •^ tv X^ft^riMëJe/rLfJïâûTi^ i4 ! 4 .4f^^ /. V t » » > I •♦\ - \ t ''^ l * \ \ . A ^ '. » * » > s V T • ' f ? . .♦ * , J . é . 4 I L'ECOLE DES GANACHES. PikRODI£ DE L^ÉQOLE D£5 VIEILLARD^ \ ^. • \ . ' ' EN UPI ACTE ET EN VAUDEYK/UES , , • . • • • • Par MM- FRAlNCISrDxVBTOÏS et GABRIEL ; \ ... . , . . . . .^ . . .- Représenté pour la première Jbis , à Paris , sur le Thé4fr9 du Vaudes>ilie , Ze 8 JanneY 1824» AHci^lk. Pbix 1 rr.^iAcent», ' . . • • A PARfS, AU GRAND MAGASIN DE PIÈCES DE THÉÂTRES, ANCIENNES ET MODERNES , CheEM'"'.HUET, rue de Rohan» n. si au coin de celle de Rivoli; Et ches Barba, Libraire , Falah-Royal. Il I II I 1^1'^ PERSONNAGES. ACTEURS. .n^ DAN DINYILLE, vieux marin.. -J*>> f\ Il a 60 ans. . • M. Laportb» ^2^ Constance DANDINYILLE. sa femme. M ê^^ Elle a 20 ansi^ >. Mile. Cliba* Mad. BONCONSEIL 5 sa mère BONNARD y vîeax garçon ^ M. Cossard. LE DUG coiffeur b la mode, maître dun hoiel garni M; Philippe. Mlle. WINDSOR , marchande à la toiletté et parfumeuse ' ambulaote. .. Mlle. Minette* 1 , • • • • MARTIN vieux domestique de l'hôtel. M* Victor. î I • y 1 La scène se passe à' Paris , dans Vhôtel garni de Le Duc y ches Dandinnlle . I Tous les débîtans d*ex^mplaifes non revêtus de la signa- ture de l'éditeur^ seront poursuivis comme contrefacteurs. HARDY^ imprimeur 4 rue N^ 44* L'ÉCOLE DES GANACHES, PARODIE-VAUDEVILLE, EN UN ACTE, Le Théâtre représente une salle d^ entrée ; à droite , au premier plan , wi grand poète ; à gauche , un buffet , au second plan y un cabinet. SCÈNE PREMIÈRE. MARTIN, seul. La bonne place pour un observateur, un philosophe, que celle de domestique d'un hôtel garni !... et surtout de l'hôtel du Croissant , rue de la Lune!.. C'est là que descendent beaucoup de maris des départcmens I... ils Tiennent presque tous se loger h la même enseigne !... c'est amusant à voir pour quelqu'un qui nVst plus dans la bande joyeuse I... et moi, ça me réjouit ïe cœur quand je pense que je suis veuf. J'ai fait des folies une fois } c'est assez. Air ; VHymen est un lien charmant» J/bymen .est an pays charmant Tant -qne Ton est sur Ja frontière ; Mais dès qu*on francltil la barrière L^aspect en devient moins riaot; Xit charme fuit en avançant ; Bientôt vient un sombre nuage. Tout s^oHfcnrcit dans le lointain' ; Sur notre tête enfin gronde Torage , Et malgré tout notre courage , On voudrait à moitié chemin Ne pas s^étre mis en voyage. 4 Je ne reviens pas cpi'îly ait destiomnaes assez Jobardl pour s'y laisser prendre plusieurs fois.... Comme ce Monsieur Dmdin ville , qui en eçt à sa troisième expé- rience , qui vous prend, les yeux fermés, une jeune femme , et qui vous l'envoie à Paris avec sa mère et un sac de pinq cents francs. Aussi ces dames s'amusent joliment.... Elles font sauter les picaillons du bon- homme; ce sont ses affaires... il n'y a pas grand mal, ça fait aller le commerce.... Se retournant, Maïs voilà la petite parfumeuse qui fournit de l'huile antique à la mère de Madame.... Bonjour ^ mademoiselle Windsor. SCENE IL MARTIN , Mlle. WINDSOR. ^IJe. WINDSOR. Bonjour , M. Martin, je viens d^ faire une tournée dans votre maison...., Il me faflait d'abord porter une bros^ à dent à ce vieux négociant du àenxvèsjie. Pau- vre cher lionnue ! à quoi cela lui servirai- t-il ?.., J'ai vendu aussi de l'eau pour conserver le tint a cette né- gresse qui demeure au troisième , et à cç petit Mon- sieur du premier 9 de la pommade pour faire pousser les moustaches... Va-t-il être ciâne a>'ec ça? MARTIN. Mais it paraît que vous avez fait une bonne .journée. M^^^ WINDSOR. Oui, monsieur Martin, j'ai presque toiit vendu ^ l'année commence bien. " MARTIN. Oh ! c'est que vous avez une manière de prendre votre moude. mI^*. WINDSOR. Dam' on connaît son public, on n'a pas été deux ans artiste aux funambules sans avoic plus d'une corde à son aie. La voltige, la pantomime, tout m'était familier... deu\ représentations par jour, quelquefois trois ^ et toujours picie à recommencer. 5 MARTIN. Vous ^vez dû faire de bien bonnes connaissanees par-là ? m"". WINDSOR. Oui, mais jamais avec les jeunes gens, je ne donne pas dans ce charlatanisme- là. MARTIN. Et voas n'avez pas quelquefois songea vous marier? M^*'. WINDSOR. Non. Les femmes sont trop malheureuses. MARTIN. Tous les hommes ne sont pas médians. m'I. WINDSOR. Ce n'est pas que je les crains. Prejumt tes ciseaux qiCellea à son côté, Ah ! si un homme me battait. MARTIN , à part Elle a du caractère. M^l. WINDSOR. Je rae rappelle ponrtant qu*une fois , un vieil ama- teur, qui venait régulièrement tous les soirs m'applau- dir,.. voulut m'en conter, mais quand j'ai vu qu'il ne pensait lui-même qu'à rire , je lui ai appris à mieux con- naître son monde. MARTIN. Diable^ sav^z-vous que vous êtes terriblement sévère pour une revendeuse à la toilette. Mir. WINDSOR. Ah! il faut cela dans notre état... le onimes Sotti si entreprenans- aujourd'hui , moi, je les laisse dire , j'entends la plaisanterie, la gaudriole mc'me... j'ai l'air de m'en laisser conter, je fais mon marché, et an bout du compte, Yy trouve le mien. A propos, ces darme^ sont-elles ici? ' > MARTIN. Non , elles sont allées aux Français , voir l'Ecole des Vieillards. M^^. WINDSOR. Et notre mari n'est pas encore ariîvé? C6 * MARTIN. IVe m'en parlez pas, on l'attend toutes les nuîts de* puis huit jours. M^*. WltVDSOR. Il est temps qu'il arrive y car ces deux dames me doi- vent déjà une assez forie somme ; voici leur note. MARTIN. Cela suffit y Mamzelle!.. bonne chance. M^le. WINDSOR , en sortant. Oh! soyez tranquille, monsieur Martin, ça .marche. .- avec ça que les Anglais donnent beaucoup dans ce mo- ment... et puis, j'ai mes entrées dans les bals de la meilleure société. Je vas ce soir d la galerie^Pompéï... c^est là que je vends joliment des jarretières aux Mes- sieurs y pour les dames , et des bretelles aux dames pour les Messieurs... Monsieur Martin, si vous voulez faire quelques petits cadeaux à la petite lingère... MARTIN. Je ne sais pas ce que vous voulez dire. mIK WINDSOR. Allons donc y malin , vous en tenez , bonne chance... SENE m. MARTIN , seul. Elle est gentille cette petite femme I elle a , ma foi j un bon état. SCENE IV. MARTIN , DANDINVILLE , BONNARD, un Com- missionnaire portant une valise et une bourriche. DAlfDINVILLË. Air; du Tra, là, là. Quoi! Cest toi ? 7 BONITÂRD. Oui ^ c*est moi^ ENSEMBLE •' Oaoi I c''e8t toi , Que e revoi ; Qaoi I c^est loi.... oui , c^est moi , Je fiiifl content comme on roi. BONFtABD. Dans ton printemps conquérant » ' Je Tai TU toujours courant. DAN DIH VILLE. Je te rencontre en hiver , Et je te trouve encor vert. iSKSEMBLE* Qùoil Cesttoî 9 etc. , etc. DANOÎXVILLÊ. Ce cher Bonnard. BONNARD . J'ai du bonheur, j'en convmns , je passe par le bu- reaa des messageries , un paquet me tombe sur la tête , je regarde. . . c'esttoi. • . t*'est toi que je vois sur l'adresse.. . DANDINVILLE. Mon vieux camarade ! BONNARD. Ma foi. Je t'avoue que je ne t'attendais guères ici. Je te croyais toujours occupé de pêche, de pilotage, quel bon vent t'amène à Paris ? Te serait-il arrivé quelque malheur , ton bateau à vapeur aurait-il fait naufrage. DANDINVILI^E. Non , non , je l'ai vendu , et je suis... BONNARIi. Quoi ? DANDINVILLE. Marié. BONNARD. Marié !.. autre folie, tu as troqué ton bateau à vapeur 10 CONSTANCE. Ëh ! bonjour mon vieux !.. as- tu fait un bon voyag-o ? ta parais fatigué ? DANDINVILLE. Du tout... ma mignonne. Je vous présente mon ami Bonnard. B0NNARi> y saluant. Madame. CONSTANCE Ic lorgnonU Ah ! la bonne caricature. DANDiNYiLLE , Bounard. K'est-ce pas , qu'elle est charmante? M* BONCONSEIL. Ah ! mon gendre , est-ce qu^on arrive comme ça chez sa femme sans la prévenir ? Pour un homme de votre âge ^ c'est bien imprudent. ÇONi^TANCE. C'est vrai... nous ne t'attendions pins, mon chou , • et tu nous as fait quitter le spectacle à la scène la plus intéressante... Imagine-toi que c'est une espèce de mari , qui , quoique vieux , veut encore faire le gail- lard^etqui a pris pour femme une petite folle des plus aimables qui lui dépense tout son argent. Il veut biea la gronder... mais elle s'jr prend avec tant de grâce.. • elle le cajole , le câline si bien qu'il finit par la remer- cier de ce qu'elle le ruine... C'est charmant, ea vérité 1 DANDiîfviLLE , riant. Ah ! ah ! ah ! il en faut comme ca. BONNARD , a{fec colère concentrée. Eh ! ils sont très-communs cette année. DANDIN VILLE. Ah î Ah ! ma chère amie , ce soir nous ferons un petit souper en réjouissance d'e mon retour... Bonnard^ tu seras des nôtres. CON'TA^CE. Un so uper ! DANDINVILLE. Oui ; est' ce que cela te contrarie 7 M*. BONCONSEIL. Nous ne soupons plas , cela fait mal à ma fille. BONNARD. Eh hiea , vous nous regarderez , Mesdames. * M* BONCOnSElL, à pOTt. Cela sera divertissant. DANDmViLLE. Elcoatez , ma podle , je suis auboutde mon rouleau... Oserai'îe vous prier de me donner quelqu'argent pour aller acheter quelques provisions pour notre souper^ avant que les boutiques ne soient fermées. m" boncoxseil. De Targent !... Y pensez- vous ? Vous croyez donc que les cinq cents francs que vous nous avez donnés en partant ont fait des petits ? r PANDINYILLË. Gomment , vous avez déjà dépensé? CONSTANCE Tont est si cher à Paris... le moindre chiffon. ..une faveur coûtent un prix fou... et cependant, je veux que l'on remarque la femme de mon petit mari... je tiens surtout à lui plaire , et je ne dois négliger aucuns moyens de paraître plus jolie à ses yeux.*, ma toilette avant tout, j'aime mieux me priver d'autre chose. BONNABD , à part. Ah ! voilà une femme qni connaît son homme, /z/iz/t Allons^ allons» reste avec ta femme , je vais aller cher- cher les commestibles en question. Il sort. M AD. BONCONSEIL, Et mot, je vais tout préparer pour notre toilette, je te laisse avec ton mari... ne t'amuse pns mon enfant, car il est tard. M SCÈNE VI. DANDINVILLE, CONSTANCE. DANDINVILH. Que Teut dire ta mère?., c'est un souper sans façon^ lu es bien avec cette robe. CONSTANCE. Sans doute, pour rester avec toi, où aller au spec- tacle ^ mais nous avons d'autres projets. DANDINVILLE. Des projets ? CONSTANCE. Oui, une partie charmante , avec un jeune homme très -aimable, monsieur Le Duc ^ coiffeur à la mode, et principal loràlaire de cette maison, ii va venir, tu seras content de lui , il nous donne souvent des billets de spectacle et ce soir il a promis de nous conduire au bald'Idalië, que l'on vient d'ouvrir dans le nouveau passage de l'Opéra. DANDINVILLE. Au bald'Idalie?.. CONSTANCE. Oui, c'est le plus suivi cette année, écoute, ne te gênep'as, tu es trop fatigué, reste, soupe, et couche toi, le repos te fera du bien, DANDINVILLE. Non, je sens que je ne puis me passer de ma femme. . . est-ce que tu peux te passer de ton mari? CONSTANCE. Je m'en passe bien depuis six semaines... au surplus, viens si tu veux, tu ne nous gêneras pas... au contraire, tu garderas nos schals, nos capottes. DANDINVILLE. I • Mais si je ne voulais pas vous y laisser aller? ' CONSTANCE. N'allezvous pas-prendre votre air méchant que vous êtes laid avec mine... riez, Monsieur , riez bien vhe. i3 DANDiNViLBE , fiant malgré lui. Âh! ah I ah! ah! CONSTANCE.  la bonne heure, 'demandez -moi pardon de vous être fâché... Mlons , vite à genoux^ pron^ettez-moi que ' cela ne vous arrivera plus. DAKDiNviLLE , se mettant à grnoux. Ah 1 la petite folle , elle me traite coiniuç ua, écolier* SCÈNE VU. Les Paecedens y LE DUC. LE DUC , surpris. Eh bien ! qu'est-ce que je vois là?- . CONSTANCE. C'est mon mari , monsieur Le Duc. DANDXNTiLLÉ , se rcleyont. Oui , Monsieur, je suis son mari. LK DUC Ah ! c'est voBs qin l'êtes. {Seœuani la tête. En- chanté , Monsieur, de faire votre connaissance ; VoM avez une femme eharnlanie, et vous ne pouvez manquer de prospérer. * DANDINVILLE. Monsieur est perruquier? LE DUC. Pîon , Monsieur... artiste en cheveux je fais la pluie et le beau temps... mes coiffures à la neige ont autant de vogae que Fopéra lui-même* CONSTANCE. Vous m^aviez promis de me donuer on billet '^our aller voir le Kouvel Eginard. LE DUC. • Je suis à vos ordres. Il vous fera plaisir. Air ; du Bouffe. , Quand sa noble dame le traîne , C'est gentil, mais cela fait peine; »4 Si, contre le froid assuré y Notre amoureux est bien fourré ; De sa maîtresse e vous jure, Je trembtc en voyant la chaussure Au lieu de souliers de satin. Je voudrais la voir eô patin. CONSTANCE. Maintenant que mon mari est ici , je serai plus libre 9 il gardera la maison. LE DUC. Eh bien ! prenez votre jour. . M. BONCONSEIL , €71 dèhoTS^ Constance! Constance! CONSTANCE. Ma mère m'appelle. M*. BONCONSEIL , €11 dcllOrS. Viens me lacer ^ ma petite. CONSTANCE , à la contonnode. •J'y vais , ma mère. { A Le Duc. Vous allez venir nous arrangeir nos cheveux. A Dandinifille» Tu de- Vrais profiler de Tocc^Ksion pour te faire coiffer. Elle tsort, DANDiNViLLE , €71 la recoTiduisont Bah !... tu crois que je ferais bien? SCENE VII ï. DAKDINVILLE , LE DUC. LE DUC , prenant deiLT mèches de cheyeux uir la tête de Dandinville. Ah! mon dieu > seulement deux papillottes ; là, çai vous ira à ravir... Je ne vous proposerai pas de vaus faire la queue , parce nc de fer. • DANDINVILLE. Le Èoffre est bon. LE DUC^ ^ Je comprends le calembourg... et vous n'avez, pf>int d'enfant? PANDINVILLE. Je VTOUS demande pardon , j'en ai un de ma première femme , mais il court le mondé, et fe ne m'en inquiète guères. LE DUf. C'est d'un bon père. DAivnmviLLE. Cependant je voudrais le côlloquer quelque part. Vous qui avez de si bonnes connaissances, tachez donc de lui procurer une place. LE DUC. Je m'en occuperai... Mais,, pardon , vos dames m'attendent ; ei^cusez si je vous quiite. Il sort de sa poche un peigne et un fer* • » . ISSEMB. { 7 Air Mon ccturà r^$poir s*4iAandonne, De la folie emprnntaDt la marotç me sigi^aK^ ce ioir ,' Et de ce fer à papillotte Ici , je taii exercer le jkouvoîr. Partout mon art fait des conquôtea £>aD6 la vil,e ut dans maint fauliourg ; En les frisant , fe fais toomer les tètes... Comprênéz-Tous le calembourg F . LE DUC. Sur mon talent on. fait mille anecdotes etc. ' * Sar son talent on fait mille anecdotes, Il veut se signaler 'ce soif,' Etde son fferà pafpilloUè* • . • t ' II ya nous monor^r le pouvoir. A • {^Le Duc rentre chez-Ginitoâicè. - SCÈNE •• • • • ' • ^^ DANDINVÏtiE , *e/. .' ' * Mais il me Tient une idée... Les boatiquesdes i^iaç- chandes de modes sont encore ouvertes, si je proGtais du moment pour faire une surprise à ma femme... une fleur, une Non, point de cornette... Ah ! uir nEtarâbo^u- !... Oui , oui, un ^larabou ; je lui en avais promis un avant nîon mariage , et je suis là pour lui lenir parole. . , I 1 1 SCENE X. DANDWVlLte \ MARTIN , arriyant par la èkambre de ConsLance\etarrêîàtitDandinviUe, qui se dispàse à sortir. • . I .,.1 • , , MARTIN Monsieur Dàtidinville... . s» 18 DÂNDINYILLE. Quoi ? KAKTiN , hU présentant une lettre. c C'est une lettre ce Qu'entre vos maîns , Madame m'a dit de remettre. » .. DÀNDiifviLLB étajiné. i Une lettre !.•> {llVouyre. Cest récriture de n» 'femme. I MAKTIN. Elle vient^ dé sortir avec ihonsiear Le Doc et sa mèrei par Tescalier dérobé ^ et elle m'a remis ce poiilet pour, vous. Elle est sorti avec mQQ^ieur Le Duc» ^ -^ Ces^.y.%jkw* . .. DANDINYILLE j lisant. ce Mon chou, / 1 » Kous n'avons pas voulu abuser de ta complaisance M poumons conduire au* bal/... tti as besoin de repos... * » soupe bien , et ne te couche pas trop tard , nous ren- a ireroiis' lieore.'j» • Ta fidèle moitié • • i. . • . . • • • •• . I .• ' ...{,• ÇoNSTÀMCE. CParlantf Comment Comm'enVi de bonne heiirei. . ^MABTIN. V C'est clair; elle veut dire qu'elle reviendra de grand matin ] c'est de bonne beure* pÀNDlNVlLLt. voilà qui tombe dans la farce , par esçernple. icQiiffonnant la lettre, ^i ça me chiffonné jolimèut.^^ Air Vaudeville de V Aî^are* .^ . i CeTte cette jcqiiduile èk>che , Cet acle , il faut en cooienir , ^ £si bien loin rçprochti . Vx je veux aller U punir. C tg . ' BlaU loin d^elle ]e crie et Je gronde* Elle parait... je m^adonois ; , Elle parle... je Papplaudis Ponr faire comme, toât le'mdnde. Mais ceûe fois je vais l'aller trouver au bal. h Martin Donne-EDoi ma douillette ; elle me verra la perfide^ MAUTiN y la lui mettant* Etes-TOus dedans ? DANDiNviixE , marchant ai^ec précipitation. Je crois que oui... Quant à sa mère..- • ^ MARTIN- Voîlà votre canne. C 11 lui donne sa canne. ' D AKDiir VILLE ^ mârdianf toujours à grands pas. Entre-t-on à Idalie avec une canne?... Quant & sa mère... MARTIN. On la dépose au bureau , en j entrant. DANDIN VILLE. C'est bon. • MARTIN. Comme VOUS êtes agité 7... Voulez^vous que j'aille avec vous ? nANDlNVIlXE. . . • Non. . • Je suis tbucbé de cette marque d'attacbement. . . Je te remercie , mon vieux Martin... il faudrait payer pour toi j reste. ^7/ 5oré.. . SCENE XL MARTIN, Jrà/. Qoelle générosité ^. on ne voitpas beaucoup de maUre comme celui-là. SCÈl^E XII. MARTIN , BONNARDl- BOVNARD^ remettant un pâté et deux bouteilles de yin à Martin. Que le* diaUe emporte le maladroit ^ il à manqué me jeter par terre , moi et mon pâté. ao A/ qui en a?ez-vott» dofuc ? BOIflfAEO. ^*ftt • . . . . . . " '• De ces afGches ambulantes A Paris le succès est sûr , Leurs anoooces sont élégaotes , £t leur perUur est pollcovmie ui9 nnur • Oui , ses manières, sont fort drôles , 1{ a pour nous bieiï des attraits , Car sur son cœur il porte les Français ' El les Anglais sur ws ^itles. /^. SCENE XIH. Les mêmes, Mliè. WIKPSOR. • • • . I Ces dames sont-elles rentrées f Que vois-e 7 Âh ! je ne me trompe pas c'est ma petite dan* seuse de corde. ' urtld. WINDSOR. * ' . • . . » C'est mon vieil-amateur des Funambules. BOKNARD. La rencontre est singulière. Mlle. WINDSOR. , • En v'Iâ une sévère , par exemple... Quoi , M. Bon- nard, c'est vous , je n'en reviens pas..^* Eh! oui, voilà bien cette bonne il n'est pas trop changé. ^t BOIfNARD. Toujours le mèine et plus amoureux ^e jamais. mile WINDSOR. Comment encore? laissons cela, petit fou... Qu'est- ce que vous m'achetez aujourd'hui ? m'étrennez-TOUS ? me poriez-vous bonheur? BONrVARD. Mais quand je te dis que je t'adore.. •• laisse-moi donc prendre tes jolies petites menottes. mIIo. WIKDSOR. Eh bien , qu'est-ce que vous leur roules , TOjons, les voilà... Youlez-Yous qu'elles tous choisissent quel- que chose 7 un rouleau d'eau de Cologne y une brique de sayon pour la barba. BONXARD. Oui , a condition que je t'en donnerai l'étrenne... Ecoute-moi , je suis du même âge que mon ami Dan dinviile qui a épousé une jeune femme et qui est très- heureux. mile. WINDSOR. Eh bien. B0N1VARD . Eh bien ; te sens- tu capable de... Mlle. wmnsoR. Yons rendre aussi heureux que lui \ BONNARn. Tu as des uleos. Mlle. WINDSOR. Je danserais encore sans balancier. BONNARD » Un faon commerce. Mlle. WINDSOR. Je vends beaucoup sans être patentée» BONNARD. Des mcBnrs. . • Mlle. WINDSOR. C'est connu... Je ne suis pas comme j'en vois Dites donc , la fille du tourneur qui a une pelisse. ..t , à. BONSTARD. Elle a une pelisse. Mlle WINDSOR. Ça fait suer. ule Je serai fidèle au conUat. Je le vois bien, la pauvre enfant s^efforoft De mériter mon suffrage aujourd'hui Être fidèle à son mari... Cest encor faire un tour de force. Je pie rappelle toujours tes exercices... Tiens , re^ gardé si ce n'est pas cela. // se met en position, ei figure la dajise de corde y sa canne lui sert de hct-^ lancier. Mlle. whidSor. Brava ! M. Bonnard , brayo 1 BONI^ARO. Dés ce soir je te présente k l'ami Dandinville avec qat je dois souper... Ah'f ah ! it sera bien sarpris.... Il ne s'attend guéres à me voir profiterai prompte- ment de ses leçons. jiARTiir y acoourant^ Voilà ces dames qui rentrent.. • Elles paraissent en colère. BOimARB. Contre qui ? Mlle. WINDSOR, Peut-être contre ce pauvre M. Dandinville.^ BONNAftO. Ça ne sera rien, Regardant en dehors. ji made^ mo- selle JPïndesor. Ait du Comte Orf. Les Toilà , ! ' . T £ntroD8-là , ' £k sachoos nous tftire ; Deux époux si bien uqû , . Denx cœurs si bien assopiis. Four un rin Peuvent bien Se faire La giierM , ' £t même se battre , mais T6t on tard ils font la paix. , Bs entrent dans le cabinet à droite ^ efi reprenant le chœnr. SCÈNE XIV. CQNSTAWCE, M'. BONCONSEIL. coMTAircB . en costume de dal. M* Bonconseil est aussi habillé élégamment» agitée. Non , n»aman , je ne puis rester au bal • TOUS m'avez fait faire une démarche inconvenante. *4 Me. B0NC0KSE1L. Il est bien temps de s'en apercevoir ; dis-moi do quelle moache te piqae, • • • Air Connu» Ah! Vous dirai-îe , maman Ce qui caose mon tourment? • Dans ce bal , j'éiaia émue , . . Dé ù tout charmait ma Tue, Mais mon époux a paru he plaisir a disparu. M*. BONCONSEIL. Vi f^™^^^*^ P^"*" '"^— raais moiisienr Le I>uc sera fâche ; il' l'avait retenue pour la sauteuse. CONSTANCE, Ça m'est égal. m', îonconseil. Mais la danse* CONSTANCE. La danse n'est plus ce que j'aime. -^ . M* BONCONSEIL. Mais, moi, je l'aime encore, {ui part. Cette petite n a nulle complaisance pour sa mère. f "*.e Air 1 Unejille est un oiseau. Bien ut Tenait me troubler , J^aimais ce bruit, cette foule • ^ Et fallai» danser la poule . ' S"*".^'^*^ ^°"*»s l'en aller... W'éiais-tu pis sous ma garde? Au bal doit^D prendre garde Quand un mari vous regarde... CONSTANCE. Derez-vous ainsi parler ? Il faut cire plus sévèr , ijorsque Von veut être mère " bien ne pas s'en m^içr. M*. BONCOKSEIl*'. Eh bieni ayez doac ies eufaosL.. Qopi ! ta me re- proches !..• CONSTANCE. Ah! pardonne • ma bonne mère... mon bonheur est d'être avec toi. {Changeant de ton. Bonsoir , maman. M*. BONCONSEIL. Ta parles si bien que je ne me le fais pas dire deux fois. Adieu, mon enfant. [Elle V embrasse* CONSTANCE^ tendrement* Adieu , mère comme on en voit peu. mc^ Boif conseil , en rentrant. Adieu , fille comme on en veii beaucoup. SCENE XV. CONSTANCE , seule. nir ici-, c'est peut être tous les deux... il faut lir, ils ne sont parfaits ni l'un ni l'autre, mais C'est drôle... je ne suis pas contente... il me manque quelque chose... est-ce mon mari? je rai quitté pour aller au bal... Est-ce monsieur Le Duc?... je l'ai laissé pour reveni en convenir, iis ne sont pi chacun a son mérite; mon cher époux est plein de bonté, de raison , mais jaloux et bourru. Monsieur Le Duc a de la grâce, de l'amabilité , mais frivole, inconséquent; voilà les hommes ; avec deux à peine pourrait-on en faire un bon... pauvres femmes que nous sommes à plaindre. Air de Doche. Qai fait battre le coear des filles ? C est on mari. Qui vient angine nier les familles ? C^est un mari. Qui faiteraindre le mariage? Cest un mari. Qui nous fait aimer le yeuvagef C'est un mari. ^'entends quelqu'un , c'est sans doute Daudinville qut 16 renthre. Courant à la porte. Eh! te voUà, mon petii chat? {Leduc entre* Ciel! M. Ledac. SCENE XVI. CONSTANCE , LE DUC. . LK DUC. Eh bien ! vous êtes gentille ! comment vons êtes-voua retenue pour cinq ou six contredanses , on manque de danseurs.... je laisse en plan les plus jolies femmej pour TOUS, et vous vous en allez en catimini... est-ce que le dernier tour de walse vous aurait un peu étoar* die? CONSTANCE. Moi, je danserais encore dix russes s'il le fallait. LE DUC. Voyons un peu. // la prend par la main et fait quel- ques tours de walse russe avec elle , puis ils se trou\feni tous deux en position. Vous comprenez le calembourg. CONSTANCE. A-propos, avez-vons vu mon man ? LE DUC. Oui , il allait de grouppe en gronppe , traversait les quadrilles en se faisant coudoyer et marcher sur les pieds par les danseurs et les danseuses., C'est qu'une fois la contredanse commencée , rien ne les arrête... l'orchestre est si entraînant... à présent dans les bail c'est comme l'opéra d'autrefois... le premier coup d'ar- chet enlève, ajoutez que les airs sont si bien adaptés aux figures. Air Vaudeville des Maris ont tort* Maint compositeur qui Teot plalrs Met , pour ne point être éclipsé^ £o avant deux le Solitaire , Bégulus , en cbassé-croisé , Ou bien Aline en balancé. ' 7 Grâce à cette. Xnode nouvelle Cfytemnestre e9t en coiiUon , . Le Guemadier en pastourelle , Femme sensible ei> pentaloo* CONSTANCK. Âh çà 1 comment? dans le milieu de la nnit le por lier Toas a tiré le cardon. LE DUC. Oai, en dormant. CONSTANCE . Et TOUS avez osé entrer chez moi. LE DUC. Votre porte était ouverte. CONSTANCE. Par exemple , vous êtes un vrai sans gêne. LE DUC. C'est mon rôle et j'aime à le jouer. Mais votre mari sera content de moi... il m'a demandé une place pour son fils... je lui en apporte deux. Les voici. ^11 lui donne un papier sous em^eloppe. CONSTANCE. Ah I que c'est aimable d'avoir pensé à lui. LE DUC. Croyez que j'ai encore plus pensé à vous. CONSTANCE . Comment? LE DUC y mettant la main sur son coeur' Je connais une autk-e place vacante... c'est celle de mon cœur; hélas ! je n'ai pas encore trouvé personne pour la remplir. Cependant j une jeune beauté qui avait vos yeux, votre nez , votre bouche, vos cheveux , votre air, vos grâces , votre esprit... CONSTANCE. Eh bien? _ LE DCC. Devinez- VOUS? 8 GORSTAïf CE y à pari. Le malin I Ah , que c'esi niauvais. Haut» Pour- quoi ne le prenez-vous pas ? LE DUC. Parce qu'elle est prise* CONSTANCE . Ah ! je conçois , ça vous arrête. LE DUC, Au contraire^ ça ne m'arrête pas. CONSTANCE. A la bonne heure. ^ LE DUC. Mais je suis près d'elle sans qu'elle me voie. CONSTANCE. Elle est donc aveugle ! LE DUC. Je lui parle saq^ qu'elle m'entende. CONSTANCE. Elle est donc sourde ? > • LE DUC. Pas plus que vous... Mais qu^elle se fiiche ou non , je n'y tiens plus; c'est vous U. i/ tombe à Ses pieds CONSTANCE. Moi! LE DUC. Vous. CONSTANCE surprîse. Par exemple ? c'est un peu fort. LE DUC. ^ • Je l'avoue... c'est fort... Ma visite ao milieu de la nuit... ma déclaration affirmative à une heure indue , car voilà deux heures qui sonnent à Bonne-Nouvelle, maïs si cela vous déplaît, c'est votre faute , il ne fallait pas accepter mes billets pour l'Ambigu et la Gaîié , prendre mon bras pour vous conduire à V Auberge des Adrets et à Polichinelle J^ampire , accepter leâ échau- a9 I dés et la bierre dans les enir'actes, etc.. Vous ayez bien d& penser qne je ne faisais pas cela pour des perles. CONSTANCE. J'aime tant les spectacles. LE DUC tendrement Méchante!., ne devais-je pas encore vous condaire demain à Polichinelle avalé par la Baleine. CONiqrANCE. Tout cela ne me séduit pas».. Sortez. •. Si mon mari rentrait. LE DUC. Je vais fermer la porte. CONSTANCE. Maïs \é ne puis le laisser couclier à la belle étoile... Je l'entends... Ciel ! sortes par la fenêtre ou bien par la porte... ailUtfU' ûU/ondt } Il est trop tard!... ÏE DUC. Pardonnez-moi ma flamme. coiysTANcis , vivement* • - Gèdies^vons i^errtire le poêle et ' ne soufflez ^s. Le Duc se place derrière le poêlai • * r ' J SCENE XVII. CONSTANCE , DAWDINVltLE , LE DUC , cat^ié. DABDinviLLE cTitte vivemeiit, CONSTANCE y duUltOXlU Tra, là, là, etc. t^AHDiNY^LtJE; , à part* Pas de doaie^y il est ici. CONSTANCE. Ah ! vous yoilà ^ c'est bieà heureux. DANDINYILLE. _ • Vous êtes seule?... Sans vous commander. j ♦ cou STÂif CE , lui prêseîitant sa Joue. Quand vous youdrez, je vous attends. PANDIlfVILLE. VoDS 7 tenez?... Il Vemhrasse sur le front avec J deur. — jipart. Faut^il qu'elle il on m>nt. SCÈNE xvin. DAKDIN VILLE, LE DUC , cadié. - DANDlfftfLte. Ah ! ça^ voyons^ monsieur Le Duc , il faune mon à présent. ' ' tt r>voi paraisswiU Je lê veu^r bfëâ y car ma sitaaiiqn est gênante. Vous m'avez peut-être pris pour -ail Dandin, m Lard? LE DUC. . Tranchons le mot > pour une ganache. DANDiKTlLLS. Ganache ! * ce Quand un jeune homme ouense un vieillard afTaî&é Dès-lors il est gàuaebë aliiattfl que T offensé. j r LE Dûic. ' ' ^ -• I C'est possible, mais quand à votre femme elle ei DANDiNviLtx , T interrompant vi%f entente 'autres, Monsieur, ci cW votis qui m'en f Ad raison. / y Quoi avec ces cheveosl>UiuGâ2' t t ..m- . • DA9KS¥JIX/EI Mes cheveux blancs, vf us AC pas vus, qi vous avez voulu m'en ittire* voir déboutes les coule ' » • • ^i De toutes les couleurs?., c en est trop... 33 DANDINYILLIE. Sortons, Monsienn.. LB DUC. Dices-donc , savez-vous que voas avez une manière de dialoguer y qui n'est pas du tout comique. Dandinville. Je n'ai pas le projet de vous faire rire» LE DUC. Je TOUS crois , mais c'est que ça tombe tout-&-fait dans le drame ^ et si Tuu de nous allait être tué ^ ça ferait une tragédie , ce n'est pas yotre intention. DANDIN VILLE. Sortons y vous dis- je y pour la deuxième fois. LE DUC. Quoi , sans témoins?.. DANDINYILLE. Il 7 aitra moins de monde dans le secret. LE DVC* g Air ; Je suis colère et boudeuse, ' XSeoQttS'moi sans colère , Je you8 propose un cartf I Qui Tons coBTÏendra , ] 'espère , Car il n^a rien de mortel. OAlîDINVaLB. Dans des affaires si grares , Oa ne peut pas filer doux ; . Je crois que nous sommes brares. LE DUC. ' Moi» je le crois comme tous. Mais j 'ai tort quand ie me joue D'un tendre époux chagriné. DANDIN VILLE . jkhi le torique Ton avoue Est k moitié pardonné. M Piraift tuer sans Pentendre Un mari tant estimé. • DÀNDIIfVILLE. gi aii^ \p fefiz me çléfenflriç ônsieur , je suis désarme. LE DUC , lui tendant la main» Tondiez U , je vous en prie , DÀNDifl VILLE , lui donnait la main» fe n» v^^^ pas ?BOqIpr. Ll DUC» Tous deux noiis re^ton^ en yff • DAKPZIIV'ILLÇ. Il faut bien sVi^ oonsoler.. . Je sens qu^en nous faisant grâçi. Noua agissons de concert. . {étant son chapeau» LEDUC» Meitez votr^ chapeau , de grâce Votre honnenrest à GOtiveH. {Pendant cette scène, Bonnard s^est montré deux i trois fois en entroumnt, la pQf^^^ cabinet. SCENE XPf. DANDINVILLE, CONSTAMCE. CONSTANCE , €11 pet ^ Pair., r-* fm^.entxe çyec mjrstèt une lettre à la main et tenant de Vaidre un bougeoir* Voyons si je trouverai un garçon pour me porter ceï lettre. jipperceyant Bandlnville. AU J lo^s m'afi fait peur. DANDINVILLE. C'est encore vous. Encore , c'est un mot de reproche? J 35 Crdyfe^tott» donc tire sans reproche? pourquoi n'éfès TOUS pàÀ endorime 7 CONSTANCE. Je ne pois fermer l'oeil*. • Je ne doré kieii qa'anpré» de vous. DANDINVILLE. Elle a des réponses qui sont d'une doaeeor... ahl St mon honnenr* C05STANCE , à part, après avoirregardé derrière le poète. Bon, il esc bien loin. Quelle est cette lettre , que vous faîtes semblant de cacher? CONSTANCE , emborrassée . Vùelétitéi., bA^ÉfiNViLLÉ. • Oui... je yeox la voir... CONSTANCE. Ifais elle n'est pas pànt Vous... DANDINYILLE. Raison de plus j je veux la voir. CONSTANCE. Quel ton !•• je ne vous ai jamais va comnie ça 1. bANOlNVILLÊ. Ni moi non plus... apfprenet que î^sats;.. CONST AltC E. Quoi ! BÀNDlNVILLi^. Tout. CONSTANCE , mvemefU' Tout. DANDINYILLE. Tout... j'ai VQ te ËAlaût et I^^a^àii^e A^ fU été longue Vider. CÔHSTANCB. Ciet !.. 36 DANDINVILLÉ. Rassurez-^vons tant de tués qoe de blessés ,. il n'y a personne de mort*., mais l'entrevue a été terrible* CONSTANCE. Le Duc n'est donc pas blessé ? DANDINVILLE , à jt7art. Elle a le cœur excellent. haut, Mais revenons au billet, donnez*le moi , ou je me fâche. CONSTANCE , lui donnant vwemènt. Le Toicî . DANDINVILLE, Usant. fc A monsiear Le Duc. » CONSTANiCE. Coëffeur. DAKDiHViLLE ,^5fl72f saiïter le cachet. Il veut lire. Je ne puis lire... la colère m'empêche d'y voir, je n'ai pas mes lunettes. CONSTANCE, lui prenant la lettre. C'est cependant de la coulée , donnez...- lui presen- *tant le bougeoir. Voulez-vous avoir la complaisance... f^llelit. st connu , A maniné de parole ; Lise nous dît ue c^est par vertu. C'est encore une colle. CONSTANCE. Actrices qui voulez être un jouri Du parterre Tidole , Chez la voisine allez faire un tour Courrez vite à Pécole. ISANDIN VILLE , OU pubUc* Ce vaudeville sera sans prix Quoiqu^un peu trop frivole » Si tout 's les ganaches de Paris, Viennent à notre école. FIN. LÉONIDE , COMÉDIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES. AVEJITI s SEMENT. La mise en scène et la musique ayant beaucoup contribué au succès de cet Ouvrage, on engage MM. les Directeurs de Province à se faire donner une note très-exacte des po- sitions et des costumes parleurs correspondans, età sVdresser à M. Doche pour la partition. Il ne peut y avoir de difficultés dans la distribution que pour les rôles du Colonel et de madame de Le premier appartient, dans une troupe d'opéra, à l'emploi de Sollié ou Martin j dans une troupe de comédie, aux Premiers Comiques, ou aux Premiers Rôles ^ s'ils chantent; madame de doit être jouée par les Grandes Co^ quelles ou les Fortes Dugazons. I \ LÉONIDE. LA VIEILLE DE SURESNE, COMÉDIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES, Ci.».*"- î^i""- Pu M". DDPEUrr,,DE VILLENEUVE a SAIST-BILAIREi IEfIl£JENTi£, PODH LA PREMIÈRE FOIS, R PARIS, SDB LE THEATRE DS VAUDEVILLE, LE I7 JANVIER l8a4. PARIS, CHEZ QUOY, LIBRAIRE, ÉDITEUR DE PIÈCES DE THEATRE, Boulevard Saint-Martin , N". i8, ET BABBA, LIBRAIRE, AU PALAIS-ROYAL. 1834. PERSONNAGES. Acteurs. ROBERTIN, banquier M, Cossard. CHARLES, son fils. . M. Armand. GRUDNER , ancien colonel , beau - frère de Robeiftin. . . . T • . . , M. Fontenay. RODOLPHE, ami de Charles M. Lafont. M•"^ DE . • M"% Dussert. MATHILDE, sa fille. . W\ Huby. W\ HÉBERT , surnommée la Vieille de Suresne M"". Bras. LÉONIDE , sa fille adopiîve W\ Pauline. LOUISON , petite paysanne au service de M"^ Hébert M"% Minette. Un Hussard attaché à Grudner* Pareils et Amis de M"% de et de Robertin.. Domestiques. P draienC, sans mou autorisation , des couplets contenus dans cette ^lece. •n* ^^~^— — — — - § LÉONIDE, COMÉDIE-VAUDEVILLE EN TROIS ACTES. • ACTE I". Le théâtre représente iin riche salon où tout est préparé pour un bal. Au fond, trois portes, celle du milieu ouvre sur la salle de bal, celle dç droite dans un boudoir^ oit sont des tables de jeu i celle de gauche, dans un autre salon ou Von joue également. Ces portes sont fermées. \ SCÈNE PREMIÈRE. Mad. de RODOLPHE, Domestiques. MAD. DE , oux domcstiqucs. Qu'on allume les lustre^, qu'on prépare les tables de jea et qu'on avertisse ma fille de hâter sa toilette. •• allez. .RODOLPHE , entrant. Un instant... n'oubliez pas les meringues, les fruits glaces., le punch, un peu fort. Bas . Surtout pour les dames... ayez aussi grand soin des musiciens... il faut les mettre en verve 5 du Madère à la quinte, du Soterue au premier violon, du Champagne au galoubet. . . tâchez même de griser la basse , si ce n'est pas trop difficile... allez. Les domestiques sortent . MAD. DE Je vous remercie,1VI. Rodolphe , de la peine que vous pre- nez pour m'aider à faire aujourd'hui les honneurs de chez moi. RODOLPHE. Eh ! mon Dieu ! madame ^ est-ce que je ne suis pas la pro- vidence obligée de toutes les maîtresses de maison ? comme le Solitaire, je sais tout, j'entends tout, je vois tout , je suis par- tout... bref, on m'a surnommé le génie des grands bals et le Trilby des petites soirées... les plaisirs, voilà mes affaires , quant aux affaires, cane me regarde pas. MAD. DE C'est-à-dire que vous êtes indépendant. UODOLPHE. Qui j, comme Voiseau sur la branche, sans eôibarras de f^ // y 0. y 1 0. 1 % fS lUi '/Z_- yOr ^//e 9/^. îjX/i/t4tuJ^/ . M^ tTh \s » / à' i. é f/iat %,. 1/. ff/ài 4. I. 41 l'If i» /. 6 . mille , sans ëtat j logeant près du ciel ^ vivant un peu du ha- sard , payant bien de ma personne , assez mal de ma bourse •• que vous dirai-je ? \q fais partie de la bande joyeuse de ces jeunes gens à la mode qui bourdonnent dans les salons , peu- plent Coblentz et les avant- scènes des théâtres , décident du succès des pièces nouvelles , et changent tous les mois d^amis et de tailleurs. En un mot , je suis , ce qu'on appelle dans cer- tains cercles, un homme aimable, et dans d^autres, un mauvais sujet. Que voulez-vous ? la nature , je n'ai jamais rien pu fioiire, moi. u4ir nouveau de Doche. Après avoir essayé , sans reproche , Cinq bons ëtatâ fort peu divertissans , Un jour enfin , j^entrai dans la bazoclie , Et j'y passai d'*assez tristes instans. Pour me distraira, en faisant mes copies , J'arrangeais , dans plus d'un procès , Tous les contrats en éle'gies , Et les testamens en couplet^. Il a fallu y renoncer, voyez-vous, car j'aurais fini par rimer tous les dossiers de l'étude, et ça aurait diablement embrouillé l'état civil et 1 enregistrement. Ma foi , quand j'ai vu que dé- cidément je n'étais pas bon à grand chose , j*ai pris le parti de rester à rien faire et de m'amuser 5 c'est un emploi tout comme un autre , et j'ai beaucoup de goût pour celui-là. MAD. DE ST. -ELME. Si nous avions le temps, je vous ferais peut-être un peu de morale; mais il faut songer à noire réunion. Ah! ça, je vous recommande M. Robertin... RODOLPHE. ♦ Ah ! ah ! le gros banquier à cervelle dure , à génie lourd , que le ciel a pourtant doué d'un talent tout particulier, celui de gagner des millions... oui , son esprit est la règle de trois., sa science , Tescompte... on le dit un peu ambitieux 9 par exemple 5 mais du reste, parfait honnête homme. MAD. DE ST-'EL-VIE. Il doit me présenter le colonel Crudner, son parent. RODOLPHE. Oui , oui , le frère de sa femme. Ah ! celui -là c'est dif- férent, c'est le raisonneur de la famille... esiimable céli- bataire... cinquante mille livres de renies... bon, dévoué, sensible comme uu brave... mais assez brutal quand ou le contrarie ... il est à Paris depuis peu dé temps. 7 M AD. D£ ST-BLME. Cest cela même. Je vous en prie , veillez à ce qu'on ait poarces messieurs les plus grands égards. RODOLPHE. J'entends, j'entends, c^est dans Tordre. •• MAD. DE Comment? RODOLPHE. Ne vous aî-je pas dit que je savais tout?., restée veuve avec peu de fortune , vous tenez beaucoup à voir s'accom- plir le mariage de mademoiselle Mathilde avec Tunique hé- ritier de notre liomme de banque. C'est un fort bon parti. Charles est aimable... je crois bien , je serais adorable , moi û j'étais fils d'un banquier. MAD. DE ^ Puisque vous êtes si bien instruit, puis-je compter au moins sur voire discrétion ? RODOLPHE. Sans doute.. • ah! que ce Charles est heureux !.. mais, il faut en convenir , il le mérite c'est un excellent garçon.., nous sommes très-liés eusemble!.. Tun prête à Tautre ; on s^arrange. MAD. DE , SOuriant» Et vous êtes souvent Tautre , n'est-ce pas ? RODOLPHE. Oui , mais qu'est-ce que cela prouve?., qu'il a de l'argent et moi de la bonne volonté , voilà tout... le système des com- pensations.. • on vient. C'est votre société. •• eh ! vite , à mon rôle. SCÈNE II. tes Précédens , la Société, puis M. RGBERTIN et LE COLONEL. On ou^re les trois portes du fond» CHOEUR. Air d'ffeudier, de TATare en goguettes ^ Ali î quel plaisir Va nous oârir Ce jour si doux Pour nous tous Hâtons-nous De commencer A Walser , A dan»or » RODOLPHE. On sait qu'en France Au bal tout danse , JuSqù^à l'argent j Cest amusant ! CHOEUR. Ah î quel plaisir , Va nous offHr Un jour si doux Pour noud tolis^ Hâtons-nous ïc commencer A Walser , A danser. Au moment où madame de et Rodolphe sa^^ luent tout le monde et font placer les dames dans la salle du bal 'y un domestique entre et annonce . LE DOMESTIQUE. M. Robertîn et M. le colonel Grndner. Madame de va au-devant d'eux apec em- pressément. On referme les trois portes » ROBERTIN. Bonjour , belle dame ^ bonjour. MAD. DE Que je VOUS sais gré , mon ami, de m'avoîr présenté uii militaire aussi distingué que M. le Colonel. LE COLONEL. Madame , dites tout bonnement un militaire qui a toujours fait son devoir. MAD. DE , au Colonel. Croyez , monsieur , que c'est avec le plus vif plaisir que je reçois chez moi le parent d'un homme aussi recommaadable que M. Robertin. ROBERTIN. Ah!., ah!.* vous êtes trop bonne... non, vrai..^ LE COLONEL. Oui, c'était un brave homme avant que l'ambition ne lui eût tourné la téte..^mais que voulez-vous ? tout le monde s'en mêle à présent. ROBERTIN , bas au Colonel, Taisez-vous donc, beau-frère , vous allez me faire un a£Front devant ces dames... LE COLONEL. ^ Pourquoi vous obstinez-vous à vouloir être en place* 9 ROBERTiy. Je veux ^tre en place , je veux être en place , c est clair , ça me convient ; d'aiUeurs , c^est une affaire arrang5e madame me protège, et je serai, malgré vous, receveur-général. MAD. DE Oh! inespéré que M. le Colonel reviendra de &es pré^z, ça se rend quelquefoiii^ 25 AOBËRTIN. Mais tons avez trop d'honneur , je le peii9e. RODOLPHE. Oiii, de rhonneur je respecte les lois , J'en fais serment ! ^ BOBCRTIN. Jeune homme , je Toas crois. Rodolphe. Je dois beauconp, et, chose peu commune. Je veux solder même les usuriers, ^ Et ne crains pas les protêts, les huissiers , Car je n'ai rien , mais toule ma fortune I . . Je la partage entre mes créanciers. j Venons au fait , êtes- vous amoureux , jeune lioiQme ? RODOLPHE. Oui , comme un fou ! à part . Oh mais , quVst-cc que je dis-là , ^e m'adresse bien ! haut . Quand je dis oui , c esi-à- direnon , c'est la force de riiabiiude, le naturel m'cmporie le fait est que je ne suis pas amoureux du tout, ROBERTIN. Ah! à la bonne heure, j'en suis charme. Voyons... Un emploi de deux mille ëcus , le plaisir de voyager, vos dettes acquittées , et quarante mille francs comptant , en or , vous feraient-ils plaisir ? BODOLPHE. PMt-il !•• a-t-on jamais fait une pareille demande? BOBERTIN. ' m Réfléchissez et répondez oui ou non. BODOLPHE. Oui 5 je réfléchirai plus tard , j'ai le temps. ROBKHTîN. • Touchez donc là... mais il y a uuc petite condition... BODOLPHE. Ça m'est égal, je les accepte toutes... qu'est-ce que c'est?.,. BOCERTIN. Il faut vous marier. RODOLPHE. Me marier ! eh ! bien , vous me croirez si vous voulez , j'y pensais tout-à-l'heure... maisavec qui ?... avec quelque vieille douairière, je parie... BOBEKTIN. Au contraire , c'est une jeune personne , belle , sage , pleine de grâces et de. vertus. Léonide, 4 RODOLPHE. Ah ! cesi que c'esi bien plus àt6\e comme ça! ROBERTIN. Etes-vous sûr du conseaicmcnt de vos parens ? RODOLPHE. Je VOUS le garantis. .. [à part. Ce serait bien le diable s'ils me refusaient 5 je u^en ai, pas. ROBERTIir. Ainsi , j'ai votre parole ? RODOLPHE. D'honneur. ROBERTIN. J'y compte. Demain vous nous accompagnerez, madame de cl moi , à Surcsne; vous y verrez votre femme. RODOLPHE. ÇasufGi. à part. Mafcmme !... Je m^y perds.... es t-cp un rêve? non, je. veille... d fortune ! fortune, me voilà sijr ta roue... ma chère amie, je t'en supplie/ ne me laisse pas retomber. ROBERTJN. On vient ; de la discrétion surtout, àpart. Cela me coûte un peu cher; mais n'importe, je serai receveur - général , et je me rattraperai bien bur mes bons au porteur et l'escompte. SCÈNE XIV- Les Mêmes, Mad. DE MATHILDE, LE COLONEL, CHARLES, la Société. ROBERTIN, allant au'le\^ant de madame de St.'Elme qui parait la première. Tout est convenu , j'ai sa parole. MAD. DE bas à Bobertin. Bien , vous donnerez h voire fils un ordre qui le tienne éloigné quelque temps , et nous laisse la liberté d'agir. ROBERTIN , de même. Fiez-vous à moi. LE COLONEL, paraissant et tirant Rohertih à l'écart. Frère , j'insisic plus que jamais , sur ce que je vous ai dît,- l'alliance que vous voulez former est absurde , l'ambition vous fait perdre la ictc , et si vous persistez dans votre projet, je Ae vous reverrai de ma vit. ROBERTIN. ^ Eh! bien, on se passera de vous, car cVst insupportable ^ a la fin 5 à demain le contrat. Final de M. Doche. CHOEUR. Partons , l'heure s'avance^ Ce jour, marqué par le plaisir, Aux époux donne Tassuranoe D'un doux et riant ayenir ! ROBERTIN ET MAD. DE Bientôt, mon espérance , Grâce a mes soins, va s'^accompUr Une noble et riche alliance M'assure un brillant avenir. MATHïLDE. H Car dans la botte , en peu dHnstans, L' mari , les carfs, la richesse, - Tout ça rentre ter en même temps. MAD. HÉBERT.' Ccst-à-dîre que tu ne crois pas à ce que j'annonce ? LODISON. Si , si , tout d' c'est plus fortqiie moi , voyez-vous, et quand fai ben envie d^queuqu'chose , f espère toujours en attendant mieux, MAD. HEBERT* Et toi , mon en&nt ? LÉONIDE. Tu sais bien que tu as toute ma confiance. Air Aimer, c'est toute ma science. de Romagnesi . Tu lis dans ce \en , que pour moi L'heure des chagrins est finie , Car il m'apprend qu'auprès de toi. Je dois passer toute ma vie. Quand^ chaque jour , î' Toiz Avec bonté me le prédire , Je désire ce que je crois y. £t je crois ce que je désire MAD. HÉBERT , lui sert'ant la main. Qière enfant !... Voyons. •• Je fais ma réussite. •• c'est pour tnaLéonîde... fai pensé quelque chose ••• LÉONIOE. Et moi aussi... Tiens, tu en es là... compte bien... MAD. HEBERT, Une... deux... LÉONIDE. Ah l maman , trois dix ! MAD. HÉBERT* C'est pourtant vrai , les voilà... ce qui veut dire amour, mariage, bonheur...,, eh! bien, ehl bien, Louison , que £ais- tu encore là à nous regarder en riant ? LOUISON. C'est rien , madame, c'est rien... c'est qu'jai aussi mon idée sur quelqu^un , moi , et jVrais pas fâchée d'savoir s'il y aura tout d'méme du mariage et du bonheur... quant à Tamour, ça y est. MAD. HEBERT. Oui dà?... c'est bon , je te promets de faire une autre réus- site pour toi. {à Léonidc. £h ! bien^ qu'est-ce donc? tu pa^ rais pensive , tu soupires , mon enfant. LFONIDE. . Oui... ce que tu m'as dit... ce que j'avais pensé. •• Il tard bien avenir!... MAD. HÉBERT. Qui donc ? LEQNIDE. Lut, 50 MAD. hébert. Âh! f entends, j'entends, il n^y a qu'un hommes monde idont on parle ainsi.. ah! ra, tu l'aimes donc bien?.. LÉONIBE. M. Charles n'est-il pas le fils de celui qui a sauve ta fortune, ^et assure ton bonheur? MAD. HÉBERT. C'est-à-dire, que c'est par amitié pour moi , que tu as de l'amour pour lui ?.. oh ! ne rougis pas... il est possible que..- nous verrons... les trois dix... LODISON. Et ben , vous m'croirez si vous voulez , mais j'comprends très-bien c'qui arrive à marnsell', moi , car c'est just' comm* ça qu'ra m'a pris, avec c'gros joufflu d'Jacques, vot'ja cdi- nier... non, c''est vrai , il avait dsattentions pour madame , et j'en étais ben ais^... il s'en est aperçu , lui qui n'est pas bétCi et puis; et puis... enfin, j'I'aime , quoi ! esi-c' clair?... CHARLES , dans la coulisse. Carde mon cheval... voilà pour toi. LÉONIDE. C'est sa voix ! LODISON. Tiens, c'est l'jeune homme... il est un peu en r'tard y tout d'méme... MAD. HÉBERT. Allons , Louison , vite le de'jeûner !.. LOUISON. J'y vas , madame , j'y vas... Elle va chercher le déjeûner ., Charles entre. SCÈNE II. Les Prëcédens, CHARLES. . IWAD. HÉBERT. Venez , venez vous faire gronder. LÉONIDE. Nous vous attendions avec impatience... CHARLES. Vous? LÉONIDE. Ma mère a tant de plaisir à vous voir !.. 5i CHARLES. Croyez que si je ne suis pas arrivé plutât, cVst bien maigre tnoi... efi effet; suis-je nulle part aussi bien qu^auprès de yous? M AD. HÉBERT. Eh ! mais, vous dites cela d^un ton qui me fiait trembler. •• vous éies triste , rêveur. .. qu avez-yous donc , mon ami ?.. LOUISON. Eh! bien , j'avais remarqué ca aussi , moi... T jeune homm' a Fair tout je n^sais comment. LEONIDE. Quel malheur avez-vous à craindre T CHARLES. Aucun... je vous assure. LEONIDE. t Si fait y si fait, vous avez des chagrins, et vous nous les cachez... qui donc vous consolera ? LOUISON. C'est juste, au fait, qu^est-ce qui vous consolera?., tiens , j ai oublié les couteaux 1 Elle va chercher les couteaux • CHARLES. U faut que je m^éloignc... LEONIDE. Vous éloigner. ' CHARLES. Oh! pour peu de temps... cependant, je n^ai pas voulu partir sans vous faire mes adieux... LÉONIDE. Vos adieux !.. ah ! que ce mot fait mal !.. MAD. HÉBERT. Allons , allons , ne vas-tu pas t^affliger tout de bon ?.. puis et d'ailleurs je réponds d tout. Air De Partie carrée. Du joyeux parlementaire , De ma future il faut toucher \e. creur Oui, pour mon compte, il faut tâcher de plair y Or, je vous crois très-bon ambassadeur Si les soupirs ne vous font pas comprendre , Je vous permets la déclaration Soyez enfin galant, aimable et tendre , Par procuration. Il sort. SCÈNE VII. ROBERTIN , Mad. DE ROBEtîTIN. Je crois, dieu me pardonne , qu'il se moque de moi. MAD. DE , souriant. Non, non, vous connaissez son caractère... sa tête a fail depuis longtemps divorce avec le sens commun... mais , tel qu'il est, il seconde à merveille nos desseins, ainsi uousde- Yons nous prêtera son humeur. BOUERTIN. C'est juste , c'est juste 5 vous avez toujours raison... ah ! ça Léonide, ^ 40 nous disons donc qu'il va falloir me fâcher , menacer , pout arriver ensuite... MAD. DE Au contraire, j^ai change d'idée; vous ne vous fâoherez pas. ROBERTIN. , Bien, bien. M AD. DE Vous ne ferez point de menace. ROBERTIN. J'entends , j'entends. MAD. DE Vous me laisserez parler et agir j pour agir ensuite et parlée comme moi. ROBERTIN. C'est convenu ; mais ne puis- je savoir pourquoi ?... MAD. DE Si fait , au lieu de partir , comme vous lui aviez ordonné ,' votre fils est encore revenu ici ce malin , il peut y reparaître. Il est donc important pour nous d'éloigner d'abord Léonide de ces lieux. Nous arriverons à notre but , en changeant ^nos moyens... mais on approche... delà prudence... écoutez, re- gardez, et vous me comprendrez. ♦ ROBERTIN.  merveille , à merveille , j'écouterai , je regarderai et je comprendrai... si je peux. SCÈNE VIII. Les Précédens, LÉONIDE, Mad. HEBERT, LOUISON. Louison et Léonide aident Madame Hébert à destendre les marches. MAb. HEBERT. Que voîs-je ?M. Robertin... LEONIDE. Est-il' possible ?... le père de M. Charles, le bienfaiteur d^ ma mère ! ahl monsieur... Elle lui baise la main .^ ROBERTIN, Eh ! bien , eh I bien , qu'est-ce que vous faites donc ? pauvre petite. MAD. HEBERT, Combien nous désirions votre présence ! 43 LEONIDE. GVst vrai. .. nous voas attendions tous les jours , nous par- lions de vous à chaque instant... ah! vous devez être bien heureux 9 si le ciel exauce les vœux que nous ne cessons de iormer pour vous ! ROBERTIN 9 regardant madame de Vous êtes trop bonnes... je... certainement. Je suis aussi très-content de vous voir.... parce que.... comment donc... àparL Quelle réception !... je suis tout interdit , je ne sais plus que dire , moi ... MAD. HEBERT. Vous nous avez donné tant de^ motifs de bénir votre nom y t[ue , j^en suis sûre , votre arrivée ici est pour nous le pré- sage d'un nouveau bonheur I... mais veuillez m'expllquer , s'il vous plaît , le but de votre visite ? ROBERTIN. Vous expliquer le but de ma visite... assurément... c'est bien mon intention... voilà ce que c est , voyez-vous... je... c'est-à-dire... il faut que vous sachiez... oui... non... MAD. DE à Âobertin. Laissez-moi parler. ROBERTIN , de même. Je ne demande pas mieux. LOUISON , à part. Qu'est-c' qu'ils ont donc à chuchotier comm' ça ^ MAD. DE , souriant. Vous ne devineriez jamais, ma bonne madame Hébert, pourquoi nous sommes venps à Surestie ^ il faut bien que je vous le dise nous Venous vous enlever , vous , votre aimable enfant, et jusqua Louison. ROBERTIN , à part. En voici bien d'un autre ! MAD. HEBERT. Mais... c'est une plaisanterie. MAD. DE Non vrainrfent ^ n'est-ce pas^ M. Robertîn? ROBERTIN. Sans doute, sans doute, nous vous. enlevons, {àparf^. le ne sais pas du tout où na va nous conduire, par extmjlo ; fflais c est égal. MAD. DE M. Robertiu a été instruit de l'amour de son iils pour 44 madeîhoîselle Lëonide... une seule chose la raëcontenté, c'est le mystère que lui en a fait M. Charles; À c'est uniquement de son peu de confiance qu'il veut le punir ; or , voici ce qu'il a imaginé pour cela. ROBERTIN , à part. Je ne serais pas fâché d'apprendre ce que j'aî imaginé... MAD. DE M. Charles*est venu ici ce matin , n'est-il pas vrai? LÉONIDE. Oui , madame. LOUISON. Et son oncle aussi... qui a des grandes moustaches. •• ROBERTIN , bas à madame de St^^Elme. Diable I diable ! dépéchons-nous. MAD. DE Ils doivent revenir, sanis doute ? MAD. HEBERT. Bientôt... ils nous l'ont prom'is. MAD. DE Ehl bien... mais ce projet va vous paraître bizarre... je ne sais comment il est venu à l'esprit de M. Robertin. ROBERTIN , à part. Ni moi non plus. MAD. DE *Quelqu étrange qu'il soit cependant , on peut l'exécuter. . . il faut que ces me^sieurs , de retour à Suresne , prennent au sé- rieux, l'enlèvement, qui n'est pour nous, comme vous le disiez tout à l'heure, qu'une plaisanterie. ROBERTIN , à part. AH ! je commence à comprendre. MAD. HEBERT. Pourquoi donc tout cela ? , MAD. DE Vous allez le savoir... ma voiture... nous attend3 nous partons... de faux renseignemens , donnés sur la roule que vous aurez prise , sur les personnes qui vous auront accom-^ pagndes , sur les circonstances de votre départ, feront croir^ à M. Charles que celle qu'il aime est perdue pour lui. Il se désespérera , et le colonel et lui se mettront sans doute aussitôt sur vos traces. Pendant ce temps , nous arrivons h Paris 5 nous terminons les ^apprêts du mariage. ... 45 LEONIDE. Qu'entends-je ! MÂD. HÉBERT , à Roberlin. Vous consentez donc?.. LOUISOK. Il consent ?. • ROBERTIN. Plait-il? à part. C'est-à-dire que je recommence à ne plus comprendre. MAD. DE Ecoutez , après bien des recherches infructueuses , M; Charles revient chez son père , et au moment où il se croit le plus malheureux , on lui annonce enfin son bonheur. Voilà notre projet de vengeance. LOUISON. Comment, m'sieur, c'est vous qu'a eu c't idée-là ? c'est gen- til! je n l'aurais jamais cru , par exemple. ROBEKTIN. Oui , au fait , l'idée n'est pas mal... à part . Je n'y en- teuds plus rien du tout. MAD. DE Eh ! bien , mademoiselle , étes-vpus contente de nous 7 LEONIDE. Vous ne pouvez douter de ma reconnaissance , madame } mais pourquoi vouloir affliger M. Charles. Air d'Aèisiippe, Puisque l'hymen aujoard'hui nous rassemble. Tout, entre nous, doit devenir commun. Punissez-nous... mais tous les deux ensemble, Car, désormais nous ne ferons plus qu'un. Ah î de nos cœurs ne rompez pas la ciiaine^ Epargnez-lui des instans de douleur, Et donnez-moi la moitié de la peine, puisque j'aurai la moitié du Bonheur. MAD. HEBERT. Allons, allons , rassure-toi, ce n'est qu'une épreuve, et ce projet me sourit assez , moi... oui , je crois voir déjà le trou- ble et la joie de ce pauvre jeune homme... mais il y a une chose à laquelle je ne puis consentir , c'est d'emmener Loui- son avec nous , il faut qu'elle reste pour tout fermer dans la niaison. 46 LOmSON. Âh ! j^aurais pourtant ben voulu ^tre enlevée aussi , moi , c^est^i amusant d'aller en caresse! MAD. HEBERT. Non , non , Louison ^ na ne se peut pas... si tout le monde j s^en va , alors il n'y a plus de raison pour... elle continue à gronder bas. MAD. DE Mais si elle allait être indiscrète , et nous trahir. LOUISON. Moi?., ohy nanni'i j'raentirai aussi bien quVous... aussi bien qu'vous pourriez l' faire vous-même, allez, madame... avec ça cju'j'ai déjà un peu d'habitude... oh ! soyez; tranquille, $oyez tranquille xbettez-moi seul'ment dv^ complot ; et vous verrez... j' leur cont'rai dVhistoires... j^ les désoVrai, quoi !.. jjÈomDEjhas. Je t'en prie , ne lui fais pas trop de chagrin. recevoir Phommage Oui, venez J znzHBLE. \ I^u plus tendre* des ëpoux. LÉONIDE. 11 faut donc fuir le village Où tout paraissait, pour nous. Offrir , chaque jour , le gage De Tavenir le plus doux. ROBERTIN. Mais , ëloignons-nous bien vite 5 Ici Ton pourrait nous voir. LEONIDE. Maigre' moi , mon cœur palpite ; Est-ce de crainte ou d'espoir. ensemble. Venez, loin de ce village; • Il faut donc fuir le \illage» RoherLin s madame de madame Hébert et Léonidc sortent par la droite. A^ la fin de l'ensemble, Louison crie les v'ià ! les v'ià ! { Fin du Deuxième Acte. 48 J— — — ^— 1 1—.^— Il . I I I . I - .1 I In I I I I lit ACTE m. JLe théâtre représente un petit salon richement orné ,• à droite j icn bureau de travail et un cartonnier; à gauche, un canapé et des fauteuils. SCÈNE PREMIÈRE. Domestiques, RODOLPHE. RODOLPHE. Oh ! là , là !... je n'en puis plus !... c'est ^gal , je me suis bien amusé... Dieu ! la belle chasse !... qu'on dise mainlcnant que je ne suis pas un chasseur de première force. Air f^ audeifllle dei Scythes, Depuis longtemps je marchais sur la route, \ Sans rencontrer ni lapins , ni perdrix , Quand près du bois j'entends du bruit ;... jVcoute... Je vois un lièvre entrer dans un taillis bis . Sans l'ajuster, aussitôt je m'empresse Pe le tirer... le coup part à l'instant... Vite , je cours ... mais voyez quelle adresse ! 1 r • . Je vise un lièvre et j'attrape... un faisan. j Pauvre animal ! où diable aussi vas-tu te trouver sous mon plomb! c'est avoir du malheur... Henri, tu le donneras au chef... mais surtout ne dis à personne que c'est une victime de iWreur... A propos , est-ce que M. Roberiin n'est pas encore de retour ? LE DOMESTIQUE. Pardonnez-moi , monsieur 3 mais on nous a dit qu'il ne rentrerait à l'hôtel qu'après avoir fait quelques cmpleites avec madame de et d'autres dames qu ils ont amenées. // s'éloigne • RODOLPHE. J'entends... les prësens de noce , sans doute... les parures. A la porte. Ah! dis donc, Henri, tu me préviendras aussitôt que ma future sera arrivée , entends-tu ? SCÈNE IL ' RODOLPHE, MATHILDE. MATHILDE , en entrant. Votre future ! ... comment , M. Rodolphe , il est donc vrai, TOUS allez vous marier ? 49 BODOLPHE , à part. Elle ëtaîl là!... Ah! si j'avais su... ^Ilaut. Eh! bien, oui, mademoiselle Mathilde, décidément , je rae sacrifie, JA m'immole au salut... de mes créanciers... mais vous, niade- moiselle, vous allez aussi , aujourd'hui même... ah ! MATUILDE. Que voulez-vous?,., on l'exige. .. vous soupirez, je crois? RODOLPHE. Oui... à ce qu'il parait... c'est singulier, n'est-ce pas, qoard on n'en a pas l'habitude ? MATUILDE. Et... votre future est-'^lle jolie ? RODOLPHE. Charmante , délicieuse , adorable !... à ce qu^on dit... car jenai pas encore l'honneur de la connaître... MATHIUE. Vous ne. la connaissez pas ? RODOLPHE. Vous me croirez si vous voulez, je ne sais pas morne son nom... c'est drôle , hein?... un mariage comme ra... ah! ou a beau dire, il est fort désagréable d'épouser une personne^ quand on n'est pas bien sûr de n'en point aimer une autre !... MATUILDE. Une autre?... RODOLPHE. Sans doute... mais c'est un secret, et vous seriez la dernière à qui je devrais le confier. . . . MATHILDE. Pourquoi?... je ne vous cache pas mon chagrin, moi... j'en ai beaucoup... Air uih ! si madame le savait. Tons deux il faut donc au]ourdliiii Qu^ù jamais Vbymen nous eu{^age !... Vous aimerez votre femme* , ] 6 ma mÎT I, Ci.>K> £R8EMBLK. 60 Hcprisede Vensemhle^ BOBERTiy , MAD. DE Calmez-vous... de frayeur , etc. LÉONIDE^ . Maigre moij.. de frayeur , etc. RODOLPHE. 'Pourquoi donc de frayeur . Son âme est-elle ëmue ? Il semble que ma vue Augmente sa douleur. SCÈNE VIIÏ. RODOLPHE, LÊONIDE. RODOLPHE , à part. Eh! bien, ils s'en vont... ils nous laissent... ce n'est pas' l'embarras, il faut bien que je fasse enfin connaissance avec ma femme... je vais* toujours lui demander son nom... Eh! bien, qu^st-ceque j'ai donc?... je ne savais pas que j'étais timide , moi... haut. Mademoiselle, au point où nous en sommes, la question que j'ai à vous adresser vous paraîtra peut-être sin^ gulière... je désirerais savoir... comment on vous nomme? LEOjïIDE. Léonide ^ monsieur. RODOLPHE, sansgatté^ Léonide , c'est charmant !... moi , je m'appelle Bodolphe ^ ce n'est pas mal non plus, n'est-ce pas?., mais votre famille?.. LEOmDE. Je n'en ai pas. RODOLPHE. Vous n'en... {à part* C'est donc absolument comme moi. Quel rapport !... allons, c'est sur , le cieltnous a créés Tua pour l'autre. LÉONIDE , à part. Que je souffre ! RODOLPHE. Vous m'avez dit , mademoiselle , que vous n'aviez pas de famille.... qui donc vous a donné le nom que vous portez ?.. LÉOKIDE, lei^ant les yeux au cieL Une mère!... RODOLPHE, Eh ! mon dieu , qu'avez-vous?...^ vous pâlissez... luipre^ 6i nant la main. Âh ! mademoiselle , je serais bien malheureux^' et vous bien à plaindre , si je vous inspirais tant d'effroi.. , et peut-être de haine... dites-moi , Lëonide , pourrez*youfi m'ai- ûier? LÉONIDE , souriant amèrement. Non. RODOLPHE. {jipart. Eh ! bien , elle est franche , an moins. Haut m Et cependant vous m'ëpouserez? LEONIOE. Oui. RODOLPHE , à part. Gest positif râ... est-elle coupable?.... est-elle innocente ? lest-cUe sacrifiée ?.••/ en vérité, c'est un chapitre de roman !.. LEONIDE. Hélas ! je ne vous trompe pas, monsieur , je suis à vous'..» ou le veut... j'obéis... n^en demandez pas plus. RODOLPHE. Que dites vous ?...,ah ! j'aimerais mieux mourir que de faire votre malheur !... je ne comprends rien du tout à l'aventure qui nous réunit. On m'offre , pour vous épouser , un sort brillant, mais vous posséder malgré vous, dans les larmes, j'amais !... j'ai une mauvaise tête, mais mon cœur vaut mieux que ma tête... confiez-vous à moi , parlez-moi sincèrement •••. Tonlez-vous que je refuse votre main?... je le ferai...' LEONIDE, Oh! non, monsieur, je vous en supplie, ne me refuseï pas, laissez-moi sauver ma mère!... je vous ^evrai plus que la ?je î RODOLPHE. Aie De la mort de Bayard, Goul^ n Pourquoi ces pleurs et ces allarmes. LEOJVIDE. pardonnez-moi des regrets superflus , / Si , maigre' moi , je yerse encor des larmes , . Bientôt, monsieur, vous ne les verrez plus ! a part. Erskiible. Adieu , bonheur ! adieu , beaux jours 1 RODOLPHE , à part. Adieu, Mathilde, il faut que je t'oublie; Mais, je le sens , je t*aimerai toujours. Helas ! sans toi, s^il faut passer ma vie , Adieu, bonheur! adieu, beaux jours! 6. SCÈNE IX; Les Précëiens, Mad. DE ROBERTIN, parens et amis de Roberiin. ROBERTIN I il est toujours ému , prenant Jtodolphe à part» Eh ! bien, jeune bomme, que dites-vous de votre future ? RODOLPHE. Qu'elle serait charmante, si... ROBERTIN. Comment ?... * MÂD. DE , â Léonidet Les témoins vous attendent... les voitures sont prêtes.... Youlez-vous partir î 0 LEONIDE. DéJI ? RODOLPHE , à JRobertin. J'espère que vous m'expliquerez ... ROBERTIN. Rien, c^est une des clauses du traité. RODOLPHE. C'est entendu, nous verrons cependant... â fortune... destin, TOUS êtes plus fous que moi !... allons , partons. // i^a causer auec les parens . LÉONIDE , à Jtobertin. Avant de nous éloigner , j'ai une grâce à vous demander... c'est de me permettre de voir ma mère pour la dernière fois. . oh! ne craignez rien... mon sort est arrêté... je ne parlerai pas, car elle refuserait mon sacrifice... j'entends sa voix... ah! je vous en supplie... que je puisse l'embrasser encore ! tenez , vojez... je ne pleure plus !... ' SCÈNE X. LesPrécédens, Mad. HEBERT, LOUISON. MAD. HEBERT, s' appuyant sur le bras de Louison. Mais va donc un peu plus vîte , Louison.. LOUISON. Est-elle drôle donc, maman Hébert !.... aujourd'hui elle court comme un basque. MAD. HEBERT, à Zéonide. Réjoui$-toi, réjouiL-ioi, mon enfam... le croirais-lu? encore 65 les trois dix et le valet de cœur... Léonide sourit pénible'^ meni, RODOLPHE y bas à Bobertin , sans gaiié. Cest , le valet de cœur... on jeune homme blond.. i» c'est moi , à la couleur près. . . M AD. HEBERT. M. Robertin est si bon !... LEONIDE. Oui... il n'a songé qu^à mon bonheur, au tien surtout... car, sans toi pourrais-je être heureuse ?.. . LOUISON, à pari. £h ! ben , coinm' elF dit ça donc , mamselle !... ROBEATiir j bas à madame de St.^JSlme. Accompagnerons-nous les futurs ? HÀD. DE , de même, "Son I pas vous, je crains votre faiblesse... quant à moi y Redescendrai avec eux^ mais je les quitterai pour aller ches le ministre.». ROBERTiir , de même. Âhl c^est juste ^ il faut aller chez le ministre. Diable! n'oublions pas ça ?... {à Rodolphe. OSréz-lui la main, RODOLPHE^ se rapprochant de Léonide* Mademoiselle. MAD. HUBERT. £h ! bien , eh ! bien, où Temmenez-vous donc? htoniDZ , faisant un effort sur elle-même. On va... on va me présenter à ma nouvelle famille. MAO. DE Oui , madame. •• rassurez- vous.. •• elle sera bientôt de re {haut* Si vous vouliez rentrer dans votre appartement^ madame?.. LE COLONEL. Au contraire , je prie madame de rester ^ ce que j'ai à dire la regarde aussi et je veux qu'elle m'entende. {àJtobertin . Où est Léonide ? ROBERTIN , à part. Diable d'homme! LE COLONEL. Oîi est Léonide? MAD. HÉBERT. Mais tout à l'heure elle était encore h... elle dpousa C 65 - il, Charles, et ce n'est que pour cela que nous avons tous çpitté Suresne. ÏIOBERTIN , à part. Ouf!... et madame de qui n'est pas là encore pour me tirer d'embarras 1 . . . LE COLONEL , à Robertin. Voîlà donc votre plan découvert !... il vous fait honneur !. MAD. HÉBERT, Qu'entends-je ? LE COLONEL. Je vous ai dît hier que vous étiez un fou , maintenant je viens vous dire que vous êtes un méchant homme !... ROBEKTIN. Monsieur 1... monsieur, je suis le père de Charles... fai des droits sur lui , et vous n'en avez aucun... par voire en- têtement vous m'avez obligé d'employer un moyen violent. > et pour le forcer de renoncera Léonide, eh! bien, j'ai disposé de la main de cette jeune personne.., elle sera la femme d'un antre !. MAD. HÉBERT. D'un autre ?... pauvre enfant , elle est perdue pour moi. LE COLONEL. Corbleu !.. par toutes les batailles où j'ai versé mon sang ^ si, vous n'étiez l'époux de ma sœur , si... mais venons au fait.» vous êtes père , vous aimez votre fils , vous l'aimez tendre- ment , malgré votre cruauté envers lui... ROBEATIN. Oui y monsieur». • oui , je l'aime. LE COLONEL, Eh ! bien , lorsque vous m'avez dit frère ^ je vous le con* fie, ayez soin de sa jeunesse 9 c'est mon bien le plus cher... si au heu de lui donner de nobles sentimens , j'eusse été le déshonorer, le perdre, le détacher de vous , répondez , qu'au- rai-je mérité en reparaissante vos yeux! vous vous taisez.. • dites , dites hardiment que j'aurai$ mérité qu'on me fit sau ter la cervelle î^.. jugez- vous donc... quavez-vous fait de la jeune fille que sa bonne mère vous avait aussi confiée ? vous avez, sans pitié, déchiré son cœur... qui a pu vous donner 1 audace de fixer son sort ? de quel droit la jetez-vous sans pudeur dans les bras d'un autre ?.. pourquoi toutes ces \ià\,ï^-^, ^ues, toutes ces faussetés?., répondrez-vous?.. /, 66 Mais.*., mon frère. ' LE COLONEL. Maïs... mais cette infortunée , ùette enfant admirable » que Toui^ vouliez sacrifier... c'est mon sang ^ ma yie... mon es poir , c'est ma fille , monsieur!.. ROBERTIN. Juste ciel ! M AD. HEBERT. .Vous 9 le père de ma Léonide. LE COLONEL. Oui, elle m'^a coûte seize années de larmes et de désespoir. . c^est ce qui me reste de mon bonheur , de flies remords , et quand , pour la première fois , je. vais lui donner le plus doux nom , quand mes bras vont la serrer , c'est vous , vous mon frère , qui me l'arrachez. . ROBERTIN 9 pleuram. Léonide , sa fille ! .. ma nièce , et j'ai^pu.. . mais en ce mo^ ment... oh ! là !.. quelqu'un !.. Ilappelle et sonne à casser toutes les sonnettes • LE COLONEL. Pourquoi ce nouveau trouble? ROBERTIN, dans le plus grand troublei On la marie?.. LÉ COLONEL. Ah ! malheureux ! SCÈNE Xffl. Les Précédens , CHARLES , LÉONIDE , RODOLPHE , MATHILDE , Mad. Ils entrent par le fond. Madame de, St.^Elme entre seule per une porte de côté . RODOLPHE, entrant le premier. . .Tout est fini. LE COLONEL y ET MAD. HEBERT. Grand dieu !.. RODOLPHE. Que yols-je ? le Colonel ! . . . Léonide^ embrassez votre père* *L£ONn>E^ se jetant dans les bras du Colonel ^ puis ^ dans ceux de madame Hébert^, Mon père! 67 RODOLPHE. Ah! ça, maintenant, qu^on m^ëconte. Air Walse du premier prix. Fils du hasard , on m'a dit qoe ma rie , Dont l'avenir par le tort Ait trac^ » Devait finir }>ar un trait de folie , Car , c'est ainsi qu'elle avait commencé. Obéissant au destin qui me guide , Jallais , hélas I accomplir ses an^ts , £t devenir l'époux de Léonide , Pourtant une autre ensnortait mes regrets. Kons arrivons , nous cj^trons dans la salle... Un homme noir, fier de son embonpoint^ Vient nous ofiVir Ht plume conjugale. C'était l'hymea sous les traits d'un adjoint. Il'nous adresse , à moi commo a ma femme f Un beau discours... ah ! ci*and dieu ! quel ennui! 3Vous disions non , dans k fond de notre âme ; ^ Tout haut, pourtant, nousallio&s lui dire oui, Lorsqu'à la porte on crie , on fait tapage , Un jeune homme entre, et d'un air peu moral ^ Vient a'opposer à notre manage !Et disperser le corjfs municipal . Cest Charles , alors ma femme la première IjC reconnaît et tombe dans ses bras ; ^ Bureaux, témoins, registres ^ secrétaire, Parens, dossiers, tout tombe a'ec fracas. On se relève et l'on cherche à s'entendr» A qui faut-il donner raison ou tort? .Xie cher adjoint n'y peut plus rien comprendre; Car , entre nous, rétait un peu trop fort. Jtfathilde est là... Charles a tout su par elle; Oui , V\m à l'autre Us se sont confiés... Je la revois , qu'elle me paraît belle!.. Je n'y tiens plus , je me jet^e à ses pieds. £n quelques mots tout s'explique sur l'heure ; lies spectateurs ont un aîr attendri ^ Madiilde pleure et liéonide pleuré, Iifous pleurons tous , -it l'adjomt pleure aussi ! A Charles alors Je propose un échange , En lui disant Léoniae est à toi; Soyez contens, et, pour que tout s'arrange» Mathilde accepte et mon coeur et ma foi ; Je^uis ^poux , oui, Mathilde est ma femme ^ De nous aimer nous avons fait serment ; Çan^deSt-Ehne, A notre hymen il ne manque , madame. Qu'un petit rien... votre consentement. J'ai renoncé , c'est chose peu commune ,' Au sort brillant qu'on offrait à mea vœux^ a Mobertin }. Gardez , monsieur , gardez votre fortune , Je n'ai plus rien... mais j'ai iait deaheureix! DVprès cela ^ vous le voyez , ma vie , Dont l'avenir par le sort fut tracé , Devait finir par un trait de fc/iie. Car , c'est ainsi qu'elle avait commencé. BOBERTIN ji à Rodolphe. Ah l jeune homme } jeune homme ^vous ayez fait un btft' 68 trait , et tous mWez empêche de faire une grande sottise!., voyons , madame , je leur donne cent mille^ francs... vous hésitez..; deux cents mille ; vous consentez ? RODOLPHE ; à paru Oh \ mes créanciers ! Mathilde et lui se rapprochent de madame de St.'Elme. ROBERTIN, au ColoneL Frère , vous aviez raison , j'étais un fou. LE COLONEL. Tout est oublié... vous ne serez pas receveur-général, mais vous serez heureux. ROBERTIN. Oui... c^est dommage pourtant; mon habit était fait. MAD. HEBERT. Comment , Léonide , tu te sacrifiais ? LEONIDE. Ne me gronde pas , maman , c^était pour toi. LOUISON. Dites donc, madame Hébert , j' crois qu'on peut j'ter les cartes au feu ! y n'y a plus besoin des trois dix à présent. GHQEtJR. j4ir nouveau de Doche }. Amis , à TaUégresse XjiTronS'BOUs en ce jour , Chantons , dans notre ivresse y £t rhymen et Tamour. M AD. HÉBERT. Air De la Romance» Ma Leonide , à présent , est heureuse ^ Je n^ai plus à former de yœux Mais une 'dee, importune et fâcheuse» Kous inquiète encor toutes lès deux. LEONIDE. Ici , messieurs^ je tremble pour ma mère. ^ MAD. HÉBERT ^ prenant la main de Léonide. Je tremble aussi pour elle, en cet instant. LEONIDE. Ah ! yons protcîgerez , j^espère. . .. La bonne vieille , y^ ensend,le général. MAD. HEBERT. Et son enfant* CHOEUn. Amis, è rallegresse, etc FIN. Jx L A IJLxx ET LE TROUBADOUR , COMÊDIE-VAtjDEVILLE EN UN ACTE. Par M. BENJAMIN, i ' ^présentée , pour la première fois , à Paris , sur U thédtrt du Fauaeville , le 7 Février 1824* Pbix I fr. 5o cent. A PARIS, AU GRAND MAGASIN DE PIÈCES Jt THÉÂTRES > ANCIENNES ET MODERNES , ChezM"**.HUEl9 Libraire-Editeur 9 rue de Rohan» n. ai ^ au coin de celle de Rivoli; £t chejs Babba^ Libraire , Palais-Royal. 1824. PERSONNAGES. ACTEURS. V ' I ATTILA , roî des Huns • • • • . M. FoifTBirAT. ROGER 9 troubadour • M* Isambe&t. RETHEL , comte de Champagne M. Fins* ÉLÉONORE , sœur du comte. Mlle. Ditsseri BERTRAM^ écuyer du comte. M. Piteot. URSULE f nourrice de Roger et d'Eléo- Bore •••• Mad Bras* Un Ami de Roger M* Jusnir. Uh Soldat. ^ HABXTAirS DE LA CAMPAGNE • axxs de rogee. Soldats du comte • Soldats d'Attila. Tous les dëbîtans d'exemplaires non revêtus de , la sign ture de l'éditeur , seront poursuivis comme contrdketeuj F..P. HARDY, imprimeur ^ rue Neuye-S.'-Médéric, N*. J{ QUELQUES EXPLICATIONS L'iDBE de placer Attila sérieusement dans un vaudeville a paru à plusieurs personnes une bi- zarrerie prétentieuse > et Fespoir du succès une vé- ritable folie. Cependant^ les circonstances qui m'ont fait tenter un pareil essai , une fois connues , on pensera peut-être que la bizarrerie de l'idée était ce qi^Ldevait me séduire , et me donner quel* qu'espoir de succès. Nous étions en Juin i8a3 ^ les départs successifs pour la campagne faisaient baisser les recettes. M. Bërard^ toujours oc{upé de la vie de son théâtre , demandait quelque nouveauté extraordi- naire pour ranimer la curiosité assoupie des sé- dentaires forcés de la capitale. M. le baron de Bilderberg , mon asSi / me parla d'une scène dra- matique ^ intitulée Attila et le Troubadour. Attila , sur TafiBche du Vaudeville ^ me parut une bonne fortune dans l'état des choses ; le directeur pensa comme moi et je me mis à Tœuvre. t^mhc^, jetée rapidement, fut distribuée aux acteurs /^*nous^ pensions si peu qu'elle présentât rien de rép^hensiblc , qu'elle fut mise à 1 étude en même temps que portée à la censure. V Cependant Roger , poète , lorsqu'il cli^te la Gaule donnait asîie aux arts exi^s ; guerrier , lors- qu'il vient deTendre la patrie contre rinvasion des Barbares; calme tt tranquille , lorsque , vaincu par le nombre et conduit devant le roi des Huns y il étonne le barbare par son courage > l'intéresse par sa loyauté' , le force à comprendre les avantages de là civilisation , lorsqu'^nfin il ose lui prouver , quoique sous le tranchant du glaive > la supérloritei de rhomme de ge'nie qui éclaire les peuples sur le conque'rant qui le5 subjugue , Roger ûil traite de troubadour séditieux , et la pièce suspendue iàdc^ finiment. \ Pour ne pbîrtt parler ici des interprétations donne'eis aux phrases lès ' plus innocentes , je dirai simplement que le vaudeville d'Attila et le Tron^ hadour y retenu à la densûrd de juin 1825 à janvier 1824^ ne m'a élë remis quau moment où la foule accourait au théâtre , attiré» oar des nouveautc^ ' a. piquantes ; et qu'alors je me vis force de livrer a\* public, rendu plus difficile par ràbondance de bons ouvrages , Attila , tnutilë pendant huit mois à la censure, et condamné à n'avoir qu'une reprëseni tatton^ quand même il n'eût pas eu contre lui soc eïrangeté et ses défauts. J ai dit forcé car certàinembnt là représentai tion n'aurait pas eu lieu ; si j'avais pu obtenir -d^ l'administration > au moment de lever la toile ^'on remplaçât Attila par un autre ouvrage du liepertoire, sous un prétexte quelconque. Mon in- tention était de le faire imprimer puisqu'on, ne ^vait point l'entendre , et de rétablir y sans indi- cation particulière y les retranchemens faits , pour prouver à tous les juges de bonne foi , qu'il ne s'j feocontrait rien d'inconrenant ou d'inurieax pour qui ou quoi que ce soit. ^e ne finirai point sans exprimer ma reconnais-* sance aux journalistes bienyeillans^ qui tout en Uamant le genre de l'ouvrage , ont bien voulu , loême après la chute s^arrêter à rendre justice à %IV Wlf^^-^ v%% %%% \ 'r'\ ATTILA , VAUDEVILLE EN UN ACTE. Le ThèiUre représente un waste paysage, — La Marne coule au fond» — • Vne iouraucienne donne au site la couleur du tempes — A gauche^ vers le second plan » une chaumière gothique. — A droite , un banc de gascon , çu^ombrage un arbre arrondi en berceau. SCENE PREMIERE. ELEONORE , URSULE , Habitahs. {Eléonore arriye par le fond y précédée de quelques mUageois qui portent des corbeilles de fruits et des vases remplis de vins £LioNO&E , à ceux qui l'entourent. Air Premier chœur de la Petite Lampe. fUt^ bons amis , d'Eléonore , Ne vous séparei point encore ; Yos carei ses et vos regrets Pour sa douleur ont des attraits. ^ CHOBUR. De notre bonne Eléunore , Hé nous séparons point encore y elc* {Les wllageoisy qui ont été déposer à la cabane d? Ursule les provisions , la ramènent ayec eux, URSULE , prenant les mains é^Eléonore* Toujours de nouvelles bontés 1 4 ELÉONORS, Ma bonne Ursule^ je veux que les vins dé la fête coulent dans ta chaumière comme au château. Au moins pendant mon absence , tu boiras à mon souyenir. URSULE , inquiète» Est-ce donc aujourd'hui ? > ÉLÉONCBIS. Oui , pendant que le comte , mon fr^re se réjouit à table de la défaite d'Attila , tombé , dit-on^ aux pieds des remparts d'Orléans , je viens t'embrasser et te dire adieu. URSULE. Que va devenir ^ loin de vous , votre vieille Ursule ? xléonore . Je reviendrai. {Elle prend Ursule par la main ^et à part Ecoute , en attendant , j'ai mis k part pour toi quelques bijoux et dix pièces d'or^ Elle lui donne une petite boîte dernier présent de ma mère. URSULE. Vous craignez donc d'être bien long-temps absente? EL^O^ORE. On me conduit à trois lieues d'ici , dans la grande forteresse de Larnoy, de l'autre côté de la Marne ; et . j'y dois rester um qu'on craindra l'armée des Huns. URSULE. Et le retour de votre frèire de lait , mon nourrisson chéri , le beau Roger. ELEONORE. Hélas ! la mort de ma mère a renversé tous nos pro jets d'unijn. Le comte de Champagne, mon frère,, craini son mérite , dédaigne sa pauvreté , et d'ailleurs I... Air de Doche. Beviendra-t-il le vaillant troubadour , Be\iendra-t-il près de sa jouvencelle r Depuis le soir , qu'aux borda de la Moselle Un Bohémien me prédit son retour, Mon œil le cherche et ma bouche rappelle*.. Reviendra -t-il le yaillaot troubadour ? 5 n reviendra le taillmt troubabour. l^LfoNOBB, BeTÎendni'C il le Taillant troubadour 0e mars de Romeou^es champs de Palmjra? Des méâestreU la Ijre; Et ses refraÎD» fatniliers à Tamoar ? Pour Toir eufin couronner son délire , Kerieudra-tr-il le Taillant troubadour ? gàrder dàvàhûg^e, ça me fait trop de mal... Oh! oui , oui , c'est bien parce qu'on attend à chaque instant mon Roger, que monsieur le comte éloigne la ehèrç petite ; aussi , ypyez uu.'peu cet autre fou avec ses voyages ! voilà ce qiie c'est que d'aller si loin ! il a toujours été le même dès son ieune âge... toutes les campagnes d'alentour lui devaient quelque chose .. et curieux ! il n'y avait pas une fon- drière 9 un coin de bois fameux par un meurtre ou une apparition, qu'il n'allât le visiter, au rj^que de se rompre le cou. J'i^.vais beau lui dire.». Air Eh ! ma mère , est-ce ^ùé j'sdis ça ? C^est la gloire , que ans cesse Poursuit ton goût voyageur ; La gloire est- dans la sagesse , Sous un chaume est le bonheur. Mais , lui , panant , plein d'ivresse , . j S'écriail garde toujours Tes conseils pour ma m^Uréue , Ton chaume pour nos vieux jours. ' {jTous les habitans res^iennent pçu à p^u en scène. i^. HABITANT'; râPen&htén''^A^'»i''^ i On ne la voit plus ^^^lle ià détoiirné lé Côiii rfu taillis. Dieu veuille que . W ,,wpcqiKil po'»' d'ennemis en route. ' ' I*". HABITANT. ±h^a! bonne Ursule7sî vous avez ïesoTn"3e nos services... 9 • URSULE . Merci , merti. EUe a pourvu h tout , la obère enfant. [Elle regarda vers lejond. Eh I mais , quel incounu se dirige vers ces lieux.. r celte lyre... me irompals-Je ?... SCENE IV. URSULE , Habitans , ÎIOGER , eweloppè d'aii manteau et portant une l/re. jkir delà gaîté le doux transport mUnspire* CHOeUR. Uq étranger I A son aspéet, ttiôn tttùe lértiàt C'est Rogèif ! Oai , f en crois ma vue • TÔOS. I cBœvR. / Qaoi 1 c^est Roger! BOGK&. j Oai 9 c\&% Roger. - URSULE. Cest mon Roger I noGfÀ y a Ursule. Oui , c'est t "> c»»'"^- hXf deDoche. I>aiis Pharamond le destin de la FraBCê Le sceplre en main , monta sur le pavois , Et le Druide en donne Tassurance , Il a fonde dix huit siècles de rois. De l'Occident , qu'un barbare gouverne , Le souverain , heureux d^un calme obscur , I>an8 le saphir écumantdeJFalcrne Effeuille en paix des roses de Tibnr. Mais au torrent des hordes meurtrières Avec douleur cédant un sol flétri , La liberté, la gloire et les lumières Cherohent en Gaule et trouvent un abri. Dans Orléans , théâtre de la guerre , Auilà cède u nouveau roi des Francs , Forte du ciel , la vierge de Nanterre SanTcà Paris des citoyens mourans. Jnsqn^à ce jour la bergère naïve , 'Assise à Tombre auprès de son troupeau , Survant de Tceil la Seine fngiiive , Chantait un hymne ou tournait son fuseau. Pour la cité , sans p»in et sans défense , £lle ramasse au milieu des hasards. Sur vingt bateaux, du fer et l'abondance Qu^elle ramène au milieu des rempart». Et si de Huns, d'Hérnles, de Gépides, Un monde encore assiège nos vallons , Du roi des Francs les cohortes rapides • Ont rendez vous aux plaines de ChàloAs. Là , Mcrovée a conçu l'espérance En triomphant , de consacrer nos droits; Ijà , Mérovée a prorois à la France D'cnsevclir leurs projets et leurs rois. Qaand fe l'ai vu , sa blonde chevelure . £n longs anneaux couvrait son front royal ; Francs , disait-il , apprêtes votre armuro Bardes, chantez l'hymne national. » Dans Pharamond , etc l". HABll'ANT. ^ On te prouvera à l'heure du danger que nos senti- mens sont les mêmes ; mais tu dois avoir besoin de repos j et la yieille Ursule est impatiente de causer un peu avec toi. Air C^est charmant ï Àa revoir* ROGBH. Au revoie cHoeva* Repose-tt'i do voyage , Too retour , li^heureux présage f K Réchauffe notre courage , El ranime notre espoir Au revoir. / CTous les habitons donnent à Roger des marques éPatta- chement , ci le quittent J SCENE V. URSULE , ROGER. ROCEA , prend viçement Ursule par la ffiain et là ramène en scène* Enfin ^ nous voilà seuls. * Air O mon pays , sois ntes amours * Pis-moi si mon Eléonore A son troubadour Qui Tadore , Le soir va rêver sur la tour Encore , £t lui conserve ses amonrs . Toujours* iOASOLE. Efle appelait avant Taurore Le gai Irou aJour Qu'elle adore. ! I>e soir la trouvait sur la tour Encore Bê\ant à ses tendres amours ' Toujours. i3 ROGER. Que je t'embrasse encore une fois. Et son frère? URSULE. A défendu que votre nom fût prononcé devant elle^ et m'a fait chasser du château» ROGER. Tu ne vois donc plus Eléonore? URSULE , à part* Je vais lui déchirer le cceur. {Haut. Qn Ta fait con- duire dans la forteresse de la Marne. ROGER . O fortune ! demain j'y serai moi-même dans la for- teresse ! URSULE. Personne ne peut y pénétrer sans les ordres du comte. ROGER , dans Vipres^e. Il me la fera ouvrir , ma bonne Ursule ; je porte au commandant de la forteresse un ordre de Mérovée. Air Echo des bois* Comme nne rose an milieu des lauriers Je vais la voir^ belle , au milieu des armes; M "asseoir près d''elle au banquet dei guerriers» Tarir enfin ses regrets et 8»s larmes. Heureux et fier de servir tour-à COMTE apercevant le troubadour. Le voici au troubadour Roger dans ces lieux! EOGBE. Oui , comte, oui, lui-môme. , LE COMTE* Et qui le ramène en ce jour? KOGER* Le devoir et l'amour. LE COMTE* Bertram l'avait dû prévenir A tout jamais de se bannir. ROGER . Je n'ai point dû m'en souvenir. COUTB. ^ Quelle assurance extrême. ROGER. Comté , à mon ige on vient à bout D'oublier et de braver tout. Pour ervir ceux qu'on aime. LE COMTE. Roger oublîe-t-il que je suis toujours le maître en ces lieux? si Taurore prochaîne le trouvait... ROGER > souriant» C'est trop généreux. Une heure de repos seulement, tandis que le comte , souverain de Champagne , mettra sur cette dépêche rempreinie de ses armes. {Il tire un papier de son sein , et le présente à RetheL LE COMTE , touçre. Une dépêche. // lit. Mérovée. » Tandis que le comte décachette la missive et laisse apercevoir en la lisant toute la contrariété guUl éprouve, Roger se rappro^ chede sa nourrice, restée a l'entrée de la chaumière^ et iui parle d demi^oix. i5 BOOIA. Air dTEmma, , ' Cette dép^cbe rembarrasse. tJEsOLB y regardant en-dessous* U fait une laide ;rimacc liK ooiffTE , d lui-même. Moi , renvoyer près de ma sœar I A diable dépécne et porteur. AooBE , toujours d demi-voix, MVntenda-tu répéter pour elle Sur ma Ijre qui la charmait , Le gai rondeau &ijqn*elle aimait. {I^orchettre ejcécute la ritournelle* Trà,là]à,là,là,là,là. mooEA , de même* Elle entendra , Son coeur palpitera y Ma voix guidera L'amante fidèle. {Orchestre* Trà,U,U,là,là,là, là. BOOBA y de même. Elle accourt sur mon sein ^ la voilà , Ah ! quel trésor jamais paira ce moment là. COMTE, à lui-même. Triste Incident qui me désespère. ROGER f à Ursule* Le vois-tu obligé de me donner un sauf-conduit. {Il se rapproAe. Avez-vous lu , comte ? LE COUTE. Oai, et demain... ROGER. Aajourdliui même , si vous voulez ; dès que j'aurais ÎTÎs un peu de nourriture. {A la nourrice. Viens, ma onne Ursule , je meurs de faim. {Ils entrent dans la diclumièreA SCÈNE VII. LE COMTE , 5ea/. Il ùmt àtoat prix m'emparer de lu dépêche, et ne point le laisser pénétrer. • • • i6 SCENE Vin. LE COMTE, hommes ctarmès. BERTRAM 9 amçe en courant* Je vpas trouve... ah ! mon cher maître.. • LE COMTE. Comment , Bertram ici. BERTRAM. C*était une fausse nouyelle* LE COMTi;. Que veux-tu dire ? BERTRAM. Le farouche Attila.. . LE COMTE. * Eh bien? BERTRAM. Il vit aussi bien que vous et moi... pour ne pas dire mieux. LS COMTE. Tu l'as rencontré ? BERTRAM. Non... dieu merci;.. pa$ lui... COMTE. Ta perds donc la tête^ BERTRAM. D'effroi , oui. C'est qu'ils sont laids 1 des barbes ! et des masses ! * LE COMTE. I Tu les a vus ! BERTBAM. Commme je vous vois... d'un peu plus loin... cepen- dant... la Marne était entre eux et moi... LE COMTE. Et ma sœur ? BERTRAM. Ces messieurs barrent la route ; il a bien fallu les ra- mener au château. »7 LE COMTE, joyeux* Âh ! je ne crains plus rien de toi, maudit troubadour. BERTRAM. Il s'agit bien de troubadour , monseigneur , quand le roi des Huns, demain, peut-être ce soir, va nous tomber sur le dos. LK COMTE. Ce terrible conquérant existe. BEkTRAM. J'ai réfléchi en route à tout ce qu'on pourrait faire , et je n'ai trouvé qu'un moyen d'appaiser ce diable d'homme. Air de Julie^ QuoiquMn barbare aux convenances Ivaltache que fort peu de prix , £xi général les prévenances ^ Gagnent les pins mauvais esprits. Pnisqu^ Attila se remel en campagne , Ponr i^adoucir , mêiiie pour le flatter, Sanf votre avis , je lui ferais porter Vingt-cinq feuillettes de Champagne. Le Comte se promène ^ plongé dans les réflexions» Beriram le suit en parlant toujours. Il ne m'écoute pas. Ce que je dis Ik^ c'est d'obser- vation. Les gens de guerre sont aussi gourmands que d'autres , quand ils nç le sont pas davantage et sans parler de César , faisant grftce à trois provinces pour Qn plat de truites saumonées, de Lucullus, s'umusanc à la conquête de l'Asie mineure, pour manger des ce- rises^ nos conquérans sont de vigoureux gastronomes , qui se jettent à même un pays neuf, pour avoir lea bonnes choses dans la primeur... Les Gaulois , en Ita^ lie, étaient constamment dans les vignes. Leur chef Brennus assiège Rome , on en sait la raison. Air Voila comme dansait maîtresse. Oui » Br^'onus était fou des oies , Qu^an Capitole on nourrissait., pompée adorait des lamproies Qae Peau de Micène engraissait. 8 Attila bieo moins sur sa bouché A son faible aussi , je soutiens Qae pr^s de la Somme il débouche Pour manger des pâtés d^Amiens. LE COMTE. J'étais loin de m'attendre à cette fâcheuse résnrrec- tion. BEViTfiÀM , le suivant toujours» Et moi donc 7 c^est que la manière donc les Francs l'imt frotte vers la Loire, n'a pas dû le mettre de bonne humeur , et la bile d'un conquérant Goth est plus noire encore que celle d'un comte de Champagne. Air du Ballet des Pierrots, Quand votre hyimeur se renouvelle , Yous feriez même en déjeunant Sauter par-dessus la tourelle , l?n écuyer comme un manant. £t pour peu qu^Attila-s^ Contre vous , on peut parier Qu^il ferait sauter dans la Marne Un comte comme un écuyer. LE COMTE t aux gardes du fond* Que mes hommes d'armes suspendent leurs jeux , et se tiennent prêts daps la gratide cour du château ; s'il -en est besoin , j'irai me mettre i leur tête, 6EHTRAM. C'est ça. Il esttoujous bonde montrer de l'assurance en public , quitte à prendre ses sûretés en particulier. LE COMTÉ. Tu tiendras un cheval prqt. BERTRAM. Deux plutôt un par-derrière, à cent pas. •• si 1^ * danger devenait imminent , volte-face , et ma foi !••• LE COMTE , à part. Roger n'est instruit de rien, .ffau^• Entre dans cette chaumière... qu'il parte. •• BERTRAM Qui y Monseigneur ? M î9 . ve cotwtë. Roger. BEfiTRAM 9 comme quelqu'un qui ne comprend pas. Roger? LE COMTE. Le troubadour. BERTRAM. Il est là... c'est que depuis Un jour que j'ai voulii le baureci qu'il m'a si bien battu ^ il y a six ans de cela-,, i^ai fait vœu , et je ne manque jamais... LK COMTÉ. Je fais Tœu de te couper les deux oreilles si tu ne frappes... BEBTBAM , vo frapper en tremblant. C'est fait , Monseigneur. SCENE IX. Les Précédens , ROGER, fête nue j sans manteau 9 une coupe à la main ; URSULE , allajit et venan^ sur le seuil de saduaunière. ROGER . Qni frappe ainsi? {Il ejcamine BeHram. Je ne me trompe pas... Que veut ce Liid coquin de Beriramî Il pose sa coupe sur la petite table déviant la chaumiéty. VBHTRAM * à Roger* Bertrano Técuyer, s'il vous plaît , qui veut vous dire de prendre la peine de leiourner d'où vous... A son maître. C'est cela, n'est-ce pas? car vous ne m'avez pas dit ce que... LE COMTE , à Berirani Imbfkine ! {A Roger. La vieille Ursule va me sui- vre, et apportera le sauf-conduit nécessaire. BOGER 9 à lui même. AujauicVhui! merci, ma bonne étoiTe. BEHTRAM. Il faut espérer qu'il tombera dans quelque bonne embuscade ! - ao LE COMTE. Et sa commission faite , si Roger tient k la yié ^ il ne reparaîtra point dans le comté de Champagne. // sort avec son écujrer et jes gens» ROGER 5 à Ursule. Ce serait dommage, les vins m'y semblent encore tneilleura qu^à mon départ ^mIs ennivrent comme l'a- •moar qui les a offerts. Ait de la Partie carré, Pfti savouré ces vins fameux qu^on loae Da Bhin au Tibre , et du Tage à Sest'os ; Ils sont exquis , mais ie les désavoue , Lorsque d Ai je revois les coteaux. Le gai Champagne anime Tespérance, L^amour , la* gloire et les joyeux excès , £t je bois mieux au bonheur de la France A\ec du yin français. \A Ursule Et si tn veux que nous buvions tous en-^ semble à notre bonbeur commun . suis le comte... rapporte-moi le sauf-conduit .. quoique bien las ^ je ne retarderai point mon départ. URSULE, J'y cours. {Elle sort* ' SCENE X. ROGER , seul. {Il radient en scène. Je la verrai ce soir. // ça vers la chaumière» Trop heureux mortel ! les fatigues de la route, la colère du comte, tout est oublié. {H a pris son manteau^ sa toque. Ma bonne Ursule, je suis prêt. {Il prend aussi sa Ijre. Et toi , ma fidèle compagne , viens charmer les heures de l'attente. , Il s* approche du banc de gason, et s"" appuie sur V arbre qui V ombrage, Air 0 toi que f adore! de Pernc. O lyre clicric 1 Tu célébreras toujours Le ciet de la patrie El mes premiers amours. . Quand e quittai ces rive». Sur tes cordes plaintives , Tu répétais Tadieu du pt>re iroobadoUF j Aux échos réveillés annonce son retour. O lyre chérie I ^ Tu célébreras toujours , etc. Au ein de TYonie , Riche de jeunes beautés , De parfums de génie , ^ De gloire eil voluptés. Sous les niyrihcs de Gnide , Aux colonnes d'Alcide ^ Parmi les dieu x du Nil , v^ rs les rocJ de Tabor, Sur les coussins de Tyr, chez les vicrgcsdu Nord. O lyre chérie î Ma voix te parlait toujours Du ciel de la patrie De mes premières amours. // s'assied sur le hanc* Au milieu des Digne prix ds beatix vers y Dans le pays des fces , Dans un autre. univers ; Des sylphides nouvelles , Aussi tendres que belles , Dans leurs jeux carcssans , conduiraient mes désirs De miracle en miracle à d^éternels plaisirs. O lyre chérie ! l'u célébrerais toujours, etc. » • - • ; Pendant le dernier refrain^ Id voix du troubadonr s^est affaiblie; ses reu^ se ferment, il se laisse aller sur le gazon. Son man- teau nui rCét ait gue jeté sur son épaule^ tombe d côté de lui Sa lyre lui échappe » il s'endort pendant la ritournelle* { " SCÈNE XI. ROGER , endormi , BERTRAM, LE COMTE, i Bertram arrive estoufflé; il tient le bouclier ^ F r, harpe etVrpée de son maître , dont les veiemetu toiU en désordre. bcutbam. Bir t Pur la p*iil'* poé'e de Paris * Ah ! inoo8fienÉ COMTE. Bertram... il s^éreille. BBRTftAïf , U regardant. Il sur votre pourpoint. Ce grand manteau croise à merveille. Il affuble le comte , et met aux piedt dé ' Roger leû 0rn^i qu'il ienaii, ' M Laissons-lui sabre et bouclier , Celte écl^arpe qui Taccompagne ; Il s^éveillera chevalier , De Tordre voilà le collier. // lui passe le collier du comte, } I * Je te fais comte de Chairipagne^ Comte de Champagne, . , A présent, tire-toi delà^ si ta peux... tu sauras ce qu'en vaut... // donne la toque du troubadour au comte* Quant à vous, monseigneur... // lui met la lyre dans les mains. Chantez hardiment pour tout le monde , juste ou faux , et vous voilà troubadour jus- qu'au bout des ongles. Maintenant , tirez de votre côté, moi, du miçn. tE COMTE. Comment , mon cher JBertram , tu m'abandonnes? BERTRAM. Moi !.. par exemple... je me sauve !.. un troubadour n'a pas d'écuyer... mais je vous rejoindrai. {On emtend du bruit. LE COMTE. On vient. ; Air Contre ce palais armons^nous^ Lanterne Sourde. CHceua , en dehors* Fuyons ces lieux. BEATBAïf • revenant en 4cène. Quel bruit , grands dieux 1 CHoeUR , de même. Les Huns s^emparent du riyage. BEETRAM . Entendez-vous ? CHœna » de même, 'Fuyons leurs coups. BERTRAM* Adieu ^ monseigneur , bon courage, ^s. s5 CHoeVB , de même* .. Do barbare éTÎtons la rage. BeHram et le Comte regardent de quel côU il est .plus prudent de s*en aller. C Vst fait de noos ! A leur courroux Dérobons, échappons , dérobons-nous. BeHram et le Comte sortent, » SCENE xn. ROGER, endormi, Habitahs Et Villageois. GHœUB. Verrons-nous brûler nos chaumières f Ravager nos vignes en ilenrs. Ciel entend, nos prières , Et prends pitié de nos malheursl 4 fois. &OGEB , s* éveille*. Pourquoi ces cris de détresse. Qui m'arrachent à Tivresse . l^*nu sommeil réparateur f cnœvB, apercevant Roger. C'est monseigneur. ROOER. Moi^ seigneur. CHœUR. Fuyez. ROGER. Qui, moi? CBœuR. Fuyez, seigneur. ROGER» Seigneur, seigneur f Vous êtes fous , sur mon honneur. Fuyez , fuyez , fuyez , seigneur. a6 »0GEB I se letfant. Je dormais si bien , quel domiD»ge ! Pourquoi faites-Vous ce tapage ? CHOeUR. Les Hnos' occupent ce rivage* - ROGER. Ces furieux Sont es ces lieux ? LE cuœuR Ces fsrieux Sont en ces lieux. ROGER, inquiet. Et mon sauf-conduit l... {Il regarde dans la chaw mière. Où est Ursule?., et mon message ii la forte' resse!.. l". ÏTABITAKT. Tous les chemins sont obstrués parles barbares. ROGER , vii'ement. On se fait jour. {A ceux qui l'entourent. Des armes. Tovs^ montrant celles gui sont sur le banc. Des armes ^. ROGER , cherchant autour de lui. E^t ma lyre^ mon raanfean !.. fc comprends tout. Li comte de Champagne a bien vouln m'houorer de b meilleur part du péril... et faute de sauf-conduit , i m'a laissé un mojen de passage... à la bonne heure.. {Il entraine avec lui , vers la cabane , les personnages ei scène. Allons y garnis. {Ceux qui sont entrés dans U chaumière Apportent des vases et des coupes. Ranime vos esprits abattus. SCÈNE Xtl. Les Précédons j URSULE, Hommes d'A&mes. URSULE, aux hommes d*am^. Par ici. {EUe avance en scène. Mon Roger , oi est-il? , TOUS. Le ToiU. * ^7 URSULE. Ail ! {.Elle le voit armé. Qu'est-ce que c'est? moGSR , riant . C'est moi. D'oà viens-tu? TOUS. Que se passe- t-îl? URSULE. On ne trouve plus le comte. Ses hommes d'a*^-. n'ont plus de chef. ROGER. Je vais me mettre à leur tête. URSULE . Le cher enfant! fallaît-il revenir pour... AooER , prenant sa coupe . Ursule , le coup de la victoire. [Vrsule verse d boire aux amis de Roger et aux hahitans^ ROGER. Air des, Scandinaves. B. Wilhem. ^ BoTODB , trinquons , valenrcux camarade» , Et raiiaciions Tho/ineur à nos drapeaux ; Le désespoir, l^s la'^-ierft , les rasades Font tour-à-tour du soklat un héros. cHoeVR. 0 Buvons^ trinquons^ etc. ROGER* Vos compagnons au château se défendent, Leur voix vous nomme et leurs bras tous attendent Ils vont nous voir et s^inir au serment 2>e Taincre ensemble ou de mourir gaiment. caœuR» De vaincre ensemble ou de mourir gaSment. BOOEA , téfjée d la main. Partons , volons , valeureux camarades. cHœuR. Partons , volons ^vetc {Ils s^ éloignent à la suite de Roger. *v 28 SCENE Xliï. UfllSULE , seide , les regardant partir. A son âge I... donnez-vous donc do la peine pour faire venir à bien tout ça. Air Pierrot sur le bord d*un ruisseau^ Elerez^en tionc des garçons ! •» De leur ieunesse^ Ornez la gentillesse ; Bercez-les de ieux , de chansons , £t plus tard de sages leçons. Formez-les à plaire , \ tout faire. Pois un barbare à coups d^estramaçons ^ ' Leur fait nritler à vingt ans les arçons ; £leyez-en donc des garçons ! SCENE XIV • URSULE, BERTRAM. BERTRiM • sort la tête â^un buisson» Oh ! là ^ là? Il n y a plus personne. {A voix basse. Chère Ursule ! URSULE. Qui m'appelle ? BEPTRAM. Moi y votre meilleur ami , Bertram , Téouy er. URSULE. Mon meilleur ami 7 BERTRAM. Ça, vous pouvez vous en vanter. A part. Plas d€ passage praticable ! Haut. Je vous le signerais de moo sang, si je savais écrire. URSULE. Vons ! C'est du jour sans doute que vous m'avez mis •i durement à la porte du château ? BEUTRAM. Voyez l'ingratitude ! voilà bien les femmes !.. si da ^ - 39 rement!... moa excellent maître , monseigneur le comte , farieax , n'allah pas moins qu'à la faire jeter par les fenêtres , je la fais passer par la porte , dure- ment^ exprés... eh blenl... URSULE. C'est moi qui ai tort. BERTRAM. Vous !.. ah I par exemple ! c'est monseigneur qui est an homme dur, ingrat. URSULE. Et vous approuviez tous ses actes. BERTRAM. Air des Alan's ont l^ortL Désirant conserver ma place , ' Quand il parlait en général, Oh ! oui , c''e8t bien , disai-je en fart , niais tout bas je disais, c^est mal. URSULE. Et voilà comme par faiblesse Plus d^un honnête homme se tient Entre la vérité qu'il blesse Kt sus intérêts qu^il soutient . BERTRAM. ' Au milieu de tqut cela^ je crois que je puis te de- mander ua service. UBSULE. Vous servir, moi, pauvre femme. BERTRAlir. Eh! mon dieu, c'est chez le patrvre qu'on trouve pi as souvent l^obh'geance. URSULE. Quoi ! c'est sir Bertram qui parle ainsi ? BERTRAM. I C'est mon cœur, bonne Uisale. 3o- Air vaudeville de la Somnambule. Le chaume le plus misérable , £n ce moment , sur mon honneur , Me semble avec toi préférable Au grand château de monseigneur. URSULE. Arec m pi 4 c^est comme un délire* BEBTRAM» Entends- tu ces cris de fureur ? unsuLE. £t sans phrase il fallait le dire. Oui i^entends que vous avez peur. BERTRAM. Oui , oui , j'ai peur que ccts brutaux là... ne viennei ici te... une femme seule , sans défense^ je n'ai pa même une arbalète. {On entend du mouyement,^ Le ta page redouble, entrons, tu me cacheras, n'est-ce pas {Il Ventraîne. Le moindre coin... sous latable^..! lit... EntroBS. 7/ la pousse dans la chaumière.^ Nous Toilà- // entre après elle , regarde à trayfers la porte entrouverte , et t la ferme qu^à Pam'vée des Huns 4 SCÈNE XV. - Chœur de HUNS , en dehors. m ' Ait de JOoche. Que nos clairons vainqaeurs Portent dans tous les cœurs Le trouble et les allarmes l La victoire et %e% charme» ^ Pious suivront désormail* ATTTLA y dans la coulisse. Rends les armes. noGER , de même. Jamais. 3i SCENE XVI. ROGER , ATTILA , Soldats Huns. On a entendu un coup de cimetère porté violemment, Roger est entré en scène , tenant encore à la main son arme brisée du covp gu^on a entendu. cHoeOR , de soldats qui se précipite vers Roger* , Rends les armes m AOGEE, Parme haute, Jamtis. ATTILA , entre précipitamment en scène. Arrêtez. Qu'on éparfi;ne srs jours. {A Roger. De quoi te servirait une défense inutile? U yie est en nos mains. BOGER , montrant son arme brisée et dun ton léger. Elle est encore dans les miennes. ^ ATTILA ^^ Ton sang- froid m'éionne comme ton conrage, comte de Champagne. ROGER. Moi 9 comte de Cliaropagne I tu me fais trop d'hon- neur. Je suis le troubadour Roger. AiTiLA, de V air dun l^omme fatigué , a* assied brusque- ment sur le banc de gapné El qu'est-ce donc qu'un troubadour ? BOGBR. Air de Uoche* Des nations naissantes C'est le Itigislateur. Des vertus impuissantes Cest le consolaieur. CTest le roi de la lyre , C^est le chantre des dienx ; L^amonr du bien inspire Ses yers harmonieux. Des hommes quli rassemble. Généreux guiûe , à Pliomme quM éclaire Tes arts naissaus il ouvre le berceau. // semble s'adresser d la fois d Attila et aux soldats qui, plus rapprochés, Vécoulent. £t Pbomme, heureux an aol qui là vit naitre S' attache alors; ei trouve des appas Dans sa famille où son nom doit renaître > Dans Tamitié que tu ne connais pas* ▲TtiLA 9 vivement aux soldats*. Eloignez-vous. [Tous les soldats se retirent au fond du théâtre.^ Un sentiment indéfinissable me pénètre à sa voix. • ROGER , qui épiait ses mouvemens. Ton émotion prouve que tu vaux mieux que ta ré putatiou. ATTILA. De mes nombreux courtisans , aucun jamais ne m'a tenu ce langage. {Use promène, ROGER. Un homme libre , qui ne ie craint. pas, pouvait seul te faire entendre la vérité. ATTILA, avec emportement • Audacieux . ROGER y riant» Quoi ! déjà le conquérant reparaît. ATTILA , se calmant Non. Parle... 1/ s'assied. Jq veux t'entendre encore^ 3 34 ROGER. C'est l'aspect continael des esclaves qui te rend dur et féroce. ' ATTILA , açec une réflexion êombre- Dit-il vrai I ROGER . Ah ! si quelque sage eût daigné t'apprendre le bon- heur qu^on goûte à se faire aimer , tu désavouerais le plaisir de te faire craindre. Quelle bouche prononce le nom d'Attila sans le maudire ! je te le répète , le simple troubadour , que les bénédictions accompagnent est plus riche et plus puissant que toi. ' ATTILA . Ainsi tu ne changerais pas ta destinée contre la mienne. ROGER. Le ciel m'en préserve ! ATTILA , se lève. J'estime ton audace. 7/ s'approche auec une vive émotion. Ne crois pas qu'Attila soit un méchant homme... son destin l'entraîne.. . écoute... Ce comté n'a plus de maître. JSiOOEfi , surpris . Que dis-tu ? ATTILA. Rethel ne peut échapper. ROGER. Ciel! ATTILA. Je t'avais pris pour lui , demeure toujours comte de Champagne. ROGER. Merci de tes offres ; laisse vivre Rethel. ATTILA , d'un ton farouche. Non. ROGER . Va donc chercher d'autres victimes. 55 Air ; de la Petite Coquette^ Lôia dc/Qous promue Ta yaleur , ta haine , Ta célébrité. Laisse à ma paresse Son luth, son ivresse > Et sa liberté. Lorsque le carnage Marque ton passage De sang et de pleurs, La beauté m'*accueille , Le plaisir effeuille Devant moi wb fleurs. Je hais tes conquêtes , La paix et ses fêtes Remplissent mes vœux. Au son de la lyre Le monde respire De tes coups affreax. De ceux que tu braves , Tu fais des esclaves Je fais des heureux* Loin da nous promène Ta valeur , ta haine , Ta célébrité. Laisse à ma pares5ai. {La porte ê*ouwre. Ah \ messienri , ne me tues pas. £L^ONORE BT ROGER. Bertram iei! , montrant la coulisse et faisant un ttgne. P*ix... ttoa^doar Tance. SCENE XIX. les Précédens , LE COMTE sous les habits de Roger. ^ - ATTILA. V>uel est ton nom ? t COMTE , sans voir encore personne. Roger. Booaa, le voyant. Lui , dans ces lienx, HBSULE , Je précipitant. Qui peut oser ? lÉLioiioAs^ lereeonnaît. Aethel. i-E COMTE ^ j'cjV Eléonore. Ma soeur, grands dieux I ^ ATTILA, à Eléonore. Qa est devenu ton zèle en sa présence ? TOOS* Que va-t-il faire ? i^ COMTE , après un moment PhrBitatiort. Mon devoir. J'offre Bethei en ton pouyoir. 4o TOUS. àuIIr, sois généreux. LE COMTE. Ah ! mon crime est affreux ! ^ Oui , je combattais leur tendresse ; *De son sommeil j'ai profité Pourfuir un sort... ATTILA. Mériié. Honneur à tant de loyauté. À Hoger. Mes amis, à votre bonheur je m'intéresse Je vous offre un trône. BOGIR. , ^'est trop grand. Ce comté me plaît davantage. Tu me Tas proposé. ATTILA , montrant le comte. Punis ce traitrc et prends. B^RTRAK , à partm Il veut tater des rangs. ROGER. Puserai des droits?.. ATTILA . Sans partage. BERTRAM, allant à JRqger, Saluons le nouveau gérant I ATTILA , aux Huns» Soldats , offrez votre hommage Au plus généreux , au ptos grand* INSXMB. CHœUR. Offrons , offrons notre hommage, etc. ÉLÉoifORE , au comte. Oui y ta sœur avec courage Subira le sort qui t'attend. ROGER » gaîment . JRethel approche... ta ne sais pas jouer de la Ivre.. i4^ rends-moi d'abord la mieiiae... {Il l'examine. Elle est intacte^ dieu merci. Je connais peu l'art de gouverner; d'ailleurs , je veux te punir... Illui remet ccharpe et co//zer. tes ordres, tes dooiaines. ATTILA. Eh quoi ? ROGFR. Attila y \e suis le maitre. {A ReiheL Et si tu veux soutenir dignement le fardeau qu'impose le bonheur de tant d*hommes , pas de remercimeus j c'est un fardeau plus riide qu'on ne pense. LE Comte et élégïTore. Ah! Roger... BEATKAM 5 aU COtHté . Alors , toujours à vos. ordres , monseigneur , plus que jamais. ATTILA , à Hoger' Tu ne Tenx donc rien me devoir ? AOGER. Je te dois une jouissance que je partage à l'instant même avec toi celle de pardonner. ATTILA. Sois l'ami du conquérant. BOGER. Volontiers^ et je lui conseille en ami d'emmener biea loin ses armées nombreuses encore. , ATTILA , reprenant un air grave* Méroyée m'attend. ROGER . La France sera l'écueil de tes armes , son tour est Tenu parmi les nations* Air f!u vaude0iilt de id Dame des Belles Cousines. Ijef beâniL-ans paur tous les climats. ^ 44 . . lie barbon qui prend Jeune femme , Et qui croit la prentire pour lui , L^homme qui fait blanc de sa lame , QaMl n^ose tirer de Tétai* ' £t ces imbécilles avares Mourant de faim 5ar leurs liogols , Ce ne sont pas ià des barbares , Mus 'ce sont de fiers Ostrogotbs. TT&SVLE. . Celui qui tour à-tour barailgue Pierre ou Paul ab hoc et ab hdc , Nourrissant des torts de sa langue Les besoins de son estomac* Ces valets fanfarons qui semblent Plus que leurs maîtres durs et bànts , Et qui sont si bas quand ils tremblent Voilà de fameux Ostrogolhs. ^Xi^oRoAE , au public» Quand des malheurs de la conquête Roger nous sauve , dieu merci l Messieurs , ne troublez pas la. fête Que nous lui préparons ici. Que votre bienveillance attestez- En accueillant notre héros , Que parmi les Francs il ne reste U ue reste point d'*Ostrogoths. FIN. LES MODISTES TABLEAU-VAUDEVILLE EN UN ACTE, Pu HH. Fbbd. de VILLENEUVE, Ch. DbPEDTY m **. KEPuEsEinâ & riBis sua le théâtre du v&udsviulb, LE 7l'£TIlIEB 1824. Pbix ï Fb. So Cent. Ad MAGASIN DE PIECES DE THEATRE, CHEZ DUVERNOÏS, LIBRAIRE, Cour d Fontaines, n>. 4, et PuMga da iBsnri IV ,M^^' MARABOUT^marchaiide de modes. M"' Guillcmin* ÉVÉLINA^ ^^' \ t ."WiCToaw». AURORE, a*, f Demoiselles de j Dussbrt. FLORI^'E, 3. I bouti^e \ Clara. LOUISE, 4*. 1 HuBT. MADELEINE , bonne de la maison* - Mimbttb. M. BOUL-DOG , amant de M^^* Marabout. MM. Rtppolitk. M. TROIS-SIX , courtier marron Fontbnat. M. CHANTEREmE , acteur-amateur Gubnéb . M- MACASSAR , parfumeur breveté Pithot. MARCH&AU-PAS , tambour maître de la garde nationale • Pbilippb. Xdi scène se passe à PaHs^éifisurt magasùidela rise Fim Tous les déhUans d'eiempiaà'ei non revêtus de la Signature dm r Editeur^ seron$ poitrsutns comme contrefacteurs. ilII^IttMEÏlIE DE HOGQUET. LES MODISTES TABLEAU^YAUDRYILLE* • Le Ûiééire représente tiniéneur d'un magam de modes, A droite et à gauche^ sur le premier plfln^ une armoire à gimce; dans le fond des mûnites garnies de toques , de turbans et de chapeaux une porte vitrée donnant sur la'rue^ A droite^ un comptoir açee des trous à placer des poupées de carton ; en face une grande' chùisë éleoée. A gauche i Ventrée Sun escaUer tournant. SCENE PttïfmERE^ MADELEINE , seuU. {EUe finit S^sottr le wtagasm^ en prmumtmn orfe^ Ah! que c'et ennuyant d*élre bonne chez des marchandes démodes ! faut être, à la foiS caisiaière^ femme de chambre et garçon de magasin ; lav^er la dVantare de la boutique , coucher dans une soupente , et tout ça pour 5o écos.... y'iii^-ii pas un beau çenez-y ooir ! ça n* sVait pas pyre chez des femmes mariées... ah! ah! voilà les antres bou- tiques qui ouvrén't... c'est amuiantquoiqu^ça, d'être dans on beau quartier comme la rue Yivienne... Dieadediea! j a-i-y des cancans k faire s*us c'te rue là i Air Du trou là là. Tra la là, ttà llilk , tra lalk / ITra là là V tfa là là , tr» là, là, Tm là, trsrUrlà; 4 ! C'est tous les commis marchands ! Qui sont aimables, complaisans, ' ' ' Avec eux, on manqu' d argent , i Mais on n' manqu' pas. • . d'agrément. Tra la la, tra Iklk , etc. C'est les lingèr's d a côté Su'ont d' la candeur, d' Thonnêtetë ; ais d'où vient au'en Tirbury All's vont a Mémorency. Tra Ik Ik , etc. SCENE n. MADELEINE , MARCHE-AU^PAS . MARCHE-AU-PAS. C'est r tambour de not' légion Qui sait prendre en bon luron ^ SansT demander... un baiser. De d' peur d'être refusé. // timbrasse» MABELKINE. Eh ben! dites donc, nWoas gênez pas... Oparâft qo* vous prenez yot' café. IIABCPE'AÙ-PAS , montrant la tasse qu^elle tient à la maui* J' £^ comme vous ^ sensible époostease ^ ENSEMBLE , en dansant, Tralklk, etc. UADELtmE. Mais par quel hasard ici T * MÀRCHE-AU-PAS. A^ ! c^est qae je sois d' faction an Trésor royllial , et sitAt que Faorore a doré les toits d^alentour , comme dit le proverbe , j^ai dit bonsoir au-coirps-de-garde , poor venir vous dire an petit bonjour. . .Mais il paraît qa'on ne dé-» eûne pas à la fourchette ici ? MABELEIIIE. Ah! ne m*en parlez pas ; ce magasin- •• Au faitf c' que j' vous en d!s^ c 'n'est pas pour moi...maiS quoique je ne sois qu^ude bonne ^ je ne voudrais pas d^un petit gringalet comme ça , tout d^ niéme. . . allez , ii votre place , vous, qui êtes gentille, j'^aurais bien mieux aimé ^^fif^ » fl^a94 JO^nsie^r cjblp4 4* Àa Trésorerie , q»i .a des lunettes d'or y et qui vous lançait dfs^eeHMes , le matin i dix heures , on le soir k i^fM^t heures , en r' venant de Air Mon Gàloub^. C'est un irësbrv ^bis, , , j^'^ f^ut^^i!9iir' lps.ma^çe^ Il vaut bien mieux qu monsieur Castor ; Pour payer bien des ji'ixits déoenses , /Un mouMeur qu'est dans Itsnnances 4BWstuntvësor. 8 LOUISE. , Madeleine , est-ce que madame ti!a pas encore paruP est* ce que ces demoiselles dc sont pas encore arrivées ? t •-' " . Tiens , cette demande... vous F voyez ben , puisqu'il n'y a encore que des têtes de carton à leurs places. . . {à part, Elle ne ' répond • pas ' seçleineni à * ce que ; je Itîi dis . . ' . >^tite chipie ! ou n' peut pas y arracher un mcHiihàut Mais^^ t'nez, les voilà toutes qui viennent, je les i-éconnais à leur ramage* ,.''!'' ,.•.. m, ,. v»r"- ; ? SCENE IV. ' . . !• >!.•' Les Mêmes, EVEUNA, AUROIVE,,, FLORINE. Air De T avare en goguettes ' !» . Ah I quel ennui / . 6 î ♦ Me plaitiifnaiiîefix Car on est deux. . - ; t • » _ > > Ref^ .,.,. , ».;o .. Aià!qu ennui /e^^ ...v, •.. >»îir ' ii Allons 9 mesdemoiseUes , il faut reprendre le collier* de. niisère. /. àPouvrage. • i '•• ^ ' s ' -î'Î Du tout , ma. bonne. . . madame Vest pas là.'^'. aiilsl^ ' à quoi bon? , ÉVE14KA. Au fait^ causons* . • Dittsdont, AuroreV . i ^^âvez^rous fait hier? AUftOHE. , , Nous sommes allés dloer aa.]>oift*. àk porte Maillot.. • d €t de Ut, nous sommes revenus le soir à Beaojon , en landaa. FLOAms. . Ah! oui... en landau. . . on saitee que ça coûte. .. trcntcf francs pour le dimanche ... et trentercinq avec la livrée. AUBPAE. DtOQt, mademoiselle ••• c'est à lai. . FLoaiNËy à Eoélina. Alors, c'est qu^il l'a poar la quinzaine. AURORE, Ah! Dieu. . . Beaujon. . . c'est un endroit charmant. . . on j fait de fort jolies connaissances. Air i P^s a,rtistes par oçcasicftt,. Des plaisirs c'est Ikrhermitage^ Ce séjour a bien dès attraits ; ' Moi j'en aime le doux ombrage , Et surtout les sombres bosquet» ' * " Dubon genre on y suit le code , On y dîne , c'est trësrcoomode ! On yoit naint galant bien fris/é , Plus d'uli mari" bien 'défrisa, ' ' ' Surtout des marchandiez dé mode , Enfin c'est très-bien composé^ ; . .. . 0r w ^ • liib bien! moi i ma chère , je ne suis pas comme vous • • . et je vais le dimanche à la campagtxé.^ -. àtt bal de Sceau , on simple robe de r. Ah! votre bal iàe Sceaux V on a'y e^uiè ,. ^ » Quelquefois • • • inais ;au oioins c'est honnête • et boa ton. - AUBORE..che\ alier Me faire boijce du Çhampa^e Chez Chvmpeaux , ou chezBeauvilliers. Ma i s je jçdou tavs le scandale , £t je lui répondis tout^bas » Allons plutôt ^4a Veslble. ,i> . . \ Ah! bah. . . les jardins publics ! où les l^als des envi- rons de Paris, c;ëst à peu près \z ntiéme chose ; je suis re- venue de tout cela ... et j'ai été hier voir un mélodrame ... moi d'abord , je n'aihie que. la bpnixe congédie. .. AUAQKE. Ce n'est pas Saint* Martin» •ViiaRlNE. '^ Certainement. . • er niéjpft je, dois J^içtii^t^d^bater. Aqx Français peut-être P Non, da tout. . . chez .M. Sépesie^ ^ ^artjr^f , * s». I • ''.. '••.4 Je dois la semaifiè ^vdètiafifi^, '" '*' ♦ ' 'f '• Me montrer aux rj^gard^^ surpris ; Dans, les chefs-d'œuvres de larScèaM Mes rôles ont été dhoisis Ouiy j'ai pris, afiA^deséduire , JP^HX pièces que nous adniji>tm; Car je débuté dans Zaïre Et la Marchande de Goujons* MA*b£Lanf£ . JjM»h4wS^îfflfP'^lk FJloi^e, billçl,,J Allons, allons t au coiQM^îr.>h et vous, Madelaine^ bissez-nous. . . ,v9Ufj..^ajrpz!ien jtfap W^^me N^mj^AiS^ dit de ne pas rester dâiis la boutique après dix heures. •• voir one paysanne ici , ça fait du toirl âii magasin. r- ,.• ,i ''''"-irAOfiLÀÏNÈ •• ' urje , A l'ouvrage; Vite b DOS places lueltaDS-DOUi , Et le repod air^ ser^ ^lus doux. Il fautacfae\er ces turhani ' 'Pour cette iiiire Je famille, OuireJusetoutàsafille Et qui porte des diamaus. / ^ " *0BO,ÏË. . „ . . "i . i PlBcon**uroeteglaDense . Ces^b,elces liueia, Que payera lelte dauseuse j , .-. Aveii^urgenl d'un Anglais. '-' ~ ' ' • ' I -RepHie. '_'• '' ~ '' " Vite ti ii'"i^^^'"o''^VAh^. I..' >, WBORE. . Vfloi ne savez itai;thed6thoisellea, il'ya'ei'i dimanche huit jour*, j'ai rencontré madame aiu montagnes BelleviUe' > Copmént !... Ue qui fait Idnt la prude ! AliSORK. , , Oui . . . elle ^tail avec ni monHeor d'nn cerliûn Ige , nùs somme on Anslais . i5 Ah !• • • ayant de tenir de semblables propos, il fitndrait être bien certaine. . . AURORE. Parbleo! paîsqae je Tai rue moi-même* . • et tenez , j'é- tais ce joar-lii avec la personne qui. • . Qaî çap. . Alfred, Auguste, Jules, Oscar, ou Alexandre. ?•• AURORE. Alexandre... non, da tout... il a un siècle que nous sommes brouillés... depuis quinze jours je ne parle plus k monsieur. Ah ! ma chère , il ni a fait des traits*, . ivÊLiNA. Comment! c'est donc un nouveau ?••. AURORE. Kcoutez donc... si Ton me fait la cour^ c'est dans des ▼ues honnêtes. FLORms. s Et à moi aussi, iviuNA. Et à moi aussi. AURORE. D'ailleurs la personne qui me parle à présent est on jeune homme très-comme il faut... Un grand brun , et qui a un cabriolet... roilÀ comme je les aime. FLORIKE. Ah! ma chère, tous avez bien tort d'aimer les bruns. . . Le mien est blond... redingotte à la russe, cravate à Tan* glaise, pantalon à la tartare, cheveux; bouclés à la prus- sienne, et repentir en amoureux de pantomime... Enfin tout-â-£ait bon ton. ÉVÊUIVA. , Ah! que c'est commun, mesdemoiselles, des cheveux comme ca... La personne qui me parle , n'en a pas ds tout ; mais en revanche, elle est fort aimable. AURORE. Et quel éutf FLORINS. Ki moi. AURCHCe. NI moi non^plos. * Âir Je suis colère et boudeuses D'abord, je fais sa conqùét0 En dansant a Tivoli ; Et pour lui* tdtinlci'la tête , Bientôt jevalse-aveclbi Sur les montagnes je glisse ,, II; de vient plus, am Enfin au feu d'artifice , Il me déclai'e'se»''f6tix. Du mien je*fi^ km^aissance En^revenant de Pantin ; Kous étions en diligence , L'amour y fait du chemin Je cessai d'être rebelle , Un soîr, chez monsieur Doyen'y Je faisais une infldéHe , Et lui faisait un Troyen. JivELiîfA*. téë mien s Y prît' àk & ^ù^', ^^It'enTaiiâ monf cteui^ résiëtâfttV Jeus beau* lui fermer iviB-portèV Monsieur le soir me suivait ; Pour me prouvei qu'il m'honore» . IKiin 7>/7ttt*jr iP rh% fbit dbû, Br^. . . je l'aimé, ftf l'aiiorc^' Bfaiàiljs nesds pars- sovnook»' Yom me croiriez pas, mesdemoiselles; 4tfe'itfbiàfeiiii^T'd>iâr- lait se donner les tons de véAir tâe roir au magasin... mais jrlmaibieifrecmtlmftndé den?enfien bàte^téfetiàmi^^ec vtà peuh^d^adressie..'* un jeane bomme tpi » de Fhriiitade; • •• pourrait , ce mesémUe ^^sôtm uaprélck!lr qstloonqoftv» » Oui , mademoiselle. • . mais j'espère bien ptë edb n^atri- t5 Tera pas... D^abord, pour moi, je soit sûre qa'on ne te permettra jamaii une pareille ineonrenance. AURORE et FLORINS. Ni poar noos non pins y certainement. SCEl^E ti. f Les Mémet TROIS-SIX , CHANTEREINE , MACASSAR. Air De là Clochette, Nous voilk, {bis, Bonjour / mesdemoiselles , Nous yoila , Bu ctietïilièrs fidelles , Nous voilà, iifai^.y . Év&ifTiL f AÙifORE , FtORiNE , en ks poyontenirér. Ô'^del!... c^est InL llROIS'-SiX. Vive là joie... il n'y a' personne* ijMnùwai I . • • messieur», 'écrase les chiens, j'éda- ousse les passans, je pousse , j'accroche, je culbute* mais j'arrive... Par ce moyen , je brasse les affaires , je les souffle au courtier patenté, quï n'a que le cheval de louage. •• Je travaille la hausse, j'exploite la baisse des liquides... Bref, par moi les maisons sautent, les banqueroutes se succèdent . • mais moi je touche mes courtages , et me je. moque du. reste. Air Du pot /leurs. Ce commerce est comme. une planche^ Qu'on voit toujours s'inclinant d'un côté; Quand l'un s'élève , aussitô t l'autre penche , Entre les denx , moi, je reste posté. Me m'ëcartant'jamais de ma formule. Du destin j'observe le cours; Le joueur tombe, et moi je suis toujours Ferme , au milieu de la bascule. . CHANTEaSIl^E. Moi, mesdemoiselles f c'est autrechose. •• j'ai tous les 17* . j^ats, oa pIutAt je n'en ai pas. . . je m^appelle Chantereine, actear par désœuvrement ... j 'ai été tour à tour surnomé- raire dans une administration . . . clerc d'huissier , clere d'avoué, clerc de notaire, ou commis marchand. . . mais il fallait tantôt rester à Tétude, tantôt copier, grossoyer, porter des assignations ou des paquets... vendre au détail.». ma foi , tout cela m'ennuyait . . . Que voulez- vous . . moi. . . j'aime à m^amuser. . . je trouve que j'étais fait pour avoir 25,ooo livres de rente. . . mes parens me donnent cent francs par mois — {e dépense cent louis. . . j'emprunte. . . je fais des lettres de change. . . mais qu'est-ce que cela me, fait ? je sais mineur.. . Cependant, toutes réflexions faites, je crois qae je finirai par suivre ma véritable vocation. . . celle du théâtre ... je m'essaye déjà en société , et surtout rue Chan- tereine. • . je cumule assez agréablement dans le mélodrame ouTopéra-comique, l'emploi des dissimulateurs farouches, des légers ménestrels , ou des sensibles troubadours . . . sartout quand mademoiselle Florine consent à faire tn^ Baleinée. Air Vos maris en Palestine. Dans plus d'un rôle qpmique On m applaudit fort sou vent ^ l^t môme dans le tragique J'eus toujours de Tagréraent. A Flopine, Won, mon talent n est pas mince , Mais je vaux bien mieux , je croi ^ Quand vous jouez avec moi. . • Lorsque je fais votre prince , Je suis heureux comme i^n roi. MACASSAR. Moi , mesdames , ma réputation est européenne . . . dans ie département de la Seine. . . je me nomme Alacassar. . . aaleur et compositeur de la fameuse huile qui doit im- mortaliser mon nom. . . je suis également le créateur des parfums... vulgairement connus sous les dénominations si redondantes à^eau merveilleuse , crème du Cathay , baume ai la Mecque ^fluide de Jai^a^ et caetera, et caetera. . . bre- veté de plusieurs souverains étrangers... A bas les perruques ^ triomphe y merveille/. . c'est mon cri, c'est ma devise, c'est ce que je dis , c'est ce que j'imprime sur toutes les mu- railles ou colonnades de la capitale ... en lettres vertes JLet Modistes. a U8 et oranges 4 d'un demi- pied de longueur , arec cinq poinu d'exclamation. . . Mon domicile est partout et nulle part. . . ce qui veut dire, en bon français, que j'ai des dépôts dans presque toutes \e^ rues de Paris . . > enfin , 'entreprends la fraîcheur do teint , en gros et en détail , et l'on m'a sur- nommé Téditeur responsable de la beauté parisienne. FLORIKE. Mais , M. Macassar , pourquoi donc étes-vous chauve ? mâcassar. Pour en prouver l inconvénient , mesdemoiselles, et forcer les incrédules à me donner leur confiance ... et leur ar- gent . . . Du reste , je ne crains pas les contrefaçons ^ car j'ai mon brevet dans ma poche. Aîr Eh ma mère , est>^e que je suis ça» Un jour, en fait de chimie Youlant avoâ des talens , Moi, j'achetai du génie Moyennant quinze cents francs • En affaires je vais vite , Comme en réputation ; Et suis homme de mërîi Par brevet d'invention. FLORnSE. Mesdemoiselles. . . voici madame qui descend. ÉVELINA. Ah ! mon dieu , messieurs , sortez vite. AURORE. Impossible . . . voici Louise qui rentre aussi. , . comment faire f MACASSAR. Soyez tranquilles... Siessieurs, imitez-moi. SCÈNE TH. Les Mêmes, m^ MARABOUT, LOUISE. Mll^ MARAROUT. Quelqu'un ici 1. . . Messieurs, que- demandez-vous ? MACASSAR. liefrfoncesonchçpeau et rabat lecoUet de son>habit. Jouant l'accent an^ais, Mistrîss Méréboutl M*W MARABOUT. C'est moi, messieurs* • . Louise ^ do& 9. ^Louise approche des chaises. MACASSAR. fé étais dans les goddem. . . Merchant from Londm. . . {litontrant Chantéreine. Monsieur il était italienne. CHAI^TEREiME^ à pari. Oh rimbécille ^Haut prenant l'accent UaUen, Si . . . ip sei di Milano. MACASSAR. L'antre, il était un baron allemand. TROIS-SIX , à part. Ah! qne c'est bét^. {Haut contrefaisant i'ailemand. Dé Francfort . . . ia mener. MAGAS3AR. Vous allez niontrer à nous pour le achétcment dans les chapeaux . . . m" mararout. C'est bien ^ messieurs • • • Allons , mesdemoiselles , mon- trez des chapeaux. TROIS-SIX. Ce était bour tonrier à mon femme. . . tous m'en toq- nerez un rouche si fous blait. CHANTFREINR. Vi me donnerez uno de piousiours coulours • . . MACASSAR. Moi , îé lé Youl^ en paille die . . . comment appelez-* 7oas.^. . . en paille de potage. m"* marabout. En paille de riz. . . youlez->ons dire ? MACASSAR. Ies...ies...deriz. Avec des petits plumets et 4ies grandes pe- néches. . . et cher. • • cher. . . bien cher. . . parce que la maîtresse à moi il aimait moi , sur le cherté dans les chapeaux. ivELiNA , AURORR , TJLORINE , présentant des chapeaux à tous trois. Air Vaud de Turenne, Estrce bieiSL Ik votre nuance ? MACASSAR, CHANTEREINE, TROIS-SIX les y ies; Si si» \ ^{oji^s la troi^ VOUS fort J^ien. là-, î? \ ïo EVELIN A , AURORE , FLQRINB. Ces chapeaux-lk vous conviendront, je pense, MAGASSAR , CHANTEREITIfl , TROIS-SIX , à part.. Ils sont pour vous ^ n'en dites rien. LES DEMOISELLES. La forme en est et nouvelle et gentille , Ltes prendrez^vous , messieiu's , au raagaain . LES HOMMES. r^on pas , chez nous appoi'tezv les demain , £t nous n'oublier/ns pas lafiUe. MACASSAR. Mistrjss Mérébout. . . nous avons le plaisir de qiiittçr vous . . . bas à Eifeiinaj nous reviendrons dans la journée. CHAlSTE&ËiNE , bas à Florùfie, Nous épierons le moment où vous serez seules. TROIS-SIX , bas à Aurore, S'il était trop tard... nos chapeaux au bout de nos pannes, par- dessus les rideaux... comme ça se pratique ordinairement... Adieu, mesdemoiselles. XES DEMOISELLES. Air Du Menteur ; ou delà Visite à Bedlam, Ici, vous avez dû voir Gomme on traite la pratique , Aussi dans notre boutique Nous espérons vous revoir, LES DEMOISELLES. Ici, vous avez dû voir, etc. LES HOMMES. Ensemble, / Ici, nous avons pu voir Gomme^on traite la pratique ; Aussi dans votre boutique Nous reviendrons vous revoir. SCENE VIII. M" MARABOUT!, ÉVELINA, AURORE, FLORINE, LOUISE- M**' MARABOUT, elle s*assied sur une grande chaise en face du comptoir. Les demoiselles reprennent leurs places. C'est bien, mesdemoiselles, je suis contente de vous. . . mais remettez-vous rîte à Touvrage. . . je vais you3 donner- 21 Texemple , et surtout pour rétablir la réputation des mar- chandes de taodes... pas d^iatrigues . . . méfiez-yoos de tous les hommes. Air Du comte Ory» Cachant leur scélératesse Sous des dehors séduisans , Us vanteront leur tendresse. LES DEMOISELLES. Oui, mais ils perdront leur tems, M^*" MARABOUT. Croyez mon expérience ; Ces messieurs, je le sais bien , N'en veulent qu'a Finnocence , LES DEMOISELLES. Alors nous ne craignons rien. m" MARABOtrt. Tremblez, mesdemoiselles, Ce soQt des infidèles ; Avec eux fout est perdu ,. Tout, sans la vertu. LES DEMOISELLE. Quoi vraiment! tout serait perdu P oi nous perdions notre vertu. TOUTES. Oui , vraiment y tout est perdu , Tout , sans la vertu . mii marabout. Je ne veux pas qui'on ait d'amans chez moi... et je chasserais la première qui se permettrait de faire une con- naissance. . . suivez mon exemple. . • soyez sages . . per sonne ne me fait la cour à moi.^ SCENE IX. Les Mêmes, MADELEINE. MABELEmE. Madame, madame. . . v'ià une lettre qu'un monsieur m'a chargée de vous remettre. m" Marabout. Hein!... pl^-il... une lettre!... silence dono. ^o ' JC^^èi d'm • • Si ^tte maudite bonne pouvait sortir. 8€£N£XIII. Les Mêmes , MARCHE AÙ-PAS. MARCHSAU-PAS , entrant aoec précaution. Madeleine est senle. . je crois que je puis entrer t •rant V armoire. Mais , tais-toi donc , vilain animal. MADELEiiTE , montrant F armoire de gauche. Madame , madame, je crois que c'est dans cette annoîre. Elle va l'ouvrir, M" MARABOUT. Du tout. . . c'est dans l'autre. . . ^Ellè Vowfrède mime. Que vois'je !.. un tambour-major ! MADELEINE. Ah ! mon Dieu!. . un Anglais, et an chien! BOUL-DOG , sortant de l'armoire. Comme yous voyez. . • à part. Ouf ! . • . il était tem^. KtARCHE-AU-PAS , à part. . Enfin , me v' là r'ievé d'ia guérite du sentiment. . . c'n'es^ pas stfns peine. . . haut mais attendez , ce n'est pas fini. Troi$'Sùx , Chantéreine , et Macassùr , se lèvent tout droit mec les chapeaux sur la tête, tenez. . v' là le corps de ré- serve qui fait sa manœtlvre, comme dit le proverbe. M*'» MARABOUT. Ah ! Grand Dieu ! . . Cinq hommes chez moi . • • Bc^ad^ ^eine , vtte , mon a de t^ortugal ... N 3i CHOEUR GÉNÉRAL, Air de Rossini. TOUT LE MONDE. Quel embarras! Pour moi quel mauvais pas/ Comment donc faire ? hélas ! Je n'en sortirai pas. Mon dieu ! quel embarras ! Pour moi quel etc., etc. m1i marabout. Ehl maïs. . . je ne me trompe pas. . • ce sont ces trois négocians étrangers. EYELINA , AURORE et FLORINE à poii^ Noos sommes prises. FLORINS, regardant Boul-Dog. Mais attendez donc. . . je, connais aussi monsieur , c'est l'Anglais des montagnes de Belle ville. m"o marabout. Tout est découvert. . . ô ma réputation ! LOUISE. Madame , je vous annonce que je vous quitte. MÏ' MARABOUT^ Comment !.. et 9 où allez-vous donc , mademoisi^lk ? LOUISE. Je m'établis y madame, avec monsieur Castor qui m^é^ poose. . . je VOUS souhaite autant de bonheur avec ces mes- fiiears. m" marabout. C'est bon. . . Allons , allons , oublions tout. . . mais je ^oos en prie . . la plus grande discrétion. 1 . pour T honneur ^es Marchandes de Modes. VAUDEVILLE. Air Du tra là là là. Hl*^ M^&ABOOT. Taisons-nous aujourd'hui. Sur tous les défauts d'autrui , Le plus sage , à son tour , Commet sept fautes par jour. REPRISE EIV CHOEUR. Taisons-nous , etc. CHANTEREINE. Sur ce bourgeois comédien Qu'on voit cnez monsieur Doyen, Dans Achille, avec fierté Mettre un S au lieu d'un T. , Taisons-nous, {bis, Ëcorcher Racine est si doux. CHOEUR. Le plus sage , k son tour Commet sent faut>s nar ÎOUT' 32; EVELINA. Sur cette femme de rien , Qui jadis n'écoutait rien ; Et qu'on voit, danssoii quartier, Sortir avec un banquier ; TaJsons-nous , ois, Un cachemire est si dpux. CHOEUR. Le plus sage a son tour., etc. Sur vous roquets , Toujours prêts A nous mordre les mollets , Sur vous flatteui-s au rabais , Ou pamphlétaires-bassets ; Taisons-nous ,'{bis. Aboyer, mordre est si doux. CHOEUR. Le plus sage , etc. MÀ&CHE-AU-PAS. Sur ce langoureux amant Qui se noyé ou bien se pend , Sur la sensible Suzon Qui s' périt par le charbon , Taisons-nOuSy S' périr d'amour est si doux. CHOEUR. L/e plus sage , etc. [ MADELEINE. Sus* maint' bonn' d' c' quartitt*>ci Qui pour aller le lundi Danser avec sop pompier , Fait danser l'ans du panier ; Taisonsrnous; bis, Danser queuqu'fois est si dou^. CHOEUR. Le plu s sage, etc. MACASSAR. Sur cet adroit charlatan , Qui par malheur se trompant , Au lieu d'une seule dent, fin arrache deux souvent , Taisons-nous ^ {bis. Fair' payer double est si doux. CHOEUR. Le plus sage , etc. TROIS-SIX. Lorsque Voltaire donnait Vieux un ouvrage imparfait ; Tout bas si l'on critiquait. Dans la salle on répétait , Taisons-nous, bis, Le chant du Cygne est si dou iç^ CHOEUR. Le plus sage , etc. FLORINE, au public. L'auteur en vous faisant voir Cette bluette ce soir , ^tbieacoupable je crois ; Mais il ne l'est qu'une fois ^ Taisez - vous , bis . Messieurs, vous le savez tous, Le plus sage k son tour Commet sept fautes par jour. FIN, I LE MARIAGE DE CONVENANCE r- r • % ^ .d -^ i^i;. l; ^ • ' r p r.' y LE MARIAGE DE CONVENANCE ^ COMÉDIE-VAUDEVILLE EN DEUX ACTES, P\H MM. THEODORE^T Achille DARTOIS. REPRÉSEirrÉE POUK TA PREMIERE POIS A P\RIS SUR yS, THÉÂTRE DC TADOBVItLE, LB l5 IfARS l8a4> PARIS, AD MAGASIN DE PIEGES DE THEATRE, CHEZ DUVERNOIS, LIBRAIHË, Cour det FonUiaes ,!!*{> et Pissa^ de Henri lY, / PERSONNAGES. Acteurs. M. DEïi>IO;i>ïT, oncl^ ^e Heiry 59 ans proposé pour époux à Claire M. CosSARi^ M"*. D'HAUTEFEUILLE. . . M"»^. Guillemin. HENRY, jeune militaire , neteu deDermont, amant de Glaire. II. Fede. CLAIRE , fille de M". D'HAU- Simonie a'Hepry M^e^ Paulîqe Geoffeôt, SIMON , v^Jei et bompi^e de confiance de Dermont, parrain, tuteur et amoureux de Fan- chette , 58 ans. M. Fontenay. i^'ESPERANÇE , valet de ' Henry, amant de Fanchette . . M. Armand. ^ FANCHETTE , filleule de Si- mon, suivante de Claire, ^m j^ de l'Espérance ^. . . M", Minette; La scène eal à Amit ^s , dans une auberge^ Tous Us . débilans d'exemplaires rj/pn r^êtus de la signature de CEdùeur^serQntfKmr&ms conmej^/^erfas^urs^ . IMPRIMERIE DI^. LE MARIAGE DE CONVENANCE COMEDIE-VAUDEVILLE. Le Théâtre représente une salle commune, dans laquelle donnent des chambres différentes et numérotées. Il y a dans le fond une portf plus grande donnant sur Tescalier, d*un côté est une fenêtre a hauteur d'appui. Sur le devant de la scène, sur les côtés sont une table et un guéridon; des fauteuils, des chaises garnissent le théâtre. » ACTE PREMIER. \ HCÈTSE PREBIIËRË* h DERMONÏ, SIMON. DEaMOlv. // sort de sa chambre. Simon, qm est assis sur sa chàùe, se lève. Maadit nevâif. . . étourdi de nereu! • SIMOK. Qu'est-ce qu'il y a donc denoureau ? dites cela , monsieur , à votre homme de confiance ! . . . DERMCKT. Parbleu! on m'en écrit de belles snf âon compte. , SIMON. Je le crois ! ... il faut qu'il en ait fait de belles pOur être ce qu'il est,! 4 Air de M. Guillaume, A vingt-deux ans le voilb capitaine. DERMONT. Je sais bien qu'il a de Thonneur. SIMON. Et dëcorë... cela prouve sans peine Qu'il a de plus de la valeur. / DERMONT. Et qui , chez nous peut manquer de vaillance ? / Pour mériter la décoration , Tput homme n a besoin en France Que de l'occasion. ** SIMON. C^est juste. DERMOIST. Tu te souviens qu^ll y a quelques mois il quilta Paris pour rejoindre son régiment à Lille , et que très-peu de jours après je reçus la nouvelle de son arrivée?... Depuis, il continua à m^écrire à la date de Lille , tu t^en souviens.**. • . Eh bien! Tétourdi n^était pas dans cette ville, ^uand il m'écrivait! SIMON. .Bahî DERMONT. Oui.*. Uais songeons à ces dames... sont-^Ues rentrées? SIMON. Pas encore quand on fait ses adieux aux personnes qui nous ont élevé, il faut du temps r DERMONT. Une jeune fille ne saurait être fâchée de quitter sa pen- sion , surtout quand il s'agit. . . SIMON. De la quitter pout habiter Paris. . . DERMONT. Et puis. • • pour quelque chose de plus. • . SIMON. Pour quelque chose de plus ? DERMONT. Mais je veux absolument qu'on ne le sache qu'après la it qi 5 chose faite! N^as-ta pas trouré Claire , la plas aimable personne du monde? SIMQN. U est vrai. * DERMOMT. La plus innocente ? SIMON. Oui, son air. . . DLBMONT. Je conviens qu'elle n'est pas riche , et que sa mère 9 pleine de vanité et de prétentions 9 se hâte trop de dépenser le pea de bien qurlui reste ; mais^moi , n'ai-je pas deux fois trop ^e fortune? SIMON. Je vous vois venir, la jeune personne est jolie, douce gracieuse . . . Pidée me paraît etcellente ] DERMONT , avec contentement ' Ta penses donc que j'ai raison p SIMON. Sans doute , et votre neveu fera un mari charmant ! DERMONT. Hein! mon neveu Henry P La belle idée!. . . une femme innocente ! . - . je me serais donné tant de peine à la trouver pour iin autre ! . . je la garde pour moi. SIMON. Monsieur , vous êtes égoïste. Vous ne songez qu'à vous. . • il faut un peu songer à elle ! . . . DERMONT. J'y songe aussi. Air Fille âgée ton dit un secret. Gomme mon neveu j'ai du cofeur ; De cette innocente j'espère , J'ai de quoi faire le bonheur. SIMON. Vous aure2 beau dire et beau faire , Avec vous lorsque Ton verra Votre neveu près de Madame, Monsieur, toujours on le prendra Pour le mari de votre femme. . C 6 Mais si elle me trouve assez jeune ? SIJUON. Mais si son cœur n^est pas libre. Il l'est, Simon , il Test. * * sa mère me Ta dit ; les dames qui l'ont élevée me Tont assuré. . . et ce ne sont pas èe ces femmes légères à qui Ton confie aujourd'hui Téducation des jeunes 6Us. . • oe sont des femmes d'autrefoia. . . im men- songe leur coûterait. .'. chez elle, Clake n'a reçu que àes> iieçom d'honjûeor el do vertu. . . La pension d'Amiens n'est pas une pension ordinaire. . . là, point de balsy de spec-^ tades , de concerts. . . pour s'occuper; broder, coudre, lire de3 livres de morale . . . pour s'amuser ; courir dan& ua jardin bien clos ... Tu vois bien qu'elle n'a pas pu s'égarer. SIBfON. Ça lui était difficile . . . o'ea^ égal , c'est une jeune personne sacrifiée. . . à votre place , moi , j'aurais des remords. A ma place ?.. en as-tu , toi qui veux épouser ta filleule , cette petite FânchelteP SIMON. J'étais sur que vous alliez me dire ça. . . mais Fancheîté est une fille que je me suis fait élever à la campagne. Elle était ici depuis six mois. SIMON. Oui , chez une de ses tantes , ne voyant qui que ce soit. DERMONT. Elle sortait pourtant. SUMÛN. Fort bien . . . poiir aller à ta pension , voir M^'* Claire ^ auprès de qui vous l'avez placée aujourd'hui; et simple^ naïve comme elle l'est, il est impossible qu'elle me trompe^ i DERMONT, C'est égal, k ta place, je ne serais pas trrâquille; » 7 SIMON. D'ailleurs ; je lai demanderai âî elle m'aime. . et si elle répond que oui. . • • BERAÏO^T, finférrompani. Crois- ta que je ne ferai pas la même question à Claire? SlMoiiï. • Notre positloif tl'èst {>as la méihé; vous è^es plus âgé DÊRllOlï'r. Plus âgé ! SIMON. Vous avez 59 ans, je n^en ai que 58. . . J'ai un an de moins que vous , c'est quelque chose "* P re mala- elle M'atrïrlt' !*• ^' ^"'"^ "^"''""^ "' emille ! et co^^e FACfCHETTB. au'^voT" >''''"' "^ !;'^'^*^= '"^'* parrain/., on dirait ^ ... SIMON» On dirait ça? - Manchette. En conscience, on le dirait! SIMON, à par',.. C'est le moment de savoir à quoi m'en tenir. ... FANCHETTE. On r dirait plus qae*jamais. " ^ SIMON. \_ l'ANCHEtTE. Mon parrain ? SIMON. ^ Esto bieiï contemc de serrir M»* Claire f " PANCUETTE. ^ Gai , mon parrain ; et tous , êtes voiis , bien content dé Srvîr M. Dermoni ? / SIMON. Cela ne se demande pas . • . depuis quarante ans que je âuis avec lui . . . PANCHETTE. ♦ C'est juste. . . mais il étaît garçon ; et k présent qv'ii être , vous savez bien y mon parrain» . . SIMON . Cela ne changera rien à sa manière d'être. ' FAKCHETTE. On dit pourtant quç 1' mariage change bien un homme. SIMON . £t une femme aussi j Faochef te* FftNGHETfB. Une femme ! . . ^ ah ! je n' sais pas. ^ SIMON. . Certainement. . .^ et si tu voulais, tu saurais lientôt ce qu'il en est. • FANCHETTE. Je n' demande pas mieux que d' savoir c' qu'il en est. Qu'est-ce qu'il faut faire pour ça? SIMON. Il faut devenir ... FANCHETTE. Quoi donc? SIMON . Ma. petite £gmnM. FANCQE71E' Voire pekiie fe^^me ! et eomtt^ ça j' saturât c' quMI en est. . . Ah ! ah î ah! "^ f SIMOH.. Ça te fait rire ? FATÇCHETTE . Oh! oh! oh! oui, ca m' fait bien rire! SIMOK. Et pourquoi f • N " FAI9CBETTE. ! Air '^F'ixud, de técu de sixJrandSé i De c' qu'est le mai'iage on grille Par soi-même de s'assurer ; ! ^ Mais souvent une jeune fille. Ne prend un mari gu* pour pleurer. Avec vous, moi je dois le dire... Je ne prévois rien d' chagrinant , Je suià sûre , en vous épousant , Que j'aurais uli mari pour rire. SIMON. Mais , mon âge ne te fait-il pas pear ? I FAKCU£TT£. / Oh! j' suis hrave. / , SIMON. J'ai cinquante-huit ans» FANG&£TT£, Tant qu' ça?. . . c^est beaucoup. . . vrai ! tous n* les paraissez pas ; je n' vous en aurais donné que cinquante- sept ! . . . SIMON. ♦ Mais je ne t!en aimerai pas moins avec toute, Fardeur d'un jeune homme. FANCH£TT£. Vous proyei ? SIMON . Tiens y donne ta main , et vois comme mon cœur bat ! FANCH£TT£. J'aim' mieux V croire que d'y aller voir. SIMON. Permets-tu que ton parrain devienne ton ëpout ? FANCH£TT£. Mon^ parrain est ben 1' mattre de d'yenir tout ce qu^fl lui plaira. SIMON . Et tu promets de l'aimer de toi^ie ton âme ? FANCHfiTTE. Dame! SIMON. C'est qu'il ne faudrait pas que , par la suite* • i3 PANCHETTE. Qa*eiitendes*voa8 , par la saite? Est-ce qv'il doit y voir ime suite ? . ' . Dtf toat, il ne doit pas y avoir de suite I Diable! j'allais lâcher quelque sottise ! FANCHETTE. Ecoulez , mon parrain , si tous ayez des regrets , il n'y aura rien de fait, SIMON. Non, ma Fanchette , non. . . tu seras ma ménagère. . . c^est Une affaire conclue .... Je puis compter là-dessus , n'est-ce pas ? FANCHETTE. Oui , oui y oui ; comptez là-dessus , comptez là-dessus. SIMON. Tu as dit oui i* FANCHETTE. Oui , oui I oui ! i SIMON, sautani de joie» Ah! je ne me sens pas d'aise! FANCHETTE. . I Tiens , j' l'ai fait sauter ! SIMON. j Air jéh ! j'0nragè\ Quelle flamme . bis. Tout à coup passe en mon âme / Quelle namme, jbis. Que d'effet Ce oui me fait? Hors de moi, par ce oui-lk / Tu me mets. FANCHETTE. Il m'inquiète! SIMON. Vraiment» j'en perdrai la tête. FANCHETTE. Il n' lui manquerait plus qu' oa. i4 SIMON. Sans trembler, àans tè contraindre. Parle i FANCHETTJS. C'est c' que j* fais aussi . y sak bien que j' n'ail^ieu a craibdre] En vous disant toujours oui ENSEMBLE, Quelle flamme bis Tout k coAiu passe en ^^^ âme! *^ '^ mon Quelle flamme, Que d'effet Ce oui 1 . fait. SIMON . Adieu I FanfJiette. . • au revoir, ma petite femme, FANCEETTE. Oui j oui , oui ! SIMON. Oh! maintenant, je suis sûr de mon fait.» à part. Ah ! iponsieur Dermont , nous Teiroiis y nous verrons ! haut, Tu seras ma petite femme ? ' .FACH£TT£. Oui y oui , oui ! Sùnon 90H, SCÈNE IV. CLAIRE, FANCHETTE. CLAIRS , ffm a eiUendu la promesse de Fancheite. Fi ! fi ! Fanchette , c'est affreux ! 1 FAKCKETTE. Comment? c'est affreux! • CLAIRE. , Oui. . . oh! j*'ai bien entendu ee que vous venez de pro^ mettre à Simon. FANCHRTE. Ah! vous écoutez, Mamzelle... mais, ça m'est égal ; comme je n* me cachais paa. . • »5 Je Toa^ çon^fillç 4e voiMen vanter... Pauvre TEspë- rance! Ne vous soavenez-voos plus, Fanchette, que voua loi aviez juré de l'aimer toute la vie f FANCHÊXTE . Pardonoe^-moî*, Mamzelle . . . mais, quWoulez-vousP... c^ n'est pas d' TEspérance qu'il m' faut , c*est du positif. . . CLAIRE. ^ • Ëp^v^r de gatté d' cœur un homme qu'on n*aime pas !.. . FANCHETTE. Je n' dis pas qu' ce soit A' gaîté d' cœur. CLAIRE. Trahir, oul>Iier ses sermens ! FANGHETTE. Je n'dis pas qu' oublierai TËspéraBcel CLAIRE. Comment ? F ANCHETTE . J'ai dit , oui ; mais rE&përance me reste toujours au fond du coeur...I 'ailleurs M. Henry et son valet méritent-ils qu oii s' chagrine pour eux ? Ils savent c' qui sVpasse . . . après la lettre que nQU9 l^fir avons envoyée,. • et une fameuse lettre, encore !.. . C'est moi qui Tai écrite. . * ils devraient être jci ! CUIRE*. Ainsi , ta crois qu'Iftnry ! . . . il m^'akandonncrail ! . . . lui , qui s'était montré si taiid il est prudent. Ayant que -dé prendre une femme, Doit avoir son consentement. Si non , par la^sut te , il se pvive Du droit d'être ^aihîé , respecté; Et quoique cbc^se qu'il triv^ , Il Sk ce qu'il a uWritéf ; Mais... Ecoutez, ma chère- Claîi^e-. - ^ k * »9. ttLAiftEi à pmri* 11 a Pair si boni i\ jc pnuvai^ lui faire comprendre. • . DEBHONT , remarquant qu'filk lè»e 1^$ ffiUx sur aa mère comme pour la consulter,. Ne regardez [ue moi... . je n^ sais pa^ jeqi^c» CLÀiâs, ii'mùkf^nté Non , monsieur. ' ' ' ÎHlRttoirr. Je ne suis pas élégant. . . •CLAiEE, ih même* Non , monsieur. iMliiMOinr. ^jQ ng 9M%» t»ftft bel» gai'çD*. ' Non , mon ... Had. n' qui a dû paraitre souffrir pendant le dialogue précéaerd ^ Varrête tout à coup. Vous tairez-^vous ? BERMOMT. Cependant, avec la fortune etle,^ qualités, .;.'..]..' GLAIRE^ ' • ♦ Oui, ma m&re. BÉnUONT. Ainsi, ma clière Ckire^ vous êtes conloiteF K Mad. J'HAtJT£F£UILLE. ^ Et comment ne lé fterf^it-reUe jgas? riépopads. t tt , r ai CLAIRB. Oai , monsieur , je le suis. C'est de son plein gré ? Mad, I>'nAUTEF£UlLLE. Sans doute . • . on ne saurait imaginer un mariage plus au gré de tout le monde. DEEMONT. Je poisl'arssurer qu'elle ti'àura pas lieu de s'en repentir..* mais quelque chose que je fasse pour elle , ses belles qualités la rendent digne encore d^une plus grande fortune. Mad. n'HAViTEFEUllXE^ Elle tend les bras à sa fille. Viens 9 Claire, viens, ma fille, viens ici. CLAIRE. Elle se jette dans les bras de sa mère. Oh! ma mère! Mad. d'hautefeuille. Yoîs-tu combien je t'aime et combien je cherche ton bonheur.'* Je n'ai d'autre désir que de te voir bien établie. \ CLAIRE. Je le sais. Mad. d'hautefeuille. Ah I tu ne sais pas à quel point ta mère te chérit ! BERMONT, a»ec effusion. Quelle femme je vais avoir ! et comme je vais élre aimé !.. mais qu'est-ce dofic que j'ai dans les yeux. . . j'ai là. . . malgré moi... sortons, sortons d'ici, de peur qu'il ne jienne quelqu'un ; et qu'on ne nous trouve pleurant toufles trois. Mad. HAUTEFEUILLE. Vous avez raison. {Elle sort^çec Dermont. SCÈNE VIII. CLAIRE, FANCHETTE, avec un oràUer sous le brasl FAIïCHETTEy arrêtant Claire au moment où elle rentre açec sat mère et Dermdnt^ Mademoiselle! st! st! st! mademoiselle. • aO Que veux- tu , Fanchette ? FANCH£TT£. Avez-Ycus dit?. . vous savez bien I. • CLMAE. Va, Fanchette, je sais bien maiheiirase4 Eile sort. , SCÈKE IX, FANCHETTE, mu, fUbe sur f^Mde. r ANCHETTE , sons votf VEspérance. . Bien malheoreûse ? alioniî , ette a dit oui . . . mais portoos cela dans notre chambra. l'espérance y sans voir Fanchette^ U dépose savafisè» Enfin il est donc décidé que nous nous reposerons , on * dit qu'il n^y a pas de place mais nbus en trouverons. . . Diable ! avec qoeUe vitesse nous sommes venus ! èi qtrdte secousse ! fanchette , ne pouvant ouvrir la porte de sa chambre. Maudite serrure ! i'espéhance. Tiens ! une jeune fille . . . voici une aventure . . . ma bcUe enfant?.. FANCHETTE , s€Êns rêioamer iù téie* Qu'est-ce P TOUS nsbx. Que voisje ? . .^ Fanchette ! \ FANCHETTE. L'Espérance ! {E/Ie se jette dans ses bras et laisse tomber son oreiller. Mais qn'est-ce que jTais donc? > • et moii oreiller qii'est par terre 1 ^Elle le ramasse et le jette dans sa chambre*^ l'espérance. Que me donneraiB-tu pour être arrivé si vttef 23 FANCIIETT£ , leçont la main comme pour lui donner un sonfHet, Ahi c'est vrai 9 j'fc doi» quelque chose! L'tSPÉRANCB. Aite-là , tu te trompes de monn^er rAWCHETTE. Après la lettre qae je t'ai écrite , iTalre alteodre plus d'au jour! l'espérance. Et la rerue de l'Inspecteur qu^ii a fallu passer ! ce n'est que ce matin que nous sommes partis de LilU . i . trente lieues en huit heures ! Heureusement que mon maître me laissait de temps en temps derrière lui pour avaler quelques verres de vin ! FANCHETTE. Air Traitant V Amour sans pitié. Je te reconnais biep la. Quelqtte soit l'émotif qui t' presse , McD pauvre garçon, sans cesse, L' plaisir de boir' t'arrct'ra. l'b^pcrancb. La chose est bien naturelle y * Car ma passion est telle , Qu'en mon cœur tendre et fidèle , J ai tout le feu des amours I Ce feu , rien ne le modère ; Et Fanchetie , rien n'altère Comme de brûler toujours. PAIÇCHETTE, Esl-îl aimable ! est-il aimable ! est-Il aimable ! ^ L'ESPÉaAI^CE. Ah çà ! toi , tu m'aimes toujours? FANCHETtfi, Tiens ' si je t'aime . . . j'crois bien ! quand j'ai eu peur de n' plu$ te rVoir 9 .l'avais tant d' chagrin que j'aurais pris le premier venu. L'espérance. Ah! par exemple, c'est m'aimer par tiTopt il ne fiaut pas que le désespoir te fasseï Mtt de ces choses-là. . . il faut prendre gardl \^» / 24 FANCHETTE. ^ présent qu' te vlà, j'y prendrai garde 1 l'espérâiyce. Ta n'épouseras que moi ? FANCflETTE. Oui, oui 9 oui. L^ESPÉRANCE. C'est que tu ne m'en dis rien. FANCHETTE. Ça va sans dire. • . {à part, Ah! Tbon coi que j'audoDaé à mon parrain! L^ESPÉRATïCE. Et le futur qu'on nous oppose est-il ici? FAKCHETTE , moninmt une chambre. Vlà son logement. l'espérance. Eh bien! mon mahce ya le faire déloger. FANCHETTE. VUà la chambre d'ia mère et rlila n6tre. l'espéraUce. La n6lre, dis-la? FANCHETTB. • Celle de mademoiselle el la mienne. L^ESPERANCE. Ah!ahl bien; î*entends. Au reToir. Je Tais rejoindre mon mailre* Le trtiuver , 1 a?crlir qoe toqs ^es ici, revenir près de toi, quoique je puisse ii peine me remuer ; tout cela ne sera que 1 affaire d'an instant. . . seolemeni on baiser poor prendre coorage. F^BCHETTE. » Ceslça^ comme on verre de vis poor conliniier ta route ! Oui I f a m*esl nécessaire» // l'emimBsae. FAVCUETTE , CTiilf Cf SC l/f'i IJiiif, Ah! c'est des bêtises» f^. Crie tt t veux!»* c'est emporte!. • Usarl as I SCENE X. ' . CLAIRE, FANCHETTE. fanCbetie. Est- il vifi e5t-il vif!... CLAIBE. Ah! Fanchéttè. . . je sai^ désespérée. "^ FANCHETTE* Je sois dans une joie! CLAIRE, Méchante ! ^ FANCHETTE. C'est m£ vous ne save^ pas! . • . ^ CLAIHE. Quoi? FANCHETTE. Il est id. CLAIAE. Henry? FANCHETTE, L^Espérance ! CLAIRE. Est 0 possible?... FANpHETTE. Il vient TOUS délivrer de son rival . . . vous vous marierez avec lui^ et moi^ j'épouserai l'Espérance! . . CLAIAE. L'Espérance!. . oh! non, tu as promis ^ Siiûon! FANCHETTE. Mais vous avez bien promis à M. Dcrmonl. CLAIRE. C'était malgré moi. • . au lieu que toi! FANCHETTE. CVst vrai. . . j^ai dit oui $ans y être forcée; mais c'étah parce que je craignais de perdre l'Espérante... et puis c oui-là ne m'engage % rien. . . il y avait un sons-entendu. û6 CLAIRS. Qu^est-ce qpe c'est que ça , un soos-enienda î FAT9GHETTE. , Oui , oui , un sotis-entendtt . » . quand mon parrain m'a demandé si je voulais bien l'épouser, et que je lui ai ré- pondu oui, c'était oui, si fe n'en trouve pas un qui me plaise mieux ; au lieu que quand i'Kspérance m'a demandé si je voulais qu'il fut mon mari , et que je lui ai répondu oui . . i c'était oui , parc que je n'en peux paâ trouver un qui me plaise mieux. Vous comprenez, mamselle , qu'il y a un' grand' différence entre ces deux oui-là P.. n' badinons pas , le oui de* mon parrain n'était qu'tm oni ût précaution l CLAIftk. , •le n'entends rien à toutes ces différences. ' FANCHETTE. Cependant. . . Air Sans Simplesse, de Thibaut. Du siîence , - • On s'avance. De plaisir mon o^ikt ravi , ' Bat d'avance I Et s'élance y Et me dit que c'est HenrL Ensemble., , GLAIRE. Du silence ', On s'avance , De plaisir mon cueur î^avi. Bat d'avance, Et s'élance, Et me dit que c'est HenH. FÀNCHETTE. Du silence ! . On s'avance. De plaisir mon cœur ravi^ ' Bat d'avance^ , î-i^Esp^rance Doit être tout près d'ici. Mad. n'fiAtiTÊFEVlLlË, de sa chàmhre. Glaire \ Claire ! . . Fanchette l F^uicIieUe I à^ Ciel! ma ntère^ . • FANCifferrE. On y va ! à Claire Rassurez-vous ^ jVais lui faire quel- qu'histoire? Mad. B' Fanchette ! . . Fancbeite ! Elle efOre chet, Mad. d'Hautefeuille.. CLAIRE, HENRY, L'ESPERANCE. Ces deux der- niers entrent au moment ou Panchelte passe chez Mad, d*Hau- te/euiile, HENRY , vwement à daire. Suite de tair. Ah / Claire y combiea je l'aime ! CLAIRE 9 cpaigtumt que sa mère tt^emiendel Monsieur i... que me voulez-vous? * HENRY, stupé/aîi. Quel motif?... surprise extrême !... CLAIRE , allant à lui a^ec amour. Ma mère est là pi^s de nous. Henry et f-Espénanoe se retirent. FAKOUTts, sortant de ehez Mad. d^HémU* feuille. Confiance » Espërance , Votre mère écrit ainsi Plus de transe , Pai t qu elle ]pens t. . ^ Çk aéra long , Dieu merci ! esaT, de tendrait 6a M s*e»t retiré. Que d'attraits / je les admire. Ett toi i tout sait me toueher /... Mais de si loin que se dire? CLAltE, naîv9rkent, VioRs pouvez vi>ii9 àpprocber. Henry 9 î Espérance se rapprochent èle Claire et de Fanchette J ^8 ENSEMBLE. HBNHY. Confiance y Espérance y . Claire me rappelle-., ainsi. Plus de trahie 9 De souffran^ y Tout est plaisir pour Henry. l'espérance. ' Confiance, Espérance y Yoila ma ranchette... ainsi Plus de transe y De souffrance y Car tout est plaisir ici^ GLAIRE. ^ Confiance , Espéf-ance, * Quel bonheur j'éprouve ici I Plus de transe y De souffrance , Tout est plaisir près d'Henry. FANGHETTE. Confiance, L'Espérance Est près de moi , Dieu merci! Plus de transe , De souffrance. Tout devient plaisir ici. . Mad. d'HauiefeuUie sonne violemment CLAIRE. Ahl mon Dieu! FANCHETTE. ' Allons t eir sonne à présent. • . on ne peut pas étr^ on instant sans être dérangé. . On sonne de nouveaa,} On^y va!., à L^ Espérance, Toi, va surveiller par-là... moi, par ici. l'£SPÉRAKC£ , wvUani Fanche&e On y va, // sori, FAUCHETTE. A présent, mamzelle, dites oui sans y étreTorcée. ^ {ElU sort. »9 8€ÈNE XII. GLAIRE , HENRY. '^ CLAIES. ' Henry , nous voilà réunis \ . . tnais demain ! . • HEURT. Demain. . . nous le serons pour toujours. • . Vous ailes. à Paris! je vous y suis. You?^ n'*aimez pas le mari qu'on TOUS destine 4^ . on tous le donne parce qu'il est riche . . . Je le serai quand je Yovdrai ; j^ai an oncle respectable à qui je dois tout , qui m'a servi de père , qui a ne fortune con- sidérable. . . doçt je suis Tunique béritier. . . le meilleur des oncles ... il appianira toutes les difficultés ... et si les raisons qu'il donnera k votre mère sont inutiles , j'en ferai valoir d'autres auprès du pt^tendu. . CLAiaE. Henry je oraias ,bien ! . . . Vous craignez ! ah 1 si vous m'aimiez ! . .^ ^ ' • î -ctÂiak.' Si je vous aimais, ingrat ! ' * Air. Bpmaiice de ta Lanmp, , i . i ' Pour lire en mon âme , . Ah! regarde-; mpî/... ' ., . / .. ♦ Dans mes yeux^ je croi , Tu verras tna ûamàie. Faut-il qu'en ce jour • ' ^ • -^ Aiisç éOHpçons tuxèdes^ Lorsque tu possèdes - ' Mon premier amour. " {la rampe se batsse à iienuiet les couUsses du Théâtre cessent d'être éclairées de manàre à ce que Pon paie que Ja nuà anwci -, / ./';.'- " • . .,'•.-. Jo' Est-il bien vrai? • v Ohl oui.* . ^ i *. ; I i . • ; / » . ' . • t . "I • ' 3p,h SfilNJB .Xltl^' Les Mêmes , FANGIfETÏï , raaite I^'ESPÉRANCE, t Bon, j'arriTÇsur le^ipu*.,.- çIû-lj^ p^r^idii cœur... Majnzelie ! niamzelle ! je viens d^ servir le souper ^ et j 'vais chercher la perruche dans l'corrîdor. , • ' • ''•.'* îi'EStÉRÀNCE. * ; , ' Mou$ î monsieur \ le souper Yftu$ 2^i>^nd .... -A4^. 4 .' k d€*han i '^> ^- - - HENRY, L'ESPERANCE , FÂNÇlffitTE. Tenez, M. Henry, voilà y^jr^rival qui vient avec son domestique {Elle disparait rapîdem^id.^^ ,.• , ^^ ,>, . ; r , HEÎ^RY. . Mon rival! parbM, t^oiùfs allons nàtfô'r^frcontrer! Oui, monsieur. . . tuèràn^ls ilj^ faut. Ciel! mon oncle! ;, ii . . '.-..;// jJEsjiééA' f\ Ave, ave. ^'•'•'' • '' '/^ "••i^ '' •; Les Précédens , DERMONT, SIMON, aoec unflaMèàû. La rampe si lèi?e aux trois ijMé^i mais le théâtre cordintu fi rester dcns Vomhre^ ;if/i. t^J... * i^.> . BERMONT, surpris à la vue^Si^tïhny et de r Espérance, Est-il possible f Henry I / V 3i C'est tai,toi pcjr^ . . DîlesdoDc, monsieur, jearoi^tiue nous ne le tuerons pas il passe 1 inspection ! , * * smo^ , ^ IXermpni. Ce sont bien eux. DBRMOWT, i He/l/y, . / ' Vous à Amiehs y monsieur? HENRY, ^ Mon cher* oncle! Que i^e^ez- vous y faire? . Si vous vpijç iilicbes^^ ; . Que venez -vous y faire ?'' * *' ' L'ESPÉRkiNfCE, à^ûr/f^ _ , ,^ Il n'en démordra pas. .., il' yj^iji savoir ce que nous DERMONT. ''••'-• * '' • 'i ''' *^ •' irt l\ 'î . * venons faire. Pourquoi es-tu icîii\ a\ û . i v î;m Jt* Parce qtti[ vous,ftfflfi,b^ei^,flt. ,;, ,. „,. j^. ; ., .; DERMONT ;, ^'m*Arrompant Toi, je ne te demande rien. // /i^rt^, J>aimapia^-i„ quitte Lille sans que je le sapbfi l Um , cherche pourquoi ! ' ;^i I \ .'...• . .•• ,•> •' "• • •'* . • • • . ^ ^JWéiottnemeoi^àe vous troovct dans cette vtUe., q^^ind j*espéra!s vous surprendre à Paris. .. . ^ .. i -, . l'espérance. ' » . I ^ ' ' Voilà, à E>a/f . Bientrpuré. . .^ Air yààd. de la Partie Carrée, Henry, je sais trop ip y /îonnaitre , Voua me trompez , et ce prétexte est faux i Se peul-il donc qu'on officier soit m'aîtrè" ' Quand il lui plait dé 'qniiter-^es drapeaux? HENRY. En les quittant, môh oncIë, \e vous j^ronve Que pour nous tous la paix rëgrië'b^éseot'V '• '' ' '' Car le danger chez pouS'aii^is ne trouve Un officier absent., j-^ .^ ..,„, x*. .- Ces motifs ne valent rien... , ' ' ' L'ES^ÉlÉl'ANCE, à>art. 11 n'est jamais content. - -iv ,, ^ DERMONT, à part^Wi ni- M !..;;;•• Venir ici quand je veor léi cédiei^ mon manège! fiaui. maintenant il faut partir à nnsiant'mtfine. '•* ' ' ^i ' ' '' ' .^i♦* ' HÈlKRY. ' ^- • *'• Il n y a pas de mais^ . . ' vor ~ ici. , J it tt * â^auitant plus qiftè noiîsqoMA^s^ très- £tigùéi^i à .f^iie{f quv;QnS''iiaàsriEair na/pâs^ . bermout. ' Eh bléta! vous tous ' Yepo&ereie daAs une aujjj^erge/da faubourg. . .. .^ , .. .. ^' *' '= ^ ' M - • -^ ' t'ÎESPiERATtcÈJ . f .,., ' -, -il- .t?''\.\ .'. t.. Jr'» ;.! » »îî • Mais notre souper, {fi son humre. monsieur? \ 33 HENRY. Obéis à mon onde. , DERMONT. Simon , ^esceB43 4ivec. Ii , et ne reviens qu'après les avoir vu» partir. {L'Espérance sort en souph-ant et en emportant les ejfets de son nudtreéjeu de scène entre lui et Sinon SiMON.' Allons^ leste!.. SCÈNE ivi. • HENRY, DERMONT. DEamoNT , reten^. Henry aQec bonté. Tu m'en yeûy ^ Henry? tû me trouves bien sévère?. . . et cependant je ne suis que ton meilleur ami... * ne suis-je pas ton père, ne Tai-je pas toujours été? ' ' ' HENRY. Je ne l'oublierai jamais ! je sens qae je ne puis rester laos manquer à l'honneur, à la reconnaissance. DERMONT. '' • Qien ; et à la pointe du j>our , à cheval ! henry Adieu, Monsieur. // va pqur s'éloigner. . \ ^ ...»;>• D^Mi;' çVhiWn à part. ^ Se peut-il.^ 35 &UION. Je riens de le» voir partir. CJLAIRE , à part, MOàCIfAU. \ Air ; 4P Boche. Us sout partis / Remyl... lui que j'adore / Je ne sai» ù j'en suis , £t je ne puis i creif e encore. \ Ils sont partis ? - SIMON. Ils sont partis. {Âpart Que lui fait donc cette notiTelle? {Haut Bonne nuit, mademoiselle. {pausse soriie, SCÈNE XX. Mamzelle/ maniEelle / ahl qti'aMe vu ! Je suis \fi miHâë marte ! SilfOM. Voyons , qu'as-tu dout vu , Pour crier de la sorte ? Rien. FANCHBTTB. StHON. \ Rien? Si fait, j'ai vi . jV ^ ec bruit sur le théâtre, DERMONT^ . Une lettre!.-. C'est une pierre!... sj^MON, ironiquement. Qu'on jette dans vôtre jardin ! . . . ^ FAWCHETTE. Qaant à moi, je nWeux pas dMettre. Si tu m'aimes^ j^ te défends d' partir . • . entends-ta ? SIMO^. C^est Fanchette , Monsieur, c^est Fânchette ! BERMONT. Qu^importe ? SIMON. Ça me regarde à présent ; je veux crier, ÇHermont veut P arrêter; il lui échappe ^ rencontre la table ^faU sauter la cage qui était dessus et tombe avec elle,^ FANCHETTE, effrayée. Il y a du monde ici . . . fuyons, CLAIRE. . Fanchette , attends donc ! . . conduis moi 1 . . FANCHETTE. , Allons. {Elle se heurte contre Simon qui se relèçe. Ah! {Elle crie. . ' CLAIRE. Quel malheur ! {Elles entrent dans leur chambreJ SCÈNE III. DERMONT , SIMON, DERMONT. . Quel cri ai-je entendu ? • • 4 SIMON. CW celai d'pn de os faDtômes {uî s'est hearté contre moi , et qui prol^ablement s'est évanoui de peur. DERMONT. Voilà ce que c'est que de ne pouvoir se commander. • • SI tu m'en avals cru, elles seraient encore ici et nous en saurions davantage. SIMON. J^en sais bien assez comme ça*. . la perfide!. . Air ' de t Avare, Croyez donc à rameur des femmes ! DÉ R MONT. Ah! combien j'ëtais insensé I SIMON. Si jeune elle avait d'autres flammes î DERMONT. On m'avait déjà devancé. A seize ans devais-je m'attendre Que i'ari'iverais le dernier. . . SIMON. Mais pour arriver le premier A quel âge faut*il les prendre ? DEBMONT. Approche de la fenêtre, et regarde à terre si tu ne trouves pas un papier- • • SIMON y cherchant* Je ne trouve rien. . . j'élouffe de colère. . . si fait, je la tiens. .. la voilà , celte lettre qu'on a jçtée. dans votre... dans notre* j ardîn. BEBMONT. ; • ' > • • Donne ... et descends chercher 4e 1^ lumière . . . smoî, . Gardez bien la lettre, toujoari.. . . " • •' ' ' SCÈNE IV. DERMONT, ^i?ii/. A qui dois~je m'en prendre P.. quel est le coupable? elle, sa'^mère ou moi; sur qui, sur qui doit tomber cette colère que, malgré tous vx^s efforts,, je ne puis réprimer. 4* Air étjâtiêtipe. Cot&bien î la IrouTc caannflirle j^ Dermont y sois donc de bonne foi l Plus elle est jeune et séduisante , £t moins elle est faite pour toi. C'est vrai.., Tâge me le rappelle.., * je touche a l'hiver de mes ans ; Mais il me semblait auprès d*elle. Que je revenais u printemps. £t me voilà jaloux! jaloux! moi, c>st impossible!. . . mais cette agitation que j'éprouve, cette/ indignation, ces désîr^ de vengeance . • . Silence l/silence • . '. Dermont, force- les à se taire ! . . voilà encore. . . oui. // se retire à l'une deê extrémités du théâtre ^ et Fanchetêe sort de sa chambre.^ SCÈNE \é ^ DERMONT , FANCHETTE. Elleohsen^e, écoute, iap^ proche ensuite de la fenêtre et cherche la lettre, FANCHETTE. ' Il n^ a plus personne, c^est heureux. Je crois yraiment qn^ je m'suis cogné Tnez contre mon parrain... voyons si je trouverai celte fameuse lettre . . . mamzelle pleure , elle pleure . . c'est une pitié . . . SCENE Vis DERMONT, FANCHETTE, SIMON, une chandeOe îi. la main ; et la rafnpe se Ihe aUx trois quarts^' SIMON. .• Voilà de la lumière. \ FANCHETTE. Pour le coup , j^suis prise ! BEKHOirr. Quoi! Fanchetle, to es ia? FANCHETTE. Oui y moDsieufi parce foe. . . smoN. Que cherches - tu ? DEKMONT, bas à Simon» ContienS'toi. • . je l'exige. SIMON , de mime. Oh ! n'avez pas peur, {à FanchetU, adoueùsoni ta paimJ Qa9 cherches-tu y ma petite? . 43 jrAKCaSTTfi. '^ *' it cherchais ... je cherchais ... » SiMOlf, k pOrî, Ce que ttt ne trouveras phis FA9CH£XrE. J'e cherchais d'où pouvait yenir l^broit que l'on a 6n^ tenda. Est-ce qn^il n yooA a pas frappé, mon parrain?. . • Oh! que si, il m'a frappé. FANCHETTE, apercevant la cage renoerst^e» Ah! je nTaraia pds réiré..'HrvOye2 pluiât^ >I. Sermont... c'*était la cage de fa perruche. . . ouif ohl col, c'était la cage en tombant. . . il faut, qne oc; soit quelque chat ! . . SUfOM. Oui^. quelque chat. fAKHETTE. Elle a l'air tout étourdie. Est-ce qne. tu ^rois qne si le chat l'avait pris?.* FANcaxrrrE. Il l'aurait croquée.. 9iMOI9. Ah! il l'avaît croquée U . DERMOKt. Donne-moi cette lumière, Simon. FJLNCfll^TTE. Permettez, nàoii parrain, j'allumerai cdle-^ci . • • puisque m' roili réveiUéc* JEIU aliume le flambeau qui eetsuria tabk et la pompe $e li»€ iaui à fm'k Et Claire y dort-elle? FXNdHETTE. Oui , monsieur , elle dort ci parf^ si on veut SIMON. Diable!. . il est fort heureux que le bruit de la cage. . . F4î9CHBTl'S Oh ! elle a le sommeil dur. DERHOT^T, à Simon. Allons, suis^moL {Dermont rentre dans sa chambre 9 Simon le suit portant une lumière et menaçant FamheUe âù geste. 44 SCÈNE l^II* CLAIRE, FANGHETTE. CLAIRE , dans la plus grande agâatîon„ La lettre l. • • la lettre ! . . . Fanchette , as-ta trouvé la lettre? . * -i FANCHETTE. * Non, mamzelle, f n^ai trouvé que M. Dermont et /non parrain. ' ^ CLAIRE. Ils étaient ici quand je parlais k la fenêtre ... et cette lettre!., cette lettre!. . FAI^CHETTE. Mon parrain Taura ramassée. . . il ne Uisse rien perdre. CLAIRE. Que dira' ma mère?. . et comme elle va me traiter ! . . FANCHETTE, Ah! mon Dieu... si mon parrain n' voulait plus m'é- pouser !.. CLAIRE. ' Ce serait trop heureux pour toi. FANCHETTE. Non , mamzelle , non , le pis serait de rester fille. Croyez- vous que la letlre parle de FEspérance? CLAIRE. Je n^en sais rien. Henri ne s^e&t pas expliqué. Cette lettre devait tout m^apprendre... mais qu'y auràîs-je vu? il a promis et ne veut pas tenir — voÛà tout. Pourquoi donc se sera-t-il dit irais-je quereller les gens et me faire le défenseur d'une femme? il y a tant de femmes!* • FANCHETTE. Mais il y a beaucoup d'hommes aussi. CLAIRE. Des femmes!., des femmes!., sans doute ^ il y en a beaucoup . • . mais il verra ce que je valais. Air ile Renaud de Montauban. Dans tous les temps sa volonté Eut été d'aboj^ satisfaite; Et près de Iqi j'aurais été Toujours tendre , jamais coquette. J'aurais même voulu, je croî, A ses yeux seuls êt-e jolie Et je raurais aimé toute la vie... Qu il en trouve une comme moi l 45 FANCHEfTE. Oui , qa^ils en trouvent deux comme nous ! FANCUETTE. Mamzelle , les yoîlà déjà qui sortent ; évitez M. Dermont. CLAIRE . Je n'en aurais pas la force ... je l'attends. SCEIVE VIII. Les Mmei , DERMONT, SIMON. DIRHONT. Va vîte ... et , sMls sont partis . . . Un temps de galop. . . et je les rattrape. // sort FATïCHETTE, à paHj ayant entendu les derniers mots . de Oermont, Tiens , mon parrain galop'e ! Zée théâtre doit eommenrer à s*éciairer de façon à ce qu'on ^oie qu'il Jait joutj ma/gré ^quc lé flambeau brâle toujours sur la table. SCÈNE IXé DERMONT, CLAUSE , FANCHETTE. deAmokis;^ part. Tontes deux ici! ^Haut, Vous vous êtes levée bien inatin\ Mademoiselle ? ' CLAlllE. Oui, Monsieur. Et votre mère a-t elle oiiRé^i. CLAIRE. 1. ' •' ''. ''. Non, Monsieur. ^ Eanckette. Maia> vas jr, Fanchette; si elle sMveillait , elle aurait besdin de toi. FANCHfittË. Ah! mon Dieu! kiion Dieu! Allons, il faut fair' son service. ElU sort. . . . , • .scèn3e.x... .. • • • r DERMONT, CLAIRE DERMÔÏîT^^ û part. Comme elle a Tair intéressant l ÇHqut. Vous paraissez avoir mal pa^sé ./^ nuk , iouadêinQ jumelle ? I ' t 1 ' v> • 46 CLAïaS. Je Tayoue, monsieur, et vous? DERMONT, MoiP oh! trés-mal, très-mal ; qu'importe y moi... vous n'êles pas indisposée ^ j'espère f CLAIRE. Ce n'est rien. . ^ ri^Q * '• • je n'ar rî^. DERMOIST. .Je vous Yois cepen^^l tri^ra^h^ trè&^inquiète. . . qa'avez-vous , Claire? ne pas que e vous aima bien tendrement .'^ Oui , monsieur. Ayez donc quelque cQnfi^jaoe ^a moi. . . nous sommes seuls. . . si on vous laissait la lib^té dn chois; ^ p'estrjl [pas Yrai ma chère enfant >, qi^e ce qe serais pa,s av^ moi? Nî avec un autre', monsieur. ~ DERMOOT. Allons , de la fran;b»s^ \ \ ^ ' Air . Jc lg,,CPVjusion^ . . A mdi , votre cctrit a-t-il-, ma chère , QueHu-vaqvii' préfèri ? • ' -cv^^^E-, • ' \ \ ,'.' ' . Ah ! fe rue tairai ! > . Car je dois,, i»m*. plaire Araa'më4sy Parler a son çrë , Et jamais je né rouhltrài. Mais enfin? JHîuren3ZHirous,^niadeHioï»elle^ " ' Qja^'âtrûfiMld? ; .'» , i -, Soye? a9sur4, Que pour plaire , En tout à ma mère * * ' > Je le jugerai* ^ BEitiroiiT, ai^ee èufidétude. Eh bien? -, . \ r " ; CLAipjÇ. St jamais je n^ToûLîiraiV Jamais! quelle espérance [jSàtit. ^oustne jqrerez d^êfre^ I • I »l / . ' 47 - fidèle Lm voqs ne préférez personne il moi!... mais d'où viennent donc ces larmes ? poorqnoi cette tristesse profonde SOT Yos traits prdinairemetit si donx et si gracieux!^... pourquoi , lorsque je vous parte, détournez -voas les yeux et semblez-Yons m'écoater arec peine f - ctAia£. Ne snffil-il pas , monsieur, que j'obéisse à ma mère. deumont. Que vons obéissiez! non, mademoiselle, cela ne suffit pas; il fant que tous obéissiez arec plaisir; et lorsque je deviens rolre compagnoii et roire ami , il Tant que j'aie la certitude d'améliorer roK*e sort , d'embellir tons ros instans, devons rendre k jamab heureuse. CLAlAfU Tout bonheur est Caî ponr moi. Eh ! pourquoi f CLAIRE.. Jamais je ne dirai pourquoi. Je* le dirai 4onc , ai P CbACHE*. Ah ! de gr Ace , monskor. DERMoirr. Hais sarez-rons que m'inpo3ar le ailence , c'est m' or- donner de pcrsérérer dans mes desseins, c'est me dire de TOUS épouser, c'est... CLAIRE, rmUrroïïnpani» . C'est combler les rcnuz ie ma mère \ DÊBHorri. Et c'est roos rendre malheureuse pour la rie!. . CUk^ wa^ir^^M toâ^ Vous roui taises L.. et roilà ce qu'on ap- pelle bien élerer une fiUe !... roilà ce qu'on ose nommer une excellente éducation! qafeUeaan août lêa suites cependant P.. . la crainte et la dissimulation !... celle qui cache le mtew tes passions , qui sait le HÙeux ae laîre et mentir est réputée la plus lionnéte» . ; iï est convenu qf^ l'âge et le car^bctiH^e ne doirent plus aroir aucune influence sur les inclinations , aussi les jeunes personnes accoutiui^éf s k &a plier an c^ifme de qui les^goure^vQe» sont sans rolonté pour le bien, sans force contre le mal ; feindre est leur seule étude. Qu'elles aiment, qu'elles détestent, on ies'tronre toujours impassi- bles. . . A l'autel enfin , un oui sacrilège et parjure 'échappe 48 sans peine de leur boacbe. . . Yoîlà , voilà l'es fruits de cette ^uperbë éducation. Air Soldats français nés d'obscurs laboureurs - A jeune fille , ainsi quand il s'unit. Sans le savoir, rhooimc se sacrifie. Heureux encor bieutôt s'il ne rougit De la compagne de sa vie. Mais ses beaux jours n'ont pas moins disparu , Et si jamais sa femme ne le brave. C'est qu'elle a le cœur abattu. Et qu'elle n'a plus pour vertu , Que le silence d'une esclave. CLAIRE, comme hors d^ elle-même. Monsieur, pourrîez-vous penser P DERMONT, a9ec hanté. Ce n^est pas pour vous que je dis cela. Calmez-Tous , calmez-vous , mon enfant. CLAIRE, toujours de même'. J^ai tant de cbagrins! DERHOirr. Us peuvent s^appaiser... mon enfant!.*, allons, an peu d'empire sur vous-même... dans quel désordre vous êtes.. . quelle agitation 1 vous n'avez rien à craindre avec moi. • . . ^ais si votre mère . . • ' GLAIRE, aoec effroù \i Ma mère! BERMOlïT. Elle n'est pas encore là. \ . CLklKE., toujours de même* . ; •> Son caractère est si emporté! qui me défendra de sa colère.^ ' '..».';'. • ;.^ •, ; DERMONT. .' , .;.^ ' . V • Moi. ••-••?»• .; CLAIRE, étonnés. . • ; à fiic'.. . Vous? ' • >^ ' .ti S i.' o 'J' . . DERMONT , avecionié,' . i; . . Oui y votre atni. • . vous connaissez mal mon *' "CLAIRE.* '• ^ • •"•^ •"• '• N6n. Je le connais bien. ^' ' . EUe veut embrasser la main de Derniont, ' DERM0I9T, l'an^ant Que faites^ous , ma fiUe ï 49 CLMA£. Je ne sais. . . je sais si indigné de tant de bonté. Ingrate. envers vous. • • ingrate! . . . oh! non. Air De la Capatine de Leicester, Je ne suis point ingrate , je vons jure.. . £t je vous crois des hommes le meilleur. - Auprès de vous je ne sais quoi m'assure Que je ne puis vous devoir mon malheur. Votre voix qui m'éclaire , . Ramène en moi la paix ; Si vous étiez mou père, Que je vous aimerais 1 SyEnMORT. Si j'étais votre père ! • . . vous reconnaissez , autant qaUl est en vons , rattachement qae je vous porte • . . j'en suis sûr... tout le reste a été , qae sais-je, une méprise de ma part et pas autre chose. • • vous êtes innocente, et voosn'avea; aocune faute à vons reprocher . . ' Allez , votre mère doit être levée. . . présentez-vous à elle avec sérénité* • • me 1 promettez-vous? , CLAIAE, Si vous veniez ? I£RMaiT J'irai . . . mais pas à présent . . • ayez confiance en moi^- Claire aitrt, scmE \i. DERMONT , SIMON. SIMOX Il est là , monsieur. DERMONT. Déjà. ^ A pari. Ma colère revient. ^ . allons ferme! SIMOH. Ah! monsieur, vraiment , il m'a fait compassion ! DERMONT. Compassion ! compassion I lui ? écoule , ne commence pat à intercéder pour lui. SIMON, à part. Hais que diable a-t-il contre lui ? // va jusqu^à la porte du fond ipi'û ùumre à ffemy. ^Ênirtz , monsieur. J part. A présent , songeons un peu à nos affaires ... Je soupçonne i'Ëspéraace . . . sachons ce qu'il en est. // sorlJ IJe Mariage. 4 ERM01fT. Approchez, monsieur, approchez. • . {A part» Effectif rement , il parait avoir souffert. Haut, Yotiâ avez dcMic idifféré votre départ P n fallait 2d>solument que je parlasse à me personne.^ Absolument f Oui, monsieur r • . il ne m'étail pas possible de ^Uer Amiens sans l'avoir vue. iMERMoirr. Ah ! si c'était une nécessité si grande. • . mais venir voir cette personne à trois heures du matin, n'^t-ce pas / une chose assez singulière f il fallait lui écrire, lui adresser une lettre. . . Tenez , je dois avoir ici.* • oui, par exemple, avec fette lettre que vous lui auriez envoyée dans un moment plus opportun , il n'aurait pas été nécessaire de la faire lever la nuit, et de déranger, de réveiller tout le monde. . • // bd présente la lettre qui a été jetée par la fenêtre. aSKRY f avec étonnementé Quoi, tton^mcley vous connaissez, vous savez? DERMQNT. Oui , monsietu*, je sais. . . mais 9 dis-moi donc^où tu l'as irue, où tu l'as connue P elle qui m sortait* jamais de sa re- traite. ilSSQIY. Pardonnez 9 mon onde , elle est allée cote fois âu bal du préiet. MRiaoirr.. Au bali. . . je m'en doutais \ et je devine tout. Parbleu! le préfet avait bien à faire de donner w ba^^ . c'ost diie une rage que les plaisirs k présent? Air On dit quef suis sans nudité. De la jdie aussi Ton abuse , il &ut que partout on s'amuse; La gai te, suivant les homkeurs , Ifa se fixei* prè»des mndeurs. Rendre heureux , voSà le sfstèmtf ; St j,c sellais ravi sni-tmàma Du conteatcment général Si je ne m'en trouvais pas mal. ' Si y Mais il faut maintenaTit reneticef à tout amoar. Si ta Viimts^ îe Paine iiiiii;v^ M lène et toute sa famille applaudissent à ce mariage. . • et quant à elle, Quelques. promesses qa^elié t'dl fyite^' . leUe mé Ta diti . . ici^ . . tout à j lettre. . . elle est prête à obéir à sa mèfe -et à me donner sa. main* * BEtTET. Oui . . ^ 'maiâ^ pH son cœur . HENEY. Air Oubliez-^dus mon caractère Aux fmnmes vendez 4no justice ! Souvent elles n'aiment qu un jour; . . - Souve^^ aussi bien loin d être un caprice tTàrîi^df les fi jfe âlans retour. Quand c'et~jeur t^e qu'il eaflamme Faciléraefif àiï le fait fuir ; ffa^mr^A remplir ^ entt4 dàn$ Uut iH^e , ' Kien ne peut Ten faire sortir. AiUsi tu ne doutes pasr . . , Ce serait ToReixser . . elle ne manquer» jasn^if^ ji, ^oh devoir; mais j'ai ^t4 le premieri Fuiûque objet de son l^niQuiv 3^ le .ffJ^s^l » jp ie. .sec9\. • VouS; yops. ^eUi^ez son mari ; mais si vous la surprenez et voyez ses oeaup y^^^f inondés de larmes, c'es pour nioi qu'elle les versera.. . ne lui en demj^p^ pa§,les^iWiii&, W¥^a5i}»i'fP^Wr^ •* ' cause. . sa tristesse ^^ ^8 souQÎrj^- y^ tout, tout sera pour _ 1 . JOEiourv n^^enam à im. - ^ -•* - • •>' "f Ah! pardonnez, pardonnez, lAbte &At\é^ f^ ^^ài- ir^b en rien vous déplaire. ., 9e par^'.^ . vivez heureia, et sur- fôitti Ae^tl^bK6iASfc pâ»i Réellçment, tu parti ? .V Et mon absence sera longue. . . je rié'dôli iàteifùifàe^ ma vie. . . AkF rf^'jpbuviît- y âyofr une nouvellle g^uerrel lors. . . Que veaxJ^te'dhrcP f • > •' '. Kien. . . que je désire la guerre ni^ce qae'jetÊuiàsiÀàsd, Henry i as-tu jbien Içxoeur dq me tenir un pareil làogagef On vient. . . c'est peut-être elle. . . DERMONT^ V arrêtant. Où vas-tu?. . . Non ; tu ne dois pas t'en allèn. £tltre dans cette chambre. Mais si . . . Tais ce que j'ordonne. Henry entre dans la chambre de Dermont. SCENIC \ DERMONT, W^ D'HAUTEFE^^LLï. Mad. d'hauteville. Eh bien! M. Dermont, lést-^ii déjà Tliyeure-de partir? comment de la lumière en plein jour? ' ' ii K>/i Du sang froid!. . • ah I^ sang'froid. . . la recom- mandation est inutile, 'r ' r r^T Ain du M. Blai^f».,-^^ ...•»!/ rnz De douceur et de patience . . . 53 Quand je pai Elle a fn autre amant ^ .. Us se sont vus ilase 9ont parlent ils se sesontpromisamourvfidéliiéyCotisUac4jk jtQutesJqs, ^otjUljSes ga^otn sç d4!> P^r^l p4»; ,t /l J^..ye9x,q^ç\lc. vifflUft,, mQns^euf^. viw 4étrompe sur son compte. ...., .i» •.i^ ir. » '>IId BERMONT,^ à/ part. £Ue a renversé e^p^ojeSt •/' ^ ? j . ^^ i. SCÈNE XIVwï ^-i-'ii^ 4î^i " I *. '. w ' ' ^ '\ .A'.v/.S '>^'ctXrR"E" ' '^ \\'''''A^'^^ '• *^ f '''ï^ïîî Vous m'appelez, iifia' mère?-, ^* •^* ' , . , Oin'; rtiâ^filïev ^ar^èB'dKrâ m6nsleû^ bod 'tr^ft'd'rtiië i- nifee qfciîtie j eut plto*iSé^tbférer; /.; ^'^^'^^^'ît*?^*'»^^^^^ enfant i* à quTas-ln diottn^^^aroid'deftriâi4àîîè?q^^ c'est que cette intrigbe? qiiXa écrit ce papier? que dî^^,? CLAIRE, à^p4ny -'''"'' ^^'' '>\ Sa lettVef tAîlsik Derthant^ tÙL rM/BfenïWtièviffréï^aîrtsî qne TOUS tenez To^e parolè'r A DEAM0N7. Rassurez-youts jL f//»^iM/ Claire par la main et la place à càté debtûyli n^y a rieii à cJiraindre. . . et vous , madame j w me forcez pâèr à faire un éclat fâcheux.. . donnez-moi ce papier. {Il prend ii, lettre des. main^ de Mad, D'Haulefeuille.' Claire , yoas yoùs ^otivéhez du i^gnal de cette nuit? , . ' ••• /ii .'. .1-1 ClAlilE.* ' • '* Tant que je virrai , je m'en souviendrai. HERMONT.' • Ek bien! toîIâ le papier- qui à été jeté par 'iâf fenêtre. Lisez-le. CLÂI RB , pheiiâ^ ia lettre et lU. r^rmifU^miië amîe, ma âiiH^;iel9é'iè re- pousse ainsi que sa filléi èè' pafdtéhàbîotr l^ene'lçigner avechor- ¥rtii»0 'i'é ilë'véûk'ptas Ta v»oîr ;ri ma ië'sé^Màaèi^iWaîfc., . elle est indigne de moi! ,» tc^ ^ .y;,no, î;Tiv,ro-, n olin Les Mêmes, HENBaT, L'ESPÉ^ HENKY, û sort pric^itamm^i^ /l^Ja chambre et s'* avance vers Mad. B'Hiffitf^eijifff. . ,\, .cL'm iu'T Arrêtez, madanEiQ,.^qii^^j/^i^s i^çi^rage; Accusez celui Ce jeune homme^ qu^ ^^'Û^ , i ; 55 D£&MOOT. L'amant de votre fille. Les iiépârer 'Oit les rendre malheu- reax pour la vie ,' c'est la même chose. . . et moi, moi qui devais. • . v^ part. Quel amour je sen» là 1 ... . ÇHaui. N'importe ! Henry, embrasse ta femme. // place Claire à côté de Henry, BEKay. Ah! mon oncle! BfiBHONT. Prends-la. • * prends-^la. . . elle est à tau Mad. ]'hAVT£F£ÙILLE. C'est votre nevea ? Oai , madame , c^st mon neveu , qui avec son amour, 5a lettre, et s^s trois coups dans la main ^ m'a fait passer la nuit la plus terrible que j'aie eue de maVie, et enfin m'a rendu à moi-même. Il aura tonte ma fortune. Mad. D*HAtJT£T£UUX£» Je voulais vous donner ma fille* • maiS'ça ne sort pas de la famille. Je n^ai plus rien àdire. ^ SIMON 9 s*açançarU sur le deçant d$ la scène. Je n'y tiens plus. Fancbctte ! TEspérance ! venez ici • . . venez j mes enfans , j'étonffe mon amour ... je vous unis. Quoi! M. Simon! SlHiOK. Prends-la. • . prends-la. . . elle t^appartlent. D£RMOHT Bien, mon ami. Quelle grandeur d'âme I FANCHETTE. Ah 1 mon parrain , que je ttfùB remercie ! SIMON. Remerciez M. Dermont^ il m^à donné l'exemple tel maître, tel valet iHaiitfoinr. > Voilà pourtant comme il iaut sefievati oui des jeunes filles. . . quand à moi j^aî su à temps combien j'étais dans lerreor ; malheuràce ux ^pi le sv6iit trop tard ! TAKCHETTl^ Oui, malheur i eu! • > » . 56 Ait du Vaud, des Couturières, 'Oui , oui y malheur k ceux Qui malgré Tâge Aiment le mariage ; Oui y oui > les maris vieux Doivent s*s^tendre. aux. accidéns fâcheux. l'£SP£RAÏ7CE. guand on est harbon^ t que Ton prend femme. Doit-on de sa flamme Et de sa façon Voir un rejeton ? Non , non, c'est au printemps Que Ton doit. plaire Pour devenir père ; Non , non , k oixante ans On a beau faire, hëlas ! il n'est ^lus temp». Mad. DHAUTEFEUÏLLE, Vainement cherche L'âge de nos belles, ^ Sans cesse, par elles, Comme un vieux pëchë Sera-t-il caché? Oui , oui , toujours du temps Le goût, la grâce, . Effaceront la tr&ce ; Ouï, oui, je le prétends , £t je loilliens que je n'ai pas trente ans. DERMONT. Autei^f.^qn ,> , ^ \ \ Pour faire partie De l'académie ' . F^tit-U'éliredoTO Molière ou Piron? Non , non , pour entrer la C'est inutile. Et Ton est plus facile; . Non, non , et l'on y Va Sans ressembler même k ces messieurs-lk. i W- ^ • •Jki Autrefol»qi^^yèrtt^V - Sont'dtf'vriîttfivtimtitirg » Le soàt>4lsriwtjinirs3 ^^^ Mêmes coutuiiMsi 'i- >J Oui x>ui.!, J él^tUNr uijWi, a CLAIRE. Lorsqu'un nœud charmant ^ Jeune nous entraîne , Doit-on être en peine Parce qu'on s'entend Appeler maman ? Won, non , c'est pour cela Qu'on se marie Et qu'on aime la vie; _ Non , non , on perd k ca Quelques attraits, mais les enfans sont Ik • PA^HJTXP. Quoiqu** très-oDstinës, Qu'ils aient d' fortes âmes. Les hommes par les femmet Seront-ils menés Toujours par te nez ? / Oui, oui , nous avons lieu De croire et de d' dire Qu* nous d'vons les conduire ; _ ,Oui, oui, ce^ n'est qu'un jeu, Tant qu nous voudi*ons ils n'y Verront qu' du feu. HENAT. Un peuple jamais Osera-t»il encore. Faire par sa gloire Pâlir nos suecès , Et tant de hauts faits ? Non, non, j'en fais serment, Dans ^histoire Nous aurons la victoire; Non > non , et pour garant *ous avons tous le passé, le présent. cuJBS,v0» public. Si çbft€Uft révèle la-Auteur alrîiiBtaiilti -. Cette mamëve . r • >; A ooup iiâr éott. lui .fklatre!^ iOi^ oui/recN»mnLjéiioe7i ^ Vautcur \saùmine^dkàil ii'tsi aiMSii '• . ••• •• ; >'•; î T V r ' • . V. . . . " . ' " » • r t • O 1 1' . • •> i ? ' ' . • • . ' f* ; 'ïi c i •- ^. . •.,• r. • '1 I L,E PIED DE RîEZ FÉII-HE ET '-TAÏVfitT'' VADOBVILLS FÉ£ai£ ES SIX ACTES ', Pab mm. DÉSAUGIËRS fcT MILLIERS ,' KSPRÉSENTÉ VOOb la; PREHiiRE FOIS A tAftlS, SUE U ' THÉATBE DU VAUDEVILLE , LE â AVRIL iya4- Prix i Fh. So Cekt. AU BfAGASIN DE PIECES DE THEATRB, CHEZ DUVERNOIS, LIBRAIRE; âour des FoaUines , a*. 4 > tt Fusage de Henri IVf d". 10, laet i4. KtchaVtLUBia, libraire, boulevard Sunt-BUrtin,lT. iS. 6 SCÈNE V. 1 • HANIF, Î-ANGUT. TANGUT. Ah 1 je vous cherchàb , mon père . HANIF. Et mol, TANGUT, Pour recevoir mes adieux.? HANIF. . Top. parti esl donc bien pris ? TANGUT. ; . Irrévocablçmenl. HANIF. Tu pars ? TANGUT. A Finstant méine. • il y aurait inéi4e long-temps que ce sefait fait, sans le désir que j'avais de tous embrasser avant de me mettre en route. Je suis. Us de végéter dans voire obscure province d^Alep ; je me sens appelé à de plus baut^s dç^tiojéei, et je cède k ma yçcation. ..,;;,, . i;, • ' HANIF.. • •• .. . ^• Ta yôc'âtiOâ est de oe faiire que des folies. ^ TÂNGUT.' '" . ' ' Il est vrai que , jusqu^à présent , je n'ai guère fait autre cbose. HANGF. Ah ! tu en coayiens ? ' . TAKGl^' . Que voulez-vous ? Si je n'ai pas toiites les vertus dési- rables, j'ai du u^i^oiibs celle de la franchise. . ." HA-NJÏ!- 1 » I Me quitter aà moment' où je viens' de terminer ma der-^ ïrière araraimeU* î . 08- EstAinâble! . .. ' I Goûtons en bis lé bienfsit / Mahomet, ' '1 - ; •' > HANIF y . sur le dei^ant de la scène. Pourquoi faut-il qu'un fils que t'aime , Vienne aujourd'hui troubler lui-même. Par son extravagance extrême , Le charme d'un ^ doux retour ! CHOEUR. Sueli beau jour ! jljbis» ^ aisîrs vont avoir leur tour , Quel beau jour !.. Fêtons la folie et l'amour.' La caraçanne défile et disparati, 8 mon père , j compté toqjoors ur vous . . . Allons , sans rancune. {Us s* embrassent. HAmF. Sans rancune. .. Xàpart je ne te perdrai pas de vue. Air ; Bon voyage. Dé M. Eb. Bon voyage, Et puisses-tu, mon cher Tangut^ Sans orage. Sans naufrage, Arriver a' ton ^t ' TANGUT. ^ A défaut d'autre chose Je garde le sac tel qu'il est. HANIF. \ Garde siurtout pour cause Ton cœur et ton secret TANGDT. Nul orage , ?ui naufrage , Quelqu'épouvantable ^u'il fut, En voyage, bis. JS'arréterait Tangut Ensemble. \ haj?^if. Bon voyage. Et puisses-tu mon cher Tangut , Sans orage, Sans naufrage. Arriver k ton but. Manift embrasse encore et disparaît. SCÈNE VI. TANGUT, 5i/. Plaisant cadeau que mon père me f^it là ! c'est qu'il n'y a rien... absolument rien... Eh! mais, que vois -je? des caractères lisons // Ht dans la bourse, n Combien veux-tu d'argent ? Ah ! mon père , voilà une fort mauvaise plaisanterie . . . c'est tout-à-rheure qu'il £aliait me faire cette demande... el je vous ain-ais dit... IVlaîs, un moment... c'est la petite bourse qui parle... A elle était assez bonne enfant pour. . • Bon ! quelle idée ! . . . on a pourtant vu de ces choses-là. La Sjiie est le pay» des 9 prodiges , et poarqaoi le grand prophète ne ferait-il pas p^or moi ce qaHl a fait pour tant d' autres P d'ailleurs , toute demande vaut une réponse . • . que rîsquaî-je ? personne ne me regarde. . . et si je suis dupe , je n'irai pas m'en vanter ; essayons Ecoute , ma petite bourse , tu me demandes combien je veux d'argent f £ll bienl mille pièces d'or. . • ce n*est pas trop. . . Par Mahomet. • . je crois que la bourse enfle sous mes doigts. Jene me trompe pas . . • comme elle grossit à vue d'œQ. . . la voilà pleine !. . . Ohl ma jolie petite bourse ! // la 6ais^. Hais , ppur faire grande^gure , mille pièces d'or , c'est bien peu . . • Allons , ma petite amie. .. pendant que je mets cette première somme dans ma ceinture . . . un second effort ! » Air Verse encor. Donne encor, Encor , encor^ encor , Donne encor "" Un peu d'or ; Obourae. enchanteresse ! Donne encor, Encor y enoor, encor y A l'ami qui te presse Le mcme tjresor. La bourse s* emplit dênou¥eau. Elle m'obëit ! Vertu surnaturelle l lui jamais eut dtt , u'une bourse entendît? Elle s'arrondit-! Par hasard voudrait'elle Gëder à ma voix Une troisième fois? // vuide encerla bourse. Donne encor , Encor, encor, encor , Dôniie encor Un peu d'or, A Tami qui te presse. La bourse s'emplit^ O trésor/ O bonheur ! 6 ti-ansport ! Pour tripler mon ivresse , Elle s'enfle encor, L'univers et à moi !., t V lO Air De Mitwianne. TrfBmbl^ y pauvres millionnaire^ , Sans retourliâtez-vou3 de fuir... Kichessesde3 d^uxh^miftphères. Fuyez devant mon sac de cuir ! Etats , provinces , Peuples et Winces, Maisons cnâteaux, ^ Temple^ , palais, vaisseaux. .. Bien sur iif a ^ute , ^.ien. ne me coûte; • J'achète tout ' D'un Fautre bout. Mais par un si riche partage l^e nous laissons pas éblouir... £t tâchons pour en mieux jouir , D'en faire un bon usage. Mais ce misérable babit ne convient plus à Pheareux pos- sesseur d'une fortune qui peut le disputer à celle de tous les Souverains réunis. - • • Où trouver un rostume , un train , une suite dignes de ma nouvelle condition ? Eh t mais I je ne me trompe pas ; j'aperçois le vieux juif Tclback , le plus avare et le plus riche des marchands de Damas . . • Ses magasins sont un entrepôt de toutes les richesses de TAsie et du Pérou. . . il aura sans doute mon affaire. . • . Tolback? TANGUT, HANIF, sous tes traits du juif Tolback. BANIF. Qui m'appèle ? TAKCUT. Moi. HAl^lF, à part. Bon ! il est complètement dupe de ma métamorphose. i^Haut. Que me voulez-vous ? TANGUT. Tes magasins sont-ils bien approvisionnés ? BANIF. Plus et mieux que jamais. J'ai acheté ^ hier, une car- gaison toute entière à un corsaire. II TAWGUT. Ce ne sont point des marchandises qoe e te demande , mais des habits magnifiques, des diamans, des bijoux* des esclaves , des cheranx , des pîqueurs , des chiens ... en an mot , un train de . . . HAKIF. J'ai de toot cela. À pari» Il ne commence pas mal , mon cher fils I Haut, Un Roi d'Europe envoie tous les dix ans , à Pékin , une ambassade , et c*est cette ambas- sade complète que mon corsaire a prise après un. combat de trois jours. Vous savez , sans doute , ce que c'est que le train de l'ambassadeur d'une grande puissance , eh bien ! tout est à moi. . . secrétaires , danseurs , chanteurs , musi- ciens 9 cuisiniers.. . . TANGUT . C'est juste mon affaire ! HANIF, rioiit. Comment I votre affaire P TANGUT. Eh ! oui , mon affaire. HAKIF. C'est pour vous que vous vouiez. . . TAKGUT. Eh ! oui , faquin ! faquin . • . HANIF, à paH. Ah ! sans Tordre du Génie ... TANGUT . Crots-ta que je ne ferai pas autant d'honneur k la cour du Roi de Damas,, que ton ambaissadeur auprès 4^^ Roi de Pékin ? Au fait , voyons. . . combien tout cela me coA- tera-t-il? HANIF . Dix mille pièces d'or. TAftUT Dix mille pièces d'or? Li/i montrant la boupse, Ton affaire est dans le sac. HAl^lF. Vous allez me faire croire que vous avez dix mille pièces d'or ? TANGUT. Tu vas les compter... Approche, et présente ton turban {Hanif le lui préiente' 1000, aooO 3ooo, 4 la b'oîiiché éhf... enfin c'est donc ion mot? '-'^ ÏEtTME.' ' ' Il est irrévocable. Air ff une fantaisie. De Lorsqu'on est princesse , Qu'on a dix-sept ans y / Des appas., des talem Brillans . . Fiëre» et sans faiblesse. On doit tout charmer , Tout enûammer. Mais sans aimer. 'Je laisse aux beautés vidgaires t Le droit d'être peu sévères. . . > r Mais moi / mais moi ! '• r % \ SCENE !¥• Us Vrécéâèhs^ TANGUT poriésur un éléphant couvert de draperies d'or et d'argent , est précédé de chanteurs , joueurs d'instrumem , et suivi d'esciaifes' portant des cassoletes, des corbeilles de fleurs^ etc. La Méinchie du COit^&' a liéà sur tair de la marche de tôw^erture dflisca ; on fait le tour du théâtre^ et Tangutj à gui on a présenté un ntarche-pîed , descend avec une importance comique. TANGUT, daiîs'le puis ttUlant costume. Seigneur Pacha. . . lE PACHA. Avant tout, illustre étranger^ donnèzTVQiu la pekie. . . . Blanchelte , ùh sîèffe. , BLANCHETTE. Je ferai observer à Sa Hau^esSe que dans une forêt LE pacha; Ah ! c'est juste . . je me croyais dans mon palais- . . excusez . . . tbiis disiez donc. ' - * • . TANGUT. Je disais. . . {apereeçaniFélimé ciel! quel est cet astre de beauté? LE PACHA. C'est ma fille. TANGÛT, 50251 d'admiration et éP amour Ah! par exemple. . .Voilà de ces effets!. . . Tolback ne m *avait pas trompé. LE PA^a^. Qu'avcz-ypus, Seigneur? r TANGUT^ à >?ûr^. ' • Allez donc chercher une beauï^ pareille dans toqâ les comptoirs d'Alep. / • LE PACHA. Que dites- vous ? Je dis que lia renoniméé anit cent voix en aurait eu cent de plus^ qu'elle n'aurait eneort pil donner qu'iine faible idée des perfectiont d^ votre depoLsiflle*»* Je Inidoqtie ce titre , parce que j'aime à croire qu'elle n'y a pas encore renoncé . 19 ^ LE PACHA. Non, jusqu'à l'heure qu'il est;, ipaiis bienldi l'autel rec^v^a ses sermens. TAWGUT. L'anteii je hbriserar avant ie sacrifice. LB PACHA, JF'ai donné ma parole. TATÎGUT. Vous la retirerez; mais où estîi le t^éraire qui o8 disputer une si belle main aif fils du Roi de Trébisonde? LE PACRA. Vous seriez ffls du Roi de Trébisonde *.. Fils unique. à pari Autant se faire ça qu'antre cbose. / 'XÀ I^ÀCHA. Unique? Unique. LE PACHA. C'est unique; sf^riez-vous par hasard ce Prince dont les gazettes nous ont appris h^ ipprt, il y a peu de temps? Ah! diable. BL^nç9^t;t;e, 4 pfirt. ÇnXOil^W^.^W^- tajngvt;. Ces papiers publics sopt qi^elqpefois d'une insolence et d'an aplomb .... et de quelle mort m'opi-ils tué , s'ijl vous plait? LE PACHA. Ib n'entraient pas dans ces petits détiiils là.... il^ »e contentaient de dire que le Roi de Trébisonde venait de perdre son fils. TANGUT. Ah I j'y suis c'est à l'époque de mon départ... et eqeffet le Roi, mon père, m'avait bien perdu, puisque je venais de le quitter. , ^ \ LE PACHA. Là chose s'explique tout naturellement • • . Ainsi, vous vous portez bien ? TANGUT. Comme vous voyettr. . . /^.pari Est H, bétel LepieddeNez^ a 20 LE PA'CHA. Et monsieur votre père aussi? TAWGUT. Ne l'ayant pas vu depuis mes voyage , il me serait diffi- cile devons dire positivement. • . • au reste^ ce n'est pas de cela qu'il s'agit, maii de votre adorable... comment l'appe- lez-vous F L£ PACHÂ. Félime. TANCUT. Nom, charmant!. . .j'aurais dû le deviner. LE PACHA. Oserais-je au^si vous demander le vôtre ? TANGUT. Oh ! le mien. est la moindre des choses. LE PACHA. Encore, faut-il. . .. TANGUT. Il faut me donner votre fille dont les grâces ^ Tesprit. » . LE PACHA. L'esprit P Elle n'a pas encore ouvert la bouche. TANGUT^ C'est bien en cela que je l'estime davantage , et vous allez commencer par accepter comme présent de noces i ce collier de perlesr fines. // iui donne son coUier. ' LE PACHA. Quoi ! vous voulez ... TANGUT. Il ne vaut que ao,ooo pièces d'or. . . maisles petits cadeaux entretiennent Tamitié , et je vous. prie. . . LE PACHA. Par Mahomet 1 vous appelez cela un petit cadeau I TANGUT. Ea proportion de ma fortune. Âir La boulangère à des éeus. Apprenez que j^ai des ëcus jépart. Qui ne me coûtent guère , Haut. Des ecusprèsde qui Grësus, Serait un pauvre hère; Des ëcus que n'ont îamais euf Tous les rois de la terre Connus Tous les rois de la terre* LE PACHA. II est sArqae c'est qaelqun cbosCt beia? ma fille qu'en dis-ta î {Félime garde le silence. ^ TANCtOT. Ce silcnoç ..... LE Ct silence 9e dît rien du tout ; elle en passera par tout ce que \j 'aurai arrêté. TANGUT. Vous ccoyez'i*. . . elle n'a pourtant pas l'air. . . ^ / LE PACHA. C'est on agneau; mais j'aî un tigre à forcer , et si vous voulez me faire Thonneur de m^accompagner, tout en chassant, nous pourrbnsrcouler cette affaire à fond. ^On en- tend le cor. Justement le son du cor nous appelle. ' ' '• "TANGUT. Je vous suis {revenant, Tiens, ma chère Blanchette, faîs- moi le plaisir de me débari'asser du poids de cet or qui me fatiguerait à la chasse. ... Tu le garderas pour ta peine. Il donne des poignées dor àBlancheiù qui exprime son étonne- ' ' ment par sa pantomùne. LE PAÇHA. Quand TOUS voudrez. T AWGUT / aà Pacha. ... Me Yoilà. . . à Félime. adieu, Princesse, dans un instant l'aaiour me ramène à vos pieds. LE PAOHA. Lq tigre nous échappera. TANGUT, à Félime. . L'animal m'attend. au Pacha Je suis i tous. ils sortent., ' SCENE V. FEUME , BLANCHETTE. BL^SCHETTE. . ^ Eh bien! ma cJière mallre^AÇ, que dites-vous de ce jcum homme ? aa ^ f'ELIME . Que c'est an fou , un fripon , ou un sot BlAIîCHETTE. Ma foi, qu'en fait de folies, de friponneries, ou desotUaéii, a n'en fasse jamais d'autres quecèlles-ci. {montrant Tor mCU keiaéoknè Je idâ' pârdonMrai âe bon cœtfr. F£LisrÊ. Cette magnificence , cette proiîigalité me sont suspectes et cachent une mystère qu'il faudra que je pénétré BANCHETTE. Etftiôi je ne trouve pas étohiiànt que le fils lu Roi de Trébisonde. . . / î . . r ÏEUÎÏE. Lui? fils d'un Roî! n'as-tu pas remarqué' dans s!i^ traits ^ dans sa conversation, quelque chose ... 7.". ? - . .'^" . r -T t . * '., . - • . » ' , BLANQUETTE . T^9i^n j'ai été, assez contente de ses x^niièr^^ Rien * en lui n'annonce Ji,'bQnLme élevé dans le faste des BLAKCHETTE, C!i;ât qu'il n/est pas fiei. Celui qui ose Jprétendre à n^a m^^in doit Pétre. ^ Bi^Ncii^TTO. Mais s'il vous aime ? ' ïl^nl {^ pour lui BIANCH^TTE,. , . . \ ' . \ Songez bien qu'avec ce m^ri^à^ vous a'isiuriez pasle temps de désirer. C'est possîW^ . . j^LANCn^'^TE. Que vouMasserez votre vie entière à chercher son pareiL c .FfiliIHÊ.. Cela n^ regaF4^4>ersonne. _ uke Voiir AEiiiEimE. Prends garde^ta t'^ repenfiras. H^! J'ai cm entecdre. . . ' B&A19CHETTE. On aoraît dit que la ràït tenait djti hsnit ie cet arbre , ce n'est pourtant pas un ôîseau. . . que idites - vous de cela, ma maîtresse ? Je dis que c^est une ruse, assez ^n^aladroite de notre imper* tînent roy^ageur , et qu'il y perdra son temps , ses peines et ses soDpirs \ ' ^^ Eh bien ! le roilà qui arrive fort, k pi'opon pour recevoir son coogé. . .1 • ^EtUIE. Non; il a'esl pafetieoré Ifmpâ..* il à toulume prendre dans ses filets , c^est lui qui va tomber daxisles miens. BL'ANCHE'lrrE. \ Pauvre jeune bomÀ^! FStifltB. yJw t?i{fei0XB2 .'•• àsk^esst t difcréHotl. I>'iineitêpipa^aAi^qaer4aiiive. ^ .• '.y FELIME^ BLANCHETTE ; TÂlteWT , dans ièfofnd écoutant. ^ tELIME. / Air De la jeune MeAmère» de L.. Jadin. } , . ;D^>qu t. .. » » I Ouenténds-je? la pauvrette Partage mon anioùr; '•- ' - ; Elle eixfait'saWà^étou'r' -•^''^' ''^ • »'^=. si > *i^ous a 'avez que cette raison-là à m'opposer, c'est cofnme si vous • . . . et je vous avoûrai même frahchemeût ' ^ë VbW couronne vaut bien la mienne. . ' .'!'!•• Thïrfàudaht ' ; Cependant cette fortànê ; ^ cjîi^ !*T,^sfJkl, iii un Cependant cette forfànê Vci^i 1ri^sbiA.!ànip>oncent en vous i mortel tîvoçpév.,..>. , ,,, > . .'O .. '. . . j "iMi V '/ • ,••• 1 •• t 25 TANGUT. Oui , mais le diable m^emporte si je sais par qm. FEUMC. Quoi ! Toas ne savez pas ce qui vous a valu ce degré mira-' coleux d 'opalene ? TANGUT. Ah! si fait. y£LIME £T BLANCaETTE. Et c'est? TANGUT. Ah ! c'est. . • .mon secret. FEI4BIE* '' ' _/ "Votre secret F TANGUT. £t je le garder par ordre du Roi mon père, qui à son retour de sa dernière caravanne . . blanchette . Un Roi qui fait des caravannes I .... ' TANGUT, it part, Imbécille. ^i ai//. De son dernier voyage... m'a bien recommandé de garder mon secret et mon cœur. FELIME. Votic cœur? si je dois vo^s croire, je l'ai^déjà. TANGUT. Ah! diable! c'est vrai ... . FEUMF. î AJnisi . . . pour^oi^ n'aurais- je pas BLANCHÈTTE, à part.' Elle l'aura. FEUME. ^ D'ailleurs> le désir , les prières de la femme qn'oo aimef ne peuvent-ils balancer un instant les ordres d'un pèrçP TANGUT. ^ Je ne dis' pas non^ mais . . ' . FELIME. Felime serait^elle confondue avec ces femmes qui n'ont janaais olrtesa devoùs ni iin soupir ni un regard ? BLANCHËTTE, à part. Comme elle vous Tenvelôppel TANGUT. ^- . • Kon sans doute , mais si vous saviéx > • . • . 1 I » • . 26 FEUME^ avec indignation. J'en sais assez, gardez votre secret et votre cœur. Sortons^ BlaBchette. TANGUT. Arrêtez. ... le voilà. FELIME, voyant la bourse. Qu'est-ce que c^esl qoe ça ? TANGUT. Mon secret' BLANCHETTA. Quoi! cette petite bourse., .y! • . TANGUT. ' * •• Est la source de toutes niés richesses. Air Dans ma chaumière^ > , Sans qu' ça 'paraisse ^ ibis, A mes ordres ii 1 jieclans Bois , palais , vaisseaux , forteresse, Palanquios, cnameaux, éléphants. ' ' BLlKCHÈTTk. ' * Sans qu' çàpai*aiis^? Siabs qb' çà paraisse. *' Sans qii' ça paraisse, "W^.^ - • rt'eussai-je ni rang , iii crédit , J'ai là dedans; grancfeéDT^rnoblesqrv • Talejt, kavpir, mcrite, csprif— BLAMGHETTB. , ^ VSans qu' ça paraisse. . ^ TANGUT. ; • ."BiiOM' lisez ce qui est écrit daas labourse. . FELIA^E' H^knti, Combien veux-tu d'argfeiit? Eh I bien ?. TANGUT. Eh ! bien? »•»*' »i •• ♦ 27 Air $ du Duo de ûusU^n. TANCDT. Demandelb sans contrainte et sans gène. " Quoi ! vraiment?,,. TÀNGCT. Demandez^ sur le champ elle est plein*. BLANCHETTE. C'est oharihàni ! Quoi 1 je puis 'ôbïèhir l»an$ obstacle. tangÙt £h ! Toyes. * àlawch^tte. Mais ceci tiendrait donc du miracle, , Essayez. Vous m' ., Vous m'eflîrayez. Ce talisman , beauté que j'aime , r^'attend que vptrQ oroiia suprême. Cent pièces d'or pour c^iip â'ssai. ' Elles y sont ; comptez yous-iadlme. FEUHB et Bixtastmvt^y constant» C'est vrai, c'est vrai ! • ' ^ '. ^fiSltms. • , • i * ''* '' Je m'y peràs I quel tréBÔr imptiyable ! Vous voyez. BLANOnBVIS. C'est vraiment une chose iaicrbyable !.. TANOUT. Vous doutiez. Demandez maintenant milte pièces. ". , '• ... .Ti^ûiiT. ' ^ ' ^^ /' • BemAndB^^ . » . . " ' I Regardez. FBLlME» BLÀKCHfiTTS/ Quel talisman vous possédez ! . TANGUT. Vous àve vu son pouvoir. ^ FELIME. C'est une bourSe peu comniune. . tlNGUT. Tous les rois voudraient l'avoir. FELIME. Quelle inépuisable' fortune f . TANGtT, à part, '' L'or à fait ' Son effets FELIME, 4 paH, ' ^' Par cette richesse importune , . . Noji, non, ne souffrons pas' • - Que sur Fëlime il ait- le pas, A Tangut. Mon ami, sa puissance suprénïe... TANGUT ,• transporté»' - Son ami'!.. •- 7 ' FELIME. Dans mes mains serait-elle f ' " " .TANGUT.' '' i •' Mon dieu! '- , FELIME. Voyons ddiïe. , '- ^ '. '-i ' TANGUT, lui présentant la bourse, '"' La' voici. ' ."';' ' .. ''BLANCHETXfi*.- }v l C'en est fait.; > . . ; FELIME, la saisissant, et s* enfuyant, ' . Grand iherci. ,> . i oî TANGUT. Permettez. . ..'•' Jela tiensii .. . . TANGUX; Rendez-moi. . . / FELIME ,, riant aux éclats • ^. ._ Je reviens. . . • . . i i Elle sort^ et Blanchettela tonnerre fronde^ le Théâire s^ obscurcit; TangutQeutsuûfreFelùnèydei Gardes le repousseni^ le terrassent et dûtparaissenê/ TANGUT. Ma bourse ! ma boarse! çllcs sont parties. . . Fclîinc ! elle ne m'entend pas .•, si fait.* ••vÂmp;seinble...* écoutons. • • 29 rien ! . . . {se tâtant la ceinture rien. • . qoe devenir f M alea- reux Tangttt, et xomme^it jamais retourner • . . Qae vois-je ! ^aperccetfanl te lac -^m traverse le théâtre JJntnyiértlc^ est le seul moyen de ne pltls faire de sottises. // court pour s'y précipiter^ un Génie sort des eaux. U. \\ SCÈNE VII. TÂISFGUT , HANIF , sans paràltn. HANIF. Arrête, Tangut^ et reconnais le Génie qui a présidé à ta naissanee.' TANGUT. Oui f eh ! bien , vous voîià toot porté noiar assister à mon décès. HAmF. Arrête ! ^te dis-ye, tu déliait uie faute.^ je te la pardonne. Confie-toi à ce moi^stre marin , u^ poisson ailé sort du-lac. et prends cette écharpe merveilleuse qui le courre et qui te transportera où tu voudras. "" '>\ • ,. TANGUT. Où je voudrarrQirelle mélransporte chez la traiiresse qui kn'a volé ma bouiise ^ et une fois là, je vous promets de donner à mon^fQÎiion on joS ipour hQ^fç.. .. / . . HAI91F. •• • ki^ydtt t^aissèau amind. ' ' t Par un amourf iCfVp îùàitcnx , rends plus le sort contraire j , , • a oiirn'àvoîrfaTriais^ de regret; ?'''' '•'••'- ' • ©aitltftan-èeeur et ton décret. î '-^" ^' '* V ' '"''î* C'est juste , Favis due inon père Me donna quand je le quittai. Cet-avis , tu \k vois , j'eSpëre , *^ i • . . . Par la sagesse étail dieté^.. '.'>}• "f. . .Qu'ai* moitiç^hil^çQn te pit^^j- .". .?'-,_ , .Surta -monture p^r&bienvîte,,^ ; . ,.>-,. r Jamais elle ne trébuGua. ,, ', , • * , J . î - I I» V 3o Tout di^n érti rmlals du PhëW, fbis, ' - ' Allons , m^rvèillmiAe C6int\Dfe, Et toi,. i9 docile aïontùrei -r Puisque Fellm^ n^e vola , . Yenge une innocente \ictime ; Et vole , et vole , i^/oisj chez Felime Xtf Génie s^ enfonce ^ans les -flots , et le monstre^marin em» porte Tangut dans les airs. I . r • . • I » * ^ FIN DU SECOND ACTE. » » -* 1 1 1 1 I n ACTE TROfeSIIEBfE;- ' sur là dt'oiiej ïîhpài>itîondan8 leôiiet èsl ù^eoïtomane richement drapée. ' . . i . . . . I . n ' >f > I I fi ir Je me tais. ,;j ? "♦ .'Fjèiiw,. ^. '..•.„•; Devaîs-je souffrir ^^iti aMStitcririér, k rftidft d'an faux nom et à la faveur d'un toâ^d'ëa^càmôtagie, osât feMët de souiller notre illustre famille de sbU ifidi^laé alËailcèf parle... 3i BIANCHKTTE. Vous le permettez f ^ ' v^ FELIME. Oui, parle... BLANCHETTE Eh bien ! tous cou Tiendrez ^ae le rang qae voos avei dans le mondç... FELIME. Tais-toi... BLAIHCHETTE. Je me tais.' ^ PELll^E. Sais-tu qa^Il faat qae je sois dans mon jour de patience pour ne pas t'avoir mise dix fois à la porte depuis ane heure ? BLANCflETTE. C'est qu'an fond dé^ l'âme vous sentez que tous avez eu tort et que. . . FELIME. Vas-tu recommencer ton sermon? Je. me sens assez dis^ l^osée il dormir sans cel», la çhasj^e m'a tellement fatiguée I.. appelle mes fermes. ' BIAUCHETTE , à part. Elle est incorrigible!, Btànchetie fait un signe à plusieurs négresses qui actourent açee dés éoentaÙs en pbimes àt paon, SCENE II* ^ Les Précédens, ESCLAVES. FEUM^^ éffpisfi^ s^ l^oUoptâfèç, Air de la Solliciteuse. Que Yos plumes légères Caie3S9iQt, me^ desir^., Versent sjir mes paupiëreç La fraîcheur des zëpnirs l Exactes sentinelles' Au dedans , au dèhci'S ^ Que mes gafâcâ fidèles MiUml ^r moi... je'donft. id*Tlat%tUifmràk balancé ^dt^s it» a^s aurdéssus du pmriUenp parson monstre 4rùêrin 0 '^séim Stre^m de penomie^ \ . > 32 > TANGUT. Ma Téngeance jurëç Est enfin assurée j • Pour me fermer Tentrëfe , Elles s'y prennent bien ; Bon moyen ! bon moyen ! BhkViCiiETTE , Jermant la porte de la grille * Dormez bien rassurée ; Il suffit que l'entrée Soit k nos soins livrée , L'honneur £St son gardien t Fermons bien^ fermons bien. Bhmchette et les esclaçes sortent* SCENE IIIo FELIME endormie, TANGUT. TANGUT y toujours en Voir. Vé'^sX qa^elle dort aussi tranquillement qae si de riem n'était. • . si je poayais pendant son sommeil. * . découvrir mon talis^ian et ^faisant le geste de disparaiire la ,boDDe affaire ! descendons tout doucement . . . tout doucement . • . Sur ce dernier mot , le monstre s* abat aoec fracas» FELIME , éveillée en sursaut. Quel bruit f qui a osé pénétrer. . • TANGUT. Excuses ; c'est une visite dont sans doute vous ne tous doutiez pas. / FELIME f à la pue du monsbre. Ciel! TAHGUT, 4 Rassurez-vous. . . à pari Depuis qu'elle m'a roIé » elle me semble encore plus belle. FELIME. Mais par où étes-vous entré 't , TANGUT. Par la voûte céleste dont j'avais par bonheur la clef sur mohi. Il y a des gens comme ça, qui vous tombent' des nues au moment où on les attendait moins* 1 I 33 F£LIME , à part. Celte incroyable arentare cache quelque nouveau mystère* TANGUT, à part» Mon arrirée la confond. FELIME. Serait-ce encore à Tamour que je derrab rotre inconce- Table présence en ces lieux î TANGUT, Je vous demande bien pardon , le tapage que j^ai fait en entrant n^annonçait pas , je crois , un nomme en bonne fortune. Je viens simplement réclamer une certaine bourse... F£LIM£. Eh! rends-moi donc aussi , ingrat, les biens que tu m^ai pris» TAKGUT, surpris» Moi? je TOUS ai pris P. . je Teux être. . • FEUME. Air Toi que je pleure que j'adore. du Vieux chasseur^ Rends-moi l'heureuse insouciance Qui long-tems {bis charma mes loisirs , Rends-moi mes innocens plaisirs. Rends- moi ma douce indifférence I Rends-moi mes premières vertus , . Rends-moi la paix qui m*est ravie ; Rends-moi inon cœur ', rends-moi ma Tie» il ne reut pas ip^enteodre. . . BLANCHETTE. Ce A*est pourtant pas pour autre chose. F5LIMÉ. Eh bien ! croirais- tu qu^il doute encore de ma tendresse ! BLANC BETTE. En /érité? Eh bien! alors , seigneur , c[u'cst- PELIICE. àk l qnei s^çml bis pour moi, peur iriU ^MÙlk. {ùis. LES SOLDAT& ]^a voilà, i^w.^ Da pkdia L'auguste ef noble fille... TANGUT. Quel bonheur > la Toi la{ FELIME. Me voila. TANGUT. L» voilà. FELIUE • Me voilà. / T ANC UT. £hb!en! perie d^amcaff diamaot de ^ astre de francbise, anrgë dé dé3iotéresseinent' trésor de vefta , voilà qài rabat un peu votre caquet. FÉLIME. * Je suis en votre pouvoir ; accablez - moi de reproches , d'injures , je les ai mérités. TAKGIIT. Ah ! vous^en convenez . FÉLIME. Oui ; mais mon malheureux père doit-il expier les fautes de sa fille ? TAWGUT. Votre père est un finot., . FÊUME. Je vous assure que non . TANGUT . Il fait la béte. Il ne la fait pas. ÏANGUT. C'est-à-dire que. . . Tout ce que vous voudrez ^ mais enfin , c^est mon père. Rendez-moi ma bourse et ma ceiatore , et je retire mes armées* FÊUHE. Tout vous sera rendu. 43 Oal ; mais il ne s^agit pa^ de me promelire , et de . . . c^est que, cette fois-ci^ vou^^n'en seriez, p^s quitte à si bon marché. Le $on àe ce comel , qui rient déjà d'impro- viser une armée , en enfanterait cinquante autres qui rase- raient les Etats de voire père en moins de temps. • . FELIME. Quoi ! ce cornet ? ^ Oui , Princesse ; oui , ce cornet ; ainsi , n^espérez pas m^'échapper, FÉUME. Vous échapper. . . oh ! si je Tarais voulu ^ qui aurait pu m^en enficher f n'ai-je pas votre ceinture et votre bourse .'^ ' TANGUT, à part C'est vrai. FÉUME . C'est donc Tamonr seul qui m'a décidée à me laisser conduire auprès de vous, et, surtout, l'espoir de ne devoir qu'à votre humanité et à mon repeptir, le terme d'un fléau qui entraînerait avec lui la ruine de nos Etats , la mort de mon père , la mienne et la v6tre. . . Oui , là vdtrc ; car vous ne pourriez survivre au spectacle des maux que vous seul auriez causés. Vous vous attendrissez, je le vois , le pardon est sur vos lèvres ! TANGUT, à part. Diable de coeur ! FÉUME. Oui , le fer et la flamme vont cesser leurs ravages ! vous vous rappèlerez que Félime a ài^ vous appartenir ; c'est une amante , c'est une épouse qui embrasse vos genoux ! . . . TANGUT, prêt à céder ^ et èe ramant. Non. CHŒUa. Air Grdce , grdce pour eUe. SLontàno. Grâce , grâce , grâce pour elle, fbisj TANGDT, À Félime, Pïon , non. pour cettç fois vous ne gagnerez rien , Je vous connais trop bien ; 44 PJ'espërez pas de moi , de sottise nouvelle. • FELIME. Fëlime est repentante, autant que criminelle t Oui , je conviens , je conviens que j'ai tort. • I TANGUT. Tems perdu, vain e£fort. FELIME é Disposez de mon sort i Yoti'e coeur ou la mort. Elle feint de vouloir se précipiter sur le poignard de Tangut^ gw'coulantlareiemr abandonne le cornet. Elle s'en saùà et sonne. Sa tunùpie disparait et fait place à son premier costume; les habits de Tangut sont remplacés par les vêtemens Hes plus grossiers ; Félime monte sur le char de triomphe de Tangut ^ et est' reconduite par les mêmes soldats et les mêmes chants qui accompagnaient Tangut à son aAwée. CHŒUR ET F£Ulf£. Air lia Victoire est à moi. La victoire esta ™^.'; fbisj Trop heureuse Fëlime , A son tour, ta victime; Tangut subit ta loi ! La victoire est k .,' SCENE III* TANGUT, /. Oh ! le ]plas tràiire des serpens , \t plus féroce des cro- codilles ! le plus .... et ^ai pu , p6ur la troisième fois ! . . . Où se pend-t-on 7 où se pend-t-on ? Deuùi Jigutèrs sortent de terre y et une çoix répond Ici! TANGUT. ^ * Ici ? D'où vient celle voix ? v 45 SCENE IV* TANGUT, L'AMOUR, sortant d'un des figuUrs. Regarde. TANGUT. Par $Iahoinel! qu'elle nourelle diablerie? qui êles-TOifs, mon pelil ami ? . .u . l.'AMOUft. L'Amoar. TANGUT. L'Amour ? Eh bien I vous pouvez vous vaner de m' avoir fait bien du mal depuis que j'ai eu le plaisir de vous con- naître ; aussi Air ; Hniss* les femmes qui voudra. Aimé les femmes qui voudra , Je suis guéi*i de mes faiblesses ; Et bien fin qui me reprendra . Dans les filets de ces traîtresses. Tout n est que fard dans leurs atours , Que pièges dans leurs grâces ; Leurâ aveux ne sont que détours , \ Leurs larmes que grimaces... bis, Oui, des mille et mille flëaux , v^ Qu'une infernale et noire trame Arma contre notre repos ; Le plus méchant c'est une. . . L^ AMOUR , hd mettant la main sur la bouche^ pour t empêcher de ptononcer les derniers mots, £t c'est à l'amour que tu liens ce langage ! TANGUT. Ma foi, mettez-vous à ma place. t'AMOUR. Rassure - toi. . .. je viens te venger. Prends ces deux corbeilles, place dans l'une les figues de cet arbre. Indiquant le figuier à droite, TANGUT . Bah ! et pourquoi donc? l'âmour . Obéis;dans l'autre les figues de celui-ci. TANGUa^ , obéissant. C'est fait. 46 i Courre chaqoe corbeille d'une des feuilles de chaque figuier, sans les confondre. Tqngut epcécute ce que V^n^mrluidU. Bien! maintenant va-lren à Damas , et Us, chemin faisant ce que tu trouveras écrit sur chacuoe de ces feuillts ; lallons , pars. . . TANGUT, cherchant à lire. Sur chacune de ces feûîHes P Je n^ vois rien . ' l'amour. Tu verras en route , et tu sei^s Montent de moi. Air des piquses, ' Oui y ta Fëlinie aura sa rëaunîpetisè ; Et sesd^ainç , ^;a pl^tit air altier ,, Lui coûteront plus cher qu'elle ne pense. TANGUT. ' Vovis ferez bien y elle a de quoi payer. l'ahotir. A mon pouvoir elle a cru se soustraire ; Sur ses attraits elle avait trop compté... Qui n'aime pas n'a pas le droit de plaire , i Et la laideur doit punir sa fierté. TANGUT ET l'aMOUR. Mon . , rp ennemie aura sa récompense^ Et ses dédains , son petit air altier Vont lui coûter plus cher quelle ne pense ; Un pareil tort ne peut tarop s'expier. Lesfigwers rentrent en terre^V Amour et Tangut s* éloignent. FIN DU QUATRIEME ACTE, ' " ' V . . • t 47 ACTE CINQVIISME* ht Théâtre change et nprésenle un det àppàrtemens de FéUme. Une petite guéridon doit sortir dessous le théâtre dans un des coins ^ sur le premier plan. On apporte une table richement semé* ^ iSiGËNE PREMIERE* • » LE PACHA , FËUi\IE , Toate la Coor. Air ; jàh ! qu'il est plaisant, . de M^^» Estelle Dcsaugîers. Ah / qud heureux jour ! Toute votre cour • Vient pour vousfâUr, fit , Sur rb^UK^eux combat Dont le résultat» A vengé l'afFropt ^ Qu'on'fit ai votre front. . . , tft PACHA.' • '• Est-il dans l'histoire Une victoire, 8ui. vaille à vos .yeux . n fait si i^pripi^x ? Et chez nos nevem Pourra-t-on croire Que ce fait , * ' , Fut l'effet D'u;[a cornet p ' " " GHoeufu Ah! quel heureux jour, etc. ^WBIE à part, ' •Pour'moi'qhelle fvresse ! Partout, G^âce k mon adresse , Grandeur, pouvoir e^; richesse Vont suivre mes pas. 5o connaître ce marchand, et lui ténidîgner ma reconnaissance ]bar unremerciiïMïnt. ** ; • I •♦ jiit ilés Dèmoi selles de Saint-Denis. , îl nous a, ma foi, donW On fruit deprëdestinë. Tel qvté jamais je p'enai Vu oepuis que je suis ne. Le nez du Pacha et de Féline Salon^e tout à coup. ET FELlt^E. . / Ah.!qMelnél. -, Ah ! quel ne ! . Effroyable ^, , ' •••Kpçiovantable. . . Ahi quelnéî Ah ! quel né !- C'est 4» fruit ^mpoisonné! / LES CONVIVES. Ah,! quel né! • M Ahlqûelnë! - Vî.! ,...! * ' Effroyable, ^ Epouvantable ; * , Pareil né ! » ^ 't • Pareil né ! ]Sous spraitril destiné. . . ! • BLANCHETTE Ah ! quel né ! Ah ! quel né ! ' Effroyable, Epouvantable •!•• Ah! quel né! . c* . . . Ah I quel Afrl • 4» Il est conditiOi»né. SCÈNE. T. • • • ' • Lse Mêmes. V^ OFFICIER. l'officier. Seigneur, j'accours vous annoncer que le prince Adhemar... FXXIME , sortant précipitamment. Malheureuse ! fuyons î LE PArCHà. Le Prince Adhemar arrive ? il prend bien son temps. 5i. Non , Seigneur , il vous fait dire qu^il sera demain tix pieds de votre auguste fille LÉ PACHA. Cela suffit. à part, S*il avait un peu de nez il ne se presserait pas tant, L'Ojfficîersort. SCÈNE TI LE PACHA, BLANCHETTE,LFS COURTISANS. LE PACHA. Qn^on ferine les portes de Damas , qu^on me cherche rinfernal jardinier, qu'on me Tamène mort ou vit à Bian- chette.^ Et toi qui m'as apporté ces fruits pestiférés , si le mal est sans remède.. . je ne te dis que cela. RLAKCHErrE. Mais, Seigneur, pouvais- je supposer? £//e ne peut t* empêcher de rire en le regardant lia ! hà ! IJE PACHA. Ah tu ris ! sortez de ma présence , et allez rire au nez d€ votre maîtresse. Blanchette sort en étouffant ses éclats. SCENE VII. LesPfécédens , eiccepté BLANCHETTE. LE PACHA. Et VOUS, mes amis, qui dans l'assaut imprévu quejc viens de soutenir , m'avez si bien secondé de .tous vos • veeoxi m^abandonnereZ'VOus dans cette nouvelle calamité f * AiA du Vaud. du Sorcier» » TëmoÎDS de mon malheur extrémq. Allez me chercher par pitié Un médecin , nç dut-il mem . Rogner mon nez que de moitié. Pour trouver ce sauveur, cet ange^ Courez tout Tempire Ottoman , L'indodtan , Hispahan , Astracan , Je ne- dors , nfe bois ni ne manji Qu'il ne soit enfin arrivé. l^e Pied de nez. L I 1 iJn géme traverse le Théâtre^ présentant un transparant açec ^ ces mots Il est trouyé. % TOUS , le lisant avec surprise* Il est trouvé if ois. ^ LE PÂGHÂ. ' Je suis sauvé. Air if une Anglaise. Gourons au devant De cet homme extraordincf^re , Gourons au devant De cet admirable savant.' Je lui fais présent Des trois quarts de mon nécessaire , Weussé-je perdu Que^moitié de mon snperflu. CHOEUR. Gourons au devant De cet homme extraordinaire y Gourons au devant De cet admirable savant. he Pacha sort précipitamment et sa cour le suit. FIN DCJ CINQUIEME ACTE* ▲GTE SIXIEHIE* Même Décoration. I SCENE PREIHIERE* LE PACHA , TANGUT , sous le costume d'un médecm Eihyopien. BLANCHETTE , COURTISANS, CHŒUa. Air Au feu. Honneur, ' Honrunage^ • Honneur, Au plus savant ^ au pltis sage ! 53 Honneur, Hommage ^ Honneur, Au plus fameux docteur ! LE PACHA. Tai donc le bonheur de posséder dans mon palais , le célèbre docteur Totile qui , dit-on , sait unir au savoir le plus profond y la gaité la plus folle. TANGCT, Et qui en dernier lieu, a guéri le fameux éléphant de Pégu d'vie protubérance survenue à sa trompe , et qui lui donnait beaucoup de ressemblance avec vous. L£ PACHA. C'est le Prophète qui vous envoyé. BLAÏ9CHETTE. G^est vrai que c^est comme un fait exprès ; car M • le Docteur est arrivé juste en même temps que votre nez. LE PACHA. Il faut vous dire que ma fille en a un pareil. TANGUT. Tant mieux. LE PACHA. Comment, tant mieux? TANGUT. Parce que j'aurai le bonheur d'être deux fois utile au plus estimé I au plus puissant et au plus éclairé des Pachas . LE PACHA . Vous en dites trois fois plus que je n'en mérite ; 'mait parlons du nez. ... TANGUT. Pourquoi parler du nez? LE FACHA. Do nez qui me procure Thonneur de voire risite. TANGUT. Ah! fort bien. LE PACHA. Qu'en dites-vous ? TANGUT. Je dis que pour un noc^veau nez , il est d'une belie venue; mais j'ai sur moi une pendre qui le réduira en un clîn-d'ceil à ses justes proportions, fut-il long comme la grande muraille de la Chine , gros comme le colosse de Rhodes et pointa comme one pyramide d'Egypte. / 54 LE PACHA. Q»e Mjfcomet roos entende! TA?6UT, impressùnf le nez. iUpmpnew^fn% Topération. . .Q ne sentez -voas ? LE PACHA. V//Mi jne bouchez le nez , qae voulez- yoos qae je sente f TAKGUT. V^i r»^ 01 entendez pas; je vous demande si toos sentes mfé€ àifvUw qoelconipie ? TE PACHA . i}wiAc0W^'i non. TAKGUT. Si rocié souffrez ? LE PACHA. Je ne crois pas. TANCOT. Tant pis. BLACH£TT£. ftll s^mfTrait, ça irait donc mieux ^ TAKGUT. %%%%% doute. .. où il y a insensibilté, il n'y a ^ères moyen d; %%%é'Si%0%% an reste , nous allons Toir. // sor/ et- sa f!elfUure utiepeliu boite, Voici k remède le plus prompt et le plus efficace. LE PAGRA . Une prise de tabac ? TANGUT. Ne vous inquiétez pas de ce que ce peut-être, prenez-en ime Itno'C , et au troisième éternument , si voti^ nez n^est pas yo% pieds , il est iadéracinable. LE PACHA. Au troisième élemuement^ dites-vousf TAKGUT. Au troisième , prenez... BLANCHETTE. Tiens, ça serait drôle. . . eh bien ! à la bonne beure. . . VHà un remède que tout le monde a sous la main. LE PACHA , après la première prise, eternue. Atcbut! TAKGUT. Un. . . Il remue. BïiAKCHETTE , approchant. Si c'est vrai !.. . ' ,, X .LE PACHA. Quoi! vraiment!. . . atchut?* TANGUT. Deux. . . • fort bien . .' .il se détache • BLANCHETTi;, opprpcfiant ^ncore, Aji ! bien , par exemple. . • . L^ FACH4. Il se détache? ah ! Docteur qaeile reconnaissance étern • • • étern ... TANGUT. * ^Êternaez* encore ttnc foîs. tÊ PACQA I étémue a^ Pisùgé de BkmcheUe. At chut! birÀTfCHÇTTE $*essiiYùntaQec humeur. Le bpaDieii tous béx^isse! TAlî^GUT C'est cela, {le net du pachp tombe à ferre» Voilà votre nez .• LE PACHA y Je ramassant. O prodige!. AIR Honneur à la musique. Quelle admirable cure ! ••• •©h fie grand médecin! ' Il soumet la nature . -•'.•.' Asoii^ pouvoir divin. TANGUT. Maintenant faites venir Votre fille ; pn 1^ elte nt'esl indispensable. ' ^ ' LE PACHA. ' " Blanchette , va chercher ta tnn/iressc. 1 SCW9E II. T 4 TANGUT, PAtHv, sa Cour. • Mes amis, vous allez avoir la bonté de nie suivfe là Tangut. Je VA^ ^pt^évi^n» cjue>i^ériiril. pas dans Tusslge de prendre du tabac, ma fille fera sAns doute... at chu^;... les façons. . . mais ne la mén^^gez pds. ' > st pas à vos pieds , il est indéracinable. LE PACHA. Au troisième étemuement^ dit^-voai? TATîGUT. Au troi^ij^jj!^ , prenez... BLANCHETTE. Tiens, ça serait drôle. . . eh bien ! à la bonne heure. . • V^là un remède que tout le monde a sous la main. LE PACHA , après la première prise, éternue* Atchut! TANGUT. TTn ... Il remue . B]LAKCHETTE , approchant Si c*estTraî ! . . . LE PACBA. Quoi! yràiment ! . . . atchut?* TAÎ^icUT. Deux. . . . fort bien. .' .îi se déUche. blanghette;, apprpçfiaiU tmcore. Ah ! bien , par exemple. . . . L^ PACHA. Il se délachef ah ! Docteur quelle reconnaissance étern . . . étern ... TANGUX. * Etemticz encore tenc fofs. LE PACBA , étcrmie a^ vîsûgé de Blanchette. At cbul! birAîrcHçrrE i e^uvùntaiec humeur. Le boa Dieu tous béiiissef - r TAt^GUT C'est cela, {le net du pachfl tombe à ^ttç, YoiU rotre nés .. LE PACBA , / ramassatU. O prodige!. / ' AIR Honneur à la musique. QuelLe axlmirable cure ! ; • • • '^h fie grand médecin! Il soumet la dature " .'. A son; pou voir divin. t '• ' TANGUT. ' * ^ Maintenant faites yenir Votre 'fille; pn en^r^^ aVéè elle nl*ésl indispensable. . • ' "• ' -LE PACHA. ''.'•• ^ ' ' ' '* Blanchette , va chercher ta maîtresse. B II. TANGUT , LE PACHA , sa Cour. • • Mes amis, vous al4ez avoir la bonté de me suivre là Tangut.^ Je Jaus ^pi»éviefijr que "n^éfàriL pas dans l'usage de premlre du tabac, ma fill^ fera ^&ns doute... at chu!... ^es façons. . . mais ne la tnétijjgeî pas. ' fÀtïaUT. ' Ce n'est pas mon intention. LE VkCMÈL^étermittnt^ et à part. Founrn qu'il force d'étert]faer,-mon s^utré hëz n^afile pas tomber aossi. . F£LIM£. , Eh bien soulevant sen voilé voyez. TANGUT , reculant. Qu'est-ce que c'est que ça?. FiUJME. J'étais %lir^ de vous inspirer Pborreur, mais, qu'au moins la pitié s'y joigne* 57 ^ ^ T\NGUT, Et c'est À des figaes que voas attribuez ?. . FpLïME. Hélas ouï! seigneur, à peine y avaîs-je goùlé que. . ^ TANCUT. Moi, je crains au contraire que cette difformité n'ait une cause plus morale que physique , car c'est souvent par ces signes de r^roba lion que la nature on Famour se yenge des êtres qui ont persisté à méconnaître leurs ioiSb FELIME. ^ Cependant mon père ... TATSTGUT. Votre père avait bien aussi quelques petits torts k se reprocher, et je ne raî> guéri radicalement, que parce que chez lui auca^ vice d^^cœur , aucune influence malfaisante n^est venu contrarier le succès de mon opération. Voyons , paries-moi à cœur ouvert. Air Serait-ce îami que sans cesse. Ne seriez-vous pas un peu ûère ? FELIME. Mais quelquefois. TANGOT. Jalouse, coquette, légère? . FELIME. Mais eut , par fois. TANOUT. N'avez-vous pas fait de conquête? FELIME. Plus d'uue fois. TANGUT. Et la vôtre aussi Ta t'on faite ? ^ ^ - FELIME. Pas une fois. TANGUT. Pas une fois ? FELIME. Pas uiie fois. TANGUT. Voilà tout ce que je craignais. FELIME. * Pourquoi.? TAîîGCT. Parce que la main qui vons a frappée est plus puissante que la mienne. 58 FËUHE' Oh ! ciel ! je serais condammëe ? . tlutôt mourir. . , TANGtJT. Bâfi! mourir. . . si tous ceux qui de temps à aufre ont le 9CZ long en disaient autant.», mais ils finissent- par se coiléo- ler 9 et vous ferez de même. , ITELIME 9 lui présentant sa bourse de cuir. Jamais. Air Il me faudra quitter V Empire, \ Tenez, voyez celte bourse magique. Intarissable, irnmense source d'or; Qui par r effet d'un talisman unique, S''emplit, se vidfe'et se remplit encof ! Elle est a vous, si vengeant mon outrage.;* TANGUT, l'inter/^ûtnpant. Quand le marin voit le ciel courrouce ^- Dans le péril dont il est menacé ,. Il fàil un > œu , mais produit par Torage , Ce vœu n'est pi lis , quand Forage est passe. ' FELIME , lui donnant la bourse. Vous douteriez ? eh bien , la voilà ! mais , au nom de r humanité ... Tk'SiGVT j à part , la saisissant Fort bien, haut" Je là reçois comme un gage honorable de votre confianee ; mais , je v^us le répète , tous mes ef- forts seraient inutiles. D^ailleurs je dois être dans une heure à trois lieues d'ici , près d'une des favorites du Sultan , qui est menacée de perdre les plus beaux yeux du monde , et vous senlez que le moindre retard . . FELIME , aqec la plus Qioe émotion , détachant sa ceinture» Ne craignez rien, voici une ceinture qui vous transpor* tera en un clin-d'œii auprès de votre malade. TANGliT , à part. A merveille ! ' FELIME. Jugez par les sacrifices que jt-yorn fftis de UiflftiRirCaïice que j'attache ... TAÎÎGUT. Quoi 1 cette xeinture aqrait le pouvoir ?» • De vous faire franchir mille lieues , comme Vmeàtr I9 plus rapide. ,%,. TAVGUTy pi en iiU la ceinture, Voas avez réponse h lou». Cependant , si par un mallKiir •a une milice qii*on ne' peih 'prévoir , celle ceîniure ni'ame- naîi irop tard au chevet de la sultane , savez -vous que ma télé. . . décidéuieul , adieu ,' princesse. Efa bîe^j^i tfi tnalheiir iinpo^sible vous arrirail, si vos jours étaient menacés , voici un cornet qui mettrait à votre disposition , non seulement la lél^ du Sultan , mais encore ses vastes étals et ceux de tous les souverains du monde . . . Oh ! preoez-ie , prenez- le de grâce et je croirai vous devoir •ii€ore i- ' z. ^ . ' Tk^QM"! ^ se découvrant. £h bien , oui , je les prends'-^ ' {Bmà de tonnerre» Ciel ! que vois-je ?. . TANGUT. Un homme trop confiant , trahi et vengé. FELiME . Malheureuse! -, TANGUT. , - , Ah ! vous avez cm qu^on pourrait se jouer impnnément de TAmoor. Apprenez que c'est de ce dieu lui-même que je tien^ le fruit qui a fait un objet d'horreur de la îgure la plus céleste. • . ah ! Féliiïie. . .JTélime. . . nous pouvions être si heureux! FEUME. Nous pouvons Fêtrc encore En vous donnant le droit de punir 9 Tamour a dû vous donner celui do pardonner , et vous ne voudriez pas rendre mon châtiment éternel. L^ambition égarait mon cœur t le malheur Téplaire et la reconnaissance vous le rendra» . TANGUT. Il n^y a qu^un iijislam, vous m'avez t^u le même lan- gage, et pourtant. . FEUHB. Quels sermens voiis faut-il ? LePiedde nez. & \ W TANGIjT. Ce ne ont pas djcs serinehs ^ ]e.^é,vçf^ ia^i^ Al^ii^mno^ et grosses larmes . ' ^ • ;, , i, Begardez-moi. Oui , en roîià $ mâb sonf^'ce him céllts-évirépi^rf F^LIltE. Le plas sincère* .TfN^- .> » t. î . ' • ï • • > ' - ^ .'. > • ^ » •.^.^t' . Le regret de n'être plus jolie n'y est-il pas pour qlt'hÉ chose P •' * ç . . ♦. Je suis femnie... mais.^AÎt iroiis pottriez lire dans mon cœur. ^ ',''.', .' •.•!'' Qu'y verrais-*.? ., ,, .,;, . ^ . ..;. ^., . .... ,..; . L'aveu de toutes mes fautes , la honte de lë&'wBit^ Côtli- mises et l'ardent désir de >es>éptii^er par le bonheur de votre vie coliàrar-' • i ' •'•- ..» • \î^ m-. • r -ir. .*' 'ÎÙtejpavi^ elle a pi^urtàntl'^îr deB'onn/^bi FELINE. Air dé tJinèëkts. Rendez-moi telli^ que iV'tài*. Loreque je $us toucher Votre âme ; •''•'- 'Sî'p^tiètstovirde'téiïtàiiâ' * ' ' ' '• ^• -• • •! . J. »Piiutiqtle jfe'iîreplafîirè'àpèmiâlàte. "' ' •- '' • Quoi ! vous consentiriez à gàrdar i. ^^màiqvamJeifiêk^. '. * .FELIME. ^^^- '"'^ ' "'^'' Oui , si TOUS refusez de me rendre votre cœur. • * * t '- ' tf 61 T ANGUT , allant poser If 9 trois taùsr^i^ns sur le guéridon. Ah ! ma foi, dussé-jo. ètrjc enccvedupe de ma faiblesse. Tenez, ma çbi^re FéUine ; ffthtz detto {igtie.* . .. * Ciel ! que me ftapùiet f ôair '/ ' ;' '''\ ' tÂngut. ^ Prenez ceU 4ei eenfiteicev* ^•i^ y *Â*fi^^s et figacif comme il ya . . . mais ceci n^esl pas un . • . Les Méme^, HANÏF. BJLllIV , soM paPàU^e, Que fais-tD , imprudent? apprends ne peux rendre la beauté k Félime sans renoncer aux trois talismans qui assurent ta fortune , ta puisi^an£res tous les tourmens que je vqus. ^ caiis^ • • non , nbfi ', ,f^^ mérite p»9 ifxx ^i^gf aod 3cri£ftq . » * yiM / hëurc^l j ki Ikifi^tirW^i ^pier^.^ . , , î TA Reut-eUï 'î ikk Vous . . ^ îxôn ^ ^çe dernier iiiot me décide.. . plus de talismans^ et toujour^^a t^i^liiue^.^, 11* Aussitôt le ifoile €i Jç wi4 dé FéUniê disparaissent q»%c le salon j qm fait place à im^pidais. ènXlMt dé' faut t éclat de la magie. . -» , .. i . • "" • . . • . TANGUT,rELIME , LE PAÇHA, BLANCÏIETTE, HANIF, placé sur un trâne rèspUmdispant , L'AMOUA . àumU *-*>, TOUfE LA CWPR. ^ * • ' ' ' ' Quel bonheur ' /éii,; Et quel prestige cnahasiteur/ £Ile n eut autant d attraits. ^ Par des plaîsii s purs et durables J'ftnbel Lirai votre avenir... a TanguL à félime; Dmi ibi orgueil , ^ C'est la journée aux pr>4i$ -, .. . *^ , LE PACHA. ^ Ainsi ,^'est au roi de Trebisonde que j'ai l'bonnear de parler. . . enchaulé ue fainr sa iSonnai^sa^ce. T?ANGur, à pari» Hai I bai !, * " t f i '-. ' 'HÂmr. ' ' *...7, ' ' y 'Déirotrtpèz-votis Jeine;snis que le eoyfmff^ao Htnif? qn'ane puissance céleste a daigné élever de pu î^^s pea au rang de ses premiers ministres , et si vous rie trouvez pa$ le fiU d un génie indigne de voire alliance • . • '^ LE PACHA. Àllonn donc 9 vous plaisantez ; je crois ne sais pat C 63 . n génie , et je ne pals que me troaver trés-honoré d'ea ayoir on dans ma famille^^ BLANCHETTE , à p^. Ce sera un prodige de plus. l'amour j à Tang^t,. , * Ta ne diras plus de mal des. femmes P TANGUT. M a bouche vou^ Injure. . ^ l'amour,^ FéUme. , Ni toi des hommes ? „..,, . blancuettÈ. Son nez voas en répond; •1 .f.. CHOEUR. Air duJTaud. du Coqdff^ Village, . Chantons lé ^our où deux aman^ fidëlss ^ Vont voir Phymen couronner leur ârdeuf* ; Ils ont subi trop d'épreuves cruelles Pour n'avoir pas mérité le' botiheur. n est,-dit^6n , une iioiivélU l'ciTe' , ,f Où les vertus dnt ' plus !dé poids quePpr^ .^ Où Tamitiè, l'kmotir'itiêine et kîncère.,. Le beau pays ! mais on le cherche encor. CHOBUR. Chantons le jour, etc. TANGUT, à FéUme. Taguërison serait je crois, complette> Si tu pouvais habiter un pays ^ Ou Ton ne fût légère ni coquette... Quand tu voudras nous irons à Paris. CHOEUR. Chantons le jour , etc. BLANCHBTTE, bas à Tangut, Prenez y garde ; on sait que la vengeance Pour notre sexe a toujours quelque prix... Et l'on prétend que les femmes en France , N'épargnent pas le nez de leurs maris. I 64 i CHOEOB. Chantons le jour, lE Mciri.' ' ' Faute dVToirJ'j'ai rait'nialnte' Or, puisque j'ai lecoupd'œil si bornéi Je suis d'avis que m'aîlongci' la vue Eût mieux valu que m'allon'ger lé iiii' ChantoDslejour, etc. FBLIHE, au public-,'. Air du yaud. des Garde» Marinei^ guand le plus ddf des cbStimeus, 'effroi me laisse encor tremblante ! % ;pen tante larcin dés trois talismans ? DU in'Ti indiqua un quatrième, de vous plaire assure le moyen'; EtFëlime, n'en dites rien, '- Le'^ole k l'instant même. . CHOEUR. Chantons le jour ou deux amans fidëlei Vont voir l'hymen cOMronner leur I^UIV~ Ils ont subi trop d'épreuves cruelles Pour n\ivbir pai mdrit^ lëUoQfaùr. FI1S, L LA ClIRIEUSK COMÉDIE-VADDE VILLE EN DEDX ACTES, Pae mm. DABTO]^ et XAVtËR , BCPaÉSENT^E POUR LA FBEHiiES FOIS A. VhAlSf SVh ï^ fB^k-^RB. DU V&UDETllXE , KkG Ittl itto^* Pbix 1 Fb, 5o Ceht. AU HAGASra DE PIECES DE THEATRE, CHEZ DUVKRNOIS, LIBRAIHE, I Goui' des FoaUines , a°. 4 > et Passa^a de Henri IV, o". lo, lael i4. I X »^ PERSOlSTiAGES. Acteurs. La Baronne D'ARMAINVILLE . . . i . M»» Guillemin. JULIE, . ^.. , . M» DussERT. ^T,^^; >. petites filles de la Baronne. I' * Mil imprimerie de BOCQUET^^UJS QU^AUROURRO MONTMARTRE, N. 4* LA CURIEUSE COMEOIE-YÀUDEVILLE EM DEUX ACTES. ACTE PREMIER. Le théâtre représente F intérieur àCun pc^ ; un pa^ villon est sur le côté à gauche \ ungro9 chêat dan^ le fond du théâtre ^ un bosquet à droite. iCENE PREMIERE» JULIE , ensuite FRANCK- JULIE. {Elle fait signe a Franck qu*on ne voit pas encore x celui-ci s"* avance Wtin air mystérieux • Eh bien, quelle nouvelle? FRANCK , apec mystère. Chut!... mam'zelle Eruestine, vot'sœur, n^esf-elle pas sur nos talons ?... faut rien dire , sauf yot' respect , c'est bien la p'tite fille la plus curieuse! JULIE. Oui, mais tu peux parler^ ÏUrnestine est avec notre bonne maman. FRANCK. Avec madame la Baronne! bon!... ^reprenant son air d^ inquiétude» C'est que ma fille , ma petite Kosa , excepté ce qui regarde mou ëtat de jardinier. on a^ Iç connaît pas plus qu'ici. Seulement... • Air Vaud. de t Homme Vert, Il paraît que V jour Timportune , ' Car on 1' voit rôder^dansl'paysy Dans son grand manteau sur la brune, Qù*il a Tair d'un' chauve souris. j'eus. Jusques dans ce jardin , il ose ' Pénétrer?... FRANCK. Et j' dois vousdir' ça' L'autr' jour, j' l'ai vu cueillir une rose... Faut vous dener de cet honnn'-lk ? , Que veut'il donc? et pourquoi sans cesse le Irouyai* je attaché à mes pas ? , Y a bea queuqu' chose -qui In' frait croire ^'il li'a que de bons motits. , * ItJLIE. Quoi donc? N^ 5 FRANCK. TeneT^f ws gW tard qu'hier... en faisant ma tournëe^ je Tai suivi à. la piste ^ et je me suis apperçu que ce bon jeuxi^ homme que je soupçaidnais déjà de quelque mau* vais coup, avait fait déposer devant ma porte un paniec de vin e;s;çeUent., avec ces mots à mqnwur. Franck Bloum* Vous voyez q^i'oa ne peut lui supposer que d'honnêtes intentions, ^à pari,{xvxs^\ la porte du parc s Va toujours ouverte pour ui, n' faut rien dire. JULIE. Franck , je te ta bonne volonJlS; mais elle me sera inutile*. Toujours à vol' service, ni am-îs^lie. Vous êtes si rai- sonnable, si sage/i*. à propos, j' vous pripns-de n' pas éventer le viti, voyez-vous, parce qu'il m'a é\& donné sous le sceau du secret^ il faut qu'il soit bû de même; et puis vot' giand' œanfian croit que je suis capable de m'enivrer... JULIE, impatientée. Il suffit , Franck, i^eUe a* éloigne de lui et se pro^ mène. e/i. b>ngi et,€,n large tandis gtifi Frami continue tout seul. C'est pas l'emb^rra^^ il eçtjbie^ Odohé,, maintenait quatre bouteilles sous la grande meule, six dans ce pa- villon qu'on n'habite plus, le, plus chenu dans le creux de ce vieux chêne. // montre le. chêne qui eai. au fond du théâtre , me voilà tranquille maintenant et de quelque côté que j'aille, je trouve à' qui parler. // salue ïuUe rf/ sort après aiwr/ait • w/i- graHd déiour pour paa0er depàni-^ie ehéhe' et y jettèr un coup d\jeit furtif. JULIE, sfiule. Poiu'quoi , malgré mi , toujours penser à ce jeune homme ?••• Quoi qa'cn dise Franck^ rieu' ne' prouve la ' 6 bonté de ses intentions... pourquoi semble-t-il fuir la vue de tout le monde, excepte la mienne? je m'y perds. Il m'intéressa pomiaut; je Je sens, et je m'en veux. Si du moins ma bonne mère le savait } mais à son Sge on n'a que des railleries à opposer aux peines du cœur. Si j'é- tais sûre de n^étre que grondée, je lui dirais tout j mais elle se moquerait de moi et cela me serait in$u^portabte Air P^aud, de fûedes Nçirs. Un sentiment, même éphémère ^ .£!hange souvent notre avenir; jbes vieillards rappellent chimère , Ils n'ont donc point de souvenir t Sitôt que leur puissance cess^ , On semble oublier les. amours ; L'histoire de notre jeunesse , West qu'un roman pour nos vieux jours. . SCÈNE m. JULIE, LA BARONNE D'ARM AIN VILLE, o- tenue par PÉTERS. PÉTER», à la Sc^r*vnne à qui il donné' le bras* Tenez, madame, Toilà mademoiselle Julie. LA BAttONNE. Bien! laisse-nous; mon cher Péters. ' {Péters sart. , Bonjour, ma bonne mère. " LA. BÂROÎiNEi , . Bonjour, mon enfant {elle K^mbrasse^ j*ai deâcha-^ grins^ ma JulJQ, des chagrins bien vifs ^d'autant plus. vi& que je n'ai pu encore les confier à personne ;!\mQia toi, tu as de la raison, Je .pom^te. sur ta discrétion, car tu n'es point comme ta soeur... f ai deux filles et je n'ai qs. une amie* ' JOLIE. ' ^ Ah l nous vous* aimoûs toutes .deux .paiement Ërnestine est la borate , la douceur m^me* ; • N t 7 LÀ BARONNE.. Oui, mais son indiscrétion... aussi je l'ai bien grondée ce matin. Revenons au sujet de cet entrjstien. Julie, ton frère est ici; JULIE. Eugène ? qniel hon-heùr !, LA BARONNE. Dis quel malheur! ma pauyrie enfant. Il y est depuis trois jours ^ il y est caché. ''. \ JULIE,*' • Cbmméht? -; • ; '"' ; ' la baronnç. .., * Une; affaire d'honneur... ; ", , 'SX^tx&^vwetnenL , Uti duel! ' * • LA BARONNE. Au ! ces jeunes gens...» ils ne veulent rîen écoivtfr. Air Ufipeige ainuUt iajeun» Adèle. A notre empire , pour se soustraire / Un jeune homme veut nous fuir , hélajp I Il dédaigne la Vieillesse austère Dont les conseils goideraient ses pas . Dans le monde, il s'élance y il se presse , L'imprudent croit pouvoir tout bi-aver... Mais il tombe.» et^udaîki la vieillisse Lui tend la main polir le relever. '. Ecoute, tu sais .que depuis que nous habitons le grand Duché de Bade , ton frère s'attira souvent de fâcheuses aflaires par ses plaisanteries sur les habilans de ce pays, ce qui est ipal^ trèsrt vive avec le capitaine Wodmar, et pour se so^sti^ire aux lois du pays,' il prit lé e ae battit sur la frontière, à trois' liûues. d'ici... le maljiieureux ca pitaîne tomba... ton frère voulut fuir, mais lui-même épuise de' forces... ' Pétèrà, passa de ce côté... il reconnut ison jeune maître^ et le fit. trapijpp9r,ter secrètement dàtii le château. v . , JULïEj, viyenieiité Ilesl'hois de danger? . .i ' ; ^ LA BARONNE. Tout-à-fait -, et maintenant, er^ çtftt de Pi^f tac. Coipment, i va çgrtirf' " ; . ^ , ; . . . LA BARONNE. \ ^ ., Il faut qu il renlre en France sa vie nest pas en sûreté tant qu^il restera ièi. Sais-tu que l'on]C^c4RiM^^^^ homme , le comte de Wodin^r. est l'homme^ le plus emporte et le plus vîndicatild^. toju,t,'^V . • . "tiëriB, que Je suis bi'te mui!... }' reux qire.^ qa'un homme arrive â cheval, avec une lettre à fi'aac-ëtrier. Du reste , l'homme , le cht^îil. et la, lettre iont dans la cour, qui allendenk VOsAtidré», car l'homme dit comm' ça qo'il ne peut remettre la lettre qu'à voits. ^à part" Quand au cliwali/iRile'iJft pJén;' nitfçuiéie/. .,,. '..,,. i ' ROS ,\ , -*Bfe' ' ' VU tou>btot4-Ha comibtnibnftikei'iet'^ërhent en- core.... mon„p^ Bs- dim j''. suis^ toujours à regarder les mouclies vojerr... ç'e»^ v^'^j.,j,, sîtiît que je me croire un peu les hras., il dit que je ne fais rien ; mais je peii^ à loiil plein de ch ; . •• -Ml} ; ^> jtôsA'.'- '^' ''' '". ''' *' " • /''. EENESTINE. .... -j;! ! - . /i;' . i. Oui. ^ * .- -I .' Faut'il-que j' bouge? ERNESTINE. , jQiic l*a-l-j dit? A081., •..'•..V >lf dis, 'rien.'. />' ^ . T • •j;. tt ERNESTINE. Ainsi , Tour fait rougir , VoisTombien c'est mal de te teire. Tout le monde va donc me bouder ici comme bonne maman ? ne t'ai-je pas dit moi , tout ce que je savais sur la femme du garde champêtre qui a battu son mari. ROSÂ. Et totit r pays Ta ça comme moi. Ce qui fait qu'elle n'a pas osé recommencer ^ voilà comme on rend des services , mademoiselle. , ROSA. Oui^ et avec votre manie de tout savoir, vous avez &it manquer ion mariage a^vec le grand François... ERNESTIKB. Un homme emporté cotùmé celui-là; il t'aurait battue aussi. ' ' • C'est égal, on aurait vu.;, au lieu que si Je reste . , - ERNBSTINE. Et puis il boîtait... ROSA. Oh ! fe 1-aùr^is fait marcher dt*oit. ' ' '— ' ' • ERNESTINE. ' •..•;•• Je t'apprendrai quelque chose, dis-moi ton secret 5 il sera bien pliis 'sîîfr quand nous sei^ons deux pour le garder. ' ' RbSA. Ah! ben, oui... c'est bon pour une maison... mais un secret ! plus il a de gardiens., moins il est en sûçeté. " Et puis, j' n^ai rien à vous dire , puisque vous l'avez vu Sortir. ERKESTINE. C'était l'homme au grand manteau,, n'est-ce pas? je ne l'ai pas vu; mais je J'ai suivi à la trace* Voilà déjà plusieurs jours que je le guette, parce quç. tu sais bien la grande allée do^parc? el^ bien, c'esll^zna gazetle à moi. ^ ' . Coo^n^ent q^e ça s^ £iit ?. EBNESTIN^. Je reconnais tous les pieds du chdteau et du village à la marque qui en reste sur la terre , et la grande allée me rend compte tous lies jours, des gens qui Vonti et. qui viennent dans le paLc. £l puiSi cela me découvre les afinoureux du. pays. Au^si, lorsque je vois uagoadfKlfiîed et un petiji piod àcolé l'unde/l'^uitre, etqiie Pourquoi ^èla ? ROSA. Vx>mwmisAÊBez bien le père Ëarck, l'aubergine. Qu'a de oo^itiimi k pèi^e 'Barck ? ROSA. Il y a deux jours ^u'un homiHe est venu chez lui il a demande la carrle, il a sonné le garçon plus de trente fois , et h chaque fois au lieu de hii commander quelque chose, il n^a fait que le questioiiner sur ma- demoiselle Darmainvilte, lu plus grande^ celle qui a l'air si sage et si raisonnable. ERN^ISTINE. Et ce jeune homme n'a rien dit sur moi? ROSA, Non, il n'a parlé que de celle qui a l'air sage et rai- sonnable. Et puis II est parti sans manger et laissant six irancs pour boire au garçon, de manière que te !>ère Rurck^ le garçoi», -et lagiH>sseMarie-Madelaine, eur oitisiniéire^ élaierlt da^ l'admft'aiion le père Burck surtout , parce qu'il aime ce qui est comme çair*. uu peu romanesse... moi je n' -haïs {>as ça non plus, 0 Air V^wd. du Courtisant Je ne dois pas ottvt'î'rlâ lettre. Puisqu'elle s'adresse k'ma sœur Je voudrais pourtant bien tîotïnaicré La signature. ttOSÀ. Oui , r tïom d' raiïtcut J Ce apin dirait tout , je parie , Et j' gt-m' de rvoir, je suis d' boùn' foi. ERlVÏÎSTINE. Je ne puis htâïMlïr ton criVie / aosA. J' sais bieû tances singulières tne forcent à cacher mon nom. ROSA. Âh! y'ià encore du mystère! ERNESTINS. » Cependant dites un mot et vous le connaîtrez. ROSA. Ab ! si je connaissais ce mot-là , comme je le lâche- rais toute de suite. SRNESTINE. » Fost-scriptum. ROSA. Oh! oh! ça doit être encore plus beau, ça. ERNESTiNE , lisant toujours. • yt Si vous daignez me faire une réponse , veuillez > bien la déposer dans le creux du vieux chêne, qui » est derrière le pavillon. du parc. » sciÉMEvm. Les Mèwbs., FRANCK. •M'. VKK^QKy'à part* Qa'enteadsje?dana'leci7eualdu vieux chên^ ma ca- chette est découverte I / vous là , ma mère ? liui supposer un tel projet / ' Sans doute le désir de plaire , y-U^è Dans se 5éjour le conduisait. - r^/ LA BARONNE. Peut-rêtre il vient pour te séduire. JULIE. Cela serait plutôt prouve... Car il a Tair , je dois le dire , D'un homme fort bien élevé. LA BARONNE., Et ce malheureux courrier qui vient d'arriver ne me confiimet-il p^s dans mon opinion ? Le comte de Wod- mar est dans les environs , ma fille..» Cette ûouvelle me trouble à un point. . • Mais ton. frère partira cette nuit 1 SCENE XII. Les Mêmes , EUGÈNE, PÉTERS. Morceau d^ ensemble. LA BARONNE , JULIE. Air de la Maison de Plaisance. Le voila {bis» L objet de tant de peine; Dans mes bras, mon Eugène, Le malheur te respectera. Ensemble» eugene. * Me voilà , bis, J'ai causé votre peine ; Mais un jour, votre Eugèn De tout vous consolera. 21 LA BARONNE, à PéterS. Et toi y Pëtèrs , vois si quelqu'un s'avance , Ah / jele confie a ta foi. A Eugène. Sans nous , tu vas revoir la France , S^ns nous /... qui veillera sur toi ?.. ECGPiNE. Ah ! vous quitter me désespère , Et mon sort sans doute est affreux ; Mais pour un Français malheureux, La France est encore une mère. ENSEMBLE. Le yoilk , etc. Me voilà , etc. *' LA* BARONNE , a Eugène* Cher enfanty qui m'eût jamais dit qu'un jour ton dé- part serait un sujet de joie pour moi... Eugène, je t*en supplie, que ton malheur te rende sage. EUGÈNE. Ah ! ma mère , on peut tirer vengeance d'une injure; mai$ lorsqu'on fut assez malheureux pour ne pas être la victime. •• PÉTERS. Voilà Franck qui vient de ce côté. • LA BARONNE. Vite, vîte, Eugène. . . dans ce pavillon! JULIE , remontant un peu le théâtre. Le voilà! le voilà! Eugène entre dans le pavillon. SCÈNE XIII. Les MÊMES , excepté EUGÈNE , FRANCK 1. FRANCK, à /7ar/. Bon! encore du monde ici... Je ne pourrai pas faire Tétât d'iieu de mon chêne ! BARONNE , commc étant gênée par sa présence. Eh! bien, Franck,. . et.. . la meule de fourrage? FRANCK. Elle est relevée, madame, {à part et mes bouteilles l'ont été avant elles je n'en ai pas retrouvé une. i A compter de cette scène , Franck est ivre. LA BARONNE. Et que deinandez-vous, mon bon Franck? FRANCK. Madame^ j'vouIioDs entrer un p'tit. brin dans ce pa- villon, pour y prendre quelque chose.. . que... LA BARONNE^ vipemenL Bâtis ce pavillon! on u*y peut entrer,. FRANCK y stupéfait. Vlà encore une cachette de cernée! me v'Ià à sec maintenanl comme Cancale au milieu de la mer* SCÈNE XIVé Les Mêmes, ROâA , accourant. ROSA. Madaitie, madame! v'ià une grande voiture à quatre chevaux qui vient d'arriver. . • ça fait un bruit..*et des grands laquais dores sur tranches ? FRANCK. Une voiture à quatre chevaux !.. j'vaîs prendre du côté du trottoir, jVai pas envie dé mTaye écraser. LA BARONNE, à itO^a. V Qui donc arrive ? le sais-lu? SCENE XV ;LEd Mêmes , EftNESTlNE accourant. ERNESTINE. C*est M. le comte de Wodmar! EUGÈNE , JULIE , LA BARÔNNlE, h part. Le comte de Wodmar ! ERNESTINE. Oui, c'est lui! maman, j'ai entendu son iiom , je sais que vous le connaissez... je lui ai parlé;., je lui ai lait leâ honneurs de..'. la cour... il vient dans le pays parce qu'il Wsl à la reclierche d'un homme pour son neveu... je né sais pas... il ne s'est pas eitptquélrès-ciairemétlt; 23 LA BàRONNB, à pari. Je ne le deyine que trop. ERNESTIKK , à part. 11 est très bel homme le comte ce .WoJmar. FINAL DE ROSSINL LA BARONNE et JULIE, à p^rt, . Ah ! quel moment ! C'fist le Comte ! qui rpm^ne ? Ah ! quel tourment ! yîendrait-il enlever Eugène ? ERNESTINE et ROSA, à part. Quel doux moment! Ensemble, { Je saurai ce qui l'amène , Certainement , Il ne peut nous causer de la peine. EUGÈNE., à part , à la fenêtre du pat/illon. An î quel moment 1 C'est le Cfomte ! qui Tamène? Gomment Echapper à sa haine ? SGÉN£ XIV. Les Mêmes > LE COMTE DE WODMÀR, paysans et ifàlets. GHOBUE. Dans ce séjour . Vous trouvez ^ ^^^^ ^a^, rvous trouvons Et sans détour. Vous venez ^^^^ d'ArmainviUe. rious venons LE COMTE , à la Baronne. Pardon, 'madame, un vieil artii Jusqu'en ces lieux cherche un appuj. Votre ame noble et bjonne > Sait le malheur qui m'environne. Le coupable , j'espère , Ke pourra m'ëchapper; De toutes parts, j'ai au l'envelopper, Il ne peut franchir ]a barrière. [A la baronne. Vous m'aiderez a me venger. LA BARONNE et JULIE, à part. A vous venger/ EUGENE, à part y de la fenêtres Comment éviter le danger ? =4 . ' CHOEUR GÉNÉRAL. DaDS ce séjour, Vous trouvez , , ., , •KT un noble asile ! Nous trouvons Et sans de'tour, H. au cbateau d'Armainville. 0U6 venous £e Comte donne la main à la Baronne et tout le monde pétri ^ pour se rendis, au château. FIN l^U PBEMIER ACTE. ACTE DEUXI£lIi; {M^me décoration. SCÈNE PREMIERE. LA BARONNE; LE COMTE DE WODMAR. LA'BARONNR, a/TiV prenant le bras de tVodmar pouf èorlir, lE^arîlon , monsieur le comte ! SCENE III. KOSA, seuie. Oui, madame la baronne... oui... certainement... tnais où est-elle donc c'temam'zellc Ernestine? justement dans le moment où j'ai une bonne chose à lui dire, je ii*peux pa^ la trouver... mais je tae tne trompe pas c'est elle qui est là bas!*., ique fait-»elle donc à se glisser comme^ ça derrière les arbres ? Bon ! la v'ià qui s'tapit derrière ce gros poirier... tiens, elle court de ce côté mainte- nant. C'esl-y cocasse ces jeunes filles quadd ça a la cu riosité en tête ! SCÈIVE tS. ERNESTINE, ROSA. ERNESTINE. Rosa ! Rosa ! ROSA. Ah! c'est v6us enfin... imaginez- vdus... ERNESTINE 9 Vinier rompant. iFigure-toi... ROSA. rm'élais mise... a8 . £RN£sriN£. Si tu parles toujours... , ROSA. Dame! si vou^ m'interrompez. » ERNESTINE. Eh bien, commence, je parlerai après. •^ ROSA. Non, non, vous la première... Continuant aveci^ipa-* cité» Iraàginez-yous donc mam'zellc, que par hasard je m'ëtais arrètëe un instant derrière la porte de la salle à manger, quand j'ai entendu mam'elle Julie, vot^sœur, qui disait Péterç. Pourvu qu'il ignore qu'il est cacibé ici. C'est fameux ça ! il y a quelqu'un de caché, c'est certain. A présent, à vot'tour. ERNESTINE. Figure toi qu'en me promenant tout-à4'heure dans la grande allée... ROSA. Oui, lagazetle. ERNESTINE. Je v^ venir de loin M. de Wodmar et ma mère, pour ne pas avoir l'air de les épier, je me glisse derrière la charmille. ROSA. Je vous ai vue. ERNESTINE. Et j'entends grand'mam^n qui disait ce inonsieur de Mérinval n'est peut-être .pas si coupable que vous le pensez. ROSA. Eh bien ! après. ERNESTINE. / Bam! après, il est venu une grande bouffée de vent qui a envoyé toutes leurs paroles de l'autre côté. C'est dommage! ERNESTINE. ' Mais j'ai de nouveau entendu maman qui disait s il rôde tous les jours dans le^ environs. ROSA. C'est de rinconnu qu'elle parlait. ERNESTINE^ i C'est de rinconnu, il n'y a'pas ae doute^ et l'inconnu s'appelle Mérinval voilà déjà son nom de troaVé» ROSA. Vous croyez ? . BRNKSTINB. feu suis sûre. ROSA. Mérinyal, c'est un joli nom tout d'même... si l'père Burck l'entendait il s'rait consent, paf ce que Q'est joli un joli nom. \ f ERNE8TINE. Mais qu'est-ce enfin qae ce monsieur de Mërinval? ^ ' ROSA. Moi, mon opinion, c'est que c'est le neveu de c 'mon- sieur. ERNESTINB. C'est cela... je me souviens maintenant avoir entendu dire pendant le Miner que le comte de Wodraar ëtait brouillé avec son neveu ;.ce4ieVeu sera venu se cacher ici parce qu'il est amoureux de ma sœur, c^est bien clair. ROSÀ. Y choses comme ça, il n'y a que quand elles vous ont crevë les yeux qu'on les voit. ' ERNESTINB. Rosa, puisque nous avons ëté*assez heureuses pour dé- couvrir tout cela , il est de notre devoir de le réconcilier, avec son oncle et le plus tôt possible. Vois-tu comme toutes nos ^découvertes expliquent ce qu'il dit dans sa lettre... {elle ouvre la lettre Plus tard je ferai con- naître mon nom » parce qu'il n'est ici que sous celui de Mérinval. ROSA. Et la réponse de c'pauvre garçon... vous avez lu la lettre^ vous devriez lui écrire, vous. ERNESTINB. Quelle folie. ^ C 3o BOSA. ^ S'il tie trouve pas un petit; mot de réponse ce $oîr dan^ le vieux chêne, ça va.. le désespérer; il est capable de... damo! il parait qu'il a une mauvaise tête. et demandez au père Burck ous' que ça peut conduire un coup de tête- Écrivez-lui queuqu^ chose I pas grand chose; mais qû^on le voie enfin..; SRNESTINS. Écris-lui toi-même. ROSA. J'veux bien... c'est que j'n'sais jàive que*desO*. • jele9 f^is bien^ pf r exemple. Mais il faut que ce soit voqs. ERNESTtNE. Aixii On n* offense point une belle. Qui moi , répondre à cette lettre , Oa blâmerait bette action. Gela ne pourrait se permettre Qu'aux gens sans éducation. Non» non , ma chère , et vous aurez beau dire ^ A ce projet je'ne saurais souscrire / Al>ajadonnc2 un t/û dessein. Cachez qu'à ce j eui;ia homme çn^j^a Je suis incapable d- écrire ! Mais je te conduirai la main. RO;8A. Va comme il est dit, {Err^sline lui conduit Iq. mqm el la fait écrire. D^ahor^^ dites-moï ce quej 'écris pâr- cequ'il faut qw'oa sache ,cç qu'où fait. ERNE^TINE. , Mais lu iV^s de travers. JIQSA. Ça vous^r'garcie... aih! c*est ixp Ç 9a, je ,1e reconnais. . . en v'Ià ericpre un qui passe. ' ERNKSTINE. C'est fini. ROSA. Voyons... ^Elle essaie délire Vp0,,u,Sv VPus. ERNE^XINE , lisant. % Vous pouvez paraître. '3r. ROSiV* Comment, j*ai ^rit Qa> moi, c'est-y possible... et madame qui dit que je n'ai pas reçu d'éducation. ERNESTINE. . Voilà le billet ployé... va le mettre dans le creux du chêne.,. Elle le donne à Rosa. cependant je réfléchis que tout cela peut mal tourner. Quand l'explication ar- rivera, on aura que c^est moi qui ai tout fait. Rendâ. , SCÈNE y. - 1 . FRANCK, et ensuite WILHEM. \ FRANCK, arrivant unfu^il sous le bras» Tout l'monde chuchotifi ici . . je croîs qu'il j i quenqae . conspiralion contre mon vin. ••• j vas {'mettre à l'abri d'un conp de maîn 1' plus tôt possible ^iljail Insigne de k boire. Il ne me reste plus qu' les bouteilles du pavillon ^t du gros chêne. • • J'vas faire sentinelle arec mon fusil et monter la garde pour mon vin en aUendant qu'il me la ' fasse descendre* . . e tournant ioul à coup. Qui Ta là ? il papour armer son fusH. il n'y a pas d' chien ... celui-là ne mordra pas. WILHEM arrivant doucement. La nuit commence à tomber. Mon sort va se décider., ahl je tremble... mademoiselle Darmainville aura-t-elle daigné me faire une réponse...* voyons.. • 7/ va vers le gros chêne et prend le billet. courant a lui et le saisissant par le collet. , Halte-là , camarade. , ' WILHEM. , Chut!., qu'avez- vous, mon ami^ ' ... FRANCK le reconnaissant. Âhl mon Dieul c'est... ma chauve P . ??• ^z '> • ». •• ilcPié'rWoî^e/' '^-^ ' ^'''\ " '.'1* ' ^' • • ' ^ ^ Son esroirVJrtiOn4ctt Tout n est donc f[vV^c rreur ! Oui, tout n'est ou une erreur, , . ..r, ., ^j.= •!' i' > ^>. *fi ''''•'• '*;'''b .ii/ii/. -. JtrtïE , flpec trouffle, ' Si l'on venait vers nous. ^ 3'adortlîl une fèfthi^.*' "" ^ De grilJè] iiigumdià; ^ ^ ' Tou]l;.ip^c^iaABiiiM' itio^.iii'il^.fîl FoûrvA*esous^5^^^^ .. , ^ ,.,, , ixvvAÙ^W Mais elle est insename. ' * 35 JULIE , sans técûutef. Monsieur, ce n'est pas moi. iwiLHink. kh I quelle est ma surprise , etc. , Ah ! quelle est hia surprise, etc. wiLHEM- Quoî, ce billet que je tiens encore... JULIE. Il n'est pas d inoi^ Tou&dîs-je..» mais on pourrait nous surprendre... des bruils assez fâcheux circulent déjà contre tous; moi-, je vous ai défendu, monsieur, par générosité seulement, car vou^é&iez absent ^ ejt je ne ptîis croire que vous soyez assez n,otre ennemi..* . WILLEM*. ; . . Vous aTz d^aignez prendre ma défense, vou^ ne me ihàossez; donc pas? * . i i ' l ./ - • ' JULIE.' Pourquoi' vous bairai-je.. .. cependant si ces bruits étaient fondés... je ne puis croire... répondez seulement k ma question... le comte de Wodmar vous est-il connu? wiLHEM , vivement* Le comte de Wodmar... Vous possédez doue ce secret que je ne voulais révéler qu'à vous. JULIE. Vous connaissez le comte ..., retirez-vous , monsieur , je Texige, et ne paraissez plus dans une maison où vous avez porté le trouble et 4op,t vous pourries causer la perte. , . ..., ' WILHEM. . . . / ' ' ' ' • .• • i ...'..• Ah! sous quelles couleurs m'a-t on présenté à vous... je ne partirai pas sans m'étre justifié, mademoiselle. SCENE tll/-. • ' ^' \ Les Mêmes ,* ROSA. . ,.r ' ..il ''^0^^ entrant' * Ahl Wôn Diêtf y^'ett-cè qUé je' voW ''''^' ''" 36 lULiB , à JVilherh en aptrceuant Roaa et t^un Unt suppliant. Vous me perdez... reUrcz-Tons. IULIB. ]'obéis , mademoiaelle, mais il y a dans loat ceci un tual-enlendu qu'il est demu» hunaeui' dVcIairch*... Julie tort £un c6té et ff-Uheot de Vautre. SÇÈMë VIII. EOSA, aeuU. Ah mon Dieu ! c'est y dr&I... une fille si oage !... moi qui T'nais pour l'avertir que sa oièie la d'mande,jVài plu* rien Iruuv^ à lui dire... Quanif on trouve des filles ' à sages que ça avec leurs amoureux , ça ions coupe la Toix,qaoi! et je ne me trompais pas quand j'ai diti mam'zelle Ëmeslîne qu'il logeait saug doute dans le pa- Tillqu,.. parce iju'elte ^ôde tgujoqrj^ p^ v^.,. SCÈWE IX. ROSA, FRANCK. FRANCK, arrivant dans un état ctivretae. Monsieur, monsieur , sauvez-yous. BOtA. Tiens, monsieur, il paraît qu'il n'y voit pas> mon pire. FRANCK. V'Jà quatre personnes qui Tiettnent,le ce côlë, Rp&A. Quatre... il 7 en a i^iie deu^; '1 Mraîlrait qu'il y Toit double à pr^nU ' _ '. "' raANCK. 'îh bien , il n'y est dope plpsit^ monsienr... maia il ="' que j n'aiyiM biw ^t,ivoii.{froù, Mn^Ue, i 37 je t'ordonne d*aYoir les yeax sur ce pavillon^ entends-ta ? que rien n'en sorte , tiens, Toilà mon fasil. ROsA , il lui met son fnjril entré les mainaf et êOri. Gi-and merci !•• il est boal&^dion père^ avec son fusilL» j*ai envie de dlserter.. • je ne suis pas militaire du tout... rinconnu se sera fauSlé dans k* pavillon et on m' charge de r surveiller... y peux \ml dire que v'iik V premier honmie que je garde* ^ ROSA, ËSWBSTtNE, WODMAR. JBRNBSTINE à fVodmar» Vous voulez en vain me le cacher $ j'e suis bij^n s&r ^ monsieur le cemtewi, - ^ 1108A. 'Comment ^ mam'sttlle, vous n'êtes paseùcore'couchfe, madame vof mère vous èfoit dans vot* chambre. C'est possible , Rosa , mais comme maman et ma so^r se sont trouvées indisposées et se sont retirées chez elles de meilleure heure qu'à ^ordinaire, il faut bien que je les remplace en faisant les hofaheurs de la maison à monsienr le comte. ^ ROSA. C'est très poli ça.. . Çharmante^nfimt^ vous voua en aeqcritterei4, n'esl-oe pas? LE COMTE avec un mouvement très-prononcée •'... .•',;..•,, .'i ' -' Si vous votts emportez , je ne dirai plus rîen. LE .CIOMTE. parlez, parle? , je TOUS en sjiipiiliç; ' Vous aimez encore volrp neveu \ LE COMTE. Si je J\iîttite, je Te prouverai ! /'"' '"'^ ] "' ERNESTINE. . " ' Eh bien ! s'il élait près 'de vous? LE COMTE. , j Qui? mon neveu. ERNESTINE Oui , monsieur de M^rin val! .. iJk' oMl*È. Ah. 1 j 'entrevois ., ^ ;€cspl]qtvpzMr;oos^ expliqaeas-vons. * Mais vous lui pardonnerez tout ? LE COMTE. Quel intérêt prenez-vous donc à ce Mërinval 2 ERNESTINE. . Moi , je ne le connais pas . . • mais vous me raconjt^e^ à votre tour tout de que j'îgn " Ah! Rosa, qu'avons* nous fait 7 / ItOSAé * ^ Comment, qu'avons-noufi'fait? ça n'ine regarda pa» pour celte fois^ jVspère, car je ne n'ai pas souffle mot. ERNESTINB. Pourquoi s'est^irëloighë si précipitamment? RO&A. Allons/ allons/ oiâm'zelle, vous vlà toute décoifte^ nancëe** ''*' ' "•' / . i / BIURBSTINE. Me 8erais-e trompée ! ali ! que va-t-ik^arriver? ROSA. Mais on apprôehe par ici. I^aperçois de k lu- mière; _ » • Cest ma mère et ipa 0^ui%.. elles nous cherchent peut- Atre... où nous cacher? . RÔSA. - ^M^A^^tkâèràtèfà^^ Vs bosquet qui ,./êSii k.'j>drqii9i^ ij..'uiuiii .^.' i'Âà SGBPIE XII. / Les WETniEs, LA BARONNE^ JULIE, enfaiiite EUGÈNE, {J^ltèiienï la lanterne. 1/ ' • • LA BAHONNR. VieDs, Julie tout est prë^parë pour 5on départ...» Ab ! si le cpmte ^vait'djuie ce pavijioa r^nFeri^e Tad* versaire de sdh ttéVëtr. - ËRNMfmB^ à part. Qu'cntends-je? ce n'ëtait point son neveu! * Vdfei, à pttrt. V suis faméèyèVïifèUl co^ï^re âè W pas m'en être mêlée. ...•;. . ' >ULIB , allant .ouvrir le papillon. Yieii^.t tu. peu» ^ràiti^. lËU^skE, allant i>èrs' sa rkèrCé Je me retrouve enfin auprès de vous* , £RNE^T1N£^ Oi'èc désespoin Celait mon frère I sorianf préçipitan^tmr^t du »d^^W^Àh!4uniiruié!qu^iiruie! \ •/ .; 'HA RàmojrNB. ' '^ ERM ESTIME^, ^pcç désespoiré ' Sain ves& mon* frire I le com te Mt * tout* ^ ^ TOtJSé • ^ Le Comte! • 4 M { . sauviiss mon frèr6 EUGENE. . Il fQt partir ! Âclîeu. ma m^re^ // lui bit A là rdain à plusieurs r^r^seSé LA BAftONNS. Je âé puis pliis me sbutienir. "^" ^t}GENE ^ 56 retourna^/ it^er^'^nz^y/i/ii? , / lui ouvrant les bnu^ Viens, Ei'nestk^l,... lit embrassé. Jl faut partir* . PÉ'fEks, accouraht* Madame', Monsieur leÇonile me suit aVec des gehs armés 9 mais j*ai ia cteF Vfé 'ceitè porte. Péiers oupre la petite porte. WiÛieHt pataît ètêémbh /èrfMerlè'ptiasage» IIes HBBikS '^iLiWÊKf , dari^sori îmanteàué . ,^ wiLBpiMj, ,/? morceau co/i/i/iutf. ; r jLe comte ae Wodmar m amené eu ce séjour. Vl'BlRÔ'NNfe, ittttB, kr ERNESimÉ.' ïiWifdrft perdu? 1 ^ V mahiSTiNh^.se itttdntdevant sènfrëi», oamméfburle'ditf^mdi^* Mon ftfsr^l... ni^ îithprudeiicai ' Qui te perd sans retour / . . j . .1/ caoBOR 9 Ifessieùro , agisses sans ^ystèt'e » '.'* •Vous pouvaa le dire partent. . - M^issif yws montradtriKorWles, ^ Vf us trwTet rDWvragfc ipipariaii i , Spf^teM^ y flmis , joiîrnafiftes » * •• • • ••./• > » ï ' ' I Bl ' '' W^ ' i ' ' Fi Ni I » 'y I » • I S , •' ' ' " ' r \ . > l • i! ' . •' • "'t ^ .^> . \ . - 'î . • •.,'- M . ,, ' — - .t .1 ' » r ,M.,j;fî-r I.'' r •.,,," '.' . . ,.x. ,i.'^ .^v\ 1 1 •,.>•. .• j 4 / • ^7 * On trowe chez DUVERNOÏS ^ Cour des Fontaînrs , N^- ^ , et Passage de Henn IV, N" lo, la et 14 , /ou/ej les pièces de théâtre anciennes et mffiderrtes. PIÈCES NOUVELLES DONT IL EST ÉDITEUR. Actrice , 1* Comédie-Vaudeville , en un acte , par MM, Charles Dupeuty et Ferdittand de Villeneuve. . . '. i Bf> Adieu la Ckaus^ée-d'Antin , Comédie en; un. acte , mMée de couplets ', pdr MM. -Hypolite "Màgtîien et Tarez • . »• r. ^ i Agenda, F om fe Barbier Maître dd Janse ^ Çolifi^xaLuâe^ ville en un acte . par M. • ', . . ..• . . . 75 Arrangpuses y les o^Jes Pièces, mises ^n pièces, folie- vau- deville, par MM. Gqrsin et .. . 75 Bon Papa le ou la Proposition de Mariage ^ Cômédie- Vaud ville en un' acte /par MM. S'drrfee 'et Mclesville. i 5o 0iaumîère béarnaise , la où la Fête du Roi , Vaude- ville anecdotique , pj^^r- M. Emile Vanderbueb./. ..... jS 0ievalière d!Èon, ou Une heurfide méprise , Coftnédie- Vaudeville en un .acte , parJKIiy}. SSittonniniet de Saint- Marc. ..-.^ ...i* I 5» Coq le de uillage; Vaudeville de Fa va rt ; avec des chan- gemens de MM. 'Déôôûi*tH- OJttrles Hubert et Théodore Anne, représenté sur ïe^^ètre' du Vaoycyilie. 1 5o Cog le de Pi7/flge /'^ai^'M^. Défcôurt^ et Cl&'rlês Hu- bert , représenté sur le théâtre de T Ambigu-Comique, i Côte-Rotie , la ou le Hasard a tout fait , Comédie- Vaudeville en un acte , par M. Simonnin ; 1 Cousin Hatine, le ou le Repas de Noces, folie-vaudeville en un acte , par MIM. Laqu^yrie et Ch. Hubert. .... yS Dames Martin, les ou le Mari , la Femmme et la Veuve, comédie-vaudeville en Vifi^^f par MM. Lafontaine, Belle et Tully i 5o Deux Capitaines les ou Y Oncle Neveu, Comédie-Vaude^ ville en un acte , par MM. Dupih et T. Sauvage. . . . . i Deux Forçats , lès Folie en un acte , par MM. Ferdi- nand , Menissîcr et Ernest i Deux ÎMCas , les Vaudeville en Un acte , par MM. Ar- mand Ov*** et Constant B***... 1 Deux Pensions , les Vaudeville en un acte , par MM. Maréchalle et Charles Hubert. 7^ Deux Turenne , les Vaudeville anecdotique en un acte , par MM. Maréchalle et Charles Hubert... » 5o • MONSIEUR ANTOINE VAUDEVWJ.& EN. XIH ACTE , Par mm. FRANCIS GEORGES ET xaViEr, »BWé»-l»rt A P4R1S 50R LE, THÉKTiE, DU VAUllEVaLE, LE 1 7 MAI i8a4- - Phix I Fb. 5o Cent. PARIS» Chez J-K BARBA, LIBRAIRE, XDITB1IR BM ŒOTMS DK M». PrOàDLT-tUaUH , PICARD , ST ALEX. DUVAL, DERRIÈRE LE THEATRE FRANÇAIS, N». 5l, ET COUR DIS FONrAINES, S*. J. MM/VMVMA l/VVIWVA'M/l^VVM%A/MAA>V% Antoine est-il ici ?.. . 4 SI tu voulais bien dire Monsieur. ^ L£ GARÇON. Âhl oui! c'est vrai; puisqu'on dit qu^il est riche à pré- sent je v'nais vous apporter votre petit mémoire à tods deux. GERMAIN , lui faisant signe de se taire. Chut 9 tu ne vois pas qu'il dort ? LE GARÇON. Tiens I a c'te heure ci • . ^ mais vous , VOtis ne dormez pas? GBRMAiN . Tu vas le réveiller, te dis-je. LE GARÇON. Si vous voulex aoe payer t GERMAIN éteQant'la Qoix. Puisqu *ii dort, im^Lécille . . faut-il te le corner dans les oreilles . . . viens-tu ici troubler son sommeil ? ya~t-en // le pousse à la porte, LE GARÇON, Maii^voas... . GERMAIN, le mettant dehors, ' Tous verrez que ce drôle-là fera tant de bruit qu^il le ré- veillera. Tu repasseras. . . . va-t-en ? Le gmvoM SQrt. SCENE 11I ANTOINE, GERMAIN. ANTOINE, 5 Vo7/û/î/. Oufl... GERMAIN. Il parait qu'Antoine jouedëjà le grand seigneur par anti- cipation. • a. • ' 5 ANTOINE^ regardant autour de lui et eocammant son costume de i?alet. Air ; Nouveau , de Doche. Quoi !.. je n'ai donc fait que rêver ? Le réveil me repreud mon argent et Fanchette. Ab ! dans ce cas , 6 toi que je regrette 1 Doux songe , je vais l'achever fil va pour se remettre sur le canapé J GERMAIN, le retenant, Non , ce n'est point un mensonge^ Les yeux ouverts , tes biens te sont restes ; Je voudrais , pour mes réalités , Etre pour moitié dans ton songe. ANTOINE , prenant ses billets sur lesquels il était assis pour dormir, i Ainsi, j'ai fait plus que rêver? Le réveil me rendra mon argent et Fanchette ; Les yeux ouverts et l'âme satisfaite , Doux SKxge, je vais t'acbever. AERMAIN. Ab ! que ne puis-je ainsi rêver , Je n'épouserais point une sotte grisette; Dans mon bôtel , au sein d'une goguette Doux songe , j'irais t'acbever. GERMAIN, le secouant» Âb ! çà , mon garçon , es-tu bien éveillé ? j atten Nous v*lk £t , ma fine, en toilette. GROSPIERRE ET FANCHETTE. rïous somm' là , Nous v'ia. Ensemble. I ^* ' "^^ ^^^^ ' ^^ *°^*^"^' V ANTOINE. Bs sont la. Les vlà. £t, ma fine, en toilette. -d ^nt encore ae la pauence, les ^"Tfie^aoes f^Ve»- ^v Ç^/jé *an,la jo„r„/e fsindra »▼*** *''"** "***s entendre sur /'empioi de ton arg*" ^uTôi?»- ^.onV*'*'''*^""^"»»^»- Vousneatï p»» » oros-ïIE»*^* Lequel? AT faire dresser l'acte et dans la journée nous ferons d'une pierre deux coups , un bon mariage et une bonne acquisition. ANTOINE. C'est dit , père Gros -Pierre , je m'en rapporte à vous , mais n'oubliez pas les épingles pour Fanchelte et le pot~de* vin pour vous . GROS-PIERRE. C'est bon y farceur^ k pot*de-vîn nous le boirons en- semble . ANToms . Air . yoyage désormais qui voudra* Je me vois déjà dans ma ferme , Entouré d'mes joyeux marmots ; Car -chaque année au troisiètne terme I J'veux un sarçon ou deux jumeaux. J'vois leur gentil!' figure Couverte, de çonfit^e ^ De plaisir^ si j'me croyais, J^les mangerais. J a GROS'PIERRE. J'vois qn'M. Antoine s'apprête à mener le ménage grand ; train. ANTOINE. J' n'y tiens pas la main ; Puis-j' prenar' du chagrin ' Quand j'vois, dans un an, Fs^ichette p tite maman , Et Grospierre qu'est la . Déjà grand papa. Eu pensant à ça, C »6 , {Montrant son êœurj Ça me chalouille Ik, Ma foi. Ma fui. bis. J^crois quyen deviendrai fou ! pardon GrosPierre ; par- don ma p'tite Fanchette , je suis à Vous , je vais donc être marié. . . je ras donc être. . . Suite de Vair. Ma tcte,' {pis, Ma tct n'est plus à moi;' ' Gros^Pierre et Fanchette sortent. Germain entre et arrêta Antoine qui va lee suL?re* SCÈNE IX. ANTOINE, GERMAIN. aïRiiAi9'4 k tdnguUpar Upan de son hMt. Chit 9 chit , écoute donc. Ai9TOil9£^. à h çantonnade. Allez toujours, Gros-Pierre^ jVoos^sab {àGermam Que veux-tu , dépêche-toi. GERMAIK. Eh bien ^ moD'^Qii'^ ^s-tu la nouvelle ? AKTOàNS. Quoi donc î C^CftMAlK. M. de Lnceval suspend ses payemens . ANTOll^E, ternfié, Est-ii possible ? GBiLMàiii , 'gaÊnUhi. Rien n^est plus sûr , mon garçon , la caisse est fannée ; allez donc , le valet s'enrichit ^ le -maitre se ruine , c'est un revirement de fonds, c'est la mode . Air des Amazone^» De nos projets la fortune se joue. Et rencontrant trop souvent des ingrats , La belle fait toujours tourner sâ roue ; Tel est en haut qui demain est en bas; »7 Sur ses faveurs bien fous sont ceux qui comptent. Car les revers chez elle sont commuas ; Quand tous les jours nous en voyons qui montent. Faut bien en voir descendre quelques-uns. ANTOINE. Seîgoear mon Dieu^ mon pauvre mahre! GERMAIN. C'çst an homme enfoncé . ANl'OINE . Et moi qui viens de lai donner mon congé. GERMAIN. C'est ce que tu as pu faire de mieux. ANTOINE . Il va croire que ma fortune et mon mariage ne sont que des prétextes. GERMAIN. Que t'importe , mais j'ai pensé de suite à toi ; il s'agit de te trouver des titres au respect du beau monje 9 j'ai ait de* mander un tailleur et un bottier; une fois habillé à neuf » porte une cravatte bien hante , des éperons bien longs , sois un peu miope , parle très-peu et ta pourras passer pour un homme très-distingué. ANTOINE à pan. M. de Luceval ruiné ! GERMAIN. Ensuite il faut te monter une maison ... tu es déjà riche], avec de^ l'argent on a du crédit; avec du crédit on a de l'argent V improvise une spéculation , ^tchète l'hAtel , le mobilier 9 leschevanx, la voiture , toài ça sera vendu pour rien , c'est une affaire superbe ; je me donne à toi par dessus leinarché! ANTOINE , r écoutant à peine, C'est-y vrai , c'est-y ^ai , lui qui a donné du pain à ma mère, 11 serait. . . et moi qui le soupçonnais ! ^ GEi^MAlN , regardant à la cantonnéde. Tiens , v'ià monsieur Auguste , le caissier sans caisse , il va sans doute se promener , il n'a plus que ça à faire . . . eh bien ? tu hésites ? M* jintoine. 2 '8 ANTOINE. Non 9 }e n^hésite pas. GERMAIN. Je vais tout te retenir. Il sort, SCENE X. ANTOINE , et un peu après AUGUSTE ANTOINE. Il en arrivera ce qui pourra , Fanchette et Grospierre diront se quHls voudront.... M. Auguste , Cachons- nous. // remonte le tJiéâtre et se tient à F écart, AUGUSTE 9 sans voir Antoine y avec une çiçe douleur. Ce pauvre M . de Luceval , un si honnête homme ruiné» peut-être déshonoré... Sa confiance Ta perdu... Il est dix heures, on monte... ce sont sans doute les porteur d^effets , que faire, que leur dire Z/ pa pour sortir Antoine sse trouve à sa rencontre. ANTOINE, à part. Mon parti est pris. Il feint d'être sortie ouore la porte du fond et revient tout essoufflé J Âh! c^est vous, M. Auguste? je vous cherchais... pardon, j'ai tant couru. s, // lui remet ses billets , et pousse un soupir* AUGUSTE. Que vois-je ? des billets de banque ? ANTOINE , avec effort. Je ne sais pas ce que c^est, mais mon mattre m'a dit de vous dire de payer tout de suite, {Plusieurs porteurs traçenent le théâtre. ANTOINE. Air de Catinat, Prenez donc un plus doux maintien^ Allez vite ouvrir votre caisse. Qu'on ne s'aperçoive de rien, VoiJa les porteurs , le temps presse. {Auguste sort, 19 fj'petit paquet ya donc tout payer; Pourquoi tous ces pauvr s k la ronde , Quand une seuie rame de papier Pourrait enrichir tant de monde. // fort, SCENE XI. ANTOINE , seul. » Ah ! qoe je voadrais tenir la planche seulenieot qaelqaes minutes, j' ferais joliment des heureux , ça deviendrait une planche de salut pour bien du monde. B tombe dans an fauteuil, et s'essuie lefronL SCENE XII* FANCHETTE, ANTOINE. FA19CHETTE , accouront gatment. Eh! bien, db donc, on t'attend, tu ne te gène pas. AIïTOiNE, àp€Wt. Oh! Fanchette, oh! mop mariage! ohl mes petits bT- boniliés. Fânchette. Yiens donc chez le notaire, tu verras comme il est joli, OD grand blond avec un habit noir superbe et des boutons rouges .. à la figure. Viens, les deux contrats sont prêts et ma main èl la ferme t'attendent ANTOINE , embarrassé. Ahî Fjinchettel FANCHETTE, le singeant Oh! Fânchette! qu est-ce que t'as.'^ c^est bien d'avoir Tair amoureux ; mais c est pas bien d'avoirrair bête comme ça, n y a plus qu'à compter les espèces et à parapher Dis donc, att-tu une belle paraphe , toi 't Ah! ah! que j'aime it% paraphes moi , ça ressemble à des images . ANTOINE. C'est que... C 20 ' FÂNCil£tT£. C'est que?... J'ai réfléchi. FANCHETTE , pleurant» Comment , vous a?ez réfléchi! est^e que j'ai réfléchi pour vous, moi? Noa^ ma petite Fanchette, mais c^est pa toi que je voudrais tromper. FAVCHETTB. Là, k présent via qu'il ne voudrait pas Ine tromper. . . fi., monsieur, vous en aimez une autre, je IVois bien; j'étais sûreque.. . j'ai réfléchi, ça voulait dire a. ANTOINE. Eh bien, pas du tout^ jYaimê plus que jamais, et je n'aime que toi. * "' FANCHETTE, En ce cas, v'nez donc signer le contrat, vous réfléchirez ensuite. . ' ^ ANTOINE. . . Le contratr... impossible... ton père... je ne suis pas assez riche pour toi f^anchètte. \ - FANCHETTfc Gomment^ cVargent de tout à l'heure ? ANTOINE. Il n'y faut plus compter. FANCHETTE. . ' Que dis-lu? Air V'audeuille de FartneUi. Parle, t'cxpliqu'ras-tu bientôt; .Gofnmjent^ Antoine, ç'te beirpriiile, C*te grand* fortune, ce gros lot, . , Tout ça n'était donc qu'une frime ? ' ' Vraîfnent, j'étais de bonne foi. * •k % 2t . FANCHBTTB. Gela n'^st pas vraisemblable ; Mais q\C du inoins, ton amour pour moi Pie soit pas ncore une fable. Ensemble. { ANTcaNB. Non, Fancbett', mon amour pour toi He sera jamais une fable. Qooi, tQ ne m'en aiînes pas moins 7 ÏANCHETTE. Tiens I favais-t^y attendu tes comptes pour t'aimer?. . . va, j'sîa QDCore bçn beareuse qae ce ne soit que c'tc cause- ! là, car ton j'ai réfléchi m'avait... f croyais quVétais de- vena trop fier pour m'épouser. Dam, tu n'as rien» ..faut pas roagif de ça. I ANTOINE. I Nous serions si heureux quoique pauvres. FAKCHETTE. " \ Je l'espère ben comme çà aussi , j'n'aurai pas des belles plumes, et de la toile de Jooy, mais les robes de laine k raies ça se voit de plus loin. ANTOINE. Hoi... une grosse blouse^ on est heureux là A^ssous comme sous un peau manteau. £t pis les blouses ^ c^est presque de mode . • va, conso- lons-nous. Air ; des Gueux, . ... Les gueux bis. Sont c^ueuqu'fois honteux , Mais y les aime mieux Qu les vaniteux. ANTOINE. - P'tit' maiiôn a son mirite ; Su' nous fàut-^il donc, jarnigoiP* us not* chaumièr' sera petite, ' Et plus tu s'ras près dmoi. Les gueux, etc. PANCHETTE. Sur notre table modeste; L*nécessaire pourra se trouver ; Puis nous rêverons Je reste C'est queuq'fois si bon d' rêver Ensemble ."Ji Les gueux, etc. Ils chantent ce re/hain en commençant des pas de danst»} ANTOINE. Faut mieux faire mauvaise chëre Que de vivre sans amours, Puis quand on aim% on n*mange giiëre. Et nous nous aimerons toujours. Ensemble , en dansant en se tenant les mains. Les gueux bis. Sont queuqu fois honteux ; Mai''s j les aimons mieux Qu' les vaniteux. SG£I^£ XIII Les Mêmes, GROSPIERKE. grospierre. Fort bien , fort bien , vous ne vous gdnez pas fout d'méme, jVous attendions là-bas^ tout seul avec le notaire, que nous avions Tair de deux z'hiboux et yous vous donnez le bal avant la noce. Ai^ToiNE^ à part. La noce P. . . {bas a Fanchette faut que j^lî parle, Fan- chetle , faut que j'm^expliqiie. FANCHETTE , lui mettant la main sur la bouche • NVa pas faire une chose comme ça, dans Tpremier mo- ment^ il s Vait capable. GROSPIERRE. Qu'est-ce que vous chantezlà, à présent ? allons, v'nez- vous enfin ? est-ce que vous croyez que nous ayons pris un ftotaire^ i 'heure? ANTOmE • C'est qu». 23 FANCHETTE , rinterrompani . C^est que. . . c'est que sod mattre lui a promis de signer au contrat et il Tattend. GROSPIERRE. Fallait donc le dire, parce que ça ne fait rien , il signera après. Allons, en ayant. ANTonVEy le retenant. Père Grospierre, je veux vous parler. GROSPIERRE, i arrêtant étonné, Quoif FANCHETTE , mement. Oui, il veut vous demander votre bénédiction {à Antoine ▼as tu te taire. GROSPIERRE. Tout ça peut se dire après le contrat que je vous dis, en avant. SCENE XIV. LiES MiMES, GERMAIN, à la tête des autres domestiques, GERMAIN. ^ Mes amis, voilà notre nouveau maître ! ANTOINE , à part. Aux autres , maintenant. LES VALETS, en chœur. Air des Prétendus* Nous v'nons vous olTrir nos hommages. GERMAIN. Oui y de celui qui désormais Doit h son tour payer nos gages, GhantODs les. vertus, les Eienfaits. GROSPIERRE , à Antoine, LAch'Jeux la pièce et chasse-les bien vît' . ANTOINE. Oui , lâche la pièce , c'est aisé à dire ça . . . Mes amis . . • certainement.... je suis bien sensible et si vous voulez passer dansToffice, on vous donnera la goutte, toi» ies palets rient, 24 GERMAIN ,' à part. Il se croît déjà chez lui. FAKCHETTE , bas à Antoine. Dis donc, j' crois qa^ ta dis des bélîses. ANTomE. Eh ! dam' , je n' sais quoi leur répondre, iGERMAIK. Mes amis, M. Antoine caasait sans doitfe d ^affaires , et. . . UfaU Uîi mouof ment pour imfùer les autres à sortn', ANTOINÏ, respirant» Ah ! Au même instant on entend une fanfare, Qu'est-ce que c'est encore qae'ce brait-là? GERMAIN , courant à la fenêtre. Parbleu ! ce sont les Dames de la Halle f qui , sans ^pte ^ viennent te féliciter. ANTOINE. Au diable ! GROSPIERRE. C'est égal, c'est flatteur. . . ça prouve que la fortune de mon gendre iTaît du bruit. GERMAIN. . Il faut aller les embrasser, c'est la coutume. rANCHETTE. Gomment? les encrasser? je ne veux pas. ANTOINE , à Germflin, 0 Yas-y pour moi. {Germain lui tourne le dos, S*adressani LagngmU sort , le garçon marchand de 9^în entre* Les MÊMES, LE GARÇON marchand àfn vi^ ANTOINE, à part, faperceoant. Pour le €oup Teufer s'en mêle l 25 LE GABÇOn^ avec un aùr de mystère. M. Antpine , j'étais déjà venu c' maUa ^ Hiaîs tous dormiez. GERMAIN. C'est rraî. LE GARÇON hà présente son mémoire ^ à voix basse • C'est pas grand chose j3tr. loSb; mais, comme not' bourgeois sait qu' vous êtes devenu riche comme un César, et qu'en n' sait pas où. vous allez. . . Vous savez, c'est de c^ jour que vous avez tant mangé de côtelettes, et joué au galet avec M. Germain qui y est si fort... ANTOINE , ybi/Âf/ff/i/ dans ses poches. C^est bon .... mai^ il me semble qu'il y en a au moins la moitié à ipettre sur le compte de Germain ; avance* moi ça. - GERMAIN. Ah! par exemple , tu ne serais pas assez ladjre.... riche coi^me tqi es! QMS9IERILE. C'est vrai ; quand on est fiche. • . ANTOINE , tappaid sur le ggusset de Grosfderrt» y^oxi% croyez . . . c'est qiie ... je n'ai pas un sou sur mol ^ enfiw. GJ^RBIAIN.. Comment! pas le sou 1 GROSPIERRE, stupéfak* Qi^'estrCie, que ça veut dire ? FANCHETTE. Dam' , il n'a qu' des billets de mille francs ; eh ben I quand on auça d' L monoiaiie t oo yoqs paiera* Les Mêmes , LAGRIGNOLE , rentrant . LAGRIGNOLE. Qu'est-ce ^ ANTOINE. Je les paierai k moi seol. YAUDEVILLE; LUCEVAL. Air i , . iMon cher Antoine, je le voiâ, Qiibique là fortune ëblouisse Le plus petit peut quelquefois Au plus grand rendre un bon service. , Hier chacun m'accneillait très^bien, Chacun mé prônait à la ronde, Et toi seul, toi qui n'ayais rien , Tu me sauves honneur et bien. On a besoin de tout le monde. . GERMAIN. Quand on veut faire son chemin ' ^iSans' risquer de se compromettre, C'est peu de tenir dans sa main La protection de son maître. { So Moi y tout moyen me paraît bon; Si partout chacun me seconde > Je sais caresser pour raison , Même le chien de ]a maison. On a besoin de tout le monde. ANTOINE. Maintenant qu'nous Toilb z'unis, Et qu dans un an je Ta t'^tr' père, Songeons k nous fair' des amis , Pour rondr* not' mariage prospère. De no* mieux faut nous divertir. Et que chez nous la foule abonde; En ménage, pour s^agrandir. Pour s'enrichir, pour s'arrondir. On a besoin de tout le monde. FANCHETTE, OU pubUc, Mon Antoine est a son début. Pour lui comm' pour l'auteur je tremble ; Tous deux ils approchent du DUt, Puissent-ils arriver ensemble. Pour eux , comm' pour moi , je me dis Dans cil aqu premier', dans chaqu' seconde , Je voudrais trouver des amis, Mêm' parmi les billets gratis, On a besoin de tout le monde. FIN. LE CHATEAU PERDU OU LE PROPRIETAIRE SUPPOSE COMÉIHE-YAIJDE VILLE EN UN ACTE , Par et HYACINTHE , A£PEiS£irrÉE POUR LA PREHlèaE FOIS A PARIS, SXJR LE THÉÂTRE BXJ YAUDEYILLE , LE a5 MAI l824* Prix 1 Franc 50 Cent. PARIS, CHEZ QDOY, LIBRAIRES ÉDITEUR DE PIÈCES DE THÉÂTRE, Boolerard SaUit-MarUn, N*. i8 ; Et Cma BARBA , Laawaa , Pai^» - Rotai. 1834. PEASONNJGES. Acteurs. EUGÈNE. . MM. Lapont. HENRY, domestique d'Eiigëne . . . Fontenay* M. BERTRAND, vieux inaFchan4 de bois. Lbpbintrc. THOMAS, concierge , jardinier . . . Cossaed. JACQUELINE, sa ^le ..... M" Minette, AMÉLIE, nièce de Bertrand* • ^ • Clara. Un paysan. La seine m m ehâUau de Veneuûj dans Uiemnrons de Pari», Tous les déhUans d'eùDemplanvs non répétas de la signature de PEdàeur^ senmipgfgsuiins comme cantrefadeurs^ jt y û au Ministère de llntërieur , conformément a la décision d son Excellence , en date de ce jour. Paris , le 25 Ji^ril 1 8a4. Par ordre de son Excellence, ' Le èhef-adjbix^t, CdvFA&r. mPEnUUUB DB BOCQDBT, RUB DU IPAUBOURO MONTMARTRE , K^i* LE CHATEAU PERDU COMÉDIE-VAUDEVILLE. Lie Théâtre représente un Salon meublé â Vantique. jiundessua dea portes sont des portraits de famille. A droite de Facteur une fenêtre donnant sur la cour. A gauche la porte d'un cabinet. Au fond la porte principale ouvrant sur tanUchambre dont une croisée donne sur le Jardin* SCENE PREMIERE^ EUGÈNE, HENRI. Au lever du rideau^ le théâtre est obscurci par un orage. On entend tomber la pluie^ des éclairs orilleni de temps en temps. HENRI, dans la coulisse. • • Holà I eh ! qaelqa'an*.. par ici... oar ici..* monsieun.. // passe la tête h la porte dufondm^ Penonne encore?., ma foi^ c'est égal, entrons toojoura. EUG^NB, paraissant après lui. Il parait qa'il faut décidément renoncer à voir ftme qai vive dans cette inaîson. HENRI, secouant la pluie qui est sur son chapeeu*^ et jetant à terre une petite paliêe. C'est tris agréable , poar moi surtout ,VqoI aurais si grand ^>esoin de me ravitailler avant de me remettre en roatel... ah! çà, mais à propos ^ maintenant que j'y pense-, où allons-nouf ? 4 EUGÈNE. Est-ce que je sais, moi? HENKI. Comment y monsieur ?... ah ! c'est trop fort ! eh ! quoi! nous quittons Paris , à jeun ; je galoppe à votre suite pendant quatre heures consécutives; noire course est si rapide, que vous me laissez à peine le temps de ramasser celte valise que nous avons trou vëë sur la roule, et qui au- rait pu tomber en de moins bonnes mains; je manque vingt fois de me rompre le cou pour vous rejoindre, nous recevons une averse épouvantable ; enfin, brisés, rompus, mouilles jusqu'aux os, nous arrivons dans un château abandonné, où il n'y a pas moyen d'espérer de nous mettre à table, et après tant de piteux événemens, TOUS ne pouvez pas même me dire le but de notre voyage... ^ EUGÈNE. Non. HENRI. A merveille !••• et je parie que vous ne savez pas non plus pourquoi nous sommes partis. - . EUGENE. Si fait^ quant à ça, je le sais. HENRI. C'est bien heureux ! EUGENE* Mais Dieu me pardonne! tu as deThumenr. HENRI. . Il n'y a pas de quoi peut-être ? EUGENE. Je t'admire en vérité... ah! çà, de quoi diable te mèlea* ta? est-tu à mon service , oui, ou non ?... eh! bien ai tu es à mon service, et si je ne te dois rjen , il me semble que lu n'as qu^à m'obéir purement et simplement. HENRI. Ohl c'est juste, et à ce cprapte*lâ, .monsieur, Je vous suis dévoué jusqu'à lundi prochain, inclusivement. Après... oh! ma foi, après vous ferez vos folies tout senL 5 EUGÈNE, riant* Ah! ah! ah! ta es charmant.,, n'as-tu pas honte de grogner comme cela pour des misères ?.*• m'entends-tu me plaindre, moi... cependant je n'ai pas plus déjeuné que toi, et j'ai reçu la même averse... il est vrai que j'a- vais mon manteau; mais ce n'est pas ma faute si tu as oublié le tien.,, allons, allons, ne fais donc pas le mau- vais caractère^ ça ne te va pas du tout... écoute^ et ap- prends la triste cause de notre départ. HENRI. Voyons, je suis résigné... J^UGENE. On m'avait prévenu que des créanciers peu délicats devaient ce matin môme faire saisir mon mobilier. Je voulais nous épargner à tous deux ce spectacle désagréa- ble^ voilà pourquoi nous sommes allés nous promener de si heure bonne à Bagatelle. Une fois là^ j'ai tourné bride vivement, parce qu'au détour d'une allée j'ai aperça Jules Morin, qui me guettait probablement pour me faire mettre la main au collet, et me conduire*. • HENRI. Ah! ah! oui , rue de. .. EUGÈNE. Je sais l'adresse. HENRI. Et qui vous a &it penser que M. Morin voulut vous arrêter? il était en tilbury, et xe n'est pas ainsi qu'on se montre pour &ire de pareilles expéditions. EUGENE. Laisse donc, je suis sur de mon aiTaire. II avait â ses côtés un garde du commerce en guise d'ami, et derrière deux recors en guise de jocqueis... oh! j'ai l'œil exercé j'ai déjà vu ces faces-là quelque part. HENRI. A la bonne heure , mais pourtant M. Morin est très- liéavec vous... EUGENE. II n'en est pas moins huissier, et c'est tout dire*. Ces gens-là donnent congé i l'amitié aussitôt que l'Intérêt 6 st mis enjeu. Toutes leurs at'feciions vont mourir dan» les greffes ou au± bureaux de l'enregistrement , ce qui ne les empêche pas d'être d'un commerce très agréable... tiens, l'homme au tilbury, par exemple, il a une char» mante mamère d'exploiter^ lui... Air Du premier Prix. Gomme tin huissier de vieille roche. Il n'a pas Tair dur et chagrin. Il vous ghsse un protêt en poche , En vous serrant gaîment la main ; Il vous offre un verre d'absynthe Qu'il vous regagne k Técarté , Et vous passe enfin la contrainte En buvant à votre santé. Si l'on se fâche, i\ tous répond que l'acte est régulier ^ qu'il A mis parlant à sa personne, et il se sauve en riant. HENRI. Vous trouvez cela charmant^ vous, monsieur^ j'en suit indigné, moi. Même air. Tous ces huissiers polis , aimables. Grugent-ils moins les dëbiteiu^? En dépouillant des pauvres diables. Ces messieurs font les jolis cœurs. A quoi nous sert donc leur reforme F Il fallait , pour faire du bon , Ne pas autant changer la forme. Et dianger toill-a-fait le fond. EUGENE. Pour cette fois , je suis de ton avis... avec ça je neauiii pas encore trop rassuré ; car le tilbury^ noua suivait an {Doins. HENRI. Bah, bah , nous avons gagné du terrahi sur lui, et d'ail- leurs le détour que nous avons fiiit pour arriver à ce châ- teau a dû le dérouter. THOMAS, dans la couliase^ Eh I Jacqueline ! 7 BUGENE. Ah! Diea soit îoaé, voilà enfin des Vivant. THOMAS, criant plus fort* Jacqueline! JACQUELINE , dans la coulisse» Plait-il, mon père? . THOMAS. Viens donc m'aider à m' débarrasser des provisions qae j'ons ^lë chercher à la ville. JACQUELINE. V'ià qu'j*y vas, mon père. HENRI. C'est singulier, ce mot de provision m'a ohatoaillëràme* EUGENE. Qu'allons^nous dire à ces gensf HENBJ. laissez-moi fidre, monsieur, des provittons! e réponds de tont. SCENE U. Les Prëcëdens, THOMAS , JACQUELINE. THOMAS. ' '' Oh! que t'es maladroite'.... port' donc mieux ça !... {Us entrent en portant des paniers^ . . ' JACQUELINE. Dam^ c'est lourd, voyez-^voiiii et... ah! mon Dieu! THOMAS. Quoiqu' c'est ? JACQX7ELINE, ire/7t6/a/i^ tf^ laissant aller son panier. Des hommes! THOMAS. Des hommes?... c'est jarni vrai... ^h\ dit s donc , mes-* sieur» , ponrriez-vous m'apprendre quoi qu'il y ^ poué vot' service, qui vous êl*s , d'où vous v'nez, et par, où qu'vous ét's entres P HENRI. Ëfai! mais par Iji porté tout bonnement. ; t 8 THOMAS. Comment donc ça ? f EUGENE. Comment ?... c'est tout simple elle n^était pas fer- mée. Il faisait. un temps affreux ; nous a?ons mis nos chevaux à l'ëcurie, et nous sommes montés ici pour ut- tendre la fin de l'orage. •• H9NRI. Et TOUS demandez à dîner, mon brave homme, en- tendez-vous? THOMAS. Eh! ben, m'est avis qu'vous n'èt's pas gênés, par exemple !... mais t'es encore là. JACQUELINR. M' daml... y vous , moi... quoiî donc qui vous arrive, mon père? THOMAS. Sotte que tu es!., comment, tu n' comprends pas que l'bourgeois?... JACQUELINE. C'est lui qu'estici ?... eh ! ben, alors vous pouvez vous vanter d'avoir fait d' fières... THOMAS. Te taif as-tu ?... c' qui nous a trompés, voyez -tous, c'est qu'on nous avait annoncé qu' monsieur Bertrand était d'jà sur le r'tour... JACQUELINE» Oui, qu' c'était un vieux. HENRI. Il n'est plus très-jeune à la vérité; mais il .est assez bien conservé pour son âge. .* et puis il vous a fait donner de faux renseigncmens , pour se présenter sans être connu , et sa voir jusqu'à quel point il pourrait compter sur vous.. Il est content , je vous le repète , et comme, vous avez des provisions... THOMAS. Laissez donc, content... il doit être furieux , au con- traire !•. c'est toi aussi qui es cause... JACQUELINE. x Moi?... c'est ça , j'ai bon dos.*, comment, jen' vous ai i5 pas soafnu qu'ils avaient tous deux l'air honnête , et c' lui-ci surtout que j^ trouvais gentil tout plein I... c'est vrai , que j' vous trouvais gentil , et j' lai dit. HKNRl. A merveille ! mais il y a long-tems que je vous ai dit aussi , moi^ que nous avions un appétit d*enfer ; ainsi ne bavardez pas tant et servez-nous* JACQUELINE ET THOMAS. Air nouveau de Saint-Hilaire. Arrange par M. Doche. On Ya nous chasser p*f être ; Ayez pitië de nous. Monsieur, de notre maître Tâchez fcalmer Tcourroux ; Nous n'comptons que sur vous, pis, HENRI. Cest entendu, de votre injure A table on oubliera l'excès. JACQUELINE et THOMAS. Tous répondez donc du succès ? HENRI. Un bon dioer, je vous assure , A gagné bien d autres procès. JACQUELINE et THOMAS- Oh ben ! rnôtre est fait tout exprès. . . Mais vous ét's sûr qu'il pardonn'ra. HENRI, avec impatience. Oui, quand la table sera Ik. Dëpèchez-vous , encore une fois !••• Eugène parait. SCENE VI. Les Précédens, EUGÈNE. UGÈNE. Ah! ah! le blocus est levé enfin ^ ce n'est pas mal- heureux t BSiHKL^ faisant des signes à Eugène, Il est capable de tout déranger !••• i8 HENRI. S'appelle ainsi ?••• c'est possible... oh! je ne serais pas surpris du tout que ce fut le même... ce qui nous est arrivé aujourd'hui est si exlraordinairc , que je ne m*é tonne plus de rien^ moi dabord... mais enfin, suppo- sons que cela soit , ne tous décideriez-vous pas à passer Sour l'oncle de madame Dercourt, pendant un quart 'heure, seulement le iems de manger un morceau? EUGENE. Tu es fou ! HENRI. Non, monsieur, non, mais j'ai faim, très-faim... ah! à propos... je vous préviens que je serai obligé de me meltre à table avec vous... vos gens m^ont pris pour votre ami; ce n'est pas de ma faute ils m'ont trouvé l'air distingué... chut! on vient. SCENE VIII. Lés Précêdens, THOMAS, Paysans portant la table. Air Chœur de Bétiio'wski Savoir supporter ses malheurs. THOMAS, LÈS PAYSANS. A table ! voilà , du canton L' meilleur vin, la meilleure chère; Io HBNRI, à fart. En voici bien d'une autre!. •• {Haut Mais il me semble*. • EUGENE. Dëp£che-toi THOMAS. Dépêche- toi donc ! {Il là pousse dehors > EUGÈNE. , Vous, Thomas^ des couverts. THOMAS. J'y cours, not' bourgeois, j*y cours. // sort SCENE X. EUGENE, HENRI. HENRI. Bravo ^ monsieur, bravo!.... Ah! çà, que devlen- draî-je, moi ? EUGÈNE. Ecoute donc, le premier devoir d'un maître de maison n'est-il pas d'exercer l'hospitalité ? HENRI. Belle hospitalité vraiment qui me coupe les vivres!... Si j'avais su cela , vous ne seriez pas propriétaire • je vous On réponds.. .. Regardant à la fenêtre. Ab! mon Dieu!... voilà pour nous achever!... Qûaudjevoui disais qu'il fallait s'attendre à tout.... EUGÈNE. Tu me fais trembler.... Serait-ce Morin, par hasard? HENRI. Eh! non , celui-là viendrait , que sa vi^te nedevrait pas nous surprendre... C'est madame Dercourt, monsieur.... EUGENE. Estnil possible ! HENRI. Parbleu! Est-ce qu'il y a quelque chose d'impossible aujourd'hui ? Une aventure de plus ou de moins.... Le pis de tout ça , c'est que nous aUons avoir la reconnais- sance de rigueur, et vous savez quel mauvais effet ça produit les reconnaissances !•••• Ciel! ah! qu'ai-je vu. ail !.. oh !••. Et le papa qui est là... // boU un verre de \fin. Quoi! qu'y a-t-il? heim.... Enfin c'est dëlestahle! Comment éviter ?... J'y suis... oui. Je descends au-devant de nos hotes^ je glisse un mot à l'oreille delà nièce , j'em- pêche que l'oncle , car il est probable que c'est lui , j'em- pêche done que l'oncle n'apprenne rien, s'il n'est déjà instruit de tout , et je vous sauve encore de ce nouvel embarras.... Ainsi, il est bien décidé qu'on ne se recon- naîtra pas.... Demeurez ici, tâchez défaire bonne conte- nance ; le reste me regarde. // 9orl. } SCÈNE XI. EUGÈNE, aeuL Je suis carieux de savoir cotoment tout ceci finira Henri a raison, la journëeest féconde en événemens... Voyons, resterai-je maître du château ?oui... provisoire- ment... De cette manière-là , je pourrai avoir une expli- cation avec Amélie ; je pourrai aussi pressentir monsieur Bertrand , et si les choses ne tournent pas au gré de mes désirs , eh! bien , il sera toujours temps de faire la restitu- tion.... Il n'y a qu'une valise ^ rendre^ ce n*est pas bien difficile. Après, ma foi, je plierai bagage.... Ce. projet n^est pas très- raisonnable , mais qu'importe ? Air De la ville et du village de Romegrwsi, Pourquoi n'aurais- je pas recours , . A la mode la plus suivie ? On nous représente toujours L'umour guidé par la folie. Puisqu'il s'en trouve bien, vraiment. Moi, jc respecte trop l'usage , Pour séparer le pauvre enfant De sa compagne ae voyage. 22 SCENE XII. EUGENE, HENRI, BERTRAND, AMÉLTE, puis JACQUELINE. HENRI , accourant h premier» Attention !••• c'est noire homme, mais il ne se doute de tien; quanta madame Dercourt, elle est prëyenueil n'y aura pas de reconn^aissance.... Retournant au^de^ pant de Bertrand.^ Far ici , monsieur , par icL Eugène va au devant de Bertrand et d^AmélU qu'il salue Irès-sérieusement, BERTRAND. Air nouveau de Saint-Hilaire , arrangé par Jf. Doche, Monsieur, votre politesse Më rend confus ; mais a mon tour, J'espëre bien , chez ma nièce, Yous rcecToir un jour. EUGÈNE. Oh! point de cérémonie , Ici , demeurez sans façon ; Regardez-vous, je vous prie, Gomme dans votre maison. HENRI, ECGBNE. De pouvoir vous être utile , Monsieur festime trop heureux. Ah ! je m ^ ' ' En acceptant cet asy le. Oui, vous combltz m^g"^**^*' AMÉLIE. Ensemble, { Il est riche. . • en cetasyle. L'ingrat venait pour fuir mes yeux ! L'oubli devient donc facile Lorsque Ton est heureux ! BERTRAND. J'accepte donc votre asyle » Mais si je puis combler vos yqeux^ Parlez. . . de me rendre utile , Ah ! je serais heureux I a3 BERTRAND* Touches là , jeuue homme , touchez là , votre accueil m'enchante ! EUGENE. Vous êtes trop bon i je vois avec plaisir qae madame et TOUS ne tous ressentez nullement de votre accident Je serais allé moi-mém^à votre rencontre , si je n'avais été forcé de Ëiire prévenir quelqu'un. AMÉLIE. Mon oncle et moi, monsieur , nous vous remercions beaucoup de votre attention. EUGENE j à pari. Oh ! oh! quel ton sérieux !.... BERTRAND. Ah ! ç^9 vous nous invitez à diner , m'a-t-on dit? Eh! bien, j'accepte, moi^ j accepte.... à condition que dès demain vous viendrez aussi manger ma soupe... Vous n'aimez pasies façons; cela se trouve bien, je n'en fais jamais. Nous allons être voisins, mon cher ami. EUGENE. Vraiment? BERTRAND. Oui , je viens m'installer dans une charmante habita- tion qu'un de mes vieux camarades, notaire de l'endroit, m'a achetée de conBance... c'est pour cette chère enfant c'est un présent de noces que je lui offrirai quand elle jugera à -propos de s remarier.... Une chose assez bizarre, par exemple, c'est qu'en entrant chez vous, î'^i remarqué beaucoup de rapports entre vot^e petit chdtean et le plan qu'on m'a envoyé du mien. EUGENE. Aye! aye !... Haut, Voilà qui est singulier. HENRI. Mais non, je ne trouve pas, moi,... c'est peut*être le xneme architecte seulement qui a bâti la maison de mon- sieur et la vdtre. { Jacqueline n^arrii^e qu'en ce moment a9ec ce qu^il faut pour le çouuert, / ^4 BERTRAND. Oui, c^est probable.... le même architecte.... enfin, je saurais depuis long -temps à quoi m'en tenir, sans la négligence de ce diable de Leroud il devait m'apporter lui même, à Saint-Getmain , les actes^ les contrats nécessaires pour ma mise en possession... HENRI, a panf.* Bon, la valise est au notaire. BERTRAND. Ne le voyant pas venir ^ il a bien fallu prendre mon parti, et j'allais au-devant de lui, tenez , lorsqu'au bout de votre avenue qui , par parenthèse , est absolument plantée comme la mienne , un pavé, une ornière.... Crac!,, ma nièce pousse un cri, p^roe qu'elle avait peur; moi , je crie aussi , parée que je n'étais pas trop raasuré..v on relève la calèche, nous descendons, nous entrons chez tous; vous nous recevez à merveille, nous en sommes fort aises,... et nous allons nous mettre à table, si vous voulez bien le permettre. EUGENE. Comment donc, monsieur , je suis à vos ordres. ^i ^ff^^ i^ main k jimelie et la fait placer* BERTRAND^ à Henri. Est-ce que vous ne dinez pas avec nous? EUGENE, au moment où Henri va é^oêseoirm Non, il parait qu'il n^a pa faim. HENRI, bas a son maitrem Y songez-vous, monsieur, je tombe de faiblesse ! ' EUGENE. Il prendra quelque chose plus tard.. • . ne faites pas attention à lui, je vous en ^rie.' HENRI , à pari. Comme c'est agréable pour moi I - JACQUELINE, à parL Tiens ! c'est lui qu'était l'plus pressé tout à l'heure , et il ne veut plus n;ianger à présent f... à Henri. Est* c* que vous seriez incommodé, dit'sdonç, m'siear? HENRI. Ça te regarde pas, va*t-en. 25 MCQUELINIt Oh ! faut pas vousfôclier !... c'est dit, j^pars... àpart. 11 est joliment bourra , tout d'méiue» elUt sort. , BERTRAND y â Eugène. Y. a't-il long-temps que vous avez ce o1l domaine, mon voisin? EUGENE. Non, très peu de temps, au contraire*, mais je bénis le hasard qui m'en a fait faire Tacquisition, presque malgré moi , puisque je lui dois votre connaissance et celle de votre aimable nièce. BERTRAND. Prenez garde, mon cher; si tous êtes si poli que cela, vous allez me forcei* à bénir aussi , par la même raison, le hasard qui a fait casser ma voiture... mais parle donc , Amélie , tu parais rêveuse , pensive ?... AMÉLIE. Ce n'est rien je songeais seulement à Tespèce de fata- lité qui semble nous poursuivre depuis ce matin. EUGENE. ' Je puis vous asflfurer , que vous n^êtes pas seule en butte aux caprices de la fortune; j'en ai éprouvé ici moi-même de singuliers eOets... Je conviens que vous ne deviez pas vous attendre. .. BERTRAND. A quoi? à verser? parbleu! ni moi non plus!... mais excepté cela , qu'y a-t-il de fâcheux dans notre aventure le diner est excellent d'abord... et je ne regrette qu'une chose , cVst que monsieur votre ami n'y fasse pas hpn- .neur avec nous. EUGENE. Que voulez-vous? quand on n'a point d'appétit. HENRI, à part C'est-à-dire que j'enrage!... {bas ^ a Eugène ayez pitié de moi, monsieur.. • EUGENE^ lui passant un poulet. Sauve-toi ! Le Château perdu. 4 26 HENRI; prenafU du pain et Ufie houteilU. Il ëtait temps , je n'y tenais plus. // emporte aeaprovisions dans le cabinet. r SGJÈNË XIII* Les Prëcëdens, excepté HENRI* Savez* vous que voilà un pdté Tous éleà dans les bons principes, vous, mon voisin votre cuisinier a du talent. Diable, il faut garder ce gailbrd U il vous mènera loin... avfc lui, vous ne. maoq^neres jamais d'» mis , je vous en réponds. Âir de JPréville et Tacomtet, Dans ce siëde gastronomique , • Combien YoU-on de ces hommes. de bie» S ^ui n'ont jamais d'autre tactique, e savoir où Ton dine pour rien. Quand Fheure du repas approche ^ Pour vous leur zèle augmente de moitié ; Car c'est au train du toume-broehe ^ Que ces messiem*s mesurent raiiiitië ï. J*éspère -qu'il se présentera quelqu^occasion de voué prouver que la mienne est plus solide... à votre santé toujours*. là... Ib se lèvent i les payeanSf enlèvent la table. Ah ! çà , coiiinjent se rait-il qu'à votre âge, vous vous soyez décidé à venir vous. enfermer seul à la cam* pagne? c'est bien triste pour un jeune homme! EUGENJB. J'y ai été forcé, monsieur... d'abord je me suis cra trahi^ abandonné par une femme que j'adorais e... Am^IE, avec intention* Eh! quoi! vraiment, ce dont là lies seuls moti& tre rethtite;?;*. EUGENS. Oui; madkimi. {à /7a^ est-ce qu'elle satiirait l'aflaire de la saisie P 27 AMiLIE. Et VOUS avez fui , apparemment , sans même tous donner le temps de vous assurer si vos soupçons liaient fondes? HUGENB. Us ne le sont que trop !••• partir sans daigner m'ëcrire un mot; sans m'informer du lien où je pourrais la reToir!... BBR'XflANDw Le fait est que c'est mal , très mal. RUGBNB. Ne devait-elle pas se faire une idëe de mon iÉtquiëtude , de mon chagrin T BERTRAND. C'est clair , elle a tort. AMitLIB. Permettez , mon oncle , tous donnes gain de cause & monsieur contre quelqu'un que vous n'entendez pas^ eat-ce bien juste? n'e*kt-il pas possible que la personne que Ton condamne ici dépende de parents à la volohtë desquels elle n'ait pu résister; que sou départ ait été telle- ment précipité, qu'elle se soit vue dans l'impossibilité d'en instruire monsieur, qu*en6n elle ait eu elle-même des sujets de mécontentement?... jusqu'à la preuve du contraire^ on est au moins en droit de le penser. Air dAristippe, Monsieur n'a pas de reproches li craindre y Et nous devons croire k sa bonne foi ; Hais cependant, quand je voudrais le plaindre^ Un doute encor m'arrête malgré moi . En peu de mots je me ferai comnrendre ; Il est des gens qui , pour nous aouser , S'ils ont perdu l'espoir de se défendre. Faute de mieux , se hâtent d'accuser. Je suis loin de prétendre que notre h6te soit dans ce cas*.* d'ailleurs^ je ne sais pourquoi je soutiendrais pins long-temps une cause qui n'est pourmpi d'aucun intérêt BERTRAND^ Si fidty si fait , l'esprit de corps... mon euËint, l'esprit le corps. Nous autres hommes , nous nous soutenons loui 4iussi entre nous. EUGENE. Vous croyez donc, madame P AMÉLIE* Moi, monsieur, je ne crois plus rien... vous avez eu sans doute; des raisons qu'il ne m'appartient pointd'exa- miuer... vous êtes persuadé que vous n'ayez pas tort; c'est toujoui^ une consolation y t je n'essaierai pas de vous Tenlever. BERTRAND. Ah! dame î tene2-vous bieu vous avez à faire à forte partie... au fait, raisonnons un peu, mon cher ami. Si comme elle l'a dit, la jeune personne en question pa pas pu vous écrire, il est proWble qu'elle profitera de la première circonstance pour vous mettre âu cou- rant... Peut-être aurez-vousde ses nouvelles au moment où vous vous y attendrez le moins. Il ne s'agit doue que de prendre patience, n'e^^t-ce pas, ma nièce ? EVcksB y piçué» Ob ! ne consultez plus madame.. • c'est inutile... elle a si bien plaidé cette cause, qui n'est pourtant d'aucun intérêt pour elle, que je commence à croire en effet que je suis seul ooupable. AMÉLIE , aifec ironie» La manière dont vous faites cet aveu, monsieur, prouve qu'il est sincère ; je vous en félicite. BERTRAND. Ah! si le dépit s'en mêle, nous n'arriverons à rien de bon... écoutez, voisin, je veux absolument vous rendre service, moi... voyons... aviez-vous envie d'épouser la jeune personne en question? EUGENE. Assurément, monsieur,... mais je suis forcé de renon- cer... BERTRAND. Pourquoi donc ça... est-ce que les parents ne vous ti*onvent pas assez sage, par hasard, hein ? eh! mon Dieu! les pères , les oncles , les tuteurs sont tous comme ça ; et *9 c^est très ridicule car enfin, il faut bien que jeauesse se passe... 41 faut qu'elle se passe celle jeunesse !... allons, allons f ne perdez pas courage je parlerai pour vous, moi... tel que vous ne voyez, par système j'estime beaucoup les mauvais sujets. EUGENE. Vous avez trop d'indulgence, en vërilë. BERTRAND. Non, du tout, c'est de la mémoire que j-ai^ pas autre chose... est-ce que je n'ai pas été un ëlourdi de la pre- mière force ? aussi dans mon temps mauvaise léte , bon cœur, voilà ma devise. Air du VaudeviUe des Scythe», Toat glorieux de leur sagesse austère , J'ai vu par fois des Gâtons de vingt-ans ^ A leur automne enfin faire et bien faire Ce qu'il fallait ne faire qu'au printems. ' C'est un tribut a la faiblesse humaine y Et tôt ou tard chacun paiera le sien. EUGÈNE. Alors ^ monsieur, moi, j'en conviens sans peine. Je ne lui dois déjà presque plus rien. Et tenez , votre manière d'ôlre m 'inspire une telle con- fiance que si vous le desirez nous allons de suite établir Id balance... oh! je vous promets que les preuves à l'ap- pui ne manqueront pas... avant tout, j'ai une confidence essentielle à vous faire... et cela, par suite de ce principe \ rendez à César ^ ce qui appartient à César, voussavezf.» AMÉLIE, à part* Que veut-il dire ? EUGENE. Voilà ce que c'est... SCENE XV* Les Précëdens, HENRI. HSHRi, bas Eugène» M. Morin vient de repasser devant le château. 3d Diable !••• Monsiear. je vou» demande pardm».*» une afiaire iiiiprë?ue*. BERTRAliP. Ne TOUS gênez pas, ne Tons gênez pas* H£NRT; toujours à FétarU Il interroge les paysans, il va retroaver Ui piale.* il faut absolument que vous restiez propriétaire encore quelque temps. EUGÈNK, a part». Quel embarras 1 BERTBA39D. Comme tous êtes inquiet !••• Monsieur tous auraît-il apporte une fâcheuse nouvelle ? BUOJ^NB. Non... pas précisément... mais j'étais décidé tout-&- l'heure a me dé&ire de cette maison , et ce qu'il m'a dit m'engage à la garder, quoique je n'y tienne pas beau- coup y je TOUS assure. // chei^he à se rapprocher d'Amélie. BBBTRAND. Vous aTez tort, la terre est fort belle. {Boa a Henri. Est ce qu'il y aurait du désordre dans ses finances ? HBNRXjt de mémeè . Au contraire , Monsieur 9 au contraire f il est imposa slble d'avoir plus yons pas importuns. V EUGENE, bae. Amélie ! AMÉLIE. Croyez, Monsieur, que votre ttisMiMe réception 'ne sortira jmiàis de ma mémoire. EUGÈNE; Mais.*;. AMÊLIB y faisant la répérence* J'ai l'honneur de tous saiaer. BERTRAND^ An revoir, mon ami, au revoir! //9 poni êoriir quand Thomas entre en courant* SCÈNE XVI. Les Prëcëdents, THOMAS. THOMAS. M'AÎeur! M'sieur! EUGENE. Ëh bien ! quoi ? {à part. Cest ce mandit Morin , j'en suis sûr', \haut. Un moment encore , je tous en j^rîe î... THOHA6. M'siettr, c'est Frôle des contributions q^n'il &ut solder tout d' suite.... EUGÈNE, à part. Ah ! je respire ! HENRI. Qu'est-ce a dire, les contributions? EUGÈNE* Est-ce que le notaire n'a pas réglé tout cela? THOMAS. , Non, M'sieur, à moins qu' fous n'ayez la quittance... EUGÈNE. C'est juste, la quittance.... {à Henri, L'as-tu, toi, la quittance ? ' HENRI. La quittance 7...» Attendez done....' beB» non..,, je pensais aussi que le notaire... i Thomas* } Et tu pré- tends qu'il faut aoléev dé suite? THOMAS. Certainement y V percept non , on m'a bien dit qa' c'était pour an homme d'Age. lACQUELiKB, à Bertrand» Un homme d'âge !••• alors ça vous rVient , c'est sûr» EUGENE. En effet. •• je ne pouvais attendre ici des lettres de per* sonne. HENRI, bas à Eugène. Qae dites vous?... c'est peut-être du notaire^ et tout serait perdu! BERTRAND, ouvrant la lettre. Voyons toujoura^ la signature... nous saurons bien alors... // lit. Jules Morin , huissier. EUGENE, à part. Eh! mon dieu! BERTRAND. Eh! bien, le connaissez vous? EUGENE. Moi?... non... je ne crois pas... je... BERTRAND. Moi non plus, je ne le connais pas du tout... enfin c'est ëgal la lettre nous expliquera apparemnient. {Il la parcourt» , EUGENE , bae à Henri. Qu'allons nous devenir? HENRI. Ma foi, je n'en sais rien. BERTRAND. Qu'est-ce que tout cela signifie?... tous feites-vons une idée de ce qu'on m'ëcrit, mun voisin 7 EUGEFE , troublé de plue en plue. Non 9 monsieur , je vous assuré. BËRTR \ND. On me demande la permiâsion d'arrêter dansma mai» son un jeune homme nomme Eugène Merville. AMÉLIE* Qu'entends- je ? 37 BBRTaANIU Un étourdi , qui a fait des lettres de change*** le pins plaisant de l'afiaire , c'est que je n'en ai jamais entendu parler, moi de cet étourdi-là, • • c'est drôle, n'est-ce pas ? ' EUGENE* Oui, oui, c^est assez plaisant. AMÉLIE , a part* Quel-est ce mystère? EUGENE, à paru Je n'en rëcha pperai pas ! BERTRAND* Ah! ah !••• il y a un post-scriplum..* Lisant. i^oua étés chez voua; on t^ous a trompé.*, on m'a trompe? EUGENE , que Henri peut en uain empêcher déparier. Il n'est que trop vrai, monsieur, je ne dois pas plus long-temps tous abuser , celte propriété n'est pas à moi. BERTRAND* Je ne vous comprends pas* HENRI* Que serait-ce donc si tous aviez lu dans les petites affiches, car au fait, quand il n'y a plus niuyen de mentir, il &ut bien avouer la vérité, que serait-ce, dis- je, si vous aviez lu on a troupeau^ la route de Nanterre k Saint^Germain , entre dix ei onze1ieure9 , un château j circonstancee ^ dépendances , coupe de bois , dîner , etc. , etc. ; le tout renfermé dans une pieille paliee. BERTRAND* Comment?*** tu ris, toi, ma nièce; est-ce que ta sais ? AMÉLIE* Non, mais je commence à deviner* HENRI* Ijapereorme qui a perdu leeditê objets est invitée à se présenter h monsieur Eugène Mendlle^ qui les lui remettra-^ sans exiger £ autre récompense quunegra^ tificatiou pour son n^^t^donLle zéle^ la probiU»**^ 38 . BERTRAND. Plalt-il? EUGENE. Qu'est-ce que du dis donc là, toi? HENRI. Ah! c'est dans la chaleur de lacoinpositioti... eh 1 bien, monsieur y comprenez -tous maintenant? BERTRAND. Mais dame, oui., il faudrait y mettre bien de la maui Taise volonté pour ne pas voir que c^est ce diable de Lerond qui avait t^garé mes tilres; que mon prétendu voisin a d'assez mauvaises affaires ; que son valet... HENRI. Est un parfait honnête homme. Merci , monsieur... au fait , vous n'avez pas trop à vous plaindre la restitu- tion a lieu sans embarras , sans procès. .. la valLse est là ; il n'y a qu a la reprendre, et... BERTRAND^ apec intention et en regardant sa nièce et Eugène* C'est bien y c'est bien... mais à présent que je suis à peu près au courant de tout, je puis aussi faire d'autres conjectures... certains signes d'intelligence... le trouble, le dépit de certaines personsies. AMÉLIE. Mon oncle. BERTRAND. Voyons, voyons, tu ne seras pas plus sévère que moi... je me rappelle ce que j'ai dit des oncles, des pères, des tuteurs... d'ailleurs le tour d'aujourd'hui n'est pas mau- vais... et puis en fait de folies, monsieur^ de Merville a 'ignores plus pourquoi il ne t'a point bien autre chose en tète... l'huissier!... vous, mon ami, vous pouvez concevoir le silence et le départ précipité d'Amélie, puisque c'est moi qui l'avais enlevée. Tout est donc bien expliqué, bien éclairci^et puisque je pardonne^ tout le monde doit pardonner. {Il fait passer jimélie près d^ Eugène* 39 VAUDEVILLE •Air nouveau de Saint-Hllaire arrangé par M. Doçhe. BERTRAND. , Un sort bisarre en ce jour nous rassemble • Vous vous cachez , moi , je verse en ces Ijeux Je ne dois pas m'en plaindre , ce me semble. Puisque par là je puis combler vos vœux. Vivant pour vous , loin du bruit de la ville» Restez amants quand vous serez époux, Et le bonheur habitera l'azile , Où le hasard nous donna rendez-vous. EUGÈNE. Contre le siècle excités par l'envie , Chez nous, s'il faut croire certaines gens , Plus de vertus, de talens, de génie, La gloire môme a déserté nos camps. Dans aucun genre enfin , aucun mérite ; , Tout est mesquin aux yeux de ces jaloux 1 A Gharenton envoyoqs-les bien vite. C'est là qu'il faut marquer leur rendez-vous. THOMAS. Pour quelques mots , k présent c'est la mode. ' On se provoque en grossissant la voix ; Le lendemain , sans respect pour le code, D'un petit meurtre on doit souiller le bois. Heureusement on est en compagnie , Et' les témoins, qui ne sont pas si fous. Gomme il s'agit de s'arracher la vie. Chez un traiteur , fixent le rendez- vous. JACQUELINE. Quand le dimanche, k la dans' du village. Des muscadins viennent nous fair' la cour. Ils nous demand't le rendez-vous d'usage , En nous pressant de répondre k leur amour. A tous ces mirliflors'là , moi j' réponds j' suis prête , et si TOUS voulez, d' main matin avec quate' témoins, à la mairie... c' s'ra un' affaire bâclée. De c'te façon on croit qu'on doit leur plaire , Mais l'plus souvent, voyez c'aue c'est que d'i Dès qu On leur pari' d'aller chez monsieur l'maire, Us n'parlent plus du tout d'rendess-vous. nous; 4o BBNRI. On voit l'avare, au sein de I opulence » User sa' vie à compter son trésor. Si jVtais riche, ah ! quellt différence ! Je me dirais en répandant mon or . A chaque étape, égayons mon voyage. Faisons du bien , car nous le savons tous , lies souvenirs sont notre seul bagage , Quand nous partons pour le grand rendes-TOus* AMÉLIE, au public. Pour un moment, cherchant à vous distraire. Par une affiche, en ce jour, nos auteurs. Dans leur château convoquant le parterre, rious ont chargés d'en faire les honneurs. Vous y revoir, voilà notre espérance ; Par des bravos , messieurs, apprenee-nous. Si npus pouvons, avec quelaue assurance, "Vous inviter a d'autres renaezlj '♦i'. Comptez Àir moi* Approclies y Minet epoaz » ete. iKHiiJsf iHE et 8Aiht4sdice. ' I ' • iiiment do^ç,J^^qfts^tt^fi/l^l{yf W hiui renutianU Tenez, admirez, nwjftj^^.^,Ê^,.g^i^»oZ/t. Sîgnor, j'accepte comme de coutume rhonunagé''é& 'Votre nou- veau chef-d'œuvre, -^ ^^ ? ^ ^ / GRÊTRY, My^itx'àm'lé^^apien Chef-d'œuvre est lé mot. ' ^ ' \ r . s. * l ^^^a ï* ï* » t*"» là 1ère... C'est un* moment d'inspiràtiôn^.^^ une' seconde ^e travail. . le papier s'enflammait sous ma plume. LE BARON, a GréUy. V Allons, mon ami, vîte, au piarrti?''^'**^ *^^^* J!iOi^lQ^iOtJtf.}àMMâltÉtnard^ . • Qu^triçmpîiel. .,. ^ ,., ,^..%.,, uidu/oq H Mad/RBNÀRIK ,V*^c»;vv,.r Quelle gloire vous attend ! AiB I Ze /fl fête» de LocilcA, EïfSEMBLE. Mad. REVAKD et kossigrolu. ] V »'-.' ^ / GRÉTRY, lêèfy^iùc&U^l/^apier. Chef-d'œuvre est le mot. ^ " ROSS{QKQU. .- . Hi Je Je croîs bien! Xlplmik LT-m^R j^ y ^^ ^\ ïà > ^ là 1ère... C'est un* moment d'inspiràtiôn^M^une' fecpi^e-^^ ti*avail... le papier s'enflammait sous ma plume. LB BARON, a Grétry. AUons, mon ami, vîte, au piaiitr? *•' * *^*'''' *^ * Qu^ tripmpîî^l. ... ^ ^., „,%.,! u'uj uio'i n ' ' ' Mad,'RBNÀRX>. r \.^ Quelle gloire vous attend ! Air s Dela{4ip* de LocilcAr Mad. REWAIID et ROSSIGNOLLI. LS baron et OlCTRf Est toute magique ! ***" vaste savoir, * j »4^ , mon ' ' Décèle son pouvoir. Sa „.;„. ^. V V . , .*.t^fai . h. BOSSIGKOLLt. ^'j. f ' Ce n^eu ried t... c'est Pelfet da basaid ! ... ' N i.. ;! ' • Est-ce que cela se demande.** une femme c Traiment.... et je dis que l'une est aussi éloignée de l'autre... que Paris.... est loin de.... B0iBe..iandis ^m chez jt^ous il.%»t to^ le^ .c^^e4^/i».» Ji^ rlsputîow**** Ah I alî !••• c'est à se rouler dans 1^ parieijr0tr; crac , vous voyez tout le monde de côté... Entame-t-on ce fameux morceau..*, vous siavez.... Qîl chante y pouf ^ les voilà de l'autre c^.;.i; Un pefit allegro vient-il à temps pour leur rendre l'équilibre iZ chante \ crac, vous les voyez se' redresser.... c'est alors que vous entendez D^Z/iSzoso , mer- ifeilkiBOj rnàvâùlëê/^ysMitne.... et que mille et initie bravos*, bravo, Inravissirao viennent caresser l'oreitle du compositeur enivre , en même temps qu'ils étonnent celle de l'amateur assoupi quele jaloux morphée allait nous dé- robeiv, .,. Mad. RESAJRD. Vive l'Opéra-Bufia ! Je ne connais que cela, et je n'en démordrai pas!... ,^r. »î '»'** • ROSSIGNOLLI. ' * Oui.... vivat, vivat il Opera-BufFa ! çt, malgré nosci^éT i8 tracteurs , nous réunissons la meilleure société de Paris c'est une fureur ;... trois dilettanti ont été étou£Eeaà la der* nière représentation.... trois.... étouCEés !... c'est aasarëm ont la preuve de notre supériorité sur l'Opéra français. Mad. RENARD. C'est incontestable. ROSSIGNOLLI. Et pourtant M. le baron le conteste.^ •• M. le baron l Ah Dio!... lui en qui je me plaisais à reconnaître^ dans le temps 9 des connaissances et du goût;... alors il me trouvait du talent.... Mad. RENARD^ les yeux baissés. n vous reste une amie qui consacrera ses beaux jours à vous consoler de l'injustice des homm^es. ROSSIGNOLLI^ aifec transport. Ah ! charmante Renardi , je le saisit., mais cela suffit-il au véritable artisle?..^ Mad. RfiNABD. Eh ! que ne peut Pamour ! ROSSIGNOLLI. Ah ! ouL...» l'ojsQOur dç l'art !••• Mad. RENARD. Du tout.... du tout.... l'amour pur et simple.... ROSSIGNOLLI. Pur et simple ! Mad. RENARD. Je vous le jure* '9 AIR Duo,J^ britUrài ^i^te/Umme éttmdhm Je brûlerai d^une fia/ome ^teroelle , • I 4 > • » Jntqà'aa tombeau fÇT^iii rai. i54^1^ . • . » Mad EEffARD. * » * » J'en atteste les Dienz, . . . » J'en jare par vos yeux. » Oai , uwjoof i y {ter serai fidHe à so ^ raont ; *' . . . sûsasûJioixi, Le serai comme un uoniiadour. Voua m*aimz donc ? Mad. EVAKD. GVsc un martyre. Et TOUS j mon cher? àosaicvoiLT. C'est un délire r ensemble. Ahlahlahlab! // l'a pfend a hrat. le corps. Mad. ENAKO , 5e défendant. • Vous m'aimez par trop fort ! aossTGiroLii. i ' ' Sentea-YotLs montran^ort ? Mad. ftEHAa». De noa amours je promets que sans cesse J'entretiendrai le feu sacrif. ROSSIGVOLLI. Je vous promets , ma puissaiite dresse , De TOUS ch^ir tan^ que nvrai. , , J Oui, oui, oui, oui, ouï, oui, oui, oui. t De vous chérir tant que riTrai. C » A Moment notre ooeor Partage sa douleur, Et tout bas nous ordonne De rendre lé bonlieur A celle qui le donne . • . Appaiser un juge irrité , ete. LE BARON. Mon cher Grëtry, brisons là , de grâce... GRJÈTRY, à part. Allons, il faut user d'un dernier moyen* LE BARON. Occupons-nous plutôt de ce qui vous intéresse. Je tous ai trouve triste , soucieux, hier... / . . . GRÉTRY. Je le suis en effet... une de mes parentes st arrirëo à Paris... LE BARON^ Ëh bien? GRÂTRY. Elle est seule, étrangère dans la capitale, je d%lt lui sQTTir de guide; et cette circonstance m'obligera peut^ètr^ * à m'ëloigei de vous pour quelque temps.. LE BARON. N'est-ce que cela? J'ai un moyen de tout arranger.» Dites de ma part à votre parente^ que j'exige qu'elle vienne demeurer avec vous dans mon h6teU GRÉTIIY. Maisy M. le Baron ; ne doîs-je pas emndi*e d'abuser... f» Qu'e8t-4îe que voas dites donc?... Elle est dans doute musi^ tienne.., cela doit être... tant tniéàx... c'est une obligation de plus que je rôus aurai. lyâilleurs^ mon ailii, je vous le répète , voUà êtes ici chez VôUs. SCENE m. Les Précédens, Madame RENARD, ROSSIGNOLLI. Mad. , RENARD , à RossignoUU Venez. •• suivez-moi; voici M. le Baron. * RDfislGNOijLT, buê à Mod. Renard. Ah ! diable ! il tt'est pas seul. LE BARON. • ' ' * . Eh ! voici le signor RossignoIIi , notre moderne Orphée. fiOSSIÛKOLLI. M. le Baron me flatte peut-être un peu... LE BARON, apercepant Mctd. Renard* Ah ! ah ! vous venez à propos , madame Renard ; vous allez faire préparer I^ petit appartement du pavillon; une parente deGrétryldbît l'occuper , et je ta'ai* pas besoin, je pense, de tous recommander d'avoir pour elle les plus giands égards. • , .. Mad. RENARD. M. le BairOn poUvrait41 en douter. A RçssignollL Il établira ici iouAe a ûimille. i{OSsjciiiK>hîji y faisant de profondes répérencea* Monseigneur permettra -t-il que son très- humble et très- »» obëissant serviteur Bpssiglialli ,. dépose à é^ p^ds le fruit de son commerce avec l'une diss iiuif chastes déesses? hVi BhKos ^ prenant la mi4siftti.'^i Comment do^ç^^^ftSMtl^fi'1^V»*'* Iskiui remettant Tenez, admirez, roQj^f^i^.^i^^Sff9^ignoUu Signor, j'accepte comme de coutume l'honunage'lte'^otre nou- veau chef-d'œuvre. ... r , . ^ / GRÉTRY, lèè^ y^méiJ^ léiapier. Chef-d'œuvre est le mot'. \^' Je Je croîs bien! {Jl^Jimp^ ^î^-ft ^ > ^^ ^^ ^^ ^ ^^ là 1ère... C'est un* moment d' secoiiide^ie travail... le papier s'enflammait sous ma plume. liB BARON 9 a Gritry. Allons, mon amî, vite, au piaircT? ''^ * ' *'^^' ^^'^^^ '* ViOSSiQTàoii^fàMtiJd^tknard^ ' Qu^ triompbel. ^.. . '. ,. \iuJuj'>q j-^^îî'-V/'U II Quelle gloire vous attend ! . 2 » -r - • .-•>•• 'Il' i ; Air s Delaféip* de Mad. REWARD et ROSSIGiroLErl. La masiqua " " ' Est toute magiqae! •on ENSEMBLE. . . ,,. ^ ^^ vaste ravoir, mon ' Dccèle son pouvoir. En tout, \t m*en pique, 4i » • * • k * V VeiliUex bien ccoater?... Le BARON et ORCTRT. » 'Saidi^iquè '}E4l fCïb^^nt comique ; Jïttipaa alleni vojr Ja»qa!QàUitaqa* iMloit !. . . ' .-. fiakttéiique D '^ifai Miiitilt inagique» Y^ûitt té contttter Crciiy se place au piano.. 13 .i. ' » ^1 , J * I 'Mil ' . * , ! f t 1 BOSSIGKOLLt. •>' De tooc tompi on tait que i^ltalie . .. \ Du Trai bcaa Fat toujonréle^bëfcéàtir ' Et rén SUIS reste la. l^ BARON. En aussi beau chemiE^^,^^,_,^. ., > n ne ËiIIait pourtant qu'un peu de mëmoiré. Jffàut , chantant. ^-^^'^-^^ >• ' i ' ' Permettez donc ^ae je termine. Mad. EÉHARby k RostignoUt» Que faît-îl? . j^^^ijAHOLLi y dpeù embarras* t " * ^jr -> ' ERNEflTINE. Vos déârs sont des ordres pour moi.... • LE BARON. C'est trop aimable.... nous sommes tout à vous. • EKNESTINE. ▲m Du moment qu'on aime. Ah ! ^eUe souffrance I * Si près da bonbenr, Ctflestfl esp^nee , Fairaîs-ta mon coeur? D^an mot , d'an insun t , Mon sort Ta dépendre ! J'attends en tremblant ! - DftigneE m'folaîrer j " J'ai besoin d'apprendre S'il faut espe'rer! 'Mi»>l'.î' 'Àh! quelle souffrance! etc/ .. "..ii'f' •-,•', . ' ' " ' ' Pendant l'exécution de ce morceau y le baron a ^>,i't'- ... . ^ témoigné y par son Jeu muet, combien il était pé- nétré de la aituationj. LE BARON 9 prenant la mairiji'ErtWâtine. Si vous devez espërer i fit quel ^lalheu^ pourrait ici vous atteindre?».; Vous êtes auprès de votre oncle 9 et je vous ofire mon appui ;, Madame i^se reprenant* Eh bien ! eh bien ! quest-ce que je dis donc ?••• Et moi qui prenait la chose au sérieux !••• Ma foi, Madame, après une pareille illusion , je n'ai plus de compHmens à vous faire; mon er- reur est la plus grande preuve du plaisir que vous m'avez procuré...» On ne chante pas avec plus d'âme...» n'est-il pas vrai, Grétry? GRÉTRY» • U est impossible de mie^ entrer dans la situation» LE BARON. Mais madame y était tout à &it,..» Quel charme ! quelle aimable sensibilité !... Maudit neveu ! s'il était libre !..» je ne lui pardonnerai jamais.... Mais je ne veux pas abuser plus long- temps de votre complaisance^ venez, venez, Madame; je veux vous conduire moi-mémé dans votre appartement» Ah I mon cher Grélry, il est décidé que je vous devrai les sensations les plus délicieuses de ma vie» Ze baron donne la main àJSrne^tine; celie^i et Grélry se font des signes dHntelUffence. »3 SCENE VI. GRÉTR Y, êèul. Q'il m'en coûte d'être forte à'iabuaer de h confiance de cet excellent homme.... Lorsqu'il connaitra notre rqse , voudra-t-il nous pardonner ?.4. cette idée me tourmente. Au point où nous ensonunes ^ il eiC impossible de reculer.... poursuivons.... £t ma représentation pour ce soir !••. Ah ! que d'inquiétudes en un jour ! SCÈNE. VIL GRETRY, SAINT-EDME. Eb bien ! mon cher Grétry. GRÈTRy. Tout ya pour le mieux; mais de la prudence...» Votie oncle est en ce moiitient ayec tùXtt fenime. % SÂINT-ËDlldB. Je suis sûr que mon Ei^iestine se fera adorer de lui. OAÉTKT. C'est déjà &it il n'a pu réftster au charme de sa yoix il est dans l'enchantement 1 ... SAiNT-^BliMâ j avec teconnaiasaràce. Ah ! mon ami !... •*. »4 GRÉTRY. Soyez heureux y et ce sera ma plus douce récompense. Alt de Lisbethm Il n'est pas de plas grand bonheur , Qne d'être utile à son semblable , Ni les succès / ni la faveur, Si j'en juge d'après mon cœur, Ne font lajgloire Teritable ; Et Voltaire le sait si bien , Qu'à la verta rendant hommage , Il dit j'ai fait un peu de bien y Et c'est là {his mon meilleur ouvrage. SÀINT-£DM£. Ah ! Grétry , que votre bonté me touche... GRÉTRY. Je ne sors point d'ici que votre oncle n'ait embrassé sa nièce. SAINT-EDME. Comment !... et votre représentation? GRÉTRY. Votre bonheur m'intéresse ayant tout... SAINT-EDME. Songez que votre présence est indispensable au théâtre. GRÉTRY. Je confie mon sort à l'indulgence du public. SAINT-£iM£. Oh ! soyez tranquille... tous les officiers démon régiment sont pour nous... Je leur ai donné des instructions , nous a5 serons là , et malheur à ceux qui ne Irouyeront pas votre musique délicieuse... Nous leur donnerons du goût ! GILÉTRY. Que votre amitié ne vous porte à aucun excès; si mon. ouvrage est bon ^ le public l'applaudira ; s'il est mauvais , tous vos efforts ne le rendraient pas meilleur ! Laissons à la médioci^ité le soin de former ces cabales qui trop souvent transforment en arène le parterre de nos théâtres... Quant à ce qui vous intéresse , laissez-nous agir... SAINT-ESME. Je compte sur vous comme vous pouvez compter sur moi. Ilaori. SCÈNE VIII. GRÉTRY, ^uL Il paraît que nous comptons les uns sur les autres... Mar» montel compte sar ma musique^ je compte avec plus de raison sur son poème. Il me semble que j'aurais pu mieux le seconder. ^11 se place à son piano» SCENE IX. GRÉTRY , ROSSIGNOLLF , sans être vu. i I ' ROSSIGNOLLI , à part. Il est à son piano... C'est sans doute un petit impromptu qu'il médite pour la fête de M. le Baron... Le flatteur !... . a6 GRÉTRY, Cependant ce morceau doit produire de l'effet; il rend bien l'intention du poème... Il plaît au baron , et il a da tact... BOMtOiroLLÎ, à part. Oui^ il plaît à M. le Baron , parce qu'il est de lui... Si le morceau^ il ëtait de moi^ il serait détestable. GRÉTRT* Voyons... rëpétons-le encore... ROSSIGNOLLI . à part. Eh ! parbleu^ il me vient une idëe... Je puis en faire l'ëpreuye... Il prend du papier de musique et copie le morceau que Grétry exécute. GRÉTRY, préludant. Si je changeais ce motif?... // étudie. ROSSiGNOLLi p à part. Je veux faire cette petite malice à M. le Baron... copions ce morceau en y mettant un peu du mien ^ je le rendrai méconnaissable. Je le lui présenterai ensuite comme étant de moi... et nous verrons... GRÉTRY. Je reviens toujours à'ma première inspiration. // exécute le m,orceau. j» Rien ne platt tanc am yeux des l^elles , » Que le courage des guerriers ! V 7 » Qq^îIs soient vaiUanSf qu'ils soient fidèles , » A leur retour e reponds d'elles » L'amour sous les lauriers » ITa pa Yu de cruelle»! » ». Pendant V exécution de ce morceau , le Baron e^t entré tout doucement. ' % SCÈNE X. I LE BARON , GRÉTRY, ROSSIGNOLLL liS BARON , applaudissant. Bravo !•• bravo ! c'est admirable... Grétry se lève pour aller au devant du Baron , et JRossignollicache sa copie dans sa poche. GRÉTRY. Âh ! M. le Baron, Vous êtes pour moi d'une indulgence..^ ROssiGNOLLi, à pari» £t pour moi d'une sévérité... LE BARON 9 prenant la main de Grétry, Toujours au travail... bien mon ami... Et vous aussi ^ Sîgnor 5 vous en&ntiez quelque nouvelle merveille ? ROSSIGNOLLI , apcc embarras. Moi , M. le Baron... je m'abandonnais au feu de mon a8 génie... Je yole ^ tant que je 1^ pu»... vers la gloire qui m'attend !... j'en oEfire une prise à mon voisin , il l'accepte ^ il prend, il étemne je m'écrie Dieu vous bénisse ! L'acteur me regarde , il se trouble , le public rit , j^applaudis, la pièce tombe p et vous voilà satisfait..... Je vole à mon poste , et comme il serait possible que vous ne in'apercevis... perseve... perceveasa... vassiez pas..... J'espère aVec cet instrument me faire en- tendre de vous H montre un irea^gros sifflet. ROSSIGNOLLT. Grand Dieu ! c'est un tuyau d'orgue. nu 6UCCÈS. Je le tiens d'une. personne qui m'a dit qu'il sernt à faire tomber lesmursde Jéricho; ainsi jugez si votre pièce pourra y résister..... comptez sur moi. 5 34 ▲m Ma barque légère. Place tons le lastre , Avec mes sujets , Je Taîs , chef illustre , Guider leurs sifflets, Il iort^ , . viverwnt. Ah î vous voiçî, sîgnqr, j^e. propos ; je vous annonce , de la^ part du baroi^^ qu'il augmente vos honoraires de vingt-ciiUq louis pap a^ ! ROSSIGNOLLÏ. De yingt-çisiq louis 1..m Ah! srgnor ! illustro signor ! c'est à TOUS ^ sans doute y que je dois..... CRÉTRY. M. le Baron a daigné me faire part de son projet et je n'ai pu qu'applaudir à ses bonnes intentions. ROSStGNOLLl , à part dhin air égaré* Eh l moi qui,... ah ! misérable que je suis, qu'ai-je &it. *S DUO. ATR Z>iio de la Fàitssé'^tagU, Qaoi c^en Gtêttf qai m^obïïge! GRéfKT. Non! XOftSIGTfOLtl* Sir GRÉTRT. Et non Monsieaf, tous dts-je. ROSSlOtOLliI. Oni ! bu, GRÉTtT. Non!W*. RossioirbLii', k part. Qui m'oblige ! J^^ai pd vouloir qn^on Tafflige^ OR^TRT* Von» deves toiit n Baron. ^o^siGiroLLiy iupfdianu. Je Tons demande parBoQ, Foadroyez-moi , je Tcxige..... GRértT. Etet-voui foa ! qael vertige ! ROSSIGHOLLt* • * J'ai ma raison , je Pexîge , GltiTRT. Yons plaisantez.... bis. ^OSSftGNOIiLr. Non , tout de bon , {bis, Le repentir me dfrigé. GRéTRT. Ëtes-vons fon , quel vertige ? ROSSIGNOLLÎ. Eh ! c'est Grëtry qui ni'oblige , etc. GRÉTRY. Mais quel langage bisarre »*&». Ses discours sont tropplaisans RossiGNOLLi. » h part. Conrons et que je r^Spafe Le mal, s'il èst^encor temxs. 56 Ott le foit à M figore ^ A son maintieii , m tournure , 11 a perda le bon lens. R0S8I0H0LLI. Oui , le rcmorés que j^endare , Eut d^ît pooLT ironbler mes sens ! ENSEMBLE. Ah ! le pAOvre homme ! Voyes donc , mais voyec comme j La joie a tronbM ses sens. aOSSICVOLLI. Ah ! le brave homne ! Vojes donc , mais Toycs comme , Tayais des soins reconnaîssatts ! Rôèaignotti sort précipUatrunent. Je ne puis en vërîté m'expliqaer nne sembiaUe fclie.... qae Teut-îl dire riarU ; pourquoi veut-il qne je le foudroyé ? SCÈNE XIV. GRÉTfiY, DU De temps en temps du PetitrPas danse tout en parlant. DU PÈTIT-PÀS. ▲la Serviteur. Servîtefur, grand compositenr! GRéTRT. Vous me faites beanconp d'honnear. A Tair brillant^ à la manière ^ Dont je me présente à tos yeux , ' D^à Tous dcTÎneE y j'espère y 37 // dansê* C qui m^amène dans ces lieux. Voyex ma démarche lifgère.... Serriiem'y grand compositeur! Vous me fiiitet beaucoup d'honneur , Assurément beaucoup d'hoanenr. . à pari. Allons^ je ne pourrai pas être seul on instant ! DU. i^ETiT-FASy saluant toujours. » Eh bien 1 Monsieur , que dites-Tous de mes saints? GRÈTRY, Je dis, Monsieur» que tous êtes fort honnête ^1 part , le plaisant original! ^haut Monsieur serait*it^ par ha- sard, maître de dansé? DU PETIT-PàS. Par hasard ! non, Monsieur, c'est par goût!... et je viens vous ofirir mes services. ORÉTRT. Je vous suis oblige; mais je n'ai pas envie d'apprendre à danser. DU PETIT-PAS. Yoos avess tort, Monsieur , vous avez tort; la danse est un art que personne ne doit dédaigner..», un musicien sur- tout r.. J Ignorez - vous qu'Eu terpe et Therpsicore sont sœurs? ÇRÊTRY. Je voua remercie de vouloir bien me rapprendre; DU PETIT-PAS. . . Venons au fait i n la renommée ne m'a pas trompe , vous 38 êtes Tauteur de l'ouvrage que l'on reprësentjg ex^ c/e cornent .aux Italiens ?••• GRÉTRY. Je ne sais si je dois en convenir.... DU PETlT-9?Aâ. Vous Têtes , Monsieur, vous Tètes ; je vous ai deviné ks véritables artistes se reconnaissent toujours.... GRÉTRT, auec ironiç. C'est trop flatteur pour...» moi ! Eh bien ! Monsieur ? DU PETIT-PAS. Ëhbien! Monsieur, tous réussirez^ }e public vous de- mandera ; yous paraîtrez devant lui..,.. GRÊTI^Y. Ah ! vous croyez ?... DU PETIT-PAS. Vous paraîtrez, vous ne pourrez vous en dispenser ; c'est la mode aujourd'hui , et vous ne voudriez pas vous singu- lariser. GRéTRY, à paru U m'amuse !... DU PETIT-PAS. n. vous faudra faire les trois saints dHisage.... Voyons^ comment vous y prendrez-vous ? GRÉTRY. Maisj. Monsieur,... tout naturellement. DU PET1T-PA5. J'en ëtais sûr ! tout naturellement !... Idées surannées!... \ 59 préjuges gothiques I... L'art est tout , et la nature n'est rien , ou dû ^oiiis ce n'est qu'uti accessoire. GRÉTRY, J'entends , monsieur est de la nauvelfeécdie.... DU PBTIT-PAS. Je m*en Ëiia gloire. ••• Vous ne prévoyez peut-être pas le résultat fâcheux que peut avoir, en pareiQe circonstance ^ un salut sans grâce , une attitude mal dessinée.... GRÈTRY* Ah ! mon Dieu ! rous m'efiiayez ! DU FMIT^VAS* Le public rira de votre maintien gauche^ embarrassé , et regrettera d'avoir trouvé du talent dans l'ouvrage d'un homme qui ne sait seulement pas se présenter, et cela doit être; dans ce monde, ne juge-t*on pas toujours d'après l'extérieur? ORÊTRY. Voilà de l'observation. DU PET1T-FA5. Je vais vous en donner la preuve.... Dernièrement une personne fort ordinaire , qui n'avait d'autre mérite que beaucoup d'ambition , soUicitalt depuis long-temps une place importante et difficile à remplir...» Démarches , prières, pétitions en prose, placets en vers, rien de tout cela n'avait réussi. Dans son désespoir, notre solliciteur s'adresse à moi ^ je délie ses jambes, j'assouplis ses muscles , j'arrondis ses mouvemens; la pétition est mise en ballet , je compose la pantomime , il l'exécute , et , au vingtième pas , il était entré dans b place...» Que dites-vous de cela ? 40 GRÉTRY*. riOTlt. Je dis, Monsieur, que c'est le triomphe de laMU[4€Me, et cela ne m'ëtonne pas. DU PETIT-PAS. Cest une chose prouvée , maintenant la danse mène à tout, ▲iK Et zie et zae» Dansant. Et ûc et zac , Etflicetflac, Ployer, valser et danser. C'est le moyen d'aTcvccr. Si , par un excès de zèle , Un compuble trop fidèle A son profit s'est trompa ; Vers un climat plus propice , Ponr dviter la justice , n fuit par un échappé. Et zic et zac , etc Quand Paqnilon se déchaine , Du roseau de la fontaine,. ' Suivant Fexemple ici-bas , "^ Que de gens courbent la tête Pour survivre h la tempête.*. • Quand on ploje , on ne rompt pas ! Et zic et zac , etc. ORÉTRY, à part. Ah l quel homme ! pu PKTIT-PAS. . J'espère qu'après de pareils e^emples^ vous n'hésiterez pas à vous confier à mes soins» GRRTRY} aPBC un peu ctimpatience. Au contraire 5 Monsieur^ je suis fort maladroit y et je crains les faux pas plus que personncM-t d'ailleurs ; 4i AIR La danse n'est pas ce quefaime, li ptt €• ^pe i*aime ; J rais ^e d'antxes en font cas. . •• DV PETIT-PAS. De la danse, dans nos dimau^ Toajonrs le poavoir fat extrême - ^ , £Ue sedoit la beanttf même ; . Par elle on lai fait faire nn pas , Un pas; 4 fois • Ab ! qne je plains ceux qai ne dansent pas. GRÉTRT, auec une impatience plus marquée. Quant à moi, je n'ai pa&la prétention de faire danser la beauté ; trop heureux si je la fais chanter^ quelquefois» ! DU PBTIT-PAS. , Quelle difféi*ence ! Même air. DEUKiiSME COVPLCT. De Tberpsicote nne prétresse Qne Mondor admire tont bas , Sait-elle unir à ses appas Légèreté , grAce et souplesse ; Vers le temple de la richesse, Sondaio on lui fait faire nn pas , Unpas. 4/o''J ^ Que je TODs plains , Tons qni ne dansez pas! GRÉTRY. Je suis fAché, Monsieur , de ne pouvoir user ou vos la- lens... assez d'autres sauront les apprécier* DU PETIT-PAS. Je n'en doute pas , Monsieur. àparL Quels jarrets bar- bares ! Sur ce.., Reprise de Tair. ^ f ' • Serviteur-, granH compositeur, etc. Il sort. 4» essE SCENE XV. GEETRY , aeul. Je ne croyais pas les danseurs aussi bavards [. vouloir m'apprendre à me présenter devant le puBlic ! La pièce finira-t-elle? SCÈNE XVI. ERNESTIiSE, GKÉTRY, LE BARON , SAINT-EDME , et Mad. RENARD. BKNE$TiNE , accourant avec joie» M. Grélry , M. Grétry ! Mon mari revient avec son oncIe> ils sont ensemble. GRÉTRY. Eh quoi ! sitôt? LE BARON, en entrant y à son nepeun Laissez-moi 9 Monsieur , laissez-moi. ERNESTINE. £h ! mais y il le repousse. SAINT-EDME. Mon oncle, de grâce, dans l'état où vous êtes , pcr- mettez... - LE BARON. Retirez- vous; laissez-moi, vous dis-je. à Grétry. Ah! mon ami , les barbares... 43 GBÉTRY. Ma pièce est tombée ! LE baron/ Les deux premiers tiers de l'oavrage avaient dtë ëcou* t^ arec un plaisir! •• SAINT-EDME. Avec un enthousiasme !•• LE BARON. Au moment où mille nouveaux bravos allaient éclater... Un sifflet.. Oh ! un sifflet... j'en frémis encore.* • Mais ^ tout n'est pas désespéré».. BosttgncUî... GRÉTRY. EossignoUi! LE BARON. Sa conduite est superbe !.. ERNE8TINE. Eh ! le voici, nous allons tout savoir. SCÈNE XVII Les Prêcédens, ROSSIGNOLU. aossiGNOLLi, il entre en chantant. La victoire st à nous. » Succès complet ! L'ouverture applaudie avec transport \ Le rideau se lève Air lYotre uaUseau, dans une paix profonde , Avi même instant règne un profond silence, Et vos nobles accens ^ CaptWf nt tous les leos ; 44 létvLn fttiraiu f éduÎMUis ^\i succ^f 4e pk» beau f I à pari. L'imbëoîlle ! à sa place j'aurais ^fflé... y LE BARON. Enfin, la journée s*est tertninëe comme je r^pîrais!.. -45» encore un iriompliey mon cher Grëtrjr ! voilà le plu&beau bouquet que jç puisse recevoir. Signor Rossignolii , ce que vous venez de faire vaut encore mieux que votre chef- d'œuvre 5 je m'en souviendrai. ROSSIGNOLLI. Ah ! M. le baron. LE BAKON. Je veux que tout le monde soit heureux aujourd'hui. CrBÉTRY, apeç une intention trèa-^marquée. Que tout le monda soit heureux... M. le baron ?••• LE BARON. ' Sans doute, ceux du moins qui méritent de l'être, car je vous devine... Mais, il est imitilede revenir sur ce su- jet; ma résolution est inébranlable. ERNESTiNE^ à paru» Grands dieux ! IVlad. RENARD , â IloêsignoUi» Voici, je crois 9 le moment de préparer nos bouquets. ROSSIGNOLLI , à M ad. Renard. Sur*tout si nous voulons être les premiers. Ils sortent. ' ' .11 ' I 1 LL " ^ ...,.,.1 ., I .1 1 . ,......,. SCÈNE XyiIL LE BARON, GRÊTRY, ERNESTINE, SAINT-EDME. AINT-EDMEé Eh quoi! mon oncle, youdriez^vous me priver à jamais de votre tendresse. ERNESTINE. De grâce, Monâeur, permettez-moi de joindi'e mes prières à celles de votre nOTeu^ LE BARON. N'intercédez pas en sa faveur, Madame, je serais fâché • ' , . • ' ' d'avoir à vous résister, .. 48 tK BAncw. Les malheureux! qu'ils me font souffrir!... Je n'avais que lui de parent pûur charmer mes vieux jours. 6KÉTRY. Et vous les repoussez I ••• éaah SCÈNE XIX. TOUS LES ACTEUBS. » Cii9UH. Aift Oh ffûut-vn être mieux. Oîi puUoii étM miaax -» Qu'aa seia de sa famille? 2> Tout est content, font est joyeux, I» Vivons, aimons comme nos bons aïeux. » LE BAROX. Je rais Yftinca, venca et mon fils et ma fille. . . TOUS. O moment heureux ! VÎTez pour nous , vivez pour eux r Ce sont là' tous leurs vœux. LE BAXOH. Mon cher Grctry, c'est- votre ouvrage; O mon fils! ma fille.,. GXiTXT. Jamais ^£5. Un duiouement ne me plut davantage, C^est pour moi le plus beau succès!... GHOttJX . Où peut-on être mieux, etc. FIN. liK L> IXHACQUAPT. 47 ERNESTINB. x Sa &mille est respectable aussi ^ et si la fortune ne Ta pas favorisi^e^ son père lui a laisse du moins un nom sans tache , et c'est un héritage qui doit être de quelque prix à vos yeux. IJI BARON. Qu'entends^jé!.., Quoi ! vous seiîez?,.. ERNESTINE. ! Votre nièce, qui vient elle-même implorer son pardon. Elle ça pour se Jeter à ses genoux y le Baron ae relire et se jette dans unfauleuil. LE BARON. Ah ! Grëtry, vous me trompiez !•.. Abuser ainsi de ma confiance !... GRÉTRY, avec dignité. Votre amitié même m'en fcisait une loi Monsieur, et j'ai cru ne pouvoir mieux y répondre qu'en vous forçant d'embrasser vos enfans. LE BARON. Non... non... jamais... retirez- vous... ERNEJSTINE. Vous l'exigez, Monsieur? * SAINT-EDME. Viens, viens, Ernestine.^. Adieu, mon lis i^nt pour sortir» ' GRÉTRY, les arrêtante Arrêtez !... {Pendant que le Baron est absorbé dans son fauteuil ^ Grétry ouvre les croisées du fond du théâtre pour laisser voir les chœurs qui sont prêts à chanter; Saint-Edme et sa femme se placent de chaque côté du Baron. PERSONNAGES. Acteurs. M. DE SIRVAL, oncle d'Alfred. M. Guillemin. ALFRED, son neveu, chef d'es- cadron • • ' M. F£b£ [ Ce rôle doit être joué en habit du jour seulement le ruban de la croix a la boU- tonnière, indiquera l'état du personnage.] SAINT-LEON, son ami, capitaine de hussards^. .;•••• M. Armand. [ Mêiue costume.] ELISE DE BLAIN VILLE , jeune veiive. • • M". Clara. . CELINE, orpheline Mik^ P. Geoffroy, La Scène se passe à trente iitues de Pans , dans la nutisKm de campagne de M. De Sùvai» Tous les déhUans d*exemplaires non revêtus de la signature de r Editeur seront poursums comme xuntre/acteurs, Qi^ -y Y Vu au Ministère de Tlntérieur . conformémjârrk la décision de Sou Excellence, en>ia^^d^cé Tour. y Parnildre ttg'ISôn Excellence , Le chef-adjoint , Coupabt. lUPBjMERIB DB HOGQUBTy AUB DU FAUBOURG MONTMIRTEB K 4* ALFRED VAUDEVILLE EN UN ACTE. izz Le Théâtre représente un Sahn^ ouQert de cJmtpu côté , et par le milieu. Les croisées du fond laissent apperceaoir un jardin. SCÈNE PREMIERE» M. DE SIRVAL, ALFRED, un Jusil à ht maùi. M. DE SIRTAL. A la fin, je te trouve... Parbleu ! c^est fort heureux ! et d'où riens - tu donc si -malin , monsieur le mauvais sujet ? ALFREDu Vous le voyez , mon oncle , je reviens de la chasse* M. DE SIRVAL. De la chasse. •• tout seul... à quel propos? ALFRED. Diaprés la conversation que nous avons eue ensemble , hier soir , au sujet du mariage que vous avez projeté entre ma cousine et moi, je suis sorti de bonne heure pour réfléchir... M. DE SIRVAL. Le matin , les idées sont plus saines. ALFRED. Oui , et j'avais pris mon fusil par motif de distraction... Mais la perspective de mon hymen que j'avais devant les yeux , m'a fait manquer six pièces de gibier qui étaient aa bout de mon fusil... D'honneur ^ si j'étais fataliste, cela m'effrayerait. H. DE SIRVAL, r/tf/l/. Prends garde à toi.,. 4 ALFRED. Heurenseinent que j'ai pris ma revanche sar quelques- autres , avec une adresse qui m'a tout -àr fait rassuré... Tetez trois perdreaux et un lièvre... Ce gaillard- là a été tué de loin , je vous en réponds. Air P'audeville de partie carrée. Pour avoir le coup-d*œil si juste Il faut éti'e jeune vraiment ; A quatre-vingts pas je l'ajuste , Et crac , il tombe au même instant ! M. DE SIRVAL. Quatre-vingts pas ? âLFBRD. Et même davantage. Ali / c'est un coup superbe assurément! Et ce n'est pas, mon cher oncle , à ^otre âge Qu'on peut en faire autant. M. DE SIRVAL. Toujours le même caractère... £t voilà tout ce que tu as trouvé à la chasse 1 ALFRED. Non pas..* ohl j'y ai trouvé ma femme aussi. M. DE S]^RYAL. Ta femme ! ALFRED. Sans doute; tout le bien que vous m'avez dit de Céline a décidé mon choix , et je l'épouse. N. DE SIRVAL. Je savais bien que tu y viendrais! ALFRED, à part. Et pourquoi d'ailleurs songer davantage à M"*^ de Blaîn- viiie? n ^est-elle pas mariée? ^Haut. Cependant, j'ai one arrière pensée. M. DE SIRVAL. Une arrière pensée. ALFRED. Ecoutez donc; Céline est jeune, belle, aimable... c^esl un ange de douceur... elle a du goAt... elle m'alnRera... tout le fait présumer... mais il ne faut jurer de rien ... Si , oubliant ses sermens , Céline allait plus tard.. . 5 H. DE SIRYAL. Allons, tu es un fou , et cette pensée ne fait pas honneur à nnmilitaire. ALFRED. Pourquoi donc , s'il vous plaît F ' M. DE SIBYAL. Air Faud, du Piège. Comment un soupçon si léger. Bien cher , a-l-il oonc pu t'atteindrc ? Jamais il ne fut de danger Qu'un brave guerrier puisse craindre. ALFRED. Comme tous je ne pense pas ; On peut , auand on a du courage , Braver les hasards des combats Et craindre ceax du mariage. M. DE SIRYAL, Ce marîage-là fera ton bonheur, j'en suis certain. Céline T 'a que seize ans. C'est ta cousine , la îlle de mon frère , un brave marin , qui vint mourir dans mes bras des suites de nombreuses blessures reçues en défendant glorieusement le pavillon Français- J'ai promis de veiller sur cet aimable enfant , et je ne puis te donner, mon cher Alfred , une plus grande preuve de mon amitié qu'en te chargeant d^acquiiter ma parole. Vous serez mes seuls héritiers ; et j'aime mieux confondre ainsi mes cinquante mille livres de rente , que de les diviser par un double hymen . . . ALFRED. C'est penser noblement... mais ce n'est pas l'intérêt... M. DE SIRYAL. Je sais que tu ne tiens pas à l'argent, et que tii le dépenses même avec une facilité ... ~ ALFRED. Oh ! ou! . • . avec, une grande facilité . . . M. DE SIRYAL. Je n'ai jamais le courage de me fâcher contre toi... c'est faiblesse peut-être... soit! je ne m'en défends pas; mais, quand je me souviens ^ue tu es le fils d^une sœur adorée , et qui me fut trop tôt ravie , je ne puis me corriger de ce défaut. 6 ALFBED. Vous êtes trop sévère , mon oncle f c'est parbleu biei» one qualité ! M DE SIRVAL. Votre neveu, me disait-on , est un mauvais sujet. . . ALFRED. Un mauvais sujet! M. i^E SIRYAL , vtoement. Soit ! ai-je répondu , mais je les aime , moi ... Je déteste ces Gâtons de vingt ans, qui , sous le. masque trompeur d'une régularité dont ils secouent le joug en secret , cackent la plus coupable hypocrisie. ALFRED. Bien! M. DE SIRVAL , de même* Alfred est rempli d'honneur... , ALFRED. Très-bien ! H. DE SIRVAL. Son âme est franche ; et je suis certain qu^il ne sera jamais ingrat envers un oncle qui le chérit si tendrement. ALFRED. On ne peut mieux... vous m'avez bien jugé. M. DE SIRVAL. i Pour le guérir de cette fougue de jeunesse, aî-je ajouté, je vais le marier.. . Ce que j'ai dit, je le fais ; ce soir, nous signerons , et demain , la noce ! ALFRED. Demain.^... à part. Ah! M» de Èlainvilte, M»*^ de Blainville . • . {^kauL J'accepte,, mon oncle ^ faites dresser le contrat. M. DE SIRVAL. Yoilà parler ! je le disais bien qu'en te prenant par la douceur, je ferais de loi tout ce que je voudrais!. • Ahl j'eu- bliais ... tu ne sais pas ? la noce sera d'autant plus char- mante que M"^^ de Blainville... • ALFRED , Virement, M>° de Blainville ! Elise ! . . . elle viendrait ? M. DE SIRVAL, Mienx que cela , elle est arrivée ce matin. 7 ALFRED. Ce matin?... ^ à part. et moi quittais à^Ia chasse! M. DE SIRVaL. Saint-Léon , son parent , le capitaine de hnssards , Fa accompagnée. ALFRED. Saint-Léon .• • mon meilleur ami... M. DE SIRVAL. £ile venait voir Céline . . • je lui ai appris ton mariage » • . cela a para loi faire plaisir... A propos , elle est veave depuis an an. ALFRED. Quoi ! Blainviile ! • • H. DE SIRVAL. Oh ! monl>iea ! ooi..* mab je vais trouver le notaire... ALFRED , VarriianU •Mon oncle I on instant... M. DE SIRVAL. Jt n'ai pas le temps..* ALFRED. £coatez-moi donc. . M. DE SIRVAL* Demain . . . demain . • • je sais sûr qae tu me béniras ! . • . Il sort. SCENE II. ALFRED, 8fsid. C'est que voilà an incident qui change tous mes projets !... Si j'avais pu penser que cette Elise qae j'ai tant aimée , que Êdme encore .. Diable d'oncle, qui ne me dit cela qu'après... 'un côté , M™^ de Blainviile ; de l'autre , la parole que je viens de donner . . . Un oncle respectable • . . Oui , c'est l'onde qui me gène le plus . . . mais aussi il a tort ! . ., . Si je irouvab quelqu'expédient. {wec feu. Elise ! elle est veuve ! elle me pardonnerait sans doute tous mes torts ... et , ce soir même, je serais marié ! oui; c'est décidé !... Mais comment faire. . . il faut que Céline ait un mari... elle comptait là- dessus. 8 SCÈNE III. SAINT-LEON, ALFRED. ALFRED. Saint-Léon! eh bonjour, mon amî; mon oncle vient de nrannoncer ton arrivée et celle de madame de Blainville. SAINT-LÉON. Ouï , nous arrivons fort à propos pour ton mariage avec la charmante Céline. ALFRED. ^ La charmante, ahl quelle idée! oui , mon ami ^ elle^est charmante, c'est un dieu qui t'a condqit ici... c'est cela même ... j 'ai besoin de toi , tu es jeune , aimable , fortuné , revêtu d'un grade honorable. . . tu plaira». ' SAINT-LÉON. Mais que veux-tu dire i' ALFRED. Je te dis que tu plairas ; d'ailleur» je Tai mis dans ma tête, et il faut que cela soit. Dis-moi , es-tu amoureux ? SAINT-LEON, Pourquoi cette question f ALFRED. Es-tu amoureux? SAINT-LEON, à part. Est-ce qu'il saurait f ALFRED. Parle franchement , d'abord je t'en avertis , es-tu amou- reux ? SAINT-LEOîî. Non. ALFRED. Yraî ?. . c'est que tu me connais ? Je vais m'expliquer avec franchise, et tu sais que je veux qu'on agisse de même avec moi? car celui qui me tromperait. . . mais tu es mon amî , je ne te soupçonne pas. Puisque tu n'es pas amoureux , tu vas le devenir ... SAINT- LEON. Moi? ^à part. Allons, il n'est pas du tout changé. 9 Alfàed. De plus , je te marie. SAINT-LEON. Arec qui? ALPâED. Atec ma covsine. . . SAINT-LEON, vivement Céline. • . qae signifie cette plaisanterie ? ALFRED. Parblea ! ce n'en est pas nne. SAINT-LEON. Mais to signes ce soir. ^ ALFRED. Uë bien 9 tu signeras à ma place; apprends ce fne jnsqu^à ^f^éBeat j'arats caché à toi , à toat le monde, et juge de ma sitoation. SAINT-LEON , ^ruié. Je t*écoate. ALFRED. C'est unirai romaO; auquel d'honnénr il ne manqne que le mariage obligé. SAINT*L£0N, à pati. Que va-t-il me dire ? AtFRSD. J'étais fort jeone qnand le hasard offrit à mes yenx ta jeone consine , Elise de MLirbel ; elle arait à peine quatorze ans , et déii tout ce qu'il fallait poor me plaire , an point que je la crus faite exprès pour moi. . j'en devins amoureux, mais amoureux fou! . . Je voulus Téponser. SAlNT-LEON. La conséquenee est toute naturelle. Alfred. Hâlhemeuàemem^ j'àvius déjà la réputation .d^fitre un mauvais sujet. ' SAINT-LÉÔN, Il parait que tu as conmettcé de bonne heure* ALFRED. On me refuse , et Ton autorise les assiduités de M. de Blaînville ; il cette nouvelle , ma tête s'exalte , je ne me con- nais plus , et je ne trouve diantre moyen d'évincer mon rival que de Tappder en dnd. Alfred. -u lo SAlinr-LEON. Bien troavé. ALFRED. Je le blessai dangereusement; ce fut alors que je sentis toute ma faule , ei pour la faire oublier à celle que j'aimais , je quittai le Poitou , mon pays natal y et je me 6s soldat dans Je premier régiment que je rencontrai. SAINT-LEON. Je m^en souviens , c'est de là que date notre amitié. ALFRED. Aujourd'hui je reviens après dix ans de service , chef d'escadron , ofBcier de la légion d'honneur , couvert de quel- que filoire... Mon oncle, des bontés duquel j'attends toute ma fortune, veut me marier avec une jeune cousine fort aimable , fort belle , douée de toutes les qualités} en un mot^ tu vois en moi un homme désespérée,. SAIRT-LÉOlï. Désespéré! ATFRED. Certainement !.. si j'ai matin k épouser cette jeune personne , puis-je le faire à présent quand Elise est ici , quand je sais qu'elle est veuve t libre de disposer de sa main. SAIKr-I*ÉON. Alors... ALFRED. Alors* • • je reprends Elise et te donne Céline» . ' SAIWT-LEON. C'est toi seul qui arranges tout cela? ALFRED. U faudra bien que mon oncle y consente. SAIT-LEON. Ainsi pour t'obliger , il faut que e joue le rôle d'an amant impromptu. à part quel heureux nasard l ALFRED. y errais-tu qndqnes difficultés à faire ce que je te demandef IVe connais-tu point Céline P* sa figure.... SAINT-LEON, 0mment. Est angéliquel ALFRED. Peste 9 comme tu t'enflammes. Allons, tu n^aoras pas de Il peine à l'aimer. . . et paîs , mon cher, cette terre lai reyien** dra. Une vallée charmanie ! . . . des paysannes ... le sang y est saperbe, . . toi qui es chasseur. Air Vaud» de V Avare. C'est un Trai pays de Cocagne , r^ul ne peut valoir celui-là ; Dans les bois et dans la campagne » Lièvre par ci , lapio par là. .. Vrai ! c est à qui vous surprendra \ Femmes , gibier de toute race , Faisans , perdrix , Jeunes beautés , Il en part de tous les côtés... Ah ! quel beau pays pour la chasse ! Il y a aussi quelques bécasses , mais elles sont rares .... Ah ça ! c'est entendu. . • tu consens , tu acceptes , tu épouses et tu signes. SAIirr-LEON rianU Oui , je fais tout cela. ALFRED. Ah! mon cher ami, que je t'embrasse! quelle reconnais t sance je t'aurai! Je vais changer d'habits pour me présenter . 4 Elise , puis je verrai mon oncle , Céline ... Il faut que mon Îrojet réussisse. . . l'idée de mon mariage avec madame de Uainville me met dans une joie . . dans une joie ... si je n'en perds pas la tête , je serai bien heureux. // sort en courant. SCÈNE IV. , M- DE BLAINVILLE , CEUNE. .Ellts arrioent pendant la phrase suiçante. SAINT-LEON. JTétais loin de m' attendre à ce qui m'arrive • . venir me proposer. . . il ne pouvait mieux s'adresser. M™ DE BLAINVILLE, De plus fort en plus fort ! SAINT-LEON. ' Yous m'en voyez encore tout étonné. Air du JPeUt courrier. Sans savoir par où commencer , J'allais parler de vous , Gaine ; Près de celle qu'on lui destina Il m'offre de le remplacer. — Je te la donne ; que t'en semble f Moi , je dis oui sans hésiter Une femme qui vous ressemble... cÊi'iNE, naïifefnent Gela doit toujours s'accepter. une DE BLAINVILLB» Ost VBO, joli cadeau qu^il vaus Cût. SAINT-LEON. Et c^est pour vous qu'il la refuse. M"" DE BLAINVILLE. Comment pour moi ? SAINT-LEON. Oui c^est vous qu'il prend pour femme. j i3 H™ DE BLÂINVILLK. Etarec qui t-^t-il arrangé tout cela P Avec lui-même. . . ce qui ne l'empêche pas de regarder TOtre mariage comme une chose faite. 1} a osé F ^AlNT-LÉOlf. Ah ! mon Dieu ! oui • • . voilà ses paroles. Àir ! Ma seeuret moi dans un naufrage , de l'Ile des Noirs. , Lorsque j'ai quelque chose en tôte , Cela , mon cher , Taut une loi C'est, dit-il^ une chose faite, ^ A toi Céline, Elise a moi. Mad. DE BLAINVILLE. Il me croit déjk sa conquête ; Soit! mais je ne puis Fepouser... CÉLINS, vivement. Puis que c'est une chose faite , n n'est plus temps de refuser. U»" DE BLAlNVItXE. Tous avez des projets d'une exiravagance..» CÉLINE. Ma bonne amie ! ^ M™ J}% BLAINVILLE. Croyez -vous qut je ne connaisse pas le caractère léger d'Alfred ? je sais ce que c'est qu'un mar^. • . Je ne me re- marierai point. Que dis-tu donc là?. *. rappelle-toi ce que tu m'écri- vais. . . M»* DE BLAINVILLE. Ou si je contracte de nouveaux liens . • . ^ 1^ }^iffme faenre! voilfi ^f^yk w ^mf^ii^tni- M™" DE BLAINyiIXS. Je veux que mon époux me convienne , qu'il soit sage , tranquille • • . . SAiNT-LfiON. Alfred n'a plus vingt ans. i4 CÈLVXK» C'est qu^il est bien plus posé qu'autre fois ! SAINT-LÉON. Comment! s'il est plus posé? je m'en suis bien aperça ' tout à rheure ! . • . CELINE. N'as-tu pas promis , ma chère Elise , de faire tqpt ce que \ tu pourrais pour mon bonheur et celui de Saint-Léon. M"e'l»E BLAINVILLE. Sans doute^ mais Alfred est si léger , si étourdi. • . SAINT-LÉON. S'il a quelques défauts , n'at-il pas beaucoup de qoa^ lités F M" DE BLAIinriLLE. Oh ! beaucoup . . . beaucoup . . . SAINT-LÉON. N'est- il pas brave ? M» DE BLAiNViLLE, virement» Rempli d'honneur! SAINT-LÉON. Délicat! M™je comme ça ! M. BE SIRVAL. Ce n'est pas possible. - * alIreI. SI fait. M. DE SIRVAL, viçementei avec forcé. Non, monsieur. ALFRED, le priant* Mon oncle... M. DE SlftvAt, de même. Certes! je vous aime beaucoup! mais ce que je n'aime pas , c'est qu'on veuille agir contre mon gré . . . {avec senti- ment quoii^un brave marin en expirant pour. Tétat m'aura laissé le soin de veiller sur sa fille ! pour la rapprocher en- core de moi , je veux lui donner celui que je re;arde comme mon fils*., et vous oseriez... non monsieur, non, vous dis-je, ce n'est pas possible ! Air Il me faudrait quitter , etc. Cet hymen , sur votre promesse , Vous me l'avez fait annoncer ; Sans maiiquér de délicatesse , Vous ne pouvez y renoncer. Quand il s'agit d'une faute légère , Jamais je n'use de rigueur, £t je vous cccie de bon cœur ; Mais j'ai toujours du caractère » Quand il faut tenir \ Thontieur. ALFRED. ^ Mais si vous vouliez m'enrendre.. • M. DE SiRYAL, çioemehi. Tout ce que tu me dirais serait inutile I .. . voyons queDea sont tes raisons? ALFRED, cherchmnt. Mes raisons. . . mes raisons. . . je n^en manque pas de rai- sons... vivement d'abord elle est trop gauche , trop timidei trop jeune pour moi. . . M. DE SIHYAL C'esl-à-dire que tu te plakis de ce que la mariée e^ If^p belle. . . il te faut une femme qui sache tout. 21 . ALFRED, vwetnent, Précisëment . . . on ne peut pas diftpaler des goAls. M. DE SiaVAL En vérité , je ne conçois pas la jeunesse d^aujourd^hui . . . de mon temps • . ALFRFD. A vous entendre ^ mon onclei^ les Français d^aujourd'hui diffèrent de ceux d'autrefois ? M. DE SIRA'AL. Incontestablement. .. est-ce que je te ressemble, moi? ALFRED. Cette fois mon oncle , vous avez tort. M. DE SIBVAL. Lisez rhistoirei.. . voyez si vous êtes ce que nous étions..* ALFRED* Air des Comédiens, J'ai du respect pour notre ancienne histoire ; Et son éclat est par moi révère ; Hien n'est plus beau \ mais notie jeune gloire » Je le sf ntiens , n'a pas dégéndrë. Chefs ou soldats , geDereux. in'rcpidcs , Pour leur pays , pleins d'une noble ardeur, Dans les combats les vieux Français pour guides , , Prenaient toujours et le prince et fhonneu^ ! Quand on menac ausbi uotre province , Sous les drapeaux , ardeus à nous ranger , Pour secourir la pairie et Je prince , lïoiis volons tous , sans penser au danger. Si des guerriers, dont la, ^uirc est certaine , Ont illustre jadis nos 5tcnd;ien ! qu'on le demande Dans les pays où nous avons été. En souvenirs notre patrie abonde , Rien ne saui^ait égaler sa splendeur ; D'un pôle k l'autre , oui , jusqu'au bout du monde , Ses nobles fils ont porté sa grandeur. Yif et léger , esclave de la mode , Du doux plaisir reconnaissant les lois , Et de l'honneur suivant toujours le code , Voilà quel fut le Français d'autrefois. Du tendre amour suivant aussi l'empire , De sou pays noble et vaillant appui , Prêt a combattre et non moins prêt k rire , Voilà quel est le Français d'aujourd'hui. M DE SIRVAL, à part. Il esl charmant! ce mauvais sujet là a uDe manière de me prendre. . . je sens que malgré moi je cède. V {haut enfin pourquoi . • . ALFRED. Tenez , franchement , mon oncle , je ne veux pas épooser Céline , parce que j^ai retrouvé £lis^ . . plos aimable que jamais. M. DE SIRYAL. Madame de Blain ville .i^ ^ ALFRED. C'est cela! M. DE SIRYAL, à part. Je ne m^étonne pins. ALFRED. Et si vous vouliez , mon bon oncle, il n^y aurait qa'iui changement à faire. . . tout serait pour le mieox. M. DE SIRVAL. Tout serait pour le mieux . . . ALFRED. Oui^ je ne voua demande qu'an changement. . . Saint- Léon épouserait Céline , moi Elise. . . par ce moyen Céline aurait un mari et moi j'aurais une femme . . • a3 M. DE SIRVAL. Maïs Céline f . . . ALFRED. Elle consentira . • . M. DE SIRVAL. Saint-Léon . ALFRED , vivement. U cDvest fou ! . . . Çà^art je n'en sais rien, mais c'est égal. M. DE SIRVAL. Madame de Blain ville? ALFRED. Elle m'adore» / M. DE SIRVAL. Mais saîs-ta ce que ta refuses dans Céline ? si tu connais* sais comme moi son caractère angélique , sa douceur^ son ame aimante , tu réfléchirais peut-être avant de rompre tes engagemens. ALFRED. M'importe ! \e romps. . . je ne puis être heureux qu'avec madame de Blainville. . . vous m'aimez mon bon oncle , et vous ne voulez qae mon bonheur. M. DE SIRVAL. Que tu connais bien mon faible pour toi , allons. • . ^ parl,^ au fait il m^a donné des raisons. ^HaiU, Je vais trouver Céline ... je sonderai ses intentions et si elle . n'a pas de répugaance pour monsieur de Saint-Léon .. . mais songe bien qu'une fois . . . ALFRED , virement, Yous verrez si j'ai bien fixé mon choix* M. DE SIRVAL. Air Tu vas changer de costume et d'emploi. Je vais plaider pour toi. ALFBED. Je vous attends. Oui , mettez-moi promptement en ménage , Je vous ferai bien des reniercîmens. M. DE SIRVAL. Ne va pas changer de langage. . 24 AJFRED. A mes sermens vous pouvez vous fier; Disposez donc Ccl'oe, je vous prie ; Et si je puis enfin me; niRrier," Ce sera ma dernière folie. AIFBKD. Allez plaider pour moi , je Vous attends; Oui , mettez-moi promptement en ménage , 1 Je vous ferai bien des remercîmens ; Je ne puis changer de langage. Ensemble, m. de sirval. [Je vais plaider pour toi , tiens tes sermens Oui , je te mets des ce soir en ménage. Tu me promets bien des remerdmens ; Ne va pas changer de langage. ^M. De Sirval sort. SCENE VIII. ALFRED , CELINE , elle regarde sortir son oncle ^ et se tient un peu éloignée» ALFRED. Allons , allons , tout va bien et mon oncle asssi • • . }e vais être rhomme du monde Le plus heureux. CELINE, à part, ïl vient sans doute de parler à mon oncle. . . sll pouvait avoir obtenu le changement! //ai//.* mon consin. ALFR£D Y l'apercewnt. Céline. . , {A part, diable ! je vois quUi faut que je loi annonce moi-mâme . . . préparoris-la à cette nouvelle. Un homme comme moi , ne se perd pas sans regrets» CELINE. Mon oncle était avec vous! ALFAEO. Il me quitte pour vous chercher. CELINE. Savez-vous pour quel motif? ALFRED. Oh ! pour une bagatelle ! À part. il ne faut pas que je m'estime trop haut! {à Céline. Il veut je crois, vous en- tretenir de rhymen qu^il a projette entre vous et moi» 25 CELI19E , vwemeni. Est-ce qu'il aurait changé d'avis? ne mcxachez rien. ALFRED. Il désirerait s'assurer si cet hymen tous offrail beaucoup îde clharmes. CELINE , à part . Il est déjà convenu de tout avec mon oncle. Haut» Ah ! mon cousin, quelle délicatesse ! ALFRED, à part. Elle tient à moi , c'est clair ! Haui^ je ne mérite pas iju W ait beaucoup d'amour pour moi . . j'ai tant de di-» fauts . CELINE, vivement. Vous ne vous rendez pas justice . ALFRED. Air Vaud, du Premier prix, Je n'ai pas un bon caractère. CELINE. Il est très'-bon , pardonne2-mpi. ALFRED. Je suis vif. CELINE. Vous êtes sincère ! ALFRED , à part. Rien ne peut lui causer d 'effroi. {haut. J'ai mauvais goût... "' CELINE , vivement. Erreur extrême. Vous avez le goût excellent. ALFRED^ poussé à tout. Enfin , ce n'est pas vous que j'aime. CELINE. Mon cousin , vous êtes charmant ! ALFRED , étonné» Vous dites i^. . . je ne vous comprends pas. CELINE. Ne voulez-rous pas épousiT madame de Blainyille ? ALFRED. ^ Sans doate* CÉLINE y vivement. Moi alors , j'épouse monsieur de Saint-Lëon. Cela nous arrange tous les deux. ALFRED. Ah ! cela vous arrange ! je crois que je comprends main- tenant A pari, et ciioi qui prenais tant de peine . . . qui craigiiais . . . son amour lui est Tenu rite. Sérieusement ^ Alfred* 4 26 hù-mime. Mais j ^ p^nae • • • Haut, est-ce que Saint-Léon était conna de vous P CELINE, vwemeni. Je le croîs bien . . . nous nous connaissons beaucoup. ALFRED. Beaucoup f CÉLINE, de même. Nous nous sommes vus souvent chez M"*^ de Blainville y à Paris. ALFRED y contenant son dépit. Fort bien ! ^A part, Saint-Léon me trompait, me qqi lui montrais tant de franchise. {Haut,' Ainsi, Saint-Léon vous aime F CÉLINE , vk>ement. A la folie ! . . . vous savez comme il est tranquille ? Eh bien ! quand il a su que M. de Sirval voulait me marier , il était aussi pétulant que vous; il ne parlait déjà que d'épées, de pistolets ... il voulait se battre. ALFRED , à part. Se battre! . . contre son ami , au lieu de lui tout avouer. CÉLINE. Jugez si nous avons été contens quand vous-même vous lui avez ofTerf • . . Je vous assure que nous avons bien prié madame de Blainville de ne pas vous refuser, et c'est à notre sollicitation ... ALFRED. ^ *^i^ Vraiment î* ^ part, J'étais joué I^f»*^ CÉLINE. ^ifS^ Mais grâce à vous , puisque notre oncle change d'avis , nous voilà tous heureux ! ËKse vous convient bien mieux que-moi , elle est veuve . . . vous êtes un mauvais sojet. r^^ ALFRED. Un mauvais sujet.'* CÉUNE. Oui , ce n'est pas une ajure! . • • on dit que les femmes les préfèrent aux autres? ALFRED. Et qui vous a dit que j'étais un mauvais sujet? CÉLINE. Elise, vous voyez bien que vous lui convenez à tous égards ! elle me l'a écrit même . . . ALIB£]>. Elise! CÉUNE , lui remettant une lettre, Tftneft ; Usez, plut6t. 27 ALFRED. Voyons doDc, {^Usant. Ma chère Céline, je connais » celui que voire oncle vous destine. CÉUNE. Passez y passez, mauvais sujet est au bas de la page. ALFRED, plus vite, » Je ne vous donnerai point de conseils. Je me bornerai » h vous dire quel est son caractère . . . c'est bien le plus » franc étourdi. . . CÉLINE. C'est là que ça commence. ALFRED^ continuant. p La tête la plus légère que Ton puisse rencontrer. • • » enfin c 'est ce qu'on appelle un mauvais sujet ! » {ïli*arrête, Un mauvais sujet! CÉLINE. Vous voyez que je ne mentais pas . . . ALFRED. Je ne sais pas en vérité où ils ont tous pris cette idée-là ? CÉLINE, à part. Je crois que cela le fâche, {à Alfred. Puisque ce n'est pas une injure . • . mais lisez encore , je vous prie . . • ALFRED^ açec dépit. Je m'en garderai bien , un mauvais sujet... à part. on ne peut pas ainier un homme dont on fait in pareil portrai^ 1 On ne voulait donc que rompre mon hymen avec Céline , et me refuser après. . . Ah ! madame de Blainville, je me ven- germai de vous et de Saint-Léon ! CÉLINE. Vous en avez assez vu , mon cousin , rendez- moi la lettre. ALFRED. Non , je la . garde ... la tête la plus légère . . . c'est me calomnier. . . et. . . oui, ma résolution est prise. CELINE , oQec inquiétude. Que dites-vous ? ALFRED. Ce que je dis , Céline ?. . que je vous aime, que je vous adore. CÉLIl^É. Yons m'effrayez . . . est-ce sérieusement f 28 AI>FIIE2>. Air du Pot de fleurs. Oui y Céline , je vous épouse f CÉLINE. Mon cousin , que dites-vous la 7" ALFRED. D'éti*e à vous mon âme est jalouse. CÉLINE. Ne parlez pas comme cela. ALFRED. AVez-vous peur de mon langage , Quand je brûle pour vos appas? CÉLINE. Oh ! lorsque vous ne brûliez pas , Vous me plaisiez bien davantage ! Toui-à-Ilieure, vous ne parliez qae d'Elise? ALFRED. De madame de Blainville ? . • . elle tous a peat-étre dit qae je Taîmais i CÉLIKE. Oui, mon cousin. ALFREB. Rassurez-vous , Céline , elle s'est méprise . . . elle est , j'en conviens, aimable, jolie, mais légère, étourdie, folle, croquette, avide d'hommages, et prenant souvent pour un sentiment profond , un simple mot de politesse et de ga- lanterie. . . {à part. Ce portrait-là vaut bien le sien, {haut,^ nous serions fort mal ensemble. . . pour faire un bon mé^ nage, il ne faut unir que deux caractères opposés • • .voilà pourquoi je vous épouse. CÉLIKE. Yous ne raisonnez pas bien. . . ALFRED. J'ai compté sur vous pour me donner de la sagesse. CÉLIKE. Air de V Angélus, r^on , non ,' je ne pourrai jamais Vous mettre la sagesse en tête / Regardez-moi , je me connais ^ Pour cela je ne suis pas faite. Il faut avoir grave maintien , Il faut être d un certain âge ; J'en suis bien sûre , je n'ai rien l>e ce qu'il faut pour rendre sage. ALFRED. Te veux toujours essayer. {Tirant sa montre.^ Mais Tdyeai *9 déjà trois beures, et à cinq nous signons. • . C 29 CÉLINE. Quoi ! mon cousin , vous voudriez réellement* ALFRED. Tï'en doutez pas , Céline . . . CÉLINE, vhemerUé Je ne vous aurais jamais cru si entêté. ^ part. AUona tout conter à Elise ! . . {Haut. Que va dire madame de Blain- ▼iile P il n'y a qu'elle qui m'inquiète. . . parce que moi, si je ue puis pas faire autrement , il faudra bien que je sois TOtre femme. . . Mais elle , qui comptait sur vous !. . . ce sera moi. . . Adieu, mon cousin! C'est très-mal à vous! {Elle sort. SCÈNE IX. ALFRED, seul. Elle n^est pas cont tifrend ma vengeance encore plus excusable Taffront que vous faites k ma cousine.. • ALFRED. C'est bon ! c'est bon ! .. . Tu n'as sans doute rien de ce qui est nécessaire y moi , j'ai là haut des pistolets de Lepage , •t des épées, tu m'en diras ton avis.*^ SAINT-LEON, à part. Quelle tête 1 ALFEED. Un mariage... un duel. • . Ah ? je m'étais bien dit que tous les- événemens de cette journée seraient heureiK i Air FaudeviUe dès Scythes. Non, tu ne peux coDceroir, je te jure. Ce Qu'aujourd'hui tu fais pour mon bonheur! Je désirais séduire ma future; Et ce duel va m'assurer son cœur. J'aurais sans douté obtenu sa tendresse , Mais franchement id, e ravoueiaî. Cela manouait pour combler mon ivresse; Un coup aépée... et je suis adoré Je viens te diercher djms l'instant. JZ soH. SCÈNE XII. SAINT-LEON, M DE BLAINVILLE, CELINE. !!• iE BLAINYILLE. Hé bien ? SAINT-LEOK. J'ai rempli vos intentions; et il est allé chercher des épées. M» DE BLAINYILLE. A merveille 1 CEUNE . Mais s'ils allaient se battre T M™ DE BLAINVILLE. Ils ne se battront pas. SAINT-LEON. Il a pris ma proposition tout à/ait au sérieux. 36 C'est à moi d^arranger ceU^ afiake. SAUïT-LEON. Vous voulez éire mon témoin ? M"» iE BLAINVILLE. Je fais mieux . . je prends votre place ! Qaoi!... M"*^ DE BL AIN VILLE. Relirez-^vous . . . Céline enéoe-le . . . ftAiKT4£0N. Mais etoêstt laiit-i pie ... M" DE Un mot de plus et non seulement vous ne vous battez pas avec Alfred , inais vous n'épovsfes pas Cétim, SAIKT-LEON. ' Je suis muet. C^est bien beuri»i; I Air lorsque j*ai mtpana^ng. En vaf n pour k confbmdne n patdefa tes Inut» Elfe a tout ce qu'il faut , Je çr^is, poului t^^fojadre. Lui rëpoiiarl Au rendez-vous l44SQn4-la, retîq»s-9ep0. Au rendez-vous Elle ris^ bî^n niions ^e vous, JENStiMBLE, M"? ^^ Envain pour me confondre tl parlera bien baût ; Car j'ai tout ce cpi'il faut , Je crois , pour bn répondre Lui rëpondrç ? Au reodez-vous Je ne crains rien entre nou^ Av ren^çz-vçu^ Oui , je risque bien moins que vous! SAINT-LÉO». Envain pour Igi co^ondre U p^Jêra bien baut» nie a tout ce qn'ii £kui t iWrage qui tA'i'btWâée , Demander satisfaction* ALFRKD^ se remettant Un instant... sur votre présence. J'étais loin de compter ici ; Je dois changer mes moyens de iMense , Puisque j'ai changé d'ennemi. ^Ilposeiesépees surun/àuteitS. 3 H"* D£ BLAimriLLB. Je ne toos demande pas d'être galant. . . jeToas demande 4rétre franc efe d'abord^ Alfred, dites-moi ce qui toos as» fort irrité contre Saint-Léon*. ALFBJU. Ge qui m^a si fort irrité ? M" DE BLAlNVllXB, Qffec douceur. Oui, dites. . . ALFRED> s'auritanff à part» Cette voix, ce regard, m'ont déjà tout déconcerté... allons donc du courage ; Haut et gaiment moi , Tétais de rhumeur la plus agréable ! c'est votre cousin qoi a le carac- tère mal fait. . . il se fâche parce que j'aime Céline, M" DE BLAimmiXE , doucement. Vous ne dites pas la vérité. ALFRED, virement* Je vous réponds. • • . M» DE BLAiSTiIXB ^ de même. Cela ne se peut pas. . ALFRED-, vwemeat^ Et pourquoi , s'il vous platt F lA^^ DE BLAINYILLE, dSsiRÀne.. Parce que vous m'aimez toujours. ALFRED , plus virement. Parce que je vous aime toujours* • • moiT M» DE BLAiNTiLLE, tronqutHement. Oui , monsieur ALFRED. •Celui-là est fort , par exemple . • • ^ part. Je voudrai» pourtant bien la dissuader. Air Non, non, non ma- nièce, vous n'aimez pas. • • • - Soutenir que je vous préfère ! Ah ! je ne puis vous concevoir ? Je vous assure le contraire ^ Je dois , j'espère, le savçir ? 39 t^VLÏ 701IS , croire encore me plaire j Y songer me met en colère. . . fibidame, craignez ma fureur! ^ amd. DB BLAINYILLE , auec cabne et tgentiUesse en le regardant. Non, vous ne me faites pas peur. irLPSSD. Même air. Parce que je yous ai chérie , La regardant avec tendresse. Que je vous yois ay ec plais ir , . Tous pensez encor je parie , Quje mon amour va revenir ; Vous croyez séduire mon âme. EUse prend F air le plus doux possible^ Avec cet air plein de douceur , Wii^ement J'aime Céline , elle m'enflame... Je vais l'épouser. Mad. DE BLAiNviLL^ , le retenant vivement, Ab! monsieur... Jivec calme. Non, vous ne me faites pas peur ! ALFRED. Mais, madame, à Vous entendre. M"^ DE BLAINYILLE, sans prendre garde à ce gu'il dit. Gomment poarriez vous vous excuser ? répondez ALFRED , a pari, la regardant. Elle mUnterroge comme an coupable. Haut, purement. Hé bien! puisque vous voulez une explication , voyons, récapitulons. H*> DE BLAINYILLE. . Récapitulons ALFRED. Ce matin j^avais consenti à épouser Céline. . . f apprends Îue vous êtes veuve , que je vais vous voir . . je renonce à léline , à sa fortune , au risque de m'attirer le courroux de mon onde. . . Saint-Léon se présente à moi ; je lui pro- pose de me remplacer. . . et lui^ loin de répondre k mai franchisse .... 46 M™» DE BLMIVVILLË , SOuriant Je comprends à présent tos griefs contre Saînt-LéoD. ALFR£D, vwemeni. Et vous , madame ! M» DE BEAIUVILLE. Oui f parlons de moi. ALFHED. Le portrait qae vous avez tracé de mon caractère k votre }eane amie y est-il fait poar me éomier ne Haute idée de votre opinion sur mon compte. . . et si quelques erreurs de jeunesse, quelques étonrderies ta^ont valu utie réputation que j'ai Tamour-propre de croire usurpée, était-ce une raison pour appeler sur moi Ftndifférenee ou le mépris d^one femme destinée à porter mon r^ota; et cette lettre que Cé- line m'a remise elle-ménfte ?.••// ^* moatre la lettrt* y W^^ DE BLAINVJLLE, d0ec le pHis groTid calme. Céline?. . . c^est doiilc là. . . et vous Favefe'-yoos lue toute entière P..» ALFRED. f Oui, madame • . • M DE BL A IN VILLE. Et VOUS n'êtes pas satisfait ? vous Ctes difficile ! ALFRED. Difficile ! . . . ail ! nar exemple ; le^ épîthétes dont vous voidi» bwn i»Y gral>bcr, dent amans vouis £ifkbît , et piî'aiisai dlssiinulée que coquette , vous vouliez seulement les ser\ îr , et se poiM vous engager! . . . M"* DE BLAINYILLE, après aooù' mouoementf rtpré" prenant le même calme. Et vous Pavez sans doul^ bien iMé^tée celte lettre* que vous me présentez comme utf acte d'accusatioir. ALFRED, la dépliant. Cqc qw.'eUe renferme est tr>ès-ui , vraiment son malheur m*alflige. VOLF , aifec humeur. Je r crois ; car chacun attest*rait 8 ah. tous ceux cjue monsieur oblige prend un très-fort intérêt bis! {A part^ Ymgt^nq pour cent ! MVLLER. CVst vrai!., mdls je "dois me faire violence; je suis créancier, la dçtle est en bonne et dae forme, et j'ai besoin de rentrer dans tous, mes fonds. WOLF. Oai , vos fonds ! vous les lui avez laissés tant qae roas les avez crus en sûreté. MULLEa, Sans doute. ^ WOLF. Et maintenant que la faillite d'an de ses amis mine l'établissement de Schmidt , voas les lui retirez. MULLER. Comme de raison • WOLF. Ma foi , M. Muller , permettez-moi de vous le dire , pour an homme riche comme vous , ce n'est pas bien. MULLER. Un homme riche ! ils n'ont que ça à vous dire. . . Je le sais bien , que je suis riche . . . c'est précisément parce que je suis riche que j'ai plus besoin d'argent qu'un autre . . . Ta me regardes.^. . eh! certainement; si j 'étais pauvre , je ma- rierais mon fils Frederick sans bourse délier ; il prendrait la première fille qui lui donnerait dans l'œil, et je le lais- s'erais faire.. . Mais malheureusement , je suis riche , comme ta dis^, et j'ai dû, en bon père, lui trouver nn établissement sortable , le forcer, pour son bonheur, à épouser lài fille de Mv Mindau, premier conseiller dé cette ville, qui nous honore infiniment en consentant à s'allier à nous • . . De là des dépenses , des frais extraordinaires , une dot à fournir.. • enfin, fe me -ruine; voilà ce -que c'e^t que d'être riche. . . Ta vois bien que je ne peux pas faire autrement que de saisir le forgeron . . . D'ailleurs ^ ip^ii Iràv^ille , il aoi^ bien- tôt réparé ses pertes. 5 WOLF. n n'ea a pas la force , accablé de chagrins comme il Test. HULLER. Propos de parcsseaz ! Âir ; Un homme pour faire^ un tabloMà» Le bien ne vient pas en dormant ^ Quoiqu'on dise le vieil adage , De rhomme actif et diligent Les richesses sont le* partage-. En subissant son châtiment , La paresse a tort de se plaindre , Car elle va si lentement Que la misère doit l'atteindre. &tV. WOLP. iTenez^ M. le greffier , votre dureté me.£ait tant de mal» que si M. le bourguemesire n^étail pas absent de la ville. . • U e^t bon^ Inil MUIXEE. Faible, platAtil écoute toutes vos doléances. WOLF. C'est votre sapérieor , et je sois bien sur qu'il ne souf- firiralt pas. .• VUIXER. . Ah! tu me menaces • . • eh bien! £us attention à ceci. {Il ùre sa montre, Si, dans une heure » je n'ai pas mon argent, saisie réelle, exécution du mobilier et vente à Tenchère. Adieu. WOLF. M. Huiler , de grâce ! ' MULLEn, afec beaucovp de hauteur. Mon , non ^ dans une beure. WOLF. > • * Air Vaud. de- PùUchineUe sans le savoir. Allons y monsieur y un peu de patience , Du pauvre Schmidt ne perdez pas Tëtat ; Tous d^vez de la bonté , de Findulgcnce , * Vous l'prësentez ici noi' magistrat ! MULLEa. Cessez , mon cher, ces plaintes indiscrttttes^ Et de rigueur ne m'accusez pas , moi ; ~ La loi prescrit qu'on acquitte ses dettes , £t je dois faire exécuter U loi. 6 ' JTai bien assez nMnlri de psrtîeiiee ; Je f ^is , 4'svUws , çQBtiaiitt 991V lioii 1^ j Enyers les lois , scsfect, obéissance , tmsemble* i Cest le premier devoir d* w 'fffgiyt*t, WOLF. MàdkrsoH. % Mais voye^ qadle daretë ! n^dlrait-on pas que c'est qnenq' zan de rben hugé , ce moBftiear le greffier ! Cependant ^ si l'im €m coit lés Wi^s/ 'ft^sf qiie le i^ è'oo paysan, èvoi nlêAnie^f ë^iiV^ fés qu'îl y' al^^ B»aà ça. Moi aossi, î'suis fils d'an paysan et j^n^en sais pasr phis fier j vais Yoilà comme ils sont ton» , ee» paryenos. Air âe Marianne. * Produit r mêm' effet qii' sur nous V yiii^ Ça leur cause uo ^$pèc' d'ivresse' \ Qw ^V la*ijhjémoir'i5ouus attend ^ Çt qi^e d^ noi^e uôtellerie Itoqsiev^rle greffier soit conU^ti Qqè tou^ Soit k son goût D'être gastronome il se pique y Une telle pratique Doit mettre ^n renom La maison* iPM9tdqr^^j4i dtc^* ►, j En tout vous serez onëie , Madam' ^ nous parton»4i l'instant f. Allez y de votre n^elleiie Àfoxâiéur Muller sera content Les garfons iorÉemt. • HABiptpL, wr frit?. ... ....., Cost que, voyez Vous, /M. lé greffier dnne dtijoiird'htif HP repas magmi^^e^ ^t ç'ei^t nous mii soinn\es charg^f de îé foarnîr. ' ' '' ^ ' '/ \ / Et le greffier 4pit ay w h préfj^repç. ftqfiup jp^ ipyr^ lyi'- chand dont le vaisseau a^Clitliii^nâufraga en entrant dans Je ne dis pas cela , , .f ^\^ 4iish 0J^t jm^ devoirs envers les voyageoysf ; loyis je dois mettre tons mes soins à bien exécultp ic» Qisdm^ ^ oL teig^ffifr f ^'^ ua * * * "îi ';j '.. repa» de fiaiiçaillci qtii bientôt sera inÎTi d^an repas de noces. HAKBEL. Qtti f c'est l'usage, la signature du contrat après un cr*- cellent dîner. • • deux familles qui se livrent mutuellement leurs enfans, boisent ensemble le rin da marcbé. 'm» fritz^ C'est un mariage qui fait du bruit t le fils du greffier avec la fille de M. Mindau, premier conseiller de cette ville. . • haubbl* Diable ! lé greffier est donc noble , ou tout au moins d^une bien ancienne bourgeoisie ; car, autant qu'il m^en souvient , la iamille Mindau est d'une fierté!. • M"> FBITZ. Monsieur , monsieur , ces choses-là ne pas ; tout ce que je sais , c'est que M. le Greffier est fort ricne et paie fort bien ses fournisseurs. . . Mais qu^ a*t»il pour votre service F est-ce votre déjeAner que vous désirez ?.. Je vais moi-même vous servir une petite collation et du meil- leur vin > {nés fruits me spfiàront. / M" FBlTZ. Tous serez servi dans l'instant A/odSome Priiz rentre dans ïa maison y reoient presque €l pose sur la table, la lierre et lesJruUs»^ . BÀKOEii, à part. Cette femme Jh'indiquera peut-être ce que je cherche. Hotf/* Dites-ipioî^. madame; connaissez- vous, dans cette TÎlle» un brave homme nommé Schmidt? mme FEITZ. Un brave homme du nom de Schmidt ? ce ne peut être que mon voisin le forgeron. HANDEL. Oui; il était' forgeron lorsque je le onnns* M» FRITZ. * n a jquitté son faubourg pour venir s'établir en fece àt cette auberge ; ses affaires ont d'abord prospéré , mais elles Tont mal depuis quelques jours* HANBEL. Ce que vous m'annoncez là m'afflige. 9 H"* FRITZ. Ajoutez k cela des chagrins domestiqaes... Tout le monde le plaint, car tout le monde Taime c'est le meilleur père de famille et le cœur le plas franc de tout Hambourg. . . 'le connaissez-vous beaucoup ? HANDEL. Je ne l'ai yu qu'une fois , il y a trente ans. Air J'en guette un petit de mon dge» Sans que mon âme en soit ëmue , Je ne puis encore aujourd'hui • Me rappeller cette entrevue , Oh Schmidt m'accorda son appui ; Ma main pressait sa main chérie , Il me bënit en me quittant.,. Je ne l'avais vu qu'un instant , J'iétais son ami pour la vie ! bis, M» FRITZ. Voilà mie àingnlière ùlçoù de faire connaissance ! HANOEIi, Encore ce verre de bierret. . • que je boive à la santé de Schmidt avant d'aller le trouver. M" FaiTZ. Et moi , je retourne k mes aCEaires. {Reoenani, Ah ! Monsieur. . • Air du Vaud, de Nicaise. Sur ce que j' vous ai conte , Avec Schmidt eardez V silence Quand on le piaint . on l'offense ^ ' > Car rien n'ëgal' sa nertë. {pis. toANOiEL , à part* La pitië doit TofTenser , - ^ Je conçois qu'il la rejette ; ' Mais je viens payer ma dette ' ^ Pourra-t-il me repousser ? ^ 'Sur tout ce qu'on m'a conte , [Je carderai le silence ; Ensemble. lÎ9 , . Laissez-mqi , PisJ I Doit-on ^ ilaindre, et ^b mf^9 W^ j'f ne voudrais pas le croire ; j'aioie mieux me persuader que too^ \^ tarif appartieunent à sa^ famiUe^ KU, 4a ^^^^t de çeu,ç. yiile , U est ^^ucpup.^rd^lJRia de ipoi pai^" la j'aurais dû y penser aya^t qu'il pî^tt ua \s^ ei^^rç^qp g^Qj^ cœur. C'est lui qui aurait dû y ion^per, s'il avait été généreux. MARIE. Oh! ne l'accusez pas; soi\ âme çst no[lç e bj^llç; il croyait sans demie pouvoir résister à sa famille , Idrisqu^fl-me fit quitter il y ^ trojs jour^ la dcimèurç paternelle, pquf* me rendre à sa liiàison de campagne , un hymen secret devait poji3 u^îr^ . il était absenl lorsque j arrivai, deux jours s^é- coulèreni dans Valienle et dan^ tes larmes , jç demandais eti vain la cause de 'ce fatal retard' tout se taisait autoii\c'diémo7, enfin , le hasard fit tomber entre mes mains une lettre qui yai était adressée par son père ^ et qui me révéla toute l'ételi- duc de mon ipforlinç il se marie , monsieur^ ses ç^rens l'ont exigé. qAroEL. A 12 MAHIE. n craignait d'enconrirla colère de son père, et je te sens, c^est le pins grand des malheurs. •, Que faire maintenante que devenir? Je yeux me présenter dans quelque atelier , {demander de Touvrage ; je sais traraîller , monsieur , élas ! c'est le seul parti qut me reste ! Air Faud. de Nous irons à Paris ^ Puis-je revenir chez mon përe ? Puis-je reparaître a ses yeux ? Braver sa terrihie colère?.. , INon, jamais; fuyons de ces lieux. Ah ! pour toujours évitons sa présenrej^ Pour son repos , pour son bonheur ; Il supportera mon absence. • • Pourrait-il voir mon déshonneur ! {hts. HÂÏ9DEL. Vous avez tort, il faut revoir votre père, vous n'êtes pas encore coupable , vous le deviendriez si vous le priviez de l'appoi de sles vieux jours. marie; Son courroux n'est pas seul ce qnr m 'afflige, plèuranfjf^ Ma fuite, son motif peut-être , sont déjà connus ; l'estime da monde est à jamais perdue pour moi f HANDEL, après un instant de réflexion. Quel est le nom du greffier? MARIE. Muller. ^ - - HAUDEL , très^surpns^ \ Muller! MuUer... il est riche, m'avez-vousdit T MARIE. Hélas ! oui, sa richesse fait sa fierté et mon malheur. HAUDEL. Cet obstacle n'est peut-être pas insurmontable Je verrai monsieur Muller , je verrai la famille Mindau. ^ ^ MARIE. Vous les connaissez ? HANDEL. Je crois les avoir vus dans ma jeunesse . • oui , j^iraîtron- ver Muller et f espère • • • . ^ MARIE. Ah ! je vous en prie » t&chez de ne pas l'irriter. Si tous i3 rendiex son fils malheureux k cause de mol , je ne me le par- donnerais jamais. HANDEli. Fiez-vouA à ma prudence , il appelle. Madame rh6tessc! SCENE VI. Les Précédées, M" FRITZ. , M" FRITZ. Qn^y-4 t-il , monsieur P BANDEL. Prenez-soîn de mademoiselle, conduises U^ dans voire apparlement ^ et attendez que ... ine FRITZ , Pinterrompani. Je ne me trompe pas! c^est mademoiselle Marie , fille du voisin Schmidl ! HANBEL. La fille de Schmidt 1 . M» FRIFZ. Oui monsieur f du brave homme dont nous parlions tout- a>rheure ^à Marie. Yous êtes donc enfin de retour! par quelle aventure ? BANDEL. Vous le saurez ; ne dites à personne que mademoiselle est sous votre garde et amenez-la chez son père dès que je vous le ferai dire. Mwè FRITZ. Il suffit, monsieur I {'à pari. voilà un "événement bien singulier, d'où cet ètrangerconn a tt-il Marie ?Aaii/. Venez, ' mademoiselle, vous paraissez abaque , souffrante, appuyez- vous sur moi. Air Berce , berce , douce espérance. Uad. FBITZ. Aux soins que votre sort réclame Je veux veiller avec ardeuf • MAHffi. Tant de bonté touche mon âme , . . Dois^îe croire encore au bonheur ? C 12 MAHIE. n craignait d'enconrirla colère de son père, et je te seasf c^est le pins grand des malheurs. •, Que faire maintenante que devenir? Je yeux me présenter dans quelque atelier , {demander de l'ouvrage ; je sais travailler , monsieur , élas ! c'est le seul parti qm me reste ! Air yaud. de Nous irons à Paris.. Puis- je revenir chez mon père ? Pùis-je reparaître a ses yeux ? Braver sa terrihie colère ?.. , INoUy jamais ; fuyons de ces lieux. Ah ! pour toujours évitons sa présence a, Pour son repos , pour son bonheur ; Il supportera mon absence. • . Pourrait-il voir mon déijhonneur ! {pis. HÀÏ9DEL. Vous avez tort, il faut revoir votre père, vous n'êtes pas encore coupable , vous le deviendriez si vous le priviez de l'appai de ses vieux jours. marie; Son courroux n'est pas seul ce qui m'afflige. plèttrant\ Ma fuite, son motif peut-être , sont déjà connus ; l'estime da monde est à jamais perdue pour moi f HANDEL, après un instant de réflexion» Quel est le nom du greffier? MARIE. Moller. ^ • - HAUDEL , très-surpns^ \ Moller! MoUer... il est riche, m'avez-vousditT MARIE. Hélas ! oui, sa richesse fait sa fierté et mon malheur. HAUDEL. Cet obstacle n'est peut-être pas insurmontable Je yerrai monsieur Mnller , je verrai la famille Mindau. "^ ^ MARl£ Vous les connaissez ? HANDEL. Je crois les avoir vus dans ma jeunesse . • oui , firaitroii- ver Moller et j'espère • • • . ^ MARIE. Ah ! je vous en prie » t&chez de ne pas l'irriter. Si youi 3 rendiex son fils malheureux k cause de moi , je ne me le par- donnerais jamais. HANDEl.. Fiez-vouA à ma prudence , il appelle. Madame rhôtessc! SCENE VI. Les Précédées , M» FRITZ. , M™ FRITZ. Qn*y-4 t-il , monsieur P HAUDEL. Prenez-soin de mademoiselle, conduisez 1^^ dans voire apparlement ^ et attendez fae ... tee FRITZ j PinUrrompant Je ne me trompe pas! c^est mademoiselle Marie, fille du voisin Schmidl ! HANDEL. La fille de Schmidt 1 M" FRlFZ. Oui monsieur f du brave homme dont nous parlions tout- a>rheure à Marie, Yous êtes donc enfin de retour ! par quelle aventure ? BÂI7DEL. Vous le saurez ; ne dites à personne que mademoiselle est sous votre garde et amenez-la chez son père dès que je vous le ferai dire. Xmè FRITZ. Il suffit, monsieur! {'à part. voilà un 'événement bien singalier, d'où cet étranger connatt-il Marie P^aii/. Venez, ' mademoiselle , vous paraissez aba^^e , souffrante, appuyez- vous sur moi. Air Berce , berce , douce espérance. Mad. FBITZ. Aux soins que votre sort rëclame Je veux veiller avec ardeur. MAHf&. Tant de bonté touche mon âme , . Dols^îe croire encore au bonheur ? *4 Destin prospère , ah ! je te remercie ! Oui , ebèrc enfant > jé veillerai sur toi ; à paYt " Je pourrai faire aujourd'hui pour Marîe Ce que y jadis , son père a fait pour moi. / Mad. FRITZ et HÂNDEL. / Aux soins que votre sort réclame l J^ viBulc veiller avec aMeur ; 1 A Fespëranee ouvrez votre âme , F s bis /Pour vous renaîtra le bonheur. A MARIE. 1 Aux soins qu'îc^ mon sort réclame , flfl va veiller avec ardeur I Tant de bonté touche mon âme... xDois-je croire encore au bonheur ? SCENE TH. MULLER, UN HUISSIER, RECORS. I ta toLEH y 7n&nùwît h ma&on ée Schmidi* C'est ici , messieurs, c^est ici monsiear Hiuissier; Theare est écoalée , je tiens ma promesse; il faut toujours remplir ses engagemens avec exactitude , envers ses débiteurs comme envers ses créanciers. Exécutez ta sentence que vous portez.. Entrez, 'entrez. Air ». £eff. revenants. AHes rèmjlir , ' Hiesâ^urs y votre mmistère , 4 Allet saisir ^ La maison Du forgeron. LES REGÔAS. Il faut rempK¥ Ici notre miiiistère . niaut saisir 6itf} * La maison Du forgeron. JBk entrent. iS % \ scàm viii^ MULLER , seu^ Suite de taîr. Car^ dans leur humeur grossi^y Ces artisans , Peu forts stir le droit dé^'géïis. Méconnaissant Mon rang Ek mon caractère , A itt'e^ dëpensu-. On enteiid de^ ciis dans ta maiso/t^ Yivent les hommes prudeus 1 SCÈNE H* L'HUISSIER et les RECORS sérient de la forge pour^ MMMS par Wdf et ks garons. MuUer se tient à Véoflrt. hes Reeors rppittment U^r ckœurm LES GAaÇ0N5. Suîtè Mïgar^Bài?^!Wiâte&-i-voiMif a^cttitars P MCMltear!vkti..;.!i>?,l ..,. -d ... »Mfi'i> .' . . FREDERICK. . Marie ! • WOLF. Non , mais son adresse , ou à-peu près. J'ait tant fureté, tant cherché dans tous les coins et recoin^de sa chambre, que j'ai enfin trouvé ce chiffon de papier^ qui n'est rien moins qu'une lettre de... // * ^arrête étonné h la vue dé Frederick. FRBOÉRiCK , à pari. Ma lettre! WOLF, h part. Tiens! monsieur Frederick est ici! ScHMIDT. Donne. WOLF. Je sais pas trop si je dois devant monsieur... . SCfiMlDT. ' Il connaît mon infortune \ il veut la soulager. WOLF. ' Ah! s'il le veut, il le peut mieux ^quc personne , à coup sûr. y 24 îl me l'a promis, et cette lettre pourra dirîffer nos démar- ches, ///jï. . FREDERICK. Que devenir! Qa^aî-je lu ! ! lliomme en qui je plaçais mon dernier es- poir , est son ravisseur ! WOLF , à part. Une le savait donc pas?. . . SCHMIBT, TRIOé Air La voix de la patrie, de Wallace. La douleur , la colère . M'agitent tour a tour; Ah ! tout me désespère , Tout m'accable en un. jour ! FREDERICK. ' . Sa douleur , sa colère , ' Marie et mon amour. Ah ! tout me de'sespère , Ensemble, , J Tout m'accable en un jour ! WOLP. Hélas ! ô pauvre père ! O mapieureux amour! ' Ah l tQut le d^spère , . Tout l'accable en un \ouic l SCHMIDT. " ^ Cç billet , qu^on vieç t. de surprendre^ X'invite a sortir de chez moi ; La nuit , ton valet doit latténdre £t la conduire auprès de toi. FREOEAICI^. Ah ! monsiem*, je vo>us en conjure... ** s SCHMIDT. . Espèràis^tUy vil séducteur , De ton or payer mon injurç ? Rends-moi , cruel , et Marie ot l'honneur f frederi;K'. . ' Un mot encore!'- If Qda cœur l'adore » . Ici j'implore Votreu pitié. , .•., ^ WOLF et SCHMJDT. En vain encore hisj * \ 35 Ta voix j^» implore I Point de pitié ! FREDERMSK. Dans ma souf&ance » Plus d'espérance, JPlus de pitié ! Ensemble l "=""'*^ '» ^o^^' iFuis ^ présence. Grains ^ vengeance, " ^Pointde pitié! . , . ' i'. aCHHiDT, ramenant Frederick sur le devant de' la scène Conduis-moi vers ma fille. FBBDÉBIGK. J'ignore ^uel lieu nous caclie ses pas. SGRmDT. Tu yeux me tromper encore J FRÉDEAICK. Grâarras il est parti. L'infâme!.. . SCHIllfDT. Yous le traitez d'infâme y et que serais-je^ moi, si je tous privais de tout ce qui vous reste? HAIÏDEL. Cet argent est le vôtre. D'ailleurs, je sms jeune encore; {avec intention.' peut-être aussi, ai- je des espérances. SCHMIDT. Je ne prendrai pas ce portefeuille, je n'en suis pas moins reconnaissant y mais. • . je ne le prendrai pas. Vous avez des devoirs à remplir, vous avez une fille. SCUMIDT, brusquement» Je n'ai plus de fille. Air du p^aud, de Julien. Gomme Fespoir de mes vieux jours , La providenc' m' Tavait doçnée; J' croyais voir prolonger le cours De cette existenc' fortunée. HANDEL. Ah ! vous étiez trop confiant ; Car le bonheur , aux yeux du sage» £st semblable k l'éclair brillant Que Ton ne voit luire un instant Que pour annoncer un oraga HÂNOEL. Combien devez-vous.^ SCHMIDT. Cinquante mille florins. . c'est tout ce que je possède... Je recommencerai. . . mais depuis que j'ai perdu Marie ^ je n'ai plus de courage. hândel. Ecoutez une proposition , mon vieil ami , permettez que j'arrange vos affaires avec les huissiers. J'aurai, sli le faut, un intérêt dans vos bénéfices à venir. Faites cela, et je vous promets de vous rendre votre fille. SCHMpT. Quoi! me ramener mon enfant! savez-vous où elle est? 3i ' I HANDEL. ' 'Voolez-vons recevoir l'argent ? .SCHMIDT. Qaî, k ces conditions. Mais où est Marie? HAKBEL. Patience! je ne dois pas vous le dire encore; mais 9 j'en fais le serment, dans peu je vous l'amènerai. SCHMIDT. Qaoi! ici , dans la maison de son père! et tous ne me trompez pas î HANBEL. Fiez-vous à ma parole. SCENE VII* HANDEL, SCHMIDT, WOLF, M FRlTZ, MARIE. WOLF, en dehors, Not' maître ! not' mailre ! réjouissez-voas t SCHMIDT. Quel est ce brait F sçrait-ce ?. . . HANDEL. Du courage , mon ami ! lARIE. Mon père ! ÇElle tomèedans les bras de Schmidt* SCHMIDT. Ma fille ! ma chère Marie ! Air Finale du 1^ acte de Léonide. SCHMIDT. Doux instant, je l'ai revue 1 Plus de regrets , de douleur ! * Ah ! déjà mon, âme émue S'ouvre à Tespoir du bonheur ! MARIE. Ah 1 pardon , pardon , mon père ! SCHMIDT. Chère enfant , ras5ure-toi ; Tu reviens , et la colère Est déjà bien loin de moi. 'Doux instant , etc. MARIE. Ensemble. ^Doux instant! il m'a reçue ! etc. Had. FR Tï , HANDEL et "WOLF. Doux instant ! il Ta revue ! etc. 3a SCHMIDT . Vembnissant, Ma chère enfant! ^f*- MÀBIE. Ah ! quel bonheur •' {bis, TOUS. Ah! pour ?^' quel bonheur! Sur un geste de Handei, Af» Fritz et Wùlfse retàttU. SCÈNE IX, HANDEL, SCHMIDT, MARIE. \ MARIE. / Ne me regardez pas avet cet air de bonté ^ mon père. . . je ne mérite pas... SCHMIDT . Comment avez-vous.^u me quitter, Marie? MARIE. Mon père! - SCHMIDT. Je veux oublier tout ^ ma fille ; mais le râritable , le seul coupable , je saurai Tatteinclre. HANDEL. Le connattriez-yous ? SCHMIDT. N'a-t-il pas eu Tauclace de se présenter devant moi ? ' M A AIE. Frederick! SCnMIDT. Un monstre viendra déshonorer ma famille ! J?jrai dans son hôtel , et morblei ! . . . SCÈNE H. Les pRÉcÉpENS, WOLF, L'HUISSIER, les Recors. WOLF, à rhuissier. Ah ! pour cette fois , on vons recevra avec plus de plaisir que tantôt. SCHMIDT. Qu'est-ce encore ? WOLF. Ces messieurs^ qui vous^pportent leur quittance. V huissier la remets 33 SCHHiDTi prend l^ main de HandeL Tout est payé ! HANlEL. "Vous sarez nos conditions. Je tous ai renda votre fille.' SGIIMIDT. Il semble que tous soyez envoyé par le ciel pour con- soler le pauvre forgeron. Âiions , ma fille ! MAEIE» Où, mon père? SCSMIBT. Chez M. Muller, ' MABIE, effrayée. Grfand Dieu! HAI9D£L, bas à PVolf ^orte cette lettre au conseiller Mindau. J'attendis ta réponse chez le greffier. WOLF, à part. ,Bon I . • • il y aura du taj^agé à Thôtel , je saurai ce qui se passera.^ FINALE. Air de la Gazza ladra. M4RIE. Ah ! mon père / dàiguez m'entendre , Calmez ce visage irrité l {A part, ^ Hélas ! je ne puis me défendre De craindre sa témérité* Ensemble» . * scimiDT. Partons , partent, sans plus attendre , Ne crains pas ma témérité; Va y je saurai lui faire entendre La plainte d'un père irrité / HÂRIB. Ah! mon père ^ daignez m'entendre. Calmez ce yisa^^e irrité ! àpartJj Hélas ! je ne puis me défendre De craindre sa témérité l HANDÈL , à Schmidt. A l'hôtel vous allez vous rendre • Pourquoi ce visage irrité ? Montrez plutôt, pour vous déièttdr^i Du calme et de la dignité. Le ForgeroiU 34 LBS EECOR^. Allons , partons > ssns plus attendre , I^os mémoires sovt^equittés ; . ffous n'avons pluî^ rien à prétendre^ ' Recevez nos civilités. lES GARÇONS et VfOJF. Partez » partez , sans plus attendre , Votre compte est bien acquitté ; Vous n'avez plus rien a prétendre y . Grâce à sa générosité ! Les garçons renvoient les recors ; Schmîdt sort avec tiarig f Handel et Wolfse disposent à les suivre ; la toile tomhe* V FIN DÛ SECOND ACTB. ACTE TBOISIEME* Le théâtre représente un salon dans Vhotel de M. MùUer» Au fond y un çestHule qui laisse aperceiHiir un jardin des portes à droite ^ et à gauche conduisant à V appartement de Muller et à celui de Frederick; vne table couverte d'un tapis , des fauteuils y des cartons rangés sur des tablettes» SCÈNE PBEmÈBE. CâRL ,- Valets occapés à décorer le salon. CHŒUR. Air Ah ! quelle gène / Point de paresse , Qu'avec adresse , Avec zèle chacun s'empresse , Etquelaféte Que l'on apprête A not' maître fasse honneur, fter. 35 tkVLL f donnant des ordres aut valets, l^iers y ici vous placerez des fleurs ; Ce soir, c'est Ik que nous mettons \ei femmei> Et la fiaîcheur et Féclat de ces dames feront pâlir leurs brillantes couleurs. CHOBUR. Point de paresse , etc. Les indets sortent* SCÈNE IIo lUNDEL, CARL. Handet pandt au fond; un palet lui fait signe de s^adresséf à Cari. > iionjieor le Greffier f CABLf s*apançaiU vers ItandeL Mon mattre- ne tardera {>oiût à rentrei*, MonAîenr^ C'est dans une heure que M le Greffier donne us$ audiencei t ai Toaa froulez l'attendre* • • HAHBEL. M Frederick Mnller n'est paa ici non plas t câel. Il est dans son appartement, BAia>£L. Allez Tarertir. CARL. Votre nom, Moosiear ? HANDEL Qu'il vienne ; son intérêt l'exige^ CARL, à part. Qu'il Tienne! quel ton! quel air d'autorité! Prévenons M» Frederick de cette bisarre visite. HAT^BEL I rappelant CarL Dites-moi, Monsieur Huiler donne dont une fête au-* jourd'huiP CARL. Sans doute, bal, concert^ souper, pour que chaoïn s'amuse selon son goût. 36 Ail Lise épouse. Daose pour les demoiselles , Leurs amans y sont près d'elles ; Souper pour 1er grands pareus , Bien importuns, nien gourmands t Lorsqu'à la fille on en conte. Au concert dort la mamati , Et chacun trouve son. compte Dans les fêtes d1» présent. bis.' RANDEL. Même air. Ce n'est pas Ik Tordinair e ; On a vu même , au contraire , De ces concerts tant suivis , . Par une fu^e finis ; Le créancier qu'on affronte ^ Dit alors en enrageant On ne trouve pas son compte Dans les fêtes d'à présent. bis.^ CKKhj àpart. Voilà un àngfûiw personnage, ayec ses réflexions. hânbel. * ^k El quel tsï le motif de cette brillante réunion ? CARL. Honsienr maiie son fibs c'est ce soir qui^on signe le contrat Dès ce soir? à pari. Ah l monsieur Frederick , toqs élic& indigne d'être aimé de la paavre Marie ! {Cari sort.' SCÈNE III. ^HANDELy seul ^prùmenani ses regards sur Vappartement. Quel hnte ! qaelle magnificence I Quand je qvittai Ham- iMNirg I cet kAtd ayait d'antres maîtres , moins riches qac le propriétaire actnd ; et c'est aojonrdliai M. MuUeri petit- fib d'un mcAniert dereno greffier... Que de dossiers 9 de Il on taste \ ; et. lors- \ 37 paperasses ! Le cabinet et, s 11 est ' possible 9 oublier Frederick. Air du Billet de loterie. Il me jurait une flamme ëtemelle A ses discours je crus sans m'aiarmer ; 11 m'abandonne , il devient infidèle , Je n'aime plus , je ne veux plus aimer. 4i a* Couplet. Oui , sur mon cœur Tamour n'a plus dPempire Je hais l'ingrat qui m'avait su charmer; Que disje, hdlas !.. mon cœur bat , je soupii-e^ Je l'aime encor... je veux toujours l'aimer! SCENE IX. MARIE, FREDERICK., N FBÉBÉRIGK, à pari. Mon père recevra la risite de cet étranger t qoel qu'en soll révénement Apercevant Marte . Marie l MARIE, surprise* ' Frédérkl! FREDERICK. Qaoi! TOUS ici! MARIE 9 açfc Qwacité, C'est bien Involontairement que je vous importune. FREDERICK. Chère Marie , je vous retrouve! ^ MAiVR* Je roulais me taire, m'éloigner et cacher à tons les year ma douleur et mon amour.. . " ' ^ FREDERICK. Aariez-vous pu douter du miei^, Marie ? MARIE, soupirant,, Hélat! FREDERICK. On V008 a dit qu'un antre hymen... MARIE, Vinierrompant. Et si je Tiignorals , ces apprêts ne m 'en instrniraient-iU pas? oui ,}'ai sn que vous alliez vous marier. Ah ! Frederick, qu'il est cruel de voir ainsi toutes ses espérances tjrompées ! alors 9 j'ai dû quitter Tasyle que vous m'aviez donné , retour-" ner près d'un père dont mon absence faisait le désespoir ! FREDERICK. Yoas avez cru à mon inconstance ! MARIE.. ' Je ne le voulais pas 9 mais il a bien fallu! 42 FREDERICK. .VoQf m'accusez!. MARIE. Je n'ai rien dit , je crois , qui paisse tous chagriner. FREDERICK. Rien , chère Marie, ton âme angélique craindrait délais- ser échapper an màrmure; mais je veux réparer les maos que je t'ai, causés malgré moi. DUO. ^ir Ve Vorage, de Steibdt. Âh ! bannis la tristesse , l Je jure de t'ainier sans cesse ; Oui y crois-en ma promesse » Frederick sera ton époux. MARIE. • Hëlas ! je n'ose pas encore' Concevoir un espoir si doux ; ' J'obtiendrais l'ami que j'adore / Le bqnheur renaîtrait pour nous ! Allons^ plus de tristesse y Tu jures de m'aimer sans cesse; Ensemble. L ,?"! '. J'*^ f *»'" *» promesse , Frederick sera mon époux. FREDEEIOK. Ah ! bannis , etc. HARIB. Vers ces lieux ton père s'avance » ' Loin de ses regards je dois fuir. . FREDERICK. Je saurai braver Sa puissance , Rien ne peut plus noqts désunir. Ah t Dannis , etc. Ensemble, l' marie. Allons plus de ti^istcsse , etc. FREDERICK. Vn étranger qui te connait , qui t'aime , Marie , a promis de joindre ses efforts aux nôtres^ VARIE. Mon protecteur! ah! courons implorer son appui* 43 J SCENE X* MULLER, CARL qw va sortir, SCHMIDT à me petite âislpince^ MULtEB , a Sckmidt» Je sais k vous dans Tinstant appelant Cari» Ctrl , ]e suis content des apprêts de la fête*; c'est très-bien, nous brille- rons à bon marché. Réanîr Téclat et P économie , c'est le problâme administratif le plus difficile. Toutes mes inrita- lions ont été remises ? CARL. Oui f monsieur. HUU£B. A merveille , ainsi j'aurai ce qu'il y a de plus distingué dans la ville, les conseillers ^ Tassesseur , le landmann , le notaire et le recteur cette brillante soirée imposera silence à tous^ ces bruits de naissance abjecte , d'avarice sordide , que Ton répandait sur mon compte , et qui ont failli à faire manquer notre alliance avec la famille Mindaiî. . . £h ! Cari I dites à mon secrétaire d'écrire à ce faquin de Werner , que s'il ne répare point sa faute dans lés vingt-quatre heures 9 il sera livré aux tribonaax et traité selon toute la rigueur des lois. Telle est la décision de M. le bourgnemestre, elle est sévère, mais le crime est des plus graves Pourquoi cet homme a-t- il séduit la fille de son voisin ? Pourquoi ne l'épouse-t-il pas? sCHMinT f aoec eoôclamatton. Eh ! oui , voilà un aprêt qui honore monsieur le bourgue-* mestrc , et dont tout le pays vous saura gré. MULLER , se retournant Qèrs lui. Vous croyez , brave homme ? j'en suis charmé pour lui. Cari sort, SCENE XI. MULLER, SCHMIDT. MULLER. Approchez maintenant , je devine quel sujet vous amène Je nuis désolé , vraiment , de ce qui s'est passé ce malin , 44 mais qoe toolèz-vous , une fois que les procarears , kslmis* 9iers, se sont emparés d^ane affairé, il faot qu'elle ait son cours. Le cœur saigne sans, doulo, dVmpIoyer e telles ri- gueurs envers un honnête homme comme vous , mais malgré soi . . • Vous venez tous plaindre de ces poursuites ? SCHUIDT. Non, monsieur. MULLER. , M'apportez-Tous mon argent ? SCaMIBT. Pasdarantage 9 votre huissier l'a reça et voici la quittance. // la ha montre, HULLER. Ah ! monsieur Schmidt, si j'avais sa] à paii.^ Je me suia trop pressé. SCHMIBT. Je viens pour une affaire plus grave , plus dontooreose pour moi ; mais j^espère , diaprés le langage que^vous teniez tout-à-rheure , que vous me ferez rendre justice* HULLEH. Sans doute rendre justice ! c'est la moindre des chpaes. De quoi s'agit-il? // s'assied. scHMinr^ De la séduction de ma fille. MXJLLER. Encore une ! ah çà , la ville devient d'une immoralité inconcevable! SCHUIDT. ^Cela m'a fait du bien , de vous entendre dire que le deroir des magistrats est de punir de telles actions. MULLER. Certainement , mon ami ; ne voulez-vous pas prendre un siège? SCHMIDT. Je vous remercie , monsieur , je connais la place qui me convient^; je ne suis pas ici , d'ailleurs , pour vous détailler posément et longuement mes griefs, mais pour obtenir une prompte justice et on'en t*etourner plus heureux que je ne suis venu. V 45 MUIXEa. V Qoel est roffeoseur t SCHMIDT. Il habite cette maison , monsieur. MVLLER, mdigné^ Oadqa'an'demamaisonse permettre!., ok! bien alors, je vais trancher net et vous satisfaire en deux mots qu'il épouse votre fille. SCHMIDT. N U va en épouser une autre. a MULLER. 4 Il ne Téponsera pas, il épousera votre fille ^ ou si non faire an pareil tort à monsieur Schmidt! à un homme esti* mable, qui paye exactement $ts dettes 1 porter le trouble et la désolation dans sa famille!. Dites-moi , mon ami y a-t- îl quelque bien? SCHMIBT. Oui , monsieur, et si vous n'y mettez obstacle, il devien* dra bien plus riche par la suite. Est-ce; du reste, an garçon honnête? SC^MlDT, en colère» Hdnnéte!* Je croyais voib avoir appris sa conduite* HULLER. J'entends, j'entends y ne vous fâchez pas, mon cLsr* à part, Cet homme est d'une vivacité t SCHfillDT. L'offense vous est connue, roffcnseur est en votre pa- lance , qu'attendez-vous encore? MUL^ER Que vous me disiez quel est le coupable. La séduction est un crime odieux y et un magistrat ne doit point faire de distinction entre les personnes* Mais ne mettons de passion à rien , et suivcms les formalités. Voyons , de qui vous plaigne^voost car encore faut-il que je sache son nom? {Il prenfi uaeplume*^ 8CHMIBT, Son nom ? Frederick MuUer. MULLER , se le0ant. Monfib! ^11 laisse tomber la plume, N 48 , \ UULLER^ à Frederick. C'est TOUS, monsieur! Voyez comme je sab ootragéii cause de vous •• • HAïïBEL, à Schnudt. Ne laissez pas la colère gâter votre bon droit. SCHjilIDT* ' MorUeu ! je me sub contenu jusqu'ici. HAIÏDEL. N^ ayons-nous pas des IWs qui punissent les coupables ? , MULLER , à sonjiis» Quel est encore ce monsieur dont tous m'attirez la visite? FREDERICK. Un étranger ^ mon père ^ et. . . MUIXER. Un ami , à ce que je yob 9 de ce misérable ? FREDERICK. Mon père I HANDEL, à SckmSdt. Laissez-moi parler. , SGHMIDT. A la bonne benre ; aussi bien , votre tête vaut mieux que la mienne. UUtLER, à HandeL Quel droit avez-vous 9 monsieur^ de vous mêler de mes affaires domestiques f HAI7DEL. Malgré mon zèle à défendre un père de famille offensé^ sâcbéz que dès moi^ enfance je m'intéressai aux Muller. MULLER. JDès votre enfance , monsieur ? à pari. Âb ! diable ! nAia>EL* La Westpbalie est ma patrie ainsi que la vôtre ; je naquis sur vos premiers domaines; HiAXER. Yraimeiftl à pan» Que le ciel le confonde t il aura eo- lendn parler die mon grand père le meunier. C4îr SCÈNE XIII* . Les PaÉciDfiNSi GABL* CARL, à f\7ullen v.'k'» Le fiolatre et les personnes c^ avez invHécsj.KMr la signature ducoatrat, arrivent à VinstanU FRtoiBICK , à Muiùr, , » Signer mon contrat! et arec qui donc, monsieur? je vous déclare* . . • * [.• , MULLER. Silence ! songez à Thonnear }iie nous fait la FsmitteiUin- dau. âuo; autres, Me^iears nombreuse 'sociâé^^ric réclame; vous le voyez , je ne puia plus longutemps tûfoé- • ..•;' ! • ;• -v uj >. HANBEL remonte la uèrte et dk d'une vous éleçé/s» ^ ^ Pourquoi? faites entrer le notaire» nous en aurons besoin ; faites entrer les personnes invitées^ nous ne crai&nQnA Msla iNE, AV* . ,>,-;.T , iLfis l^aicÉDENs, LE T^ Air Vaud, do la ucupe du Malabar, . . Célébrons cette fôte / i '^ '^ 'i^^o^ ,Bientôt un Jieareux litiliten; " '" '" ' '."'.^-^ Qu'ici Tamour apprête, - J ^ *' »i *»'] " ', -^^ Doit embellir leur, destin. * MULLEB. ^a5 àHandeL, .^^ .. ., .''^ Sur Tetat de mon grandTpèrc^. , ; jjuiv Gardez le silence.^ monsieur. * HANJDEL. ' l ..,, ." .,.,'' Par son travail , sapiiobité sévère, / Il prépara vol ré bonheur ; . , - Etldin 4'cn rougir ;de le taîreC ^ > I'"'>'- ^ Le Forgeron. x 4 48^ \ MULLER^ à Frederick. C'est TOUS, monsîear! Voyez comme je sais ootr^éii cause de vous. •• HAïïDEL, à Schmidt, Ne laissez pas la colère gâter votre bon droit. SCHMIDT. * MorUea ! je me siûs contenu jasqa'ici. HAIÏDEL. N^ayons-noas pas des IWs qui punissent les coupables ? , MULLEB , à sonj^ls. Quel est encore ce monsieur dont tous m'attirez la visite? FREDERICK. Un étranger ^ mon père ^ et. • . MUIXEB. Un ami , à ce que je yoU 9 de ce misérable ? FREDERICK. Hon père I HANDEL, à Sphnâdt. Laissez-moi parler. , SCHHIDT. A la bonne heure ; aussi bien , votre tête vaut mieux que la mienne. MUtLER , h HandeL Quel droit avez-vons 9 monsieur, de vous mêler de mes affaires domestiques f HAI7DEL. Malgré mon zèle à défendre un père de famille offensé, sachez que dès mo^ enfance je m^intéressài aux Muller. UUIXER. JDès votre enfance , monsieur ? à pari. 'Âh ! diable t HAIïDEL* La Westpbalie est ma patrie ainsi que la vôtre ; je naquis sur vos premiers domaines; Yraimentl à pan» Que le ciel le confonde \ il aura en* tendu parler de mon grand père le meunier. 4îr SCÈNE XIII* Les PaÉcÉDENs, GABL* CARL , à Xvller. Le noiatre et les personnes c^aevous ayez inv^écsn^jp^Ér la signature du contrat, arrivent à l'instant. » FRioiBlCK y à MnlUr. Signer mon contrat! et arec qui donc, monsieur? je Tovs déclare* • • • '. , MULLER* SUence ! songez à l'honneur ^ot nons fait la fanaitteilllin- dan. aux autres, Me^îeufs ,.one nombreose 'soeiÀé^'Ase réclame ; tous le voyez , je lie pois plos longt^tomps itf dé- caper... • ' '-' '* A •'- HAKBEL remonte la uèrie éi dit d*une voùt éleçé/s» y ^ Pourquoi? faites entrer le notaire t nous en aurons besoin ; faites entrer les personnes invitées^ nous ne crai&iyoïHi ffA la publicité. . -J » * »* *» î " * -^^ Doit embellir leur, dcstia. * MDLLEB. bas à HandeL^ ,.,-.. . . / '"^ Sur l'état de mou grandTpèrc , . , ,.4;. • -...3 Gardez le silence.^ monsieur J ' * HANOEL. * l ..„ .• ..»,'' Par son travail, sa probité sévère Il prépara volré Fonheur ; Et loin 4'cn rougir, tie le taîrc', - > I"'^*^ * ^ Le Forgeron. x 4 Vous devçz TOUS en fiiire honneur. Pcarte-^it tlu sermonneur / ' CHOEUR. . J f}4fhiws. ccUe fêle. , etc. {Les personnes ùmtées^ se placent sur les côtés et au fond du salon ; la notaire s^ assied à ta table ; Sckmidt.^ Bandé ^ fil li^'^Sfitâ^tMuflermisiir le devant. ; . SCÉBFE XV* t\J ; Jîvi.. • r t i \ Les Précédens, WOti;, VALETS. wctF , aux valets» .,r'si^t[in^'flÎ8iqiief entrerai; tuis]ue mon inaftre est ici, je .mi%j[>ien yétreaassi, fes^ère^» . d^aîlleurs ^ j^apporte une ^l£9 À nuiB^eor Handei; {Hla remet à Handel. Pardon , si je vous dérange ^ monsieur ; mais c^est la réponse. ]klerci> mon ami. ">"-" vrou^^àùx palets. ' i \ • ' . v ^' Mâïàteis^ni ; je Viîs sbrlîr; HAIOKEL. KRICK. Ah ! pour moi quel destin prospère ' ^ L*a ramène dans ce séjour.! Il rend la joie au \. j, i. nSUehinU ^ Je devrai tout a son retour / . TOUS LES AUTABS PERSONNAGES. Qu'aî-je entendu? quoi! c'est son fr^e I Pour Muller quel funeste jour! Sans doute il va , par sa colère , ... Signaler ici son retour. i IIAI^BEL. Trop coupable d'une faate de jeunesse , Je n'aurais pas réclamé mes droits » si je n^avais trouvé un frère oubliant à ce point, son. origine et son devoir. ^Courant à un cabinet,^ .Venez, Marie. i SCÈNE xyi. Les P&ÉcÉDENs , MARIE. HAIÏDEL. Venczl Air du Vaud, de la Servante Justifiée, Porte Saint*Martin. guand vous étiez dans Tindigcnce , hacun ici vous dédaignait ; Ah I recevez la récompense Des vertus qu'on méconnaissait Votre àort, qui les importune , Va changer, je l'ai résolu Vous avez toute leur fortune. HARIK. Frederick n'a donc rien perdu ? Jis> SCHMîDT , à Handel. Éicoutcz donc , monsieur , pouvons-nous accepter Ainsi?» • HAKDEL. Souvenez'von^ue ce matin, je suis devenu voire associé, que nous avons mis tous nos fonds en commun, MaintenaDi, comment dissoudre la société î '3â > "' Eh bien ! arrangez ce compte comme vous Voudrez. ' . , , FRÉDÉaiCK. . . Chère Marie ! ta le sais , {a Handel^ et vous aassî, mon- slear, voas le savez^ ^avais juré d'uilir à jamais nos Eh bien ! Maller ^ faulîl écrire ces deui; noms ? / MULLEA y très^ troublé , cherchant à cacher son défdt et sc-n embarras» > \ Eh!- mon Dieu ! dans la position oii tous me mettez. • .'- encore tout ému du retour inespéré d^un frère chéri . - . que {'e connaissais à peine. . . qui a i^s droits' les plus sacrés sur 'héritage . . . sur mon cœur ^ reux-^'e dire . . . qae pdis-*}è vous refuser ? BK^niEL^ souriant, . Bien, mon frère! âîmons-nous maintenant. sCHBffiDT , à Frederick en lui tendant la main. Vous êtes pardonné, jeune homme , mais celui-là ne. serait pas digne de Tétre , qui ne réparerait pas ses torts enrers un père de famille outragé. CnOEUR. Gëlëbrons , etc. ^ scHMtDT, au public. I Air Je n'ai pas vu ces bosquets de lauriers, d'Athènes ii Paris. Obéissant k la voix de l'honneur , Je réclamais une prompte justice ; Mais mon bon droit soutenait mon ardeur , fit je comptais sur un arrêt propice. Loin ravoir un espoir égal , Et devant vous perdant ma confiance , Je crains , en ce moinent fatal , ' La justice du tribunal , fit n'implore que sa clémence, bis, CHQBUR. Célébrons, etc. FIN. On trouve chez DUVERNOIS , Cour âes FontamfS , N». 4 , rf Passage dâ Henn IV, N** la, la r 14 , toutes les pièces ^de fhédtre anciennes et modemtSi PIÈCES NOUVELXES DONT IL EST ÉDITEUR. * Actrice j I' Gom^diewyâQdevîHe , en iirt ote, parlIlM. Charles Dupeuty et Feixlinand de Villeneuve i 5o Jdieu la Chémêséê'^Anthi , Comëdîè cti un acte , méltée 'd^Oi cpupkis , pat MM. Hy]»olite Magniettièt Yarez .•»•.• T • • • • • • • • 1 jigôndayiy ou leiBarbier Maître de Danse y folie-vaude- ville en uklaae^ par* M. • . ; V • • . 7$ jérranfffluses f iescUles Pièces mises en pièces, folie-vau- devule,parMMiGbrsîn et Gabriel i 5o Aveuglç 1* pour rire , Comédie-Vaudeville ' en un acte , parMM. Philippe et M*'**......-..* 75 Bon Papa le oUhi Proposition de Mariage , Comédie* Yaud vil'le en nn acte , p^r MJ4. Sèribe et Mélesville. i 5o Chaumière béarnaise., la ou la JP^te du Roi , Vaude-* Tîlie anecdotique y par M. Eoûle Vanderbueh 75 Chevalière éCEon, ou Une heure de méprise ; Comédie^ Vaudeville en un acte , par MM. Simonnin et de Saint- ^Marc ••••••. ^ ••••••••••••• • I 5o Coq le de pillage, Yaudeville deFavarl , avec des cbau- gcmens de MM. Dëcourt , Charles Hubert et Théodore Anne 9 reprëseotë sur le théâtre du Vaudeville 1 5a Coq le de village, par MM. Décourt. et Charle!^ Hu- bert , représenté sur le tbéâtre de TAmbigurCoibique. i Côte-Rotie , la ou le Hasard a tout fait ; Cotnédie- Vaudeville en tm acte , par M. Simonnin l Cousin Ratine, le ou le Repas de Noces, folie-vaudeville en un'acte, par MM. Laqu^yrie et 5a V -' ... Écarté ^i V ou Un coin êU salon ^ Comëdie ' UQ acte y par MM. Scribe , Mélesvill^ et de i .5o Entre Chien et Loup ^ coxnddie ea un acteet en prçs.^, ' par MM. Hippolyte Magnien, etVarez. • . • • .^^ Fausse Aveugla , la Drame en un acte^paf Mllf. Ctvi.'Hprrji lier etCaron .>. ,.....^-, nS Femmes de chambre , tes Vaiideville cri un' acte, PJ*r ' M. Sewrin '.,• .............; i 5o Femmes volantes , , les Vattdeville-Fdepie en deux'aôles, par M. Achille DartoisV .'^. »V 4 '.k... .a '.•.^'.... i >5o Frères rîva\içc\ le^ oula Prise de tabac , ConuSAîe^au-* deville en un. açtç , par MJVL Achille Dartois, ^u^èhè.. • et Théodore j. ,-...... ^ ...,,..*. r ...... . l So Intérieur l* d'un tnit^eau^ oitla Çhànsqnf Ç^médie-Yaixx^ . deVille èa un acte, par MM. Scribe, Txnbert'et Varner. i 5o Ljicéster, ou le château de Kénitworth , Ôpéra-Çomiqu'e eh trois actes , par M^. Scrrbe et Mélesviiie. 1 /, . . '^ . ^ 5o Logetkti Portier ♦*!• Comédie- Va udeviUe en un aôte'^ ^- par MH. Scribe et***, . . . . ,7. • .. , . .. I 5o Maitressê au. logis ^ {la Vaudeville n tin aote > pajr^Mî ' Scribe. ......... ^ ..[.. ^. . . l &> Mauifatses télés , les ou Je Baril de pondt*^ , , Gomédier' \ ' Vaudeville en acte,,pa;' MM. Sewrin et Ourry. ...>;\.-^o Mofiages Écossais, lesxyaudeville en im agité , .por MM. Décour,. Hubert etLaqijeyrie. ••••••• é> .., • ^5 Mai^age^ Je Çom^enance , le/ comédj&^^^yaitdeTUle'ezi .. 2 actes^ par MM, Théodçre et Achille Darto>i^ ^, ^^ . . . • I- §p flfentéur\v4fi4igu^t 9^1 SVaudeVillç. .ew un aiQlf ,. par. , MM. Scribe et Mélesyille.. ...... ,/. ,,ii, ....^,., ..... ,\.. I 5o Mo4is£ps.^^,{US' tableau- vaudeville ètt! pari i MM, Villeneuve. Ch. Dupeuty, et***, . . ^ . i..§o fiXon cousin Lalure ^ Ç^médifi en .W .44te, aJ ÇU{kt>9 ^ p *^par *M-* li. Montigny. , . .... , . ... , . . .,,^.., . . 1 .. . I - * Monsiçuç jBarbi^Bleue , ou le Çaifineit imXftéti^U^'t Folie . en un acte ^ .mêlée de ipouplet^ .pajr . MM % Auj^ 1 Varner. • ,,^. .. .. •;,,>,. ti^-s • • •,• ^^•^^\l,^vp JHort uipani, leiCU le^ suites d'umcard^ , GpmMm^ K yaûdeville en pa^r. MJW.. 3uY^i et fîicole...;- li 5a Mort /la de; Klébfir,^ ,Tiidgéiie. cti tfoî^act^» par MJ»* - ^.. • c^ntbe, Leclère 4 ornée d' 4l» gteénlL>i.^ ..i A. £,a mén^e ^ psq^iiier véliDi.. pir M. Sewrin. i 5o I^inetie à la Cour', Comédie en 'vers, dé Tavart, mise * ^ eb un -aote et en vaudevnle , précédée^ à'tm Prologue an verf , par MM. Dupin et T. Sauvage. ........ i 5o SouveUe 0ary , la ou Louise et Georgette ,- Gpinëdie- VaudefYille en/un'acte"^ pcf MM. Scribe et ijàpin. i 5o Pension bourgeoise , * la Vaudeville en u^ acle , par MM Scribe, 'Diipin'et Duraersan. , '/............ i 5o 'Petit Chaperon rdûgè , le Conte en action, mêle de coui>lét3, par MM. .àrrhând'L., Julien C. et Auguste G. jS Petit Clerc '^ îé. Yaùd. en un acte, par M. Auguste G, ^5 f^Petit Maielot y }e pu l'Heureux nçtiff rage., BaUet-panto- miipe en un ac^e , par JBiî. Lefevre». .• . 5o Petits..Mqiaiideurs y ou les Tambours en guoguet- te»- yu 3'-ftbilêau en. un acte , irrièlë de éotiplëts , par MM. AiigHSteiG. efijunien C. .. i i i ........'. . ^5 ^Perruquier et- le Ci?^enr,'^"lé comédie-Vaudfevîlle eii^ un , aofè, parMM. A. Dartois, Dupin/etT. Sauvage. . . , i 5o IHèd 'de Nez , le' ou ^élime et Tangut , come'die-féerie en -, six actes, par MM. Désaugier^.et VilJiers . ,. . ' . . i 5o Pierre-et, Marie , oii le Soldat mënéCrien, Comédie- VaH- t • ^eyille en. un afitfi , P^ir MM» de Villêtifeuve , Dupeuty et Langlë. . » ;. ^ .....,...,.....'. . ........>.. i 5o i&an . de campagne , le Vaudeville en un acte -, par MM. Scribe , Dûpin et Mdesvillc. '.,...; i 5o * Plâtrier; \t oti la Double j^ccuSation, mûodrame en 2 aKé&,pm>MM Salnt^Amand, Jules et Henri . . .- .. i ^Aenavd^et CorbeTaH, Vaudevillfe en tin acte , par MM*. 'Chl '^\ Hdaert €r'h'dsperMars. .'.'*..... .^ .' V ^'ï ^Saiht'Louîs 'ait Biyouac , la scènes militaires m'elée^' oe coiïpl^ts, Mérlô j Henri Simon, et Feidiiiçandl ''.^l a5 'SBr^ent de Cheuert; le YaudfcVîlle historique en iip acte , . , . ^ par^^M. Cbarks^ Ik^éuty et Ferdinand de Vipencàyè., i 'i*rài^ HéHiiets y^Us pu le' Éevenant , Pro vVrbe * mfele ' de ^îofapi^ts;» par 91. Etoile Vanderliurck; . . i . . .'.!'" jS Urtmors après' lu rtoce , 'ou le Mariage par intérêt. Co- médie Yaadilvilk^ell un tôe,' j^ar MM.. MénisiiëP et £ràstiB;!A J'i'. . * ... .V.^.. ........ .^ ...... 1 5o ^n} trait de' bienfaisante ;ùiX la fêlé d*iin bon maire , ,A-Pôpos en * ni aète , mêlé dt cëViykts ; par MM. î^Q9upart''et V^rètei.' ^i.', .-. . •. .X'^Lu'. -.".^.l '; .'.''. . ." . l' VendrtAgà^ dé^ B^i^nùlety t ÀAiédé .pa* MM. Théaulôn^ ï'erdi^i^nd et. Brisset. . . .m ... . .. . • • • • • ••••••• à PASSEPORT, COHÉDIË^TATtDEYILLE EN UN ACTE} Par mm. MÉNISSIËR, ERNEST Rî? et A*"; AçmteMKlE f pour la premfire Jois, à, Paris ,tttr,le nMi* ^ toiX I FIL &0 CEItT. ' PARIS . ÀU,GRAND MAGASIN DE KBCEA DE TQBATRE . ''"'''"'.' \ ANdlENÊÏES ET M0DERKB8 Chez M>*. HUÉT, libraire-ëaitenr, rue de Robag, n". 31 , aii_coin ^e celle de RÏTOli, . _ "" ' 1824. - PERSONNAGES. ACTEURS. Mad. de MiâfijEli, . . . ..L IJiU. VifiTOv^fB. ficier M. Lafont. M AD. Sfifpl^ I f^nmièi;^ . Mtd. DvB^Qisrf^. SCHOLASTIQUE, sa fille Mlle. Emilie Letournkua. REMI, marchand À>raiii. M. Beurg. bas-Normand M. Victor. , clerc d'huis- MARTIN, bdmmé i!Sif. faires • • M. Lepeintke jeune. MATHIEU, vieux doiMSr tique .f..... ¥i Ju^TMî. BONIFACE, fils'd^aiiber- - - ^ giste • ; ^^^^* Colon cadette. VqhrAGEURS, Garçons d'auberge, etc. • . Xa tSbéfié se passeA,1^Xme$ -ék Paris , dans un vil- iage0thd^ .^^ClirMàns^ Vu au Ministère de l'Intérieur, conformément à la ion de S. Ex. , en date de ce jour. Paris , le i Octobre i^^^- Par M^e de son Excellence , "^^t^^àiXoitd au Imm des Théâtres , ; ' ^,- .^ COUPART. B ImpriBnur, rueddCCtsactlitf n*. i. LE PASSEPORT, »• COMEDIE-VAUDEVILLE. kAm Le Théâtre rtiptiièeftté là Ùdiàt^ de fauh^i'gô du Lion d'Argent. A droitpy fi^\pay0Qn^up/ien^^ , et un rez-de-^ihaussée. Au fond du théâtre^ la grande pùTie de tAubergt^, dèi^arti cem pértë è4ê arrêtée^ la diligence. A gauche ^ un^ uélô dé pierre et un banc. \ * fiCÎÊNf - PRiÉjMîûàRE. I * ÈOIÎÏÎ^ACÉ', séui {Aul»9et êmtiiefttti Bèm/iwê ^ éMif sur nHetàbtedu ûdîê opposé à ta maisôfé , t^ èh train dêt défeéter. Les cens de la noce dansent au premier. OHi^ii au fond du théâtre une diligence cfèargée de paquets et prête à partir. .... LE CONDUCTEUR, ikla cafitounade. Oh î oh ! en place Poulet ! .. . iâlkbio. ^Uc^. , rÇofioiii{ .Tîô'j r". >loY OVOl 9[cuO 4 Al A Un honime pour faire un tableau. • S*Arrét*-t-6n pour prendre un repas Dans un bourg ou dans une ville , A peine a-t-on goûté deux plats » . . - I ' .Que Tconducteur , en honune habile - S'il veut étr' Tami des traiteurs , Joit, tourmenter pour que Ton parte , Et ne laisser aux voyageurs '''.'' 'Que le temps de payer la carte, ^ P£Ri^£ y dans t intérieur f au reZ'de-^^aussée. Holiil la fille! da champagoel VTSCB VOIX , en dedans. Voilà. • BONIFACE. Du Champagne! est-il bon IVoyageur; du vin d'not' crû ficelé et goudronne ^ eu v'Ià tout d'même pour ses six francs ^ et n ot' noce du premier donc ; s en don- nent-ils depuis ce matin qu'ils dansent en attendant le futur. MATHIEU , au premier. Ditesdonc, monsieur Le Rouge, pendant que nous allons nous réposer, chante-nous donc la cUanson de .l'hirondelle. PLUSIEURS voixi Oui, ouï. BONIFAGB. Tiens , ]e la connais , moi. " ' , au premier^ Nous ferons ckorui. S»riFAGB. Et moi aussi. PÉRNEVILLE. Qui ? BOmFAGE. ^ Eux. Votre cnc^e^ votre belle-mère^ voire fntare» ttn petit brin d'fiUe^ qu'a dTesprit comm' nol' xnagis- ter^ et puis un tas de petits cousins. C'esl pas l'embar- tas , vous avez^ùn fameux rival dans monsieur clerc d'huissier^ qui fait des armes... et de fiers ei-> ploits , tout d même. DERNEVILLE. En voici bien d'une autre. BOKIFACE. Tous savez que c'est aujoui'd'hui vos fiançailles , monsieur Tadjoint est avec eux. DERNEVILLE , à part. L'adjoint... surcroît d^embarras... Si fe quitte ces lieux.; je puis louiber dans quelque patrouille... et si je reste... BONIFACE. Ils sont dans une impatience de vous depuis 1 âge de six ans que vous êtes parti. DERNE VILLE , réfléchissant. ' Depuis l'âge de six ans? ^e respire. 11 ne s'agit qiiede fiançailles... cette nuit je poun^ai plus aisément m'é- chapper... ma foi,^ risquons le tout pour le tout. BOIYIFACB^ t examinante II n'est pas mal , le f u^r. Tiens , qu'est-ce que vous avez donc là à votre boutannic;re ? DERNBVILLÇ4 Tu le vois bien. BONIFACE. La croix ^ un avocat? BEnBEViLitiB*. Air ^aude%fiUe des Frères de Lait. J le Mis bien » jneiM croix ^0*0» révère Pour le Français, toujours pleine d*appM » Gage sacré d*uxi noble caractère. Appartiendrait de droit à 90s soldats. 'O Milis l*avocat , dont la mâle élo^ence Aux noirs complots du calomniateur , Peut irraclier û- rertu t l'innocence , Peut bien porter le iipie de rkoiuieur» Attendez-moi là. Je cours provenir vos parens; ils vont vous reconnaître ; ça va-t-il m'amuser. iï sort en courant. SCÈNE IV. DEUNE VILLE , seui ^ppelm$t Boniface. Arrête donc, arrête donc! c'est qu'il court les pré-^ venir. Me voilà forcé de faire le futur pour monsieur Joseph , moi , qui dernièrenient ai refusé ma cousine , que ma famille voulait me faire épouser. • • comme si avec mon revenu , j avais besoin d'acquérir la moi- tié d'une grande fortune , au prix de la main d'une femme que je a'ai jamais vue % et qui de plus^ est veuve Mais ce maudit coup d'épée.... et cela parce que la femme du receveur général... ah ! mon colonel... un homme marié à votre âge, ça pou- vait vous compromettre.» . aussi , que diable , après tant de preuves de dévouement de ma pare, je' devais vous donner encore pelle-là. Aia dans un CasteL Dans une îojreose assomblée , Par vous étaii^je présenté » Si j'en sortais la ^te un peu troublée , G*était d a¥oir porté votre santé. AFécarté vons gagnais*}e saus cesse , C'était pour mieux flatter vos goûts ; Et ai j*ai pris votre maftarèsse » Cétait encor par aaïutié pour vous. Tentends ma. nouvelle famille* Allons. Oerneviile, tenue de mari , et pour éviter de nouvelles questions. Il ôte sa croix^ ^ SCÈNE V. PERNEVILLE , Mad. SIMON , SCHOLASTIQUE , REMI, LE ROUGE, M^HUEU, parens et amis, CHOEUR. Air des Deux Aveugles* Au futur, en ces lieux, Offrons tous notre hommage t Sa présence est le gage Que nous serons heureux. IER]SEYILLE. Leur accueil n*est pas mince , Certes pour des parens , Comme on dit , de province , Bs sont, ma foi, charmans. CHOEUR. Au futur en ces lieux , etc. MAD. SIMON. Eb ! mon gendre , arrivez donc. On ne vous avait flonc pas dit que nous étions dans la maison. DERNEVILLE, à Dart. Ah! ah! il parait que voilà la i>elle-mère. MAD. SIMON. Embrassez-moi donc^ mon gendre. DERNEVILLE. De tout mon cœur , chère belle mère. Je croyais bien aussi avoir entendu des voix de connaissance. LE ROUGE.' Parbleu I c'était là mienne^ quand on m'a fait chan- ter Y Hirondelle. • \ REMI , le forçant^ se retourner. Eh ben ! morbleu, est-ce quW ne me dit rien à moi. DERNE VILLE. Monsieur... attendes^ donc, c'est que je ne voua re- mets pas bien. i5 REMI. Comment , ton cceur ne. te dit pas... BOiriFAGB. 11 ne reconnaît pas son oncle Rémi. DERNETiLLE , qui Va entendu. Ah ! si fait... mon oncle Rémi , mon bon oncle. •• Je disais aussi, voilà un. homme qui ressemble furieuse* ment à mon père. REMI. Tu yeux dire à ta mère, car le pauvre défunt était fils unique... Mais comme il est doue grandi ; depuis dix-huit ans que nous ne l'avons va. Je savais nien qu'en l'envoyant étudier à Paris , lors de la mort de son père, nous en ferions un jour un joli cavalier... alri^ah ! ah! qu'en penses-tu , ma petite Scholastique ? SGHOL ASTIQUE. Dame, monsieur Rémi... Mad. SIMON. De l'assurance et l'air modeste , ma fille. DERNE VILLE , à part. Une robe à guimpe et les yeux baissés , ça doit être la future... {Sf avançant vers eUe.^SiAiç\à&X.\qae... ma fu- ture... l'idée que je me faisais oe vos charmes était bien au-dessous de la réalité. SCHOLASTIQUE. Maman m'a toujours dit que je produisais cet effet- là. DERNEVILLÎB. Comment ! Mad. SIMON. ' Il est charmant l ^ DERNEVILLE , has à Boniface. Ah ça ! qu'est-ce que tu me disais donc, toi, qu'elle avait de l'esprit. . ^ONIFAGE.. Vous ne trouvez pas? Mad. siscON. Permettez ; mon gendre, que je vous préseô^iiios '4 parent... Voilà votre ôousinXe RoUge^ qui vous a fait souvent sauter sur sesgeBoux. DBRNEVILLE. Ab ! c'est touchez-là , ciousiu^ je m'en. sou- viens commç si j^'y étais encore. LE ROUG]l^. Ek bien ! cousin, cominént avOû&-ûous mené notre droit a Paris , et ce bon Digeste ? REMI. Âb ! cousin Le Bouge , ce- n'est pas le moment de parler de lôisi {l^as à Bemevittè. ueal notf 4iable de cousin le Normand > ce plaideur. ÛBRNEtïLIiE. Ab ! oui • é • je tn'èn suis douté de e^ lie. Had. SîMOif. Yôilà vos^ cousins ^ vos cousines ^ toute Ta famille; DERWÉViLLK. Messieurs V Mesdames ; enchanté... {Montrant Ma*^ thieu qui se retire à Fécart.' Quel est cet bomme-U ? Mad. SIMON". Cet bomme-là ^ c'^est Matbieu^ DERBBVlLZiE. } Abf'c'est... MA THiiETJ i sè^rctppr&ckiint doucement % Eb! oui , monsieur Josepb , ye sub Mathieu. DERNEVILLE. Comment c'est vous. . . {ApaH. Le diaBIie m'emporte si je sais ce que c'est que Mathieu. MATHIEU. Je le disais bien juand v On ne m^arvaic pas pré* venu que mon futur élait^i aimable. LE KO^GE , À part. Hs ont beau dire ^ puisque le cousin a fait bon dtoit i Vkiiiy û faut que je le consulte sur mon nouveau . procès. MATHIEU y à part. Si je pouvais lui parier de la dot qu'il a promise i ma fille. REMI. Allons 9 allons, mon neveu... maintenant que tu co nnais toute la famille , donne la main A ta future , et montons vite nous mettre à table. DEItNfiVILLE. Cest cela , mon oncle,. à table. A pvopos, j ai amené un de mes amis intimes, dont j'ai fait la connaissance en diligence... c'estnibomnir4Qiiaf9BJafat/il nous fera rire... vous permettez.^ Mad* SIMON. * ' Comment donc, mon gendre, tout ce que vous voudrei. DEnjaMYiL^ f à part» Ma foi , je ne m en suis pas mal xiré comme qela. SCÈNE VI. Les^ Mêmes , BONïFACB. I * *• ' ' r BONIFAGE , accourant. Eh! les autres, bonne^noûv^He... Madame de Mirbel vient d'amvér 9a teri^e. ' . ' i6 TOUS. Itfadame de Mirbel \ . DERIVETILLB^ aparté Madame de Mirbel. •• Je me. rappelle en eflfet qu'elle a une terre. •• BONUFACB , à Demei^ille. Ca doit vous faire plaisir de^voir la marain^ de votre future , qui la dote encore. . deri^eville; Oui , grand plaisir assurément. ,J part. Je me serais bien passé de celui-là; au surplus ^ elle ne me connaît que de nom , ainsi. • . .1 BONIFAGE. La voilà. SCÈNE vn. Les TtkÉcÈVBTUS , Mad. de MIRBELé CHOEUR. * » Air Honneur à la Musique* Veuillez r'cevoir rhonunagi» De not*aincére amour ^ Chacun dans le village Bénit TOtré retour. Had. DE MIRBEL. J'ai désiré y mes amis , partager vos plaisirs et être témoin de votre bonheur. TOUS. . Que de bontés ! Mad. SIMON. - Yous avez bien voulu doter votre filleule, et nous en étions bien reconnaissans , mais votre présence don^ ble la valeur du cadeau de noces. . , LE ROUGE. I, . • 1 Cest la façon de le £Eiire, qui fait tout^ quoi ! »7 REMI. Ah ça! il est sÂr.. {A part. Eh bien! remercie . donc , coi. fiOSTFACB. T7à qui n'dit plus rien à présent. xad. MMON. Madame yeut^elle permettre que je lui présente ^on gendre. Mon neveu , Madame. lai JiOUGE. Mon futur cousin* BEENSYiXLfi, emhorrassé^ Madame , je suis sensible... {A part. Jolie position» Mad. DE MIBBSL , virement surprise. ^^ni^.. Quelle ressemblance arréc le portrait de..», non , ça n'est pas possible. DEitîfJËriLtiî , à pnrt\ EHe me trouve apparemment un air defaiHïlle. Mad. DE MIRBEL. J'espère, Monsieur, que vous ferez .le bonheur de ma jeune filleule. {J. part. Mais' c'est lui» Je ferai toutce q,uç].e,poM^ai; {A part. Ah ça ! mais ils ne m'av^iept jf^ était si jo- lie femme. ^ , » SCHOL ASTIQUE. Comme il regarde ma Qiaraine. Mad., PS ,"v Madame, au nom dp ti>utf Ja Camille^ je suis chargée de vous prier de nous faire l'honneur de vouloir bien assister aujourd'huïaas fiançailles- de nos enfans et de- main à leurs noces. j;,, ,,.. / , , , , / I Mad. »ft^l3»l^i, ^pm^ Allons y il faudra vem^MH^^ XmMÙiS^ pour ce mo- Le Passeport V. -C i8 ment-là. Siaut Gomment donc^ mes amis, de tout mon cœur. DERNBYILIiE. C'est qu'en honneur on pourrait en devenir ainou- reux sans se compromettre. Mad. DB HIIIBEL. Il serait plaisant qu'il m'aimât à présent. SGHOL ASTIQUE , à part. Quels yeux il lui faitl ça commence à m'impatien- ter... Mad. DE MIRBEL. Tattends ce matin quelques papiers importans , je retourne au château voir s'ils sont arrivés^ et je re- viens bientôt. Yojez un peu a'il pense à moi !... Mais ^ Monsieur , regardez-moi donc. DERNBVILLE j pféoCCUpé. Pardon^ ma chère enfant ^ je suis â vous dans le mo- ment. Mad. SIMON. Air vaud. de six Mois J!Absenceé Rereneï de gr&ce , Nous TOUS attendons céans ; Prenez votre place Au mîliea de vos enfans. Mad. DE MIRBBL, Si pour moi son âme *' De sentiment peut changer , Puisque je suis iemnf e ' - • * Quel plaisir de-jne yinifer. ENSEMBLE. * .j . • Mad. DE MIRBBL. le m'en rais bien vite , Je 'reviens dans le moment Car l*hynien m*inTite A vous reroir promptement* JSUe part bien vite Et revient àam lemoitiÂiti '^ '- " CarThymcn rinvite A nous reroir promptement. I , A . ,»r I ' f ' t . rt • . » SÇÊNjE VJII. • I f . > Les Mèmes^ exc^tiS Majdi. ^s MIllBEL et BOIQFACE > î . ' I • . ; . i ' t . ', '.• >> Mesneur», Mesdatues tous Itts plftts 9Mit'ertis; • utki. *'• '" Nous y allons. Nous ne pouvons pas, nous mettre à table .. oue mà^ dame de Mirbei ne 9PJt revçnpe. , , , ;, Cest juste. Pendantr4^e>Itemp8M'là jè Vais j^arler au Ma4. SIMON. Mon gendre, ne sôy^^^a^'lft^Kr^»^^ *ve2 plu à ma fille y encore un entretien ^ et son cœur est à vous pour toujours.! ^ ' .! • ' ' Sien , bien , je ^vous siiib; 'j^A pah. J'espère que cda n'ira pas jusque-lâ. • • ' -^ SCHOtAStïQtJfe. Mon oncle ', je voudrais que Josepb vint toUt 'àe suite. , ..,••;• / LE ROUGE. Ail ! mon dieu ^ vous ayez bîeîi Je .temps d'être ,e!p- , c'est une affaire uej[&inîlle. .. ya,,, ma pefîté , va.'V Toué le rnonp^. SQrt exççpté, Déhiemle et JuG Rouge J SCÈNE- -IX. LB RPUGE. ^ » Cousin 9 pendant que uoussoûimes seuls y il faut que je vous consulte. ... • 0EfeNETILLB, . Moi! Figurez- vous jcÔTïsfiî^; qtie je ne sais pas comment ça se fait... maïs moi, qui jadis n'aimait pas les j>rocès^ voilà plus de ti^ente ani^^é je jilaide. Aussi , il faut voircoaM31^'j^,WÎ^^^^>^^^^0ttout€sJeèi]X]tees ooices de ma ville. L'avocat conduit rp^^f femme au bal , le juge reçoit mes visites, et puis , ce n'est pas tout. Air la M^ Fautour. ' -Lliuissier audmncicr , par fo^i £n mangeant ma sbupê , me flatte ; Le buvetier es t tcfti^coaftbîs ^ , J* 4e IttLgraisaer^ ' il* un des juges je suis soufFert . . Au point , que d*une âme ipen fi^re , lima, 1 autre semaine , olrert ^ , '• Ëuikbât^'dkns'sà'ubiiâèrt». '^ '.' ! Mais laissons cela là , et dites-moi v puisque vovs avez fait votre droit à Par/^ , . Mon droit ! . .. ah î oui , dans les salga., , . A V4aQle,t,d/np. . . ,. a .ï ; . / t> . -a DER^ÉVILLE. Eh bienl oui , dans les salles de l'école. LE BOUGE. i. »♦ '•.^'è "• * ' • I • • I I Continuez , cousin 9 contîniieis ^ il ne fkixt jftmais ië laisser marcher sur LE ROUGE. Mais laissez donc que je vous montre. Non... Toyez-voÙs, mbi, quand j*aî ùWé'àâaire; pa», tpuisiiuîrle tèrràlix... ' . LB ROUGÉ. Ahl si c'est là votre tinanière de plaider.. • eh biça i et Cvfos. DERlfEVlLIiB. Cujas... Qu'est-ce que .c'est ^e ça? LE ROUGE. Eh bien! oui , et lé Droà Romain et le Code , onjeii a peut-être inventés pour rien? , DERNEVILLE. ' Chacun a sa manière. LE OÙGE. '^ ,w Ah ! la vôtre est expédltive; il Jârâtt qhëiiblre jéùhe avocat a la tête près du bonnet,^ mais c est égal ; je veux vou^ faire voir... tenez , regardez les titres. DERNEViKi£it;iiiirfti "-^ Si j'y comprends ua-'inei; ; . 'i^ Croyez-vous qu'on pdBWg •^ëHîi^'ïvbc des papiers comn^e ceux-là? . ^ . Q&I^NISVlLIUBii- ri- v oi A vous parler frMiiclieiiifeid!, n viyilà -un qui ne me dit rien de bon.., c'est €OfiifiÉfe* en un ciin-d'œil ils vous auraient 1 bientôt terminé tout cela. , -. . Âh ça ! mais qu est-ce que c'est que cette éloquence- là ?.. . Il ne plaide pçut7èt/ie/que pour des militaires. Au bout du compte, tout ce q'ue je poi^rrais vous dire ne rendrait pas vôtre affairé plus claire... Vous la gagnerez comme je m'appelte Joseph. LE ROUGE. . r ; / Je la gagnerai... je ne le, croyais pas si instruit que ça. , • al^ ! wo^i cpusin^ . hxfi dé FoUe et Raison. j> a3 SCÈNE X DERNEVILLE, MATHIEU. Que le diable emporte le cousin Normand. MATHIEU. Ylà not'fieu; il n'a pas tant seulement parlé de la ' dot. Je n'sayons pas trop comment lui rafratcfair la mé- moire. DERNEVILLE. Le souvenir de ma cousine m'occupe malgré moi... aurais-je fait une sottise en là refusant. . . mais le mal peut encore se rép^irer. MITHIEU. Monsieur Joseph ! D^RiïBViLLE , se retournant. On a parlé. . . ah ! c'est Mathieu. >^^art. Ils ne me laisseront pas tranquille, ^auf . Eh bien ! mon brave Mathieu > qu est-ce que nous voulons encore? . Dam! j'voudriQns ben,... vous dire bonjour plus {>articulièrement. Quand on a servi une famille. comme a vôtre pendant quarante ans,, qu'od s'est marié dans la maison , qu'on a eu des çnfans . . , .. . I?P?INEVÏLJLE. Ah ! tu as aussi des enfans ? MATHIEU. Pardine l vous l'savez ben^ p près de quinae mois que vous m' pour cç qu'était au sujet de l'établi^sj^m^Qt de ma fille Janneton. Ah i oui, je t'ai écrit qu'elle était en àg Et jepi'étais dit comme Ça t arvec lésic^ilt éciitsqtte floion bien aimé Joseph ma promis pou^ Jeanneton le jour qu'elle se marierait. • . ^' . i"i . '* DSRKEVILLB. • • Comjaiett t , je Taî promis.. . . ' ^ '^ •' - '^ Ah ! mon dieu -, est-ce qn^îl tié'Votîdfàîl? pltis-; *. . DERNisinitïii; à>/t. -Je Vois ce que c'est. .-. \3iloinsîeu^ vibsfepht. ^v» i?o»a- blionspas que j'occupe ici sa place, et que, foreé^^i^ l'imiter eiï tout , je suis 4,*o^ hètireux qu'il ait de bon- nes actions à faire. . •. c eit pour Joseph , je pense , .^ '. . " C ^5 Qu*il faut ici d'avance Que ma maiii récompente Qnarantb ans de vertus. ' ,'^. Une somme légère _ j En ce moment peut faire Le bonheur d* un tritrtfz père éi> / . Ah ! je n'hésite plus ; {his . Ce plaisir, j*espAro ^ Jria Vaut bien cent é^us.. Lui donnant ^p bourse* • ^ Tiens » mou cber Jliathieu> prends^ et marie ifeaii^ ne ton et Thomas, MATHIEU. Ail Monsieur y oroyeis» .'k .»; • Retourne là*haùt. . . je ^î^blïtî'âsim t^MsUnt. • . /f part. Quand mon^aàdel^^! devrait me f^ire épui- ser ma bourse , au moitïs^ grâce à lui^ jeu ir9ki pas en prison. . • ^AfHIËtt. Ne soyez pas long-temps au moifia» ^ SCENE XI; DERNEVILLE, MARTIN. DEUNETItLE. , . Eh! c'est monsieur Manin t alif mon cher;^'it*rt>?fez donc , je vous attends pontdtuêr. i MAnnîr.' C'est cela , comme pendant là route. DBimiÉVtLtÉ.' ^' ' ' [ Certftitiëment comime eu rotÉte. MAKTïîr. . . Oui , voyez-vous bien, parce rfile peut-être il fâ nous y remettre bientôt ensèmBle. udra Pés possible ; defpuis que je né vous ai vu , il tn'est survenu uite i&ëre , un otxcle, une future, une farùiilé, unedôt enfîâ... * J 26 MARTIN. Une dot 9 ça m'arrange. J part. Mon client sera payé, ou bien. • . ... PEASTEVILLB. Gomment ^ yoaclriez'*YOtt& partager la dot , comme vous avez partagé. . ,- . ^ - î' MARtUf Précisément. • . Tenez, fe siui^ bon diable... vous ne me connaissez pas ^ tnaia ce que. c'e»l que la sym.* P$Llhie.. Air Cest pour mon maître en Fart de plaire^ i réprouve en prenant 'la patadie , Je ne sais quel pqessentinient^ Qui fait ]u*à vos piS je npi^attaclie Sans vous quitter nn seul moment* Mais de moi n* ayez nulle crainte , ^ Tout doit se passer entre nous. {Il lui montre un papier timilfré. DERNEVitLE, indifféremment^ £h bien ! quoi ? c*est une contr^i^te MARTIN. • . • Vous voyez bien qu*elle est pour TOUt. ^n£. Hein! c'est d^ôIçiçÀ. ^, . dérnevxllÊ. , Mon cher monsieur Msp^tjn, yous êtes donc fou? Non j Monsieur ; je suis lipomnie dVflTaires , mais je ne les fais jamais qu'en r\ant et le verre à la maMiy DBRNEVI^il^E,' Maismfin^ dequoisVgit-il? ., .. ; ...; . ." './MARTIN. . . >, i Âbl vous voulez rire^^la bonne heure , j'aime ça tant ily a. que, monsieur* qui, ^t.^ncharBj^ânt '^valier, a fait Joseph 9 en principal , intéi^la devient sérieux , ti>cr diable dlionàme avec sa politesse et sa gatté.. • . Haut. Mais , monsieur Martin y. je nai pas d'aifgept, vous avi/x pu; iscomniâltre ma bonne foi, ma loyauté... • . .,. 'M^RTIIÏ. ,-^^. .y. Et la mienne donc>, vous avez pu en juger; ai- je cessé un seul mpmejil; dll'TiWë et de trinquer avec vous , et j'espère qfiW'c^M'iïdtis^^^^^ quelque fois , parce que là-bâàj îë'*iJél^ai''biel?i sûîr^de vous trou- ver exact au rendez^VcJtti-""' "^' ""^'v' 28' pERNËTiLiiE , h pan. Dans quelques Leures, je pourrai lui échapper. , {^Haut%^ Mais au moins 9 inoiisiea]^ Martin^ patientes un peu. MARTltr. ÂL! par exemple , impossible! tout ce que tous voudrez, mais patienter > je ne le puis pas; tenez , j'aîtnemis mieux vous prêter mçi-meme de l'argent . . • voilà comme je suis. DERNEVILLE. Tous j monsieur Martin. MARTIN. Parole d'honneur , si j'en avais; mais dans te mo- ment-ci, absence. Et, franchement, sans vous, j'au- rais fait maigre chair dans les auberges de la route. É^Ei^urbvfLxils; ' '' £h bien ! l'aveu eSt éàïf ^ et pàt> rete^âtlssance... 'ÏÉAJk^Iïi. Oui, Monsieur, et surWût JSât dèVôît'.,. Allons , il n'en âëinordi^a pas , il faiil s^éxécuter... {Fouillant dans son poH^ lPàrflu^. monsieur Joseph , vous êtes un palron un peu cher. Quel diable aussi comment peut-on penser à se marier quand on j^appèlleii. ^Afdrcûn» Tenez , monsieur Martin^ vous riez?. • t • ^ -11-ARTIWj - . . - Je reçois gaiment tout ce qu'^ donne. .-Toutl vous êtes d^un heùreui laéimdtàiiev î .r/. ' ' ;lianitoiiaMj^ ilfcii5ittr f i jamàis^cp ça me regarde. . j., Air darti rha ^aurmère. s,.,. . Ga;cd chworUxer ^,M . ^j, Je confondrai liîtén^r^i^ç^,J Et si Ton Teut vous iulnçr ^ ' C'est mon affaire, {his » » • '>/t']ÀtRfEL. Comment? ' \ ' pBiaNEVlLLl!.. \ , , Serais-je assez heurei;^!^,,^ M^4Wr^.>^ P^Wi'VOUS â^re utile à quelque chose. *^ . ,; MAD. DE MIRBEL. Monsieur, Paris. DSJINSVILLB Oui , Madame. ^ '•* 3o MAD* DE MIRBBL. Yous avez peut-être entendu parler d'une avénttirè , d'un duel arrivé à un jeune homme appelé^ je crois > Derneville. . . • DERNÉYILLE. Derneville. •• attendez donc... eli ! oui, un fou, un mauvais sujet, qui n'a jamais su faire que des sottises. Had. DE MIABEL. AL! Monsieur^ comme vous le traitez. Songez donc que ce Derneville est mon parent. DERNEVILLE Votre parent! pardon , Madame, il ne peut manquer de devenir bientôt raisonnable, si vous daignez vous intéresser assez à lui pour le ramener dans la bonne voie. y Mad. DE MiRBEL. Moi, Monsieur, vous vous trompez assurément^ le sort de mon cousin m'intéresse fort peu , et je ne vous en aurais point parlé, s'il n'existait entre vous et lui une ressemblance. • . DERNEVILLE. Pourquoi faut-il qu'il n'existe qu^ cela. MAD. DE MIRBEL. Gomment, Monsieur. PERir;BTILLE. AilÈi de V Angélus, • • • * Sans Tôuloîf. yous ipettre en courrouJK, Quel doux espoir k zaes yeux brille , Si Joseph allait entre nous Etre un peu de votre famille. IMfais pourquoi montrer de rhumeur. Cette envie est bien naturelle * ïl est quelquefois si flatteur D'Âtre le cousin d'une belle* Mad. DE MiRBEL; mbwudont. , . Il est aimable au moins.^ part. Il n'y a pas moyen le seiàcher. .n-. 3i BOKIFAGE y à part. Âh ça ! mais il me semble qu il fait la cour à la mai> raine de sa future. •• bon, v'ià mamzelle Scholastique. {Il DU à elle y et lui montre madame de Mirbel et Der^' neuille. SCÈNE xin. Les Mêmes I SCHOLASTIQUE* SCHOLASTIQUE. Vous croyez , monsieur Boni£ace. BONIFAGE. J'vienB dTentendre. SCHOLASTIQUE. Ah! mon dieu... S^ai^ançant. Ma marraine^ on vous, attend avec impatience... ainsi que mon futur. Mad. DE MIRBEL. C'est bien, ma chère petite. A part, Amusons- -nous un peu. Haut. Regardez donc votre future^ vous serez très-heureux. DERITEVILLE. Madame , ne croyez pas. . . SCHOLASTIQUE. Qu'est- 4 DBRWETILLE. Comment donc^ Madame... mais si vous daignez même accepter ma main. • . SCHOLASTIQUE y le pincanté Monsieur, j'ai à vous parler. DfiRIMBVILLE. Ah! Had. DE UIRBEIi. Restez , Moorieuv , je ne veux point faire de jaloux. • . . ye vais vous annoncej. SCÈNE XIV. DERNEVILLE, SCHOLASTIQUE, BOIOTACE^, caché» BOKIFACE* Voyons donc comment on s'y prend pour faire l'a- mour. SCHOLASTIQtJE, Ah ça! Monsieur, est-ce que vous ne me divete rien aujourd'hui. DfiR5EVILLE Y a-t-il long-temps que vous connaissez votre mar- raine ? SCmOLASTTQUE. Dame, Uonsieui , depuis le jour de ma naissance; mais quand nous serons mariés , est-ce que vousine me parlerez que de madame de Mitbel ? c'est affreux de penser déjà à une aut^e femme. ' DEENBVILLE, à ;t^rt. Que dit-elle... j'allais joliment compromettre ce pauvre Joseph... allons , en avant e sentiment. SCHOLASTIQUE yplèumm. Ahi mon dieu.^ mon dieu !'^» DERNEVILLE.* • ' £h! quoi, charmante Sch élastique- y; •pouvezvo us penser... ah ! rassurer votre si j'ai pu vous cau- ser un instant de peine, j'en implore le^ pardon à vos pieds. // se jette à ses pieds, 33 SGHOLASTIQVE. Bien vrai. [Ici Saint- jiure parait. Dieu ! que vois- je^ Saint-Âùre ! ^EUe rentre précipitamment dans F au- berge y et laisse à genoux DemeviUe , f im est tout stupéfait. SCÈNE XV. DERNEVILLE, HOmFkCE , caché. DERirEVtLLÊ. Eh bien ! où courl^elle donc... elle me laisse là... hù frappant sur tépaule, y 008 êtes monsieur Joseph ? DERivETiLLE y se retoumonth Oui , Monsieur. Je ne suis point connu de vous. DERNEVILLE , à part. L'habit noir*. • c'est sans doule quelque parent... {Haut. C'est égal^ soyez le bien venu^ etfaite»-moi Vamitié... Je me nomkne BOiïiFiKE y àpart. Nous allons rire ^ c'est une mauvaise tête. Je suis premier derc chez monsieur Gexbut , doyen des huissiers d'Orléans . DERIÏEVILLE , à part. Un huissier. Gela change la thèse ; vous verrez que ce sera encore quelque créancijer. àpart. Il se trouble y bon. DERNE VILLE , à part. Tâchons de nous en débarrasser. {Haut» Dans ce moment-ci on m'attend pour le contrat ^ et si vous voulez bien me permettre... // "veut sortir. Le passeport. 3 34 i , Farrétant. C'est impossible; il faut que nou» en finissions, et puisque vous feignez de ne point connaître le but de ma visite , je vous dirai donc que j'adore mademoiselle Scholastique, qu autrefois elle nie payait de retour , et 3ue sans l'ambition de ses pareus et sans votre litre 'avocat y qui lui a tourné la tête, je l'aurais épousée. DERiïE VILLE , froidement. Après. Nous trouverons des épées à deux pas d'ici. DEBITE VILLE. Des épées! ah! je commence i vous comprendre, ^ partT Du moins avec celui-là j'en serai quitte i meilleur marché. Il y aurait pourtant un moyen de tout concilier. DERNEVILLE. Je le connais. BONIFAGE. Qu'est-ce qu'il va faire ? DERNEVILLE. Ce serait de renoncer à la main de la jeune personne. Précisément ; je ne tienS point à vous tuer, ma ré- putation d'excellent tireur est assez établie. DERNEVILLE. Ah! vous êtes excellent tireur... que ne le disiez- vousdonc pi us tôt. Vous consentez? DERNEVILLE. A accepter votre aimable invitation ^ marchons» BONIFAGE. Eh bien ! qu'est-ce qu'il dit donc ? Ah! Monsieur persiste. 35 r DEHNEVILLE^ à/7a/t. J'ai pris le nom de monsieur Joseph y conservons-lui au moins sa future. Vous n'avez pas de témoins. DERNEVILLE. J'en aurai bientôt trouvé un... le premier qui me tombera sous la main... Boniface! voilà juste mon af- faire y viens avec moi. BONIFACE. Je veux bien 9 ça doit être drôle un duel. Air vaudeville de la Partie Carrée. Allons 9 Monsieur , allons nous batti;e yite Pour la beauté que mon cœur aime encor; Le sort enfin va décider de suite Qui de nous deux obtiendra ce trésor. PERNEVIUiE. Pour moi , yotcf^ ofFra u% f^^*^çale , Depuis huit jours je B*ai ¥U le tarnûn , Et je craignais qu'un plus long intervalki Ne me gâtât la main. Partons. BÔWIFACE. Je suis à vous. {Pi^ifi^^yUle çt i^ sortent. SCÈNE XVI. Mad. de MIRBEL , BO^PACE, Mad. DE MIRBEL. Boniface y. Boniface , un moment, un moment ! BONIFACE. Ne m'arrêtez pas^ Madame^ je vous en supplie^ ne m'arrêtez pas. Mad. DEMIRBi^L. Où cours-tu donc comme cela ? BONIFACE. Monsieur Joseph... un duel... j'suis témoin... par 316 don , Madame /ça presse , je ne peni pas larder davan- tage. // se sau\^e. SCÈNE XVII. Mad. de MIRBEL , seule. Un duel , que dil-ii? S^asseyant le cœuroalpitant. Je ne croyais pas que cela me ferait ceteifet-là. Âh! mon cousin , j arrive à Fans pour me conformer aux intentions de notre famille... j'apprends que vous vous êtes battu avec votre colonel... que vous avez été obligé de fuir... oubliant vos dédains. . . je fais avec succès des démai*ches auprès du colonel lui-même , trop beu^ reuse de me venger ainsi de vous , et c'est au moment OÙ vôtre vie est de nouveau menacée que je vous ren- contre. Ail ! Derneville, Demeville ! Air de Céline. Cmi n Tain Il aima toujours sa patrie. . . Pourtant c est un mauvais sujet. ^ Personne ne vient... n'entends-je pas un cliquetis d'épées. On crie. Ciel , Derneville serait-il blessé ? SCÈNE XVIII. Mad. db MIRBEL, REMI, LEliOUGE, MARTIN, sortant de S auberge „ Mad. SIMON , SCHOLAS- TIQUE , au Wcon. Mad. DE MIBBBIi. Ah ! Messieurs , VQÙs arrivez fort à propo*... cour- RBMI. LE ROUGE. MARTIN. Mad. SIMON. 37 V rez prévenir les suites d un duel, dans Içquel monsieur Dern... monsieur Joseph se tronve encemomcnt engagé* TOUS. Un duel. Mon neveu ! Mon cousin ! Mon ami ! Mon gendre ! SGHOLASTiQUEy s'éi^anoiussant, Mon époux ! Mad. SIMON f la rentrant dans le salon. Allons , ma fille qui se trouve mal à présent. REMI et LE ROUGE. De quel côté. Mad. DE MIRBEL. Par ici 9 par ici. MARTIN. Courez y Messieurs ^ moi^ je ne quitte pas Madame. [Rémi et le Rouge sortent à droite et à gauche ; en ce moment Boniface rentre par le fond. Mais voici Boh niface. SCENE XIX. Mad. de MIRBEL , MARTIN, BONIFACE. BONIFACE. Ah! Madame, monsieur est vaincu, et le futur en est quitte pour une petite égratignure à la main droite. Mad. DE MIRBEL , se Ics^ant et respirant. Ah! {Lui donnant sa bourse. MARTIN. Courons vite apprendre à ces dames. // rentre dans Vaubèrge. BONIFACE. Votre bourse... c'est p't'êtr' pour payer Tport de 38 c'paquet qu'un homme du château vient de me remet* tre pour vous. Mad. DE MIRBEL. Une lettre du colonel. ^ eeque je sollicitais! BONIFAGE. Y'ià monsieur Joseph. Mad. DE HCIRBEL. Demeville! SCÈNE XX. Les Mêmes DëRNEVILLE^ la main enveloppée dun taffetas noir. DERTVE ville j dun geste à Boniface* Eloigne^toi. Mad. DE MIRBEL , couront au det/ant de lui» Ah! Monsieur^ vous voilà... vous m'avez causé un effroi... DERl^TE VILLE. £h quoi! Madame, aurais-je été assez heureux pour que vous ayez pris quelqu'intérétà la vie d'un homme qui mettrait son plus grand bonheur à vous la consa- crer toute entière. Mad. DE MIRBEL .- Que dites-vous, Monsieur ? DERKE VILLE. Ce qu'il m'est impossible de vous cacher plus long- temps ; oui y Madame, depuis que je vous ai vue , j'ai senti que ma destinée était fixée, et si j'avais le bon- heur de vous inspirer quelque retour. •• Mad. DE MIRBEL. Y pensez-vous. Monsieur, au moment devons marier. DERKPVTLLE. Il s'agit bien de mariage... quand vous saurez que je suis... {A part. Imprudent, que va^tu fai , elk li'ignore pas que tu l'as refusée , elle doit te haïr. Màd, DE MIRBEL. / Expliquez- vous, Monsieur. 39. DERNEVILLE. Ne dois-je pas craiadl*e de! parler. . . Mad. DE MIRBEL. Hëlas ! Monsieur, il est des fautes, qu'il ne nous est souvent pas possible decondamner. DERNEVILIiE. Que voulez-vous dire... vous gardez le ilence... me haïriez-vous ? ah ! dans mon désespoir , je cours de nouveau provoquer , et peut-être cette fois son épée... Jlva sortir. Mad. DE MIRBEL. Arrêtez , Demeville] DERNEVILLE. Dernevillei ... eh quoi l vous m'auriez reconnu. Mad/DÈ MIRBEL , àpart. Qu'ai-jedit. ifaut. Oui, Monsieur, mais je dési- rais m'en assurer avant de vous remettre ce papier im- portant. DERiTEyiLLE , UsanU Que vois-je?.. une lettre du colonel.. • ma grâce , et à votre sollicitàtioui ài ! Madame • c'est ainsi que vous vous occupiez de Demeville, quand il était assez in- juste pour vous condamner ^ns vous entendre... corn» bien je fus coupable... mais , répondez , Madame, et si mon repentir vous touche , dites que Vous oubliez mes torts, et que vous consentez. •• Mad. DE BlïRBEL. JMonsieur... DERNE VILLE. Vous hésitez. {Criant. Garçon , une plume, de Tencre , du papier! Mad. DE MIRBEL. Eh bien I qu'allez-vous faire? DERNETILLB. Ecrire à Paris que, honteux de mon erreur, je veux vous consacrer ma vie. Air Priez pour lepauure insensé, Oai,J6 cède i flMLidostîaéef 4o Idolâtrant cliaque beauté , Je proscmais jusqu'au num dliyméhée Car j*adorai6 la liberté. J*avaU juré , dans ma folie , De youa haïr. . je n'avais point pensé Que TOUS étiez si bonne et si jolie ; Pardonnes au pauvre insensé. [Il se jette à ses genoux en lui baisant la main. En ce moment tout le monde parait. Le garçon et Bonifact à l'entrée de t auberge ; Mad. Simon , Scholastiquej Martin , au balcon ; Rémi et le Rouge rentrentpar lejbnd. SCÈNE XXI ET DERNIERE. TOUS LES PERSONNAGES. TOUS. Que voiH ^ CHOBUR. Air Quoi / c^est Edouard. Quoi ! dans ces lieux [hia C'est affreux bis Sous nos yeux Ce crime est affreux. LE ROUGE^ A^eèté même de sa future, c'est une horreur! TOUS. Oui 9 c'est une horreur! DERiïEYiLLE , cHant à tuo-tête. Eh ! Messieurs , Mesdames , attendez donc , ]% ne suis pas Joseph. TOUS. Que dit-il r DEEHETILLE» Eh! non» morbleu > je m'appelle DemôviUe, je suis 4» " capitaine de hussards > et je pais en c6 moment me -nommer avec d'autant plus de sécurité , que je vais , en devenant l'heureux époux 9e ma cousine. • Mad. p£ MIliBËL. Que dites-vous , MonFÎeur ? Que vous êtes trop bonne pour ne pas me pardonner ua moment d'eireur. Maâ d£ MIRBel, Vous mériterieàs bien... mais je n'ai pas derancuue^ Mad. SIMON. Âh ça ! mais comment se fait-il que vous passiez ici pour monsieur Joseph. DERNETII/IiB. Rien de plus simple , et je vous le dirais si vous ne m'en vouliez pas> non plus que ma jolie future. SGHOLASTXQUË , le regardant fixement. {A part. Pourvu que l'autre ressemble à celui-ci. BONIFAGE. Avec tout ça , vous avez reçu un coup d'épée pour lui. PERNEVILLE. Et celui que j'ai donné donc ? Air de Turenne. C'est pour Joseph que j*ai puni l'aucUic» D'un iiisolent. MATHIEU 9 has. Mû»r Monsieur, ceue dot? DBRWEVILLE. Ton zèle , amt , mérite cçtte grâce ; Garde tout, n'en dis pas un mot. MARTIN. Mais le Inllet... DERNEVILLE. ,. Giche^ cette ayenturè ^ Puisque Joseph est mon patron , Je devais en prenant son nom Faire honneur à sa signature. Le passeport, 4 4a . MARTIN. AJi! c^eM bien^ c'est noble! quel ami! j^ ne youi quitte plus, VAUDEVILLE Air Faudsinlle de Partie ce Rçyanch€. BONIFACIiS Si Saint-Anr' , par son équipée Et par un p'ût moment d'fureur » Beçut dana c*jottr un eoup d'épée ; Si Mademoiserent dThumeur; Et ai , comme, je le suppote , Jid^dame et Monsieur sont d*accQr4 % . Moi seul r ici • j*en fus la causo ^ demandant son passeport» ^ MARTIN. ^n membre de plus d'une classe , Sans savoir comment il en fut , - Croyût arriver i^u Parnasse CSomme Ton entre à l'institut* Voilà mes titres et mon grade, » Je suis de plus un esprit fort. • Ma^ Pégase d'une ruade set en pièces le passeport. LE ROUGE, % Le plaideur, pour qu'il réussisse Doit fournir ses productions Et porter aux gens de justice Ses dossieirs » ses provisions. Au greffe, tant que l'on dépose'. Très-librement on entre, on sort; Pour retirer c'est autre cboae On n'a jamais de passeport* DERNETILLEv Lorsque sur les cfirtes de {"rance ^ De Véfour oii de Bauvillieri ^ levoisPérigôrd et Provence , Je voyagentU volontiers* Pour que la gaîté m'accompagne Que le plaisir me mène au port , Entre le Bordeaux , le Champagne Délivre^moi mon passeport* Mad. DE MinsEL^ au public. Vers le Parnasse allant sans doute , jSoldat , sous Apollon , ce soir , L'auteur n a pour feuille de route Que son ouvrage à £Mre voir. Calmant sa frayeur un peu vive , Cbaipie jour venez , tous d'accord , Afin qu'à son but il arrive» Contresigner son passeport* FIN. » .-•ï dm^ une jt^isite en Prison . iw'cifà\Â,j^-^e'^ktaà^at/^m'/Mé MX-.'. VTE YISITE EN PRISON ^ COMÈDIE-VACDIeVILLE en Dif JLCTB, Par MM. DCVER^^ET NICOLE ^ AKnSSBBTÉB POO& LA nfinÈBB-'FOlS ▲ FAâl^y SVft LE tftBi^nt l>V TAVUETULE, Ll 34 'VILLET lB%à* Peix 1 Fe. 8o Cert. avec vifc lithogbavbie. • t » • * • 4 ij t PARIS; AO G^ilfAKmiAGASIN DE PIÈGES DE THÉÂTRE. . ACnSlriBS ET MODEREES.,. Chez M""* HUET ^' libraire - éditeur , EOE DE BOHAN ir*^l.*lV COIN DE CELLE DE MTOLI , BARBA , LIBLÂItE , FALAI8-E0TAL , DELAYIGMEy libeaieb, passage de l'aegee^ bue s\-MAETiir. PERSONNAGES Acteurs. ^DotTÀRD DE SAINT- ÂMAND, n- che banquier .M. Féoé> Félix de SAINT -AMAND, son Frère M. Lafont. GRlÇ'JPONARDv éditeur respon- sable, déteDli à S^-Pélàgie . . M. Lepeintre J. BALTAZAR, guichetier. . . ; . M. Hypolite. AMÉLIE, femme de Félix. . . . M**^ Ciura. • ' » • Ii4 scène se passe à Paris 9 dans la prison de S**-Pélagie.. ^" TifUi ôê Exemplaires non revêtus de, la signature es ^Editeur f seront réputés contrefais. . 'i!Tiaa- . ,^. •' . ;.'.;légeuient ma porte. Dé BMni^è ng^ème formaient le blocus. De leuif rîgu^fr je dois bénir les suites. Heureux ici-dë ma tranquillité, un repas de corps... Un nouveau guichetier qui paje sa bien- venue , et qui fait bien les choses. ^ part,] Cinquante bouteilles pour dix. FELIX. C'est juste. Il faut que ces Messieurs aient le temps de s'amuser; et nous... système des compensations... BALTAZAR. Vous pouvez vous amuser aussi, vous^ avez un nou- veau voisin d'hier ça me fairpetlser qu'il faut que je lui ouvre. // entf ouvre iaporU. } Allops^ T^nl pouvei A lier et venir si ça vou» fait plaisir. A ua autre, à présent. Il sort. SCÈNE ni. FÉLIX, GRIFEONARD. GHiFFOKAftBe et ffOttant Us mdfîW. Ah ! Ah! c'est fort heureux. J'ai cru qu'oa m'avait oublié dans cette souricière. FÉLIX. . S] vous reqeif^i^ ^i ^mi, Vous devez ..p^cérémoi^e^ , i . / . ! Le lendemam ççt^r^r çM ..r. k. I. > s L'étiquette le yeut ainsi. ^ Mais qu'un importun dans mon gtte ^ Accoure d'un air empresisé , Je suis d'afance Du soin de rendre la irisite. A'hl ça dites-moi, je vous prie , avons nous à demeurer lofig-temps eosemble ? GEIFFONABD. Mais 9 Monsieur, celui qui m'a fait mettre ici.... FBLIZ* Je deyioe ce que c'est, quelqu'A rabe, quelque Bédouin n'est-ce pas ?'de ceux qui poursuivent sans relàcUe les Caravanes de débiteurs. GRIFFOlfARD. Non Monsieur^ ce n'est pas cela.. 11 s'agit de toute autre chose. ' FBUX Ah ! ah I de quoi s'agit-il donc ? GBlFFONAan. t'abord jrjç dois vous dire qui je suis. kUi Suzon sortit de sônviilage. Je suis> Monsieur , }e vous le jure, L'homnae universel, car, hélas t Pour le nombre des aventures. Je suis un moderne Giiblas. Ain§i que lu^ , J'ai; fait ici Tous les' métier». Hors celui de rentier. Je fus , ]e otoÎB , En moins d'un mois 9 Garpon fripier, Epicier, Clecc' d'huissier; ' Enfin je me dondafs hvL diaMèy- D'exister n'a^Aht plus mo^eii , ' • Je me fis, ti^élàbtp^6]M à^Hëéiy ' Editeur respensable. ter 9 FELIX. Ah ! Monsieur est journaliste. GBIFFONAED. A peu près Tarticle qui m'a conduit ici était pourtnt de ma façon... il était dirigé contre un certain Monsieur que je n'ai jamais vu. FELIX. Comment , vous avez écrit contre un homme que vous IMS connaissez pas I GftlFFOKARD. C'est Tusage.... d'ailleurs c'était pour obliger un de mes anciens patrons, son ami intime qui, à ce qu'il parait, m'avait donné des renseignemens inexacts; ah ! ça , c'est vrai, l'article était sévère; enfin on l'a regardé comme calomnieux et on m^a engagé à venir passer la belle sai on ici. FELIX. à paru Qui diable s^en doutera iti avec cette figure^ bonasse. GniFPONARD. Ah ! c'est vrai , voilà, Mousîeur, toute mou histoire , et vous ?..• confidence pour confidence. FELIX. C'est juste, mon cher voisin, mon aventure est à peu près la vôtre. GBIPFONABD. C'est aussi pour avoir écrit ? FELIX. Ah mon dieu! oui. GRITFONABD. Que ne gardiez-vous l'anonyme en publiant vos ou* V rages. FELIX. kfk Du Partage de ta richesse. En vérité, vou! parlez comme un ange, ' Mais Tanonyme aurait gêné leur cours , Car c'étaient des lettres de changée ^ Et cela se signe tchijours. 10 CEIVVOIVABD. Ah ! c'est pour dettes ? FELIX. continuant Vair. On ne refait pas la nature ; Ce fut toujours là mon défaut. GRif FdnA&D à part . Je Toyoii^ bien à sa tournure Que c'était quelqu'un comme il faut. ^is, Pauvre jeune homme ! de façon que vous ne pouvez sortir d'ici que moyennant.... FELIX. Six mille francs ; ce qui équivaut pour moi à une con- damnation à perpétuité. GRIFFONARD. Mais vous devez vous désespérer ici. FELIX. Moi^ pas du tout. AIR du f^audevilte de la Robe et es Botter» Comme l'on doit au printemps de la vie, l'arrière-saisou n Je me suis fait une philosophie 9 A l'usage de la prison ; Loin que l'avenir m'inquiète, Ues créanciers me défrajùnt toujours. Je ne vois dans cette retraite , Qu'un asile pour mes vieux jours. GRIFFON ARD à part. Il voit la chose tout-à-fait du bon côté , le voîsîd. Haut. Comment! un jeune homme comme vous, vous n'avez pas trouvé une caution ? FELIX. Je vous demande pardon ; j'en ai même proposé; mais ces maudil8créançie;'ss©ntd'unehumeur»i bizarre, n'ont- ils pas demandé qui est-ce qui cautiohnerait la caution ? GRIFFON ARD. Vous n'avez donc pas de parens ? FELIX. J*ai bien un oncle qui , de temps en temps , me Il fait passer........... de ses nouvelles II est à son aise^ GRIFFONâRB. I !Eh bien 1 il ne pourrait pas...- FEUX. ▲m Du VatuUvUlô du Code et de i^Jmour. Depuis six mois il me promëoe > Il prétend que je suis ud fou ; Il sait que je suis dans la peine , £t je n'en puis tirer un sou ; Je mourrais ici, îeparie^ Si pour sortir j'attendais son ar^iit> iJ'est un oncle de comédie Qui ne paie qu'au dénouement. GRIFFONABD. Eh ! mais ,eft-ce que tous o'avez que des otKiles éaos votre taoaîile ? FELIX. J'ai bien un frère, riebe aussi, homoie de mérite 9 tirais il ne veut plus entendre parler de mdî. GBIFFONARD. Tous êtes brouillés ? FEUX. Tout-à-fair. Ce n'est pas du tout le même caractère , voyez-vous ; il ne sait pas que je suis ici. GRIFFONARD. Pourquoi le lui avoir caché? 11 vous en aurait. sans doute tiré. FEUX. Ah! bien oui. Il a déjà payé quatre fois mes àétfes ; cette fois, il a pris la mouche il veut que je paie moi- même. GRIFFONARD. £h ! ek! écoutez donc... FELIX. Cest trèsnal 9 n'est-ce pas? Faire banqueroute à mes créanciers ! Conptezdoncsur les pareus moi qui aurais donne pour lui tout ce que je possède 11 est vrai que je n'aî riem , mats enfia c'est toujours quelqile cbose.-../' que le dévouement. U prétend que je suis un fou s\\ savait comme je suis changé! J'avoue que si vous m'aviez Wu jly asixsemaines, vous m'auriez pris pour un étour- di. J'étais garçon; mais aujourd'hui, je sois marié , et j'ai juré de ne plus faire de foliesw C'est un parti pris. GRlFFONikRD. Ah! vous êtes marié? FELIX. Mon frère l'ignore encore ; il ne connaît pas ma feinme C'était la veuve d'un ancien officier vous la verrez mon Amélie, aimable , compatissante ^ c'est là une feoiaiey uzi ange de bonté. OMFFONARir* Ah ! que vous êtes heureux ! Si j^'en avais une comm^ ta y je ne serais peut-être pas ici , ou j'en sortirais bien* tôt; dans ce moment-ci surtout, où j'aurais besoin dtf faire parvenir un mémoire justificatif' FEiifX. Si ce n'est que Cela , ma femme s'en chargera ▼olon' tiers. GRIFFORÀRir. Vraiment î FELIX. Entre compagnons d'infortune , il faut bien s'obligerr GRIFFONARD.' Le charmant garçan ! FELIX. Justement , je crois l'en SCÈNE IV. Les mêmes y AMÉLIËw FELIX. Mon cdèur de m'avait pas trompé. Bonjour ^ ma chère Amélie; il me tardai t de te voir arriver que je te présenCè Qi cie mé» notiveàxix amis. Monsieur.*..* {à &riffonard iminent vous nommez- vous? GanpFONÀBD^ IboniFaise Grifiboard. FStlt. M. Grifiboard [à Griffbnard. Les prénom» sont inu-" lies. GBiFFONABD, {humbUment, Pardon^ je croyais.... FELIX à Amélie Homme r^omraandable. GBIFFONABD^ Monsieur.....' FELIX. Ecrivain distingue. GBlFFONARtf. Oh ! Monsieur FELIX. Comme moi pensionnaire à Sainte-Pélagicf. AMÉLIE. Séjour assez triste , monsieur ^ GRiFFoifARD, [avcc 'pTétetUion' Il nel^est plus madame , du moment qu'on s'y trouve, auprès de vous. FELIX. has à Am liw. Il est galant M. l'Editeur.Aaz/^. Tu voi^M. GriFfonard/il "Veut teprier de te charger pour lui de faîVe une démarche. AMÉLIE. H suffit, Monsieur, que vous partagiez le sort de mou fnari , pour que je me fasse un plaisir.... GRIFFOTfABD. Ah ! madame ^ vous me comblez de joie. FELIX. £h bien, voisin , alle^^ rédiger votre mémoire. 6B1FF0NABD. Cest ça , j'y vais de suite , vous me ferez le plaisir d'y jeter un petit coup d'oeil, n'est-ce-pas? parce que voyez- vous^ dans la chaleur de la composition, je crains qu'il ne t4 étt'éebappe quekfiM» petites fautes d'orthographe qd est-ce qui o'eD fait pas ? toot le monde en fait plnsoQ moins 9 {à Amélie Madame, 'ai l'honneur de foitt saluer. Eh bien! c'est ça, àllez,nons reverrons cela ensemble^ s SCÈNE V. AMÉLIE, FÉLIX ^ - AMfiUB. Mon ami , j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. FEUX. Tu as yu mon oncje ? AMBUB. Ton oncle ? FELIX. Cest que j'ai reçu une lettre de lui j il me fait espérer que, d'ici à peu de jours, il me prêtera de quoi me libérer. AMÉLIE. mffstérieusement. J'ai trouvé.... mieux. FELIX.. Comment ? i AMELIE» Oui ^ quelqu'un qui oETre de payer pour toi. FELIX. De payer pour moi ! Et qui donc cela ? AMELIE. Je me suis promis de ne te point dire son oom; il te l'apprendra lui-même. FELIX {avec inquiétudô. Ah ! ali ! Est-ïce un jeune homme ? AMELIE. . Mais , il a..... oui , il a à peu pt'és trente ans. PBLIX. Diable ! Et ce jeune homme» ^ans dom^^oV^t pas mal? AM9LIB {avto intention. 11 te ressemble.... uû peu. FBLIX. Yraiment ! Et il ne veut pas que tu me dises son noa^? AMBUB. Ce nVst pas lui qui s'y oppose il croit que tu le sais déjà.... Il m*a chargée de t'annoncer sa visite. FELIX {à part. 11 me traite tont-à-fait sans façon Aai//. Etce n^on- sieur si ohlis^eant, t'a-t-il laissé entrevoir le motif qui le détermine à se montrer si généreux envers un homme qu'il ne connaît pas ? AMBLIB. Mais le désir de faire le bien , je pense. FBLIX s' efforçant de cacher son trouble* Ah ! tu penses cela. C'est assurément fort louable deaa part.... Et sans doute \\\ lui as manifesté toute la gratj-^ cude que mérite un pareil procédé? AMELIE. Je lui ai dit que notre reconnaissance serait sans bornes. FELIX. Sans bornes c'est jusie Et t'a-t*il dit à quelles conditions? AMELIE. Mais cela va sans dire.... Nous le rembpursctrons. FELIX. Oui ; mais quand et , et quel est l'intérêt qu'il prétend exiger ? AMELIE. Ain du VavuUvUlô des Amazoneu * Pour y songer c'est un trop galant homme » Il lie veut pas te parier d'intérêts ; i6 Fuis il in*a dit que pour rendre la somma Il t'accordait le temps que tu voudrais. TBLix {avec force. As-tu pensé que moi j's^ccepterais? Assure-le de ma reconnaissance , Mais je préfère encor garder mes fer9. à part. Lorsque Ton prête avec tant d'obligeance 7 ^^ . . Les intérêts bien souvent sont trop chers, y '^ AMELIE* Comment , tu refuses ? FELIX. Certes , je refuse...... {à part, Uo jeune homme de trente ans. ▲HBLIB. Serais-tu jaloux ? FELIX. Moi jaloux? Ah! rends-moi plus de justice. Dieu merci , je n'ai pas cette maladie. Ce que j'en dis, c'est pour toi.... uniquement pour toi.... Ce Monsieur ^ malgré son désintérebsement , ne manquera pas de dire dans le inonde Félix'de Saint-Amand était détenu pour dettes... }*ai payé pour lui.... comment, dira-t-on , mais c'est très-bien de votre part...Oui, sa femme m'a prié.». AMÉLIE. vivement. Du tout , c'est lui qui me l'a oSert. ^ FELIX. Sans doute.... mais Tbistorieti le plus exact est bien aise d'égayer ses récits.... on exagère toujours un peu , et je te demande, si tu voudrais, quand il aura fait aiusii parade de sa générosité envers moi, accepter pour toi toutes les conséquences qu'on en pourrait tirer? noD, Amélie, non; je t'aime trop pour y consentir.. . AMÉLIE, {piquée. ' Si c'est là une preuve d'amour , au moins tu convien- dras que ce n'en est pas une de conGance ^ une occasion se présente de recouvrer ta liberté , et tu la refuses... je croyais mériter plus d'égards. Ecoute donc. . ^7 ABfBLIB. . i j. • * • •••• Moi qui joiiJMiiis déjà de Tidée de vouji arrucher à celte peuible capiivité... moi qui ai promis i. celui qui veut devenir votre li^rateur de l'amener aujourd%ui même. FEUX. Tu dégageras la parole* AMELIE* Mais que lui dire ? - PEUX. f \ Dis lui... dis lui que mon oncle a payé pour moi.... ou bit^n. encore , si • t^i i'ime8 mieux^, enfin ^ to^ui c FEUX, '. N'importe, j'ai pris mon parti, je ne sauraiiiacçfplejll AMÉLIE. dépitée, C'ei»t Tort biep, monsieur, c'eftde la jalousicjret pas autre cbose.... il parait que vous voiis pléisex ici* . FELIX. En effet le séjour e$t agréable. - AMÉLIE. Que sais-je ? il faut bien que quelqù'objet v'QuCy, attache. , . • 'Ewx à^part,, i r £o yjoi4i iMend' ^ p^résent. >!ba^. Çon^i^enf^ A mélie ?.... à part. ] C'est de ma faute aussi. { haut Ta pensçfais ?.... *'' * ' * AMÉLIE. • ••'.;'•• î. Oui , Monsieur^ défiance pour défiance.' FELIX Amélie.... Mon Amélie Un regard/.. Tbyoné,nite fâche pas.... [elle le regarde tendrement. que diable, je ne suis pas jaloux, mais mets-toi^'l^ li^a placç; ^ ' . I 5 A \ * V i8 Ait d^JrisUppé. Je puis trembler» te voyant si jolie, Ouand le destin enchaîne ici mes pas ; 'Wi v> ' T ^Qii ife'dangeri courrait mon Amélie , M'» / 1 ' Siisd veriu ne la défendait pas! .* t >• 3eÉiijl;$ in^Mftie., pourtant excusable. N*es-tu pas failr pour charmer? ' Le monde entier peut té trouver aimables Mais c*est moi seul qui dois l*atmer. AMÉLIE. As tu pu craindre un seul instant ?... î * . • FSCIX. * Noo*, ivoi^, 'mon amie^ouMie que j*ai pu t\ Je Teux réparer mes torts , parle» ordonne ^ Tais tout ce que lu voudras.... tu vois ma conOaticé.... ce n'est plus qu'à un coodipoà. ▲UÉLIB, *• iia9 . I .A» Loin de ia vilU* îij' • t * J- » .. .i; ....••4*i ..f v^ .-^. ' ''^•aint-AinAnd , mon lieau frère , chl»i*mori amie madame de BelVal. M. de Sainf- Amand qui ignore que je suis sa beile-so^ur, se prend pour moi d'une belle passion, cl m'offre, /au bout de Luit jours 9 son cœur et sa oiai^n^ cjuVn cotv^ciencre je ne pouvais af^iepter., Néann^ioins , ,çunime ;upe femme est toujours bien âise^d'u^er de be$av^^ua;ci',~ je proGle de mon ascendant sur lui pour rendre la liberté à mon mari. Je lui persuade que je dépendK d'un frère détenu à Sainte- réfa^e^ il mVflVip àusiiîA» Se f^jeir pour' lui; j'accepte. et c'est abjdàyd'liili même que leur entrevue doit avoir lieu. Mïils s'il savait que ce nrét*ndu Thère le'MéH'XIdoe cette même Anréîèif Vbrnt il recrbl^rcbe la inaiu'n efttfltTtre qut*sa belle soeur, il né me Ic^paidoonerait IC Je ne nii poanMq^;^9^i;t . . .r , saiict-amaSrd. Croyez ^ HoDsiçuf , ^ que m .reçonniifissàîice^... ''''' ^^ôi^ 'ainiii^; ?eh> toat eé ^ue ^e demandé , elle ifae sert précieuse et cette dëmarcbe doit yous le prouver» Je ne me dissimule pas » HonsiéivylouAjoe'cpiléHe a de pénible. ; Je TOUS proteste que je ne Teussè point faite pour mon propre frère. Ah ! yous a vejs un fi;ëre ? '^ saikt-amand. Vous Kgndrirt'f ''^ ' •' V' . T ; \ •%îV ^ ^.îAait'ft. Non; je me rappelle inalÀtenant^ que Madame de Belval m'ena parré.*'^' . 'i* 'i V SAINT- amaud. • • .. AJfELIE. Défauts delson a^e^ peul-ètÉ-è • * Non, non^ il eét/cex^faïas. écarts que Tâgc oVicus* point. . Aie du Faui!eo»iiblè'!ia ijeuneâja De bienrQi^\m' inéconnus ; /. > L'ingratitude a payé ma teudresse* Ouoi ! Tot^^r4^^o ^ /; • . r. ' *\\, ^ SAIWpr-A^AWfi. i» , ; ; . i^élasl îf a*en ai plui. Oui , dès long-temf» j'ari vous poiiTci in*en eroïtép fat J'ouWiHiyéaproi4w;. ;. .. ,. ,/ , , y {à pari. Mais en ortanl de ma mémoire * L*ingrat est resté dans m\n cœur- ili*-. de Belval m'efi à fait cepénilant beaucoopd*âiiga sAnrr-AMiBD* ' . " , Bile est trop indulgente. Et vous peut-être trop dévête. J'ai acquis chèrement le droit de l'être, nVi-je $as p^jé vingt foi» les dçUes les plus folles? ^ AMEtlB . N,, if Le temps l'aura peut être corrige.... {iîmiiJènÈMÎ èt^ apec intention û vous. eussiez cherché à le rapprocher de vous* Si raT-AMJLïït {avec force. '' %m\, ot C'est un mot terrible , que celui là , Moniîcur. sAnrT*ÀMu^B ito tné^nc* J'en ai fait le serment. ABtCUE. Vous ne le tiendrez pas , j'ose respércr. Aie de ma Céline , amant modelé. ' On peut oaHier sa maîtresse. On peut cesser de la chérir , * On peut retirer sa tendresse A Tarnî qui sut nous trahir. Ouï c'est alors qu'on doit être sévère, Qa'on doit, tenir aux sermens qu'on a, faits ; ^ • '' ' Màjs celui dfchtlr son frèi^e^, ' ' CélW-là'iie se tienljûinais. Au rcstc,îln'y n pas d*appareOQç que je le revoie *di sitôt, je nesaisccèiuMl ésldevenu^ilscsl marié, n- t-on dit , pour couronner ses osuvréé. I V ; La veuve d'uo soldat... qu avec vous Amëlîe... vous uraissez émue% . { , AMBLIB. Vous oublies, mousieur, que ce titre est aussi le mien. SAIKT-ABIAKD. Pardon , ma chère Amélie, avea-V0M9?pUrp»ul tutélaire 9 • - Je veux qu'il sQÎt libre ce sojr» " • ' • kmutt {à . Ah ! ?*i^saVfiit que c'est aon. frère ^- _ i Que dans Tinstaot il va revoir. Iliell protège mon slVat'açême. '•- - ' '^AijSfi'-AiiiAXD; '•'.'''' •' " . Tartez, ne soylîi .q'ii'un Uioment^^ " ' *.^ Le temps coule sf lenVemeht " " *^^^ ' Lorsqu'on est loiB*'dte^ ce u'on aime, {his* OiliV' ; ,- • ' i- n i1^- ' A } Afcl»MEiiJ"^ -M'>/ , •••;- ÊnumbU. l P"i»e-'-i', dans cep lieux, £n retrouvant son frçre,.. , r., - • , AbJùVlrshcôîèl-cl-'^''^"^'^"'' " El combler t»»W^îrMi*Srœux ! {Jh sortent tous deu^ , Améttrpàrïtifpëmf^âèjbnd, et Saint- Antond par celle de droite • 4 »9 .SCÈNE X. t FELIX sortant de chea Griffonard en riant aux éclats ''Abi' âh ! ah! ravehtiire est impayable. lia Fait un ar tide.... et coiilrè qui ?..;. poolre luoii frère j el c'est à ma i'èmme'qn'il s^adreesc pour faire parveqir sa justifica- tion*, à Hia femme... qui necoDuait pus mon rrère.,^t qui certainement ne voudra pas 6e cliarger d'i^ne pareifle in^ift^ion. Je n'ai jamais eu le couragedelui dire mon nonri; T-envie de rire m'a coupé la parole. Ce pauvre GriSb-^ nard !.*... ccnire-mon frère; où diable va-i-il s'aitaquer à wi'làoaiime aussi puissant que monsieur mofi frère! O/s entend la cloche. Ah! mon Dieu! voilà la cloche de retraite Amélie aura trop tardé; m'en vpilà pour mes frfiis de loilett* ' . SCÈNE XL . f t , B ALTAZAR , FÉLIX. , BÀLTAZAA '{ivre. Tiens ^ Toilà encore le monsieur à l'habit noir. Air Tu commenceras par lui dire. Frères de La^t Allons 9 entendez-vou^ la cloche ? C'est lu le sigtiafl du départ , - Je veux éviierie -reproche, éloignez -fous 5 et sans retutd. {pis. TELix [à part. Partleu, l'aventure est nouvelle. Le vin a troublé ,sa cervelle, , Pour un autre il inç prend \cu ,^u..\ .'•..>.'", BAi,m4R. _ . , /> Allons , allons » pourquoi tattfer ' ainsi f tis. • Allons, TOUS eoteiulez la. cloche» 1 • ^ ' FELIX. Eh! oui, vraifticnt , j'entends la cloehe. A» V \ t^ C^èsklrès-Jùste^ il craint le reprooho. tkVTAtJLt, C'est fe sigDal du départ/ ' ^ ' -, .s I Eloignez^vous et sans retarf- JELIX. Si c^est le signal du départ ^ . -j /ef vais partir sans retard. CoDfons ati devant de ma femme pour iHKnpre ce tète* k'Iêle}ui devient out-à-fail kiulile* . BILTÀZAB^- On- a bien de la pieifie à- s'en- débarrasser !.. eh mai» l il >ubiiesoD diapeau... est-il étourdi ce gaillcrrd-là... il !& 'appelle. lié.... M. Tbabit noir... vous avez donc perdu la Ole ? jV lui- remet le chapeau de sonj'rère. . SCÈNE XII, .. Que! est donc ce tapage? Amélie ne réparait pas...^ n frère non plus; je ne eotiçois rten à ee retard-â.... fésiterait'ilàseprésenterdevant moi ? 11 me semble que démarche que je fais n'a. rien qui puisse l'offenser. Je ieâ.^ j-t*û le cféfi^ràAt, lui dcmârtde'rla rifiairi de sa sœur; refuserait-il à accorder sron consenleuient , dont au !8oin on pourrait biett se passer?' Certe alifiaioe h'st nul à dédffjguer pour luj. . Ab ! .le voilà sansdoute^ SCÈNE XIII. ' ilFP01HAÎiïiu>ïpàpfétà làmàfn ', SAINT-AKAND. GRIFFONARD. ' \ i'àrdon^ je itie'sùis fait attendre^ o'edt-'Ciç ps ? T^ut is impatientiez ? SilKT-A1lCANI>. f >ti rouf , If onsieur. .^ CRlFFONARD. Et Totre chère Amélie où est-elle donc? Elle vous cherche* oiirroRARD à part. Ah ! par exemple , c'est bien aimable de sa part. Aa^ J*ai clé UQ peu loog-Iemps à termiuer cela , parce que , voyez- vous 9 il ne Faut rien oublier. SAIKT-ASCÀSD. 'D6Qae&, Monsieur, {e vous promets que ce sera onjs affaire bientôt terminée; j'arrange?ai tout cela* îr^^- nard iui remet son mémoire 6aiFF0!A1ld. ' Ah{ Monsieur ^certahiement ma reconnaissance... • SAIKT-AHÀND. Votre estime et l^amour d'Amélie , voilà la seule ré- compense que j'ambitionne. GRiFFONARD étonné* Comment dites*- vous? Vous savejsf que j'adore Amélie. GBIFt'OiîAllD* Elle le mérite bleu> une feipme qui a tant de qualitéqi ! , ça^^st-amaud. , ;4blquilesaiMiiiéuxque moii .' ' €RIFFONAft04 Elle VOUS parait bien attachée aussj* SAINT-AALAND. A^jî-^op^etir ., il ne me manque plu»? gour être heu** "reux , après ù'né sf flatteuse assurance.^ que d'obten ir l'a- grément de on frère. plus étonné encore]* . PourqudVfaîre'? ' iPour notre mariage. K ik • * • r * » GBivtOKiBD {à, part. Ti^ns j^ U m dÎMit ce màiîn qu'ils étaieof marlétiT.^ ••• ib bon 1 cfest ça. •• • Et je me suis flatté que celte alliance.*. GfilFEQNlBD. Eti! oiais îeoie vois pa3 pourquoi il s'opposerait oiiaiil* tenant. ' sAiNT'AMiiïD. H lui scrrc ta fnainl Vous me comblez, de joie. GA^FFOKARp ^ ujn$ héâUjUthn comique^ J'en suîs ravi , {e vou3 ju^re que je le désive de loiM mon C09ur SAIHT-AMAND. L'excès de mon bonheur... GaiF70»Aai> Qu'est-jce qu'il a doue ^ le voisin ? , SAINT-AMAND. D'un seul root vous vQe2 de faire notre bonheur à tous... je dis notre bonheur, car je prétende que. vous le partagiez... GEIFFONABDk Vous, êtes bien bon , Monsieur. SAINT^AMAND. Vou9 êtes sans Fortune^ mais qu'importé! n'en aiJ0 pas assez pour nous trois ? 6RIFF0NARD {â pari. C'est donc pour son plaisir qu'il est ici. SAINt-AMAND. Voud viendrez demeurer avec nous. GRIFFONARD. OÙ ça , monsieur? SAlNT-AMAND. Dès aujourd'hui je vous Fats préparer un appartement dans mon hôtel. Zo Dans Totve h6él7 [A singulier ;i \e n'ayaid ÊI8 remarqué ce matia qu'il avait la tète dérangea Q effet , je le vois à préseat il a la figure toute décom-' posée— Je ne le reconuais plus. 1 SAISfT-AMAND. Mais revenons à notre aOaire; l'essentiel est de yon délivrer promptemerïrt. Il s'agit d'une bagatelle. Vooi êtes détenu pour une somme de six mille francs en* viron. • . ~- "" CElFFONjLRD {à part 4 Dtfcidément il est fou voMà qu'il confond maintenaoC •on affaire avec la mienne. {Haut. Monsieur, roui êtes dans l'erreur; ce n'est pas de cela qu'il s'agir. G>mment ? GRIFFONAEI». Non y monsieur, ce n'est pas pour dettes que je suis ici; rappele2-vous donc . ... • ' ' ' SAINT-'AViifD. Amélie cependant m*avait assuré.... GBIFFONARD. Elle a eu tort. Si par basard vous Tavela oublié , jétei de nouveau un coup>d'œil sur mon mémoire , cela vous ren^etlra au courant. Pe/z^a/z^ que Saint-Antand par* court le àiémoire, Voyez , j'espère que c'est lisible. sAiNT-AMAND {avôc indignation, Quoi ! vous vous nommex Griffonard ? GRIFFON ABD [s* éloignant avec crainte. Oui, monsieur...» à moins que.....vdus n'y troui^ies à redire.... {A part. Diable ! c'est qu'il m'a l'air d'uo fou dangereux. . . skmT'A^kTHD {s' approchant de iui. {Griffbnord 9* éloigne encore, Vous ètct l'aiiteor dt l'article calomnieux ?' 5t Ouf 9 Monsieur, à moins cependant que toui n'y ourlez encore à redire. LiNT-AHAND là saîsissànt àia gorge et le repoussant vin^ment» Malheureux!.. r GRIFFOITA&D. Ani Nccraignez rien. Du Menteur Véridique. Cet œil méchant £t menaçant Décèle sa faite ; Peur me soustraire à tout danger f Oui^ je veux déloger. SAÏNT-AMAND à part. , Quoi I TOUS ayez pu me tromper» Ah I perfide Améjie.* ÇRIFfOlfARp. L'accès qui yîent de le frapper^ Pourra se dissiper. GRIFFONARl. SAINIrAMAND. . 'i • - * ^ Cet œil méchant , etc. Dans cet instant» Et menaçant Je fais serment' Décèle sa folie ; ' D'ouhlîer Amélie ; Pojurmesoustrxiireàtout'danger La perfide a' pu m'outrager. Oui , je Teux déloger. H sort. Gourons n^ie dégager* SCÈNE XIV. SAINT-AMAND. A-t-on assez ftl>u&ë de ma crédulité? et cf*était pour me forcer à pardonner, à ce misérable ^u'on m'a conduit ici. " scène XV. • .. SAINT-AMAND, AMELIE. saiht-amaio. Çest vous ^ Madame^ na'expIiquerex-Tous ee queit^ gnifie Fétrange i^émai^cliie. dans laquelle en.*^ traliié aujourd'hui ? ~ 5 Pardon 9 Mon sieur 9 je n'ai point encore trouvé mon frère. 9AINT-AMA]^D. Je viens de le voir , ce frère ; et j'étais IcSn de soupçon- ner de votre part une telle du pUcilé. AMELIE. '' Vous Favez vu ?... Au ton sévèfedont vous uieTannoo- ceZ je vois que je m'étaisfiatléeen vain' d'obtenir son pardon. 8AtMT-AMAKI>.' Moi ^ lui pardonner ?... à telui qui m'a si làchemeDt calomnié ?.. AMEUE {vèvement. Monsieur, mon mari en est incapable. SAITÏT-AMAND. Comment , votre mari !.. Il est votre mari !.. x^ . AMELIE. Il n'a pas du vous le cacher; et, si je vous eu ai fait mystère... SAINT-AMAND. Elle est mariée!... Ainsi ^ Madame^ j'étais complète- ment vbtredupen». AMELIE* Monsieur... Quelle indignité !.. ^//^'^/oi^7ïe;JW/tf. ., , • - •• • S€ÈN'& X¥I. Les Mêmes , BAL^AZ AB. SALTAZAn. " Je disais biçnaus»! que la ply a une petite anicroche... Vous savez bien qu'on ne sort pas d'ici aussi facilement qu'on y entre... Qui m'en empêcherait ? BALTAZARk Hoi, donc. Est-il dr61^ donc lui ! qu'est-ce que c'est donc quecetteenviede s'en aller qui lui prend aujourd'hui T.. AAINT-AMAKD. Est-ce encore, Madame, une nouvelle mystifîcatioo que vous me réserviez? AMitlK. Cet homme se méprend, pardonnez... {A Baltazar Monsieur n'est pas mon mari. BALTAZAB. II n'est plus votre mari, à présent ? allons donc... 8AIT-AHAND. . Cessons cette mauvaise plaisanterie. Vous savez bien que je ne suis point le mari de Madame , puisque le voili. [Désignant Griffonard qui entre. 'StÈNE XVII/ Les mêmes, GRIFFONARD. BALTASAR. Commeoc , la femme à deuK maris ' 5 s/, Cbtii! il parait que ^oû âcc'ègti*est pas encore pbssé... Ne le contrarions pas. A Saint-^mand. y Oui , oui , rot- siu vous avez raison ^ Ménlain e esl ma femme.** Que sjgnUiè ce langage ? GBiFFONA&p ^bas à Àmètiè. , ' Laissez-moi Faire, vous allez le rendre furieux... II* manqué de m'éirangler tout à l'heure... Air De Turenne. ]IIon. Qupi ! vous seriez vraiment M. de Saint-Amand? SAINT- Lui-même. J'examinerai a loisir ce mémoire , et si» comme je me plais à le croire, vous ave^s été induit eo erreur, je soUiçiteriii votre liberté. Mais, je me défierai à l'avenir des jolies solliciteuses. BALTAKAR. Et moi des ressemblances. VAUDEVILLE. Air du vaud. de Partiô et RcvcumIu. Baltazab. Je ne^Yeuz plus m'y laisser prendre ^ désormais j'y verrai 'plus clair ; . 57 Auourd*huî j*ai pu me méprendre A f otre figuré ^ & Yotre air > Et mon erreur allait me coûter cher Cette ressemblance parfaite Pourrait plus que moi vous duper , Si par malheur, madame uq peu distraita Allait quelque jour s'y tromper. . Saint-Amaho. Aux bords brumeux de la Tamise , Combien d'élégantes ladjs Recherchent le ton et la mise Des beautés de notre pa js éi$ ; On peut bien marcher sur leurs traces ^ Leurs atours peuvent s'usurper , Hais pour la finesse et les grâces Qui pourra jamais sy tromper ? Griffonârd. Lorsqu'un drame fait la culbute 5 Ce qui se voit quelquefois aux Français 9 Plus d'un journal, protecteur de sa chute. Bien qu'il fût témoin du décès , Persiste encore à prôner son succès. Un feuilleton opiniâtre Peut bien prétendre à nous duper , Mais par malheur le caissier du théâtre Ne pourra jamais s'y tromper* FSLIX. Avant d'éprouver la vaillance De nos guerriers adolescens $ L'étranger dans son imprudence S'écriait Ce sont des enfans 6is ! Mais bientôt d'une voix moins forte Il dit, aux coups dont il se sent frapper » Si ce n'est pas une vieille cohorte , » On pourrait, ma foi, s'y tromper. • Ameub auPuMic . Nos auteurs ont compté d'avance Sur un soocès qu'ils il*ont pas mérité ; . - 38 You8 paarâet bien ici f je pense , Ed les traitant ay^e flé?.ériié. Rabattre ua peu leurTanité. Pourtant , Messieurs 5 d'un tel oiUiagie Ah 1 gardez-Tous de les frapper ; Ls^raque soi-même on uge son ourn^gc^ Est-on puai pour s'j tromper ? FIN. Imprimerie de V^, à Paris. L'ANNE Air DE GYGÈS, COMÉDIE-VAUDEYILLE J • EN UN AGTE^ DE MM. Êtibnne ARAGO ET DESVERGERS. RepféMDtée pour la première fois sur le Tbifitre da Vid^TiUe> le 3 août i8a4* Prix 4 fr. 50 c. ivtni*Hnnn/9/*Mimwytiwttv»i»uwttwyt/%/w%Mv% PARIS, JLtJ eKAHD MiGÂSlH DB PIEGES DE THilTRES AKCIBimS ET MODEBIES y CHEZ 1A" HU£T , LIBRAIRE > RUE DE ROHAN , n. ai. BARBA> Libraire , au Palais-Royal ; Et chez ^ DELAYIONS , Libraire » rue Bourg-rAbbé , passage de rEncre. 1824. / PERSONNAGES. RAYMOND, propriétaire retirera cooi. 6UILLARD ALBERT, son fils. fâ.^\ LEFRANC , sœar de Raymond. EUGÉNIE, fille de Rajmond. THOMAS , domestique. Protêt, -Tieil huissier. Recors et villageois. JCTEVRS, MM. Cossard. GulUendn. Lafont, M. Gulltemin. MiK Hahy. Victor. JustàU Chœurs. La scène se passe dans unTillage de la banlieue de Paris. .^ .^a- IMPRISfEKlB 1MB GARPEIfTlSa-]iRlCOinT; Rae d Grendle-St-HoBor j''m'ai cm mort d^la commotion* Ca m'a fait voir trente chandelles. Mais qu'est c'que ça Ta t'êtr' jarni , -^ S'il m'fait par ses machines nouyelleft Voir des étoil's en plein midi? Oh îmon Dieu f est-c'que je n'ai pas entendu du bruit PG'est p' t'êtr' dans o' maudit cabinet.... Je n'sais pas pourquoi î'roudrais y entrer 9- et pourtant j'ai un'peur quand j' suis à la porte... j' crains toujours qu'il ne sorte de là dedans... , SCÈNE II. Mad. LEFRANG , ALBERT, THOMAS effAjé par le bruîf de la porte. THOMAS. Ôb liai la l.. J*ai t'y eu une peur I Mad. LEFRAWC. • Dites-moi , mon cher Albert , ce qui nous procure ThoD- aeur de vous voir si matin à la campagne. ALBERT. Une donfidence que *ai à vous faire , madame. Mad. LEFRANC. Une confidence L.; à moi P Sortez , Thomas. THOMAS à part. Gomment, iiiie6oQfidenceI.E8t-o'qae...Ab]ahil {Il sort], SCÈNE m. ALSE&T, Mad. LEFRANC. ALBERT. Coi , ma bonne madame Lefranc, je Tiens solliciter votre médiation auprès de mon père. Vous hsJiiteB le même yîllage que lui , et j'ai pensé que vous seriez ^sez bonne... Mad, LEFRAl^C. Pour TOUS faire encore pordonner ros foHes... Ne TOiiscer- rigerez-tous jamais , mon cher Albert ? ALBERT. Ob ! je suis bien changé, je tous jurCi Mad. LEFRANC. Vraiment ! ALBERT. A ne pas me reconnaître... Axa de la Partie carrée» De mes trayers éloignons la mémoire , Sans Tanité je suis sage à présent. J'ai, perdu , vous pouvez m'en croire , Mes défauts avec mon argent. Oui mainteaant , j'ai changé de système , £t la folie est pour moi sans appas. £n vérité» je me cherche moi-même. '^ . Mad. LEFRANC. Ne vous retrouvez pas. àis, ALBERT. Je De faÎ9 point une démarche poQrcela, je tous assure... Maïs Toyez-Yous» ce qu'il y a de xlésagréable dans mon his- toire f c'est qu'il est des gens qui Yeuient à tonte force me Mad. LEFRAIfC. Je ne tous comprends pas. . ALBERT. Voilà ce que c'est... Dans mon plan de réforme » j'ai com- x pris également l'oubli de ce que je fus et de ce que je fis.... Personne ne s'est guère occupé de ce que je fus... Quant à ce que je fis, les honnêtes gens dont je yous parlais toutàTheurè» qui n'aYaient pas les mêmes raisons que moi pour oublier le passé , out bien youIu se souYeair d'une certaioe somme de mille ècus. Mad. LEFRANC. Ah 1 j'entends... . ALBERT d'an air dégage. Oui... j'ai écrit à mon père; il m'a* répondu... mais d'une- manière désespérante... £nfin on a prise de corps, contre moi... Je me suis yu obligé de quitter Paris; je n'ai plus d'asile 9 et je Yiens yous prier de demander à mon père qu'il veuille bien éYÎter à mes créanciers la peine de me trouYer un logement. Mad. LEFRANC. Hum !.. c'est aujourd'hui la fête du Yillage et il ne sera pas aisé d'aborder M. Guiliard qui , en sa qualité d'adjoint de la mairie, préside à toutes les cérémonies... Mais , j'y songe... mon frère doit rcYenir de Paris ce matin même. Votre père , qui précisément l'a chargé de prendre quelques renseignemens ^ur Yotre compte , Yiendra sans doute le voir à son retour 9 et je YOUS promets de faire mon possible. ' ALBERT. Comptez- sur ma reconnaissance. {// fait le tour de l'ap' portement, Ah ! ça , où me cachez- yous ? 6 Mad. LEFRANC. Gomment , tous cftcher I ALBERT. Sans doute... Ils sont à mes trousses... je leur ai échappé par tniracle. Mad. LEFRANC. Imprudent !.. qUe ra penser Eugénie f ALBERT. Elle est ici I. . Oh ! bonheur !.. ^ Mad.' LEFRANC. Allons f allons f soyet sage. Il s'agît maintenant de yeiller à TOtre sûreté, et, ayant tout, de tous dérober aux yeux de moo frère. ALBERT. * M. Raymond ; à quoi bon , il ne me connaît pas ; sur la foi d'une réputation... usurpée^ il a constamment refusé de me Yoir, tant à Paris qu'à la campagne. Mad. LEFRANC. Mais ne pourrions-nous pas tirer parti de sa manie ? ALBERT. De sa manie I laquelle ? Mad.. LEFRANC. Ignorez-Yous donc que, depuis qu'il est retiré du commerce^ mon pauvre frère s'est lancé dans les hautes sciences, la phy- sique, les antiquités , et même l'alchimie. ALBERT. Vous m'étonnez. > Mad. LEFRANC. Hélas ! le malheureux y a dé^à perdu une partie de sa for- tune et de sa raison, et, en flattant ses goûts, oa lui ferait ajou- ter foi aux choses les plus incroyables'. ALBERT. ' Ce pauvre M. Raymond. Mad. LÇFRANC téflëchissant. Oui, pour TOUS faire agréer, je vous présenterai à lui comme un savant. t ALBERT. Un savant , moi t... Oh I c'est une mauvaise plaisanterie. Mad. LEFRANC. Non , non. 7 ALBERT. Quoi 1 TOUS voadriei. . • . Mad. LEFRANC. Sans doute, [par réflexion. Il est vrai que votre mise re- cherchée a*est guère celle des sayaus^ qu'on nous peint comme des ours. ALBERT. Ah! s'il n*y ayait que cela pour nous arrêter ; le siècle eçt bien changé.... aujourd'hui.... on ne peut plus rien juger sur ^apparence. Au Un homme pour faire un taèleau» Vraiment feu rirais de pitié ; On sayait aisément naguère ^ Distinguer le mérite à pied De Fimpertinence en litière. Mais à présent qu^un même habit ^ Couvre le sayoir , l'ignorance , On confond un homme d^esprit Ayec un homme de finance. Mad. LEFRANC. Ainsi» yous consentes.... ^ ALBERT. Oui 5 oui ; je ne yois pas pourquoi j refuserais d'être sa- yant.... Je serai d'ailleurs près de mon Eugénie , et cette considération.... Mad. LEFRANC. Pourrait peut-être yous faire négliger yotre science. Songes y bien 9 jeune homme , et tâchez de faire oublier les fâcheuses * impressions que yous ayez faites sur l'esprit du père, afin qu il approuye yos prétentions à la m^in de sa fille. ALBERT. J'entends du bruit. Mad. LEFRANC. Paix... c'est lui. ALBERT. Allons f allons 9 la démarche lourde , le débit saccadé, le. regarddans l'espace^ l'air un peu pédant.. . Je m'en tirerai tout comme un autre. 8 SCENE IV. Les uÈmsr RAYMOND » THOUAS. RATMONDtj il porte sous son bras une boite pleine de vieille ferraille y un yieux casque , une tunique et une urne» AiA d€ Bancelium Si Je n'eus jamais un fort grand appétit* Mad. LEFRAIVG . Quoi! vous aimez à faire maigre chère? Mon cher Monsieur^ vous êtes en ce cas De cessavans comme on n'en trouve guère »> " De ces savans comme on n'en trouve paâ» RAYMOND et Mad. LEFRANC. Un vrai savant , loin d'aimer l'abstinence , Veille aux besoins du corps et de l'esprit; C'est pour ne pas nous induire en dépense Qu'il a parlé de son peu d'appétit. ALBERT. Un vrai savant ami de l'abstinence. S'occupe moins du corps que dé l'esprit. Gardez-vous bien de vous metlre en dépense ; Je n'eus jamais un fort grand appétit. SCÈNE V. RAYMOND, ALBERT. RAYMOND. Puîs-^je sayoir, monsieur^ le nom de TUlustre étranger qui baigne itie visiterP ALBERT. . . ; . Albert. {A p art Je ne méats pas; c'est man nom de baptême. RAYMOND. Albert t Series^^YOUS un descendant do grand Albert ? ALBERT. Pas précisément ; je crois que je descends en droile ligne du petil Albert. M» RAYMOND. L'uDtaut bien l'autre... Sayantalchimîàte et profond asUo^ logae. G sciences subliinesl.. Vous êtes bien heureux, jeun» homme 9 de pouToir embrasser slt^ cette noble carrière ; je n'ai point joui de ce boriheur-là , moi. ALBERT. Gomment ? RAYMOND. Oui ; il à fallu ifue j'eusse la science infuse pour perséTé- rer ayec autant d'ardjeur... à préjugés se sont tou- jours opposés à ma yocation... le croiries-yous » mensiear? AiJv de Marianne . Dans les secrets de la nature , Jeune encore fêtais tont entier ; Je disais la bonne ayenture Aax fillettes de mon quartier. D^astrologîe Et d'alchiiiiie Je parlais soir et matin ; Mais en vain ; De moi mon père Ne toulait faire Qu^nn bon marchand, \A non pas un sayant. Or y ne pouvant être chimiste , Je n'ai, je crois, pas mal choisi ; Car y pour joindre utile dulci , Je me suis fait droguiste. ALBERT. Droguiste I RAYMOND. Oui, je croyais yoir quelque analogie entre les deux profes- sions..* et ce n'est quedepuis qu'une honnête aisance m'a per^ mis de me retirer des affaires 9 que je me suis liyré à mes nobles penchans. ALBERT. Il paraît que yous ayez su réparer le temps perdu > et ae cabinet précieux que je brûle de yoir... RAYMOND tirant sa montre . Je conçois yotre impatience; mais pour le moment impos- sible. J'ai là-dedans une expérience à laquelle le contact de l'air froid du matin pourrait nuire. ALBERT. Ah 1 rien de plus uste. M RAYMOND. lirais^ en atténdHDt'. nous pootons jeter Tes yeux sur une ac* cfuisition que je tiens de faire au- qâai MalaquaisàParis. Ak>. un marché' d*orI*.. la rouille ne laisse rien distinguer* •••• Quelle antiquitél. 14 ouvre la^bèUe qiCii a ^pporiée^ • Air du Major Palmer»^ Voyez ces bronzes antiques , Ces débxis de l'ancien tenip8. Dlriez-Yous ^.ue ces relises Ne m^ont covt^ que cent Avança ? Snr cet médaiUeft iieut^tre , Si f avais des yeux de linz ^ Je pourrais bien reconnaître*. • \ ALBEBT à part en riant ., Que ce sont de vieux scbelhigs. RAYMOND. Ce casque , dans là potière. Couvrit le front d'Attila> ALBERT à part . Je reconnais sa criniire ;* C^est un c^que d'opéra. RAYMOND* ' * • Adjurez eacor sanglante La lame de ce poignard. ALBERT à part . Hélas ! c'est Parme innocente. B'un tyi'an du Boulevard. RAYMOND. Voîci'la noble taniue' Du grand vainqueur de Xercès. ALBERT à part . Bon y. la méprise est unique y^. un jupon d'écossais. Et cette urne sépulcrale Du tombeau dû fier Tarquin. ALBERT lisant- sur le bord. du vase.. Manufacture royale .De. Sèvres mil huit cent viogU » RAYMOND. Et cet anneau.,., il faut aypuer qu _ * GXJILLARD impaliente y. > "j^ ^ i^ - /- Allons. • . encore quelque nouvelle soUîse^[i^^K^perîënc€f Sa?ez-Tous que tous passez pour un fpu ^Iboe^lfag^e. Vous vous ruinez, mon cher, avec Votre phjsiqàiè, \ptte alchimie^ votre astrologie et votre cabinet d'antiquité»^ qui, en résumé,. TOUS conduiront à rh6pita. "^ \ Air 4e Bîat^ard» Briguez, mon cher, d^'lnompheai^plas beaux y Loin de poursuivre des clinh^es » Employez Yoine or., .\ûs lunûéresf A de grands , dlutiles Ir^vîiui^» * \ . . •.'* "^ ' V * ' • Pour Pan dernîer'ièQU> , ^. ^ u\\ Par une science profonde, Youft annonciez la £n 'du monde-, St pourtant , mon cbei^'* • ...nous Voilà. Si pour trouver ^ès procédés nouveaujk Vous toui'm^ntez votre génie ,.. . Imiter au moins Filndiistrie £t des Lagorce et des Ternauz. Vous avez acheté Une demeure assez gptbiqtie ,, * Pour lui donner Pair plus antique ; . EUe croulv de v^usté. • Tous détruisez les moissons dans vos champs,^ Par des fouilles plus quUnutiles ; Mon dieu! laissez les moiLs tranquilles. £t vivez avec les vivans. Que sont ces vieux .fragmens , Ces bronzes que votre œîl admire,^. A côté de ceux dont' Tkomîre Orne les palais de nos grands? Et pourquoi donc rassembler à grands frais Ces vieux fers couverts de poussière?. Interrogez toute la terre , Rien ne vaut les sabres français* RAYMOM. £h ! que voulez-vous ? j 'aime Pantique-moi les Grecs ^^ les Romains >les Étrusques, les Egyptiens;.. Jénesors pas de^là. GXJILLARD. Et pour eux , les devoirs d'un pèjre sont oublies est-ce de l'antique qu'il faut à votï'e fille? RAYMONET. Je vous vois venfr vous allez me proposer encore votre fik pour gendre^ *5 GUILLARD. Vous lie feriez pas trop mal de Tacoepter.., Mais tous in*aTez promis hier, ayant yotre départ pour Paris, que tous TOUS occuperiez de lui, que tous iriez le Toir. Raymond J*ai tenu tna promesse; mais Monsieur n'était plus à son hôtel depuis trois jours il aTait disparu. GtriLLARD. Vous m'étonnez. . . Est-ce que ses créanciers le poursulTraient> comme il me l'a écrit ? Raymond. On le présume. Sa réputation est fort mauTaise. Monsieur est joli garçon, à ce qu'on dit, car je ne l'ai jamais tu ; et oli garpon, on sait quec'est synonyme de libertin. GUILLARD. Oh! TOUS aTez toujours été sage, tous. RAYMOND. 'Sans doute; les sciences seules m'ont toujours occupé. GUILLARD. Pour Totre malheur.... Mais, adieu! c'est aujourd'hui ' la îète duTÎllage, et ma présence est nécessaire pour le bon ordre. RAYMOND . Est-ce que tous ne dînez pas ici ? GUILLARD. Aujourd'hui , impossible. RAYMOND. Vous Terriez mon Eugénie que j'ai retirée de pension. GUILLARD.* Impossible, tous dis-je ; comme officier public, je ne puis m'empêcher d'assister à la fête. Air Tu vas changer de costume et d^emploi. Jusqu'au revoir; ' Je reviendrai ce soir. Eu attendant je me rends où m^ appelle Démon emploi LUmpérieuse loi ; Je dois le remplir avec zèle J^ai pour tons mes bons Jpaysans Une affection fort sincère; Je les chéris , ils sont tous mes enfans. Car je suis Padjoint de leur maire. i6 {Ensemble, Jusqu^au revoir *,^ S revenez £t { - • j • > ce soir \ je reviendrRi En attendant I ?>1"* "^ '^'* . . j appelle j je me rends ou m' J '^' Uimpérten^e loi ^ Y V^} i le remplir avec zèle* Guillard sort Raymond le reconduit. Pendant ce temps Albert rentre précipitamment et va s'asseoir sur la chaise qu'il avait quittée. SCÈNE VU. RAYMOND, ALBERT. {AlUri présente la ba^ae à Raymond qui s'avance vers lui en manisfêstant la surprise et la joie, BAYMOND. ComoMDt, vous clies là ? ALBERT. Je n'ai pas bougé... Vous ne ToycE donc pas? RAYMOND. Pas l'ombre. ALBERT. C'est étonnant I RAYMOND. C'est prodigieux!... mon cher Anneau de Gygès.... quel bonheur!... quelle gloire pour moi de posséder ce célèbre talisman.... Mon ami, attendez-moi je rais faire un tour à la fête.. . je ferai l'essai de mon anneau.... je n'aurai qu'à tourner le chaton , pour mç rendre invisible.... oh! j'en' per- drai l'esprit.... quel trésor j'ai dans mes mains.... mais aussi combien d'heureux je yais faire.... Air du vaudeville du JuiJ^' De bon cœur je te prêterai , Cher talisman ! . . . et je dirai A cette gentille fillette Qui, dans sa chambretie, Reçoit en cachette Souvent son amant ^ Crains»tu ta maman ?. . . . ^ liens, petite , » Et tourne -vite; > Allons donc, ^> Tourne le chaton iV ALBERT. XSn antenr qui vient de tomber, Au public -veut se dérober; Hais pour Farrétër tout conspire Voyant son martyre. Vous pourrez lui dire. En loi confiant Ce puissant Talisman m Auteur, zeste, » Un parti te reste ; » Allons donc , V Tourne le chaton. » Raymond sort en répétant le refrain, SCÈNE vm. ALBERT, Mad. LEFRANC, EUGÉNIE^ ALBERT riant. Àh!ah!ahl Mad. LEFRANC. £hl bien, qu'arez-Tous?.. Quel sujet vous excite à rîre de la Borte ? ALBERT riant toujours. PardoQ 5 madame.... £tYOus> charmante Eugénie > ilm'est ^nÛQ permis de tous revoir.... Ah ! ah I ah I Mad. LEFRANC. Mais^ dites-nous enfin.... ALBERT. C'est monsieur Raymond qui est devenu invisible. EUGÉNIE. Invisible!... mon père. ALBERT. Oh! rassurez- vous 9 ce ne sera pas pour long-temps... Dans cetamas de vieux cuivres qu'il a rapportés de Paris, il a trouvé un anneau d'une forme antique, et .bizarre.... D'après quel- ques mots que j'ai prononcés pour prouver ma science, il s'est imaginé être propriétaire de l'anneau de Gjgès > qui ren- 3 i8 daitiayîsibleàToloDté; et le TOilà qui part pour la fÈteda afin d'ea faire Tépreuve. Mad. LEFRANC. Si cette nouvelle extravagance pouvait procurer à moD frère quelque l^onae leçon . EUGÉNIE. Ah I aia tante. Mad. LEFRANC. Ehl ma nièce, ne vaudrait-il pas mieux que TOtre père, e^u lieu de s'occuper de ses balivernes, songeât à toute autre chose bien plus nécessaire.*., à vous marier, par exemple. ALBERt. Pour cela, madame votre tante a parfaitement raison. EUGÉNIE. Oh! elle en reut trop à mon père. AiR de Céline, De lui f cassée donc de médire ^ Je sais qu'il songe à mon bonheur; Sa folie , hélas! a pu nuire A son esprit, et jamais à son cœur. Son âme est noble et généreuse, Et son plus grand plaisir, je croi , Serait de voii* sa £Ue heureuse. ALBERT. Ah! vous le seriez avec moi... EUGÉNIE. J'ai peur que mon père ne soit pas de votre avis. ALBERT. Mais pourquoi ? EUGÉNIE. Far la raison qui vous amène ici.... Demandez à ma tante. Mad. LEFRANC. Eh! oui, je vous Tai dit; le portrait qu'on lu! a fait de vous. ALBERT. II est flatté... d'ailleurs, si jusqu'ici, entraîné par Tezemple plus que par mon penchant^ j'ai commis quelques étourderieSt quelques inconséquence» , si, en un mot, j'ai été uq jeune homme aimable , je vous assure que le mariage me corrigera; je serai sage, économe, autant que je fus étoardi et dissi arec son aaneatt;d>^ Cygès. Air tune Allemande de Mozard* LHnvistble ya paraître ^ Éloignons-nous, car pcat*cti Il pourrait Se rendre maître De notre secret. En te mariant, Ma nièce , tu serais raTie- Qu^on te fît présent D'un ps^reil taÙsmaBb. 90 ALBERT. Femme aussi jolie Que l'est Eugénie Bçit-elle vouloir Qu^on cesse de la voir? Mad. LEFRANC, ALBERT^ LHnvisihle va paraître , etc. EUGÉNIE. ENSEMBLE. J Oui; mon père va paraître, 1 Eloignons-nous , car peut-être f f 11 pourrait Bientôt connaître Mon trouble secret. //5. sortent to^s les trois par la droite. SCENE IX. RAYMOND seul. Il arrive parle fondl, tenant son mouchoir au nez comme s' it saignait. Ahl ce n*est plus rîeD... c'est floi... Peste, quel gaillard ! comme il frappe... Ce n*est pas l'embarras, il doit avoir été étonné de trouver de la résistance dans le vide. ..Heureusement ifue mon nez a paré le coup.... Mdb c'est égal; je me suiS; ^musé.... Invisible à tous les yeux. Air Ahl que je sens 4' impatience l D'abord pour coQimencer ma ronde, ^e passe au cabaret voisin. Un homme à face rubiconde Sur son verre avançait la main. Mais moi , plus prompt j'arrive , Je le bois... et m'esquive; f e vob tout près de là . Un vieux papa; Une antique et large perniqua Couvrait sa nuque , Et moi soudain Çn un touiç de maii\ ai Je la fais percher ^ Droit ^ur le clocher, ' ' Plus loin de mes toai*s Je poursuis le cours ; Tout est confondu , Chacun vraiment se croit perdu. Il parle. Et moi , je riais ^ je riais ; on dansait à côté, je me mêle dans la contredanse ; je donne un croc-en- jambe à oeluî-cî un soufflet à celui-là , je fais faire des faux pas aux daines; et puis l'orchestre!... je démonte les chevilles de la basse 9 je crève la peau du tambourin, je bouche la clarinette; ça lui fait faire un quoîq I.... c'était un tumulte, un tapag^e.... rnoî j'étais dans la foule, et Quoique poussé par Vùn et frappé par Tautre.... Personne {ter ne m'a vu. Oh! certainement personne, et je puis dire que j'ai gardé un fler incognito.^.. Mais qu'est-ce que je vois ?.. mon jeune f^a-* Tant avec ma fille !.... Je voudrais bien savoir ce qu'ils peu- vent se dire.... à moi mon anneau. // frçtte et tourne U chaton. SCÈNE X. RAYMOND {dans te fond, ALBERT, EUGÉNIE. ALBERT bas à Eugénie. Feignons de ne pas l'apercevoir. EUGÉNIE de même . Quoi , TOUS voulez. . . . ALBERT de môme. . Sans cela je suis perdu.... {hautOmy mademoiselle, je suis enchanté de trouver l'occasion de vous témoigner mon admi- ration pour les vastes connaissances de monsieur votre père. RAYMOND à part. Mes vastes connaissances.. leau si flatteur^ qu'il change toutes mes idées. RAYMOND à part. Est-ce qu'elle serait disposée à l'aimer ? ALBERT. Ai& du trio du Calife, Dissipez mon inquiétude , Charma nte Eugénie, en ce jour ; ' Croyez bien que ma seule étude Serait de vivre pour Tamour. RAYMOND à part. IlstS^aiment, fortune imprévue! Ah! cachons-nous bien à leur vue. EUGÉNIE. O Ciel ! ALBERT. Qu'avez- vous? EUGÉNIE. Malgré moi , Je tremble d'espoir et d^effro'. RAYMOND à part }. Moment heureux , surprise extrême^ Ils n'osent dire je vous aime ; Mais auprès d'eux , déjà mon cœur Se réjouit de leur bonheur. EwsEMBLB. ALBERT , EUGÉNIE. Moment heureux y o trouble extrême 1 Je n'ose dire je vous aime ; o > père est là? notre bonbeur Son I *^ Pourra-t-il attendrir son cœur* ALBERT. A l'espoir du sort le plus doux, Permettez que je m'ana ndonne \ 4 EUGÉNIE. Ah ! je dépens de mon père. RAYMOND très-haut. Aimez-Tonsy CTeStun père qui vous l^ordonne. // tourne h chaton de sa bague et se met entre eux Jj Me voici! ALBERT jouant 1 etonnement . Dieu! quevois-je! EUGÉNIE même jeu. £h! quoi! C^cst vous , mon père ! RAYMOND. Eh ! oniy c'est moi RAYMOND. Je ris de leur sui-prîse extrême» Vous pouvez dire je' vous aime» Le plaisir fait battre mon cœur; Oui , je ferai.'votre bonheur. Ensemble. ALBERT etEUGÉNIE . Moment heureux , surprise extrême ! Je puis prononcer je vous aime î > père l'approuve et son cœur Veut assurer notre bonheur. ALBERT. Quoi! monsieur, vous daigneriez... RAYMOND. Oui, mesenfans^ Vous serez unis... Je n'araîs qu'un désir, c'était de donner mon Eugénie à un savant... Vous Têtes, et TOUS convenez à ma fille ; nous vous arrêtons au passage. EUGÉNIE. Mais, mon père, où ètiez-vous donc, pour entendre cequt nous ayons dit? RAYMOND. A tes côtés. àAdbert,Ce\iï Tétonne. àEugénie. Vois-m cet anneau ? Eh bibn , pour me rendre invisible à tous les jeux ilsuiBt de cela, tiens... // fait le mouvement* EUGÉNIE. Ah ! mon Dieu I . SCÈ'nE .XL" . LBS Mâans , THOMAS. THOMAS accourant tout effrayé et heurtant l&aymond. Not' maitrS notr' maitr'... Ah! RAYMOND. Butor, ta ne peux pas prendre garde. THOMAS. Dam ! je n'vous voyais pas. RAYMOND. Ah! c*est vrai, mon anneau... J'oubliais que j'ai tourné le chaton. // le retourné. Mais tu me vois à présent.... Eh! bien que veux-tu? THOMAS. C'est un petit homme tout noir qui dit comm' ça qu'il vîcht arrêter. . . RAYMOND* Oui donc ? THOMAS. Un monsieur Albert. RAYMOND, EUGÉNIE. Vous! ALBERT à part. J'en étais sûr. {à Raymond, Vous n'ignorez point que nous autres savaqs , nous ne tou»o€Cupons pas beaucoup des;blenjr de la terre... Je me trouvais daus une situation fort embai^ rassante; et, pour m'en tirer, au moyen d'une opération du plus haut intérêt, je suis parvenu à faire de Tor. RAYMOND. J'entends; vous avez trouvé la pierre phiiosof^baléw ALBERT à Eug^oie. Oui, à 7 5 pour cent. RAYMOND. Et l'on vous aconse sans donte^de manceniTres Voilà comme on traite le n^rite. ALBERT. Ce a'est pM l'aajoard'lwi» taoosieur, tou» le an*i. 4 »6 RAYMOND. £t cVstpour 8Toir voulu marcher sur les traces des grands hooiixies* • • ALBERT. Qu'on est sur les miennes* RAYMOND. Comment faire?... laissez-moi réfléchir, à part. Si je lui prêtais ma bague il pourrait aisément éviter^eurs regards... Oui, mais un objet d'un si grand pri\ peut-on le confier à des mains étrangères?... Ma foi... Si moi-même? Je ne risquerais rien 5 et je m'amuserai, {haut. Mon ami, tous êtes sauTé. ALBERT. Vraiment! RAYMOND. Ma fille> laisse-nous; et toi^ Thomas^ fais entrer ce monsieur. THOMAS. Ouijnot'maitr'. EUGÉNIE* Courons prëTenir ma tante de ce eontre-temps, {ElU iori Êtec Thomas. SCÈNE XII. RAYMOND 5 ALBERT. RAYMOND. Vous sayei que ^ chez les anciens 9 les lots de ThospitaUté étefient sacrées... Je ne les violerai pas non plus... On ne por- tera pas la main sur vous dans ma maison. Je me ferais plutôt mettre à votre place. ALBERT. A ma place] vousn*jr pensez pas. RAYMOND. Pardonnez-moi. ALBERT. . le ne souffrirai pas que vous vous exposiez. RAYMOIO. Je ne m*ezposè à rien... Soyez tranquille. Je me charge dt votre afftttre^ et s'il le faut^ je répondrai pour vous» S7 ALBERT. Quedogrficof! RAYMOND. TitCf YÎte, entrez dans mon cabinet; tout en évitant ceux qui TOUS poursuivent 5 tous trouverez de quoi satisfaire Totre savante curiosité. AiB du vaudeville des Garçons, Je ne suis pas un charlatan; Mais entrez , je tous le conseille , Et TOUS Terrez mainte menreille Digne des regards d^an savant* ALBEflT regardant les antiquités qui sont sur la parie. Dieu! que d^ objets remplis d'appas Pour des hommes de notre sorte. RAYMOND. Mon cher ne vous amusez pas Aux bagatelles de la porte 6is» Je ne suis pas un charlatan , etc. ALBERT. £ksXMBIX. ^ Quoiqu'il ne soit pas charlatan , Ses phrases aux leurs sont pareilles ; Car il parle de ses merveilles Tout comme un artiste en plein vent* {Rajrmond le fait entrer^ ferme la porte et la rouvre de suite. RAYMOND. Ah ! prenez garde au petit fourneau qui est là-bas dans le fond; c'est dans cet alambic que se distillent mes' espérances les plus chères. // referme la porte et laisse la clef dans la ser^» rare. Maintenant 9 j'attends de pied ferme. SCENE XIII. RAYMOND, PROTÊT. PROTÊT. Monsieur, votre serrileur do tout mon cœur; pardon delà liberté. Je suis ùl la poursuite d*un individu , et , d'après les renseignemens que 'ai pris^ il doit être arriyé chez Toot ee tnatin..^ Monsieur Albert. RAYHOND Finterroinpant}> C'est moiy monsieur. 48 PKOTir. Tous Toolei rire... Moasîeor Albert est, dil-OQy m îeui» liomme. BATMOND. Je ne suis pas YÎeux, y wai6 seoiUe, mon kra?é. PROTÊT. £h bien, puisque tous êtes monsieur Albert ^ je tous arrête. RAYMOND. Comment ? PROTÊT. Oui, monsieur* en yertu d'une petite sentence entnrînaot prise de corps, iaqueHe jeTabaroirTàonneur de tous exhiber. RAYMOND. C'est inutile. PROTÊT. Tous Toulez doao 9^sfbire? RAYMOND. Pas du tout. PROTÊT. En ce cas^ en prison» BAYMOND. Ce n'est pas tous qui m'y mènerez ^ bon-homme. PROTÊT. Non!; ^ ... PAYM'ONP.. .i^ Je TOUS en défie. nnejnii PROTÊT. AiR ; de Turenne» Allons , monsieur , vous voulez rire j £n vain vous me résisterez , £n prisoif je dii& vous conduire ^ J'ai la force et vous me suivrez. RAYMOND. Prenez, mon cher, d^s airs plus paciÇqnes, ' . ±An paix ICI songez a me Ijiisserf r' • Ou je- TOUS prends ièt ki'en'vai»vQ>usplMer ' PAi?4l9P%.' Diable 9 ils soat en nombre... C'est égal, ce sera plus drôle. PROTÊT. Entourez monsieur, et marcbond. RAYMOND aux recors qui s'approchent. Un moment! un moment! d/^ar^ Ils croyentm'emmener... în avant l'anneau de Gygès. // frotte t' anneau et tourne te t^aton* Disparais! // veut se maver, lès reccrsle prennent au o//^ C'est singulier comme ils m'ont saisi juste au collet. {U terUetfôi^r son habit ^da s' échappai PROTÊT. C'es eBY-aiD^fie yoaà voudri^fl non» échapper; nous aroûs des yeux. RAYMOND. Pour ne point voir. // frotte encore sa bague et essayé de s'échapper, PROTÊT. Trêve aux roflieries^, monsfeur, ïl fout marcher. RAYMOND à part. £h! mais... est-ce qu'ils, me verraient réellement, {haut. Est-ce que je ne suis pas disparu ? PROTÊT. Allons, vite, qu'on l'entraîne. RAYMOND. O ciel! ma bague a perdu son effet. Je ne suis pas invisible. Messieurs, une petite explication. C'est unf jeune honnne que vous venez chercher. PROTÊT. T^^f ta, ta... nous n'écoulons rien. CHOBUR excepté Rayinoird'^ Am Mandions, suipons tes pas . Et vous alle& En' effet disparaître; '". ' î'fi.*. r.'* VoUBserez tout'dë l^o^n, . " ; '' ''' î f . . riwiMe,qfcpjâM>n*I^W'» . . » • , So RAYMOND/ Ma bague est sans effet ; Gel! je vais disparaître^ Je serai tout de bon , Invisible en pritoa • Choeur» Marchez , etc. Ils sortent tous par lejbnd. SCÈNE XV. ALBERT seul; il entrouvre doucement la porte. et parait cpiajtd tosî le monde est sorti }. Pour cette fois 9 voilà l'anneau tout-à-fait en discrédit et ce pauvre monsieur Raymond qu'ils emmènent à ma place!.. Mais c'est pousser assex loin la mystification. •• Courons !e délivrer... O ciel I que voîs-je? mon père? rentrons dans le sanctuaire impénétrable aux profaAes. // rentre dans U ca- binet. SCÈNE XVI. GUILLA&D , Mad. LEFRANG , EUGÉNIE, THOMAS. {Entrant par une porte latérale. THOMAS. Tiens... Ils ne sont plus îcî^ GUlLLARDv Quoi I madame lûefranc ! vous êtes sûre que c^est mon fils. Mad. LEFRAISC. Oh ! mon Dieu • oui. EUGÉME à Thomas j. Et tu ne les a point vus partir?^ THOMAS. Dam' j'étais à l'autr' bout du jardin. Mad. LE FRANC. Est-ce que tous le laisserez ainsi conduire fltprtÎQa ? GUILLARD. Non Nls Traimenlflciieiàroyais pa» que Cela irait jiiMiie-'^' J^ iaî ai refosè assc» AinwieRt , il est trai , un millier d'icd 5i / ur ftoqoiuer une dette . mais si j'ayais su qu'il eût affaire à I arabe... Mon pauvre fils en prison!... Un garçon plein de erite an moins. Madame Lefrauc^et qui, j'en suis sûr, fera le >nheur de mademoiselle Eugénie. EUGÉNIE. Ma tante et moi nous savons Tapprécier. GUILLARD. II est jeune il a fait des folies, c'est tout simple; mais je i pardonne de tout mon cœur... Voir mon fils en prison! AIR- du Carnaval. Ah ! tous sei torts , son malheur les répare ; Dùt-il bien plus, chez moi les fonds sont prêts. Quoi dans les fers un créancier barbare, va sans pitié le plonger! .. Non jamais. {Mbert ouvre la porte et s'avance. SCÈNE XVU- IiESiitoEs, ALBERT; GUILLARD sans le voir } . Suite de l'air. Jusqu'à ce Jour si je fus trop sévère , Sur ses destins enfin je m'attendris ^ Ah! croyez-moi, toujours les bras d'un père Furent ouverts au repentir d'un fils. ALBERT se jetant dans ses bras . Quoi ! mon père^ vous seriez assez bon. ... ^ GUILLARD. Oui, sans doute ^ mon ami, je te pardonne et je paierai.. Mais tu seras sage désormais... Voyons^ où ont tes créanciers! ALBERT. ' Us sont partis. Sans caution. Mad. LEFRANC. ALBERT. Ah! pardon 9 un ami... GUILLARD. Lequel? \ ALBERT. Uoosieur ftajmoQdj et c^estluiqu'iU eBUBènentàmapIace. EUGÉNIE. Comment? mon père I ALBERT. Il a Toulu absolument répondre pour moi ; il comptait sor son anneau pour le tirer delà... Mais les huissiers ont Iûtq^ bonne 9 et il n'a jamais pu se rendre invisible à leurs jeux. GUILLARD. Viensy mon fils; ne le laissons pas plus long- temps dans rem- barras pour toi. GUILLARD et ALBERT. AiB Mon cœur à l'espoir s* abandonne • Lorsqu'aujourd'hur seul ^^^^^^^ sa peine. Et qu'à I I place on le mène en prUon , Sans hésiter } i *^^°"' j briser a chaîne; ^ Et c'est I ^ ï^i* j de payer sa rançont SCÈNE XVUI. THOMAS seul. Hé bieni ils s'en Tont .. Oh ! ça serait ben l' moment d'en- trer voir ce qu'il y a dans ciioabinet. {Il regarde delouscôiéi] Personne; la clef y est..; Si ma. femme savait à quoi que j'ai'*ipose pourtant.,. Y a peut-être là d' dans des lutins, des loups garoux> des spect... Ahl mon Dieu! mon Dieu! Aia 51 Madame me voyait. Qu'on est bel* quand on est poltron! Ça , du courage; ouvrons la porte. •• Mais j'ai peur que l' diable m'emporte. Bah! c'est desbétib', allons donc {Il ouvre la porte à moitié et regarde en remblant. Oh ! j' Tois là-bas un' vilain' face ; V crois qu'elle a quelqu' chose sur T front. Himt c'est moi que ' vois dans un' glace. Qu'on est bét' qtiand on est poltron. Il entre dans le cabinet. 55 , . ; SCÈNE XIX.. • RAYMOND, GUÎLLARD, ALBERT, Mad. LEFRANC, EUGÉNIE, plusieurs villageois. Gaillard et À Ibert ramènent Raymond. - TOUS excepté les villageois . Air P^ive le vin de Bflmponeau. > ji Ah ! Dieu merci , Tout est fini, • Affaire! Maiscjue vfeUnîtey&cn» Céans. I t • ' , ...rit. i * I » ^ ' Les villaôeois. Ah î Monsieur Ràyrtiond , payez-moi. RAYMOND.' Quoi?' IJÊS TÏLLIGEOIS. I Le Hautbois.. • ' Le tambouriii*.* . ' ' 3 La b^sse.. • - / Le verr de vin»*. 5 £t la perruque neuve, OaAtlAOND. .'EU mais j^icToxJ'qtt*ew effet Tantôt l'on me voyait. . GUILLAB»*' / Certes, en voilà la preuve ! RAYMOND partant • C'est bon , c'est bon , tenez. .1 il Uur jette une bourse. TOUS '?è^VîSô;àa'ch'ûétfr '.'•/ • AU^ Dieu merci i . . . , f. La Afl nirpf . » • » » » r » I» •1 1 > il . Aflairé.' -; •' '• '-pj p^sthafcun-ii le Mch , ' • Nous ne vous demandons Bien On entend une explosion. tous avec cfff ci.' AU mon Dieu \ / 84 BAYMONB à tout le monde avec enthousiasme. Ne bouges pas.... Restez toos pour être témoîas d mon fionheur... Ma fortune est faite... Ce bruit me ranBonce* . • Esegi mon ornent um; le grand œufreest acberé! GUILLARD. Encore guelque sottise. SCÈNE XX. . • - • Les p&icéDENS ^ THOMAS sortant du eattnêt^ la figuré noircy les mains brûlées^ et pleutant. THOMAS. Hein ! hein 1 htâa ! est-il possible! RAYMOND. Malheureux ! qu'as- tu fait ? THOMÀS- £n passant à côté d'un fourneau I2-dedans, j'ai tout jeté par terre; ça m'a tout brûlé. RAYMOND. ! Malédiction! je suis perdu... ruiùé... anéanti. ][// se pré- cipite dans le caltinet. ^ Mad . L£m AKC riant. Voilà toutes les espérances de mon frère qui s'en ront en fumée. RAYMOND rentrant d^un air sombra ; tin reste d'alambic à la main . Tout est consumé. é * » O Thomas 1 quel jtp^t tu me fais 1 QUILLARD* Hé bien 9 mon ami, tous a vieis promis la main 4^ rotre fille à ce jeune homme; il n'est plus le fils du grand ni du petit Albert mais il est le mien ^ et l'espère que tous ne tous rétraclerex pas pour cela* RAYMOND. Non, sans doute, {à part à Albert. Nous ferons des expé- riences ensemble^ mon cher Albert; car, malgré le petit tour 3S et mon cheval et moi sommes parfattemetit assortie Air Uheureuse fable dii Centaure .le la réalise entre nous , Lorsque ma béte qtt ^adore Caracole etitfe mes gehoux. Quelle allure, vive , hardie î Et moi j quel applonih peu commun !.. Aussi , tout le monde sVcfie L'animal et lui ne font qu'on. C'est pour cela que je gagne tous les paris. BARLETON. Oui tous, excepté ceux que vous perdez. ROKDEL. Oh! je vous comprends 9 milord; vous vouiez parler de celui que nous avons perdu hier de compagnie contre le jeune Hamilton ; mais ce n'est pas le méiite de son cheval qui l'a rendu vainqueur^ c'est la légèreté de son jokei ; c'est un vrai colibri. ^" ' BARLETON. Nous faire perdre deux mille guinées au moment où j'ai besoin de tous mes moyens! CHESTERFIELD. Et moi donc qui viens d'acheter ce Tous que ei'est on homm^ bien daogerctux ? RONDEL. Il gagne tous les paris^ CHEStERPIELD. Il subjugue toutes les femmesi RONDEL. C'est possible; mais j'espère bien loi faire baisser pavillon devant Cocotte et devant Lolotte miladj Rondel ! BARLETON bas à ChesterGeld. Que Cocotte triompbe, c'est tout ce que je demande; CHESTEBFIELD. Et moi de même. RONDEL. . Air Si je puis partout de Cocotte Vanter la force et la vigueuY , Je dois hautement de Lolotte Prôner les vertus , la rigueur j . Toutes les deux sont ma marotte ; Mais qu^on ne s^en étonne pas , Jamais Lololte ni Cocotte ?ront encore fait un faux pas. ' BARLETON. Enfin voici nos femmes. SCÈNE U. Le» VÊHS8, MILADT G HESTERFIELD , MILADT BAR- LETON, MILADY ROMDEL. CHESTERHELD. Comme Vous noas faites attendre^ miladjs. ^ MILADY GHESTERFiELD. Je tous conseille de tous plaindre , milord. BARLETON. Vous serein cause que nous arriTerons trop tard. MlLADY BARLETON. C'est afin que tous n*en perdiez pas l'habitude. RONDEL. Mon cheval et moi sommes impatiens de voler à de nou- veaux triomphes. MILADY RONDEL. Votre cheval et vous, milord, êtes aussi légers Tun que Tautre. RONDEL. C'est convenu , c'est convenu; mais n'allons pas nous que- reller au moment d'une séparation qui doit durer jusqu'à de- main. ; BARLETON. Voilà qui est bien dit ; partons. MILADY BARLETON*' Mous allons vous conduire jusqu'à la porte du parc. MILADY GHESTERFIELD. Pour ^tre plus long-temps avec vous. • MILADY RONDEL à pçrt. Et pour nous assurer qu'ils sont bien partis. MILADY GHESTERFIELD. Clara! Lucyl scÈr^E III. Lbs mêmes 9 CLARA , LUC Y. CLARA. Ma t ente lUCY. Milady. MILADY CHESTERHELD. Glara^TCDex embrasser yotre oDcIe, et tous, Lucjr, 'exécu- tez d ^ poÎDt en point Tordre que yous ayea reçu; la nuit ap proche y nous serons bientôt au château. LUCY. Tes^ imtady. j, BARLETOIf. Un ordre...TTOus les entendez ? CHESTERFIELD. Eh ! bien, un ordre, qu'est-ce que cela prouve? BARLETON. Eh I eh ! eh I d Rondel qu'en" pensez-y ous, milord^ ROPmËL. Ohl je pense comme tous; c'est convenu. BARLETON. Oui I mais en attendant partons vite ; et, croyez^-moi , reve- nonsfplus vite encore , dès que nous aurons gagné ou, perdu notre revanche. RONDEL. Nous la gàgneroni, ou je serai pendu. BARLETOiy. C'est convenu ; partons sans retard. . MILADY CHESTERFIELD et les antres {entmbU, A» de Léonide. Nos maris yjont paitir De ce tranquille Asile ; La gai té y le plaisir, Bientôt yont revenir. RONDEL. et les autres. Vos maris yont partir De ce tranquille Asile; Mais pour yous quel plaisir ! Biékitot ils yont revenir. Lei trois Lords* * De l'hymen fortunés modèles, Recevez ici nos adieux. MILADT CHESTERFIELD et les atttres. Epoux tendres , époux fidèles ^ Revenez bientôt en ces lieux. CLARA baf à Lucy. Quels transports dans cette demeure ! . Le bonnevr est-il de retour? On dirait y voir leur amour, Qu^ils vont se tromper tout à Theare. Nos j Vos / maris vont partir ^ e\c. Leurs {Les maris donnent le bras à leurs fpmmes et entrent dans le parc. SCÈNE IV. . LOCY, ÇLAIU. LUCY. Et moiy d'après les ordres de votre tante, je vais me mettre en seatioelle sur le balcoD» pourvoir si personne n'arrire; mais qu*est^e donc que ces dame aCteadent en i'absence de leurs narfs ? CLARA. , • C'est Hamilton » ma chère Lucy. ^ I-tTCy. iSir Hamilton 9 votre amoureux! CLARA . Lui-même. Elles ont a]^pris qu'il était aux courses de New- market; elles lui ont écrit, pour Taltirer dans le chftteaa. Lire Y. Tiens! elles le connaissent donc aussi? on a biea raison de dire que c'est un mauvais sujef. ' CLARA. Ce sont les maris qui disent cela. LVGT. Oui ; mais les femmes disent que c'est un volage^ un trom- peur. 9 CLARA. Hélas ! j'en ai bien peur^ et cependant il m'arait tant pro- mis de ne pins l'être.. Aia du Chaperon. Il me disait ma chère , Si f ai jusqu^à ce jour , D'une âme un peu légère Changé souvent d'amour ; C'est que dans mon ivresse Je cherchais vos vertus , Partagez ma tendresse Je ne changerai plus. LUC Y. Le ^ojren de résister à cela ? CLARA. Même air, ' Moi , pour le rendre sage , ' Approuvant son ardeur , J'acceptai son hommagi^ Elt lui donnai mon cœur ; D'une cruelle trame Les vœux seront déçus ', Car je sens à ma flamme , Qu'il ne changera plus. LUCY. Mais qu'est-ce donc que toutes ces dames en veulent faire de TOtre amoureux? CLARA. KlUs veulent lui donner une leçon. LUCY, Il me semble que cela tous regarde. CLARA. ^ N'est-ce pas, Lucy ! mais j'espère qu'Hamilton ne se rendra pas à l'intitation singulière de ces dames. LUCY. Il fera aussi bien de ne pas venir ^ car je me rappelle i\ pré- sent qu'elles yeulent lui faire passer la nuit à la belle étoile ^ au pied de ces tourelles. CLARA. Cependant s'il venait » je le vçrrais peut-être ; voilà trois mois que je ne lui ai parlé;.. ^. depuis qu'il est brouillé avec ma tante. •• il ignore même où je suis. a 10 LUCY. EtTOtre tante sait-elle qu'il tous aime ? Non^ Lucy; matante, qui est encore jeune etjolie^ crojait qu'Hamilton Tenait au château pour elle. LUCY, Et c'était pour tous qu'il Tenaitil Toilà comme sont toute» lestantes; elles croyent, parce qu'elles sont encore belles^ qu'un amant ne doit jamais s'adresser à leurs nièces. Au vaudeville de fEcudesixJrancs, • D^un mot, d'un regard bien timide , On leur promet quelque douceur , Tandis que , songeant au solide , A la nièce on donne son cœ^ir. Ainsi, dans la flamme allumée , Par le flambeau du petit dieu , Les nièces ont toujours le feu , Les tantes n^ont que la fumée. LUCY . Mais à propos 9 dites donc, si tous épousiez sir Hamiltos, je pourrais bien m'accommoder de son Talet. Cl. ARA. Oui 9 je te promets de te marier à Jones. I^UCY. Ahl il s'appelle Jones... c'est comme un fait exprès. CLARA. Silence, Toici ces dames qui rcTienneut. LUCY. Je cours â mon obserTatoire. {Elle rentre et reparait au b/ilcôn, CLARA. Je TaisaTec toi. SCÈNE V- MILADY CHESTERFIELD /BARLETON, RONDE L, CLARA , LUCY, sur le balcon, CHOEUR. Air Nos marb vont partir , etc. MILADY RO^'D£L• Grâce au ciel les Toilà partis. / 11 ^ MILADY CHESTERFIELD. Eh bien, Lucy , ne Toyez-vous venir personne? LUC Y. Il y a une heure que je regarde... personne ne paraît. MILADY BARLETON. • Vous Terrez que sir Hamiiton ne se laissera point prendre au pîge que nous lui avons tendu. MILADY CHESTERFIELD. Mon cher cousin est pourtant bien avantageux , et l'attrait d'une bonne fortune.. . . MILADY. RONDEL. Four moi, milady, s'il faut vous parler avec francliise, je vous dirai que je ne suis, nullement fâchée que ce jeune sei- gêneur ne vienne pas ici en l'absence de nos maris. Je tremble même que le billet que nous avons écrit ne nous compromette beaucoup. MILADY CHESTERFIELD. Un billet de quelques lignes où chacune de nous a mis la sienne. MILADY RONDEL. Raison de plus pour craindre ; Hamiiton^ pour se venger de nous, n'aurait qu'à le faire insérer dans le Morning CItronicle avec un foc simile. Quel scandale pour Londres, et comme on rirait à nos dépens! MILADY BARLETON. . Je ne suis pas de votre avis, milady Kondel, comme noiïs avons toutes Irois pris part à la rédaction de ce billet , on verrait facilement que ce n'était ici qu'une plaisanterie. MILADY RONDEL. Milady , on ne plaisante pas avec le mariage , c'est trop sé- rieux, surtout quand on a comme moi un mari qui ne rit jamais. MILADY CHESTERFIELD. J'aurais bien voulu cependantfdonner à mon jeune cousin une leçon de sagesse et de modestie ; ce n'est pas que j'aie ja- mais eu à me plaindre personnellement de lui. MILADY BARLETON,- Ni moi. MILADY RONDEL. Ni moi. CLARA avec un soupirt; Ni moi, is LUCY. Alors il paraîtrait que toutes ces dames ont eu à s'en lou^r. MILADY CHESTERFIELdT Mais je pen$e mainteûantcommemiladj Aondel, et je sais rayie qu*Hamilton ne soit pas yenu. Nos maris naturellemeot soupçonneux pouy aient arHyer et le surprendre. MILADY BARLETON. Et quel bruit n'eût pas faitmilord Barleton^ que les^l nom d*Hamîlton fait frissonner. WILADY RONDE U Quelle scène me préparait milord Roudel qui est jaloux même de yos maris ^ miladys. LUGY à pan. Et pourtant ils ne sont pas beaux. MILADI CHESTERFIELD. Je ne yous parlé pas de milord Chesterfield , yous sayei qu'il a acbeté cette terre dans l'unique intention de m'éloigner de Londres, et que fort de ses principes^ il n^ l'^çoit que ses amis... quand ils sont mariés. LUCY {h part. Belle garantie ! MILADY BARLETON. Allons , toQt bien calculé , il est fort heureux qu'Hamiltoa n'ait point été la dupe de notre folle idée. LUCY. Milady! milady! ' MILADY CHESTERFIELD. Qn*est-ce donc Lucy ? LUCY. Deux cayaliers s'ayancent rapidement sur la route qui con- duit à la muraille du parc. MILADY RONDEL. Us èont deux. MILADY BARLETON. Ce ne peut être lui. LUCY. Je distingue une liyrée rougel CLARA à part . C'est lui. TOUTES à part . C'est lui! c'est lui! 13 gLara. £t Tinûdèle n pu Tenir I MILADY CHESTERFIELD. Puisque le yoilà, n'épargnons rien pour humilier sa Tanité. TOUTES à voix basse . Am C'est bien lui , Le voici. Qnel moment / ,' Ravissant! On peut rire De son martyre^ C'est bien lui , Le voici. Quel plaisir De punir * Sans éclat Un amant ingrat. MILADY CHESTERFIELD. En ces lieux et sans bruit , II va passer la nuit. MILDADY RONDEL. , A V comme je le crains! CLARA. ' Ab ! comme \e le plains î TOUTES h voix basse. ' C'est bien lui , Le voici , etc. SCÈNE VIL HAÎMILTON, JONES. HAMILTON. Joncs, sommes-nous près du château ? JONES. Ouï, monsieur, le YoicL HAMILTON. Il faut maintenant chercher la statue de TAmour. *4 JONES. La Toilà!... {regardant la statue ; non ce petit baronnet n*a point l'arc, y HAMILTON. C'est l'Amour anglais. JONES. Oui, mllordy comme tous dites. Je le reconnais à son air bçufB ; il a l'air de dire goddem. * HAMILTON. Silence; oh peut nous'entendre du château. JONES. Et TOUS croyez que c'est ici le lieu du rendcz-TOus? HAMILTON. Cette lettre^st précise Toici bien le lieu désigné; minuit Ta bientôt sonner ; on ne peut tarder à Tenir. JONES, [baillant. Allons; encore une bonne fortune. HAMILTON. Que Teux-'tu q[ue j'y fasse? Air Toutes nos dames sont aimables , Et , dans le siècle où nous TÎvons , Il est tant de maris coupables Auxquels rhymen doit des leçons. • Barement une femme endure Un soupçon , un manque de foi ; Et , s^iî faut Téngerttne injure , On s'adresse toujours à moi. JONES. C'est justement ce qui m'arrÎTe. Même air Quand vous èles près d'*une belle , Au doux regard , au cœur épris , Moi je fais gaiement sentinelle Sous la fenêtre du logis Au milieu de la nuit obscure, Un jaloux sur\ient plein d'efTroi ; Et , s*il veut venger son injure , j Il s'adresse toujours à moi. HAMILTON.' Parbleu 5 te Toilà bien à plaindre* i5 ^ * JONES. Et cette revanche de deux mille guinées que tous deyiez donner hier à mllord Rondel et à ses parieurs. HAMILTON. C'est l'affaire de moQ cheval arabe je l'ai laissé à New- market; Williams est chargé -de répondre à ces Messieurs.... Personne né parait encore; Je n'ai pas l'habitude d'attendre aiasi. JONES à part. Si ce pouvait être une bonne mystification. HAMILTON. Hein I que dis-tu ? JONES. Rien ^ monsieur. HAMILTON. ' Mais si 9 tu as parlé de mystification. JONES. Puisque vous l'avez entendu, je ne dois pas voiis cacher toute ma pensée. Je crains bien, milord, que pour cette fois, quelque noble dame n'ait voulu rire à vos dépens* HAMILTON. Insolent 1 ' JONES. Ne vous fâchez pas, milord; mais si vous voulez réfléchir que la lettre parle de votre constance. HAMILTON. , Eh bien! ^ JONES. Votre constance! ne vous semble-t-il pas comme à moi... Pardon, milord, que ce n'est ici qu'une espèce d'ironie! votre constance! HAMILTON. Eh t mon cher Jones , que tu connais mal les femmes. Air Ce que j'éprout^e en t^ous qaittanu En amour le noifT d^inconstant Né peut nous porter préjudice , Car chaque belle a son caprice Et croit mieux fixer ua amant. { Ainsi , malgré tout son mérite , ^ Par un destin bien différent , On est , selon réyènement , Volage pour celle qu*on quitte , Fidèle pour celle qu^on prend. . i6 JONES. n est sûr; milord, que vous conaais^ez mieux les femmes que mol.. . cepeadant cette lettre singulière contient ciifférenles écritures et qui paraissent contrefaites. HAMILTON. C'est vrai ; mais qu*efrt-ce que cela prourc ? que la femme qui Fa écrite a craint de' se compromettre ; d'où je conclus que c'est une conquête digne de moi. Ce parc, jce\ château. annoncent d'ailleurs une fortune, uo ran^... et puiVce mp- tère... ce clair de lune... ces bosquets... tout celi est d'un piquant, d'un romantique!.. J'aime cela les intrigues de h TÎUe et de la cour m'ennuyent c'est toujour3 7la mêiue chose... On se cherche, on se rencontre, et le lend/émain tout est fini !... On ne peut tarder à paraître... va c avait le projet de Tacheter. Boni cette lettre ne peut être de milady... je crois me souvenir qu'elle ne sait pas écrire... J'a- vais cru reconnaître les caractères de milady Rondel... il y * loDg-temps que je De pente pW i elle» et probablement elle ne pense plus à moi. Serait-ce la petite Fanoy qou Tellement mariée à milord Barleton?... Une nouyelle mariée; quelle idée!... ah! je devine; non, non... ce n'est pas ça!^. et Toq ne vient pas ! je suis d'une impatience!... cependaiit^ce que e fais ici n'est pas très-bien , car je suis amoureux au fond , et j'ai juré d'être fidèle à l'aimable Clara... allons, encore cette folie, puisque Clara n'en saura rien. Air Une surtout fraîche et jolie Bedlam . Lorsque j'aperçois une femme Brillante d^ attraits , de fraîch ear , Soudain pour elle je m'enflamme; MÛ8 bientôt, consultant mon cœur. Je dis Clara , ma douce amie, Kst plus aimable, aussi jolie; Et maintenant , je le sens là , Je ne puis aimer que Clara. Puisqu'en toi seule , 6 mon amie , Je trouve esprit, vertus, attraits , Pour être heureux toute la vie, .Il me faut ne changer jamais. Vienne à présent prude ou coquette ; A toute femme je répète Oui j maintenant je le sens là ^ Je ne veux aimer que Clara. Mais l'heure se passe et personne!., aurait'-on touIu me jouer?... si je le croyais!... mais chut, j'entende oiiyrijr une porte... ô destin , tu ne pouvais me trahir! SCÈNE IX. HAMILTON9 LUCY [portant une lumière ^ an manteau et un bonnet de nuit ofné de rubans, LUCY. Ah! milord! milord! êtes-TOu»là? H AMI LTON C l'ombréssam. Me voici , charmante enfant. LUCY. Oh ! oh ! comme vous êtes vif. HAMILTOW. Aimable messagère^ tu viens'sans doute me cbercfaer ; tiens , voici pour ta peine. 3 i8 LUCY. Monsieur teut dire pour mon plaisir. HAMILTON. Accepte t '' LUCY. Ce n*est pas de refus; mais je ne viens pa^ vous cheroher du tout. HAMILTON. , Comment P LUCY. Il est survenu des empêchemens au rendez-rous ; on à des soupçons. HAMILTON. Se peut-il! je m*éloigne; je ne yeux compromettre per- sonne. LUCY. Non , milady tous conseille de rester sous ce berceau , où TOUS serez plus en sûreté que partout ailleurs; tous partirei au point du jour. HAMILTON. Gomment 1 sans la voir. LUCY. Puisqu'il est survenu des obstacles. HAMILTON. J'enrage!... LUCY. Tenez, elle vous enroie ceci pour prendre patience. UAMILTON. Qu'est-ce donc que cela ? LUCY. Vous ne le voyez pas ? HAMILTON. Il se, pourrait! LUCY, Eh! oui...» C'en est un*... HAMILT03* 4 ptrt. Je suis joué. LUCY. Ça vous ira bien allez ; voyez que de rubans! HAMtLïON à pan. Je suis d'une colère!... / 9 Traiment ta maîtresse est trop bonne; Et je serai reconnaissant j De rhymen m'offrir la couronne , G^est un bien dangereux présent !.. Mais puisqu'enfin on le désire , Je dois accepter... et d** ailleurs , Le mariage est un^ empire Où FonToit tant d^ LUCY à part. Il a beau faire , je vois bien que ce présent lui donne do [^humeur. HAMILTON à part. Vit-OQ jamais une plus cruelle injure I mais jcf iQe reàgerai. LUCY. Gomme je vous disais donc , milady tous envoie ceci pour vous faire prendre patience ; mais une autre personne qui s'in- téresse à vous , vous fait passer ce manteau pour que vous ne vous enrhumiez pas. HAMILTON. Une ^tttre personne, dis-tu I quel est son nom ? ^CÈNE X. Leskékbs, CLARA. CLAAA. Clara ! milord ? HAMILTON. Ciel! LUCY jetant le manteau et le bonnet. Je vob que tout cela est inutile à présent. HAMILTON. Ah I j'étaiè bien sûr que vous étiez ici. CLARA. Tu le vois 9 Lucj, c'est moi qu'il cherchait. HAMILTON. Vous pouviez eu douter ? LUCY. Si miladj allait vous surprendre. HAMILTON lui jetaotM kourse. Fais sentiaelle; Toilà pour ton plaisir. LUC Y. Cette fois, c'es^ pour ma peine ; car je risque d*être chassée. HAMILTON. Ah ! c'est Totrc tante qui a cru me jouer un tour. CLARA. Oh! mon Dieu oui, c'est elle. LUCY. Et ces dames aussi , il faut être juste. HAMILTON. Comment ces dames ? ' . LUCY. Milady Barleton et milady Rondel. HAMILTON à part Allons, toutes mes Tictimes. {On entend le son d'une hwrpi, Qu'est-ce donc? CLARA. Rentrons^ Lucy, ma tante pourrait nous yoin HAMILTON. Ohl TOUS ne me quitterez pas; je tous fais prisonnière de guerre. LUCY à part. Eh bien I et ces dames qui voulaient lui jouer un touri le voilà joliment attrapé lui ! [la harpe joue l'air y au clair delà lune; {haut entendez-vous ? au clair de la lune, {bas Dite donc, c'est votre tante qui en pince; je crois, dieu me par- donne, qu'elle chante encore. {Elle écoute. MILADY CHESTERFIELD. Air Au clair de la lune» A la belle étoile 8ae Tamour est doux ! nuit que ton voile Est 1 iant pour nous ! • Oh î l'on peut m'en croire , Près de ses amours , La nuit la plus noire Vaut lés plus beaux jours. Ensemble avec les variationt, A la belle ^oile , etc. ai CLARA. Je tremble I {la harpe continue. ' / HAMILTOt^. Rassurez-vous ; tant qu'elle jouera de la harpe ou qu'çll cliaatera , elle ne pourra nous surprendre. LXJCY. Avec ça qu*dle tous croit endormie. HAMILTON. L*aTentare est charmante. C LARA et H AMILTON. Air de Thibault ^ comte de Champagne. Chante , Chante , Bonne tante; Tes acceos Sont ravissans Chante , chante , Bonne tante. Pour rassurer deux amans. HAMILTON. O nuit, laisse-nous ton voile. Pour moi toujours je voudrais Coucher à la belle étoile, Quand mOn étoile est si près. O/* entend U harpe. ENâEMBliS. Chante, chante. Bonne tante; Tes acecens Sont ravissans Chante, chante. Bonne tante , Pour rassurer deux amans. CLARA. Jurez-moi d^étre fidèle . HAMILTON. Ah ! je ne changeais d'amours Que pour trouver la plus belle î Je vous vois , c'est pour toujoun* ENSEMBLE. Chante , chante , etc. JOIiflS en dehors. Milordl miloid! CLARA. Ciel I Toilà quelqu'un. HAMILXON. C*est la Toiz de Jones. CLARA. \ HentroDS liucy. {Elles se sauvent, LUCY eo s*en allant. J'aurais pourtant bîea voulu voir la livrée rouge que je dois épouser. HAMILTON. Le maladroit^ interrompra un si doux tête à tête! SCÈNE XI. HAMILTON, JONES. JONES armant à tâtons. Milordl milordl HAMILTON. £h ! bien , que veux-tu donc ioibécille ? Pourquoi revenir avant le jour? ^ JONES. Nous sommes perdus. HAMILTON. Qu'est-ce encore? i JONES. Je me suis égaré dans le parc , et ce n'est que long-temps après que j'ai pu retrouver l'endroit où nous avions laissé nos chevaux; ils n'y étaient plus. HAMILTON. Eh! bien, Tom, lassé d'attendre, les aura sans doute em- menés. * JONES. Je le crois comme vous ; mais , à la place de vos chevaux , devinez ce que j'ai trouvé sur la route. HAMILTON. Ah I ta lenteur m'impatiente ! ^ JONES. Eh ! bien , monsieur, j'ai vu, comme je vous vois, au clair de la lune , milord Rondel et ses deuji tenans, les lords Ches- ter^eld et Barleton , qui revenaient de Newmarket, mais si tristes, si tristes , que j'ai jugé d'abord qu*'ils avaient encore perdu la revanche qu'ils vous avaient demandée. iJ a3 HAMILTQN. J'en suis, sûr ; mais je ne rois là rien d'etfrajant. JONES. Sans doute; mais ce qui est moins rassurant, c^est que vos trois parieurs sont entrés mystérieusement dans le parc par la petite porte 4 et que, selon toutes les probabilités, vous êtes en boDoe fortune auprès de l'une des trois moitiés de ces trois lords. HAMILTON. Mais c'est très-possible. JONES. Et TOUS ne frémissez pas en songeant où cela peut tout conduire , si nous sommes pris en flagrant délit ? Air vaudeuitle de Vhomme vert» • \ Chez nous tous savez la*iziéthode Dès qa^un mari dans sa maison, Par un retour très-incommode. Surprend quelque joli garçon , L^épée en main , dans sa furie , Jaloux de montrer ce qu'il peut , Il ne demande point la vie y C'est à la bourse qu'il en yeut. Et c'est bien là le pire de tous les malheurs !... Quand on n*a plus d'argent, milord... HAMILTON ivec uta soupir. Ah 1 on ne peut plus séduire les gardiens ni gagner les sui- vantes. JONES. NI payer les gages* de son valet... Mais chut! on vient de ^e côté. HAMILTON. En effet, j'entends les pas de plusieurs personnes ; on se dis- pute même on parle de pari; ce sont eux... Cherchons un refuge dans ce pavillon , et voyons ce que nous avons à faire. JONES. ^ Pour nous sauver. HAMILTON. Non, mais pour me venger gaiment de ma chère parente et de milord qui m'a fait od mjstère de Tacquisitionde ce chi- teau... £t d'abord» plaçons là cette lettre , afin qu'elle tombe entre les mains de nos jaloux. // jette la lettre au pied de Is statuâf et Jones et lui entrent dans le pavillon» SCÈNE XII. GHESTERFIELD, BARIETON, RONDEL, trois jokeis. CHESTEltFIELD. Air Ah\ gjueje sens d*impatiencel Oui c'est un tour abominable. Nous faire perdre un tel pari ! RONDEL. Ma Cocotte n^est poiitt coupable; Elle a bien couru dieu merci. BABLETON, Bon , ce n'est qu'une rosse A traîner le carosse. * RONDEL. Goddem ceci , milord , Est par trop fbrti Respectez un i>eu ie voûsprie , Une bête que je cnéris; Car, je vous le dis , A Londres , à Paris , ' Pour tous les paris Bis. Jamais, milords, on né yerra Animal comme celui-liî. BARLETONw Parbleu I a le crois bien; se laisser dépasser de deui se- condes ! CHESTEBFIELD. Et s'abbattre à deux toisas du but ; c'e^ uxie indignité. RONDEL. Ce n'est pas sa faute à cette chère bête; elle j a mis trop d'enthousiasme. Il me semble que je la Yoi$ encore... au iikh ment où elle s'est élaneée.. . Quelle grâce f quelle ardeur! ooo- Tene^^ qu'elle était bien partie. BARLETON. Oui; mais convenez qu'elle est mat arrivée tous noos criez t la voilà!., la voilà!.. Je regarde; Cocotte était par erre.*, et notre argent aussi. 2b CHESTERFIELD. Quatre mille guinées en deux jours... god ! BARI4ETON. God... god... ! RONDEL. God! god! Ensemble. Parie ^ï5. Désormais qui yoadra ; Pour moi je m'en tiens là* BARLETON. Et ce mauYais sujet d'Hamiiton qui ne se donne pas la peine d'assister à la reyanche qu'il nous donne 1 il pari et laisse son cheval pour le représenter. RONDEL. C'est une belle bête, il faut en convenir. CHESTËRFJJELD. Il serait plaisant que tandis que mon cousin nous gagnait notre argent là-bas > il fût venu ici ; cependant vous Toyes comme tout est calme ^dans ces lieux. BABLETO». Ce n'est pas une raison les amoureux; cela fait si peu de bruit. ROIfDEL. C'est convenu!... M^is voilà le jour, milord; rentrons et allons surprendre nos femmes. {Apercevant par terre la lettres qU*Hamitton a /am^ ^om^^. Qu'est-ce donc quejCeia?7i&- terfield la ramasse, BARLETON. Une lettre!., l'adresse... CHESTERFIELD. Hamilton. RONDEL et iIaRLETON. Hamilton ! j'en avais un pressentiment. ^ CHESTERFIELD. Air Comme il m'aimait. Il est venu! a6 > TOUS. Il est venu ! Notre crainte n'éuit pas vaine. ' , ' TOUS. . . . H est Tenu ! Bis . KONDEL. Ah! Tan de nous trois est perdu* CHESTERFIELDi C'est vous qui n'êtes point en veine. RONDEL. Milord, votre injure est certaine. Il est venu! {Bis, TOUS. \ Ilest venu! {Bis, CHESTERFIELD. QueUe singulière écriture.... B ARLETON bas à Rondel . Il a Pair d'être confondu. .. Et bien , que dit cette lettre f CHESTERFIELD lisant. Si le tendre Haoïilton veut recevoir le prix de sa cons- » tance ^ il se rendra demain , vers minuit, au château d*HiII; » cherchera une statue de rAmbur qui est à l'un des angles de »ce château, et attendra là qu'on vienne le prendre pour le conduire auprès de quelqu'un qui désire avoir avec lui uae • conversation. » BARLETON. Ue conversation! RONDEL. Conversation voua. CHESTERFIfiLD. Je tiens le pari. RONDEL. Et moi de même» , . TOUS TROIS se prenattCla ttiain. Mille guinées. • RONDEL. C'est convenu. CHESTERFIELD. Péters, courez chercher le constable du rillage.... qu'il Tienne tout de suite , tout de suite. BARLETON. . Et maintenant Tessentiel» c'est de^ surprendre Hamiltoo dans le château. RONDEL. Je me charge de le saisir; et goddem ! s'il m'échappe , je ¥eux.... SCÈNE XUI. Les MÊMES, HAMILTON, JONES {sortant da pavillon, HAMILTON. La violence n'est paa nécessaire, ibiLord; et }c suis votre prisonnier sur parole. ' ' CHESTERFIELD. Quoi, milord! \ HAMILTON. J'ai tout entendu, de ce pavillon où j'ai passé la nuit. BARLETON{bas àRondel. C'est un© défaite. CHESTERFIELD. Passer la nuit dans ce pavillon I pourquoi ne pas descendre droit au château ? HAMILTON feignant de l'emharras}. Milord!.... JONES. Je vais vous dire, monseigneur >9 ÂI& Vers le temple de l'hymen» ArrÎTës pendant la nuit • Pour nous /faire reconnaître , Il aurait fallu peut-être Se permettre un peu de bruit. J^aime mieux, a dit mon maître^ . Rester dans ee lieu champêtre Que risquer de compromettre Le repos de mes amis ; D'ailleurs la nuit, en voyage , Milord n*est pas dans Pusage De réveiller les maris. RONDEL. Milord est biei^ honnête. HAMILTON. "Voilà justement ce que c'est. CHESTEOTIELD. Et peut-on savoir quel motif si pressé tous amène cette nuit dans mon château ? HAMILTON. Un autre 9 mon cher parent 9 chercherait une défaite 9 une ruse moi je pourrais tous dire, par exeipple , que des créan^ ciers exigeans me mettent dans la nécessité de tous deman- der l'argent d'un pari que tous avez perdu ; mais je suis plus sincère» et je tous avouerai franchement que c'est Tamour qui m'amène chez tous. TOUS avec joie. L'amour 1. •• . il l'avoue I BARLETON Milord 9 soyez le bien Tenu.. RONDEL de Je suis enchanté de faire connaissance avec un homme de votre mérite. CHESTERnELD de même. Et quel est l'objet charmant qui tous a accordé é6tle nuit l'honneur d'une conversation ? BARLETON à Rondel. Conversation criminelle ! RONDEL à Barieton. C'est convenu. HAMILTON. Oh ! pou^ cela , milord , c'est un secret. 3o 4 ^ • - V AiB Souft le voile heureux du mystère y On peut faire parler son cœur ; Mais un amant qui ne sait point se taire Ne mérite pas son bonheur. La felnme est la fleur fugitive Dont le soleil peut ternir Tincarnat La rose qu^à Tombre on cultive Conserve toujours son éclat. RONDEL à Barleton . C'est ma femme qui est la rose; c'est coaTenu. BABLETON. Je n'ea conviens pas du tout. CUESTERFIELD aux deux lords. 1 J'a?ise un moyen qui ne peut manquer de tous conyaiocre allons au-deyantdu constable^ et revenons nous cacher aTcc lui dans ce pavillon. BARLETOM. Excellente idée ! RONDEL à Hamilton. Mîlordy dans un instant vous allez être satisfait. 7/ /uz semblant de sortir. BAKLETON de même . Encore quelques minutes , et ]e vous compterai les quatre mille guinées. CHESTERFIELD. Mon cousin 9 nous nous^reverrons je vais donner des or- dres pour qu'on vous reçoive au château , ccMime vous le méritez; et dès qu'il fera jour chez ces ^mes , on vous pré- sentera. ** . BABLETON revenant. Dès qu'il fera jour, milord, entendez- vous ? RONDEL rer enant. Dès qu'il fera jour; c'est convenu. {Ils sortent. SÈCNE XIV. HAMILTON, JONES. HAMILTON. Ces messieurs s'imaginent qu'ils vont rire k. mes dépens. 3i JOIHÈS. Ils le peuTenty si la justice s'en mêle. Voilà une conversation ui vous coûtera cher. HAMILTON. Et des preuves , imbécille ? JONES. Des preuves ! la lettre qu'ils ont trouvée. HAMILTON. Elle n'est pas signée. JONES. Yotre présence dans le château à une heure indue. HAMILTON. Il est grand jour ! mais que regardes-tu donc là ? JONES. Si l'on ne nous tend pas quelque piège ; et je vois que ces messieurs 5 au lieu d'entrer au château, ont pris une allée dé- tournée... les voilà qui parlent à un homme noir... milord^ fuyons.... c'est un constable. HAMILTON. A merveille. JONES. Les maris se dirigent avec lui vers ce pavillon. HAMILTON. On veut nous surprendre, Jones , tâche de t'introduire dans le château et de faire savoir à ces dames. que leurs maris sont rentrés avec un constable!.. dis leur bien surtout que je suis parti. JONES. C'est bien; comptes sur mon adresse. // sort, HAMILTON seul. Ah ! mesdames , vous voulez me faire passer la nuit à la belle étoile! Je vous garde une frayeur!... SCÈNE XV. HAMILTON , ENSUITE CHESTERFIELD, BARLETON, RONDEL9 le constable [entrant sous Le berceau, CHESTERFIELD. ^ Oui ; M. le constable , d'ici on peut tout voir et tout entendre. 39 HAMILTOiy. Oui; car }e les entends. CHESTERFIELD. Écrives, je tous en prie, la conversation d'HamîIton aTec nos ladys... afin de constater... le fait matériel. H AMXLTON À part . Singulier procès-verbal 1 LE CONSTABLE. Je . comprends vous n'Ctes paji d'accord sur ce poiot... milord veut que ce soit vous,, et vous, vous voulez que ce soit milord... ou milord. BARLETON. Au contraire milord dit que c^est lui , et moi je soutiens que c'est moi. BONBEL. Moi aussi Je soutiens que c'est moî. HAMILTON riam à part. Qui est-ce qui dit le contraire P LE CONSTABLE. De par Saint-Georges , je n'ai encore rien tu de pareil. Ah ! ça , chacun d^ vous veut donc être absolument.*, et peut- être tous les trois ensemble. HAMILTON riatit. C'est convjttntt. RONI^X Silence. .. Hamilton est là. CHESTERFIELD. Et ma femme va venir , il n'en faut pas douter. . Axa flu pied de nez» lu sont dUnteUigence Et , pour lui dire adieu , Ma femme , vers ce lieu , Secrètement s^avance. TOUS. Bu silence ! 33 SCÈNE XVÎ. Leshêmis, HILADYBAaLETON, MILADYAOMDEL^ MILADT CHESTERFIELD. Les tkois femmes* Suite de Vain Quoi! nos époux Sonl près de nous ! Montrons assurance ' Et pruY CHESTERFIEUDr. Modelez ces bruyans éclats* HAMlLTOm lia plus aimable , la plus belle ^ He fiie à jaimat^ sur ses p. MILADT CHfiSTEBFIBLD. Taisezovous {fiù^ ottpatlezplusbas. JiAAULTa]^. Non, miladj, non; c^est eo raia que yoas prétend imposer silence tcndresge c'està tos genoux que je dois TOUS demander de faire mon bonheur. {Lise jette à ses genoux. CHESTEKFIELD criant. Goddem, je triomphe! mîiords^ tous nedevei mille goi- nées chacun. SCÈWE XIX. Les MÀEis sortant du pavillon. Tots àgtevis. CUOZXJK {de Pique'Assistte. I C*e8t affreux! c^est abominable! Séducteur, épouse coupable, r Par irous me V4>ir outragé I Avant peu je serai vengé. LES FEMMES. 7e8t affreux ! c^est abominable ! . Et milady n'est point coupable Un mari se croit outragé ! Même à IHnstant quHl est vengé» LE CONSTABLE à Hanilton }. Milord; il m*est iapossîUe de nier le fait de la conyersatioû orîminelle, et ^ai dressé naoa procès-Terha. ». i 'Kl.. " \ iw \ ' .\.. '4-* •• • •. . •• 0 • lES DEUX OFFICIERS VADUEVILCE EN UN ACTE. Pau mm. D^TOIS CAcH..iTTiLEr Tb. ANNE, KEPBÉSEnrÉ POUR LA FKKHIÈRE FOIS , SUA LE THEATRE MJ V&UDEVtLLE, LE 37 SEflXHBHE iSa^* Phix 1 Fb. 60 Cest. PARIS. CITEZ QUOY, UBRArRE. ÉDITEUR DE PIÈCES DE THÉÂTRE, Boderard Saint-Martin, N*. 18 ; Et Chez BARBA , Libraire , Palais - Royal. 482». I PERSONNAGES. Acteurs. DOBNEVAL^ viei» liëute&ant général , oncle de M"* de Mîr- ville , ami de Sainval M. Guiilemin. MLRCOUR, sous le nom de jeune officier démis- sionnaire , amant de M" de MirviUe M. Fédé. SAINVAL , ancien camarade de Mercour , chef d'escadron , brave, aimable et étourdi. ... M. Lafont. VICTOR , valet de Mercour, an- ' cîen soldat de son régiment , . M. Vicïoa. RASANT, perruquier du villag. M. Lepeintre jeune. M" DE MIRVILLE , jeune veuve , nièce de Domeval , amante de Mercour M"* Pauline-Geoffrot. JULIETTE , suivante de M»»* de MirviUe M"* Minette. Amis de M" de MirviUe. Villageois. La scène est dans un çU^0ge des eni>ùons de Pans, t^^ 4uFaubovrg ttontmartra, LES DEUX OFFICIERS, VAtTDEVlJtLE EN UN ACTE. Le théâtre représente le parc de Mafiame de Mirnlle . yifs pre- mier et seççnd plans ssczqse je soisatadanedeMarrille, jetais faire eomm elle — iiioal d caUicz pas i la fin de prcsea- ler ^atre bofMfoet' Ujuii âet mima pendamt tfmam dttmU, ▼ILLAr*EMS. /& réphUnt h chœur en y mettant Feipres^on^ et à la fin préterifent l ur-, branches tant h la fan , de manière fuc Riiêuni e$i frappé de tau* les cAUê, CHŒUR. R^riêe de$ 5 uers ci-dessus y elcontinuaiioaeprès ,tlu choa/ur par les vers suivants. Disposez d'noiiA, mettez-nons à rëpreuve^i Car vous avez tout ce qui plaît , £r i \o\\» Wéiiez pas Teuve, MacUme, rien ne vous inanqu rait. RASAin*- Il y a trop A* action k présent. {Prenant les branches et les jfftafii, Cfini égal f renthoosiasme ne peut pas nuire. . . ça riVnl pai malt foi de perruquier, ce sVa une petite fôtç 'fimt peignée, on rcrra bien que j'y ai mis la niaiA. 5 SCÈNE II. Les Mêmes , JULIETTE. Bon jour. Rasant, bonjour^ toot le monde ; eh bien! mon- sieur l'ordonna iear, ioul est -il >rêt pour ce soir ? RASANT. Tout j absolument tout , mademoiselle Juliette , les vio- lons sont avertis , les pièces de vins sont prêtes à être per- cées , les jeunes filles sont parées ^ j'n'aî plus qu'les hommes à coiffer . JULIETTE. Oh ! vous êtes expéditif .^ RASANT. J^ai un grand talent. JULIETTE. Oui , pour faire des catogans. ... et autres belles choses de même espèce. RASANT. N'attaquez pas mon savoir-faire. .rêt pour ce soir ? RASANT. Tout , absolument tout , mademoiselle Juliette , les vio- lons sont avertis , les pièces de vins sont prêtes à être per- cées , les jeunes filles sont parées ^ j'n'ai plus qu'les hommes à. coiffer. JULIETTE. Oh ! vous êtes expéditif .'^ RASANT. J^ai un grand talent. JULIETTE. Oui , pour faire des caK^gans. ... et autres belles choses de même espèce. RASANT. N'attaquez pas mon savoir-faire. . veuve. . . c'est une ficre histoire celle-là.. . etc^est ien moi . . . mais j'ai quitté Paris , le mauvais goût m'en a chassé , il n y a plus de simplicité. JULIETTE. Oui 9 parlez de votre simplicité. RASANT. Certainement* JULIETTE. Si vous pouviez, vous feriez porter de la poudre à tout le monde. Air Ah ! rendez grâce à la nature. Les goûts simples dans tous les temps Ont lait la bas' de mon système ; Les bons papas, les grands-mamans Ont une coinure que j'aime. Maigre mon talent, mon renom. Si dans ce viJlag , je vous jure , Je fais encor' des aîles de pigeon. C'est pour imiter la nature. RAS\TVT. Oui , je fais lout pour xne rapj^rocher de la natare. . . et vous êtes si naturelle .... JULIETTE. Voyez -VOUS ça, la nature le tente. BASANT. J^ De le cache pas y c^est pour vous que je sois aimable , c'est pour vous que je soupire , poiur vous que je boa. frise; vous êtes mon âmç... enfiu , c 'est vous qiû œç £ inarcher. JULIETTE. Vous marchez pourtant bien ^out seul . RA3AÎIT. Oh ! méchante. JULIETTE. Pourquoi ne me dites-vous paa tout cela devant Victor? RASANT. Victor, ce maudit militaire défroqué qui sert ipen^ieurde Saint-Simon? oh! mon dieu! je vous le dirais bien devant lui, si je voulais , mais il se fâche pour un rien ... ce n'est pas que ça ne me soit égal , je sui^ hr^ye comme un autre , et monsieur Victor f . • scène III. Les MÊMES, VICTOR. VICTOR. On parle dé moi . RAJ5AST. Monsieur Victor est un homme que je respecte îofimiiBeot VICTOR. Cest donc là ^individu qui se perniet de me mettre sur le tapis pendant mon absence. RASANT , à paj-t. Est-il mauvaise tête , parce qiaMl a porté dix ans mi ban- cal , et qu^îl lui en est resté quelque chose. VICTOR , faisant im geste . Hein! 7 Je t'en prie , ne te fâche pas. Ëllea treoAIé pour moi, c est bon signe I s'il ne Tinflaen- VICTOR. C'est que si je m'y mets, je lui fais la barbe comme je l'ai faite aux ennemis l RASA]SiT j à part. Je n'veax rasé de si près. /fau€qpeûd^iit, mon amour. . • VICTOR. Ton amour ? je te conseille de hii faire faire une contre- marche , parce i^ue . . . • ' AASXNT. i Parce q[ne ... VICTOR. Allons, fais comme l'epnemi» tourne-moi l'dos. ' RASANT, à /lar/. C'est égal, j'irai rendre compte de mes préparatifs à ij^jine de Mirviile. Mi^demoiselle Juliette a da goût... Je ne dis qu'ça... En avant , vous autres. // sori ai>ec tes villageois^ enrépëtani en chœur Ah! quel plaisir y madame, ' Pour oôtre amç , etc. SciÈî^E iV. JULIETTE , VICTOR. JULIETTE. ^b ^I mais, est-ce que us sommes quîes pour le moins . 4 DOaNEVAL. Sans doute, avec un coup d'épée,tou5 les torts dispa- raissent f et je me souviens . . • SAiîrr-siMON. Et mon état, monsieur, que j'ai perdu par suite de vos étourderies, ma démission qu'il m'a fallu donner pour me soustraire aux poursuites d'un oncle furieux de la blessure de son neveu, la dernière campagne que je n'ai pu faire, sont-ce U de ces toris qu'un coup d'épée doive effacer ? Air ifCLud, des Scythes, ^ans vous , monsieur, de notre jeune année , J'aurais suivi les brillants étendards , A leur aspect, mon ardeur rallumée M'aurait conduit au milieu des basards ; 3 'aurais revu les nobles champs de Mars. Quelques lauriers cueillis par la victoire. Sans doute encor brilleraient sur mon front; Ah! le soldat qu'on arrache à la gloire, . I^e peut jamais pardonner cet affront. SAINVAL. Je suis loin de blâmer tes regrets , iskdàs en&t. . • . SAI^T- SIMON, rinterrompant. Vous avez obtenu de l'avancement'. SAINYAL. Je suis, chef d'eseadron» SAINT-SIMON- Yous avez une .décoraûon . SAINVAI^. J'ai celle de Thonneur. . . mais tof , ne- ki portes^tit pas aussi ? vos preuves à vobs aatres étaient faites. Air // me faudrait quitter C empire* Assez long-tems votre vaillance Humilia l'orgueil àe. l'étranger, A notre tour on nous devait , je pense , L'honneur de voler au danger. SAINT-STMON.. J'aurais voulu du^ moins le partager. Auprès dé mes anciens services ,. D'autres encor pouvaient ôtre placés,, {fiisJ^ En fait d*honneur ,. dé cicatrices , Un vieux soldat n'en a jamais assez. Ter. i3 Maïs je VOUS rends jas^ke, tous avez mérité toules vos récompenses, toutes. . . [hiî prenant la main et je ne vous en veux pas, maïs je ne puis les voir ^ eîtes me rappellent tout ce que j'ai perdu. {Il sort SCÈNE VIII. Les Mêmes» excepté SAINT-SIMON. SAINVAL. Quel homme î bÔhneval . Bravé homme t SAINVAL. Brave... fen réponds. [ÀrrétaiU Victor qui peut suivre son maître Oh î toi, tu m'es nécessaire , va ra'attcndre. . • // lui indique le chemin fui mène chez. Mad, de Mùville, VICTOR^, mettant la main à son bonnet Mais , mon commandant,. &l }e manque à Pappel. SAINVAL. Obéis , il y va de Fhonneur de ton matlre. VICTOR . Giisi différent , je me risque. {Il sort. SCENE IX. DORNEVAL , SAINVAL. Ail \^ çà^ ums , qàxi est ton desseitr ,^ - SAINVAL. Tous rapprendrez plus tard , DORNEVAL. Mais encore ... Je vous en prie, laîssez-moî mon secret, la délicatesse le veut. BORNEVAL. Je n'ai plus fien à dire. SAINVAL. Mon parti est pris , irrévocablement pris. ^ix es ^'une vivacité ^ d'une pétulance . i4 Je SUIS comme ça mol, général , les reproches de Sainf- Simon m'oit blessé vivement. . . et je sais comment je dois en tirer raison. Bien, j'aime cela, brave, sensible, léger ^ étoordî... la tête. . . c'est absolument Phîstoire de ma jeunesse, et 'e je me souviens que nous étions tous de même. Air Vaud^ de la Somnambule. Comme aujourd'hui nous avions de la grâce , Comme aujourd'hui nous avions du créait. Comme aujourd'hui nous avions de l'audace. Comme aujourd'hui nous avions de l'esprit , Comme aujourd'hui nous étions très-capables De discom'ir sur les droits de chacun ; Comme aujourd'hui nous étions fort aimables , £t nul de nous n'avait le sens commun. SAINVAE. L^épigramme y est , général . DORNEVÂt. Je me souviens que près de partir pour la guerre d^Ha* navre. ... SAINVAL. Ahl général, de vieilles batailles vont-elles yoas faire oublier une jeune nièce ? DORNEVAL. Ton impatience me fait plaisir ; cependant avant de yoqs mettre en présence , ne ferais-je pas bien de te dire comment ta peux lui plaire ? SAIl^YAL. Mais, en vérité , général, vous me prenez donc pour im lecrue.^ DORMEYAL. C'est que ta es si étourdi. SAINYAL. Étourdi ! quelle calomnie ! je n'ai jamais charmé les femmes que par ma raison ; du moins en trouvent-elles tou- jours quelqu'une de m'aimer. DOHNEYAL. Parbleu, je le crois bien, des folles! . . mais ma nièce, tu ne la connais pas ; je t'ai caché jusqu'à son nom, j'ai roula i5 qae ta la jagcasscs par toi-même et non sur sa réputa- tion . . . elle a un caractère. s A IN VAL, vii^ement, SagC réfléchi , tant mieux, je lui ferai tourner la tête; je parierais qu^elle ressemble à cette jeune veuve dont je me fis adorer il y a quatre ans , sous ce nom supposé^ DORNEYAL. Tu as du goût pour les veuves ! . SAimrAL. Elle était bonne , douce, tendre... iout le monde admirait sa conduite et moi , séduit après Favoir charmée , j'allais peut-être- . . mais le coup d'épée de Mercour emporta tous mas sermens , et je lui rends grâce , général , je i*ii devrai le bonheur d'être votre neveu. DORNËYAL. Allons , puisque tu es si sûr de ton fait. SAIKYAL. Quelle qu^elle soit, je ne vous demande que de me laisser un quart d'heure avec elle ;... mais je vais d'abord terminer avec Victor. BORNEVAL. On ne peut donc jamais te tenir. SAINVAL. C'est indispensable , je voua rejoins dans l'instant, je ne TOUS ferai pas attendre. OOaTXEYAL. Air Tu t^as changer de costume et it emploi. Je t^attendrai , je veux te présenter. Et tu verras cette nlëce charmante , Tu ne pourras , j'en suis sûr , résister A sa grâce aimame et piquante. ' SAINVAL. Yous m'enflammez par ce brillant portrait. Je crois d'avance au pouvoir de ses charmes; Et militaire k vaincre toujours prêt.. Je suis prôt àlui rendre les armes. ii Ensemble, DORNEVAL. Viens t'en mon cher, je veux te présenter, etc. 8AIN VAL. Oui 9 vous pourrez bientôt me présenter, etc. Jhmevtai conduit Saînoal qui sort d'un côté du iffiéàtre , et Madame de MhvUîe et Juiiette entrent de l'autre, SCÈNE X. I DORNEVAL , M DE MIRVILLE , JULIETTE. M™^ DE Miaviixs. Quoi , Juliette, tu veux qae j^oiiblie Mercour, parce qoe voilà quatre ans qu^il est parti. JULIETTE. Madame , nous ne le reverrons jamais. DORNEVAL Ah ! te voilà, ma chère nièce. . . parbleu , noas étions snr le point de jouer aux barres , j^allaîs te chercher par là. M"* DE MIRTILLE. Les préparatifs de la fête, mon cher oncle , m'ont forcée de sortir. noai^ETAL. ' Il n^ 2t pas de mal , je ne fais que d^arrîver , embrasse- tu ne pouvais m^attendre clouée sur ta chaise. • . c'est juste, tu n*es pas dans les invalides, toi ! le tems produit sur toi uQ effet tout contraire. ~ ^ Air yaud. du Biscuit de Sat^oie. Chaque jour , de mes avantages Le tems me ravit une part ; Mais je pardonne ses outrages , Lorsque sur toi s DE MIRVILLE. Pardon , monsieur , à part, voiU qui est singulier. ! I 1 I . 1 I I 20 SklTHYM, à part. Je mens arec une assurance, M"^ nt. MiRviLtb, à part. En effet, Mercourn était pas décoré, haut. Y onsii*SLre^ pas un parent de ce nom , monsieur. SAlNVALi Duquel , madame P M"» DE MIAVILLE. Du nom de Mercour. SAmVAL. Non , madame. . . M" DE MIREILLE , à pari, Je m^y perds. . . celte assurance , ei cependant. . • sainVal. Oserai- je vous demander, madame, quel est ceUercoar? M» DE tt^RVlLLE. M. de Mercour, nionsîeUr , était capitaine de cavalerie, je Tai vu quelquefois. SAltïVAL. Yous me mettez sur la voie . .* J'en ai souvent enlenda parler , et d'après ce qu *on m'a dit Air Vaud, du Premier Prix, De vous méprendre k Tapparence Pent-Otre n'avez-yous pas tort; Tioûs a\îor>s quelque ressemblance. M°» DÉ MiaviLLE. Vous vous ressembliez très-fort. SAIN VAL. Par jour il avait vingt querelles f C'était un at>,'up suffisant; Ne cherchant qu'a trpmjer les belles. M" DE MIRVIUB, le regardant, sttns t écouter. Oh ! 9 jétpijt \pus absalufnent. SAITïVAL. Et sans doute, madame; i^vous adressait ses faoïnniages. ' M* DE BIÏRVILLE. Les hommes parlent si facilement d aniQur- , SAlîfyAL. . ^,^i le dites-^vçus mîHuîres rartoat, ils sont lo *I comme cela , excepté moi, pourtant. Oh! je suis d'une cons- tance, et depuis dix-buît mois que je vous adore... M"»e p£ MlUVILLE. Depuis dix-huit fnoîs ? SA IN VA t. Oui^ madame, si je saiibien compter. Je vous vis au bal de la comtesse Anatole , et je ne cherchais que Toccasion de me déclarer quand il fallut partir pour l'armée Je ne pus vous revoir y mais ma fidélité n'eO'à pas moins été exem- plaire, aucune de nos belles étrangères n'a fait impression sur mon cœur Tout k votre souvenir, j'ai été galant, em- pressé , tendre même auprès d'elles ; mais c'était seulement Ï»our ne pas leur doqner une mauvaise idée des mœurs rauçaises. Air ^ Julie. t De la valeur , de la galanterie , Partout la France avai; le prix. Il fallait bien encor dans Vlbérie Soiilenii rhonneur du pays. Aussi sans que Ton nous en presse , ' Nous avons montré de grand cœur. Aux maris, notre valeur, Aux femmes , nôtre politesse. •' * t' • M"' DE MiaVUXE. En vérité. SAINT AL. Jugez donc de ma ioiè , lorsque prévenant mes vœux , YOtre oncle m'a offert de me présenter chez vous, et qu'il m'a même laissé entrevoir que plus tard l'hymep . . . U^^ DE MiRYILLE. Mon oncle vous aurait T. . SAINVAL. Il m'apprit que vous étiez veuve, libre de votre main... Pespoir est alors entré dans ntop aipe , je me sois dit je la verrai, je lui peindrai ma flamniie; ma fidélité parlera pour moi , et si quelque, rival se, présente , Mercour, par exem* pie, je le provoque, nous hoiis bâtions, il succombe. . . je prends sa place. . . et triomphant, je tn'unis enfin à celle que j'aime pour la vie. î» H»' DE UÎBVILIE. , VoiU ce qui s'appelle an vérilable roman. saihvaL. ' Il sera ooire hisioïre, madame, et pour en hlter le ài- nouement , je vais trouver le général. M"" OE MIRVILLE. Ceci, monsieur, passe la plaisanterie. SAINVAL. Je ne plaisanle point, madame, je rais lelroaver. M"" DE HIBVILLE. Air Mon ame à Fespoir s'abandonne. Vraiment , ma surprise est extrême. Alioas, madame, nalmez-Tous! Je Itii dirai que je vous aime. N"' DE MinvitxE. Ve craignez-vous poiut mon courroux? SAINVAL. Loin de craindre votre colère, Je prétends vous faire plaisir; Car on est bien aise de plaire. Même a ceux que l'on veut hair. M"* DE MiavILLE. I Vraiment ma surprise est extrême, " isieur, de grâce , arrêtez-vous. ez ou craignez mon courroux. 1 Pourquoi cette surprix extrême? I Allons , madame , calmez- vous. [ Je lui dirai que je vous aime i redouter votre courroux. {SainpalsoH. SCÈNE xni. M" DE MIRVILLE , RASANT. RASAKT, voyant sortir Saùtnaf. Tiens , M. de Sainval ici ! C^^, M"* DE MiaVILLE. M. de Sainval^ dites-vous ? > RASANT. Oui, madame , jinais je viens vous rendre compte des préparatifs. ^ M>n DE MIRYILLE, vhement. Ce n'est pas cela. RASANT. Pardonnez-moi. H"> DE MlR VILLE, vwement. 4 Comment, ce jeune homme qui vient de me quitter^ TOUS le connaissez. RA5AHT. Si je le connais. . . je lui ai fait la barbe pendant trois mois à Paris. Mn» DE MIRYILLE. Il se nomme Sain val .^ RASANT. Tout comme. je m'appelle Rasant. C'était un fier gaillard qui s'est rendu fameux isous plusieurs noiu.. Mais madame ne vent sans doute pas que je lui raconte, r. M"» DE MIRYILLE. Au contraire , parlez , je vous l'ordonne. V RASANT. Oh ! je ne demande pas mieux ; madame n'a pas besoin d'ordonner. . . Madame saura donc que la plus drôle aven- ture qui lui soit arrivée pst celle qu'il eut il y a environ quatre ans sous le nom de Mercour. M™e DÉ MIRYILLE. MercQur, c'est lui. RASANT. La femme qu'il aimait alors . . . M"* DE MIRYILLE , à pari avec dépit. Qu'il aimait alors ! RASANT. Etait une. jeune veuve que je ne lui enWidis jamais dési- f;ner que par un nom de baptême. . . ce nom était. . . M™ DE MIRYILLE, vwement. Taisez-vous ! je ne Yeux pas le connattre. i H RASANT. fomine madame y ouâra, à part Est elle capriciedse, tout-à-i^heure que je D*y pensais pas , ^ m 'ordpnnâU de parler, et à présent , que je suis eu train , elle me le déieod. M" DE BI1RVILI^4 à part.' Il me trompait! quel dépit e sens làl. . oser, sous an oom supposé. . . je suis hoté de ihoi. Elle sort SCÈNE , XI V. . RASANT , ensuite JULIETTE. RAYANT. Elle ne me remercie pas , seulement. JULIETTE, ariwant. Eh bien! madame n'est plus ici. Aasant. Oh ! vous avez là une jolie maîtresse. Je rencontre ià »1W. de Saînval. . ••^rffe est étonnée de ce que je le reconnais, elle m^intérroge sur son compte- . je vèu? me taire, elle m'ordonne de parler. Je lui raconte qu'il a séduit une jeune veuve, sons le npj»! dé Mërooar ;. elle me défend de conti- nuer et sort furieuse, comme He petite maîtresse quon aurait coiffée tout dcî travers.. .. JUiiErrE. Ab ! mon cher Bas int, qa'est^^ ^P^ jamais est bien dur. M"* DE MIRVILLE. Qui parle de cela y mademoiselle . JULIETTE, à part. Ah ! mon dieu, elle ne Taiitie pas. haut, Je lui ai donc répondu que vous aviez donné votre cœur, qu'un autre le 39 3 jpossëdait entièrement , et que s'il faisait on avea déplacé , Yoas n'auriez poar lui qae du mépris . M"»» DE Ml R VILLE. Du mépris !.. où donc ailez-vouschercher vos expressions, vous êtes aujourd'hui d'une impertinence. . . JULIETTE , à pari Elle Taime . . . j'avais raison . {haut, Mon dieu , madame , il est facile de réparer ma gaucherie- M» DE Ml R VILLE. Je ne vous ai pas jgarlé de gaucherie , mademoiselle. JULiETTS. » Je Tais lui dire que je me suis trompée , que le cœur de madame est libre , et qu'à force de soins , de constance peut- être . M" DE MIRVILLE. Restez, je vous l'ordonne. JULIETTE, à part. Allons , elle ne l'aime pas . • . elle défait on instant après ce qu'elle a fait un instant avant. M>e DE MIRVILLE. Qui aurait pu croire que Sainval . . . JULIETTE. Moi , madame 9 je l'ai toujours cru. {à part, Il faut abso- lument perdre Sainval dans son esprit, {haut. Yous^ n% savez pas encore tout ce qu'il a fait? M™ DE MIAVILLE. Dis, Juliette. JULIETTE Oui, pas de pitié pour lui ! eh bien ! apprenez que ce nom de Merconr sous lequel il vous faisait la cour, il y a quatre ans, était le véritable nom de M. de Saint-Simon. M"> DE MIR VILLE. De Saint-Simon ^ JULIETTE . Oui , madame , il le lui avait pris pour courtiser en toute sûreté les belles qu'il voulait tromper. Mais , indigné de ce 3o Tol, M. de Mercoar lui en a demandé raison, a'est battu arec lui et Ta blessé si dàngereosement qoe l'on a era long-lems qu'il n'en reviendrait pas . ' Quoi ! Saint-Simon • • . JUUEiTTE, à part. Décidément elle Taime. {haut. Je tiens toat de Victor... vous savez comme il est amoureux de moi ; et ceriainemeDt il* ne voudrait pas me mentir. Il est digne de son maître; c'est que M. de Saint-Simon est brave autant qa'il est hon- nête ; il ne dit jamais que ce qa^il penseik . . Quand il est alla- jcbé , c'est pour la vie . . . Je répondrais de sa constance plus Îne de la mienne* . • il rougirait de tromper une iemme. ]'est un bomme extraordinaire. à pari. J'espère qn'en voilà pour ses cinquante louis. Mn DB HIRVÏLLE. 11 est certain que Sainval mérite bien que je me renge . JULIETTE . C'est cela, madame , vengez-vous ! {à part' die Taime! M" DE MIRVILLE^ Juliette , va le cbercber f JULIETTE. Saint-Simon? M"e DE MIRVILLE. Non. JUIit£TTJ&. Je veux dire Mercour. M» DE MIRMLLE. Pas davantage. Va me cbercber Sainval. JUtlETTE. Plaît-il? M"^eurer? N'ai-je donc rien dte mieux, a fttîre ? J'ai tort de me désespérer.,. En souriant qlmnd on peut plaire , Pourquoi pleurer ? 32 Ne poiS'je pas me venger àe Sainval , ne pnis-je pas f »- Appercevant St-Simon. Saint-Simon , ah! sa vae ne m'a jamais inspiré tant d'intérêt. SCÈNE XVII* M- DE MIRVILLE , SAINT-SIMON. SAINT-SIMON , arrv^ant sans poir madame de MôvâUm Je n'y saarais tenir. . . il faut que y^ la voye encore , il fant. . . {^11 se trouve presqu^ en face de madame de Mirçilîe. Ah! madame y pardon. M» DE KIRTILLE. Ahl mon Dica! Saint-Simon comme tous avez Taîr préoc- capé. SAINT-SIMON. Il est vrai y madame, je songeais. . . à part aoec jme. Sainval n'est pas avec elle. M» DE MIRTILLE. Vous songiez! à quoi donc ? SAINT-SIMON. Je cherchais... M"> DE MIRVILLE. £h!bien, que cherchisz-vous ? SAINT-SIMON. Je venais vous faire mes adieux. M»* DE MIRVILLE, Wemoii. Vos adieux ! SAINT-SIMON • Oui, madame , Sainval est ici, je n'y puis plus rester. M"'* DE MIRVILLE. Auriez-vous de la haine pour lui ? SAINT-SIMON. De la haine! non, cen^est pas le sentiment qu'il m'inspire. M" DE MIRVILLE. Vous m 'effrayez ; serait-ce le mépris i 33 Gardez-voas de le croire , madame , Sainval peat être léger, étourdi, mais c'est un homme d'honneur, dire le contraire , serait le calomoier. Ai^^ DE HiRViLLEj, Qwemenin Bien, Saint Simon. {^Se remettant, J^ aime à entendre son éioge de votre bouche. SAINT-SIMON . S'il en était autrement, je le redouterais moins , et je me Tois forcé de perdre aujourd'hui un bien... M™ IJE MIRVILLE. Auquel vous tenez. SAINT-SIMON. J'y li ensplus quà la vie. ^mt D£ MIRVILtE. Eh bien , ne Tabandonnez donc pas , cherchez , peut- ^tre y a-t-ii un moyen. SAINT-SIMON. Un moyen ! non, madame, non, j'ai trop peu de bonheur. M»P PE MlRVlLLÉ. Si vous me disiez , si vous me mettiez à, même de vous ^tre utile. SAINT-SIMON. Vous j madame... M»n DE MIRVILLE. Douiez-vous du plaisir que j'aurais à vous obliger j, ie ilis*je plus votre chère voisine. SAINT-SIMON. Quelle espérance! mais non, Sainval pe cache passes prétentions... tout le monde sait déjà qu'il n^.est venu avec votre oncle que pour vous épouser. M*» DE MIRYILLE. Oui , monsieur. SAINT-SIMON. li ne me reste plus qu'à partir. {Fausse sortie, M>n DE MIRYILLE 9 avec douceur. Saint* Simon , n'oubliez pas qae je compte sur vous pour ce soir. SAiNT-siMON, revenant Pour ce soir. . . S'en allant Il suffit, madame, j'obéif'ai, // sort d*un côté; Saûwal entre vivemerU du côté oppose, SCÈNE XYIII* M»e DE MIR VILLE , SAINVAL SAlNVAL, à part. Elle réfléchit , c'est bon signe. Haut Je m'empresse, madame, de me rendre à vos ordres. M"> DE BHR VILLE. Je vous en sais bon gré. SAiNVAL. Ce désir que vous avez dé me voir est si flatteur , croyez pourtant qae je sqis bien loin d'en tirer vanité. Je vous offre l'image d'un homme que vous aimiez , que vous aimez en- core , voilà tout. Sans cette ressemblance , loin de désirer ma présence, peut-être ne daigneriez* vous pas même m'ho- Qorer d'un regard. . . M"» BE MIRYILLE. Je l'avouerai , monsieur , cette ressemblance m^ofîre des harmes , il m'est doux de la retrouver en vous , et je ne ^appos9 pas que vous soyez assez cruel pour m'en faire un rime* 36 Comment donc, mada^ne , jouissez df to^t ceqo'dOe peot avoir d'agréable , mais ce plaisir ne pourra -t-ii flatter qac vos yeux '^' n'ira-t-il point jnsqn'à votre ame ? nourrîrez-yoos ton- jours des chagrifksqufî ne demandent qu'à s'envoler? et refuse- rez vous les consolations que Paniour le plus tendre me force à vous offrir. M»* DE mlLYlLLE. Moi , monsieur^ SAINVAL. Je ne vous reprocherai pas 1^ constance dont tous faites preuve , mais pouvez- vous perpétuer une chaîne que per- sonne ne vous aide à porter ? adorer toujours un être qui n^est plus. , Air F' Servante fus tifié^. Eh quoi ! toujours vous mettre à la orture Pour lui garatr artiouf!.. en vérité, Ce devôir^-là n'eîst pas dans 1^ nature. Du sexe entier i serait rejeté. Vous devez , DE MIBVILLE. Ah ! nous parlions de vous. SAINT-SIMON , à part. De moi I avec Sainval , ah ! je suis condamné. 4o M" DE MiaVlLLE. Approchez et jugez nous. Quoi; vous le choisissez ! à part mt voilà en boÀties mains ! M"' DE MIRYJIXE. Il sait aimer, nous ne pouvons choisir anmeillear juge. JULIETTE, à Saint-Simon» Juge dans votre propre cause • . allons, monsieur, un bofi arrêt bien juste. Mellez-le moi hors de cour 1 SAINT-SIMON. Puisque vous Texigez. • • s AIN VAL. Monsieur le juge , vous vous pressez un peu , encore vous faudrait- il connaître la question . JULIETTE. C'est connu, monsieur est un infidèle , un trompeur, un volage, un perfide.. . . SAINVAL.. Mais supposez que je sois coupable de tous les torts dont on m'accuse , mon repenlir ne peut-il les effacer. . . Tamonr pardonne tout; et se montrer inexorable^ c'est prouver que l'on n'a jamais aimé. M™ DE SfiRViLLE, à Smnt-Simon. Serait-itvrai? SAINVAL. N'en doutez pas. HL^^ îiB. MIRVILLE , à Scuni-Smon. Prononcez. JULIETTE , à Saint-Simon. Prononcez donc , monsieur • SAINT-SIMON. Eh ! le puis'je quand moi-même j'attends mon arrêt. W^^ DE MIRVILLE. Eh bien , c'est donc k moi de me charger de la sentence. Mercour , je suis à vous - SAINVAL , /^r^/id/i^ le change» Ah ! madame ! VP^ DE MIRVILLE. J'ai dit, je crois, que j'étais à Mercour. SAINT-SIMON y transporté p Est-il bien vrai ? 4' M" DE MIRVILLE, appuyant. Oui, Mercour, je suis à vous- SAINVAL, riant d'un rire forcé. Ah ! ah ! oui^ oui, il parait que ce n'est pas mo! qui épouse. SCÈNE XXI. Les Mêmes, DORNEVAL. dorïteval. A la fin je vous Irouve ! que diable , je veux bien rester seul, mais pas toute la journée pourtant. {àSm'nQalle quart d heure est passé. JULIETTE. C'est vrai , je crois même qu'il a passé un mauvais quart d'heure. DORNEVAL. Tu dis... SAINVAL. La vérité y je paie mes dettes et , parce que j'ai emprunté son nom , monsieur me prend ma femme . DORNEVAL. . Monsieur de Saint-Simon ? M™ DE MlRVfLLE. Est Tépoux que je choisis, si voulez bien me le permettre , mon oncle. SCENE XXII. On entend dans la couHsse un grand nombre de voix . Les Mêmes, RASANT, à la tête des vUlageois qui ont des bouquets» CHOEUR. Ah ! quel plaisir , Madame , etc Ils présentent leurs bouquets, M"» de MIRYILLE. Mes amis, je vous remercie de votre compliment. DORNEVAL. Seulement vous saurez qu'il ne manque plus rien à ma nièce ^montranl Saint -Simon »,, car voilà son mari. Les deux Officiers. 6 4o M" DE MIRYILLE. Approchez et jugez noas. Quoi; vous le choisissez I à part tnt voilà en bonnes mains ! M™'' DE MIRVJliLE. Il sait aimer , nous ne pouvons choisir un meilleur juge. JULIETTE, à Saini-Smon» Juge dans votre propre cause . . allons, monsieur, mt boa arrêt bien juste. Mcllez-le moi hors de cour SAINT-SIJIOK. Puisque vous l'exigez. . . s AIN VAL. Monsieur le juge , vous vous pressez un peu , encore vous faudrait-il connaître la question . JULIETTE. C'est connu, monsieur est un infidèle , un trompeur, on volage , un perfide* . • . SAINVAL.. Mais supposez que je sois coupable de tous les torts dont on m'accuse , mon repentir ne peut-il les effacer. . . Tamcor pardonne tout; et se montrer inexorable^ c'est prouver qae Ton n'a jamais aimé . M™ DE SfiRViLLE, à Smnt-Simon. Serait-iJt vrai ? SAINYAL. N'en doutez pas. M" DE MIRVILLE , è{ Saipi-Sùnon. Prononcez . JULIETTE , à Saint-Simon. Prononcez donc, monsieur ^ SAINT-SIMON. Eh! le puis-je quand moi-même j'attends mon arrêt. M™^ DE MIRVILLE. Eh bien , c'e^t donc à moi de me charger de la senteocc- Mercour , je suis à vous . ski^y Ma f prenant le change* Ah ! madame ! M^^ DE MIRVILLE. J'ai dit, je crois, que j'étais à Mercour. SAINT-SIMON, iransportfip £st-il bien vrai ? 4' M" DE MIRVILLE, appuyant. Oui Mercour, je suis à vous- SAINVAL, riant dun rire forcé. Ah! ah ! oui^ oai, il parait que ce n'est pas moi qai époase. SCÈNE XXI. Les Mêmes, DORNEVAL. douïteval. A la fiu je vous trouve l que diable , îe veux bien rester seul y mais pas toute la journée pourtant. à ^ai/ipa/ le quart d heure est passé. JULIETTE. C'est vrai , je croîs même qu'il a passé un mauvais quart d'heure. DORNEYAL. Tu dis.. SAINVAL. La vérité, je paie mes dettes et , parce que j'ai emprunté son nom ^ monsieur me prend ma femme . DORNEVAL. . Monsieur de Saint-Simon ? M™ DE MIRVILLE. Est l'époux que je choisiSi si voulez bien me le permettre , mon oncle. SCENE XXII. On entend dans la couHsse un grand nombre de voix . Les Mêmes, RASANT, à la tête des villageois qui ont des bouquets. CHOEUR. Ah ! quel plaisir , Madame , etc lis présentent leurs bouquets. M» DE MIRVILLE. Mes amis, je vous remercie de votre compliment. DORNEVAL. Seulement vous saurez qu'il ne manque pliîs rien k ma MïiéceÇ^ montrant Saini -Simon*,, car voilà son mari. Les deux Officiers, 6 40 ViCToa I anwanl en courant. t^iace , place . . ^^ TOUS LES VILLAGEOIS. Tiens , c'est monsi^a^ Victor . ▼ICTOH. Laissez moi donc, voas antres... Tenez , monsieor Sain^ yal, tenez. MRKETAL. Que t'apporle-l-îl \k ? SAINVAL , après a^dir décacheté' le paquet. C'est mon présent de noces Ilre/nei un papier à Mercaur, Mercour , voilà comme e tne venge de Saitit-Sintdn . SAiNt-siMONy prend le papim' et le pntcouti avec une cunbsàè marquée • Que vois-je ! . je sais remis en activité . SAlNVALi Avec le grade de cbef d'escadron, . . . Oai^mon attui, mon oncle et moi nous l'avons sollicité pour toi , et tu Taurais reçu depuis long-lems , si nous avions connu le liett et ta retraite. SAINT-SIMON . Ah! Sainval, c'est malnten^lnt que je té eoùtiais YAtù. Vaud dé TUre/ine' Ici auclle joie est la mienne , Je tiens ce Brevet désiré Ah ! déâbrmais , quoiqu'il advienne , Sur mon sort je suis rassuré. fBis» Je prends une épouse chérie , Et s'il vient le jour deé combats , Je puis encor y mener nos soldats; Voilà du bonheur pour la vie. SAINVAL' Dites-Hioi, général vous souvebcz-Vons que pareille chose vous soit arrivée ? DORNÈVAL» Oui , je me souviens . . • SAINVAL» Tant mieux; je ne serai pas séui* RASANT , û JûHféUe. Ah ! ^à mais et toi P 4 43 JULIETTE . Moi 9 je-tîens ma promesse. Voilà cekd que j'âîme et que je prends pour mari. EUê^ donna su^ rase à Victor. Merci y ça me passe devanft le itea^» Air DORNBA^M.. CBefrainJ, Agissons SaDs façons^ Fiilcis et garçons. Balap^ns Et dansons Aux sons Des chansons ; Bannrfssons LE. ^on, la place est maudiie. C A NI VET, Ça s'raît dommagequ'il se coule, parce que c'est nu }>. entant... Mais pourcjuoi diable aussi a t-il en lard . quitter la partie de l'encadrement, pour s' mêler aulettes et le briquet , rien que cela. Air Le briquet frappe la pierre. L' briquet sur 1' devant d' la jambe , Ça TOUS r' pare un fantassin , Un p'tit air de spadassin Vous rend plus fcrrn', plus ingambe ; Et si partout r voltigeur , Près au beau sexe est vainqueur , C'est qu* pour enflammer un cœur , Il s' sert de ses épaulettes , Comme d'un morceau d'amadou , D' son schakos , comme d'un caillou , D' son plumet , comm' d'allumettes ; L' pompon fait aussi ^on jeu, Mais r briauet allum le feu , Oui p c'est r xitiquet qu'dlum' le feu. 8 Je connais les femmes, moi ^ sans qu^ça paraisse. An fait, c'esl flatteur pofur une bonne amie , de donner ic bras à on roililaire qui a tous ses agrémens . . . aussi ma Sophie va-t- elle être contente , quand elle saura que je passe aux yoiti- gcurs. Mademoiselle Sophie , c'est votre objet r. • CANIVET. Un peu^ et pas d'affront encore pour la mfse^ l'air d'une bourgeoise ; plie était bonne chez M. Rapin , c^est là qu'elle a commencé à vouloir de mai quand j'suis toaibé an sort, c^est elle qui m'a fait nion sac , et puis j'neus aimons , quoi. quMes grenadiers de chez nous en ont fait un ' chanson ; si nous n'étions pas dans la rue , je vous la dirais. LABROSSE. Qu'est-ce que ça fait? d'ailleurs il ne passe personne. CANIVET. C'est que c'est d'un malin , voyez-vous? ça a été fait à la cantine, à la Carotte- Française » . . Au surplus, voilà; vcos reprendrez le refrain en chœur. Air jàncien, y lu'appeir Ganivet , n'y a pas fong-terops que j' suis dans la troupe , J'ai Tamour dans- L' cœur ^ Que c'est elV qiîi fait mon malheur ! J'en perds rappëtit , que j' n'aim* plus la soupe ; Si ça continue y Bientôt je n'existerai plus ! Ali! mon commandai , donnez-moi z'uu CQUge d'sémeste, IN'y a pas loin d'ici*. De la garnison à Paris. C'est histoir' scurment de r'voir ma maîtresse,, Je r'\iendrai bientôt Me ranger dessous mes drapeaux! Ah/ si tu voulais, BeHe Soplii', rendre les arme». Je prendrais plaisir A poursuivre les ennemis ! Je leur prouverais que j' su% ua hfivu^ Urne i Et qu' dans rinfaut'rie^ Y a des fameux cadets aussi. 9 LA BRO&SE. ^Enc est très-bicn votre chanson . , je veux l'apprendre... Allons boire le vm blanc, la cbanlerezde nouveau à, tête reposée. CANIYET. Mfi ma SopUe donc, nfeoi qui la cherche^ ROTTIN. Puisque leur boutique n'est pas ouverte. Vous avez le temps. LABJIOSSE. Ça n'sVa pas long; d'aillears, histoire sealeaimt de trinquer avec mes hussards. CANIVET, regardant iJss froHeurs. Ah! ces messieurs, ce sont.. . c est juste. * LABZIOSS^. Air Allons y là gaité. Le vin blanc V matin , • C'est certain , N' gâte pas r ttfint Camarade ,. Vncz boire un' razade ; Quand on a du cœur. Demandez si Ton a peur D'un canon , Tout V mond' vous dira qu* non. Nous somm's fatigués de frotter , Tout à l'heure vous allez chanter. CANIVET, Avec ça qu'il fait un' poussiëre... {bu LAB ROSSE. Faut qu'on s' désaltère. CHOEOR. Le vin blanc 1' matin, etc. Labrosse ; Ca/iiuet et les frotteurs sortent. Là Rue du Carrousel a '1 10 SCÈNE rv. ROUILLARDE, ROTTIN. ROUILLARBE. Dites donc, voisin , je crains irien que ce M. Rapin, arec son exposition , ne ous fasse da tort. ROTTIÎÏ. J'en ai peur aussi ; mais malgré ça nous risquons encore moins que le voisin avec ses canards , ses oies et ses dindons. ROUILLARDE. C'est égal, il faut lui faire nos réclamations. .. justement je l!entends. SCENE V. Les Mêmes, ^APIN» trois Commissionnaires /To/fon/ db tableaux sur leurs crochets. RAPIN. > Par ici, par ici , posez~moi cela à terre, et doucement, n^abiraons rien... c^est le dernier voyage.. t allons, la boulique qui nVst pas ouverte; paresseuse de Sophie... heureusement^ j'ai ma clef. . • Entrez. Le5 Commùsionnoires entrent leurs tableaux , un seul reste en dehors,^ Pour celuî-U , je l'entrerai moi-même vous êtes payé, au revoir... Ah çà! comment arrangerons-nous cette nouvelle pacotille de ta- bleaux ? ROTTIN , à part. Il parait qu'il y en a une fière collection. ROUILLARDE. C'est cetque j'allais dire. RAPIN. Ceux d'hier sont aussi bien que l'emplacement le per-^ mettait.' Comme patron de la case, j'ai placé d'abord les miens en évidence, c'est trop jqste. . .  -propos, aarai-je assez de place pour ma grande bataille de Cannes .'' II aOUlLLARDE, à Rottîn. Il parle de cannes • • • ça vous regarde , tous qui avez 'e ntreprise. BAPIN. Je n Y pensais pas. . . je mettrai Cannes à la porte, et je garderai Grermanicas dans le fond. ROTTIN, à part. Plus de doates . . . soutenez-moi , confrère, haut à Rapin, J'en sois bien fâcbé , monsieur, mais cela ne se peut pas. RAPIN, étonna. Quoi ! monsieur ? ROUILIARDE. Ce que vous venez de dire. RAPIN. Mais, messieurs, je n'ai pas Tavantage de vous connaître* ROTTIN. Monsieur , je me nomme Rottin. Et moi Rouillarde. ROTTIN. C'est moi qui ai affermé* le dépôt des sabres , des para- pluies et des cannes , monsieur , des cannes, entendez-vous ? à la porte du Musée , et je ne souffrirai pas que qui que soit aille sur mes brisées / RAPlN, à part. £n voilà une bbnne. haut,' J^ai parlé , monsieur , de ma bataille de Cannes et de mon tableau de Germanicus; est- ce que vous ne connaissez pas ces deux sujets-là ? ROTTIN. Non , monsieur , je ne suis pas payé pour ça ! ROUILLARDE. Je devrais connaître ça , pourtant , moi. RAPIN. Air de la Sentinelle. Cbacun le sait , Cannes fut autrefois Un petit boure lout procbe de Yersaille; Un général , £meax cbez les Chinois , Sut y gagner la plus grande bataille ta Germanicitt iVit un priooe fldkmànci ^ Qui succomba dans les champs de la gloire. Ces deux sujets sont beaux , vraimeot^ Je les tki traités proprement ; Et Voilà comme oilli peint l'histoire ! 1I0ULLARD£. Et tans être trop carieux, où verra- on cela f RAPIT9 Dans ma boutique, grâce à MM, du Jury. BOTTIN. Ils vous ont refusé. RAPII9. ^ Oui , monsieur t moi , deux centième , les plus beaux sujets de l'école, et pourtant ils en ont reçu lÀ-haat. * Air de Tliibaut, Croûte ! croûte ! dans le Louvre Se découvre A cba^uc pas ; Croûte , croûte , I^on , sans doute , Vous ne m'éclipserçz pas. Quel est ce tableau d'une aiinft ^ C'st un coiribat , c'est certain * Car le blanc , le bleu , le jaune ^ S y disputent le terrain» Croûte , croûte , etc. Ennemi du grandiose y J^artout le genre se met ; En Teut-on savoir la cause ? C'est moins cher et plutôt fait Croûte y croûte ^ etc. Enfin , galette ou tartine En tant d'endroits reparaît , Que dans un temps, qe -famine , Chacun en paix redirait Croûte , croûte , etc. Au surplus, ma vengeance est ta . . . inontrant sa hùutUiue, Mes compagnons dlnfortune et de persécMion se sont li- gués avec nàoî. ROTTIW. En vérité. i3 ll\PIN. Ils m^ont confie leurs ouvr^iges et noas élevons masée devant miiaée... nous verrons qui remportera. Nous n'avons loué qu'une bontîque celte fois, niâîs k la prochaîne expo- sition, si Ton nous refuse encore» je loue le Champ de Mars ROTTIN. Eh bien ! où accrocherez ;voas vos tableaux ? HAPIN. Oh! dans ce cas*U , on s* accroche h toutes les branches. Pardon si je vous Lisse, mais Theure s'avance » il faut que j^entre dans le sanctuaire ; à propos , Messieurs , en qualité de voisins , vous y avez de droit vos entrées gratis. ROUItl^ARDE. On payera donc ? RAPIN. Vingt centimes par personne , ce n'est pas cher ; il faut rentrer dans ses dépenses , à ce soir , Messieurs. 7/5 rentrent chez eux. Au moment où Rapin çù en fav^e autant, Sojthie parait sur le devant 'de la porte , en se frottant les yeux. SCENE VI. . RAPIN, SOPHIE. RAPm» Ah ! vous voilà , mademoiselle , parbleu , c'est fort b\eu-* reux , je commençais à désespérer de vous voir éveillée. SOPHIE. Ma foi , si vous n^aviez pas fait tant de tapage. RAPlif. Vous dormiriez éneorè. SOPHIE. Ecoutez donc y gardienne de votre musée, je nVois guère que les souris qui viennent le visiter. Cette nuit, elles m'ont livré bataille, et le matin/ je dors pour me ratrapper; si ça continue, j'IéuxlaissVai manger vos vilaines figures. RAPIN y a^ec colère. Parier aîAsi de mes ichefs-d'œuvrcs. { 4 SCÈNE VII, LesMêhes, ADÈLE I ' ADÈLE. Mou Dieu , mon père , qn'dvez-vons donc ? HAPIH . Des vilaines figures. . - cette petite est d'une i^ lajîtle Puisque vous voilà, mademoiselle, soÎTez-iDDi, je vais vous iostaller à votre poste. SOPHIE. Comment, \ son poste. fiAPIN. Oui , c'est elle que je mets au Lureaa, elle recevra de amateurs la rétribution que j'ai fixée , et je soir sûr ainsi de doubler ma spécolation. ABÉLK . Quelle idée! EAPIM- Elle n'est pas si mauvaise. Allons, Adèle, aide-moi 1 porter ce tableau, pas si prends donc garde , sais'ta bien que tu portes César et sa fortune... }e l'ai pris» grand homme, au moment où il passe le Babicoa, pov aller faire le siège de Rouen. SOPHIE , bas à Adèle. Tâcbez de revenir , nous causerons. ' ADÈLE , de même. Sois Iranquille- BAPtH, à Sophie. De vilaines figuras dans bion musée ! je ne te pardonnerii pas cela., vandale. // Mrt avec Adèle. SCENE TIII. SOPHIE , seule. Qu'est-ce qu'il a donc avec sa vandale , lui , liens , je sm bâte, vandale, c'est un nom anglais.,. ob! voilà ane belle i5 dame et un beau monsieur qui descendent de voiture et se dirigent par ici. J'ai bien peur que ce monde-là n'entre pas chez mon maître. SCENE IX. SOPHIE, UN ÉLÉGANT, UNE ÉLÉGANTE. Afr de la Bergère châtelaine. l'élégant. Vêliez , venez , je vous supplie^ A vos désirs il faut cëder ; Venez en ces lieux , Emilie , Je suis heureux de vous guider. l'élégante. Beut-ôtre, lorsquiri j'abuse De vos instans si précieux ^ Quelque fière beauté m'accuse D'encnaioer l'objet de ses vœux. l'élégant. Contre cette plaisanterie Ah ! permettez-moi de m'armer , Vous savez très-bien , Emilie , * Qu'une autre ne peut me charmer ! Quoi ^vraiment, ma chère Emilie, vous tenez à ce singu- lier projet ? l'élégakte . Que voulez-vous , Auguste ^ Toriginal me plaif. SOPHIE y à peut. Et le ridicule aussi, à en juger par le monsieur. L'ÉLÉGAirr. Je m'en suis toujours douté , mais visiter aujourd'hui le salon , un jour où il est ouvert à tout le monde , c'est une horreur, et vous allez me perdre de réputation n'importe j je me dévoue , mais je compte sur votre reconnaissance. Des conditions. i6 SOPHIE , à part. Sont-ils drôles avec leur jargon. l'élêgakt. Ecoutez donc , je suis bien aise d^avoir mes sârelés , mon amour vous garantit, le^ rôlres ... le moyen de ne pa ]!fisor , nme sious , Vous me parlez d'amour etd^ ognadaucej^ Taisez*voas^ Monsieur , taisez-vous. L'ÉLÉGANT. Oui , tout en vous me diarme ,'et je ne vous trouve qu'on a^aAl. l'élégante. Un défaut , lequel ? soPfifE , à fart* Ça va se lrotiîller. l'élégant. C!effl cette ^sios pon* le spectacle gaulois , passion que vous .furtugez it pas mal. • . ta "Rue du Carrousels i î8 figure-toi donc /mon enfant , que ce sont des coqs qui se battent. SOPfllE. Vrai ment ! ah bien , ça doit être cocasse. l'élégant. Oui ^ ce serait drôle , si ça finissait moins mal. Air F'oulant par ses œuvres complètes. Après une lulte cruelle. Un coq, d'un beau coup d'ëperon. Fait enfin sauter la cervelle De son malheureux compagnon. Il .faut voir applaudir la foule ^ Que l'avit ce terrible choc... SOPHIE. Dieu ! si j' voyais combattre tm coq , Ça me donnerait la chair de poule ! l'Élégant. Le salon est probablement ouvert, entrons ; noas signe- rons la paix au pied de mon portrait. L^ÉLÉGANTE. Vous êtes au Musée ? l'élégant. Mon peintre me Ta fait espérer^ le catalojgae va nous et donner la certitude. Air de la Bergère, Mnsemble, L*£LÉGANT l'ÉLÉGAkYk. Venez , venez , etc. Allons , Auguste , a v6tre envié Puisque je vois qu'il faut céder, A votre amour je me confié , Et par vous me laisse guider. lis sortent, SCÈNE X. SOPHIE, seule. Sont-ils drAles. . * mais x^ est pas tout ça , ]e n'ai qa*à bien me tenir ; le chef-d'œuvre dp mon mattre qui % dis- paru, j'ai rapproché les autres pour qu^il ne s'aperçut de 19 rien » maïs il a de honsyeax, et puis d'aiUeurs, sa peinture, ça sVoyait de loin , c^était tout rouge. Je lui ai rendu un service et vous verre^ qu'il ne le sentira pas p pourtant ce n'est pas Tintérêt qui m'a fait agir*... si monsieur Ijëon , ce jeune peintre ^ qu'est amoureux de mams'elie , n'avait offert de l'argent ^ j'aurais. peut>élre accepté; mais j'aurais été furieuse... au fait, il m^a fait tant de com- jlimens. Air ; Du haUet des. PierrQts. n me disait mi, p'tite bonne amie , Laisse-moi prendre ce tableau ; Song' bien que , grâce à lui , ma vie Doi^ briller d*un éclat nouveau. J'eus grand tort de le lui permettre ; Mais aussi c'est bien ennuyeux , Qu'on u' puisse jamais , sans s* compromettre ^ Rien faire pour les amoureux. SOPHIE, LEON. SOPHIE* Justement c'est lui. LE019. Te voilà Sophie^ où est Adèle ? SOPHIE . Là-dedans avec son père. LÉON. Ah ! Sophie ! SOPHIE. Ah l monsieur , voyons , que venez-vous faire ici f LÉON. Peut-on rester long-temps loin de ce qu'on aime. SOPHIE. Si vous y pensiez , ça sVait peut-être la même chose. LÉON. ^ T penser , mais je ne fais que cela. SOPHIE. Eh bien, si j'ai un conseil à vous donner, c'est d^aller réfléchir chez voof. M. Rapin est dans sa boutique depuis dix v 20 miDotes, Cl jeneteî en émate^êik àmf^gpùur^atperttvoit que son tremblement êe îette n*est phn ctr pfete ; il va soft furwux , ett pwsqiie }e nitf sm*^ déréuéè , âUfant qac Poraee UHube sur moi seiik; ^ Ne peùj-tff lai fafe uiïe liiiioire, dîs4uî firenez garde de tous blessff. Oh! monsieur Léon! t'eM justement Canivet^ moo amoureux qui vous a ^tt CAÎÇIYET . ïfe n'étiez p^s dtetez gr^ûd!. *6ii est IWi^iiftrit/d»>hia*rertIelatdrtééchcite 21 LÉON. • • • Yaas fâchjeriez'V0U3 d'une plabantgrier camarade > >'eai- bratsisais Sophie , parce qu/eUe m'a, rendu» un service* Sansdoate, Ganiret, monsieur est le jeune homaie en question. CAMtTfirr. Ton ne serait pas bien als^. » • avec ça que j'connais le particulier. liON. Vous me connaisses ^ el commeatf C ANI VET . Un peu , voug êtes eacore un fameux baonbochenr^ tous avez l'air d^éti^o l'ami des rospicrs ; vimm le§ amenez dans les bouchons , et pendant qu'ils avalent le 61 en trois que vous payez, vous les dessinez pour après les vendre aux marchands dlmages , où c'qu'on les voit expiQsés à la porte. SOPHIE. Tu ras donc déjà vu T CANIVET. Encore Tautre jour, à Popîncourl, n^avez-vous pas allu- né sur la conversation , le tambour naître dv^ewième de hez nous. .• c' brave homme, il y allait d' bonne foi ; raità qà^ deux joiif • prèa^ il 'est vccttmm trait pmr trait ur une estampe, où c' que vous arez co Ve fr OAI de mMfe tn bas la politesse est fille de Thonneur , c'est vous dire [uelle est' née française » ; aussi il se. propose de vous battre m ban , que c^est tout au plus si ça fra rot* compic. LÉON. Il a tort de se fâcher. SOPHIE . Tiens ^ il se fâche parce qu'on le croque. Et cU'autre , où il y a encore écris à ma respectable aère 9 que je suis k Thâpilal, et qu'elle ait k m 'envoyer 2^0 de l'argent... vÎTement...» C'est dVous encore, malin, cSt- là, c'est niai, parce qe lesparens apprennent à connaître les couleurs, ils voyent que c'est une farce que L'bôpital,cs quand on leur demande quelque chose, ils n'envoient plu rien , partant déficit. i LÉON. Calmez-Tous , mon camarade. CANIVET. Ohl je ne siJis pas le camarade*de ceux qui détonrncotles parens d'envoyer de l'argent. LiON. Air^ Tnrenne» Esquissant de folles études , Ne pouvons-nous , braves soldats français ^ Tracer vos mœurs, vos habitudes , ^ Et rire en crayonnant vos traits , Car nous ne vous blessons jamais '- Et pour l'honneur de la patrie , Peignant vos immortels travaux , Nous vous vengeons dans nos tableaux Des jeux de la lithographie. Ali surplus , j'irai trouver votre tamboor-mattre^ toot s'expliquera le verre h la main , et vous en serez , camarade. CANIVET. C'n' est pas de refus SOPHIE. D'ailleurs , monsieur vient , tu connais bien mademoisette Adèle. tile lui parie has. CANIVET. C'est pour ça, j'étais encore bon enfant de m' échauffer ; . pas de rancune, jeune bomme. a AFIN , en dehors, Sophie! Sophie! SOPHIE. Gare la bombe ! v'ià l'bourgeois , reste avec nous pour k bouquet^ plus on est , moins on a peur. CANIVET . Pas de'danger , je passe demain aux voltigeurs» SCENE XIII. Les MÊMES, RâPIN. BAPIN. Cest affreux , c^est épouvantable. . . a Sophie* Qu'est* ce qui est entré là-dedans , mademoiselle ? SOPHIE, à part. Répondons ferme. HauL Personne , monsieur, que rous y moi , les ouvriers , voilà tout. UAPIN. Vous verrez que mon tableau a disparu tout seul. LÉON. On vous a pris un tableau, monsieur Rapin ? KAPm. Oui, monsieur , mon tremblement de terre de Lisbonne, l ça peut vous être agréable , rien que cela. . . mon plus >el ouvrage. LÉON. Après votre fille , monsieur Rapin. RAPIN. Il s'agit bien ici de ma fille , je donnerais tout au monde, aa fille elle-même , pour le retrouver* LEON, çiçement Votre fille elle-même... il se retrouvera, monsieur Rapin^ . se retrouvera. CiCNIVET. Dites-donc , M. Rapin , pourquoi est-c' que vous n* lites pas nietlre dans les Petiles-Âfiiches ? AAPIN. Ah 1 c'est toi, Canivet , est-ce que j'ai le temps de rédiger 06 annonce , et d'écrire il a été perdu un tremblement de rre , etc. CANIVET. £h bien , est-^c'qu'ils n'écriraient pas bien cela là-bas ? SOPHIE. Da tout , il faut leur porter ça tout fait. CANIVET. Toat fait , c'est commode , ce journàl-là est donc comiiie s maîtres cordoi^iiers du îrégiment*^ 43 Âir Vmkâ. Âe tUamnus vert. A travailler n' pouvant s' résoudre , I faut d'abord leur tailler V cuir ' Quand F cdir est taillé, z'i faut Vtoudre , L* raelr' sur la forme /it puis V polir ; D* laisser tout faif', ils n sont pas chiches ; Mafis tfii*est-c* qy^û V mal î c'est Ts oitvttci^. J' vols ben matnt'uimt qu* le$ p'tHes affioheB , Ça 8* fait comme un' pair' de aouliers. mAPitr. J'ai an melllear moyen , je vais chez le comni'isAire ; Canivet, tu es en uniforme 9 ren/ts-moi un service , installe- toi dans ma paierie , je tVn nomme, pendant moo absence, le conservateur et le surveillant. CANIYET- Si c -était 4iis»i {bis C'est une Lorreur/ tans ma fureur, Vengeance, Wifl Gare an voleur ! SCÈNE .XIV. Les MÊilfis^ exc^ejpté ÏIAPIN^ somfE. Ce^ lAr itj^ Ta Jér'bir foa > sTl *iie rtfroiire pas 11 LÉON. Sois tranquille , on la lui rendfia. isoPHiE . Mais on sort duMiisé^, CA2EIKrftT. £ini, 9e mM flate -k mon {Mtste. 3& SCÈNE X¥* . / I LEON, CANIVET, L'ÉLÉGANT, L'ÉLÉGANTE , Âir VUe , fuyons Cette cohue Comme on se tue Daiis>oeft salbns*; On sidiémène, On peul à. peine Se retirer Pour respirer, CANiv£X, à part. Faut qv»*y fas9^ mousser rcouiinerce de Paneieni patron. hoMi* y. MmsifmcSi et mesdamea, vous a'avez^ peiit-dire pas été conlens du grand salon , mais en voilà uo petit qui» est rempli de chefs -d'œavrest tapés*.... je n' voas dis qu'ça ; d'ailleurs, vous savz. i'proYerba , dans lestpetilerboicsu . . Air 'Quand papa Eapin mourra^ Messieurs» mesdAmes^ ntrez Dans Dot! salon de peinture i. J^ niV connais , et j vous jure Qu vous vous amuserez. Je crois qu' voiik ma faction finie , J' vais poser les arm's près d' ma Sophie. OBOBUB. Messieurs , mesdames , risquons * 13e voir cette masure y Des cbefe-d'oeuvre de peinture PiojUA nous amuserons. Ils entrent. L'Éli»A;NT£. £iifiitfioni/v^là4BOrtis;de oe gouffre* Il a fallu tout mon courage pour ne pas y rester. L' ÉLÉGANTE . Quelle idée ai-je eue de venir au salon aujourd'hui. La rue du Carrousel. 4 26 .LÉON. Madame craint b foule ? l'élégante. C'est selon , monsieur , il y a foule et foule, l'élégant. Eh ! mais , c'est^ le petit Léoni . . . bonjour, mon cher , travaillez toujours chez Girodet.** LÉON. Je ne suis plus ses leçons , mais je suis trop heureux de recevoir ses conseils. l'élégant. Bien , jeune homme , très bien , je sois de même , moi ; il y a long- temps que j^ai quitté Beaupré, mon maître de grâce , eh bien , si je n'allais pas le voir de temps en temps, je suis sûr que je me rouillerais. CANIVET. C'est comme chez nous , si on ne se rafraîchissait pas de temps en temps d'un coup de sabre on ne serait pas à son aise. l'élégante. Je ne viens plus au salon que le samedi. LÉON. Ou le vendredi l'élégante. Tout au plus ; ce jour-là, la société est déjà bien mêlée. l'élégant. C'est clair , puisque le samedi est mieux , le vendredi est mai. Au surplus, je ne suis guère tenté de retourner à cette exposition. l'élégante. Pourquoi 4puc , je vous pric^* l'élégant. C'est si pitoyable. . . des tableaux d'un médiocre , et puis leurs sujets nationaux; je ne comprends rien à tout cela, moi. LÉON. Tant pis pour vous , mais au moins modérez vos critiques- Air Vaud. des Blouses, A chaque pas dans cette galerie , Vous pouvez voir, avec art reproduits, Les traits brillans qui , de notre patrie^ Font respecter le nom en tous pays. 27 La , Jeanne d'Arc , prévoyant sa senteiitee , Conserve encor , dans le fond des cachots , Le calme heureux qui sied à l'innocence , Ella fiertd qui convient aux héros. Par son courage intrépide et fidelle , Lk, de Harlay, devant des furieux , Ramène a l'ordre une troupe rchelle , Fait disparaître un édit factieux. Louis-le-Grand sur la toile respire , A ses cotés que d'illustres sujets ! Boileau, Villars , un pinceau qu'on admire. Gomme vos noms éternise vos traits. François premier à nos yeux se préï>ente , Et ce Chambord , témoin de ses loisirs, Offre a la fois k notre âme contente. Douce espérance et nobles souvenirs. De ce coté, j'aperçois Henri Quatre, Prince , il soumet , père , il veut p rotéger ; Si les ligueurs le forcent à combattre. Sa main nourrit ceux qu'il vient assiéger. Là , plus d'un peintre, ivre de renommée, A retracé dans maints et maints combats. Et les hauts faits de notre vieille armée , Et les exploits de nos jeunes soldats. A tout guerrier que la gloire accompagne , Vernet enfin , consacrant son pinceau ,' Montre k nos yeux le hcros de TEspagne, Et les vainqueurs du combat de Hanau. Dans vos arrêts, censeurs, plus de prudence, On peut trouver , ne l'oublions jamais , » *' De beaux sujets dans Thistoire de France p De beaux talens chez les peintres français. l'élégante. Voilà bien l'enthoasiasme des artistes. l'élégant. Mon Dieu ! mon humeur ne provient que de ce que l'on a rejeté mon portrait. l'élégante. C'est dans Tintérét des dames que cette mesure aura été prise ... ou aura craint les ravages. l'élégant. Je puis dire cependant que la tenue était soignée. ^8 Air Sbldatfrançais , fié et obscurs UAxmreurs, Jnlien}. Par le Zfëphir niollement Lalanc^s y De longs clieveux environna icDt ma t^te » Et d'un manteau les plis pressés , Dëro'baient ma taiïle parfaite ; J'avais enfin le costume plein d*art .y Que doit avoir lamant de la nature. caKivet, J'en ai vu comme ça sur F bouFvard , Mais au salon il *&' peut qu' par liasard , On ne rçoiv' pas d' caricature. L'EIiEGANT. Ça me contraria d'aillant plus ^ae presque tous les hommes célèbres de r^po08ÎKoii j6'4-éfléebi!s ^le m^afOiger est on tort ; que fKfUC ne i&a^wKe'iflÀ tfue {iii^fte, j'en trouverai cent autrlfs ^m m^adoreront , et je me console en diantatu Plas vlftv^ âiémè air. En vain , une maîtresse Rejette ma t?etidresse , Je veux livrer mon cœtir...re. £h bien ! et la finale , qu^est-ce que vous dites? l'élégant. Parce que 'ai dit cœun. re^ vous allez me faire des ob- servations , maïs c'est inultte , voyez- vous ; je suis blasé Et monsieur le commissaire , Sans aucun soin , je Tespère , Retrouvera le tableau. RAPIN 9 apcrceoant Léon et AdèU, Ah çà ! qu'est-ce que je vois. . . Monsieur encore ici et dèle qui Técoute au lieu d'être à son poste. LÉON. Allons 9 M. Rapin , pas de colère. IIAPIN. Pas d€ colère. . vous prenez bien votre temps , pour me mner ce conseil-là .. il est bon là avec son pas de colère..* s'il me plaît d'en avoir. ADELE. Mais 9 mon père. • . BAPIN. Silence, mademoiselle. LÉON. Teciez, M. Rapin, au lieu de vous fâcher, vous feriez en mieux d'entrer chez vous. Il y a une foule. . . RAPIN. La foule chez moi ... la foule qui admire mes ouvrages , vous ne me disiez pas ça plus tôt. . . Ah! jeune homme! ine homme! toujours cette jalousie de métier. I§€ÉN£ XYIII. votre letlre i. Que le suoces d'une légëre esquisse A quelquefois produit un grand tableau. CHOEUa. Tout est sujet de tableau dans la vie , Gbacun de nous tourk tour, bien ou mal. Du genre bumain peuple la galerie , Comme copie Ou comme original. FIN. BLANCHE ET ISOLIER VAUDEVILLE EN UN ACTE, Pah m. thkodore ^nne, KXFRÉ5BHTÉ POCK LA ÏREHIÈRE HIIS SDft hE THÉATHS DV VAUDEVILLE, LE 9 OCTOBBE 1834. Pbix 1 Fr, 50 Cent. PARIS , CHEZ QDOY, LIBRAIRE j ÉDITEUR DE PIÈCES DE THÉÂTRE, Bonlerard Saint-Martin, N*. 18 ; Et Chiz barba , Libsaikb , Pauis -Royal. 482». PÈ/ISONNJgES. ' Acteurs. ^ GÉRARD, père de Blanche. M. Gva^. ldUL,IJLA , jeone chevalier, parent da Comte If -4 ADALRIC , che^alien .' '/.["' ^ T'"^' BERTRAND, fou dAdalric .... M.'lhp^j. is^uRr'""' '" '"'"" • ^"'- ^^-^^ l&AURE,siurairte de Blanche. . . , M'i Hubt CheraUers et iames de la suite du comte et de sa fiUc. seine s^f,^^ r^ dans k château du cOnie Girard. Tous les e^pbdresnon revêtus de la signature j, fEdiU^ seront réputés contrefaits. ' j / À — y »e du Faubourg Mo-taurtre, u. Moi , dans mon rang , je me trouve très bien , Je ne crains point les efforts de l'intrigue, Qu'envîrait-on a celui qui n'a rien. Fièvre d'amour est bien autre folie. On n'en guérit qu'après de longs tourmens , Fièvre d'hymen produit la jalousie, Mais nos maris presque tous sont prudens. Tu peux m'en croire , hélas ! dans ce bas monde. Chacun aurait besoin d'une leçon; Sur son voisin , souvent le voisin fronde , Et tous les fous nous prêchent la raison. Cet homme heureux^ qui rêve la richesse , Ce financier qui court après l'esprit. Cet élégant qui vante sa maîtresse , Ce grand seigneur qui promet son crédit. Cette coquette , a qui le poids de l'âge , Ne peut ôter l'espoir de nous charmer, £t qui malgré les ans et leur ravage , Se croit encore faite pour enflammer; Ce parvenu , dont l'altière impudence , Poiur le présent dédaigne le passé» i 5 Ne sont-ils pas tous atteints de dëmence , Pourtant ces gens m appel ent insensé'. . * Aller, venir , passer gaiment ma vie. Rire de tout , voilà qijclle est ma loi ; Tu le vois bien , tel blâme ma folie , Sans rëflëchir qu'il est plus ibu que moi. ]SAU££. Ab ! çà , reviens-ta toujours amoureux ? BERTRAND f Je ne te dirai pas que je le suis comme un fou... dans ma position, cela n^aurait rien d extraordinaire. •• mais ta verras . • . ISAURE. Je suis bien obligée de profiter de ce moment - ci pour tUnterroger. . . Depuis ton arrivée, c'est à qui s'emparera de toi , pour savoir ce qui t'est survenu pendant ta longue absence. £t ton matlre . . BERTRAHD. Est plus épris que jamais des charmes de notre jeune com- tesse Blanche. ISAURE . Et Isolier? BERTRANJ. C'est un joli' cavalier maintenant... tu verras comme il a profité ... Il ira loin sHI continue ... à peine âgé de dix-neuf ans , ii est déjà cité par sa vaillance , et s^il veut s*en don- ner la peine , et écouter mes conseils , il pourra devenir aussi redoutable en amour quMl Test dans les combats. Cependant il a un fond de chagrin , i^est sûr , et il serait épris de quel- que noble dame que ça ne m'étunnerait pas. . . Je me connais en tendresse... mais voici le père de ta jeune maîtresse, le comte Gérard. ISAURE. Ah! çà, il est donc écrit que je ne pourrai jamais avoir une conversation tout entière avec toi. BERTRAND. Que veux-tu ."*. . si la fatalité s'en mêle. SC£N£ II. LE COMTE , ISAURE , BERTRANI> . Lf. COMTE. C'est toi, maître fou? qaé dit ta marotte ce matin ? BEaTRAND;' Votre 8eîfi;neurie étant le premier personnage qae je reo' contre , je n ai. trouvé encore matière à aocqne réflexion. . • mais il faut espérer qu'ici les sujets ne manqueront pas. U serait par trop dur de rester long-tems dans Tinaction, et tout ce qui vous entoure , monseigneur , ne souffrira pas on pa- reil scandale • LE COMTE. Ta fronderas donc toujours î BERTRAMO. Que voulez- vous ? encore si cela corrigeait le riditule. , Air du premier prix» • Fronder est une loi commune > Chaque instant nous le prouve assez , Mais sur les honneurs, la fortune^ Les traits arrivent ëmoussés. J'espëre aue sur la sottise , On a parlé ', crié , pesté , fA les sots , quoique l'on eo djie , Sont tpujours en majorité. LE COMTE. 9ien répHiqoé . . . Parbleu , j'ai envie de te charger de flaire l'épithalame pour le mariage de ma fille... KSAURE. U Jiej'en i^^it f^ni-iu^ pas fh»s mA quN» !. LE COMTE. Isaure répond du fou Bertrand. iSAURE. Sans doute , monseigneur , puisqu'elle Tépousera si c'est votre bon plaisir. LE XXIliTE. Gomment donc I 7 BERTRAND. Ooî , Isaare 9 mais il faat attendre encore an peu. ISAURE. Attendre . . . attendre . . . f^orez-Tons 9 monseigneur, que c^esl là son refrain fav^ori . Air de T Opéra- CotniqwÊ. Je ne conçois pas au'aujourd'huî, D'attendre encore il me propose , Depuis trois ans , r&x comme si J'avais > hëlas! feît autre choses Trois ans d'attente , sans détour. C'est trop , j e ne puis m'en défendre , MetUMt la main sur son cœur* £t Je sens tk que mon omonr N'a >lus le tems d'attendre. »* Z4E COMTE I sanriant» Ce n^est pas la faute de Bertrand , s'il a été absent si Ions- tems avec ton maître ; mais rassure - toi... Je te marierai le même jour que ma fille . ISAURE, sautant* Ah! si nous pouvions signer ce soir*.. BERTRAND. Je vais • monseigneur , Tooi'occuper de ccque vous me de- mandez . Le futur doit être quelque riche et puissant cheva- lier, beau, jeune y bien fait ; aimable , en un mot, doué de tous les avantages . . . Ces grands seigneurs sont tous comme cela, et il n^aurait pas ces qualiés que je les lui donnerais. •• La poésie ne vit que de fiction . • . Tai ustemept votre affaire fur mes tablettes. Mais j'aperçois mon mahre. LE COMTE , Ài /four^ et Bertrand, Laissez - nous ... à Bertrand' toi , n'oublie pas ma de-> mande , je n'oublierai pas la récompense. BERTRAND. Monseigneur , les fous ne travaillent pas par întér£t SSAURE , à part à Bertmnd. La récompense. . . cVst notre mariage. BERTRAND, à part. C'est possiUe. 8 ISAURE, i part. Comment, si cVsl possible. . . c'est sûr. //y sortent.^ SCÈNE III^ ' LE COMTE , pais ADALRIC. LE COMTE, à part. Ce drôle n'est pas sans esprit , el sa prétendae fob'e me semble un masque dont il se sert pour couvrir sa manie satyrique. ADALRIC. Je vous chercbaiSf seigneur; pardonnez à mon impa- tience, mais un amant, surtout à mon âgc^ ne rêve que le bonbeur , et les espérances que je dois à vos bontés. . . LE COMTE. Vous aimez donc bi/en ma fille ? ADALRIC. En douter, seignenr, ce serait me faire une mortelle injure. LE COMTE. Adalric, vous savez nos conditions... votre demande m'bonore; votre naissance, votre fortune , Tamitié qui me lie à votre père tout vous rend digne d^aspirer ^ la main de ma fille. ADALRIC. Souffrez donc que f^ose solliciter de sa bouche mémei l'aveu qui doit aire mon bonheur. LE COMTE. Je vous y autorise ; mais je crains un peu pour tous. ADALRIC. Et quel est donc, je vous prie^ Pobjet de cette crainte f LE COMTE. T Le bruit de vos aventures galantes est venu jusqa^id, TOUS le savez , les trouvères de m>tre province les ont célé- brées dans leurs tensons, et ces tensons ont été répétés dans nos châteaux. ADALRIC. Se pourrait-il que Tadorable Blanche penjât 9 dans des récits sourent exagéréil, le gage d^un douloureux aveair. LE coMrs. Non, du moins je l'espère. Il s'agît d'une simple pr^^ren- lion , que vous détruirez , sans doute, et je suis d autaot plus disposé à vous excuser , que celle légèreté que cet amour des belles est 1 histoire de tous nos preux cheiraliers. Air de Romagfiésie. Au cbamp d'honneur quelle ardeur nous enflamme; Quand on se bat pour un être adore ! Servir son prince , et défendre sa dame^ Pour tout Français c'est un devoir sacré. Oui, le désir qu exprime en son envie » Tout preux-guerrier par Tamour transporté ; Après rhontieur de venger sa patrie, C'est 4'obteair le coeur de la beauté. ADALRIC. Ah! si, jusqu^ à présent, fai couru de beautés en beautés, si changeant à chaque instant de devises et de couleur, mon bras a tait triompher dans 'maints tournois les noms de tant de nobles dames, c'est que le moment d'aimer véritablement n'était point encore arrivé Mais j 'ai vu votre adorable fille, et je suis fixé pour toujours. Les Prêcébens , ISOLIER. COMTE. Allons, vous plairez, je Tespèrc. {Apercepant îsolier. Ap- prochez, Isolier , votre présent n'est jaitiais de trop ici. . . venez prendre part au bontieur que j'espère vous annoncer bientôt. . . Oui, si le plus cher, de mes vœux est exaucé, Adalric sera l'heureux épout de ma fille. ISOLIER. De ma cousine. . • a ptùrt Quelle affreuse nouvelle! LE COMTE. SaiJs> doute , de votre coosine . * * qu*ar>donc cet événement de M ex.raordiDasre. Bla nche. 2 lo Mais, seigneur , rien sans doute qae de bien natarel. .. instement. et je m'en réjouis* LE COMTE, à Adalrk. Je vous quitte et vais disposer ma fille à vous attendre. » Air Mon cœur à V espoir s'abandonne. Par vous augmenter ma famille y Yoilk l'objet de tous mes vœux ! Obtenez le cœur de ma fille. ISOUE&, à part, Hëlas I suis- je assez malheureux. ADALEIC. Dites-lui bien , je vous supplie. Qu'heureux de vivre Sdus sa loi / Je veux l'aimer toute la vie. .. ISO LIER y à part, L'aimera-t-il autant que moi. LE COMTE. Par vous augmenter ma famille , Voilà l'objet de tous mes vœux / Obtenez le cœur de ma fille Je n'en serai que plus heureux. ISOLIER , à part. Dans son cœur l'espérance brille, ^nseml/le» { Tout s'arrange au gré de ses vœux ! Du comte il obtiendra la fille. Hélas! suis-je assez malheureux. ; ADAL&IG, OU Comfe, Dans mon cœur l'espérance brille , £st-ilun destin plus heureux ! Etre l'époux de votre fille , Yoilk l'objet de tous mes vœux. Le Comte sort. SCÈNE V. ADALRIC, ISOLIER. ADALRIC. Allons , le père est pour moi , et avec un peu d'adresse, il faudra bien que Blanche pense comme. son père... ^per^ " ceçant IsoRer gui portât plongé dans une profonde réoerù, Eh bien!. . Ah çà! mon cher Isolier, qa'avez-vous donc?. . . pourquoi cette tristesse subite qui s^est emparée de vous de* puis notre retour dans ce château P. . n'êtes- vous donc plus ce page si hardi près de toutes les femmes, ce chevalier qui m'a toujours disputé avec le' prix de la bravoure , celui de l'inconstance et de la légèreté. ISOLIER. Ah ! mon cher Adalric . . . ADAtRIC. Quel ton lamentable ... je gage que vous pensez toujours à cette belle inconnue pour laquelle vous soupirez depuis si long-temps, et dont vous n'avez jamais voulu nous dé- celer le nom et le rang. ISOLJER. Il est vrai. ADALRIC. Serait • elle infîdelle ? ISOLIËR. J'en ai peur. ADALRIC. Il faut vous en assurer. ISOLIER. Comment? puisque je n'ai pas osé lui dire encore que je l'aimais/ ADALRIC. Vrai... Oh! par exemple^ mon cher ami, à quoi pensez- vous? vous ne m'aviez pas habitué à vous voir cet excès de timidité. ISOLflBR. Auprès àts autres femmes j'étais plus hardi, parce que ce n'était point l'amour qui me conduisait à leur$ pieds ... je les trouvais jolies , je brûlais de leur dire ce que j'éprouvais , d'obtenir un retour souvent aussi passager que mon ivresse; mais ici ma position est bien différente. ADALRIC, Oh! vous aimez sérieusement, k ce qu'il paraît? ISOLIER. Adalric, elle est si belle? 12. ADALRIC. R^i3oii àe plq3 poor parler. ISOLER. Maïs paisqae je n'ose pas . . AH ! sHI ne s^agîssait qoe de me déclarer aoprès de Idoles le^ femmes de ce châieao. adalriç. Et TOUS venez de quitter la .cour de Charles VII , sî re- nommée par sa galanterie.^. Songez donc, moo cher, que vous aller faire rétrograder P^mour. Chevalier , vous parlez bien légèrement de ce /^^ntment si noble et si profond , de ce senlinieot qui, lorsqu'il repose sur un être digne de nos respects , élève Tame et fait les grands hommes. Air Nouvffnu de Doche, Oui, de rameur, j'entends souvent médire ; Hommes ingrats, bien loin de le blâmer , ' Reconnaissez plutôt son noble empire , £t iivrez-^vous au doux plaisir d'aimer. i>oiirce d'honneur et souvent de génie ^ Ce Dieu préside aux plus nobles travaux ! Tel qui jamais n'eût servi sa patrie. Doit a Camoufle surnom de héros. Il redoutait les dangers , les alarmes , Il frémissait au seuj aspect d'un camp! L'amour le guide , il a saisi les armes , Et des hasards il rexicnt triomphant. Loin d'avoir pu m' élancer dans la lice , Si par l'amour, je n'étais adopté. On me verrait encor page no\ ice , Au dernier rang, p^rmi tous rejei4^^. Ifîaguère eu En , maître de nos murailles , liorsqt!e l'Anglais voulait nous ass,ervi,r . Gharle éloigné du séjour des bntatiles. Sur ses dangers cherchait à s'étoiTrdir. Du pau^ re en vain on dévastait le chaume. Au sein des bals , dans Sfi frivolité , Ch»rle riait , et jamais un ivyaume ffe se perdit avec plus de gatté Pour réveiller ce dont Tindolcncc , Vers le plaisir se laissait 4irif ff i i3 En vain ses preux, modèles de vaillance , A chaque instant lui montraient le danger ! II rësibtiait , Âgnbs parle, il s'élance , Dans les combats il va porter l'effroi; A son aspect l'Anglais fuit et la France Avt'C ivresse a reconnu son roi ! Telle est che^ nous la puissance des femmes , Qoc quelque attrait , que Ton donne aux laurieri, Si Ja bravoitre était moins chère aux dames , On compterait moins d'illustres guerriers. ADikLRiC. Tout cela 6t fort bin, mais croycz-m'i, Isofier. Air z Restez , restez troupe jolie. Devenez un peu moins timide, • ^ Car c'est un tort , moi dieu merci ; Par le contraire , je irie guide , Cela m'a toujours réu>si. Je ne craignais point de disgrâce , Je sais qu en amour , la beauté Nous en veut moins de notre audace , Que de notre timidité. ISOUER. Mais jasqa'i^ présent j 'a! suivi cette marche. AOALRIC. Eh bien ! il faut continuer ; vous avez tant de moyens pour plaire. • . un homn^ à peine âg^ de '9 ans, l'on cite partout pour sa valeur , que le Roi lui-même a daigné recevoir chevalier , et devant qui les Anglais ont fui constamitient , un homme qui n'a jamais paru dans un tournoi sans eu sortir vainqueur, et dont la discrétion, est aussi exemplaire que la fid^lil^. . quelle femme pourrait vous résister?.. Déclarez- vous ; si Ton vous repousse, pressez, priez , pleurez même, s'il le faut. ISOLIER , étonné. Pleurer ! ADALRiC. £h bîenf oui, pleurer. ISOLIER. l'^yQmç qqjB e$ iiioy^n ae m'était pas eiic4>fe comiu. ' S» ADALRIC. V^^ nfi s^ves pa3 pkarer à velostë? 14 ISOLIER. Du loul. AnALHIC. Tani pis, il faudra apprendre. • . c'eil encore an moyen de édHction ... Ici Urmei , mon cher , il n'y • rien ao- desius de cota. . . Si voui Mvies combico de foii cela m'en arrivé. ' , tSOLIER. A voua î ADAULIC Oui, i moi ; mai* on vient. . . votre belle eat laoa dovit parmi la suite de Blanche. laoUER. Avec elle, oh! oui. adalhic. Voyoni , ion nom... ISOMER. Eit un myitëre que je ne puii vou* révéler. ADALlll€, à pari. Tonjoura diicret ; que de défaota k corriger en lui . H réierve pique ma curioailé- isoLiEit , à paH. Alloni, do courage. scène VI. LesPrécèders, blanche, LE COMTE, ISAURE, BtRTlVAND, Soiie. Air dv Doche. De notre jftnne ouvt^raine , CdldhrOMicil.'iJiltraiMl , 8i>uï Rca lui» , die UQui enchaîne , Pariïi vertus et ses bienfaits. tE rOHTB. Je voua taia gré , met aniii, des marqnea d'aïUcbeiMii' ALRIG. .Quelle idée vous faitès^voiis' donc de maria^ ? rassora- vous de grâce, un mari n'est point un tyra* ; crovez àon avenir plus flatteur. Depuis trots^ans je voiis aime , 1 absence n'a rien pu sur mon atfiour , et vouâ vous offririez poiff la »7 reiaière fois aujonrd'hai , à mes regards ^ madaïae , mie cet amour oe serait ni moins vif , ni moms sincère. BLANCHE. Quoi! il naîtrait si brusquement .^ ASAUtlC. Oui^ madame. Chevalier^ tous exagérez trop ppur être sincère. . - ADALRIC Croyes • . • BLANCHE. Vous chercherez peui-^trc k me persuader que je suis la seule femme que vous puissiez aiiner. ADALRIC. Oui, madame y connaissez mieux le cœur d^un franc et loyal chevalier. Air Des dei^oirs de la Cket^alerie. . • Auprès de nous , de la galanterie Ghaqui! beaut'é peut invoquer les lois , Mais notre amour n*est que pour une aime. Noire respect pour toutes k la fois. Sur cet aveu , ne formez aucuns douces. Oui chaqiic femme k nous peut se fmr , N'en servir qu'une^ et Jes défendre toutes, Yoilk quel ei>t le sei*ment du guerrier. BL4NCHE. Il est impossiUe de se tk*er plus adroitement d^ane ques- tion indiscrète. Au reste , le lieo que mon père désire voir se former entré nous , est trop important pour ne pas donner malière à quelque réflexion; vous ne trouverez donc pas éton- nant, j'espère, que sans répondre* positivement encore k votre demande, j'ose vous prier de me permettre d'attendre quel- que temps. ADALRIC . Si c'est une épreuve que vous desirez faire sur mon amour madame , die ne m'inspire aucune terreur; ma flamrne est trop vive et trop pure , pour pouvoir s'altérer ou s éteindre mais de grâce, quel terme assignez-vous k ma souffrance. ' Blanche, i8 BLANCHE. Je ne sais , votre conduite décidera cette question. ADALRIC. Allons f arec toute mon impatience 9 ne me roilà gaèrei plus avancé que ce pauvre Isolier. BLANCHE. Que voulez-vous dire ? ADALRIC. C'est une histoire tonte entière. • • celui-là , par exemple, je vous le donne pour le phénix des amans présens , passés et futurs , il est d'un platonisme effrayant. Figurez- vous , madame , que depuis quatre ans , il est amoureux , et qa il n'a pas encore osé le dire à sa helle. BLANCHE. En vérité. ADALRIC Voilà qui est fort^ n'est-il pas vrai? c'est ce que je loi ai dit, et j'avoue que je lui croyais plus de hardiesse . . . mai» je m'aperçois que' cette conversation m'entraîne loin du hot que je m'étais proposé d'atteindre. Je vous laisse , heureux si votre hooche daigne prononcer bientôt une décision ^ dont mon cœur ait lieu de s'applaudir. Il sort, SCÈNE YIII BLANCHE , seule. Isolier aimerait ... ah ! si mon cœur ne me flattait pas d'une fausse espérance , si j'étais l'objet de son choix. Âir du Billet de Loterie, Depuis quatre ans , modèle de constance , Ce jeune preux est fixé sans retour. Et les exploits de sa'haute vaillance y On les doit tous au amour. a"» COUPLET. S'il m'adorait, si cette ardeur extrême , A mes genoux s'exprimait sans détour S'il mç disait Blanche , c'est toi que j'aime. . . J'aurais grand' peur de l'aimer k mon tour. C'est loi. 19 SGÈI^E IX. BLANCHE, ISOLIER. IS0LI£R , à pari. * Voici rinstaiit de parler. BLANCHE . £h biea ! Isolier, pourquoi ne pas approcher f ISOLIER, s^ approchant. Ma cousine {à part. Quel embarras ! BLANCHE. Qn prétend que vous aimez. . . c'est sans doute à la cour du roi Char\es , que cet amour sera survenu P ISOLIER. Non , ma cousine. BLANCHE. Vous m^étonnez. . • quoi , parmi toutes les beautés réu- nies auprès d'Agnès , aucune n'a pu toucher votre cœur? ISOUER. J'aimais auparavant. BLANCHE. Et . • . le nom de cette noble damoiselle,. ISOUER. Son nom. . . permettez-moi de le taire , je n'ai plus l'es- poir d'être aimé. BLANCHE. Craindjriez'vous qu'un autre . . . ISOSIER. . On la marie. BLANCHE, à part» C'est moi. • . {haut. habite-t-elle ce château. ISOLIER . Oui, c'est ici également qu'elle m'apparut pour la pr* mière fois. / BLANCHE*. Pour la premièa^ fois. v 20 ISOLIEE. , Je Tenais d^élre présenté ao comte votre père , et en ma qualité de page^ieFaceonipagnaile soir an cercle desonillas-' Ire épouse. Là, je vis une jeune peu près de mon âge ; son air plein de candeur , sa beauté , tout décida ma défaite Blanche fuk un mouvement ^ Isoiier reprend plm ùmidemcnU] Trop craintif pour oser parler, je renfermai dans mon cœur le secret de cet amour , mais il m'éleva an* dessus de moi même , il me fit sentir que pour être digne d'elle» il fallait parcourir une carrière d^honneur et de gloire, Sès-lors . e n eus point de repos que je ne fusse armé che- valier , que quelques exploits n'aient bonoré ma vie , soit dans les combats , soit dans les tournois , et que je ne l'eusse .fait proclamer la plus belie; F amoiir a doublé mon cou- rage , j ai réussi dans cette noble entreprise. Sans doute elle sait tout ce que vous avez fait pour la mériter. ISOUER 0 ï^on , ma cousine , mais sî elle avait pu épier en secret ma condiiîle» lire au fond de mon coeur , j'ai échappé à toutes les séductions, son souvenir était un talisman contre l'inconstance. Osez donc le lui dire» isolieh. Son spect seul m'impose k on point. BLAKCHE. Comment ! aucun de ses regards» Air C était Renaud de Montauban, Ah ! d'un regard peu content , si j'osais Lui demander un retour doux et tendre , Céderai l-elle à mes projets ? fiL ANCHE. Tâchez de vous twe comprendre. ISOLIER. par ce disicours, doîs-je me diriger? > 21 BLANCHE, timidement. Oui , TOtre amour, faites-le lui connaître, Et vous serez pJus avan»;ë , peut-être , Si vous asez l'interroger bis, ISOLIER , transporta et tombant aux pieds de Blanche, £h bîenl la timidité le cède à Tamour; apprenez donc que cette femme, pour qui j^ai tout bravé, que cette femme, devant laquelle tremble un cœur , que Taspect de Teniiemi n 'a pu faire frémir que de courroux , c'est. . . BLANCUE . Eh bien ! SCÈISE \. ] BERTRAND gui depuis un instardécoutaU dans le fond ^ s^ avance, BERTRAND. Je vous demande mille pardons^ mais je croyais trouver nion maître ici. ISOLIER , h part. Au diable Timportun^ pour le premier mouvement de hardiesse qui me prend , c'est avoir du malheur. Ah! Ber- frand, je me vengerai sur Isaure. BERTRAND , h part. J'ai dérangé un tête à tére, c^estsûr; pauvre Adalric ,^ yous êtes plus fou que moi. ISOLIER. Ma cousine^ je vous quitte, et vais rejoindre mon oncle. BLAKCHE. N ^abandonnez pas encore tout espoir. BERTRAND , h part. CVst cela^ en attendant mieux. BLANCHE . La dame que vous servez n'est peut-être pas aussi insen-" s\\À^ qu'elle le paraît à vos yeux. ISOLIER . Je le désire, et n*ose l'espérer. J/ wr/. 22 I SCENE XI. BERTRAND, BLANCHE. fiERTRAND. Parbleu , madame , je dois avouer que c'est un cJieva- lier bien intéressant que te sire Isolier. BLANCHE. Tu crois.. . BERTRAND. Si je le crois , parbleu , j^en suis sur. • • hardi près de toutes les femmes , timide auprès d^une seule. . • BLANCHE . D'une seule. . . BERTRAND. Près de la seule femme qu'il aime, c^est clair. . . près de vous. . . BLANCHE . De moi . . . maître fou. ^ BERTRAND. Allez, madame, tout fou que je suis, j'ai bien ya qpt c'était vous qu'il aimait; on parle du discernement des fem- mes, de leur tact en amour, je suis aussi fin qu'elles..** depuis notre départ du château, Tamour du sire Isolier n'est plus un secret, pour moi, cependant, je n'en ai jamais a r Je . BLANCHE. A quoi bon me fatiguer de cette plaisanterie . BERTRAND. Du moment où vous ne voulez rien apprendre , je me tais; au fait , cela, vous convient peut-être , il ne faut pas dispa- ter des goûts. BLANCHE , souriant. Tu as raison . .. sérieusement. Quand à l'amour d^solier, j'ignore quel en est l'objet , et ne puis supposer que ce soit moi ; j'ai regardé ce que tu m'as dit comme une saiUie .de fou , et te prie dorénavant d'éviter de nouvelles suppositions, quelles que soient tes idées à cet égard. Elie sort. > ^3 SCENE xn. BERTRAND , seul. Elle est piquée , parce que j'ai tout deviné. . . Bertrand , mon ami ^ tous avez fait une sottise , heureusement ce n'est pas la première , et il est probable que ce ne sera pas la dernière... et mon très-honoré maitre qui veut... que Tamour soit aveugle/ c'est très bien; mais que la mémeinnrmité pèse sur rhymen , c'est très-mal ... et pourtant , soit de gré , soit de force , ce mal est presque général , que faire ? courber la tête et se soumettre au joug du préjugé. Air Vaud. de lorRobe et les Bottes» Puisqu'il faut, dans 1& mariage. Que tôt ou tard on prenne rang; Au lieu de bruit et de tapage , Montrons un silence prudent. Réglons-nous sur ces bons apôtres. Qui soufireut, sans être envieux, Que ce qu'ils ont fait chez les autres Leur soit rendu plus tard chez eux. SCÈNE XIII. BERTRAND, ADALRIC. AD\LBIC. Ab ! ab! maitre fou ^ te voilà les bras croisés , si tu savais ce qui t'arrive , tu ne saurais pas si tranquille. BERTRAND. Que voule£-TOus dire f monseigneur? ADALRIC . Ce que je veux dire , qu'Isolier est là , dans la grande ga- Jerle , qui lutine Isaure. BERTR AI9D . Isaure ! ADALRIC . ^ Elle ait une belle résistance , je dois en convenir , mais ^'est égal y il en viendra à bout. 24 BERTRAND. Âh! çà f mais c'est donc uo démon que ce petit diable-U, et de deux. ADÂLRIG. Comment ^ il y en a une seconde ? BERTRAND. ^ Oui, monseigneur, il y en a une seconde, je ponmif même dire une troisième, car il a débuté et œatki parco»- ter fleurette à la petite Claire. ADALBIC, gatment Comme il y va , mais c'est délicienx. BLRTRAIVII. N'est-ce pas , monseignemr? APALRIC. ' Mais ris donc aussi, BEBTRAVPo Comment donc, sans doute, {à part. } N4>%s allons roir tout-à-rheure. ADALRIC . Et. .. est-il aimé? BBRTRAirn. Oui , monseigneur ? ADALRiC- 1 Tu sais le nom de cette dernière belle ? BERTRAND . Oui, monseigneur. ADALRIC. Et c'est. . . BERTRAND. C'est la jeune comtesse. ADAIJUC. . Blanche ! BERTRAND^ Riez donc , monseigneur, c'est vraiment délicieux ^n'ot- il pas vrai ? mais il ne faut pas que mes intérêts soient tn danger, et je vole au secours dlsaure. S" arrêtant et regar- dant. } Je n'irai pas loin , car la voici qui fiiit devant Isolier. 25 ADALRIC. tiolier aimerait Blanche , et en serait aime. BERTRAND. Je vais joliment lui parler à ce beaa monsieur.** ADALRIC. Non , il faut suivre cette aventure jusqu'au bout retirons- nous à Técart. BERTRAND. Comment, vous voulez que je voie de sang-froid. . • ADALRIC Je te l'ordonne. BERTRAND. Au moinjs nous resterons à portée de tout voir 9 et de tout entendre. ADALRIC Sans doute. BERTR\ND, à part. Alors je ne risque rien ... les voici. //s se retirent à l'écart. SCÈNE XIV* Les Précédens , dans h fond ^ ISAURE , ISOIJER* is AURE j fuyant devant Isoiier, Ah I çà , mais laissez-moi donc , qu'est-ce qui vous a pris si brusquementi" ISOLIER. Je ne te croyais pas si cruelle* ISAURE* Cruelle 9 moi, par exemple. •. si c'est vrai... vous savei bien que j'aime Bertrand , ainsi . • ' ISOUER* Qu'est-ce que cela fait. BERTRAND, à part. Allons I il est déjà dans le bon chemin* Blanche. 4 > J 26 UAUKE. Tient , qD*e*l-ce qoe celi fait ; eb bien I est-ce qoe tm croyez que Bertrand serait coulent , u. . . BEATHANn , à plat. Par Dieu non , je ne serais pas content I ISOLIER. Donne-moi nn baiser. ISADRE. Avant mon mariage I UOIIEE. C'est bien ceqoi en fait le charme, le beau mfrilc à l'obtenir après. BEItTEARD , k part. Il n'est pas mal mauvais sujet comme cela. ISACRE. I4on , monsieur , vous ne l'aurez pas. ÏSOMES. Eb bien ! je le prendrai. ISAORE. C'est ce que nous verrons se ééfenâa^ je tous prénw que je vais crier. ISOUER. Air QiMtnd loi sortir de la cote. , Eu VRin Bertrand te préfhre, 1 Cet hjineu dépend de moi , Si je n'y consent, ma chère, Bertrand ne peut Être ï toi. . ISIURE.' I Vous consentirez , j'espire. ISOLIEB. Un baiser, si non, ma foi. D'une autre il subitia loi. bùj ISIOBS.' En prendre une autre en mariage. ISOUEB. Pour un baiser je ctde , eh bien t.. Puis k me taire je m'engage. ISADRE, parlant. A vont taire , bien vrai , et Bertrand liû-ména. 27 ISOLIER. Ohl Bertrand sartoot. BERTRAND. £lle capitule ,*je suis perdu ! ABALRIC Qae vois-je! Blanche. BERTRAND. Son ! la scène va se changer. Adalnc eiUraine Bertrand , ûs disparaissent un instant. isiURE , avançant et finissant le couplet. Au fait, on n'en saura rien. ISOLIER. Non, non. Ton n'en saura rien. {^Au moment oà ii embrasse Isaure , Blanche parait devant hA SCENE XV. BLANCHE, ISOLIER, ISAURE, ADALRIC ET BERTRAND reparaissent dans le fond. BLANCHE. A merveille l ISAURE. Madame ! ISOLIER, à part* Ma cousine! je me suis fait une jolie affaire avec içna ven- geance contre Bertrand. BLANCHE. J^ai peine à croire ce que j^ai vu , je doute de ce f ai yu. ISAURE. Madame, je vous assure. BLANCHE. Taisez-vous ? ISAURE , à part. Allons , je parie que voilà encore mon mariage retardé. • faut'il que j'aie du malheur. 28 I BLàNCHB. Voilà donc ce jeune homme si doax , si timide , ce jeune homme qui n'osait parler d^amonr... c'est àmiesaivanleqa'il adresse ses vœux , et moi qui me flattais ... Air Ma sœur et moi dans un naufrage. Vous chaDgez, je change de niéiie. Et d'un autre comblant Fespoir , Certaine que je suis qu'il m airne^ » Je vais l'épouser dès ce soir. ISOLIER, à part. ^ L'ëpouser, oh! revers funeste! BLANCHB. Oui , je vais lui donner ma foi. Ah! jugez si je vous déteste. ADÂLRIC , dans le fond. C'est très-agréable pour moi. BERTRAtiD. Monseigneur , on vous épouse par dépit. ADALRtC. Tais-toi. Impartant bas, Et fais ce que jeté dis, BERTOAin • f Quoi I vous voulez , malgré tout... ADALRIC, Va ! te dis~je. Bertrand sort. SCENE XTI. ADALRIC, BLANCHE, ISOLIER, ISAT7RE. BLANCHE, à Isaure, Quant à vous p, mademoiselle , vous ne m'appartenez plas. ISAURE. Quoi! madame, à part. M. le comte qui paraissait vouloir me marier , l'envie n'a qu'à lui en passer. ISOLIER . Ainsi donci Adalric. 29 BLA77CHE. Oai , chevalier y il sera mon époux ^ c'est le vœa de mon père, et le mien. ADALRIC , s'aoançanU ^ Ah I madame , qu'ai- je entendu ? BLANCHE. Quoi^ seigneur^ vous nous écoutiez! ADALRIC. Air tTAristipe» Le seul désir d'exprimer mon ivresse. Je ravoucrai , me ranieniit ici Sans espérer qu'à ma vive tendresse Vous daigniez rJpondre aujourd'hui. Mais puisqu'enfin vous payez ma constance, Ah/ mon bonheur a commencé dc'ja. BLANCHE, à part. Je n'aurais pas ainsi parlé, je pense, Si j'avais pu prévoir qu'il était ia. O/i entend la ritournelle du chœur suivant Mais quel est ce bruit? ISACRE. ^ C'est M. le Comte et tous ses vassaux. ISOLIER. Mon oncle ! BLAIHCHE. Mon père saurait-il déjà P. . ADALRIC. Oui, madame. ISAURE, à part. Pauvre Bertrand ! comment tout cela va-t-il tourner ? SCENE XYII. TOUS LES PERSONNAGES , CHOEUR. CHŒUR. -> % Chantons tous ce bonheur suprême, Célébrons cet heureux hymen ; Il est si doux à ceqa'on aime , De pouvoir unir sou destin. 3o LE COBITE, à Adahic. Qa'ai-je appris, Chevalier? dois-jé ajouter foi anxdirci de fie/rtrand? ADALRIG. Ooi , Seigneur , Isolier aime yotre fille ; et en est aimé... Surprise d'Isoiier et de Blanche; celle-ci veut f interrompre; û eontintie. Permettez , de grâce. Madame ; Comte , j 'aurais été heureux de vous donner le doux nom de père , mais k bonheur de votre fille est Tobjet constant de vos désirs..- vous-même m'aviez imposé celte condition ; puis-je donc tenir sa main d'un moment de dépit, et par cèl hymen assurer le malheur d'un homme que dans les camps j ai nommé mon frère d^armes- . • Consentez, je vous supphe. LE COMTE, à Blanche. Pourquoi m'avoir fait, ce matin, un mystère de Tamoar de votre cousin ? BLANCHE. Mon père, je ne l'ai connu qu'aujourd'hoL LE coirr£ Air de Turenne. Je ne voulais, peur époux de ma fille , ' Qu'un chevalier dont le nom glorieux Vint augmenter l'ëclat de ma famille ; i Montrant Isolier. Sn lui tout sait combler mes vœux. Il lui prend la main . Sur Fa venir de ma fille chérie Je me confie a votre cœur ; ^ Car vous donner le soin de son bonheur^ C'est vous donner plus que ma vie. ADALRIG, à Bertrand. £h bien ! que dis-tu de ma conduite ? BERTRAND. Je dis, Monseigneur, que vous êtes moiiiis fou que je le craignais. LE COMTE, à Isaure. Isaure 9 nous allons signer le contrat de Blanche 3i iSAURE , saluant et prenant le hras de Bertrand. Grand merci f monseigneur. BERTRAND. Mais plos de baisers. ISAURE. C'était par amour pour toi. BERTRAND. Vraiment. . . eh bien ! soit , mais soayiens-toi de la leçon. yJVDEFILLE. Air Vaud. des Frères de Lait* LE COMTE, à Isolier, Pendant quatre ans votre rare constance A du destin dëfië la rigueur ' Sur elle en vain fondant votre espérance , Vous vous taisiez... Aux rêves du bonheur Allait bieptôt succéder la douleur. Timidité sied fort a la jeunesse; Mais en amour elle est hors de saison. Pour réussir près de gente maîtresse. Soyez hardi y croyez-en ma leçon. ADALRIG. De ses attraits la jeune Hortense est fière , Et leur pouvoir pourtant est contesté. D'où vient qu'Eglé, moins belle, sait mieux plaire ^ Et que d'amans un essaim transporté Yante partout sa erâce et sa beauté? C'est que d'Eglé le charme, le sourire. Décèle en tout un ange de raison. Yous qui vouiez nous plaire et nous séduire. Jeunes beautés , suivez cette leçon. BERTRAND. Pauvre, ignorée , je vis dans la misère. Disait, un jour , un enfant d'Apollon ; Fais comme moi , lui répond un confrère. Chante , mon cher, quelque riche en renom , An poids de l'or il paiera ta chanson. Bientôt chez lui l'or coule en abondance ; Hélas ! ses vers en sont-ils meilleurs? non* • • Ifais seulement il n'aura pas , je pense , De son confrère oid>Ué la leçon. 3a ISAURE. Un bon vieillard disait a bachcictte Claire ! Lucas vous chercbe chaque jour; Toujours il veut vous parler en cachette; Mais s'il obtient Faveu de votre amour. Bientôt après il fuira sans retour. Ah ! je saurai, dit-elle, me défendre^ £t peur appui je prendrai la raison. Mais de Lucas un regard fut si tendre^ Que ia pauvrette oublia la leçon. ISOLIER. En me voyant un aii dou^ et timide, Que de guerriers se répëtaiect tout bas Trop jeune encor, 1-audace en vain le guide.. Si quelques faits ont illustre mon bras. C'est que leur gloire a diri'.é mes pas. Oui , si tu veux qu'on cite ta vaillance g Disait mon père, imite le renom Des vieux guerriers dont s'honore la France Toilk^ mon fils, la plus belle leçon. BLANCHE^ au pubUc* D'un jeune auteur près de vous interprète , Puisse ma voix le servir aujourd'hui ; Puissé-je enfin n'être point indiscrète , Et quand je viens vous implorer ici. Eh sa faveur obtenir votre appui En retraçant un temps où de la France » Comme aujourd'hui, brillait le noble nom. Il a , messieurs , compte sur l'indulgence; Epargnez-liii quelque dure leçon. Fffl. J LE JOm DES NOCES , OU LA LETTRE INITIALE , COMÉDIE -TAUDJQYILLE £N VN ACTE; PAR MM. DUVERT et NICOLE. =L A Représeûtée pour la première fois sur le Théâtre du Yanderille^ le 14 octobre i8a4* Prix 1 fr. 50 c. mnmtn/wtmwtmtH/tMwtttmnitMtnnnf^mt/vtm^ PARIS, iv GRAND MJlGASIlf DB PIECES DE THéATJIES ANCIENNES ET HODEENXS 9 CHEZ M*» HUET , LIBRAIRE , RUE DE ROHAN , n. ai. BARBA, Libraire , au Palais-Royal ; Et chez l DELAVIGNE , Libraire , rue BourgPAbbé , passage de TAucre. 1824. i^^VW**^ VWW»!'»* VmxmWW^W»^'*' H¥l>»WlWliWH»ruit d'uae voiture ; elle s'arrête à la porte... C'est un sapin , iens donc voir... Le cocher prend un sac de nuit... un para- ►luie. COMTOIS. Un chapeau à cornes ! C'est lui I ROSINE . Qui, lui ? COMTOIS. Mon ancien maître*. • ce marchand retiré... M. DorTÎIle; allons I n n'y a plus de doute , c'est lui qui épouse... Ha paa- yre maîtresse I £h bien ! voilà de ces goûts ^ de ces passioos qui TOUS déroutent la tête la mieux organisée. ROSINE. Oh 1 la plaisante figure I II dispute arec le cocher. COMTOIS. le psfrie que c*esl pour le pour-boire... //rrce pur /a fenêtre. Monsieur, Monsieur! c'est d*usage à Paris... Gai» la tas est de trente sols ; mais on en donne trente-deux. .. A ce trait-l^ seul je l'aurais reconnu. SCÈNE IL LES KÊSES DOKVILLE , portant nn sac de nuit et an parapitde. Air uaudev^ille de Michel et Christine» XHSEMBI^E. COMTOIS. ROSINE. Oui , c'est lui , Quoi ! Vest lui , Cest bien lui ; Quoi ! c'est loi ; Je reconnais la figure Quelle grotesque toumure ; Quel étrange aventure ; Quelle étrange aventure Madame a donc perdu l'esprit. Madame a donc perda resprit. DORVILLE. Me Toilà donc près de ma femme. ROSINE. Comtois y ce doit être une erreur ; Est-il possible que madame A ce iuagot donne son cœur ? COMTOIS. Pourtant c'est lui dont me parle sa lettre , Oui , sur ce point }e ne puis m'abuser £st-ce Monsieur qui -vient pour épouser? DOKVILLE. Si vous voulez bien le permettre. DORVILLE. COMTOIS , ROSINE. Oui c'est lui [bis Oui c'est lui ^ Qui doit être Qui doit être Votre maître ; Notre maître ; Pour mari , Pour mari , Oui c'est lui. Quoi I c'est lui Que Madame prend aujourd'hui. Que Madame prend au jouriTiia- 7 DORVILLE . Mais 9 je ne me trompe pas... Je disais aussi t Toilà une Bgure que je connais ; c'est ce grand coquin de Comtois. ROSINE. Il te reconnaît I s COMTOIS. Eh bien! ça prouve qu'il est physionomiste. àDorviile Oui f monsieur f c'est bien moi... Enchanté ae Theareux hasard.. • DORVILLE. Tu es y à ce que je toîs » au service de madame de St- Valéry. COMTOIS. Depuis deux ans. DORVILLE. Alors 9 si tu te conduis bien, je te garde. COMTOIS. , Oh I Monsieur I c'est beaucoup d'honneur pour moi. DOR\ILIE. Et ma femme P où est-elle P car^ comme je teTai dit ^ je viens f>our épouser ta maîtresse ; c'est une histoire , un roman ; e vais t'en faire la récapitulation générale. A la mort de son mari qui était receveur dans notre département ^ elle prit le deuil... Ce sont de ces petites formalités... Et puis, le noir lui va très-bien. Lorsque le délai fut expiré , je lui demandai sa main. Une tournure agréable, un âge raisonnable, et dix mille livres de rente , ça ne se trouve pas partout. COMTOIS. Et elle consentit ? DORVILLE . Du tout ; refus net. COMTOIS. Mais alors, comment se fait-il ? DORVILLE. Elle quitte Troyes pour venir demeurer à Paris; je lui écris dix» vingt lettres charmantes ! Ah mon ami , on est bien élo- quent, lorsqu'on prend son cœur pour chef de correspondance. Pas de réponse ; je me désespérais ; je voyais mon amour en état de faillite ouverte, lorsque tout-à-coup • c'était avant-hier , je reçois une lettre de madame de St- Valéry... Elle me dit qu'elle n'a jamais cessé de m'aimer, et qu'elle m'attend au- jourd'hui pour conclure notre mariage. 8 COMtOIS. SaTérité! DORVILLE. Au Il a donc fallu pour la gloire* L^heureux époux -Ae ta maîtresse Va jouir d^un bonheur total j Oui , sa lettre , de mon ivresse A complété le capital. De ses vertus f ai dressé Pinyentaire , Bien ne saurait annuler mon ardeur ; Car pour jamais je sens que de mon cœur Ses yeux seront commanditaires. ^c Il était temps ^ il était diablement temps! je dépérissais! Toe d'œil... Mon embonpoint est tombé de près de Tin-». M I I • ' • •' De votre argent , il faut dan^ to^sles .cas , Une moitié pour payer la j»^sticje ^ " • • L^autre moitié pour payer Ta vocal. I ' COMTOIS. • , Oui , monsieur 9 et je le tiens pour ^i^ s'iji e/^t^rocat^ il est sur le chemin de la fortuiie. '^ .i , . DORVILLE. C'est très-possible; je 1§ lui sojjliaitp^e tout mon cœur.... Mais 9 je jase-là, et jene pense pas â'piesenler mes hommages â madame... Comtois ^ aniK^i^ce i^f^^^we^r Domile de Trojes. COMTOIS. et'hè' Vient qiie^ fort à" ihiris ; elle rie'pc». ^,. lyéaocoli'p'/ear'iincîéllre qu'elle tà^ii' fâfi^ rhô'nnvur tfe iiV'm- dreSbét-tei^atin , m'oi*dôniie dèWoûs'fecljevoît-/si* vous' ar'rïvek^ âvàfrt'el^l W'de toi» coniurre'à l'aî^pârtémeat jaùhe'ilii; pfemifei*Vlô plue bel appnrlcm^nTtfe rhôiel. '*\ " ! *' ,S . ry^^ '^^-jioKnLtE. '^••'^^^- •'->-" t L'appartement jaun9? oh! par exemple je lui sais gré de son attention.... Ëh bienl/mt mi^ux^ ça me donnera le temps de régulariser un peu m'a toilette.. .'Appartement jaune I c'est original, ce>.,j.. â7V^'>î}. R^lle.^.enfeai, ^W^I^W» me conduix'e a 1 apparieuient jaune;' Aift Dans cet asile {*'Jvufnéh à Montmorencj» '..1 ...\v £t,nM toilette ... .'il' i; -n 1 jL , r-^ • 1 • I Va se termin^er promp;e^lta .*. T Allons mu be{le • . , , r ' i" ' - Aon»du'i^le/'-t'^-^ ••• '... Conduis • mon clier , Tépoux de ma maîtresse 9 A aoi logis c'est à toi de monter. • ri-,., ;..•;...,.., . , -COMTOIS., , .•„., .... . .. , ,.iSyU9P>f^b. je crois ^'uue .iclle X^icrèce^l. .*.• ,» ..'. h'un tel Tarquiu n'a rien à redouter. î '''? J . . i f I > ♦ .. ». I la U~ j Toa.. Va se tCTminer-i^fiwpIgWK al . ' I * Mdotom k mdn I . . Monloi» »PP'»ei-e-». " SÇÈTfE IIL ROSINE '^irtif^ 7. - Et Toilâ son mari!.. Noa, je n'en leriensfas, \e ne pais pas lé croire. .. Une femme Tcore, îuliej riche... £Ue qui pou- vait troQTer un i brillant parti... Je ne rois, pas en Térité^ à moins quVHen'aîl été cbBd3mnée par 110 jugrinen ta épouser cet homme-la... £h! maîsJ une Toitore s'arrête tncore â la porte... Madame en descend.. • Un îeqj^ candicf l'alMrde; il liii offre hi main... A ta bonne heurC celû-là^.. Je n* sais si e dois def ant cet étranger loi annoncer l'arriTée^... SCÈÎŒ IV. * - • * ETGBKE, Had. de SAINT-YAtEaT^ ROSINE. ECGÈXE. Comment, madame, il esl possible qœ yoqs ajex eo h bonté de m'écrire à Tro jes ; Totre lettre sera estée ao rdiat. Maa. de SAIÎfr-VALEtT. Ne m*aYÎei-TOos pas assuré, le jour de vçtre dernière tî- site k Saînt^Germain, que tous paitirtes le foer • nsême pour Trojes afin d'obtenic de Totic ende soft consentement à notre mariage ? SUGÈ?^E. Eo effet, en tous quittant^, ce îoor-U, *allai arrêter ma place À la malle-poste; buks un obstacle ioMifinoDlable est Il ireon -D>po8cr à >mon départ ; igui*et-f os qu'util tnonieQt de naoDter en voiture ri^neent j'ose -élever la voix. Ah 1 dUt^-znoâj peut^n de l'éloquence PeiU-ioa jaiOAis faire un plua doux emploi» Là , dès Tr,QDcht invoquant le génie , D'un noble espoir Je mésens transporté , hliàis^ plus heureux » je vois 1^ içalAWviiQ Pâlir enjin devant la vérité^ L'infortuné cesse d'être victime^ A mes accens il recouvre l'honneur.., 11 devient libr-e..^. et sujr le banc du ciime Je fais monter le calomniateur» Le jeune époux retrouvant son amante j Keste long-temps sur son sein appuyé. Ses pleurs iHentât mouillent ma main trmnblante* m Gardez votre or... abl je suis trop payé. Ses deux enfans et leur m^re attendrie , Avec transport me pressent leurs bras Ea vérité , je crois que , de ma vie , le ne nue vm si fier d'être avocat. Ils sont beareux ! je rxHS que de ma vie Je ne me vis fti fier d'être avocat {ùh • 1% ,,. yoilà ma jçïèrc HarCcDaq^ Yoil4 le moiSf qai m-a reteoa i Paris; m'en Youlp^ encore ? Nad. de fiAiNT-VALERT. Voqs plaidez trop bien pour les .autres^ poar perdre TOtrc cause avec moi.... EUGENE. Mais ne croyez pas que^ pendant les deux jours que j'ai été retenu aux assises , j*aie néglige l'objet qui m'intéresse le plus vivement; j*aî trouvé le moment d'écrire à mon oncle ma lettre a dû lui parvenir hier ou anjourtl'hui pour lui annoncer un mariage qui fait tout mon bonheur... Quedira-t-il quand il saura que c'est vous que j'ai choisie, car tous tous rap- pelez.... ]Mac\ d'eSAlNT-VALEBY. Qu'il fut TOtre rÎTal, oui, ce bon monsieur DorTÎIle, me fit rinsigne honneur de rechercher ma main... Comment! maïs il m'a âccaMé de ses lettres , depuis que je suis a Paris... C'est à mourir de rire... Son style à la fois sentimental et fi- nancier est tout-à-fait divertissant.. . Je TOUsl'aTais caché pour ne pas trop me faire Taloir...... EUGÈNE. Combien cette aimable préférence me pénètre! Mad. de SAINT-VALERY. Du tout, mon cher Eugène, il ne faut pas m'en savoir gré. J'aurais pu me faire un mérite de tous sacrifier un rival. }eune, aimable; maïs Totre oncle, un homme qui ne vr- dans le mariage qu'une règle de compagnie et qui a pui.^ tous fees moyens de séduction dans le code de commerce; et puis, mon cher Eugène, il a cinquante ans, et, tout riche qiK est, c'est à mon aTîs un de ce s défauts que le système des coDi* pensations ne saurait effacer. Air de l* Angélus Romagnesi» JJ*otat de Teuve a ses douceurs ; Vos goût», rien ne peut les contraindre; Poinl d^époux grondeur Jamais de jalousie à craindre dis. Votre oncle eût pu me plaire assez ; Mais prendre un mari d'un tel âge , Ce serait, vous en convîendrtz , Pousser loin Tamour du veuvage. Enfin ma lettre sera doric restée à la poste... C'est an p^ malheur; puisque tous n'avez pas pu la reccTOÎr, je dois tc** 3 en dire I0 contenu. Elle tous annoiçait qu'obligpée de partir bientôt pour laBretagne^ qù m'attend un vieux parent qui m'n élevée, j*a?ai9 résolu que notre mariage aurait lieu au- jourd'hui* EUGÈNE. . Aujourd'hui! ô ma chère Hortepsc tous comblez touà mes vœuxi ROSINE {a part. Est-îl possible? Mad. de SAl^^T-VALEllY. Je fais peut-être une folie. , . . EDGÈNE. Pouyez-Tous le. penser? mayieenlière^jeTeuxIa consacrer à TOUS rendre heureuse. Mad. de SAINT-VALERY. Pas de .ermens, mon ami; mauvais moyen de conviction. Si on ne lescûfpoint inventés 9 il n'y aurait jamais eu de parr jure. Mais nous perdons ici un temps précieux, tandis que nous devons être à la mairie à deux heures. Je vais m'babilier; nos amis sei^ont'pfêts. J'ai pensé à tout, favais même ordonné, présumant que vous arriveriea ce matin dans le désordre d'une toilette de voyage, qu'on vous doilnut rapparlemcnt du pre- mier; adieu , songez à ne pas vous faire attendre EUGÈNE. Air î Partons y la lune nous éclaire» Pour moi quelle heureuse iouroée ! e vnis repeter en ce jour. Au pied de Tautel d'hyménée. Le doux serment de vous aimertonjours. j4 part* Courons acheter au plus vite , Et la corbeille y et les bijoux. j4 Mad. de S Valéry. Pour un instant, si je vous quitte , Ahî c'est encox pour m'o couper de vous. ENSEMBLE. Pour nous quelle heureuse journée ! P»ji , nous allons répéter en ce jour, Au pied de l*autcl d'hyménée^ Le doux serment de nous aimer toujours. '1 '. 0 ^ » M SCÈNE V. COMTOIS , ROSINE. {Comiots arrhe en fredonnant. ROSINE. Te Toîlà bieD gai. COMTOIS. Et j'ai raison de TStre... Apprends que je suis enUèremeot dans les bonnes grâces de monsieur Dorrille, et que , séance tenante^ il m'a chargé de l'achat des cadeaux de noces. De noces ? COMTOIS. Oui 9 de noces ; je voudrais bien sQTQio mademoisielley ce qu'il j a dsrisjble à une noce. R0J5JNE. Ob t rien , ri^n, surtout àoeUe 4e ton pjréteod^ tottlre. COMTOIS a$^se fierté. Qu^est^^oe & dire Aoeioe P MonsSeur D'or?ille est mon mattre, et je né souffrirai pas.. ROSINE. Voilà un beau mouTement et si je te disais que ton mon- sieur DorTille est une dupe, et son valet un sot- COMTOIS. Je n'en erolniis que la moitié. ROSINE. Si je te disais que ton futur maître^ cejui que ipadarae époux enfin , est précisément ce neveu que tu arrangeaissî bien toui- à-i'heure. COMTOIS. Pas possiblcé ÀOSINE. Que ma maîtresse est id , que Toncle y est. je uc sais par quel et que je n'ai pas osé annoncer son arrÎTêca madame pour ne pas lui avouer labévuede monsieur Comtois» COMTOIS. Comment ce serait ce di^ne monsieur Eugène ?... Ah! je^. commence à it conyuiocre; roUà ta coosidéraiioa li chauffe de place. • ^ COMTOIS. . , . Quoi, Cé'tteûtréître!. .RTaîs cmte lettre quS'l' eue.... ROSINE. C'ést-^iH de qiie je ne imfâr icntiyr^ùdv^. ' ' côMrrbîS. . 11 aum touTa se jouer de mot,^ C'e^t boii^ tV es sfire q^e 1 n*esr j^sis itû ^irî èpdu^e. ^ i " , ' " . '. uosiNt '"* .'' '-' 1^arraitemeni;^ûre. cOMtÔKf. ' En ee ea*, j^»' lu? retî're maûrb'ijEfctlôb. 'Ahf j'é sùîsr arf gwiffd ►quhï..i €'edl!qti*îirà dît Âôsïne, c'est soo j^rétrtfer rndt.>. est restè-Wr..^ f oh^tti ? 'grAnd cfotiuîn , alori$ ; Côitf foîâT, otf t injoriiè > né l^btrMîe pats; • - ' ^ ^ • ROSINfir. ' . ' ' ^ ' AfiR'î JeregafHak Iffaûelînctïe, ' Otd ta eolëte se tév^îlTc ; Comtois Tiiy pUt de tort métier , /EJts'il se pfeut ans 1» corbeUlU ^ • FaiSidanfiec raniedu paniçr,, , '• V . C0MTOI& I!ife,iD^imgeoB6jiiis 'sa dépens» , ' Prouvons li^iqull ne faut iftmttk'w'. ^ * - .- i Vouloir rabaissct rimportaiice Et Tamour-propre des valets» * eicsembde. Oui, tacolèECy-euc* " ' ' On entend un coup ds sonnette'. Rosine entré dans L'upparte'^ ment de madame deSaint-f^ aUry. J, .. ' SCÈIVE ' Vi ' DORVILLE senl, une lettre à la ntain^ €onçnît-'on' rien ^ ^ bKi»rVerîe- dés feitimes^? on Bôift de nqans'!..* ail»ndM arte par^WIe échéance po\iii» ï'ép'cin^t'e' à U8 de dix lettrés! Il faut qu'elle ait conservé un mémbrral en exact de- ocran amour 5 pbut que le sentiment ait été mime cela- tout à coup porté à nouveau if est ^rai' qufe es lettres étaient pressantes^' et le àtjle, c'est Iliommé , ditun^ philosophe de rantîqutté ; je ' crois' que c^était Ba- me. N'importe > le nonÉ n*y fort rien; En atten- • TofiTre que vou^ B portait ma susdite, trop heureux s^i Votre cœur daigne m'ea » accustr réception par reYoïir du courrier. » Yoiià^.comme on écrit ; ce n'est paslestyle'derios godelureaux ^'aujourd'hui... Des gaillards qui veulent se mOier U^écrire des lettres d'amour, et qui seraient peut-être bien embarrassés $i onjeur disait tic rédiger une lettre de voitui^.fjaussjj^ comme elle y a été seu- Mblel Ejle ^ attendu , ,,ç'ê$t vj-ai ; mais sa réponse i'est pi* équivoque, la voili. Dorville^ vous eoocuiîssez de- », puis jçng-temps pour yuu^» Je croii hkvi qu'il y a long-temps..*. Obligée d'atjcribiepiût .vùiter, en t Bretagne , un parent qui m' élevpe ,'j'ui résolu de ne partir » que mariée. Tou^ sera prêt ,pour le 28. j. Ç»'est aujourd'hui. Faites donc en* .sorte d'arriver çc jour-là,.j .Je sens mon p cœur battre d'avance ^ ri4ée .seple de présenter à ma U" » mille celui auquel le bonheur de ma vie » Allonf. allons , je sCiis aimé , j'arine duhs' lu fn$m proportion , tout 4 balance par appoint; mais quând'j'y pense, quel changemeci dans ma destinée! moi'^qui ai- >pasé cinquante pour cent i mon existence ei^re une barrique dVau-de- vie et un sur^J de cochenille. * ' ' . ! ^IR Aux braves husscrds dlk'J.^'^. {}fauf aises t^tes* Dans les troia six » oui , f ai passé ma vie y ' Fendanl vinj^t ans j au»To'irni a'eau-J[e -vie Ii'A^lériqu*eétle*Ciiiitîl\enV^ *' ^ Qui par Vesprit parvict à b'cDxicllir Z>if • .". ' £t cgtle foriurie-Ià ^ grâce- A mpa^9tH24ge.>Ae. passera pti les ipaîn;j de mon nevfm.,,il'cn./iuis fâché pour \oU' •M. lîugène, si vous compiies^suv mp spcîCessiori ; c'est un ac cleàlcontré-passer... Mais ma,^utijiren'anive pas, eisî^ con;- me l'a dit Comtois, nous terminons l-opéraiion à deux heurf il m,é semble que se ^pr^^t b/cnla moins^ue i^ oe pu^âle?^ a^sisteic,.. DQRVl^LE, Il s'agît de YOtre bonbeur..., Aye^rTOi^i pu peoser qie je lisserais Totre amour en apuSrancQ.^. Md, deST-rVAI^ERY. Vous d^gnei deiib oye pas blâmer.. • DORVILLE. Hais comment donci j'approuye tréa-fortTotre résolution .. . 5 i8 Wd. de ST-VALERY. Je craignais » je tous ravouerai , qu'après yous ayoir a souTent témoigaé mon éloigoement pour un secood mariage, TOUS oeeoDseryassiez quelque resseotimeot. DORVILLE. Allons donc, belle dame, tout est oublié... Je me doutais bien que tôt on tard nous finirions par un apurement de compte. L*amour est un terrible créaucier ; il faut toujours fi- nir par régler ayec lui , et je m'estime heureux d'être ici son syndic ; et puis» royez-yous, ce mariage m*arrange d'autant mieuX que, par ce moyen-là, je n'ai plus besoin de donner un sou à mon neveu. Mad. de ST-VALERY. " Croyez, monsieur, que l'intérêt n'a point dicté mon choix. Quant à votre fortune , j'imagine qu'il n'y prétend rien ; piais, si je pensais que notre mariage. pût lui aliéner TOtre amitié , je n'hésiterais pas DORVILLE à party Est-elle généreuse ! prendre ainsi la défense d'un homme qu'elle n'a jamais vu. {Haut Écoutez donc, ma chère Hortense, vous sentez bien que je ne vous dis pas cela sans ayoir mes raisons; si mon neveu est un mauvais sujet Mad. de ST-VALERY. Brisons-là, M* DorviUe, je n'aime à entendre dire du mal de personne. DORVILLE à pan. ' C'est singulier l'intérêt qu'elle lui porte, à madame deSt- Falery. Permettez donc. . je n'ai pas voulu tous fâcher..* Mais, vous sentez biçn.!. devenant votre mari... il est bM que vous sachiez... sur son compte... Mad. de ST-VALERY. Je TOUS l'ai dit, monsieur,' quelles que soient tos disposi- tions à son égard , elles no changeront rien à l'attachemest que je porte et porterai toujours à mon mari.. DORVILLE. Vous êtes charmante... Vous saTcz bien que je n*aijamal eu le courage de tous rien refuser ; parlez, que f»at-il £âi pour vous être agréable P Mad. de ST-VALERY. Lui rendre votre amitié. I DORVILLE . Et lai assurer ma Buccession P Mad. de ST-VALERY. Ac^ ^ntraire, j'exige formellement qu'il y reoonce. DORVILLE. Eh bien t sur quel point discutons-nous donc ? Nous sommes parfaitement d'accord ; je l'aimerai valeur en moi-même ; je ne lui refuse que ma bienyeilîance en 'espèces. . . Allons , je vois que nous nous entendons parfaitement permettez qiue jeMé- pose en consignation un baiser sur cette jolie main , et que je Yousayise de mes dispositions; D'abord je me£xe à Paris. Mad. de ST-VAIiERY. Ab I TOUS ayez le. dessein de vous fixer dans la capitale ? DORVILLE. Ouf, auprès de vous, auprès delà petite famille à venir... car je ne pensç pas que vqms ayez le dessein de quitter Paris, Mad. èe ST-VALERY. * • • • Mais mon intention est d'aller passerquelque temps en Bre- tagne, pour annoncer moi-même mon mariage â ma famille , et lui présenter mon mari. DORVILLE. Bien vu , très-bien vu ; et quand partons^nou» B Mad. de Sf- VALERY. . . '.\ â paru n est sans gêne... Haut. Aton /mari'* décidera. DORVILLE. Dès demain, si vous voulez ;' tenez, c'est aujourd'hui le aS , partons fin courant; d'ailleurs, vous savez bien, 'belle dame, que ce n'est pas moi qui m'opposerai. ... Uaâ. dfi ST-y ALEïCi à part . JeVi>énsé'bîen. •' "• -' ^'- • - '' f^-^it-ni u; • *"' ^' - • • ' ' • DORVILLE.""" '-' '-' -^'' '^'^^^ i»'fî •' Et que de tout temps, en f^lr de tendresse etdecomplai- s^noei, j^y4UA0Î7OUivert,xhez moi, illin^jt,^. ^ , j Mad de ST-VALERY. = - ' > î u î- Vous êtes toujours .le m toe,]!lli; Dorville; j'admire vrai- "^Whajj^qu^efacjli^TOUspiacez uar.^o^ x^ff^^d^de C*e8t mon fort. k Ai» ; // sait tout , oui iôUP, k/ùi tout. ïc ^dnt tout , hiiï tout -, oui tout , Tout en termes de comnierce ; A m^en servir je m^ezerce , Tisit le cotniherbie ëit -et ttMtt jgb^. dans Tsmant infidèle Je yoÎB .Un banqueroutier frauduleux Ijaùsl'é pdùï MiÀpé par dâ bille, Je 'vois iih caissier tosdhéuréùk» Montre un luxe effronté^ Je me dis rc^est ttn cfomrte Quiti'estlpasaTl^é. Je peins ^tout , etc. LUgoerant nie Foreneil enivre , £t qui prend des airs de savant , liToffre timage d^un gi-a^d Evrb Dont les folios sont en bhiac ; Tel auteur qui veut être Darns'tontastoocië , •BstHiâ un boinfeiiè de^etere? Non ; c^est un douanier. Je peins tout 9 etc. Poué' pvoovor n flamme mourtusey Un agent de change à Long'^hamps, Promène^t-il une danseuse , ' ... 3Qu^inricht de diafotitks? Revenant à mbn terme , Je dis avec douleicB*, C'est un bilan niiadame^ ^^t^ttr *vtle MM ^^ serait le bénéfice net. Mtid. de ST-VALERtr. Permettez 'qtfe je tbu^ faîdâe. C^ei^ 'iMi9f%ta^ilcflik%'qMlB cérémonie aura lieu. Nous comptons sur TOtre exacUtuéè. * • . Air Pattdeptttè . de ST-VALERY. Srevtfa8'^ttc,Afe. SCÈNE vm. DORVIttË tW?/ " '" Elle est toujours charmante, et je ypî^g^ spo ^WlSf»]?^"' 3i s'est maintenu au même taux; ma foi je craignais la naisse, sexe est si sujet àfluctuëtions. Btifin me voilà en liquidation o elle, et j'espère IneotdttiéaliBér de itddeideiinoà^ ir.... Mais Comtois ne revient âs^ fet la corbeille, et tous accessoires.... Pourvu qu'il ne expirer le djlai ; , une fote ùiànt , il;y'â prescription '^o'flr éfeà tihdfe^là; . ♦ • • SCÎÉl^E DOETILLE , -isioîB'UÈAii£Êiké m HOUTBAViis. us'i^ôisMiacâifrôES* . , . Notre z^ ' - »i- •»• '♦ rToiMppeUe, JHotLB venons en cet instant . . . ,. Jtj»j4orferlà>W,é^ik^ae 1- - \ Et la facture et les présens. .E. MLonsieur , ce n^est pas l'usage chez nous. AiB Vent brûlant d^ Arabie» . Dans nos riches boutiques , Tout se règle à Pinstant y Et nos moindres pratiques Payent toujours comptant. ï>ORVÏLLEà^K. Chez elles tout le prouve ^ On me TaTait bien dit , \ Rien de ce qu^on y trouye ' ' Ne se donne à crldit. Puisqu'il faut en passer par là^ Voilà 10,000 f. en excellons lets de banque, etToilà l'appoint en numéraire. ..-Comptez, L belle, comptez. LA MARCHANDE. C'est parfaitement juste, monsieur. ' DORVILLE A >flrt. AiA de Turenne, . puis qu'aujourd'hui je me marie , De ces caaeaux je dois payer le prix ; IKeu ! dépenser ainsi quelle foÛe ! Un capital qu*on placerait à six ; . • r . • j Que bien des gens placeraient même à dix ; . , Ce sacrifice , u faut pourtant le faire , Cest un tribut qii'on doit au sentiment ; ' Montrant son portefeuille» Je paye et je sens là yraîment Que ma femme me deyient chère • Quand vous aares besoia da iQ09f^es^ açAt^ ^dres»! sur la fiictpre ; j*e5père que voua ie Toublierez pas. Won , meadtaioiteUtay non , loya» aa sjftiea^ "^otT/B zèle * Wons appetté , Nous avons n ot instoat Qffiect II r^pQax fidèle. £t la facture et le^'^présens, Des factures , etc* Des factures comme cela , laissent âes traces dans la Q moira» et dans la caisse.... Rosine 5 Sosinel SCÈNE X. Tiens 9 ma belle enfant ^ porte tout-' c^ pQpr un iost^ dans mon appartement. rqsïot. dorville. Ce n'est qu'un moOTemKWft 4a tr^Df it. L'ezpéditioD ^ l'adresse de ma femme . De YOtre... à part. Il paraît qu'il croit toujours se d rier... Obi monsieur^ lés jotis bijoux f Prends bien garde de iien çhifionaer ; tieoa ^ tî^ns, porti plutôt cela i nous deux , ear des objets de oe prix-là. me coûte diablemçnt plief ^ ra... R09INB. Air X Amis vpki l^-namtÊ ummi^e Vous auriez tort iitfiyaneic»lanoi]it^ Tout est fort beau 9 Mtpevbfi eo lisM* a5 DORVILLE . Oui , mais je suis effrayé , je l'avoue , Da bordereau de ma félicite;. Mais faut-il donc regretter mes finances? Heureux qui peut dans le nœad conjugal , £n repassant l'état de ses dépenses , Trouver du moins le bonheur pour total. Ils sortent» SCÈNE XI. EUGÈNE. Enfin I mes achats sonttermiaés... Eh bien ! n'en encore ici... >n m'ayait promis d'envoyer de Ces marchands sont 'une négligeocet Ahl Toiià la femme de chambre... elle a eut-être reçu... SCÈNE XII. EUGÈNE, ROSINE. EUGÈNE . A-t-on apporté une corbeille » un écrio? ^ ROSINE. Oui , monsieur ; est-ce que ce serait tous qui auriez envoyé I EUGÈNE. Parbleu ! qui donc ? ROSINE tf/?art, .Et l'oncle , qui croît... Ah ! mon Dieu, le pauvre homme ? ' ' EUGÈNE. Où a-t-on déposé les cadeaux ? ,; ROSINE, Ils sont là dans pet appartement. Ce monsieur qui vient tus dira ce qu'il en a fait. Sauve qui peut. {ElU iorten cqu- nt. tef SCÈNE XIIL DORVILLE, EUGÈNE. » • EUGÈNE. Uon oncle ! 1t% JOVi\lLLEàpart. Allons passer un habit plus décent » et voyons fasqu^od mon nereu poussera l'entêtement. {Au domestique, Dites àTOtit maîtresse que j'y vais dans un instant; et toi 5 songe que jeté défends.... Suîs-je ton oncle, ou ne le suis-je pas? Éugèoe, Eugène 9 nous nous fâcherons.... Je le préviens que nous nous fâcherons. us dîsp^oser de le receTOÎr. SCÈNE XIX. ' LES MêuES, LE TAMBOUR-MAITRE. • LE TAMBOUR-MAITRE C'est pour avoir l'honneur de saluer monsieur le futur 5 et >ouhaîter za mon lieutenant une santé indéfinie et une pros- périté idemditof accompagnée de plusieurs autres... Tiens^ mais ce n*est pas mon lieutenant. Qa^est-ce , . - Il est bien son marî. • ' * S3 I>0RVILLE {présentant la cbHéaîe à Mad, de Saint-Falety. PermoUez-m^l , a belle 4^^^. •» ' De TOUS oiTnr. • Pieu ! Moo neveu. CHœnK. • ' ' Tout est 'fini 9 etc.' B0RVILLB. ' ^f>v G*e8t 9nnQ/v\pHfiîsf, Oui, U fîireur s'empare de mon âme, Près de ma femme Qae vieiit-41 faire ici 7 DOBiriLu J Butant , . 11 me semble que je t'avais sigûffiè.... EUGÈNE, , MoD onde. mUe pardons y belle dame ; a'ust^ue je suis d'iiàeolÂrfi.. Mad. dé St-YALERT. En effet, tous paraissez agité. DORV IliLE k Eugène . Tu me le paieras. . . A Mme. de Saint r' Vqle^y. Un^ Jbule d'importuns, les dani^ de Ifi haUe, I9 j^arde nationale, enfin toutes les tribulalions qui affligent un pauvre fiancé... Mais i'ai entièrement 3oidé avec eux, et me Voitàtotalèmônt'en me- sure... Nous pouYons partir quand ?ous voudres. Mad. de ST. VALERY. * ' .'. - * Partir? £t pourquoi faire? Non , mon cher monsieur Dor* ville, j'entena3 que personne ne nous quitte. C'qst icf que le repas et le bal sont préparés, et si vous nous avez matiqué de parole là-bas, j'espère '^au moins qu'ioi vous ferez preuve de complaisance. . ' j .* DOR VILLE Surpris. Je vous ai manqué ie paroL^ là^bas? Alais d*oi]i Yenez- vous donc? Mad. de ST-VALERY. ' De lamairie.. DOaVII^LE. Laissez-moi donc tranquille. . Mad. de ST-VALERY. D'uù vient donc votre étçnnementP \ 33 LE TAMBOUR MAITRE. Lieutenant, sensible à Totre politesse... C'est pour boire à la santé de la yôtre » et de celle de rotre aimable épouse. {Le tambour fait un mouvement de sa canne à la fenêtre , Us tam- bours battent aux champs et les clarinettes jouent le même air. DORVILLE. Quelle harmonie 1 Dieu I la jolie musique.! . COMTOIS. Et l'accompagnementV monsieur. Dîrin» di?in, mon ami; on dirait du Rossîni.... Mais Yoili les conTlyes qui yont se réunir... C'est le moment de pré- senter les cadeaux, ayant le départ pour la mairie. Comtois Ta yite les chercher. •• là, dans mon appartement? COMTOIS. Comment, monsieur, la corbeille est arrîyée? DORVILLE. Oui, mon cher, elle est superbe la corbeille, elle est su- perbe.... Un rose magnifique. COMTOIS {à part. Comment rose; mais je Tai commandée blanche. DORVILLE. Va donc; les yoilà qui approchent. COMTOIS. Ma foi, je n'y conçois rien; celui-là n'est pas de mon fait. DORVILLE. Je jouis d'ayance de la surprise de ma femme* SCÈNE XX. EUGÈNE, Mad. de SAINT- VALERY , DORVILLE, gens de la noce, COMTOIS, ensuite , apportant la corbeille. CHœuR. AxR de la walse de V Avare en goguettes* . Tout est fini {bis'. Enfin rhymen a couronné leur flamme^ . ^ Eue est sa femine > . - Il est bien son mari. / 5 DORVÏLLE {présentanf la doHeiilt àMad. de Saint- F'alety, PermoUez-mbI , n» bdle 4^afi , , . ^ De vous offrir. - !>»» • Moo neveu. cBœim. Tout est 'fini ^ etc.' BORVILLB. • ^^^ C'est enoQrlïûWy»> Oui, U fureur s'empare de moni âme, près de ma jtemme Que vieat41 faire icil DOB VILLE Cà JSugpm 11 me semble que je t'ayais rfgrrffié... . EUGÈNE, MoD oncle* I> Mttte pardons , belle dfttne ; e'éftt que }e suis d'tne oélèrfi*. . Mad. d St-VALERY. En effet, TOUS paraissez agile. DORVÏLLE A Mkigène. Tu me le paieras... {àMkd. de ionle d'importuns, les dani^de iRhftlle, 1^ jjarde nationale, enfin toutes les tribulations qui affligent un jçauyre fiancé... Mais }*ai entièrement ;Soldé arec eux, et me Voiîà totalement en me- sure... Nous. pouTons partir quand ?ous Youdrez. Mad. de ST- VALÉRY. - ' •'• - Partir? Et pourquoi faire? Non , moq cher monMeur Por- Yille, j'entende que personne ne nous quifte. C'Qst icf que le repas et le bal sont préparés, et si tous nous avez inanqué de parole là-bas, j'espère ;au moin? qu'ici vous ferez preuve de complaisance. . J * DORVÏLLE Surpris. Je vous ai m^ftqtté de parolç là^bas? Mais d'ûiï venez- vous donc? Blad. de ST-VALERY. De lamairie^. . . DORVII^LE. Laissez-moi donc tr^oq^Ue. . Mad. deST-VALEHY. D'où vient donc vocre étpnnementP 34 DORVILLE, Ce n'eat pas possible; je vous dis que tous tous trompez Mad. de ST-VALERY. Je TOUS jure i moasieur.. . DORVILLE. Qu*e8t-ceque vous êt69 allé faire là sans moi? Mad. de ST-VALERY. Me marier. DORVILLE ^rs de lui. Gomment; tous marier? Et avec qai donc? EUGÈNE. A?ec mot; mon oncle. DORVILLE. Oh I qaelie atrocité ! Gomment; madame; c'est raoo Qe?eQ le suis anéanti... Aifisi donC; madame vous me trompiez! Mad. de ST-VALERY. Moi; monsieur? DGRVILl^. Cette lettre que tous in'ares écrite? Màd. deST-VALERY. Je ne tous ai point écrit. EIJGÉNE. • • • > . . C'est moi; mon oncle.... qui tous ai annoncé.... . . DORVILLE. », , , ' Il ef t fort celui-là!.. Quand j*ai les preuves en maia . Voyeï; madame; dénierez-TOUS votre signature? Mad. de ST-VALERY. Celte lettre n'est pas à votre adresse. DORVILLE. Voyeï vous-même, Monsieur E. Dorville à Troyes. EUGÈNE. Permettez; mon oncle; madame me croyait à Troyes > je me nomme Eugène. DORVILLE. *• Eugène; Eustache; ahl malheureux Eustache ! EUGÈNE. • Cette lettre vous a été remise par erreur. 35 I Md. de ST- VALERY. Ou plutôt par suite de mon ètourderie ; c'est moi qui n'ai lis que la lettre initiale du prénom... Monsieur f combien je lis affligée de ce malentendu. DORVILLE. C'est UDe borreur, une abominationL. N009 madame> oonf, t neyoos pardonnerai jamais Une abréYîationde cett» nature^ .... Comment I moi qui aï payé une corbeille magni&que^ et ésaltérè l^iDoitlé de la garnison. EUGÈNE. Quoi , moa oncle y tous aTez^^.payé ma corbeille DORVILLE. Non, de par tous les^ diables^ o-esibien aseez d'avoir payé sllc-cî... que Comtois a achetée. COMTOIS à jDoivi/re. monsieur , vous tous trompez; cen* pportera la vôtre ce soir... sans faute. DORVlfciE. '* Ilestp&ssibleî...M16ns, je puis dire que c'est moi qui suis ... Adieu, je repars pour TroyeS...i Garde ta femme, garde corbeille... Puisque tout est payé..., Je ne réclam© rien... ais je n'oublierai pas le tour infâme.. ^1/ veut sortir, Eu^ ne et mad. de St- Valéry le retiennent» EUGENE. ... r'^ Mononcle, je vous uon, vous ne npusquitterez is sans nous rendre votre amilîé;» Mad. àe ST VALEKV 1 Qui poqvez-vous accuser.? Personne n'a voulu se jouer de >us... Le hasard seul vous a trompé.; voudriez-vous nous » punir tous? , • ^ DORVILLE. Allons , vous êtes une enchanteresse. Je veux bien oublier iîUtcela, i\ condition quetaut restera secret, s'il est possible, ï'îe vois qu'il y a beaucoup de dames dans la confidence. * pari. Faisons contre fortune bon cœur , car je devien- îïisla fable de toute la Champagne, si on saVhît. ... {Haut. igène,je te pardonne,pUsqu'il le faut ; et si tu rends ta femme îureuse , quoique j'aie beaucoup paye , je regarderai encore compte-là comme soldant en ma faveur. EUGÈNE. A»^» je vous reconnais, mon oncle; accompagnez-nous en 36 Bretagne '.demain nous nôu» mettonà en route; tu entends. Comtois. COMTOIS. Monsieur} tout sera prêt. DORVILLE. YolOBtien; jii8tcn^tj*ai4sâ teoouTf emeiig 4 efiî^ctuer dans le FkifttèrCfc. GOMTOI&, à Rotiruf. £t toi, ma diTine, tandis que M. tliàil>6 9t êou»feft amnes Teux-tu aussi conclure ? ^ rOSIMB. ^ Non, non; tu yas partir t^vec monsieur; attendons toa retoui*, car R ifie semble qu6 ki respoâsaUKté sei^aît trop forte. COMTOW. Colnme to TOtidraè. TAUB8TIIXE. FI^ÀI'* J^ du v^9^et4illedu Çhât^ perdu. , ROMfie. Vous ^ô croùv^Arle tracâs'd^s éSftireft 'ïl^mélèTgnés lakygU Jamais trop tôt l^n ne peut arrÎTer» ,-•'' COifTOdS. 9> C'est qu'avant vous il voulait arriver.» . Mad. de SAINT-VALERY {au public, ?uand on s'embarque , on s'expose au naufrage j uipeut fixer l'inconstance des flots? Par indulgence , ah! d'un frêle équipage Voyez en nous les iremblans matelots {bis . Nos deux auteurs doivent craindre l'orage; Faibles rameurs pourront-ils le braver ? Ils sont tout près de toucher à la plage , . Vous seuls savez s'ils peuvent arriver. FIN. ÏMP, DE CéRPENTlEK-MEIUCOURT, rue de Grenelle- St. Honoré, n. b'gt » ' t ♦1 Kl LES HABITS D'EMPRUNT. VAUDEVILLE EN UN ACTE, Pab mm. du vert et NICOLE, KEPRÉSBNTÉ POUR LA. PKEHIÈRE FOIS, 8t3R I,K TBÉATBB DU VAUDEVILLE , LE 4 NOVEMBRE iSa^- Prix 1 fr. 50 cent. PARIS, CHEZ QUOY, LIBRAIRE. ÉDITEUR DE PIÈCES DE THÉÂTRE, Bonleraril Saînt-Marlîii , N*. i8 ; Et Chsz barba , LiBaAias , Palais - Royal. , 182». PERSONNAGES Acteurs. LEON , musicien M. Lafont. ERNEST , son ami M. Armand. DUROGHER , ancien marchand . M. Gossard. SAMiâON / tailleur M. Lepeintre jeunl TIMBRESEC , huissier M. Pitrot. M». DUFOUR , maitresse d'hôtel garni '. M"*. Guillemin. FRANCIS , domestique de Thôtel. M. JusriN. Plusieurs Recors. La Scène se passe à Paris dans un H4iei garni. Tous les exemplaires non reyétus de la signature de l'Ediiear, seront réputés contrefaàs. ^^-'^ ^.r^ IMPRIMERIE DE HOCQUET Rue du Faubourg Montmartre , n. 4* LES HABITS D'EMPRUNT. VAUDEVILLE EN UN ACTE. Le Théâtre reprç'sçnie Cmténeur d'une chambre dhétel garni. D^un côté un chet^aiet. Deux portes latérales, et une au fond. SCÈNE PRE]IIËRE par ici. DUROCHER. Bien , madame , bien , je voa» suis • . • C-est que vous êtes d'une péCulance... M™ DUFOUR.. Monsieur 9 c^esl que je tiens à ce que jamais 4es voyageurs qui me font Thonneur de descendre chez moi, n'aient rien à désirer mon hôtei est un des plus renommés du quar7 tier Saint- Jacques , et vous sentez qu'on a une réputation à soutenir. DUROCHER. Ce n'est pas moi qui porterai atteinte à la vôtre, sous le rapport de l'agilité surtout. M> DUFOUR; . i Monsieur est-il pour iong-tea>ps à ^gr^s .'^ . DUROCHER. / * / Cela dépend. . .^e n'en sais trop rien. M"» DUFOUR. Je devine. • » Monsieur vient à Paris pour solliciter. DUROCHER. Moi , madame , vous ne me connaissez guère. Le métier 4, de solliciteur est trop dur aujourd'hui'; la concurrence le tue. Je viens, au cpBiraire pour. •• Mais au fait, cela ne yoqs regarde pas. M* DUFOUR. Pardon 9 monsieur. DUROCHER. Il n\y a pas de mal . . • Dites-moi tout uniment quel est le logement que tous me destinez. M» DUFOUR. Cette ckambre-lii ... le n - ^haut. Madame Dufour, il a suivi en cela mes intentions. M" DUFOUR. \ous avez eu tort. Tous ne favez pas le motif qui i3 n^amèoe ? je viens vous prier de me rendre un grand ser- rée. 1 LÉON. Parlez^ madame Dufour, je serai trop heureux. M™e DUVOUB. Je suis honteuse de vous importuner; mais vous savez* . . une femme seule. .. quand il est question de traiter une af- Caire judiciaire. . . j'ai un procès avec un de mes voisins i pour nn mur , je tous conterai cela ; je vais dans ce mo- loent chez mon avoué , et je viens vous prier de m^accom" pagnef. LEON , à pari. Elle est bien tombée, ^hauf, Madame Dufonr , je suis au désespoir. M" BUFOUR. Comment ? LÉON . J'attends tout-à-Fheure... à pari. Je ne sais que lui dire. hmit, C^est une visife que je ne puis me dispenser de rece- voir, {à part. Maudit ErneSt , avoir tout vendu ! M"»* DUFOUR. Ah ! VOUS avez Tair embarrassé ; je parie que ce que vous me dites là n^est pas bien sincère. ' LÉON. Vous me croiriez capable ... M™e DUFOUR. Avouez-le franchement , je parie que j'ai deviné ; la toi- lette, n'est-ce pas ? ]L£ON , à part. Est-ce qu'elle saurait ?... Bjme DUFOUR. On ne veut pas faire toilette dès le matin ^ c'est de mau- vais ton ; enfant que vous êtes, est-^ce que c'est une visite de cérémonie ? Comme vous êtes là , c'est tout ce qu'il faut... passez seulement un habit. LÉON , à part. Je crois bien, si j'en avais un... {haut. Encore une i4 fois, ma bonne dame Dafoar,j'en sais dësolé , mais fai promis à Ernest de l^attendre ici , et quand j'ai promis ^ Toyez~yoii5, c'est une chose sacrée ! Pour tout au monde je ne sortirais pas avant son retour. I{ contez! il y a moyen de tout arranger; je ne partirai pas avant une demi-heure ; si votre ami est rentré, je comp- terai^sur vous. LÉON. Soit ; croyez que je suis affligé. . . et que c'esi vraiment une raison majeure • . • W^ DUFOUft. Air De la nouvelle télégraphique. Dans peu d'instans. Je vous attends. Oui, jusque la, j'espère, Puissé-je, pour guiaer mes pas , Obtenir votre bras. LEON. Je n'attends pour prouver ici» Mon désir de vous plaire. Que le retour de nu>naiai , A part, • Et surtout son habit. If me DUFOUB. Dans peu d'instans Je yous attends ; 1 Oui, jusque U/ j'espère, a* ' I Puissé-je, pour guider mes pas, S y Obtenir vo4re bras. ç> \ LEON. f^ I Dans un instant. Puisqu'on m'attend , Votre heureux locataire S'empressera, n'en doutez pas. D'accompagner vos pas. {^Madame Dufourt sori- SCËNE ¥• LÉON, seul. Yoîlà de ces événement qui semblent faits pour moi- .- oh ! il est capable de ne renlrer que ce soir , et Dieu sait ce que pensera madame Dufour de ce refus; elle 3e doutera...* i5 ea vérité , j*en perds la tête ; maïs qael mauvais génie Ta poussé à faire une pareille foiie ?. . . tout, absoioment tour. . n'en pas garder un seul. Encore, quand il rentrerait, j'y songe, je ne pourrais jamais mettre son habit.*, les manches me viendraient là . . . non , ma position est san^s exemple. ^jépercepont Durocher.' Mais quel est-ce monsieur? SCENE VI. LÉON, DUROCHER. DUROCilER. Ma foi , mon voisin , dussiez vous me trouver indiscret , je viens vous^ importuner un instant. . . arrivé ce matin h Paris , je descends datis cet hôtel » j^apprends que la cham- bre contîguie à la mienne ^ est habitée par un jeune homme aimahle. LÉON. Monsieur ... nUROCH£R. Du tout , ne me remerciez pas ; ce n'est pas pour vous faire un compliment ; je ne sais pas si vous le méritez. LÉON , à pari. Voilà un singulier original. BUROCHER Et c'est précisément pour m'en assurer, que je viens vous demander à faire votre connaissance ; je suis ici pour queU que temps ^'et je serai enchanté que vous soyez de mes amis. LÉON. Monsieur , cette liaison ne peut que me faire beaucoup d'honneur , et si madame Dufour m'eût annoncé un pareil voisinage , Je vous eusse épargné le sojn de me prévenir. DUROCHER , à part. Pas mal cela. LÉON. Et puisque votre séjour paraît devoir se prolonger quel- que temps , je serais flatté que mes services pussent vous être agréables. Vous vcaes visiter les curiosités de notre capitale f .;, DUROCHER. Du tout, ce que je viens chercher ici , n'est malheureuse^ i6 ment pas rare ; c'est an ntanyais sujet dont jMgnore la de- meore encore. LÉON. Je ponrraî mieux qu'on autre , peut être , vous aider à le dëcourrir; j'ai beaucoup de connaissances.... {àparL de ce genre-là surtout. Tant mieux ! nous nous concerterons là-dessus , et sîtcmu m'obligez 9 je ne suis point ingrat, peut-être à mon tour... je ne tous dis que cela. à pari, Il me plait, ce jeune bomme. ' Air de Julie, Monsieur, d'après ma conjecture , Est un peintre, a ce que je voi. LÉON. Non , cet attirail de peinture Est k Fami qui demeure avec moi. A la musique je me livre. DUROCHER. Musicien ! peintre ! ah , mes ebers amis. Vous avez là deux ëtats fort jolis , i h' Surtout lorsqu'on a de quoi vivre. ' * LiON. J^avouCy monsieur, qu'ils pourraient être plus lucratifs. Le goût de notre époque est sévère ; quand on n'est pas on Gérard ou un Boyeldieu, on végète ; le public est naturelle- ment ingrat ^ il ne tient compte de rien il ne se doute pai de la peine qu'on a pour lui présenter , même un onvrage médiocre. . . et puis dans sa partie, mon ami ne peut pas m'étre utile ; notre genre est si différent . . . DUROCHER. Voyons, que vous manque-t -il pour réussir ? avez-vous do talent F LÉON. Monsieur, je suis élève du conservatoire, et je suis encore bien jeune. DUROCHER. Vous avez du talent , je le vois , car vous êtes modeste ; si vous n^cn aviez pas , vous feriea^ plus de bruit qu'un autre, c'est la règle , surtout en musique. Est-ce un protecteur qu'il vous faut ? t7 L£ON Sans doute. Si j^en avais on. . • DUROCHER. Ecoatez , mon amî^ je sais brusqoe et j^aime à traiter les affaires rondement , vous avez l'air d'un bon sujet. . . vous avez besoin d^un appui, je. serai le vôtre; cela vous con- vient-il ? LÉON. £n vérité» monsieur , je ne sais à quoi je dois..* BfUROCHER. Pas de rernercimens . . . que diable ! attendez donc que je yous aie rendu service \ voyons , que puis-je faire pour vous? parlez ; car je ne puis pas deviner ... LÉON, Ëh bien ! puisque vous me montrez tant de bonté , je vous avoue qu'il me serait bien agréable de voir représenter un ouvrage, dont j'ai composé les paroles et la musique; depuis S ans il m'a été impossible de le faire jouer. BUAOGHER. Eh bien! je me charge de votre affaire; j'ai des protections. LÉON. Quoi y monsieur, vous seriez assez bon. ... DUROCHER . Comptez sur moL Justement, j'ai affaire, pour mon com- pte, auprès du ministre. Vous m'y accompagnerez allons, ne perdez pas une minute, habiliez-vous , car je pars à l'ins- tant. LÉON ^ à part. En voici bien d'une autre, ^haui Quoi, monsieur., de suite ? DUROCEIER.  1 instant même . . je vous Tai dit , çjest ma manière. Les Habits d'emprunt 3 i8 LÉON, à pari. Est-on plus malheoreux .. oh ! si je le tenais I haut } sî yoas poariez différer un pea ? DUBOCHER. Ponrqaoi différer? mais qu'ayez-voas donc ?. . tous êtes dans une grande agitation. LÉON. En effet , monsieur, je ne suis pa^ à mon aise.. Il me serait impossiIle de sortir maintenant. DUROCHER. Asseyez-Tous donc !*. . mais pourquoi diable aussi restez- vous comme cela en chemise ? par le tems qu^il fait , cela suffit pour causer une maladie, passez-moi donc vtte on habit. . Voyons, où mettez-vous les vôtres ? je vais voos en apporter un. LÉON, tmfement. Mon , monsieur , non , c^est inutile ... je me sens mieux maintenant. DUROCHfiR. Etes-vous sujet à ces maUaises-là ? LÉON. Non , monsieur , cVst depuis ce matin. • . c^est la première fois que je me trouve dans une pareille position, nUROCHER. Allons 9 allons , tâchez de vous remettre ; tenez , voilà iid visite qui vous arrive ; cela m^a Tair d^un tailleur. * LÉON. Il arrive bien celui-là pour me demander de Targent. BUROCHER. Je TOUS laisse , habiUez vous. Dans dix minutes , noof partirons. LÉON. Comptez sur moi. {à pari Si je ponvab détermioei Samson. . . »9 SCENE YII. f LÉON, SAMSON. LÉON. . Eh ! c^est le cher monsieur Samson, SAMSON. loii-mêmei monsiear Léon, enchanté de vous rencontrer! vOQS savez le motif qui m'amène. // ttre un papier de sa poche. LÉON. Non, je ne devine pas. {à part Je ne le devine qoè trop. ' SAMSON. Comment , an musicien ; vous ne devinez pas ce qoe je vous apporte. LÉON. Qnd rapport ?.. SAMSOK. C'est bien là le cas de dire que les gens d'esprit. . . A ir de VEcu de six francs.. Le détail d'une fourniture Change de nom suivant l'état ; Pour un marchand c'est ma facture. Mon mémoire pour l'avocat y . Et pour le commis un état. Partout mou esprit se dénote ; Ici bas chacun a le sien ; Mais vous êtes musicien , ~£t pour vous ce n'est qu'une note. LÉON. Très-joli , très-joli , monsiear Samson ! à part. Que e iable t'emporte avec tes jeux de mots ! SAMSON. Ce n'est pas mauvais, n'est-ce pas ? eh bien ! j'en fais com- me cela toute la journée. . on ne . le dirait pas en me voyant ; Cela vous étonne ? pourtant cela m'a fait une^ certaine répa tation dans ma partie ... 20 Pardon, monsieur Samson , je ne tous Gonnaissaîs pas ce fonds d^émdition. samson C'est mon fort, nionsîear L^on. Mais je m'écarte de l'objet de ma visile; il s'agit de celte petite pièce de prose, dont je sevais flatté de toucher le montant. LÉON. Mon cher monsieur Samson , vous arrirez djms on bien mauvais moment, SAVSON. Ah ! c'est jouer de malheur ; depuis que je travaîlte pour TOUS, je n'ai pas encore pu en trouver un bon. nuaoCHEE 9,d^i^ ia coulisse. Voisin • êtes- TOUS bientôt prêt ? LÈOlï, Encore un instant je vous prîç. SCENE irui. Les MêHiEs, FRANÇOIS. FRiLNÇOiS. Monsieur Léon, madame va partir. Il ent^ chez Durocher. . LEOn. Je suis à elle dans l'instant. à pari, M» Dufour qui m'attend d'un c6té> mon voisin de l'autre; j'en perdrai U tête , et ce misérable qui ne rentre pM SCENE IX. LÉON, SAMSON. t , SAM50N. Dépêchoi^Srnous de terminer^ puisque voits a^ez tant de monde qui vous attend. i 21 LÉON , aperceçnnt le }aqw!t que porte Samson, ^ Ah ! quelle idëe^ si c'était un hdbit. à Samson. Qu'est- e que vous portez doiic \k , monsieur Samsoo ? SAMSON. Ce sont4es gilets que je porte à un commis qui vient de perdre sa place ; il me les avait donnés à rétrécir. LÉON , à part. Des gilets ! tout conspire contre moi. Allons ! tentons iin moyen désespéré. Haut. Tenez , monsieur Samson , voilà un habit bien fait. SAMSON. Vous trouvez. LÉON/ Quand vous voulez , vous travaillez comme un ange ; la couleur me piaii bien aussi. SAMSON. Vous avez le pareil , vous savez bien , votre avant-der-^ nier ; il est de la même pièce. LÉON. . C'est singulier. oelui-ci me parait mieux ; oh! roûs aVez beau dire, je le préfère an mien. . . je suis sur qu'il mVait bien mieux ; c^est qu'en edei nous sommes à-peu-près de la même corpulence. ^ SAM60N. Bah ! laissez donc , vous voulez rire. LÉON. Non , d'honneur ; oh ! cVst qu'il est faii dans la perfec- tion ; il ravir, je vous dis ? SAMSON. Je vous dis ^ mo! , que je sais plus gros que vous. LÉON. Mais moi je suis plus grand. Monsieur Samson , vous êtes un farceur, un vrai farceur. SAMSON. Est-il entêté donc f mais c'est que je ieuz vous convain- cre.. . essayez-le. t " LEON, à paru O fortune! {^U oasse rhabii.] Nécessité, génie des mal- heureux ! tu as fait faire bren d'autres folies pardonne-moi celle-là. Je suis à vous dans l'instant, // s^ échappe , Samson reste inierdà. 22 SCENE X. SAMSON , sad. Comment ! commenl ! comment ! il s*en ra arec moo habit. Moosiem^ Léon! monsieur Léon! mais c^est noe indignité ; prenez donc garde ài mon carnet d^échanlillons TOUS allez le perdre en courant comme cela* . . voilà on drMe de tour par exemple. SCÈNE XI. SAMSON, FRANÇOIS , 50iiiiiK de chez M. Dmncher, a»ec iM hahii sous bras» FRANÇOIS. Tiens , sois-je étoordi , moi ? e yiens pour brosser cet habita et l^oublîe ma vergette. {lipase rkaàù sur le dos tun fauteuil , et sort sans étree^>€rpÊ de Samson. SCÈNE XII. SAMSON , seuL pressé apercei*ani poisqn^il a le mien , je puis bien prendre celui-ci. . . par exemple, ce n^est pas moi qui ai fait cet babit~lâ, il est on pen trop dans le style de la friperie. Coi, maismes mesures et mes écbantillons qoi sont dans mespocbes; comment Tais-je faire ? c^est abominable , on tonr comme i^a. • . me forcer 4 nsnrper an habit. En vérité , je ne le mets qu^en trembUnt, si on aulait me surprendre... Air de Tïtrenne, Quoi je prends sans délicatesse. Un habit qui n'est pas k moi ; Mais il a le mien , le temps presse , ^'écessité, di-on , D*a pas de loi. Mais an fait , d'où vient mon effiroi ? De loyauté fant-*il que je me pique ; Non ce n'est pas , sur mon honneur, * première fois qu'un tailleur Porte le drap d'une pratique. _ Heureusement je connais l'escalier dérobé. ~ // sort' 25 DU ROCHER y sortant de chez ba en chemise. U ne me rapporte pas mon habit. . . ce gaillard-là ! eh / garçon ! et mon habit. . . dépéchez*vous donc, je sais pressé d'ane pétition. LÉON. Lis donc cela. ERNEST. Voyons. ; . // ià. M, le Comte. . . Diable ! M. le Comte l c'est à un grand personnage. // contàute. Toi un neoeu gui est un mauoaù suj^. . . U paratt qoe c'est an oncle qui écrit. . • . Tu conçois ? LÉON. Oai, style d'onde. ERIIEST , continuant à lire, V Je suis persuadé que le sen^ice mûùaire seul pourra le car- » riger. Ce n'est qu'en l'éloignant que je parviendrai à régler sa 3i » coiduUe. » Le joli moyen 1 je parierais que cet oncle-là est on imbécille. Ce n^est pas le mien qui ferait cela. LÉON. C'est ce qae ta ne sais pas. Continue donc. EENEST, lisant » Tàse donc vous prier de iHmloir hïefi luifeâùre réserver une » place sur le bâtiment qui est près de faire voile pour le Séné- gai. » lËJk bien ! il est bien genDil Tonde . . • LÉON. Il parait que le nerea est un mauvais sojetl ERNEST Nécessairement. Pour qu'on en vienne là . . . Voyons donc la signature, tt Pierre Durocher* » mon oncle! ab, quelle horreur ! LÉON. Comment , ton oncle P ERNEST. Lui-méme Parbleu , je connais bien sa signature. Mais comment cette lettre se Irouve-^t-elle entre les mains de Samson?. . . mon oncle qui est à Lyon. LÉON. Le diable m'emporte i tout ce qui nous arrive aujourd^bui tient du prodige ERNEST. Prodige tant que tu voudras . • • Cette signature est bien la sienne ; et s'il a envoyé une semblable lettre je suis un homme perdu Mais qu'a-t-ii à me reprocher? LÉON. Ecottte-donc. . . Certainement je n'approuve pas celte ri- gueur-là ; mais il sait peut-être que tu as fait des dettes ; que tu as déserté la rue des Lombards. Tout cela ne Tautorise pas • . • M'envoyer à trois mille lieues d'ici* LÉON. Je conviens que c'est loin ; mais du moins itu es dispensé de payer les frais de route. 3a EBNEST. C'est cela ; 3 m'affranchira avant départir. Le joli afan- tage! lion. Mais, dis-moi P comment Sâm$on a-t-îl pu avoir cette lettre ? KaNEST. N'importe , ce n'est pas là st que ce papier-là f ' t£ôN. Le mémoire de Samson. . • Est-ce que ce serait. . . Le tour serait unique . . . DuaocHEa. Qu'aurai-je donc faîtdte cette ïtiire? {I! làv un portefeiàlie de sa poche ^tten Cxfuopant H déroule un grandcarnei déchoir tuions de draps. Qo^est- ce que cela veut dire ? IZ tare pviki^ tammemt de ses autres poches des mesures de papier,y LÉON. Allons, plus de doute. DUROCHEH. Grand Dieu ! je suis volé , pillé. . . . M»e DUFOUR. Comment, monsieur, chez moif 37 BUROCHER» Oui y chez voas ; mais roos m^en répondez. • . Mon por- tefeaille contenait quatre mille francs. Quatre mille francs ! SCENE xxyii. Les M£mes, SAMSON. SAMSON. OaL, messieurs^ qoatre mîiie francs* . •> et je tous ap-* porte Tappoint. Le compte est bien clair trois mille francs remis à M* Ernest^ trois cent trente francs soixante-quinze ceniiihes que voilà , et six cent soixante-neuf francs vingt- cinq centimes, montant àp mon mémoire, que je vous remets avec le pour-acquit.' DUROCHER. C'est donc vous, malheureux, qui jfites le voleur? SÂIISON, aoec dignité. Monsieur , je suis tailleur ,*et la preuve de ma pro- bité , c'est que je rapporte à ces messieurs ce que j^ai trouvé dans cet habit. DUROCHER. Dans cet habit? Mais, en effet, ce maftenreux a mon habit SAMSON. Votre habit? ERlïEsT. Mon onde , 2q>paisez*vous ; c'est moi qui suis la cause de *oal ce qui vous arrive. nUROCHER. Toi! £RN!CST. Vous saurez tout ; mais , mon cher oncle , daignez ne pas w'accabler de votre colère. J'ai des torts , j'en conviens ; je 38 V sois prit à loal faire pour vous proorer ma conrcrsîoa, tOQl , excepté à reioarner piler des drogues chez M. Dih rand. DUROCHEa. Eh bien, n'en parlons plos. Je pars demain poor Ljoo, ta me suivras ; là , do moios , je te sonreillerai moi-même. EENEST. Vous me voyez tout prêt DUROCHER, à Samson, Ah! c^esl fort heureux. . . • Mais ne me roidrez-rous pas moD habit f SAKSON. Très-volontiers S^il vous en^ allait d^antres^ voas trouverez mon adresse dans vos poehes , il y en a partoot. DUROCHER. Tenez, monsieur Samson , voiUi le vôtre. ... à Léon. Et vous 9 mon ami , faites-en aire , mais ne portez jamaî* ceux des autres ; c'est trop commun. rJUDEriLLE. Air Du yaud. de la Nina de la me Vivierme. C'est le lait des petits écrits. Pour des costumes on bataille ; Et bien des gens ont des habitS' Qui ne sont pas faits à leur taille. A rire on pourrait s'apprêter. Si , honteux d'avoir pu les prendre , Ceux qui sont fiers de les porter, A d'autres qu'on pourrait citer, Se voyaient forces de les rendre. BBNEST. Empruntant aussi des succès ; Futerpe , dans son ^ût bisarre, INous chante du mauvais Français , Sur la musique de Ptsarc. Chez Favart, Rtguard , Beauiùarcliais , 39 Vous trouves de l'esprit a prendre ; Bien que. ce soit k peu de frais, Arrangeurs n'empruntez jamais Ce que vous ne pourriez pas rendre. SAMSON. Grâce aux soins de la fiicultë^ Près de terminer sa carrière ; Certain usurier patente , Disait a son heure dernière De tant de choses qu'ici-bas , A droite^ k gauche, j'ai pu prendre. Surpris trop tôt par le trépas , Pourquoi mon âme est-elle , hëlas ! La première qu'on me voit rendre ? LÉON. J'eus jadis un de mes cousins , Qui, n'en prévoyant pas les suites , Au ménage de ses voisins , Fit quelques emprunts illicites. Mais des emprunts qu'il avait faits , Plus tard sa femme un peu trop tendre. Sut payer j usqu'aux intérêts. . . Amoureux , n'empruntez jamais , Ce que votre femme peut rendre. M"** DïTPOVRf au public. Quelqu'un de vous peut-être un jour , En débutant dans la carrière , Gomme nos auteurs , a son tour, Fera quelque pièce légère ; Tremblant et de crainte et d'espoir , Leur place vous irez prendre >' A la vôtre ib iront s'asseoir. Ah ! Messieurs , prêtez-leur ce soir. Ce qu'alors ils pourront vous rendre. FIN. mm PROLOGUE, PAR M. FÉiJx^DUyERT , BES^ÉSÇlllllÉ sua I. THÉATaE DD VAUDEVILLE , L£ 4 MOVEVBBS 182^ PkIX 50 CENTIMES. PARIS, CHEZ QDQY, LIBnJVIRE. ÉDITEUR DE PIÈCES DE THÉÂTRE, Boderard Saipt-Martin, N', i8 ; Et Chbz barba , Libkaiui , Paiiai* - Aotàk. 482». NMMaiMMMMMMM SMMMMSSMSSMeSQaV» ^ ▲yertissejuent. »» Le 4 novembre , jour de la Saint - Châhles , Je Vaudeville donna une représentation extraordinaire'; quatre pièces nouvelles furent jouées dans la même soirée. Chargé par le Directeur de composer une scène dont le but était de prévenir le Public qu'on avait interdit rentrée du parterre aux ciaqueurs gagés, je n'ai pas dû refuser une tâche, difficile sans doute, mais agréable d'ailleurs , puis- qu'il s'agissait d'implorer l'indulgence du public en faveur des ouvrages de mes collaborateurs et du mien ; je Fai remplie, sinon avec succès, du moins avec plaisir. La précipitation avec laquelle ces vers ont été écrits , puis- qu'ils sont l'ouvrage d'une soirée , peut seule justifier leur faiblesse, et il n'a fallu rien moins que la bienveillance qu'ont bien voulu me témoigner le parterre et les journaux à ce titre, pour me déterminer à les livrer à l'impression, et à les placer en tête des Habits d'Emprunt , Tune des pièces qui faisaient partie du spectacle. 1 F. DUVERT. Tous les exemplaà'es non revêtus de la signature de l'EdtleVi seront réputés contrefaits. 8 \ * mPRIMERIE DE HOCQUETy rue du Faubourg Montmartre» a. 4* -. ''-' ..^ Jusqu'où peut se porter le courroux d'un claqueur. Voyez ces durillons, preuves dé mes services. Voyez-les , jugez-noioi. Si, par leurs cicatrfcéér. De valeureux guerriers comptent ïears ntibles faits ^ Nous , par nos durillons, nous comptons lês succès. D'un théâtre rival quand les nombreux athlètes Accourraient en fureur assiéger nos banquettes ; J'ai protégé nos diroîts , sous uh bras enheimi , J'ai failli perdre un oeil à Nicolas Rémi. Ingi;ats, spngez-y bien , plus d'un manvais ouvrage, Soui^nu par nos ihains , s'est sauvé au naufrage 6 Le nombre en est immense et grâce à nos exploits j On voit le Mort Vivant renaître quelques fois. CLAIRE. Bon dieu ! monsieur Claquant y quelle brusque colère ; Mais à votre chaçrin, moi, que pourrais-je faire ï Puisqu'on Ta décidé , ma foi , résignez-vous» CLAQUAin. Me résigner , 6 dieu ! CLAIRE. Modérez ce courroux. CLAQUANT. La fureur, je le sens, malgré moi me transporte, Les appuis du théâtre , on les meta la porte; Moi , surtout , du parterre on m'interdit l'accès On veut, sans mon secours, obtenir des succès. Mais vous n'en aurez piis , je vous le dis d'avance , Des Romains outragés redoutez la vengeance ; Je saurai bien tromper votre insolent espoir ; ^J'applaudis tous les jours , je sifflerai ce soir. CLAIRE. Ah ! VOUS ne voudrez pas... tîLAQUANT. ^ Sachez mieux me connaître» Oui, oui, je sifflerai... je serai seul peut-être, N'importe , je prétends, ici e vous le dis , Siffler sans nen entendre , amsi que j'applaudis* > CLAIRE. Vous n'exercerez pas cette injuste vengeance, Tout le monde ce soir a besoin d'indulgence ; Voulez-vous désoler nos malheureux auteurs ? CLAQUANT. Pourquoi veulent-ils donc chasser les connaisseurs ? CLAIRE. Vous, connaisseurs ?mon cher, sans vous faire une injure^ Vous êtes les boxeurs de la littérature* 7 CLAQUANT. ^•^ 3uoi ! d'un appui certain vous voulez vous priver , Çlessieurs , impunément on ne peut nous braver ; \.u Vaudeville enfin je veux chercher querelle , [^uisqu'aussi bien, ici, tout le monde s'en mêle. 3ui, je veux, n'écoutant que l'indignation. Vie joindre aux sectateurs de l'opposition ; Is ont conduit Momus au palais de justice , Is conspirent dans Tombre à saper l'édifice ; Sfloi , je conspire aussi , mais à coups de sifflets , ^on dans l'ombre comme eux, mais au feu desquinquets. CLAIRE. Vlais que vous a donc fait ce pauvre Vaudeville ? 3n veut le tourmenter... eh ! laissez-le tranquille, yioi je l'aime , et la cause est facile à trouver , Jous son toît paternel on me vit élever. L'on m'y voit fort souvent , et s'il faut vous le dire ; Ilhaque fois que j'y viens , moi, j'y vois toujours rire. Là, le goût iroscrivant l'ignoble calembourg , ^e prend point ses héros à la halle , au faubourg Toujours avec bon ton > chez nous la gaîté brille, !lt la mère en ces lieux peut conduire sa fille , ians craindre qu'un bon mot ,^ alarmant sa pudeur, Se vieiine sur son front imprimer la rougeur, ^'a-t-il pas quelques droits à l'estime j[ublique , [l lance sans blesser les traits de la critique ; Vu talent qui commence offrant un libre accès , Oe nos jeunes auteurs il reçoit les essais. Lorsqu il fallut du sort réparer l'injustice , [1 s'élança toujours le premier dans la lice ; D'Euterpe ou de Thalie , un vétéran chéri, famais, jamais en vain n'implora son appui ; Et dans plus d'un théâtre, au jour de la retraite , 3n applaudit souvent aux sons de sa musette Fous n'ont pas fait ainsi ; mais sans les imiter, VIomus à rOdéon n'a pas araint de chanter. Et l'humble Vaudeville , honoré de l'épreuve, V porté son denier dans la main de la veuve , He se mêle jamais des tracas de coulisse ; V Et du mal qu*on nous fai^ lou\de nous accuser , Il veut bien applaudir à qui sait Tamusera §^uanâ ce soir le bon goût et la raison sévère y éuls obtiennent le droit de siég^er au parterre , Ah! croyez-moi, piittez, monsieur, ce grand courroux ^ Reprenez aujourd^nui des sentimens plus doux. N^allez pas provoquer une injuste cabale, Il ne faut qu^un méchant pour pervertir la salle ; Et le moindre sifflet, lancé mai-à-propos , Pourrait, dans tous les coins, rencontrer des échos. Nos auteurs , nos acteurs , ont bien assez à faire ; Ah! alarmez pas contré eux les rigueurs du parterre. Et songez que toujours im esprit indulgent , Encourage le zèle , à défaut ae talent CLAQUANT. Mais je crois, en effet ^ votre cau^e assez bonne. Non, je ne veux ce sonr désobliger personne , Vous mWez converti je me rends , c^ei^ est fait , Et pour vous applaudir, je vais prendre un billet. FIN. LE BETOUR A LA FERME, comédit-vaudeville eh un acte , Par mm. Achille DARTOIS ^BRISSET; K£PÛ$ERt£l, POtri Ll PBEHIÈKB FOIS, À. rUII, SDK LB TliAnS BU TAVDBVILLB, LB 4 SOTEHUB l8a4> pitix 1 fr. So cent. PARIS, POLLET, LlBKAlIlE^ÉmTEtiK DE PIÈCES DE TH^ATIIE, HtE DC TEUPLE, H. 36, VIS-A-VIS CELLE CUAPOH. 1834. J PERSONNAGES. dCTEVM. Mad. D£RMEUIL,jeuD€ épouse d'un riche propriétaire M"* Dvssbrt. Mad. EIGfiARD, fermière M** Guillebuk. EMILIE, sa fille H"* Pavukb Geofpbot- CHÂRLOT , jeune yillageois, amou- reux d'Emilie M. Fédé. ROSE , femme-de-chambre M"* Minbtte. GERMAIN j yalet de M. Dermeuil , tous le nom de M. de M Fohtbnât. La scène se passe au village. S'adresser à M. Beârcovb , chef d'orchestre du Théâtre dv YaudeyiHe , pour ayoir la partition. Vu au ministère de Tinlërieuri conforme'ment à la décisioi de & Ex. en date de ce jour. Paris, le 21 août i8ti4* Par ordre de Son Excelleacey I Le chef adjoint au bureau des théâtres , COUPART. DAYIDy IXPRIXXVBy RVX DU FAUBOUXG-POI8SOXHI&XX, Jl* I. LE RETOUR A LA FERME ê COMIÊDIE-VAUDEVILLE ÏN UN ACTE. Le Théâtre représente une place de village. A droite est la maison de madame Richard, ai^ec une porte et une fenêtre donnant sur la place à gauche, un ber- ceau et un banc. »• SCÈNE PREMIÈRE. 4u le\fer du rideau , Chariot est sous la fenêtre d^ Emilie; il est surpris par les villageois qui se rendent au trauail. CHARLOT^ soupirant. Sa fenêtre est encore fermée. vy VILLAGEOIS , frappant sur l'épaule de Chariot. Qu'est-ce que tu fais donc là^ Chariot? au lieu de oupîrer sous la fenéire de mam'zelle Emilie^ autrefois eannette ; tu f rais ben mieux , devaut qu'nous allions au ravail y d'nous chaut cr c' te ronde qu'on a faite pour ;lle^.... tu sais bien! CHAKLOT. C'est dit!.... elKnous entendra, à part Si je pouvais ni faire autant d' mal qu'ell* in en a fait!.... aux nllageois vous répélercz tous!... d'abord, il faut vous nêler, y êtes- vous?.... TOUS. Oui^ oui . CHARLOT. Vous-êfes mêlés ! v' là le premier couplet. Air Gentille bachelette de la Bergère châtelaine. Babct très-ignorante A touf donnait d' l'amonr ; Pour devenir savante, y% qu'elle part un beau jour. Le Retour à la Ferme. * i Pendant trois ans d'absence , Que d' choses elle apprit !• . . Mais en gagnant d' la science » Que d'jchoses ell' perdit. Gardez votre ignorance , Fillett's de ce pays ; N'allez pas à Paris, {bis ^, TOUS , en dantanU Gardez TOtre Gardons notre ^'•"c. Fîllet's de ce pays , ^**"** pas à Paris. 6â. N'allons *^ / ' CHABLOT. Peut-être d' sa naissance £11' ne se souvient pas ; Les. jeux de son enfance 9 Sont pour cil' sans appas. Avec nous , plus de danse , D'ses compagn's ell' rougit ; Et mépris' leur présence , Parc' qu'elle a trop d'es'pritf TOUS 9 en dansant. Gardez votre Gardons notre '^ Fillett's de ce pays ; N'aUez NaUons ?*• ^ ^""• çA chaque refrain de la ronde , les pœfscm fi une figure différente ; et au dernier refrain , Usfom une chatne au ils prolongent jusquà T arrivée de /w* dame Richard ^ en se trouvant sur plusieurs rangs. SCÈNE m. Les Mêmes, Mad. RICHARD. Macl. RICHARD , avec colère. Pourquoi tout ce tapage de si bon matin? qu est-ce p vous faites ici^ vous autres? UN VILLAGEOIS. Nous chantons,.... madame Jlichard. 5 Mad. RICHARD. Vous chantez;.... vous chaulez !... la belle occupation! noi , j' voua dis q' vous n' devez pas chanter et d' vam la porte y surtout lorsqu^ ma fille repose ! CHARLOT. Ah! elle repose ! Mad. RICHARD. Aia On dit que je suis sans malice. Ma fille il toujours beaucoup d' peina Avant que le sommeil lui vienne , Hier au soir , en so couchant , £lle a l^ tout un gros romau I CHÀALOT. Un roman. » . Mad. RICHÀBD. t Gela VOUS l'ait rire I Mais , jamais , je puis yous le dire Aucun d* vous , comme ell' n'eli lira. . . .. CHARIOT. Nous nous endormons bien sans çà l M' est avis pourtant, qu'il est ben temps de s' lever..... I est vrai que pour c' qu'ell' fait ! Mad. RICHARD. Pour c' qu'elle fait!.... elk travaille plus que vous dus;.... c'est qu'elle est savante , elle ! TOUS. Oh! oui^ eUe est savante l UN VILLAGEOIS. Cala rend ben meilleur' fill', n'est-ce pas?'.... Mad. RICHARD. Que voulez-voiis dire? F-s VILLAGEOIS, r^pr^nciut Vair de la ronde , sortent en dansant et en se tenant deux h deux par dessous le bras. Gardez votre . Gardons notre ^ Fillett's de ce pays , N'allez pas N'allons pa ^ ^^"'^ 6 SCÈNE II. f Mad. BICHARD, CHARLOT. Mad. RICHAID. Ils enragent de voir not' fille si bien élevée ; ils ont Fair de s*en moquer; dans le fond, ils crèvent d' dépit elle est si gentille , eir a tant d'esprit! CHARLOT. Surtout quand ell' en fait avec le monsieur du clilt- teau , n est-ce pas ! Mad. RICHARD. Oh ! c'est superbC; alors !..... et si seulement je F com- prenais !... CHARLOT. Il me semble à moi, qu'on n' doit goûter que c'-quo; comprend. MAD. RICHARD. Ah! ah! est-il bêle!.... comm' si le goût Vlmagi- nation.... le... comment donc Emilie appelie-t-elle ça?... le génie... ne suffisait pas... mais^ tu n'entendrais rien à tout ça t' es trop ignorant!.... CHARLOT. Ignorant!... ignorant!... j'en sais toujours assez, madame Richard , pour connaître, pour sentir toutcqe votr' conduite a d' blâmable ; m'aviez-vous promis o»i non la main de mam'zelle Jeannette... ? Mad. RICHARD. Eis donc Emilie!... CHARLOT. C'est ça , elle a changé de nom... comme elle a chanj;*; d'amoureux ! Mad. RICHARD. Tu n' Inl Dlais pus., est-ce ma fanie? il fallait aller ira* 7 railler à Paris... ton père avait des écus, et il pouvait blea Paire comme raoî. Oui , mais il n'a pas voulu... qtie dTôis n'a-t-il pas dit, m parlant de mes frères et de moi Air d'Aristippe. Pourquoi du soc héréditaire Eloigner leurs bras languissàus ^ ' Ce fer a fait vivre mon père r 11 fera vivre ilies enfans. Pourquoi chercher une route inconnue ? N'ont-ils donc pas , sans prendr" des chemins nouveaux ♦ La tcrr' pour porter leur charrue , Le ciel pour bénir leurs travaux. Mad. RICUAUD. Ma fille n aura pas de reproches à m' faire , et soik éducation...^ CHARLOT. Oh 1... ell' n'a rien à désirer de c'côlé là ! Mad. RICHARD. J' crois bienî Air Je suis colère et boudeuse. Eir vous parle politique , Histoir' , morale et dessin ; EU' rabonne botanique , CHARLOT. Et néglige le jardin. Son miroir est , je parie , D' ses meubl's le plus occupé.. .. Mad. RICHÀED. Elle chante la prairie , CHARLOT. Et rest' sur un canapé.. liad. RICHARD. Elle consulte V baromètre , Des livre* ell' us' les fcuilhts y. Vour composer une Itttic , \ 8 CHÀBLOT. Elle laiss' jeûner ses poulets. Dans un seul jour éll* barbouille Plus d' papier, qu' nous dans un an ; Et vous plant' là sa quenouille Pour suÎTrc le fil d'un roman ! Mad. RICHÀID. Sa dana' fait perdre la tôte , Saute-t-ell' , c'eat un plaisir ; Dans la walse elle est parfaitt , Et léger* comme uifzéphir... Nuir ne piroaett' mieux » je gage... CfellLOT. D' bonn' foi , croyev-TOny ici , Qa' tout cela , dana un ménage , Tourne bien pour un mari f... Mad. KICHAKD. Assurément... ça tournera comme ça doit tourner I... CHARLOT. » Oui> eh bien! via ce que j'pense; elle ne vent plus de Jeannette pour son nom y ell'nS'eut plus de moi pour son mari ; craignez qu'ell' n'enrage d'êlr' vctr' fille. Mad. RICHARD. Halte-là!... j*ûi donnd de rëdication à ma fille, pour former son esprit , et non pour gâter son caractère... je m' nomme madame Richard , v\ j*ai des fonds; parceqiic je n' suis qu'une ignorante, c' n'est pas nn' raison pour qu' mon enfant n'soit. qu'une bête jTaî envoyée en pension à Paris v ^H' y a appris tout ce qu'il est possible d'apprendre; ell' en revient avec nn QUtre esprit; mais son cœur est toujours le même ! CHARLOT. J'm'en aperçois... Mad RICHARD. Et via qrelqii'un, qui s'y connaît mieux qn'toî 7 et qui sait apprécier tous les talents d'ma fille. 9 CHARLPT. C'est c'bel élégant du château ; mettant ses mains à sort gilet du côté de V épaule qui met toujours ses mains comme ça, qjiiand il n'est pas boutonné {les por- tant ensuite au collet de. son habit,,, ou Lien comme ça , quand il est boutonné... ouï ^ le v'ià un, bouquet h la main... Morgue!... quel mal me fait c'te figure là!.. N'im- porte^ je veux rester, afin de le haïr davantage. SCÈNE IV. Les Mêmes, GERMAIN , sous le nom de monsieur de Saint - Germain . GERMAIN, {il a un bouquet a la main, J'espère que je ne ressemble plus à un valet; allons, Germain, fais honneur a l'habit de maître^ et prouve que tu as été quelquefois au Théâtre français. Mad. RICHARD, à Germain , auec respect. Vot' servante, monsieur de Saint- Germain!... GERMAIN, lorgnant. C'est la mère d'Emilie, je croîs,,, {ai^ec protection Bonjour, madame Richard ; bonjour , et votre charmante fille, ce cher objet qie j'adore, madame Richard!... Mad. RICHARD. Que vous adorez... GERMAIN. Oui, que j'adore, parole d'honneur!... {à part j'en disais autant de Rose... {haut Je suis fou de votre ravis- sante EmiUe^ elle absorbe ... c'est à la lettre ; elle absorbe toutes les facultés de mon âme, madame Richard!... AIR ht feu de son oeil électrique , Aussi rapide que l'éclair , Me cause un transport sympathique. Mad. RfCBÀiD , à Chorloi, Qu' dis*-to de ça f lO • , à madame Richard, y dû qn' ça n'est pas claÎF-f avBMÀiir.. Près d'eâe , je perds mon audace^ Je mets, ravi de ses attraits , Mon cœur à ses pieds. • . . ClAaLOT. A sa place L' diabr m'emport* , si je T ramassais^ GE&MAIir. Pense-t-ellek moi, marlame Richard?... est-elle aussi im- patiente que moi de voir Thyméoée?.... madame Richard^ le tour de Thyménce est-il décidément arrivé? Si vous m'en croyez y nous hâterons ce moment .fortanë^ monsieiir Dermeuil >, icad. nicHÀRD.. Votre ami î GEKMAIir. Oniy mon ami, monsieur Dermeuil doit bientôt arri- ver ici avec sa jeune épouse; et je voudrais, avant son arrivée, en finir avec vous. liad. KICHAAO. Est-ce que sa présence? GEEMAIIC. Sa présence ne ferait qu'accroître mon bonheur! Mad. RICHARD. Vous êtes si bien avec lui. GERMAIir. Je suis avec liiî^ d^me manière... que vous ne vous fi- gurez pas... d'abord, je raccompagne presque partout; h table, il n* .serait pas à son aise, s'il ne m'avait pas à se^ côtés ; qiiand il se réveille le matin , la première personne qiiil demande,... c'est moi; j'arrange ses affaires;... \t porte tant de marques de sa confiance!... Âm yaudeuille du Courtisan dans l'emBarras. Il n'est en cela je vov\fi jure , Jamais généreux à demi ; Il ne garde pas de mesure , 11 liad. IICHABB. C'est comme çaqu* doit être un ami. - Les marqu's dé confianc' d'un tel homm Ont de quoi voas rendre orgueilleux* GBIMAin. Oui , mais souvent il men assomme i Et j'en ai plus que je ne veux. Tout bien considéré, je veux être votre gendre quand il arrivera;.... le monde est méchant, je crains les propos €1 part ; et cette maudite Roî>e qui compte sur mon amour Aaut, et puis la mésalliance.... un hoanme de condition ! Mad. RICHA^PâD. Dam' monsieur de Saint Germain, il n'est pas donné à ^out r monde d'avoir vos manières. GE&HÀIN. Elles sont du dernier genre, je les ai étudiées au pre- mier théâtre de la capitale... Il y a là un maître, je veux dire petit maître ^ qui est de la plus grande force sur 1^ goût... je VOI7S réponds de former votre fille. CHÀRLOT. Eir m' semble pourtant bien formée. GERMAljy. D'ailleurs Emilie a des talents , des qualités essentielles; et la dot que vous lui donnerez.... CHARLOT , à part. Y'ia les qualités essentielles. Mad. RICHARD. C'te ferme m'appartient;.... et son produit GERMAIN. Je hais les gens qui prennent leur intérêt pour guide ; qu'a-t'elle ?.... qn'a-t'il ? c'est ainsi qu'on entame au- jourd'hui tous les mariages Ceue ferme a l'air considé- rable.... les bâtimens sont en bon état. Mad. RICHARD. En très-bon étal ; j'ai tout fait r'niettre à neuf, il n^y a pas six mois ! 1% GERMAIN. Il yen a qui vont jusii[u*à* s'infcMTin^ des espérances, qui cliercheni à connaître s'il nexiate pas des oncles , des tantes. CHABLOTy à part. C'est ça , il lui faudrait encore des oncles ^ des tantes. CERMAIN. Vous n'avez ni frères , ni sœurs , madame Richard?.... Mad. BICHABD. Oli ! si fait , j'ai deux frères et trois sœurs. GERMAIN. Âh diable !.. et des neveux et des nièces sans doute!... Mad. RICHARD. Non. GERMAIN. Non , peste ! sans doute que l'esprit d'ordre , qui distingue toute votre famille , a fait prospérer leurs affaires J...., Mad. RICHARD. J'croîs ben, il en a fallu d'I'ordre ;... pour amasser la grosse fortune qu'ils.... GERMAIN. La grosse fortune qu'ils !.... Mad. RICHARD. Qu'ils ont perdu bien malheureusement. GERMAIN. Ail ! ils ont perdu cette grosse fortune ; diable !. ..tant pis!.... de sorte que mainienant Mfid. RICHARD. Ali ! par bonheur que maintenant il leur reste.... GERMAIN. Il leur reste ?... Mad. RICHARD. Du courage, une charrue et des bras.... &ERMA1N. Dos bras !.... ah! les bras leur restent ; alors, je les es félicite; cela n'empêche pas^ madame Richard^ que voir* lîlle nç soit charmante.... J *3 SCÈNE V. Les Mêmes , EMILIE, Mad. RICHARD. Viens donc, ma chère enfant , vient donc j ofi parle de toi ! GERMAIN. Mademoiselle !.... cette fraîchenr me dispense de la demande d'usage ; à part comme c est adroit pour ne pas lui demander comment elle se porte ! EMILIE. Je suis horriblement enrhumée depuis hier soir ; Tair est si humide dans ce village. CHARLOT. On s'y porte bien ^ pourtant à part et auec un soupir et si Ton n'y était pas amoureux !... EMILIE y d^un air dédaigneux. C^esi Chariot, je croîs? CHARLOT, d'un ton brusque. . Moi-même , mam'zclle Jeannette !.... GERMAIN , à Chariot. C'est bon !... c'est bon !..• permettez, mademoiselle Emilie , que je vous offre ces fleurs. EMILIE ^ prenant le bouquet et V attachant à son corset. Air Mais elle était simple au village Romagnesi. Qu'à m€8 yeux ces fleurs ont de prix ! Leur fraîcheur , leur éclat m'enchaote I. . . à Ccrmain qui paratt les regarder, Vos regards en sont éblouis. ... GSRMAlIf. Vous vous trompez , femme charmante ! Pouf vous ce bouquet arrangé , Dans mes mains pouvait me séduire ; Mais à présent, de place il a changé. Et. ce n'est plus lui que j'admire 1. . . EMILIE. On n'est pas plus gulant !..^. i4 GEHMAiiTy à part. J'ai de Fesprit comme un fournissear... j'en fais ane dépense ! CHABLOT. Même air. Votr' compliment est on' leçon Pour moi vraiment des plus nouvelles , Et prouv' combien l'admiration A d' pouvoir sur l'esprit des belles. Je vois maint'nant par quel' raisons Ces biaax messieurs^ mieux qu' nous sav'ut les séduire, C'est qu'au villag' nous- les aimons, Et qu'à la ville on les admire I. . . GERMAur, à part. Je crois que ce paysan veut faire une application Iiaut. Soyez bien persuadée , charmante Emilie , que mon amour égale mon admiration ? Mad. RICHARD. M'est avis^ quVest par trop visible pour en douter. EMILIE^ à sa mère. M'est avis ,..,. vous savez bien que nous étions conve- nus que dorénavant > vous diriez Je ci'ois. CHARLOT f k part. AlTva ea remontrer à sa mère , k présenjt. Mnd. RICHARD. Âllonsy allons ! j'ferai plus d'alienlîon un'autr'foi s ve- nez , monsieur de Saint-Germain, à ÈmiUeSons avons affaire... . à Germain Air Mon cœur à l'espoir s'abandonne. Oui f bientôt vous serex mon gendre , Venez voir ma propriété. cxHMAiif, nwntrani Emilie. On a beau vouloir s'en défendre ; Près d'elle on se sent arrêté. Mad. RICHABD. Je suis très-ricbe, je m'en vanle. . GKAMAIlf. Ob ! comme je suis amoureux 1 Mad. aiCHAiD. J'ai plus de vin^ nill' irancs de rente ! i5 GBSMAIir. Belle-mèr* , je boû tout en fhva. 1 iMiLiB , â part. Ma mère vent l'aToir poor gendre ; Il dit qu'il se sent transporté ! D'un hommage si doux , si tendre » Mon orgueil doit être flatté ! i CBAMAlir. Elle ne veut que moi pour gendre , ^; Allons voir sa propriété ; On a beau vouloir s'en défendre , Près d'elle on se sent arrêté. CHAALOT. Eli' grille de le voir son gendre , Et moi je n' suis plus écouté ; cusniBLi. ^ Je suis sûr que c' qui l' rend si tendrf C'est l'amour d' la propriété. Mad. aicHABD. Elle grill' de tous voir mon gendre , Venez Toir ma propriété ; montrant sa fille. Plus tard , et vous devez m'entendre 1 Près d'eir vous serez arrêté. SCÈNE VI. CHARLOT , EMILIE. EMiLiEy gaiment, C*est de mariage qu^ils vont parler .,.. Chariot est toujours là;... il me fait de la peine , ce pauvre garçon;... Chariot^ vous vous en allez? CHÀRLOT. Rien n'me retient ici , mam'zelle; et d'ailleurs^ v'ià 1 heure de ma leçon qui s\ivance.^ EMILIE. Quelle leçon? CHÀRLOT. Pardine^ esl-ce que, dans l'espoir dVons plaire viVe- i6 ment y non^** non, de dV^nir savant, fne feuillette pas les livres aussi ^ moil EMILIE. Vous lisez ^ Chariot?..,* CHARLOT. Et la grammaire y faut voir comme j'y mords!.... oui; mademoiselle. Air Lejeii qui Brûla mon visage, A m'instruire enfin je commence , Ghaqu' jour je suis plas avancé ; Je sais faire la différence £t du présent et du passé. Ne croyez pas que Je l'ignore , Je sais que tous m'aviez charmé ; Je sais que je vous aime encore , Je sais que vous m'avez aimé l EMILIE. Continuez, et vous apprendrez a vous exprimer en bon français ! eu AU LOT Ah ! pour c'quî est d*ça, grâce a Dieu, il n'y a pas be- soin d'aller en pension ! Aie /* trouvée étonnant qu ma gaîte t^ous offense. Quand j' dis qu'il font que la haine sommeille , Et que d' s'accorder » il est temps ; Aux paysans , quand je conseille De n' se mêler que d' cultiver leurs champs l * Près d' ces champs que la paix protège , Quand j' dis qu' l'enn'mi , s'il se montre jamais , Pour le chasser , doit tous nous trouver prêts... • Quoiqu'on n' m'ait pas mis an collège » Il m' sembl' que j' parle en bon français i EMILIE. , O» ne peut qu'approuver de pareils sentimens ! CHAPtLOT. Si vous aviez voulu^ mam'zelle...... EMILIE. Si j'avais voulu ! CBARLOT. kkm'zeir Jcatmclte;... Emilie.... j'aurais pa apprcfii^r* I 17 de vous quelques - unes d' ces belles choses qu'on vous a enseignées à Paris, en écLange des connaissances que j'au- rais pu, moi, vous donner. EMILIE. Vous ! et que pourriez-vous me montrer Chariot ? CHAELOT. Dam! mamzeir, ça s'devîne ; sans doute que dans votr pension on n'vous a pas appris ca !. ... EMILIE. En pension, on apprend tant de choses. CHARLOT. Ali ! Jeannette ! coii^bien il y en a que vous ne savez plus. EMILIE^ Comment ! j'ai pourtant bonne mémoire. CHARLOT. J'parîe qu'vous n'savez plus seulement c'petit pas que nous avions appris ensemIJc. EMILIE. Ce petit pas qui était si baroque ? ah ! mon Dieu , si je le voulais ^ CHARLOT. Si VOUS le vouliez !... oh ! non , vous aviez l'air si bon ^ si timide , si naïf y vous avez oublié tout ça ! EMILIE, "vi^emenU Et moi , je vous dis que je m'en souviens encore ! CHARLOT. De la chansonnette aussi ? EMILIE. De la chansonnette aussi. CHARLOT. * Eh ! bien > nous allons voir.... j'commence. Sur les couplets suwans ils dansent d'une maniera tout-à'fùit paysanne. Cette danse doit être réglée ; elle produit un grand effet à la représentation. Air nouveau. Vive ma petite Jeannette ! EU' a tout c' qn'il faut pour tenter 1... C'est la plus gentille fillette , Bien que d' la voir , ça m' fait sauter. l^ Retour. fa chai^lot' bt ^mibib. Qui s'aime bien , toujours s'assemble 9 Que j* suis j on*ût j auprès de t o contente Quand nous danaons ensemble » Ça f fait*y plaisir comme à moi l iMiLia. Même air. Quand nous dansons ainsi , ma mère Vient queuqn' fois nous dire finissez ; Mais d'une gêne si sévère , Un jour nous s'rons débarrassés. tflllLII. Qu'il sera iouiL notre ménage I En vérité déjà j' m'y crois. Chariot, quand j' pari' de mariage j. Ga t' fait-y plaisir 'comme à moi t irSIlCBLI. . CHABLOT. Qu'il sera doux notre ménage 1 Drès qu' jy pens' , ça m' met en émoi. Jeannett', quand j* pari' de mariage ^ Ça te fkit'j plaisir comme à moi F ^ lajin du couplet. Chariot^ emporté par ses souvenirs ^ prend un baiser à Emilie, SCÈNE VIL Les . Mêmes , GERMAIN. GERMAIN. Lh bien ! que fait donc là ce paysan ? EMILIE. Monsieur de Saint - Germain !.... se remettant Ce paysan , monsieur^ me rappelait une chanson que jaimiiis autrefois..... et je dansais sans y penser. GBBMAIK. Âh ! je conçois ! le charme des souvenirs entraîne; j'ai aussi de ces momens là. {à part Mais le diable m'emporte y s'ils me mettent le cœur à la danse ! haut Paysan !.... c'est bon pour cette fois ; mais dorëna^aiK c'est moi... cHÀRi,QT ^ ^e contraignant à p^ine. Vous ? Oui moi y et laissez*nous ! GHA&LOT , à pari. L'ingrate ! pas un mot ! haut Oui je vous laisse , mais en fait d'danse , jVous en remontrerai encore ^ j'en sais une qiiVous n 'connaissez pas ; et quand vous voudrez, je vous la fVai danser. GERMAlir. Qu'est-ce qui veut dire ? CHARLOT. Je dis que j'vous la frai danser ; entendez-vous, moo-^ sieur de Saint-Germain ? Ilsort, SCÈNE VIII. EMILIE, GERMAIN. CERMAIir. Heim !.... ce paysan a vrai nient Tair sentimental ; tout le monde s'en mêle.... Quant a moi , belle Emilie, vous me voyez transporté ^ l'avi; votre mère se rend à nos désirs ! loin des intrigues et du bruH j je vais donc , sous un toit champêtre ^ fuir les vains plaisirs et goûter ceux que donne la nature. EMILIE. Que dites - vous ? comment ! vous voudriez vivre au milieu de ces paysans ! GERMAIN. Pourquoi non? moi, je suis comme ce fameux général romain.... César, enfin ! Air Ce magistrat irréprochable» Dans an village p ce grand bomme , Aimait mieux être le premier » Que d'être le ccood à Rome t C'est vrai , je ae pui le nier I 20 Mais , malgré ce fait , Je réclame ; £t César bien certainement Aurait , si j'eusse été sa femme » Partagé le commandement. GERMAIN y crparL Oh bien ! dans ce cas y je ne risque rien d^ obéir ; aussi bien j'y suis accoutumé. EMILIE. Avez-vous pu croire que je consentisse ?.... quoi !.... je passerais ma vie avec des gens qui- ne savent pas parler ! Nous ne pourrions nous entendre... et puis , pas une con- tredanse nouvelle!.... jamais une walse ! Non, non, monsieur ; Paris , Piîrîs^. voilà ce qu'il nous faut hiibiierl Je veux fréquenter les bals , les spectacles^ Tinstitut.... c*est nécessaire ! GERMAIN. Nécessaire ? EMILIE. Oui , monsieur. Air Vive la lithographie. Je suis vive , très-légère , Et je ne danse pas mal ; 11 est donc très-nècettairê Que j'aille d'abord au bal. La harpe est mon instrument , Il est donc absolument , Nécetsairfi que souTCnt On juge de mon talent. L'Institut, que Ton révère. Tient séance tous les mois ; J'irai c'est très-nécessaire De s'ennuyer quelquefois f Et le Musée , il me plait ; Puisque je dessine , il est Nécessaire et naturel Que j'admire Baphaël. ' Je dis bien la comédie , Nous la jouerons , Dieu merci ; J'aime à mt voir applaudie C'est ttèi-nécestairc aussi. ai Pour dire vrai jusqu'au bout , J'ai des taleus , j'ai^lu goût ; Je veux qu'ils brillent partout ^ C'est nécestaire avant tout 1 GKBMAIN. D'après tout ceci , j'espère ^ Vous voyez , tendres parens , Combien il est nécessaire Qu'une femme ait des talens ! à part. Voilà qaî va mal, avec mes plans de reforme ! et je commence à voir que cette petite personne EMILIE. . . D'^ailleurs, n'aiirons-nons pas de quoi payer nos plaisirs ?" ma mère a une fortune considérable. GEHMÀIIf. Vos raisons sonir excellentes.... nons habiterons Paris. à part. Allons voir ;m château s*îl n'y a rien de nou- veau cette Rose me donne une inquiétude ! Haut Char- mante Emilie, j'ai difierens ordres à donner ; dans un ins- tant, je reviens près de vous hâter le moment de ma féli- cite. Vous ne mL^en voulez pas^ aimaUe Emilie? à part, Ah île viJain pciiLt caractère! {Haut en s'en allante On n'est pas plus aimable ! // sort, • SCÈNE IX. EMILIE, seule. Voulmr rester dans ce village ! cela n'avait pas le sens commun. Oui, 1 on aura beau faire , jamais cette vie ne mè conviendra. Comment s'occuper ici ? ma harpe n'est plus du tout d'accord; mes crayons sont cassés; meslivres, je les connais toui ... regardant Les voilà là bas.... leur travail a cessé ; elles dansent dans la prai- rie... elles sont heureuses !... Chariot est avec elles... il m'oublie !..., Et moi , ai-je donc besoin d'eux pour me distraire ? employons ces talens qui me faisaient bril- ler à Paris. » Air du Concert à la cour, Arrangé par Eeancoor. Déjà rillasion dans Paris me ramène » A montrer mes talens chacun vient mlnTÎter ; Le charme des beanz-arts , me séduit et m'entraîne On écoute !... je vais chanter ! CHoiuA des KUlageoii dam la eoulîue , tur fair et Jeannat et CqGh, Aux jeux de son enfance , Que l'on a bis de plaisir l G' n'est qu'aux lieux d' sa naissance Qu'on peut bien bii s' réjouir, i MI LIE , avec dépit Mais leurs danses , leurs jeux m'interrompent sans cesse; Voyons dokic , et jugeons leur grâce , leur adresée. {Les regardant, Les Toilà , les Toîià 1 Tous en cadence , • C'est cela , c'est cela ! se moquant. Les jolis pas ! riant, ah f ah I etc. Lorsque l'on a Cet air , cette élégance , Gomment peut-on s'amuser à la danse F riant avec dépit ahl ahl etc. j4 la^n du couplet précédent, des villageois et villa- geoises formant la ch aine passent dans le fond iu, th éâlre, en dansant sur Vair chanté par ÉmiUe, Ih so nt conduits par Chariot dont les signes indiquent gu' Emilie s'ennuie d'être seule. Ah l grands Dieux l C'est affreux ! Point de mesures; C'est toujours Mêmes tours ; Qu'ils sont donc lourds l riant ah! ahi ahl C'est à Paris, qu'on a d'autres tonrnurtSk ; C'est là , Q u'on sait varier ses figures'} dansant, Tra^ la, la, la, Uyetc. 23 Ici une autre partie des villageois passent sur la, ri" tour,'? elle y comme à lajin du couplet précédent* — • Cette danse d'Emilie doit être très - gracieuse et contraster a\fec la danse paysanne quelle a dansée wec Chariot, Eu dansant , voulez-vouf Beaucoup de grâc^ En dansant^ voulez-vous Un air bien doux !• . ^ die danse» ' Tra , la , la , la , la , etc. Mais en walsant il n'est rieo qu'où n'efface l Regardez donc comme on passe Et repasse Tra , la 9 la la , la , etc* Oui 9 voilà comme il faut faire i ^our plaire , Oui , oui , voilà Gomme toujours on plaira* Elle se troui^e sous le berceau et s'assied mr le bane de gazon. SCÈNE X. EMILIE sous le berceau; Mad, DERMKIJU., ROSK, Madame, roîlâ layemu' du e'iàtejti ; vo t% Mm airiv^/ Dis-moi , Rose , n'i»Wie pa ém ut»^. ^uMi^wtU* id^M iUt descendre de vroitiire â it^uirée du ulh^/i? n*i^Uf m% conU'Dle de notre pc^iU' ijt ometàitàe? pentrim ^iHf dé» htim plus rians ! pem-on retpjier mii^ f^ir ! H est certain^ iii;adafu*f , /U;i I w r^^Atét uié^rvé'dUt'. le ne me tioiu^ j * ? *' ' * ''^' î^/;i * ' BJfSIMBLS. a4 ROSB^ à madame Dermeuïl. Madame est icicn pays de connaissance ! Mad. DERMEUIL. Attends donc ! je crois..... oui^ c'est elle ma chère Emilie ! elle ï embrasse pardonne moi de n'avoir pas reconnu de suite une amie de pension. Air du Barbier de SéviUe. Rossini Moment heurenx Pour toutes deni ; Serait-ce une chimère ! Non , c'est bien toi qui dans ces lieux , Viens t'offrir à mes yeux V Mad. DXBMBDIt. r Il te manquait naguère Peu de chose pour être bien , Mais à présent , ma chère , Il ne te manque rien ! itniLiK , gaiment. Ah ! réponds moi , ' toujours folie , toi F Mad. DxaMioii.. Je suis bienjoin yraiment , Gomme auparavant , De rire aujourd'hui ; J'ai » ma chère , un mari l EMILIE. I3u mari!... EMILIE BT Mad. DOBMBBI&. Moment heureux 9 Four toutes deux , etc. KOSB. BiisBHBLB. { Moment heureux Pour toutes deux ; Serait-ce une chimère? Non ; c'est elle qui dans ces lieux Vient s'offrir & ses yeux. ROSE ^ à part, J*espère bientôt avoir aussi un moment heureux. \ a5 Kad. DEKMEUIL. Par quel hasard fe trouves-tu daDS t;e village? Ah^ tn aa.^ns souvent parlé d\me maison de campagne Est-ce jue ta famille?... EMILIE , si^ec embarras. Ma famille.... {se remettant Ma santé , ma chère, m'a conduite ici ; je suis venue respirer Tair de la cam2agne. Mad. DERMEUIL. Chez ta nourrice, peut-être? EMILIE, 9W€m,€nU Oui , une bonne fermière ; elle eut soin de ma première enfance ; et je la regarde comme une seconde mèreiien, je vous plie ; Ici ^ l'on nous calomnie Nous sommes fiemmes partout ! ROSE y a part, À la bûtme heure! je disais aussi.... Mad. DE RM EU IL, à Emilie, Je suis rnvie de cultiver ton amitié ; je reste ici toute 1 belle saison. EMILIE, ai^ec inquiétude. Comment cela ? Mad. DERMbUIL* Dès que je fus sortie de pension, j'^oosai monsieur Dec- meuil. Mad. RICHARD. L*propriëtaire du château? VL9À* DKRJfJSUIL. ^ 11 sera ici demain. EMILIE, à part. Qu'ai-je fait?... i ROSE, à fnad. Richard. Vous avez dëjadu voir arriver ici!*.. M;id. RICHARD. J'sats qui vous voijiez dire.. à p^tri C'est-îi hea- reux!.... ma fiUe^ Tamie de iinaut simplement sa femme-di -chambre, et je me nomme lose GHARLOT. Pardon , mam^zelle Rose; vot' qualité u^est pas écrite sur ot' figure ; c' n est pas comme vot' nom. AOSE^ à part. Il n'est point sot , ce jeune homme. CHARLOT. Et j' vous trouve assez jolie et assez brav'ment vètuc our faire une grand' dame. ROSE , à part. Il a des expressions... {haut Eh bîen^ voulez-vou^ me aire part de ce que vous avez à. dire à ma maîtresse? je >ourrai peut-être vous servir auprès d'elle. CHARLOT. Vous êtes ben bonne^ mani'zelle , et vot' offre n'est pas de refus... Imaginez-vous qu'un' jeun' paysann"* m'ai- mait... m'aimait soupirant , coçime je Taime encore I Air F'ent brûlant d'Arabie, D'être constant' c'te belle , Plus d' cent fois me jura ; Et T'ià que l'infidelle , N' s'en souYÎent plus déjà 1 Qu' j'ai d' malheur en partage, Mam'zelle , j' suis 1' premier , Qu'on trompe en ce Yiilage. ftOSB , lui répondant iur le même ton. Vous ne s'rez pas l' dernier. 3o CHARLOT . Ca n'peut pas m'consoler f perdre main'zelle Ëimlle ! ROSE. EmîHe ! une jeune personne qui demeure là dans cette ferme ? CHARLOT. C'est sa mère qu'en est la propriétaire. ROSE. Sa mère nourrice , vous voulez dire ? CHARLOT. Non pas ^ sa mère tout de bon ! ROSE , a part. Elle a dit à madame,... c'est cela, mademoiselle EmiBie a été élevée dans la capitale , et maintenant !... {haut El c'est mademoiselle Emilie , mon ami , qui vous a trahi, abandonné ! Ah ! mon Dieu , oui ! / ROSE. C'est étonnant ! chaqne jour j'apprends de Douveau!^ traits d'inconstance !.... hommes comme femmes, on ne sait plus à qui se fier !.-. Je suis bien heureuse d'avoir choisi ce bon Germain.!... que de fois il m'a juré qui! m'aimait; eh vérité je me reproche de n'avoir pas assez de tendresse pour lui. Et puis ^ il croit tout ce que je lai dis c'est la perle des hommes.... c'est.... nuiis je re- viens a vous ; et pour qui vous a-t'on quitté? CHARLOT. Pour un biau mossieu d' Paris.... ROSE, inquiète* De Paris ! CHARLOT. Voifs l'connaissez bien , il est déjà ici ! ROSE , plus inquiète. Ici! CHARLOT. Monsieur de Saint-Germain. ROSE. De Saint-Germain ! à part quel soupçon , est - ce que le traître !.... 3i • * . ÇHARLOX» Le v'ià , îl vient chercher Emilie !*,• il est toujours a roder de ce côté^ quoi! ROSE ; elle va regarder à la cantonnade. Voyous, si de loin.... un hahit noir iinetournurç distinguée ;.... je ne le reconnais pas... cependant on dir vaît.... venez avec moi... plaçons-nous de manière à Tob- server et ne bougez pas. Ils se meUent sous le berceau. SCÈNE XIII. GERMAIN, ROSE, CHARLOT , cachés derrière l'arbre, GERMAIN^ se croyant seul» Allons^ allons^ décidément je renonce à la campagne^ et delà capitale, je reprends le chemin. ROSE , un peu haut. C'est Germain ! GERMAIN. Hein !... il m'avait semblé... c'est l'écho !... Oiii^ c'est une résolution prise; c'est Kmilie qu'il me faut ; et ma foi nous mangerons l'argent de la mère Richard h Paris.. . çt Rose ? cette pauvre Rose , qui m'aime et qui croyait! .... ah ! ah ! ah ! KO$£ , h part. Il rit ! GERHAIN. Il me semble entendre ses reproches , ses géœisse- mens ! ROSE , à part. Je suis furieuse ! GERMAIN. Que lui dirai - je pour la calmer 7 supposons qu'elle est là hé bien ! je lui dirai d'une voix bien touchante llose^ aimable Rose ; je suis coupable, bien coupable mais que voulez-vous !.... l'absence^ vos rigueurs,. .. Sa EOSE^ à part. Ah ! le menteur ! GERMAIN. Si j*ajoute à cela^ la crainte que j^avais de ne pas fâre ton bonheur y mon intérêt; si je glisse quelques mots sur tes défauts^ et sur certaines aventures qui lui sont arrivées! RosB, à part, Âh! le scélérat! GERMAIN. Que ponrr»-t-elle... je vous le demande?... Que pourra- t-elle dire à cela? ROSE, paraissant brusquement. Traître ! mouaire! perfide ! GERMAIN. Rose ! c'est le diable ! ROSE. Tu ne mourras que par mes mains!... GERMAIN y en riant. Ah! ah! ah! conviens^ là^ bonnement, que ta as été bien attrapée!... ROSE. Attrapée ! GERMAIN. Je la connais , elle est capable de dire qu'elle n a pas été attrapée ! ROSE. Que vent-dire ce faquin? GERMAIN. Ce que je veux dire !.... c'est tout simple à part. Le diable m'emporte , si je sais où j'ensuis ! Dereffromene, il y a peut-être encore de l'espoir. ROSE. Tu ne savais pas que j'étais la?... GERMAIN, ai^ec un grand sérieux. Je le savais!... ROSE. Tu prétends* GERMAIN. Je le savais^ te dîs-jc ma parole d'honneur!... Mon 33 cœur l'avait devinée... C'était une épreuve Quelle colère!.-^e a manqué de m'étrangler!... c est charimant!... on m aimé pas comme cela ! EDSC. Tes finesses Tiennent trop tard! Et celte Emilie d^iit tu patlciisj/ib &ERMAlir. Allons^ Rose, allons donc... rends-loi justice; quand on t'a vue, peut-on... qui^ dioi... pour une... Ah! fi donc! ROSE. C'est ça, vante ta constance!.*. Mais tu te donnes une peine inutile... montrant Chariot, Ce jeune homme m'a tout conté; je sais loot^ absolument tout! OERMAlIr. Que ne le disais-tu donc de éuite !.... Que diable, tu me fab faire là un tas de cames! Je vais avoir mon tour Madaùie vient d'arriver... Madame est ici !... et naoî ÊP qu'a tes geoouic... ROStt. Que faites vous, monsieur de Saint-Germain? vôds allez- YOiis compromettre! £c Retour à la Ferme, 5 34 CEAMÀIir. Du tout^ je mets bas Tëtiquette.... je cours an château... toi^ montre un peu de douceur, ne suis pas 'ton premier mouvement; tu sais par toi-même combien la vertu est fragile.... et d'ailleurs la clëmence... Rose lui dorme un soumet. Germain mettant la main sur sa joue» la clé- menoe est la plus belle vertu! // sort,' SCÈNE XIV. CHARLOT , EOSE. CHÀBLOT. Quoi ! ce biau mossicu n'est qu'un ROSE. Quelle trahison!... moi lui pardonner! j'aurai bien plus de plaisir à me venger ! CHAALOT. U est certain qu'vous d'vez être offensée ! ROSE. M'oublier! me sacrifier à mademoiselle Emilie ! {ai^ec dépit Il me semble qu'elle n'a pourtant rien de bien re- marquable, cette demoiselle ! CHARLOT. Ah! t'nez, mam'zelle Rose, j'iui en vouions diantrement; et malgré ça^ j'conv'nons qu'elle est bien jolie. ROSE. Jolie^... jolie!... Elle est petite d'abord. CHARLOT. ' Mais quen tournure ! ROSE. Et brune!.... ah!.... vousm'direz peut-être qu'elle n'est pas brune? CHARLOT. Oui^ mais queu figure! ROSE. Une bonclie pincée..^ elle a toujours l'air de dire finissez {^» oui è^ ,' . Q*elJe.e,;r§greMef? î En attçf^^'^Pt^A ^H^^^.^^^Wt Dites Hp. wpt>^ e^ pj^ia aJUp? ;., 4'eB,rç^9!94s^ foint d* façon , J ' suis garçon ! % pi Air est brusque , j'en conviens. La réponse doit èir d'niême. Eli bien! donnez-moi un instant pour y réfléchir CHAR LOT ^ J^ cours chercher la jeuness' du village > pour foi' Parrivée de madame per,nieuij ;.••• vous m' donnerez k la réponse .... voilà qu'est dit. PiOSE , lui vfésentaM la main. Voilà qui est dit .... CHARLOT, lui tapant dans la main. Ça y est 1 ROSE; retirant la main. Il est fort!... CBfARtÔT. C'est un' bonne idée que j'ai eue là ! 3? Air Je- regardais* Madelineite. Pour servir notr* double colère. Oui pren6i Ghtrlot pont épons. Ce ipariàge est uae pierre , Dont la w^ice Tra 4eux coups. Quand un' par Çd' vous ^biiadooue , Parlez-moi de c'te vengeance là ! BQSB. Elle ne fait mourir personne I. . . CHIKLOT , prenant l'air tout~à-fait paysan. Ben du contraire... et j* n* dis qu* râ ! Pour servir potr' double colère , etc. BOSB. J' crois , ^*^ccHik^B ipa colère , Je. le choisirai pour époux ; Cç marîa^ est ue pierre , Pont la veogçaQce fait deux coups I ' SGÈNE XV. JiOSE, et Sientét^hd. DKRMEUIL, EMILIE, Mad. RICHARD. ROSE. Ouï, je rëpoUx^erai^ t le traître de Germain n^ëpouscra pas sa demoiselle Ëinille!... Voici madame... instruisons là! Elle s'approche de madame Dermeuil^ qui sort de la ferme M^daioxe!... Mad. RICHARD ^ suivant madame JPçrmeuiL Sitôt nous priver du plaisir de vQiis voir cheu nous !... j'espère ben, madame, qu'un jour VQU9 nous accorderez plus d' temps. ' Mad. D£RMBI»I1. Oui^ madame Riehafrd; je reviens toujours où Ton m'a ^' bien reçue. » ROSE , à madame Dermeuil. Ma, \ / 38 ma rougeur... les discours de ma mère ont tld lui décou- vrir la vérité ! Mad. DERMEUiL, à pari ^ après que Rose lui a parti J'avais bien deviné... ah ! Emilie!... Emilie !... EMILIE y h part. Je n ose lever les yeux sur elle... Mad. DERMEUIL. Elle est toute interdite... e/fc s'approche d'Emilie avec bonté Ma chère amie ? tu ne me dis plus rien , qael peut être le motif d'une pareille froideiu* ? EMILIE. Madame ! Mad. nBKMEUlL, Pourquoi m'appelles-tu ainsi?., ne suis-je plus Eugéoie pour toi?... Emilie, mon cœur, ici comme à la pension^ est toujours le même avec intention ; je ne méconnais point mes amis, Emilie. La foitupe et la brillante éduca- tion seraient à craindre pour les jeunes personnes, si elles leur faisaient dédaigner ceux que la nature et le cœur leur ordonnent de chérir; si elles les ffiisaient rougir de h condition de leurs parens! EMILIE y a pari. Quelle leçon! Mad. DERMEuiL^ o^fCQ forc^. Méconnaître ses parens!,.. Air Qu'il soit puni , l'enfant coupable » Que sa naissance fait rougir; Le vice seul est méprisable , Et d'un nom pur on doit s'énoigneilUr. De SCS talens on peut bien êtrefière >. S'instruire même est un devoir ; , Mais avant tout , il faut savoir Que Ton doit honorer sa mère. EMILIE. Ah! madame, pardonnez-moi... ne m'accablez-pas... Mad. RICHARD, a sa fille quipleure. Qu'est-ce que tout cela signifie? 39 SCÈNE XVI. Les Mêmes ^ CHARLOT^ jeunes Villageois et Villa- eoises. Am Nous accourons, etc. m Daignex r'ceToir dans ce beau jour , L'hommage du village , D' la reconnaissance et d' l'amour , '! C'est ici le éjonr. iiad. BiAMEoii. , rtcevant la bouqueU* Mes amis , mon cœur vous r'mercie ; Je veux long-temps garder tous ces bouquets. GHIKLOT. Bien plus long-temps, dans notre âme attendrie , Je garderons l' souvenir de vos bienfaits ! CHÀALOT, en \f ayant Emilie , a part, La y'Ià... elle pleure... ah ! mondieu !... qu'est-ce ju'elle a donc?... Uad. OEAMÈUIL. Mes àtBis^ vous êtes tous invités à venir au château... ROSE. Oui^ tous; sans excepter la bonne madame Richard^ la fermière de mademoiselle Emilie !... CHARLOT. La fermière d'mam'zelle Emilie!... Mad. KICHARD. Comment , la fermière !... Vh^ement Ma fille !... EMILIE. Eh bien ! oui , l'orgueil m'a fait craindre de vous en- tendre me donner ce titre qu'il me devrait ôtre si doux de porter ; j'ai rougi de vous nommer ma mère!.., Mad. KICHARD* J'teferailen voir, orgueilleuse!.. viVe/ne/ir Ah! mon Dieu! mon Dieu ! un' fille à qui j'ai donné tant d' soins!., tu méconnais ta mère^ qu'est-ce que diraiît donc ton père 4o s'il était encore vivant!.... lui qai sVeposaît sur moi poor élever ses enfans... Car Tpaiivre ûher homme, dieumerci^ y mi'disait toujours ma méles4oî d^tes enfâos; € Vestpos d' mon ressort , et .édnquMes ; apprends-les à ben nous aimer ^ qu'noiis en soyons tiers un jour^ et quib puissent nous faire honneur dans Y monde et dans le village !.. . Jour d' Dicu^ si j Vme retenais ! EMILIE^ a\^ec une sorte d'égarement. Vous avez raison ! j'ai payé par Tingratltude les soins, , les dépenses qu'entraînèrent ma eune6ae.*. ah ! ma mère... pourquoi ai-je été à Paris !•• Mad. RitiHAitn , *wement la repoussant. Tu npi'le reproches !..* EMILIE^ tùut en larmes* Pardon, pardon , ma mère... la douleur m'égare, et je veux k vos genoux !... Mad. RICHARD j la prenant dans ses bras. Rlève - toi ! r'Iève - toi ! ma chère enfant ; l'es par- donnée!., la vanité est ben permise après tout à un' fille comme toi I... EMILIE.^ Non^ non , mon cœur parle à présent... Forgueil né touffe phissa voix... Ma mèref... iharlot!.., Mad. DEKMEtnt. C'est, sans donte., le prétendu dont tu me parlîûsloot- k-l'heure j Emilie ! EMILIE. Oui, madame... du moîns^ s'il y consent encore?... CHARLOT, lui prenant tendrement la main. Si j' consens!... ROSE, le tirant par l habit. J'espère que vous ne consentirez pas.... CHARLOT. Ma foi, mam'zelle Rose^ il fallait vous déciderions d'suite ; j'n'veux plus m'venger !... Ma petite Jahneiie, m'apprendras l' français! ' ROSE. .Compfez-donc sur lels hommes... je sois sans mari présent! ta 4i GEAMÀiN^ en habit de valet , et gui , jusques là, était resté derrière ie$ paysans , se montra tout-à-coup. Me voilà!... Mad. EicHâiiD , aboyant Germain. Que voîs-je !.... ÉMILII. Un valet... Mad. ÂiGHÀKib. Et fai putcroîi^*..» Ma mère.... itd» JDEJGiMSuiL , à Germainj Qu'est-ce que c'est ?.,- . Ah ! rien ^ madame > é}isoiaHipeBtÎM ! c'est une baga- telle ! une plaisaiïtéti^ entré ftosé et moi, n'est-il pas vrai. Rose? 1RÔSÉ. Oui y oui y madame une lgatelle ^..».. à part Il faut l'excuser ^ j ae m^ marierais pas du tout ! oJSBJdAiir. D^ailleurs j c'est tftâi .eole iae j'adore i En tout cas y ton mérite mé iranqùillisait ; il ne pou- vait te mener ïicnlûin ! La preuve , c'est ¥p^ j itei^qëiit à 4bt* Mad. bÈà'MtiEtrkL. Tu ne m'en veux pas^ tJnlîIîé ! iiMiLiEy viifethénl. Non ; tu m*as rendue à mcâ-jnème. Nous nous vérrohs ïicî feotiintè iila pension ; et j'espère que nous aurons toujours de là ijoëhioine. Le Retour H fa F^^mt. 4 4i VAVDEVILLE. iia de Doche* Mad. BICBABD. Quand mon mari, qui m'aimait Ibit , . Me proposa d'être sa femme ; Il me jora, dans sontransport^ D'être toujours galant , plein d' flamme. Il tint d'abord tous ses sermens, Et chaqu'jour il m' forçait d'y croire ; Mais r cher homm' , sur les derniers temps t M'avait plus du tout de mémoire. osi. Le spectacle est fort de mon goût. J'aime à rire du ridicule ; ft*i* j'entends dire que partout Les auteurs pillent sans scrupule. Pour leurs scènes » pour leurs couplets. Ah ! c'est une injure bien noire t Les auteurs ne pillent jamais. . • Mais ils ont beaucoup de méuMirB. Tirent , pour ne rien oublier » Le médecin , l'homme d'afiEairts y L'af ocat qui, sur un papier. Va plaider des heures entières ! L'épicier aussi pense atout. Et c'est une chose notoire , Qu'un apothicaire surtout Ne manque jamais de mémoire* Mad. DimniL. L'âgé des belles, franchement. Est trl's-diificile à surprendre ; Pour le savoir exactement, De bien bonne heure il dut s'y prendre^ Sans quoi la demande déplaît , Et la réponse est illusoire. . . Passé trente ans, sur ce sujet $ Femme perd toujoun k laémoûre. 43 CBllLOT. Toot à mon peuple je nie dois , Je ^eux me mettre sous sa garde î Oui, dit un prince, entourez-moi; Mes enfans , plus de hallebarde 1 £n arrivant , d' tous ses sujets Il fiût le bonheur et la gloire. Et Toilà comme un roi français Rend éternelle sa mémoire. tfMiLiB , au publie. Bans ce Taudeville , ce soir , Si nous avons pu tous déplaire 9 Messieurs , e'est bien sans le vouloir. Oubliez-le. . . point de colère l Mais si, par fois, nous avons sa Faire sourire l'auditoire 9 Messieurs , le moment est venu De nous prouver votre mémoirt* FIN Le Libraire Pollet est Editeur des Pièces ci-^pres 5o 2i MicHiL ET Christine , ▼audeville en i acte, de MM. Scribe et Dupin» . . . ^ . , i La Demoiselle i^t la Dame y ou Avant et Après , comëdie-vaudevilie iiti dit acte , par MM. &é* pin et F. de Courcy. .... i Les deux Forçats , ou la Meunière do Puy-de- BAme f mélodrame n traîa actes, par MM. Boirie, Car* mouche et Poujol i L'auberge des Adrets > mélodrame en 3actea,par et Pol^anthe • i Les Grisettes, vaudeville eu I acte, par MM. Scribe et Dupin 'i La Vérité dans i» vi9r i, vaud. de MM. Scribe ,et Mazé res. i Le Retour^ ou la suite èe Micbtîl et Cbri»t>ii, -rané. en I acte, par MM. Scribe et Dupin. Le dernier jour de for* TUNE> vuudevillepar MM. Dupaty et Scribe, Rodolphe, ou Frcre et Sœur, drome, par MM. Scribe et Mélfsviile. i 5o RossiNi A^ Paris, ou le Grand Dîner, à -propos- vaudeville^ eu I acte, par MM. Scribe et Mazères,, , i 5o L'Héritière , vaud. en i acte, par MM. Scribe et G. Delavigne i 5o Le Coiffeur et le Per- ruquier , vaudeville en un acte, par MM. Scribe, Mazéres et Saint-Laurent, i 5o Le Fondé de Pouvoirs, vaudeville en lacte, par MM. Scribe et Carraouche i 5o La Mansarde des Artis- tes, vaudeville en i acte, par MM. Scribe , Dupin et Varner i 5o Le Letcester du fau- bourg, vaud. en i acte. % 5o I 5o 1 5o 1 par MM. Scribe et Car- '[ Hiouche i5o 5oLe Beau -Frère, ou la VebVeà d i 4e Courcy i ^ LK BiliER srni l'herbe, tableau-vaudeville en on ate , par MM. Scribe et Melesville i 5» Ies adieux àuComftoiRi VvH^evIMe en un acte, par MM^cribet Melesville. i 5o Le CdMMtSSIONNAIRC , mé- ilodrame eo 3 actes, par . irfM Ferd. Laloue et Mé- tiîsî»îrt' 1 a5 LÉ BfULAl ET l'Afri- OAINCiiBëilodrame en 3 actes, par MM. Frëdéricet Laquejrie i si La Petite Somnambule, vaudeville en un acte, par DupeutjetFerd. de Villeneuve i Le Château de la Pou- larde , vaudeville en uo acte , par MM. Scribe, Dupin et Varner i 59 Le Bal Champêtre , oo les Grisettes à la Campagne, tableau-vaudeville en an acte, par MM. Scribe et Dupin I 5o Le Diamant , mélodrame en trois actes, pajr M. Victor Dorange i a5 Le Colonel de Hussards, mélodrame en trois actes, vanges. • . . , i Si Le Parlementaire, corné- dic-vaudeville, en un acte, par MM. Scribe etMéle»- ville I 5» L'iNSOUClAî^T LA RENCONTRE AU PORT, COMEDIE-VAUDEVILLE EN UN -yCTE , Pae MRÎ^SAINTHILAIRE^ET PAULIN ,• REPRÉSENTÉ PODK LA. VREHIÈRE FOIS SUR LE mi VAUDEVILLE, LE ^ NOVEMBRE lH34> Prix \ fr. 50 cent. paris* Cbm BARBA, LIBRAIRE, VALAIS-ROYAL, DEBRIËHB LE THÉATHE FRANÇAIS, M*. Si, ~ ,,^T,COÛR BES FPNTAIHES, V. J. PBASONNAGE JULES DÉRCOURT . . .C M. VILLIERS, .... licitail-oa M. DURAND D'HENNEBON, capitaine M~. GIRARD, hôtesse. . ♦ Un garçon d'auberçe .... "•'i'ne répota' * _ iMPRIMEEIB -V . ^ .. V - Riic dîi Fauboui; ^^^ , .-^^sv^^ - L'INSOUCIANT C OMÉDIE- VAUDEVILLE. X^e th 4 Ce cher d'Hennebon ! . . . ainsi , tu attends le vent , toi P.. pourvu qu'il se dépêche encore ; moi , j'attends ma chaise de poste, qui a versé à l'entrée de U ville, j'allais si vîte; je craignais tant de ne plus trouver de bâtiment pour les État-Unis ! . . . heureusement j'arriveassez tôt, et pour sur- croît de bonne fortune, c'est sur le vaisseau d'un ami que je m'embarque. ^Ilse lève. Tout est bien convenu, ma chaise ne peut tarder maintenant ; je la vends et nous partons. li y Toujours , si Je vent le permet. JULES ; Ça va sans dire. o'hent^ebon. * C'est qae tu es d'une impatience. . . e te recomsaîs bien là ; quand nous étions officiers ensemble , qui citait-on pour être le premier à table , à un duel ou à un rendeai-vous ? c'était Jules Dercourt* JULES. C est vrai /oui, je jouissais alors d'une certaine répata' tien j mais depuis, ab!.. ^ D'H£NN£B01!V, ' Bon 1 est-ce que tu te serais retiré du monde? JULES, aQec un sérieux affecté. ' Hélas oui. • D^HENNEBOIT. En réritéP et y aurait-il dé l'indiscrétion à te demander qui diable te force à t'ezpatrier ? JULES. L'amour, mon ami. . * -^ d'herneboh. Tu es encore amoureux ? JULES. Je t'en réponds ^ c'est une histoire affreuse le père de celle que j'aime a prétendu . . . car ces pères ont des idées, îflhagînc-toi qu'il a prétendu que j'arars trois défauts qui devaieilt m'empêcber d'entrer en ménage le T;n , le jeu, et les femmes ; il ajoutait que ma mauvais tête... et pomtant, il y avait un mois qu6 je ne m'étais battu quand j'ai fait sacon- tiaissance. . . mais on ne vous lient compte d'aucun sacrifice... A l'enteiidre enfin , ma n^auvaise tête l'effrayait pour l'ave- nir ; et il ne pouvait pas marier sa fille à un homme qui n'au- rait rien de si pressé que d'en faire une veuve. Bref, -il m'a refusé net, sous ces prétextes frivoles, et a poussé l'oubli dies convenances, jusqu'à' conclure immédiatement une autre imion. n'HENNEBON. ce pa»;. d'hennebon. Tu ne te bats? 6 JULES. Que lorsqu'on me déûe, d'hennebon. Tu ne bois plus ? JULES. Qu'à rheure des repas. b'hbnnbbon. Et ta constance ? J€LES. Ob ! des amants fidèles vTu vois en moi le modèle parfait ; Car si je parle encore amour aux belles , C'est pour^ne pas l'oublier totit»k*fait. Comme je te disais , parole dlioQneur , réforme com- plète. . • Amélie ne voudra pas le croire. ^Madame Girard appelle des domestiques , dans la coulisse. Qael bruit ! en- tends-^tu l'hôtesse ? 6 la bavarde ! . • . ah ! mais j'y songe , od vient probablement nous chercher ; le vent nous exauce , mon cher* n'HE^niEBON , regardant dans le fond. , Eh ! non , c'est un bâtiment qui est entré dans le port. . * ' des voyageurs qui débarquent , ce n'est pas avec ce vent-là , que nous partirons! . . . j'enrage 1 JULES» Et moi aussi , je Vassure ; ces retardf me désespèrent. . . je te quitte un instant , entends-tu ; il faut .que j^aille écrire à un oncle et à une tante , pour lesquels j'ai ordinairemeot beaucoup d'égards , et à qui j'ai oublié de faire mes adieux ; ces braves gens , c'est bien le moins qu'ils sachent où trouver, leur héritier si par hasard... et puis d'ailleurs. Air Cette petite est gentille et piquante. Dans Léonide. D'dconomie , a présent, je me pique > Mais je voudrais m'assurer cependant . Si mes parents n'ont pas , en Amérique y Quelque banquier pour leur correspondant; Je parlerai d*abord de ma sagesse ; Puis des cadeaux que parfois ils me font ; Après , tu sais... le respect... la tendresse... Attends-moi Ik ^ ça ne sera pas long. // entre dans sa chambre. 7 SCENE II. D'HENNEBON, seul. A merveille l eh, bien , après avoir entenda ce gaillard-là, avisez-vous donc de douter qu'il soit corrigé .. ma foi, tout bien CQnsidéré, il est heureux pour moi qu'il vienne aux Etats-Unis. Air De PréviUe et Taconnet, Pour entreprendre un semblable voyage , Je suis charmé de Pavoir aujourd'hui ; Car je suis sûr > que bien qu il soit très-sage. On ne doit pas s'ennuyer avec lui. Il me faudrait, tant sa tête est censée. Du même genre y encor quelques Calons ; Et mon vaisseau , pendant la traversée , Ressemblerait aux Petites-Maisons. // tire de sa poche ce qu'il ha faut pour fiimer, SCENE III^ D'HENNEBON, M»* WILLIERS, DURAND. ^me WILLIER6 , à Durand gui heurte un oolet en passant dans la cour. Prenez garde , monsieur , vous allez vous blesser. DURAND. C'est égal, madame, ne faites pas attention d'H£NN£BON. Une femme ! diable P pas moyen. Il cache sa pipe, allons faire un tour sur la jettée. • . je reviendrai chercher mon original f quand il en sera temps. DURAND. Entrons toujours . • . nous finirons probablement par trouver quelqu'un , et tenez justement I D^Hennebon salue et sort, SCÈNE IV. . DURAND , M» ylLLlÉRS. DUBAND. . ' Il sWra , U parait qae-e me sniis trompé. . . cet homme 8 J n^est pas de la maison... n^împorte, nous pouvons proyisoi- rement nous installer ici. // se frotte le coude, A»» TILUERS, Vous soufflez ; ttodmar. DtJRANli . Oui , un peu , là . . . au coude • . . mais ^^est égal ça se passera... si vous le désirez, je vais encore chercher Thôtesse. M" VItLÏERS. Non, je vous wmercîe, ma 'femme^e- chambre nous renverra. En vérilé , monsiiéur, je ne saurais trop vous ex- primer ma reconnaissance .. En débarquant , vous me pressez d'accepter vôtre main, vous m^ameuez dans cette auberge, et vous vous donnez une peine !.. On n'a pasphis d^obligeance pour im^pclrsonne que Ton ne coanaîl pas. DURXND. Je Vous demande bien pardon, je vous connais, madame. , M»e ViLidEBS. Moi? DUR AN D Il me semble que lorsqu'on a passé trois mois dans le ' méniie* appartement ... M™ viLIilERS, riani. Ah! oui , sur le vaisseau» . . il est vrai que le hasard. .. Il n^y à pas de hasard, 'madame '; si je me suis embarqué avec vous, c€St que je Tai bien£q^ flilif le .tiUa^,typa/S*7A9^ez v Ils craindraient aue leur passion Ne finit... avant le voyage. BUBA19D. La mienne est plus durable , comme vous voyez. M» VILUERS , oQec bonté. Cessons ce badinage , e vous prie. DURAND. J'ai déjà eu l'honneur de vous dire que ce n'en était pas un. * M"» yiLUERS. Quel est donc votre dessein ? DURÀKD. De... vous épouser , si cela peut vous être agrépble... une viixtERS. Ceci i en. c'est que tous mes garfon^i* . e vais vous expliquer pour- quoi on vous a fait attendre* * • diiraud. Non , ça nouS' est égal ; il vaudrait mieux ocdonnèr de suite* • '• r . • » • M">v QlRA»l>i Figurez vous y madame* - pour madame queije le dis , parce que je ne veux pa&'iui laisser croire que je tiens mal ma maison , car.. moi., d'abord* •'. toul le monde con»* ^ nait à cet égard-là. • • Comme je donc , madanieii mes garçons étaient ailés chercher les malles d'un jeune t2 ' homme qui eslarrii^ ici ce matîn ettfoift la tbaise iléposfe .. ah ! mais , dame , aussi , il pressait tant le posliUon . . . Un loais pour boire , si j^arrive à temps! . »» et alor», comme on galope , une malheureuse ornière . . . crac !.. Il est amou- reux, voyez-vous , madame ; il va rejoindre sa maîtresse... pne tête -folle , joli garçon ! la coqueluche des femmes !... . c'est son valet-de- chambre qui m'a confié tout cela. . . au- trement je ne saurais pas. . . car moi ^ d'abord , je déteste la curiosité, et surtout les bavards. M" YILUERS. Et vous faites très- bien ! . • mais nos apparteméns ? A rinstant , madame , à TinstaAt ! Avant tout, il y a une petite formalité à remplir voici le registre i» si vous voulez y mettre vos noms , prénoms et qualités. burAiïd. " ^l>0nnez. // Sera* Jêùn-Nicoia^ DiTrand voyageih'. . . riche , j'imagine que ça peut passer pour une qualité^ ça , dans une auberge î Mme GIRARD. Monsieur s'amuse. • . et èiddattre ?. .Madame a Tair bien soucieux, bien préoccupé ... ah ! c'est qu'il est un âge où... ^Montrant t endroit où madame VUUcrs doû . écnrg, Ici , madame . . . j'ai passé par \h , moi , je connais 'toules les épreuves du sentiment I ' . ^^ i» ' 'W^ y ilixwXi^^'^ prenant là plume, ' OvéHef' écriture 1 .> . Juies Bbrco vr^ 1 Oui , madame , oui . . . estr-ce que madame kf connaft ? if»» vrtliïiRs. Kpp 9 *4tt lamiil^ scîulement^ Je .• . . il est ici P ' M GIRARD. Sans doute , madame; c'est le jeune homme dont je vou parlais fOtt^i►-Éheorel> • ^ 'l '• ♦' •; • ' '••• ' Il n'est donc pas changé ! » ' ' { *- ' *' M»' GttfitRD- ' €'eït le même qui a la tétè si vive /le &9èui^ s! ienflre , et ' une chaise de poste brisée..* Madame n'écrit pas ? ]^CAvlt2LiiAS. Siiait y si fait ! à paH. Que réis&uaf BUBAKB , de mime. Eh bien ! madame ^ il n^y a qu^à en prendre xm autre. M^e viLLiERS , de mime Oui, monsieur^ des raisons,. des motifs légitimes... croyez. . . DURAND , de mime. C'est égal , madame , il suffit que cela vous convienne.. . soyez tranquHle ! HL^^ GIRARD , à pari. Qu'est-ce quUls ont donc entr'euz ?. • une délibération. {Hauti II est biensluguliet* que madame hésite à écrire. DimAND. Que Itoûrez-vous là de singulier ?.! rien de plus naturel, au contraire , puisque madame est ma femme. M» GIRARD. Votre fernioSè? H» yiLLi£RS y bas à Durand. Y songez»TOiiis , monsieur ? ^ duraud , de même. Certainement , 'y songe ; n'est-ce pas la meilleure ma- nière d'assurer votre incognito ? ^ , - - " " * M" GIRARD. Ah! madame est.,, c^estque monsieur ayant demandé deux appartemens , je ne conçois pas. . • DfJRAKb. £t qu'avez-vous besoin dé concevoir ? si je ne veux pas gêner ma femme , moi ; je suis bien le maitr^ , j'espèr^e. • ; • • ^mt GIRARD. ' C'est tlitTérênt, c'e^t'dKTërent... Du moment ique inonsieur et madame. . . {A pari.' Il y a du mystère là-dessoûs, UN GARÇON , dans la couli^e. . Madame Gir'ard ! . .. M» GIRARD. On y ^a. . . Yous excuserez , si j'ai soupçonné un ins- tant ; car moi , d^abord..,. au surplus, je lie me mêle jamais des affaires dés autres. . . c'est bien i&ssez des siennes ; et Dieu merci , quand on s'en occupé comme je fais . . • ' tW GARÇON. Madame Girard! ^ . . . 1 • • • On y va ! . . {!fTontrant la porte de dfûit'e. Madame, voilà votre logement. . . Il est très-^propre, frès-a^ré, la vue sur le jardin. . . Quant à Monsieur, s^h veut prendre' uii peiî de i4 patiêBce^ il aura une chambre d'un antre cité, pnisqa^il pi- ratt ne pas tenir. • . A» reste» ça le regarde I. • . {Les domestiques parcdsseni portant des malles^ UN GARÇON. Madame Gir. . . Ab, voas voilà !. . . c'est les effets de M* Dercoort ; . • . l^s malles sont toutes brisées ;• . • et noos avons eu assez de peine à les apporter jusqu'ici Quel numéro F ' M"> GIRARD. Numéro neuf, corridor vert* . .Vous voyez, madame que je ne vous trompais pas. {Le premier garçon oware le cowerde de sa malle en la rrchurgeant sur ses épaules^ et le referme aus' sitét. Fais donc attention ! * . . ImbéciUe ! • . . Tu demande- ras à ceModsiedr ses ordres pour le dîner, êntends-tu?. • •• Ah, quelle tète ! quelle téf e il faut avoir pour penser à taat de détails ! Air Monsieur votre politesse. Pu Château perdu. Je sors j maïs je vous en prie , Groyes qu'ici vous serez bien ; Ckr dans mon hôtellerie , On n attend jamais rien. M"*^ VILLlEàS, à p€ai. Mon embarras est extrême. Surtout demeurez en repos , Vous l'avez vu par vous-même , Je n'aime pas leSypropos. {j4 part^ Il y a du louche dans tout ^a , j'aurai Toeil sof eux. r Haut, Monsieur, Madame , j'ai 1 "honneur de voof saluer!. . . * ' Je sors f mais je vous en prie , Croyez , qu'ici vous serez bien ; Gar^ dans mon hôtellerie , On n'attend jamais rien, urne yjxiuaa&yàpart. Si par lui^ je suis trahie; . ^ il, y L'ingrat , je me le promets bien ; hnsembh. ^ taille. ... sa démarche ; et cependant cet accueil glacial!- • • ah ! ii faut absolument que j'eclàircisse mes doutes. {AOaniù Durand. UoBsieur? îVKk}nti y sans se iei>er. Monsieur? JULES. N'arrivez- vous pas des Etats-Unis? DURAND , se temettant à ihn^ Directement , monsièàf . JULE5, à part C^est bien elle haut Monsieur, je vous demaoâe pardon d'interrompre une lecture intéressante. . . DUHANO. Du tout... ce sont les journaux... se £ailes pas attention. JULtS. C'est que... vous save^ saiis doute le nom de la dame qsi était ici. tout-à -l'heure î DUftAND. Oui , monsieur. . . . » ^ JULES. Et elle se DQtnme?. . DURAND. Madame Dtiraûd, monsieur, {11^ remet à lire. JULSS, à pctrt 19 Oh ! ae vous gânez pas . . . Seulement, si vous aviez beaa* coup de questions à me faire, il vaudrait mieux me prévenir de suite^ parce qu^alors je quitterais tout-à^fait ces papiers... d'autant que ça m'est parfaitement égal. JULES. Deux mots, monsieur, et je cesse de vous importuner * Cette dame n'est- elle pas veuve ? DURAND. Non, monsieur, elle n'est pas veuve. JULES. Comptez donc sur quelque chose k présent ! DURAND. Plaît-il ? JULES- Et le mari est resté en Amérique î DUaAND. I4oD, monsieur, îl est ici. JULES. Ici , dans cette auberge ? DUBAKD. Oui, monsieur, dans cette auberge, lise remet a lire, JULES, à pmrt. Je mV perds !.... ce nom de Durand... se serait-elle rema- riée P... Déjà... oh !.. non... Mais aussi , est*-ce bien. elle?. . . Ah !... cette incertitude me tue... la verrai... je lui parlerai... Je ne puis partir maintenant . .. non certainement, je ne piiis pas partir ... Il me faut au moins le tem^de m' assurer si c'est elle ;... si elle m'a IrahL..» j^.^.,, ehl bieo» que fecas^je?.* je n'en sais rien... Je.^ je perdrai la téte^ voilà ce qu'il y a de plus probable !... Air tTAnstippe, Il faut confondre la coquette , Et quitter pour jamais ces lieux 1 Mais afin qu elle me regrette , ; Montrons-nous parfait a ses yeux. Que dts-JB, loin definifidèle, Moi fuir 1... Âh ! quand je le pourraij, £o cherchant à me venger d'elle , G*est moi seul que je punirais. Voyons, tâchons de trouver quelque chose de 'mieux. ' 20 SCÈNE IX. Les Mêmes, M GIRARD. M™c GIRARD. Monsieur, je viens de faire visiter votre chaise de poste.... elle est moins maltraitée qu^on ne l'avait cra dans le prin- cipe. JULES , bas à flf*>e Girard, Tous l'avez vue , vous , madame Girard ?.... M».e GIRARD. Assurément, monsieur, puisque je vous explique qu'il n'y a qu'un ressort de cassé.... Vous potirrez encore vous en servir... JULES , la tirant à - F écart. Quoi ï je vous parle de la dame qui loge là \ elle est jolie, n^est-il pas vrai 't M"» GIRARD. - Charmante ! Monsieur , charmante \ le carossier prétend que vous en serez quitte à très-bon marché. JULES. Charmante !. . . oui , c'est ça. . . et son mari où est-il.^ M"^ GIRARD, montrant Durand^ Son mari , le voilà , Monsieur. JULES. Lui ! je m^adressais bien. M" GIRARD, aoec mystère. C 'est -à-dire , son mari , je ne répondrais pas . . . parce qu^enfin on a des yeux et des oreilles . . • JULES. Il n'est donc pas son mari f Quel bonheur ! M"' GIRARD , trèS'kaUjt. Àh 1 monsieur, monsieur, ne me faites pas jaser quand je ne, dis rien ; je vous en prie en grâce , jç ne voudrais pas pour tout au monde „ qu'on me supposât capable d'attaquer la réputation des personnes qui... car, moi d'abord... Ah ! grand ÎDieu ! revenons s'il vous plaît à votre chaise de poste. Je vais sur-le-champ chercher un acquéreur comme vous l'aviez 'demandé^ , 21 BURXKD, se leQonU Vous avez une chaise à vendre ? Eh bien ! je Fachèlc moi , jiistemeni il in^en faut une. . . autant celle-là qu^une autre, ça m'est égal. Quel prix ? M"» GIRARD. Cinquante louis , Monsieur , du moins c'est le mot du vendeur ; Monsieur veut-il la voir ? JULES. Oui , sans doute. /^ pari. Oh ! s'il pouvait me rendre le service de s'en aller ! {^Haut Suivez madame Girard , Mon- sieur, et vous serez convaincu que je suis raisonnable.. . ressorts anglais , doubles soupentes, rones neuves, etc. ^ etc. D'ailleurs , vous jugerez par vous-même ; un petit quart- d'heure suffira pour tout examiner DURAND C'est inutile . . . moi , je m'en rapporte à vous , voilà. // tire son portefeuille,' ' JULES, à part ' Quel homme I ^Haut. Non , Monsieur , non ; je ne souf- frirai pas. . une affaire de cette importance ne doit point se conclure aussi légèrement, et vous me désobligeriez beau- coup • . . DURAND. C 'est différent, alors j 'y vais, Monsieur... mais c'est parce que vous le desirez, au moins, sans cela je serais resté bien tranquillement avec vous , je vous en réponds ? JULES , le reconduisant. Vous êtes trop honnête !.. 8GÉNE X. Les Mêmes , D'HENNEBON. d'hennEBON, dans le fond. Bonne nouvelle ! mon ami^ bonne nouvelle ! nous allons partir ! JULES, à part. Bon ! l'autre à prAh ! quelle légèreté ! quelle dépravation ! quelle audace, surtout!... Entrer en correspondance avec mie per- sonne qu'il ne connaît pas^. qu'il a ï peine entrevue.^ je vou- drais bien savoir ce qo^ lui écrire, par exemple ; il n^ a pas de cachet... Ah i' mon Dieu , la vo'ûk celte belle inconnue ; comme elle est agitée ! hum ! tout cela n'est pas clair. "^ • • • i9\>diil>13i- ARJI àl» GIRARD , M"»» YILUERSw M"» TiLlJlERS. Ges^iAé^sienrs Sont sortis F' M™ CIRXRD. Sortis ? Non, madaméf. Monsieur votrç mari n'est mtme pas très-loin; on l'a entraîné... "''ïit^vBeitourtP ""'''''• . ' " '"'"'^ ' , ' * '€J*€?st prëd^éttëfit îni Ju?' a tout ihis en kàin, AJ^r quelle tte, quelle tête! Si ce n'étail qae cela encore ll^i^ croî- ^7 riez-vous , madame , qu^ii a eu l'impertinence de tous écrire? ^^ M™ VILLIERS. Je m'y attendais ! » . . . , . _ , Madame s'y attendait!.... Ah I. ouï , la présomption duf jeune homme.. . Il paraît que c'est un rendez-vous qu'il de- mande à madame, à ce cftnll rà^a dit , au moins ; car , moi d'abord,.* maia j • • Ah! le voilày ce trouble-ménage, ce joueur, ce..... Mon- sieur a besoin de quelque chose ? ' ' SCëNË XIII. ' • . - ài'kl5>' dticriia vie y Si vous rempêche2»ia£.jpflint]ri> / - X ' m s \ ' • • .••»• • » ' • » . . . . . I . 1 .' • • •" 'î f f • fil . mit 32 SCÈNE XIV. JULES , seul. m Vous n^étes pas changé, » Il lai sied bien de me parler ainsi.; qu'a-l-elle À me reprocher P. . Ah! si je désire encore la Toir , c'est pour la confondre ; elle veut, en m'accasant, justifier son inconstance , son manque de foi . . . mais elle saura que je ne suis pas dupe de cette ruse. . . Frappons. . . {li frappe à la porte de Ai"* VîUkrs,' d'hekhebon, en dehors et frappant à Vouire porte, . Qu'est-ce que cela signifie?. . nous voilà enfermés yà- prësent. . . Holà, quelqu'un , Jules?. . {Il frappe plus fort, JULES. Oui; frappe , va. . . elle tient bien. {Il recommence à frap- per de son câté, Madame , veuillez m^entendre » je vous en conjure ! ' D^HENltEBON , continuant à ébranler la porte. Ah çà ! se moque-t-on de nous à la fin ? c'est une très-mau- vaise plaisanterie... Jules , Joies , viens donc nous ouvrir. JULES. C'est ça, leur ouvrir , ce serait bien la peine de les avoir enfermés .••{il frappe de noweau. DUR AMD ^ en dehors. Heureusement ° Gi&Aan , dans la coulisse. ~. Ah! grand Dieu! qu'ai-je vu? Laurent Etienne! accon* rcz vtte. • . il se sera blessé très certainement. 33 JULES. . Ils viennent ici. • • c'est fini, je n'en réchapperai pas . . . jdlons , il Usai se résigner. > // pa s^ asseoir à drmte et prend son sowenù' pour se donner une contenance. SCÈNE XV. JULES, DURAND, M»* GIRARD. M™ GIRARD, en passant dans le fond Appuyez-vons , monsieur , je vous en prie. DURAND. ' C^esA ioutite. M™ GIRARD, entrant. Vous êtes bien sûr que vous n^avez rien de cassé ? . DURAI4D. Mais dam, non, je ne crois pas, du moins... tiens •.. vous êtes ici, vous, monsieur. . . vous ne nous ayiie^ donc pas entendus tout à Theure ? / JULES. Moi, non, monsieur, j'arrive àTinstautt M GIRARD j à part. Le menteur V ^ DURAND. C^est que vous ne savez pas . . . vous nous aviez enfermés, sans le vouloir. JULES y faisant des signes à madame Girard Vraiment? c est possible , je suis si distrait. M™e GIRARD^ à part. Est-il effronté! DURAKD, ^'' Vous entendez bien que quant à moi, çisi m'hélait égal. . , mais votre capitaine n'a ^as aussi bien pris la chose lui. . . avec ça qu'il perdait , ce qui ne le mettait pas de très-bonne bun^eur... vous avez pçrda auft^ ,. vous , niiais avec meilleure grâce y. au moins > et j'espère qu'entre nous , c'est sans' rancune.. L'Insouciante 5 34 JULES , ne pouQdni s'empiduT de rue. Commeot donc i mioo sieur ^ inais c'est vous qui pourriez ni^cn vouloir , car enfin nia distraction vous a£6rcé de sortir par la fenêtre^ à ce qu^îi paraît. Oui 9 je in suis même écorché un peu le genoa ; mais c'est égal... C'est que je n'ai pas encore la grande habitude de ce chemin-là , voyez- vous , et en sautant. .. M»* GIRARD. Le fait est que monsieur pouvait se tuer. DURAND. Ohi tout au plus... ah ! çà , maintenant que votre ebaise est il moi , je vais en prendre possession , si vous le permet- tez. . . et puis visiter ma chambre aussi; car je ne sais pas seulement encore où je. suis^logé* . • heureusement que Je TÎ^Y tiens pas beaucoup , et pourvu qu'on me mette quel- que part. . . . ' . • . ^ JULES. Qu'est-ce à dire^ quelque parti . . et l'appartement de votre femme f DURAND. A propos, oui, c'est jusfe, ma femme, vous m'y faites penser. . • . {A madame' Gérard' Dites-moi donc , si par hasard, elle me deniandai^. ' JULES. Oh ! soyez tranquille , je lui tiendrai compagoie si vous le désirez. ^ DURAND. Aurez-vous cette complaisance ? Oui , sans doute. - M" GIRARD , à paru En voici bien d^une autre , patirre cher hommie , à qui va~t-il s'adresser. Haut flh! quoi^ monsieur , vous vou- lez que votre Çemme. ...... /Je vous demande un' peu- dcn^tioî vous vous mêlez , ma- dame Girard? Que diaMe, iiionsieur sait bien ce qu'il a à faire ... il a envie de voir sa chambre , conduisez-le , et 35 faîtes -noas grâce de vos reflexions ; nous n^en avons besoin jii Tun. ni Taatre. DURAND. C'est vrai .,, {A Jules. Je puis donc compter sur voas t !!"• GIRARD 9 a^ec humeur. Comme vous voudrez^ messieurs , au surplus je m'en lave les mains , car moi d^abord ... JULES , ies reconduisant, / C'est, bien ^ c'est bieti ; allez , mo^^sieur , que je ne vous retienne pas 9 je remplirai vos intentions , je vous le promets. Madame Girard fait sortir Durand par la porte qui est au- dessus de celle de madame ViViers. Ma foi, je suis plus heu- reux que je ne l'espérais. . mais ^ qu'est-ce que tout cela signifié ? le peu d'empressement de monsieur Durand à se* trouver avec Amélie., seraient-ils véritablement mariés? n'importe , profitons toujours de la liberté qu'on me laisse et essayons encore. // pa à la porté de madame Vdliers» • d'hennebon. . Jules ! Jules i JULES. Allons , c'est comme un fait exprès , je ne pourrai pas être un moment tranquille ... SCENE XVÏ. JULES , D'HENNEBON. d'hennebon y il est un peu finimé. Eh! bien, viens-tu pour cette fois.*^ d'abord je te pré-r viens» que je ne peux pas attendre une minute de plus. . . tout mon monde est à bord. JULES. Je conviens avec toi , mon ami , que ton devoir.. . mais c'est que , vois-tu , une affaire importante ! d'henneboiy. Laisse donc! encore quelque partie de piquet, arrosée de ton diable de punch , n'est-ce pas ? 36 JULES. Non , ma parole , c'est quelque ehose de trè^-sériem.. . je ne te demande qa*un quarh-d'heare. Pas une seconde ; adieu ! Comment, tu m^abandonnes dans un moment comme celnl'Ci. [A pari, Je ne sais plus que lui dire , tooi Haut. Tu nrabandonnes, quand je ne pujs me passer de toi... Jour une affaire. . . à pari oh ! c'est ça ! hauf une affaire ^honneur .♦* d'hennebow. Une affaire dlionncur ] ,. c^est différent alors;. . .aa fait, ^ ne peut pas se remettre ; mais quel est ton adversaire ? JULES. Ta seras bien étonné , va. {A part. Voyons , avec qui diable pourrai- je me battre ici ^. . Ah ! jy suis. . . oui , autant celui-là qu^nn autre. {Haut. Tu sais ce monsieur Durand , pour lequel nous avons eu tant d'égards , et qui nous a gagqé notre argent. . . aa contraire . il est de notoriété pu- blique qae je n ai plus un seul défaut , et à moins que la ca- lomnie • M"» viLUERis. La calomnie •• comme si je n'avais pas ra moi-même.. et , sans parler de ce duel , de cette partie de piquet de cin- quante louis, de ce punch, enfin.. pourrlez-rous mVxpli- quer , monsieur ^ ce que c'est que le médaillon de votre sou- venir P.. Allons , brodez bien vite un roman sur cette belle inconnue que vous allez , dit-on , rejoindre... je vous écou- terai avec plaisir... vous contez si bien !.. JULES. Mon médaillon... une belle inconnue ! . . ù part ah ! ah ! de la jalousie • • bravo ! . . • à mon tour. haut et affectant de rembarras Eh ! quoi ! madame , vous auriez appris... M» VILUEBS. Tout , monsieur !.. \ JULES. Alors» c'est yainement que j'essayerais de feindre plus long-tems... il vaut mieux vous avouer de suite! la vérité!. M"> YlLLlËRS. Ah! enfin !•. EULES. J'en conviens donc , ce médaillon renferme , en effet , le portrait d'une personne qui peut disposer» à son gré, de mon sort , et vers laquelle je dirigeais mes pas , lorsque vous avez paru ici ; mais » si vous la connaissiez , je crois que vous me trouveriez excusable •'. .. . ll»e , VILLIERS. Excusable!.. JULES. Comment n'aurais-je pas été charmé par elle ?.. Je ne vous Sarlerai pas de sa figure , vous en jugerez ^ans un instant.. fais son caractère !.. si vous saviez combien elle a été bonne, indulgente pour moi !.. que 'de sages avis elle m'a donnés !.. je ne les suivais pas. toujours très-ei^actement ; eh bien ! c'est égal , elle ne se lassait pasl.. et puis elle n'était pas défiante » elle... quand je lui avai^ fait le récit de.^nes fautes, elle n'en soupçonnait pas davantage... et tenez , si elle était ici., à votre place., et qu'elle m'entendît lui jurer , en tombant à ses genoux , que je lai suis ijesté fidèle , que tous mes défauts 4o ont disparu , qae je sais parfait enfin y, comme tous disiez toot-à-rheore.. on da moins peu s'en faut.. Ah ! mon Amélie est bien changée , ou elle n'hésiterait pas à me confier le soin de son bonhear P. . 1I VILLIERS* Amélie , dites- vous ?.. JDJLJE5 , montrant le médaiUon awert» Tenez , madame / voyez et j'ugez-Yous ! Air Du Vcaid, du Baiser. Loin de vous , cette douce image A mon cçeur vous représentait ; De votre amour m'offrant un gage , Ce sourii^e me consolait. Auprès de celle- que j'adore , Le portrait » comme auparavant ; Semble me dire j'aime encore. Mais est-il loujoyurs ressemblant ? M"B YiLUEas, a9tG 4^nêm. Ah! Jules/.. JULES , hd baisant la mam. Chère Amélie ! SCENE XVIII. TOUS LES PEBSONNAGES. M"^ GIRARD 9 entrant la première. Non , messieurs ^ non , vous dis-je , on ne se battra pas !.. je ne puis souffrir que dans ma maison !.. que Tois-jeF.. n'entrez pas , monsieur , n'entrez pas ?.. DURAKD. Pourquoi donc ça? M» GIRARD. Ah ! . . vous pouvez entrer à cette heure ; h part, Dieu ! si le pauvre homme savait., il ne dirait pas que ça lui est égal.. haut madame ; votre place est retenue. M YIUIERS. ^ vous remercie 9 je n'en ai plus beftoisu 4i .^ , BURAKO, à Jules. Monsieur , on rient de me dire que je vous avals insulté tantôt, et que vous m^aviez provoqué... Je ne sais pas du tout ce que ça signifie . il faut que nous nous soyons bien mal compris , car madame pon plus... mais c'est égal , ça n'empêche pas , et si vous y tenez absolument. . • ^ Non , monsieur , c'est inutile ; à présent je suis satisfait !.. d'henkebon. CoiyiinemP sans qu'il te fasse réparation ? ça ne se passera pas ali^si , j^ai apporté les armes . JULES Oui , eh bien ! tu \ts reroporieras ! . . d'hennebon. £st-il possible ?.. c'était bien la peine de me faîreirester !. . JULES. Oh ! je ne te retiens plus... tu peux partir quand tuvoa- dras j... mais sans moi, par exemple!.. ]>'H£N^WëBON £n voici bien d'un autre !.. JULES. £h! mon Dieu/ tu es toujours étonné, toi! Qu'est-ce qae je t'ai dit que j'allais faire en Amérique .^-» chercher une femme charmante^ dont j'étais fou!.. Eh bien^ c'est madame qoe j'alkis chercher., y es-^tu maintenant?... d'hfni^ebok Oui , sans doute !.. Et moi aussi j'y suis... tout s'explique... voilà pourquoi madame m'avait prié... c'est clair !.. {à Jules je vous félicite, nionsieur, il y a oien des gens qui voudraient être à votre ^ place- •• mais c'est égal» comme on dit chacun pour soi... et 1 puisque c'est vous qu'on préfère je m'exécute de bonne grâce..» Je disais bien aussi... je ne me irompç jàmaU dans mea conjectures. ^ V Insouciant. $ 4o ont dispam, qoe je sais parfait enfin,, comme yons disiez toQt-à-rheure.. ou du moins peu s' en faut. Ah ! mon Amélie est bien changée , ou elle n^hésiterait pas à me confier le soin de son bonheur P . . !!• VILLlEaS* Amélie , dites- vous ?.. 3VIZS , montrant le médaillon owert. Tenez , madame / voyez et j'ngez-vons ! Air Du Kaud, du Baiser, Loin de vous , cette douce image A mou cçeur vous représentait ; De votre amour m'ofirant un gage , Ce sourire me consolait. Auprès de celle que fadore , Le portrait » comme auparavant ; Semble me dire j'aime encore. Mais est-il toujours ressemblant ? lÊ^^ YlLUERS, a9ec akanàm. Ah! Jules/.. JULES , bd baisant la mam. Chère Amélie ! 8GÉNE XVIII^ TOUS LES PEBSONNAGES. i M"^* GIRARD 9 entrant la première» Non , messieurs , non , vous dis-je , on ne se battra pas !.. je ne pois souffrir que dans ma maison !.. que vois -je?., n'entrez pas , monsieur , n'entrez pas ?.. DURAKD. Pourquoi donc ça? Ah ! . • voas pouvez entrer à cette heure ; à pari. Dieu ! si le pauvre homme savait., il ne dirait pas que ça lui est égal.. haut madame , votre place est retenue. M" VIUIERS. . . • Je vous remercie , je n^en ai plus besoin. 4i .^ , Monsieur , on yient de me dire que je vous avais insaité tantôt, et que vous m^aviez provoqué... Je ne 3ais pas du tout ce que ça signifie . il faut que nous nous soyons I^ien mal compris , car madame pon plus... mais c'est égal , ça n'empêche pas, et si vous y tenez aWolument. . • ^ JD!L£S. Non , monsieur , c^est inutile ; à présent je suis satisfait !.. d'henkebon. CoinmemP sans qu'il te fasse réparation ? ça ne se passera pas aii!si , j'ai apporté les armes . , 7ULES Oui , eh bien ! tu \e% remporteras ! . . d'hennebon, £st->il possible ?.. c'était bien la peine de me faireirester î. . JULES. Oh ! je ne te retiens plus... tu peux partir quand tu vou- dras \,.. mais sans moi, par exemple!.. b'hennëbon* £n voici bien d'un autre ! • • , JULES. £h! mon Dieu / tu es toujours étonné, toi! Qu'est-ce que je l'ai dit que j'allais faire en Amérique .^*» chercher une femme charmante^ dont j'étais fou!.. Eh bien^ c'est madame qoe j'allais chercher., y es-tu maintenant p.. . d'hfni^ebok Oui , sans doute !.. . BUBAND. Et moi aussi j'y suis*. • tout s'expliqjie... voilà pourquoi madame m'avait prié... c'est clair !.. {à Jules je vous félicite, nionsieur, il y a bien des gens qui voudraient être à votre place.. • mais c'est égal» comme on dit chacun pour soi... et , puisque c'est vous qu'on préfère je m'exécute de bonne grâce..» Je disais bien aussi... je ne me Irompç jàmds dans mea conjectures. / Vlnsouciant^ $ b^HEN lU&BON y tirwflt m montre. Déjà 4eux heures 3 diable, il et lems de aocM dire adiea. iîsehre fa fnàm à Jules et va s^éioigneré PUJIAM9» le reéenani. XJn instant , ii\ too^ plaît !. Votfé âmi ne s^embarque pas ; c^est très^bicD , maïs ttioi , je ne rôts plus trop ce qoe je pourrais faire .. ici^ et si monsieur voulait reprendre 5aL chaise de poste , ^t me céder sa place daos le ▼atsaèa»... Comniènt ^ monsieur ? à peine ao terme d'on pareil Toyage ». Que voulez-TOUs I madame?.. e refianderaî cela comme une promenade... un peu longue à la vérité . . mais c^est égal! . . ça distrait toujours , et je m'en retournerai tout bonnement coanne je suis venu* rAWEFILLB FINAL. Air Du Vaud, de la Samnamkule, M. DURAMp. Il faut partir, un autre a su vous plaire , ' Gomblez enfin les vœux de mon rival ; Soyez heureux , e fuirai cette terre , Mais je le sens , ça ne m'est plus égal. Je dois chasser au phitôt de mon ame Mon fol amour , puisqu'il vous a dcplu ; Je tâcherai .. mais j'ai bteii peur , Madame^ De m'en aller comme je suis ^enu. M*** OIBABD. ^ Dans les tableaux , où l'esprit de Molière Prêta sa grâce a l'austère raisan , On applaudit ce qui doit toujours plaire , Sans ^profiter jamais de la leçon . Vient-on pour voir ces portraits du grand maître. Où les travers sont présentés k vu. , C'est le voisin qu'on veut y reconnaître , Et Ton s'en va> comme on était vesu JHLES. . Homme puissant , -que le succès égare , Peoses-tu donc con^maoder an destâii ? £t toi, dont l'or use la main avare , £s-tu bien sûr de le compter demain ? *>fc . 45 Sommefr-nouâ grands , ne méprisons personne ; Riches, donnons , c'est un nrétë rendu ; N'oublions pas que lorsaue iheure sonne y GObacun s'en ya comme il était venu. DHBNNEBON. Plus de partis , le destin nous accorde Un Roi français , aui parcourant nos rangs , Par un sourire en oannit la discorde , Et dans son cœur confond tous ses enfans. n nous Ta dit l'implorer , c'est lui plaire Et depuis lors , chacun de nous Ta vu ; Le malheureux qui quitte ce bon père , Ne s'en ya pas comme il était venu. M»* VILUBRS5 a'' Public. Nos deux auteurs tremblaient pour cet onvrage. Et sans combattre ils auraient voulu fuir. J'ai cru pouvoir ranimer leur courage Ah / n'aUéz pas , messieurs , me démentir. Je leur ai dit aue*'avais l'assurance , Lorsqu'en ces lieux le public s'est rendu , Qu'il amenait avec lui l'indulgence , Et s'en irait comme il était venu. FIN. MA flMMl SE MARIE VAUDEVILLE EN DU ACTE, Pi» MM. pnVEB'Ç^ET VIANADT, aBPRÉSElTTÉ POUR Lft PREJIIÈRE FOIS A PARIS, SUR LE THÉÂTRE DD VAUDEVILLE , LE 1 1 DÉCEUBRE ]8a4. Pkix 1 Fr. 60 Cent. . PARIS, CHEZ QVOY LIBRAIRE, ÉniTEUft DB FlÈCES DB THÉÂTRE, Boulevard Saint - MartÏD , N". i8 ; Et Chez barba, Libraire, Palais-Rotal. PERSONI^AGES, ACTEUBS. PHILIPPE M. FONTENAY. Première entrée, un habit de voya- ge tildgant, bottes à rcvtis. Seconde entrée, costume d'Aubergiste, \este de chasse et casquette grise. GERVAIS, fermier M. L£P£INTaEJ£u^x Costume de Villageois, paré sans bouquet. ÉLOI, fils de Gervaîs M. Guénée. Coutume de marié de Village, un bouquet a la boutonnière. M°. PHILIPPE , riche aubergiste. M°. Bras. Costume de Villageoise coquette . en grande parure , bouquet au côté. ANNETTE, nièce de mad. Philippe. WK Minette. CLAUDINE, sa sœur cadette M". Huby. Villageois et Villageoises. * Nota. Pour faciliter la mise en scène de cet ouvrage dans les Dë- parteméns , on a eu le soiu de placer le nom des Personnages en tôte de chaque scène , dans la position qu'ils doivent occu- per, relativement au' spectateur. Vu au ministère de Flntcrieur, conformément à la décision de Son Excellence, en date de ce jour. Paris , le Q Décembre \%i^. Par ordre de Son Excellence , Le Chef- Adjoint , Signé Coupart. 4 Tous les exemplaires non répétas de la signature âe f Editeur seront réputés contrefaits. ?^^ I IMPRIMERIE DE HOCQUET , / Rue du Faubourg Montmartre , N* 4 Eq amour mon coeur est bien neul. ELOI. Annett*. î' le jur* , vous sVcz ma femme.» Anssttotque jeserai vet»L ANKBirVB. Que drtes^otis y. Eloi ? ^uoiqu il arrive , Ce vœu^ par moi» ne s'ra jamais tbrmé» KLOI. Duoi I ifm»désistZ€pL ma ièmm*yîve?.. Ah ! vous hl m*aves amats aimé f Il AMNETTE. Taisez-vous; Toici votre père et ma tante qui des- cendent. ÉLOI. Ils n'a\^îent donc pas grand'chose à se dire !. t-il que j' lui réponde ? Vous savez comme il est boudeur , Et comme il s'met d'mauvaise humeur ! i3 Il me semble déjà le voir qui me fait des gros yeux... Âb ! bah! je me risque... Au fait, une contrc-dàtise, ça n' em- pêche pas la fidélité , car enfin. . . On peut danser avec tout F monde, ' Et pourtant n'aimer qu'un danseur ! Elle danse. 2'» COUPLET. . Oubliant mon premier scrupule , P'tit k p'tit je prends mon essor. Pour ne pas être ridicule , Un autre vient , j'accepte encor. Ma foi, que Marcel boude et gronde^ J' danse avec cbacun a la ronde ; Tous obtiennent la mêm' faveur J* n'en manqu' pas une , ab ! quel bonheur / Et si Marcel h son retour s^avise de me dire pourquoi donc que t'as, dansé avec celui-ci, pourquoi donc que t'as valsé avec celui-là ."*. . . Eh! bien, par exemple , en voilà une bonne , que je lui répondrai. . . £t qu'est-ce que ça te fait .'^. . . On peut danser avec tout V monde. Et pourtant n'aimer qu'un danseur. Elle danse. J'entends, je crois, une voiture. . . ab Dieu ! le beau car- rosse ! . . . un laquais . . • deux laquais . . . c'est le beau frère.. . Ab! mon Dieu, il vient ici; et moi, qui suis toute seule. . . SCENE X. PHILIPPE, CLAUDINE. PHILIPPE. Hé !.. . personne .... CLiiUDilïE , à part. Tiens, il ne me voit pas. . . Je n'ose pas lui parler. PHILIPPE. Ah ! dites-moi la jeune fille; madame Philippe f . • CLAUDINE. Us ne sont qu'à deux pas d'ici y je vais prévenir monsieur Gervais. PHILIPPE. Monsieur Gervais ... où allez-vous ? . . • CLAUDINE. Ils sont chez monsieur le maire; ce n'est qu'à deux pas d'ici; je vous dis. . . je reviens à l'instant. Elle sort en courant. ^4 SCENE XU PHILIPPE, seul. Atfendez donc . . ils sont chez monsieur le maire. • . n paraît qo'on me prend pour un autre... Eh/ bien, laot mîenx; cela pourra servir mon projet^d^intriguer un peu ma femme. Je suis curieux de la voir. Test assez drôle î revenir après vingt ans d^absence , quand tout le monde peut-être me croît mort ! . . . Surtout , si la nouvelle de mon naufrage est parvenue jusqu^ici. . .il rit, Âh! ahl ah! heureusement mon changement de fortune n'a point perverti mon moraî.. toujours le même, riant de tout et prenant le temps comme il vient . . . Air Dans ce castel, dame de haut Ugnag^, Toujours }oyeux, poursuivant la fortune p J'ai voyagé tantôt bleo , tantôt mal } L'ambition, de sa voix importune. Parlait plus haut queTamour conjugal ; Et cependant , j'en jure stir mon âme , L'absence ihême augmentait mon- plaisir ^ Faire fortune , et vivre loin d' sa fcnHne , Ah ! c'est doubler V bonheur de s'enrichir. Ma foi, je B'al pas donné de mes nouvelles ; toar-à-lonr pri- sonnier, naufragé^ et puis. • . à deux mille lieues, les occa* sions sont rares. . . Enfin, me voilà^ assez pourvu d'argent et surtout d'expérience ; mais dégoûté pour toujours de la manie des voyages. Air du rondeau de la Pénélope de la Cité, Pour voir les travers Dont Tunivcrs • Partout abonde , Est-il donc besoin D'aller ^ ma toi , courir si loin ? Tranquille et content. Et sanâ aller auf bout du monde , Je pouvais pourtant , Dans mon pays en voir autant. J'ai vu FOttoman Dans un sérail doitrer sa belle , Quand^ pour de l'argent, L'euBuque itittoduisait Tamant. 5 J*ai vu le Romain ^ Four mettre fin 'â sa querelle Percer son rival D*ufi coup de stylet. . * amicaL Tentendis souvent Citer TAnglais pour sa constance ; Je Fai vu pourtant If&ààre sa femme argent comptant Du Chinois hautain J^oi vu la stupÂde opulence ^ Dans un palanquin , Eclabousser le Mandarin. J*aî vu l'Espaenol ^ ËD si bdraol y Chanter sa peine , Quand dans le logis > Son rival heureux est admis. J*ai vu TAlIemand , Près du tendre objet qui Tenchaîne , Pousser galamment Des soupirs . d^a mou r . .. en f umanL J^ai vu , jten réponds , De Laponnes » d'humeur légère Faire , sans façons, ' Des tours k leurs petits Lapons. Et les Patagous ^ Les plus grands maris de la terre , Malgré leurs six pies , Etre trompés par leurs moitiés. Pour voir les travers Dont Tunivers ^ etc. Aht çà, orienloiis-nous. . . Je sais chez moi, c'est încon- lestable. Personne ne me reconnaîtra. > . aies cheveux ^îs^' mon embonpoint. ... je n^avais rien de tout cela quand je smn parti . . . c^est déjà une chance en £aveur de mon incognito... Aveecela, Fétalage dont Je me suis entouré éloignera encore les soupçons . • • Cette petite th^a bien laissé entrevoir on moyen ; elle me prend pour an .aatre..* .mais quel nom idectiaiitre?. • , i6 SCÈNE \I1. PHILIPPE , GERVAIS , CLAUDINE. CLAUDII9E. Le voilà, le voilà, tenez . GERVAIS. f Mon cher beaa-frère ! PHILIPPE à part. Je suis le beaa-frère de ce monsieur?. . . bon . • . GERVAIS. Enfin, vous voilà ! . . • PHILIPPE. Mais oui . . . oui . ^ . me voilà • . • Et comment se porte tout le monde ici? {à part, Je ne risque rien en généralisant. GERVAIS. Bien ! très-bien ! nous vous attendions avec une impa- tience. * . PHILIPPE. Je conçois . . . c'est naturel, {à part, Si je savais aa moins pourquoi Pon m'attend ! GERVAIS. Ab 1 ça , dites-moi , et ma sœur ? elle n'a donc pas pu se décider à venir ? PHILIPPE. Non, elle n'a pas voulu venir absolument. GERVAIS. Et le petit neveu ? PHILIPPE , à part. Ah! il y a un petit neveu?. . . haut, Mais il est gentil tout-à-fait, à part. Voilà un interrogatoire qui commence à me dérouter. GERVAIS. Il se porte bien? PHILIPPE. Ah! si vous le voyiez, il court comme on petit diable* GERVAIS. Il est bien précoce . . ^ à deux mois ! PHILIPPE, à part. Aye! . . . haut Quand je dis qu'il court. . . a hh ah! le beau-frère qui prend cela à la lettre. . . il court. . • sur les *^ "as de sa nourrice. t? GKRVAIS. Vou» ressemble-t-ii, au m^ins ? PHILIPPE, à fart» Il n'eo finira pas ! {Jm\U, Mais il y a qaelqae chose^. 'oaî , il y a qaelqae chose... dans le nez !. . . GERVAIS. C'est ce que ma sœur m'écrit. . . Ah ! çà , nous ayons été un peu pressés de terminer ; vous avez takit tardé . . . Nus avons déjà passé le contrat, mais Vous y signerez. PHIUPPE. Comment donc ! . • . avec le plas grand plaisir ! . . . {^A part Il parait qae c'est an mariage. Haut Quand poor-^ rai'je présenter mes hommages à rotre jeune et jolie futare, quoique je n'aie pas l'avantage de la connaître. GEaVAlS. Comment , ma jeune et jolie future?. . Mais pas du tout; c>st mon fils qui se marie ! PHILIPPE. Ah! pardon, pardon!... c'est vral.. votre future.. •• befle-fille ! . . . GERVAIS. Vous antres fournisseurs vous êtes sujets aux distrac-^ lions !. . . PHILIPPE, à part, Bon ! je sais fournisseur. GERVAIS^ Ah! çà , sans façons, je vous laisse. . . On termine chez monsieur le maire ; je ne vous engage pas à venir , vous devez être fatigué. . .. Qaudine, faites rafraîchir monsieur, et ayez soin de ses domestiques. CLAUDINE. 1 piaçant sur la tabU une bouteHie et un verre y etc. Voilà qui est prêt GEftVAIS. Votre arrivée fait un bruit dans le village... ce carosse... ces laquais C'est que voyez-voas , nous ne sommes pas habitués à ça ici. Air Ten guette un petit de mon âge. Ces domestiqu s qui sont d'vant et derrière , Tous couverts d'or , quel étalage ils fontl.. Ah ! quel contraste avec vous » cher beau-irère , Vous qui semblez et ^i simple et si rond ! Ma Femme. 3 i8 PHILIPPE. Mon cher ami , vous ignorez peut-être Qu' Tair important est i' partag' des laquais ; Et que , die tous temps , les valets Ont fait plus de bruit que leur maître^ GERVAIS. Allons, mettez "VOUS là , je vous ramène tout le monde dans un instant. A part, Je suis enchanté de mon beau* frère. . . moi. . • Il a Pair d'un joyeux convive.. . • lisort, SCENE XIII* CLAUDINE , PHIUPPE , à table. PHILIPPE f à part. Me voilà embarqué dans une aventure assez singulière... ah! c^esl fort drôle !... On me prend pour uB fournisseur.. . si je n'étais pas dans un village , je prendrais cela pour une épigramme. Ah I çà ! mais , d'après tout ce qui se passe, je commence à croire que je ne suis plus chez moi. Faisons jaser un peu cette petite , ce ne doit pas être difficile , il est nécessaire que je me mette au fait. Prendre des renseigne- mens après vingt ans d'absence, c'est hardi... n'importe... ma belle enfant ? venez ici. . . // lui fait signe de s^ approcfier^ CLAUDINE. Tiens ! . . . que me veut-il donc , ce monsieur ? on dirait qu'il me fait les yeux doux . . . Voyez donc ces vieux ! PHILIPPE. Ecoutez ! écoutez ! . . . CLAUDINE^ à part. Comme il me regarde! .. . Haut. Me voilà monsieur. PHILIPPE. Vous £tes bien gentille. CLAUDINE. Monsieur est bien honnête ... PHIUPPE. Comment vous nommez-vous ? CLAUDINE. Claudine, monsieur. PHILIPPE. Eh bien , Claudine I • . . dites moi ? . . . Mad^ame Philippe est toujours maîtresse de cetie maison ?.,. . 19 CLàUDINE. Oai f moDsîeur. PHILIPPE. Elle est bien heureuse d^avoir, pour achalander son au- berge , une aussi jolie petite servante. CLAUDINE, À /7arf. ' Servante ! il a^est*pas géné Haut. Monsieur > je suis de la famille. PHILIPPE , vwemerU De la famille !... ah ! mon Dieu !... Quel âge avez-vous ? . . • CLAUDII^E. J'ai dix-neuf ans. PHILIPPE , à part. Dix-neuf ans ! en voilà vingt que. . . CLAUDINE. . Et » je suis l'aînée de ma sœur Annette. PHILIPPE. Ah I il y a une sœur Annette f CLAUDINE. Et deux frères aussi. PHILIPPE. Et deux frères. . . Diable !.. je n'oseplus pousser l'inter- rogatoire. {Haut. Vous appartenez à madame Philippe 9 probablement i* CLAUDINE. Oui y monsieur, je suis sa nièce. PHIUPPE , à part. Ah! je respire; je me sentais déjà la tête toute boulever- sée... Quand on revient de si loin ! CLAUDINE. Ma tante m'aime beaucoup ; elle dit que puisque'elle n'a pas d'enfans 1 elle veut me traiter comme sa fille. PHILIPPE. Et son inari , qu'est-il devenu ? / . CLAUDINE. Mon oncle Philippe I il' est morf^ PHILIPPE. Ah i il est mort ! CLAUDINE. Oh ! oui , il y a long -temps qu'on n'en parle plus. PHIUPPE. On n'en ... on n'en parle plus .^ CLAUDINE. Du tout. • • c'était un $ans-souci , voyez-vous. . t'un ori- ginal . • • Ah! A ce que dit ma tante. PHIUPPB. Ah! c^est la tante qoi dit. . . à part. } Je m'en rengerar, GLAUDIlïB. C'est une histoire ; il est parti ^ il a laissé-là sa femme ; mais le bateau a tourné , vu qu'il faisait beaucoup de vent ; et puis il est tombé à Teau ... et puis . . . Voilà . . . Oh ! ma tante l'a bien pleuré. . . c'est vrai. . . PHILIPPE. Bah ! elle Ta pleuré ? {A part. Cette bonne Magdelaioe ! CLAUDIT9E. Aussi , dit^elie souvent ^^elle serait morte de chagrin , si elle n'en avait pas pris un autre. ^ PBILIPPE , stupéfait. Hein ! faites- mo! donc l'amitié de me répéter cela. CLAVmUE. Vous devea bien le savoir , puisque vous venez pour la noce. PHILIPPE j à part. Ha femme se marie , et moi qui viens pour signer ao contrat Ah ! ah ! ah ! ah !.. . quelle aventure extraordi- naire. Haut, Ditesmoi, où sont- ils maintenant ? CLAI7BINE. Mais , vous le savez bien ; ils sont allé^ se marier à la mairie ; qu'est-ce que vous avez do»c à rire P PHILIPPE. Rien , rien ; je ris de quelque chose qui me passe par la léte. A part. li parah que c'est uni. . . . Ah ! çà , comment vais-e m'arranger au milieu de tout ça , avec ma qualité de beau-frère du père du mari de ma femme. CLAUDINE , regardant à la croisée. Voici la noce qui revient ; ma tante sera enchantée de faire votre connaissance. > PHIUPPE. Il n'y a pas d'apparence. . . Diable ! . . . c>st qu'en y ré- fléchissant. . . je vais jouer un singulier personnage. . . Ma femme se marie ' c'est que cela peut aller loin. • • Ah! bah! nous verrons bien... voici tout lé monde. . . je doute qu'on me reconnaisse. . . observons un peu madame la mariée, afin de savoir si je dois conserTçr mon titre d'onde y ou au pis aller; reprendre cehiî de mari. SCÈNE XÏV., ELOI , PHILIPPE , GERVAIS , M"» PHILIPPE ,. ANNETTE, CaavK dam ie fond. CHOEUR. ^ Air de Joconàà, Quel plaisir ! Quel plaisir pour nous commence! L' vin , la danse , Ce soir vont nous réjouir. Célébrons leur mariage , Le doux nœud qui les engage. Qiiel^ plaisir! eta PHILIPPE , à part. Le joli cotip-â*oeil poar un mari ! . . Elle est encore bien conservée ma femme ; elle n'a pas dépéri du tout, du tout. M™ PHILIPPE. Mon dieu qiie c^est ennuyeux ! il lïous foudra encore re- tourner ce soir chez monsieur fe maire ; nous ne pourrons nous marier qu^à six heures. GERYAIS. n éiaiit sorti je Tavais prévu ; ce n'est pas moi qui vous ai mis en retard.' M"»e PHIUPPE. !Ni moi non plus » j^éta^ prête. PHILIPPE à part. Puisque le mariage n^est pas fait , amusons-nous à sçs dépens. M" PHILIPPE. ' A propos f où donc est monsieur votre beau-frère ? OSRYAIS, Ah ! lé voilà. . . Pardon , mon cher Docours , c^est ma- dame Piiîlippe , ma belle-fille. M" PHILIPPE^ Je suis bien désolée , monsieur , de ne m'êlre pas trou- vée,.. lEUe^le regarde fixement et rfste stupéfaite. par... parce. . que... je ne sais pas... PHI LIPPE , aç^ec une politesse ajfectee, Cachante, madame, de faire votre connaissance», et d^ être arrivé assez tôt , pour être témotûsi âe votre mariage» 22 M» PHILIPPE^ Quelle voix ! Ah ! mon diea ; je n'en puis plus. Elle se troupe mal. } GEHYÂIS. Eh ! bien , qu'est-ce qu'elle a donc ? CLAUDIKE. Tiens , la mariée qui se trouve mal. ELOi , à part. Et moi aussi, il y a long-temps que je me trouvenial, et je n'en dis rien. PHiUP^ , à pari. Je crois qu'elle se doute de quelque chose. M»e PHILIPPE , à part. C'est lui • . . c'est lui . . . CE R VAIS , à madame Philippe. Est-ce que vous connaissiez déjà mon beau-frère. ^àPht- hppe. Comment avez-vous donc connu ma bru ? PHIUPPE. Moi , je ne la connais pas ; je ne l'ai jamais vue ; ce ne sera rien ; c'est l'émotion. . . le jour d un premier mariage. ELOI. Mais 9 pas du tout , mon oncle ; c'est une veuve ! PH I LiPP £ , à 5a femme. Madame , est-ce que par hasard ma présence vous con- trarierait ? Parlez , ne vous gênez pas. • . Je suis venu ici dans l'intention de ne déranger personne, et si^ous croyez... C Fausse sortie. GERYAIS , te retenant. Mon cher beau-frère , ne vous fâchez pas , c^est sans in- tention. A part, Je n'y comprends rien* A madame PhUippe. Allons , allons , madame Philippe , je ne vous conçois pas ! Est-ce ainsi que vous devez recevoir mon beau- frère ? , M PHILIPPE, bas à Geroais% Etes-vous bien sûr qu'il ait épousé votre sœur P GEEVAIS. Voilà une singulière question ! HL^^ PHILIPPE, à part. Il faut absolument que je lui parle ..- {A son mari, Mon- sieur... J'aurais quelque chose à vous dire... Je voudrais... PHILIPPE. Volontiers , madame ; si je puis vous être utile pour votre mariage* . • Eh bien! expliquez-vous ! ^3 M™ riant. ,Oui , madame lassure. GERVAiS'^ à M" Philippe, \^Non , c est une imposture ! {^Même jeu de scène, ELOi , à Philippe, Son mari? PHILIPPE , à Gervais, Son mari ? GERVAis , à iW*** PhilippÊf. Vot' mari ? M»* HfflLtTPE. Mon mari ! Il reparaît ici. GERVAIS. Il reparaît ici. PHiLlPPB. Elle le veut ainsi. ELOI. II reparait ici. ELOI. Ah ! çà, voyons , entendoosoDOus. Miadame Philippe pré- tend que vous êtes feu son mari i yous , vous prétendez que vous nePétes pas... Je comprends parfaitement votre raison ; mais moi, je tie puis pas être. victime d'oD mal en* tendu entre une femme et son défunt. . . elle vous recon- naît poor son mari ; il faut c[tte vous le soyiez. . . moi je n'entre pas dao5 tout ça^ Tais- toi. ELOI ^ mettant son chapeau açec colèhe^ Je vous dis qu^ Je v^Dtre pa» dans tput'^à. Ensemble, 29 P^iUPP£. Allons , c'est assez, puisque ma prënence interrompt les plaisirs de la noce, je n^ Veux plus élre un trouble-féte ^ il je vais me retirer. .fausse sortie* Etoi , Varrêtanty Comment il s'en va ; mais ce B^est pas ça du tout. . . Je , iTous dis que vons resterez.. . . PQILIPPK. Moi^ je te dis que je m'en vais , on mé prend pour un re- irenant. • . £UI. Mais y puisqu'elle vous reconnatt PHILIPPE. Allez, allez j monsieur le marié... allez consoler ma- dame Eloi y moi , je vais trouver mes gens , et faire dis- poser ma voiture pour mon départ. // sort. SCÈNE XVII. GERVAIS, M» PHILIPPE, ELOI. ^ M™5 PHILIPPE. Sa voiture 1 c'est à lui cette belle voiture ? * . EliOI. Sans doute i Et ces laquais . . . ces chevaux . . . Àii 1 U est très-riche^ votre mari; mais il est fîtché , c'est clair ; il me trouve À. . • prêt à votts épouser , et Dieu sait si je voulais lui ftkîre ce thagrîn ! . . . . Il flsNitifQefelcTioie], . i^ji'il me pardonne h ,fiUe ^lUsartv» fiEavAf s , À parL Décidément , je ne sais plus qu'en penser. Haut, Ma- dame Philippe , écoutez-moi ... SCENE XVIII. ANNÉTÏE , GERVAIS , M'» PHILIPPE , ELOI. Maunte! ma tante! est-il possible... Votre mari est revenu . . . Est-ce vrai , Eloi ? thùL Très-vrai , ma petite Annette. . . Pourquoi donc veut-il partir ? 3o M> PHILIPPE. Il yail partir !• • • GEavAiSy à pari. En voici bien d*ane aatre . • £st-ce son mari ? est*cc mon beau-frère? esUce toiu les deux ?. . . ANNETTE. Air Un homme pour faire un UMciot, n Tient d'com mander en sortant y Et ses chevaux et sa voiture ; II veut s'mettre en route k Tinstant. GBRVAI8. C'est un' singulière aventure ! M-e PHILIPPE. Malgré tout çâ, j'n'en puis douter. C'est mon maiî, tout me Tassure. ELOI. Cependant il va vous quitter. M~ PHILIPPE. Raison de plus pour en êtr' sûre • Mais il ne partira pas, je m^y oppose. ELOI. Etmoiaossi! ANTOTTE. Et moi aussi ! M" PHIUPP^* Je cours le trouver... et s'îl s'obstine encore,^ je changerai de langage* • • je l'accablerai de reproches. . . d'injures.. • Il faudra bien qu'il reconnaisse sa femme. EikiHipoursortà'» On entend le brmi d'une voùure ç»Vfo^i et Claudine rentre en courant^ 4 SCENE XIXe GERYAIS, ÉLOI, ANNETTE, M- PHILIPPE, CLAUDINE. CLAUDINE.^ Il est parli. M"> pmiiPPE et oEavAis. Parti!... Je suis perdu ! i 3i CLAUDINE. / mon Diea, oui; voas pouvez roir sa voiture qui s^en a lâi-bas, cette voiture jaune; il est dedans. . . £LOi , à pari. Et moi aussi ! . . GERYAIS. AToas voyez bien , madame Philippe ... il faut que vous îyez perdu la tête ; itie voilà brouillé avec mon beau-frère. H™ PHILIPPE. XJn carosse, des laquais. . ça m'aurail-il bien étél et je A'ai pas pu attendre. .. Ou avais -jç la tête de son- ger à cet imbécille? c*est pourtant lui qui en est cause !. . . ÉLOI. ^ Tiens, neva-t-elle pas me chercher querelle 7 comme si c^étaît ma faute! ... GERYÂIS. Allons, ma bru, j'espère qu'à présent vous n'avez plus de doute y et qoe^vous n'oubliez pas que voici l'heure de retour- ner à la mairie. urne PHpLPPE. Au fait, si ce n'est pas ... on a vu des ressemblances ex* traordinaires. Je ne sais qu'en penser. GEaVAIS. £loi, prends la main de madame. M» PmLIPPE. Eh ! bien^ mon pauvre Eloi.. • • ÉLOI. O mon Dieu! mon Dieu ! la voilà qui me revient... M"» PHILIPPE. Cependant. . . ^apercepont Philippe qui retient. le voilà! c'est lui! SCÈNE XX. CLAUDINE, GERVAIS, M PHILIPPE, PHILIPPE, ELOI, ANNETTE, CHGEUR dam le fond. Air De la noui^elle téléfp^hique. Cest lui , bu. C'est son marî. Oui y madame Est sa femme PbiUpp' tantôt n'éuit pas là. Maintenant le voilà. 30 PQiUPPEw Quand rhymen allait l'engager. Tu m oubliais, in0 femme. J'ai voulu ie faire enrager. J'ai voulu me venger. CHOEUR. C'est lui, C^*^-i C'est son mari , etc. £L01 , à part. Je ressuscite. H* PHILIPPE. Mais, mon ami, que signifie ce nouveau déguîsemoitf PHILIPPE. C'est tantôt que j'étais déguisé. JUL^^ PHIUPPE. Comment ?. • . et ta voiture T. . . ' PHILIPP£, Elle court, ma voiture.. . Que vous été» bons, rons antres! TOUS avez cru que ce bel équipage m'apparteoaît ; je l'ai ren- contré sur la route. Comaie pétais un peu las , j ai prié Je cocher de ine laiMcr monter dans sa voiture, en lui promet- tant qu^à la première auberge ses chevaux et lui seraient hé- bergés gratis. Je pouvais bien le lui assurer , il me condui- sait chez moi. M»* PHILIPPE. Est- il possible ?. . . est-ce bien toi f ÊLOt , à paru Tiens , elle est capable de ne plus le reconnaître à présenti PHILIPPE. Oui, ina chère, ma fidèle compagne, c'est moi ! Je ne t'ai pas donné de mes igtoav^e$. M"" PHILIPPE, Tii as tp lort il f^lM m^,^rlrc PfilLIPi^E. ' A quoijcela t'aurait-it servi, à la distance qui nous séparait 1 Tour-4ltour £OrmH»er^t, soldat , fl^kHstier^ j'ai été toat ce qu'on peut être. . . . , . Pauvre ami t Et arrivant ici, j'étais biéli id^ë Ae^btrjB tttà etttrée on pea brillante, et de m'amuseîr Ji v6s îépeHi^. i
Return to the blog of aurelien-du-mans Add this video to my blog putain elle déchire!!!! Posted on Wednesday, 10 June 2009 at 443 PM Comments Hearts Remix Comment Don't forget that insults, racism, etc. are forbidden by Skyrock's 'General Terms of Use' and that you can be identified by your IP address if someone makes a in SiiSiika-72, Posted on Thursday, 10 December 2009 at 116 PM Bizz jtadore fort aurelien SiiSiika-72, Posted on Thursday, 10 December 2009 at 116 PM ^^ SiiSiika-72, Posted on Thursday, 10 December 2009 at 116 PM la klasse RSS
Pourvu - Gauvain Sers Rythmique possible BB HBH Tempo ~ 89 bpm Intro Em e-0-0-0-0- B-0-0-0-0- G-0-0-0-0- D-2-0h2- X 4 A- E-0-0- Couplet "A" - Em Am Pourvu qu'elle trouve pas ridicule D Em La phrase marquée sur mon pull Am Pourvu que j'lise pas dans ses yeux B7 Em Que ma casquette c'est pour les vieux Am Pourvu qu'il y ait pas un énorme blanc D Em Dès que je prononce intermittent Am Pourvu qu'elle prenne pas le premier train B7 Quand j'vais lui dire j'm'appelle Gauvain Couplet "B" - C G Pourvu qu'elle me trouve pas couillon Am Chaque fois que j'cite Le diner de cons B7 Pourvu qu'elle connaisse Coke en stock C Et quelques jurons de Haddock G Pourvu qu'elle ait le sens de l'amour Am Et qu'on n'ait pas de chagrin d'humour B7 Pourvu qu'elle digère bien les huitres Em Pourvu qu'elle gueule contre l'arbitre B7 Em B7 Pourvu qu'elle gueule contre l'arbitre Couplet "A" - Em Am Pourvu qu'elle lise les cartes Michelin D Em Pourvu qu'on s'échange nos bouquins Am Pourvu qu'elle vole mon marque page B7 Em Et qu'elle soit pas trop maquillage Am Pourvu qu'elle parle à mes copains D Em Pour qu'ça devienne ensuite les siens Am Pourvu qu'son père soit pas le sosie B7 De Donald Trump j'vous en supplie Couplet "B" - C G Pourvu qu'elle sache qui est Leprest Am Pourvu qu'elle vote pas pour la peste B7 Pourvu qu'elle s'entoure d'une écharpe C Que je respire avant qu'elle parte G Pourvu qu'elle ait la larme facile Am Pourvu qu'ce soit une cinéphile B7 Pourvu qu'elle prenne tous les coussins Em Comme il est touchant Darroussin B7 Em B7 Comme il est touchant Darroussin Couplet "A" - Em Am Pourvu qu'elle soit l'genre de compagne D Em Qui part sur les routes de campagne Am Où deux voitures peuvent pas s'croiser B7 Em Les bottes de foin, les bottes aux pieds Am Pourvu qu'elle soit aussi de celles D Em Qui pensent à remplir leur cervelle Am Qu'elle penche plutôt vers Modiano B7 Qu'elle penche pas trop vers Morano Couplet "B" - C G Pourvu qu'elle veuille beaucoup de gamins Am C'est dingue d'avoir des si p'tites mains B7 Pourvu qu'elle se moque un peu d'moi C Sur ma coupe au bol d'autrefois G Pourvu qu'elle pianote le matin Am La d'Amélie Poulain B7 Et pourvu qu'elle aime cette chanson Em Autant qu'la voix d'Gérard Darmon B7 Em B7 C G Am B7 Em Mélodie que l'on entend à la fin des couplets "B" e-7-7-7-7- B-8-7-8-8-7-8-7-5-7-7-5-7- G- D- A- E- e-7-7-7- B-8-7-8-8-7-8-7-5-7- G-8- D- A- E- Donations Vous appreciez mon travail et voulez me soutenir ?Vous pouvez me soutenir en faisant un don ;
Comment Don't forget that insults, racism, etc. are forbidden by Skyrock's 'General Terms of Use' and that you can be identified by your IP address if someone makes a inWe need to verify that you are not a robot generating spam. dr3amz-o, Posted on Wednesday, 14 January 2009 at 1210 PM toi & moi c'est juste une histoire de cul!! mdr RSS
Return to the blog of dovic5 Add this video to my blog lé méttant 1 2 0 Comment Posted on Wednesday, 03 March 2010 at 1028 AM Comments Hearts Remix Comment Don't forget that insults, racism, etc. are forbidden by Skyrock's 'General Terms of Use' and that you can be identified by your IP address if someone makes a inWe need to verify that you are not a robot generating spam. Preceding post Next post
booba pourvu qu elle m aime paroles